Rage : Richard Bachman (Stephen King)

Titre : Rage

Auteur : Richard Bachman (= Stephen King)
Édition : J’ai Lu (2000)
Édition Originale : Rage (1977)
Traduction : Évelyne Châtelain

Résumé :
Charles Decker est, en apparence, un petit lycéen américain bien tranquille. Mais, entre un père violent qu’il déteste et une mère fragile, il rage a froid. Un jour, cette rage éclate et il abat, d’un coup de revolver, sa prof de maths.

Puis, il s’empare du pouvoir, autrement dit, il prend sa classe en otage.

Il va alors contraindre ces condisciples a se livrer a un déballage furieux, a se débarrasser de toutes les haines accumules en secret : contre les parents, la société corrompue, l’école pourrie, la lâcheté et l’incompréhension des adultes.

Critique :
Rage est le premier roman que Stephen King a publié sous le pseudonyme de Richard Bachman. Si vous voulez le lire, vous ne le trouverez pas en librairie, mais dans des bouquineries, en seconde main.

Pourquoi ? Parce que l’auteur a fait arrêter la publication de nouvelles éditions, en 1999, après qu’un exemplaire a été trouvé dans le casier d’un lycéen ayant tué trois de ses camarades (et ce n’était pas la première fois que l’in découvrait ce roman dans les casiers des lycéens ayant tiré sur des camarades).

Dans ce roman, Charles Decker assassine deux professeurs. Vous n’assisterez donc pas à une chasse aux étudiants dans des couloirs de l’école, tel un mauvais film d’épouvante. Ou pire, dans la réalité.

Ce roman est un huis-clos psychologique, puisqu’après avoir tué sa prof d’algèbre et un autre qui voulait entrer dans la classe, Charles tiendra toute sa classe en otage et leur expliquer une partie de sa vie, demandant ensuite à ses camarades de parler de leurs frustrations, de livrer des petits secrets, de se confesser, en quelque sorte.

Non, Charles n’a pas eu une vie merdique, même s’il y avait mieux (mais c’était plus cher), coincé qu’il était entre un père chasseur qui voulait en faire un homme et sa mère qui l’affubla d’un costume en velours, à 13 ans, pour aller à une fête d’anniversaire (débile et inapproprié !).

Là, il vient de péter un câble, un de plus et il est allé aussi loin qu’on peut aller : l’assassinat de sang-froid. On comprend bien ses névroses en lisant ses pensées, ses explications, mais de là à arriver à prendre une arme et à tuer, on se demande bien quelle araignée lui a trotté dans le crâne.

En tout cas, rien n’indiquait qu’il allait basculer du côté obscur de la force. Et rien ne peut justifier ses actes (ni ceux dans la vie réelle). Je peux comprendre (pas cautionner) un meurtre par vengeance (on a tous rêvé de flinguer un chef, un collègue, un emmerdeur, un tortionnaire, mais juste dans sa tête). Mais là, ce n’est pas le cas, Charlie ne se venge pas de tortionnaires, d’harceleurs et il y a des dommages collatéraux terribles. Sa réaction à ses problèmes est excessive.

Ce qui fout plus les chocottes, dans ce premier roman du King, c’est le comportement de ses camarades de classes. Là, j’en suis restée bouche bée. Pour eux, c’est une aventure, un truc à raconter (nous ne sommes même pas à l’époque des réseaux sociaux), une journée passée à ne rien faire et un seul tentera de s’opposer à Charlie. Juste un seul. La meute est avec Charlie. C’est ça le plus terrible.

Un premier roman qui sonnait déjà juste, qui parlait d’un phénomène qui allait s’amplifier aux États-Unis, où les jeunes peuvent faire de plus gros cartons, puisqu’ils sont équipés de fusils d’assaut, possédant des chargeurs multiples et avec lesquels ils peuvent tirer de nombreuses fois sans devoir recharger.

Charles, dans ce récit, ne possède qu’un révolver, un six-coups, il doit ouvrir le barillet pour recharger et quitter ses camarades des yeux. Avec une arme de guerre, c’est plus simple, plus rapide et plus meurtrier.

Un président a dit, un jour, que si les français avaient pu porter des armes, ils auraient pu se défendre face aux terroristes du 13 novembre 2015. Moi je dis que ce n’est pas vrai… Les américains sont armés, les flics sont armés et face à un jeune qui flingue à tout va, personne ne bouge, ou alors, il se fait descendre comme au tir pipes.

Un roman assez glaçant, avec un personnage tourmenté, qui avait ses petits problèmes et qui a choisi de les résoudre de manière violente et expéditive. Pas de circonstances atténuantes pour Charlie Decker, même si c’est une personne vulnérable.

Un roman surprenant, puisqu’il ne va pas dans la direction que l’on aurait pensée…

Ce que wikiki en dit : Stephen King écrit une première version de Rage durant sa dernière année de lycée, sous le titre Get It On, mais la laisse inachevée. Il termine le roman en 1971 mais, après il est refusé à la publication par Doubleday malgré l’intérêt de la maison d’édition. Il est finalement publié en 1977 sous le pseudonyme de Richard Bachman.

#automneduking – 01

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°050] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Santa Mondega – Bourbon Kid 09 : Anonyme

Titre : Santa Mondega – Bourbon Kid 09

Auteur : Anonyme
Éditions : Sonatine (2021) / Livre de Poche (2022) – 608 pages
Édition Originale : Showdown With the Devil (2021)
Traduction : Cindy Colin-Kapen

Résumé :
 » Je suis la Mort, personne ne peut me tuer.  »

L’heure est grave à Santa Mondega. Après avoir réglé son compte à Dracula, le Bourbon Kid est de retour, plus en colère que jamais. Sanchez, le patron du Tapioca, vient d’être nommé maire de la ville. Et une tempête de neige à l’intensité biblique s’apprête à s’abattre dans les rues.

Simple coïncidence, ou ruse du diable ? Justement, celui-ci a réuni les meilleurs tueurs à gages qui existent pour éliminer le Kid.

Parmi eux, un homme à la hache complètement cinglé, une sorcière, une tribu de cannibales et une armée de squelettes. Et pour couronner le tout, il a convoqué la Grande Faucheuse en personne…

Pour le Bourbon Kid et les Dead Hunters, l’heure de la traque a sonné.

Critique :
Le tome 10 des aventures déjantées du Bourbon Kid est sorti il y a peu et c’est là que je me suis rendue compte que je n’avais pas lu le 9…

Comme j’avais envie d’un peu de légèreté, d’une lecture sans prise de tête et de rire un brin, je me suis plongée dans cette nouvelle folle aventure.

Lorsque j’avais découvert le premier tome des aventures de Bourbon Kid,  le tueur le plus impitoyable que la Terre ait jamais portée, j’étais tombée de haut. Il faut dire que c’était déjanté à mort.

Plus de surprise lorsque l’on arrive au tome 9. Hélas, la lassitude m’a frappée de plein fouet, sans que je m’y attende…

Ou alors ce neuvième tome est moins bon que les autres, ou alors le truc ne marche plus, il est cassé. Mince, pourtant, j’ai toujours mon second degré et même d’autres plus élevés encore. Alors, que s’est-il passé, docteur, pour que je m’emmerdasse dans une aventure du Bourbon Kid et des Dead Hunters ?

Pour venir à bout des 608 pages, j’ai ramé, j’ai peiné, j’ai patiné et pour finir, j’ai même sauté des pages. Cette lecture m’a semblée plus longue que les travaux du tram à Liège (qui n’en finissent pas), plus chiante que les travaux perpétuels sur les autoroutes wallonnes et tout aussi inutile que les travaux pharaoniques de la gare de Mons (j’ai bien taclé mon monde, là).

L’humour scatologique ne m’a pas fait rire, ni même sourire, il m’a soulé, même. Les dialogues tombaient à plat, n’avaient rien de ce que j’avais l’habitude de lire dans les romans de cet auteur anonyme et les personnages m’ont semblés à bout de course, comme si leurs traits étaient forcés, comme si on avait sucré le sucre.

Bref, cette fois-ci, ils ne m’ont pas fait vibré, rire, emporté. Je suis restée de glace, même face au diable Scratch qui lancera sur Santa Mondega et ses habitants, des zombies, des squelettes, des cannibales… Mais tout cela m’a semblé lourd.

Le final est assez déjanté, totalement fou et assez long… Les cascades sont rocambolesques, mais là aussi, je me suis ennuyée et il a fallu arriver dans les dernières pages pour que mon intérêt se réveille et que je m’amuse un peu.

Alors oui, c’est toujours déjanté, fou, mais j’ai l’impression que dans ce tome, l’auteur en a fait trop. Il faudra que je vérifie avec le tome 10 si ma lecture pourrie vient d’une lassitude ou du fait que l’auteur a pondu un mauvais neuvième tome…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°048] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Sierra brûlante – Dylan Stark 21 : Pierre Pelot

Titre : Sierra brûlante – Dylan Stark 21

Auteur : Pierre Pelot
Édition : Folio Junior (1980) / Pocket Junior (1999)

Résumé :
Parce qu’ils décident de s’échapper de la réserve d’indiens où la famine et le désespoir condamnent à une mort lente, ce jeune couple Navajo et leur enfant deviennent des criminels.

Lorsqu’un homme est tué dans cette cavale, la vengeance, l’appât du gain deviennent les moteurs d’une chasse à l’homme où la pitié n’a aucune place. Les « chiens » sont lâchés sur leurs traces, et Dylan décide de se joindre à la meute pour sauver ce qui peut l’être.

S’engage une course contre la montre en plein désert, un combat entre l’inhumanité du décor et des hommes, et une liberté qui doit être payée à son prix le plus fort.

Pierre Pelot, dans un style incomparable, célèbre par l’épique de la lutte douloureuse que mène l’homme juste face à la haine et nous offre un roman à la fois bouleversant et exaltant.

Critique :
Ceci est un western jeunesse qui propose une histoire classique mais efficace, sans pour autant casser la baraque.

Ce court roman de 256 pages se lit facilement et très vite. Le pitch est simple : Dylan Stark était tranquille, pénard, il discute avec un mexicain, quand un homme arrive en beuglant qu’il veut des hommes pour l’aider dans une chasse à l’homme, celle d’un Indien qui lui a volé des chevaux et tué son père.

Classique, en effet, mais ce qui l’est moins, c’est le traitement de l’Histoire et les actions des personnages : les Indiens ne sont pas considérés comme des sauvages par l’auteur.  Ils sont mal considérés par les personnages du récit, oui, mais le contraire aurait été un anachronisme (ou une volonté de réécrire l’histoire).

Dylan Stark, je le connais depuis longtemps, ayant lu ses aventures lorsque j’étais plus jeune. Il est métis, du sang indien (cherokee) coule dans ses veines, il est donc plus à même de comprendre les Natifs que les Blancs haineux. La vie dans les réserves, il sait très bien ce que c’est : des mouroirs  ! Il comprend donc cet Indien qui a fuit la réserve en compagnie de sa femme et de leur jeune gamin.

C’est pour tenter de sauver ce qui peut être sauvé que Dylan se joint au propriétaire du ranch et à son homme de main. S’ajouteront un chasseur de primes excité et le vaquero mexicain dont il venait de partager les repas et la nuitée (non, pas dans ce sens là, m’enfin).

On a beau être dans un roman publié en 1971 et à destination de la jeunesse, ce n’est pas pour autant qu’on les prendra pour des débiles. Pas de manichéisme poussé, si ce n’est que le propriétaire du ranch est vindicatif, en raison de son père assassiné et que le chasseur de prime voudrait être le seul à toucher la prime de 1.000$.

Les autres personnages ont leur zone d’ombre, sans être figés. Mon bémol sera pour l’Indien, avec lequel nous ne partagerons que de très bref moments. J’aurais aimé suivre sa cavale, qu’elle soit plus développée, plutôt que de s’attacher à ses poursuivants.

Un petit western sans prétention aucune, qui s’attachait déjà, à l’époque, à remettre les choses dans leur vérité historique, parlant de ségrégation, de racisme, d’injustice, de réserves indiennes,… Bref, pour l’époque, l’auteur remettait l’église au milieu du village et ne mettait pas les Natifs dans le sac étiqueté « sauvages » ou « méchants de western ».

Et ça, ça n’a pas de prix !

Ce roman western peut être lu indépendamment des autres, sans que cela nuise à la compréhension.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°046] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

La dent du serpent – Walt Longmire 09 : Craig Johnson

Titre : La dent du serpent – Walt Longmire 09

Auteur : Craig Johnson
Édition : Gallmeister Noire (2017) / Points Policier (2019)
Édition Originale : A serpent’s tooth (2013)
Traduction : Sophie Aslanides

Résumé :
Toute cette affaire n’avait au départ l’air de rien : un gamin fugueur qui se réfugie dans un cabanon et se nourrit en se servant dans les placards d’une vieille dame.

Mais quand le shérif Walt Longmire essaie de ramener Cord chez lui, il se retrouve face à une propriété gardée par des miradors qui abrite une communauté polygame.

Et tout ce petit monde, orchestré par un patriarche habile et un homme de main au passé trouble, affirme ne rien savoir de l’adolescent. Le shérif s’engage alors avec son équipe dans une enquête très glissante dont ils ne ressortiront pas indemnes.

La Dent du serpent place le shérif du comté le moins peuplé de l’État de moins peuplé des États-Unis face au pire des adversaires qu’il ait jamais eu à affronter.

Critique :
Lorsque j’ouvre un roman de Craig Johnson, mettant en scène le shérif Walt Longmire, dans le comté d’Absaroka, Wyoming, je suis sûre que je vais passer un bon moment.

Certains pourraient trouver le récit lent. Je ne pourrai pas leur donner tort, chez Johnson, on prend son temps, on avance à son rythme, on passe du temps avec les différents personnages principaux (le shérif et ses adjoints), leurs petits problèmes, leurs pensées, leurs envies. Malgré tout, je ne me suis pas ennuyée dans ce neuvième tome.

Tiens, même pas un meurtre à résoudre dans cette enquête ! Juste à trouver l’identité d’un jeune garçon et une fois trouvée, savoir ce que sa mère est devenue. Oh, on a aussi un espèce de SDF dont on ne connait pas l’identité, parce qu’elle qu’il donne, c’est celle d’un type décédé en 1878 ! Un hurluberlu, assurément. Ou alors, un type qui a trouvé l’élixir de jeunesse !

Et puis, au rayon des hurluberlus, on a aussi des Mormons, des mecs armés jusqu’aux sourcils et des types qui vivent dans une propriété transformée un bunker, miradors compris. Waw, il y a de quoi flipper !

Là où on flippe encore plus, lorsque l’on sait que c’est tout en un : des Mormons de l’église des Saints des Derniers Jours, armés comme un pays qui va partir en guerre, sur un territoire transformé en place forte. Et des jeunes embrigadés qui croient dur comme fer que l’apocalypse arrive et un autre type qui fabrique des vaisseaux spatiaux parce que c’est ainsi qu’ils quitteront la terre, envoyé sur d’autres planètes par dieu.

Notre shérif aura fort à faire pour démêler ces serpents, trouver les bonnes queues et tirer dessus (au sens figuré, bien entendu). Dans ce neuvième tome, c’est à Roy Lynear, le patriarche obèse et polygame de la secte mormone, qu’il va se frotter. Le patriarche étant entouré de son frère et de ses multiples fils (et femmes).

Une enquête qui va faire perdre le sang-froid légendaire de notre Walt Longmire, qui lui fera donner des baffes et des coups de poings (mérités), affronter un incendie et toute une bande de sales types possédant des armes en veux tu, en voilà !

Le tout dans un final à la James Bond… Vic, l’adjointe et l’amoureuse de Walt, jouant aussi les femmes fatales pour détourner l’attention des mâles testostéronés. Autant jouer de ses atouts, non ?

Un tome assez riche, où l’intrigue met du temps à se mettre en place et qui pourrait sembler fouillis à certains, tant le final est un peu compliqué à suivre. De mon côté, je n’ai pas ressenti l’ennui, ni les embrouillis. Et j’ai apprécié les petites touches d’humour.

Un tome réussi, une fois de plus.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°045] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

The Sixth Gun – 01 – De mes doigts morts : Cullen Bunn et Brian Hurtt

Titre : The Sixth Gun – 01 – De mes doigts morts

Scénariste : Cullen Bunn
Dessinateur : Brian Hurtt

Édition : Urban Comics Indies (2014)
Édition Originale : The Sixth Gun, book 1: Cold Dead Fingers (2011)
Traduction : Françoise Effosse-Roche

Résumé :
Alors que l’Amérique se remet difficilement des blessures de la Guerre Civile, d’inquiétants individus sillonnent le continent à la recherche de six révolvers maudits, détenant à eux seuls assez de puissance pour mettre fin à l’humanité.

Parmi eux, le général confédéré Oleander Hume, créature suspendue entre la vie et la mort, attend dans son cercueil le jour où il pourra enfin mettre la main sur ces artefacts.

Pour l’heure, son épouse et quatre de ses cavaliers les plus fidèles ont retrouvé la trace du 6e révolver entre les mains de Becky Montcrief, jeune femme cherchant à venger la mort de son père adoptif.

Critique :
Ceci est western qui surfe sur les éléments fantastiques, sans se priver, ajoutant à tout cela des zombies et une bonne dose d’épouvante (non, ça ne fait pas peur, mais les morts vivants, ça ne sent pas bon).

Si je n’ai pas été conquise par les graphismes, qui manquaient de détails, que ce soit dans les visages ou dans les équipements des chevaux (mon dieu, leurs selles !), je me suis attachée au scénario, qui ne manque pas d’inventivité, même si tout reste assez classique.

Des détectives de la Pinkerton, des artefacts à retrouver (des révolvers), possédant chacun un pouvoir, un général Confédéré mort mais pas tout à fait, des esprits qui reviennent quand on les appelle, un oiseau-tonnerre et des oracles pendus, ce n’est pas du neuf, même si les retrouver tout dans un western est plus rare.

L’histoire est captivante, avec du rythme, du suspense et des courses-poursuites dans des décors de l’Ouest sauvage, dignes des westerns spaghettis, le tout dans une période post guerre de Sécession.

Le personnage de Drake Sinclair, l’enquêteur solitaire (bon, il a un acolyte), n’est pas tout blanc et c’est ce que j’ai apprécié chez lui : il a des secrets pas jolis, jolis et on ne sait pas trop si on peut le caser dans le camp des Bons.

En tout cas, Drake Sinclair est moins pire que les cavaliers maudits du général confédéré Oleander Hume (qui est un homme suspendu entre la vie et la mort et enchaîné dans un cercueil).

Alors oui, ce premier tome est prometteur, il m’a bien plu et j’ai envie de lire la suite. J’ai apprécié le mélange entre le western classique et le fantastique, qui se sont bien mélangés.

L’époque post guerre de Sécession s’y prête bien aussi : paysages dépouillés, nature omniprésente, chevauchées fantastiques, sorcellerie (ou magie) présente, maisons isolées, saloon rempli de buveurs et de joueurs de cartes…

Un tome d’introduction (176 pages tout de même) qui avance très vite, qui ne vous laisser pas respirer et qui donne envie de découvrir la suite.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°044] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Les Dieux de Howl Mountain : Taylor Brown

Titre : Les Dieux de Howl Mountain

Auteur : Taylor Brown
Édition : Albin Michel (02/05/2019)
Édition Originale : Gods of Howl Mountain (2018)
Traduction : Laurent Boscq

Résumé :
Hanté par la guerre de Corée, où il a perdu une jambe, Rory Docherty est de retour chez lui dans les montagnes de Caroline du Nord.

C’est auprès de sa grand-mère, un personnage hors du commun, que le jeune homme tente de se reconstruire et de résoudre le mystère de ses origines, que sa mère, muette et internée en hôpital psychiatrique, n’a jamais pu lui révéler.

Embauché par un baron de l’alcool clandestin dont le monopole se trouve menacé, il va devoir déjouer la surveillance des agents fédéraux tout en affrontant les fantômes du passé…

Critique :
À force de fréquenter les fabricants de bourbon de contrebande, je vais finir par tourner mal ! Bintôt, je vais commencer à distiller mon propre bourbon pour le vendre et je finirai au poste de police… Je n’aurai plus qu’à plaider les mauvaises fréquentations littéraires.

La Caroline du Nord, dans un coin paumé, comme toujours et dans ses montagnes, difficiles d’accès, où vivent des personnages hors norme, dont certains distillent du bourbon… Effectivement, il vaut mieux se planquer, même si la prohibition est terminée. C’est tout de même de la contrebande.

Le personnage principal, Rory Docherty, un jeune vétéran revenu de la guerre de Corée avec une jambe en moins. Élevé par sa grand-mère, ancienne prostituée, il a perdu son père avant sa naissance et sa mère, témoin de l’agression qui tua son amoureux, en est restée muette et incapable de l’élever. Elle a été placée en institut psychiatrique. Notre Rory, lui, travaille pour Eustace, qui distille du bourbon…

Une fois encore, c’est un récit qui prend son temps, qui ne roule pas aussi vite que les voitures trafiquées qui transporte le bourbon de contrebande. L’inconvénient, c’est que l’histoire n’est pas très addictive. On a le mystère sur l’agression de la mère de Rory, puisque l’on ne sait pas qui sont les coupables et on a un peu d’adrénaline avec les agents du FBI qui viennent de débarquer dans la petite bourgade.

Le personnage le plus intéressant, c’est la grand-mère maternelle de Rory, Maybelline, surnommée Ma et qui pourrait en rendre à la célèbre Ma Dalton. Elle sait tirer à la carabine et connait les plantes qui soignent. C’est un personnage très fort, très profond et je l’ai adorée. Tout comme j’ai aimé Rory, amputé sous le genou, blessure reçue à la guerre.

Ce roman noir, qui pourrait un peu lorgner du côté des western, est un roman fort descriptif, où l’auteur parle de ses personnages, de la nature, des décors, détaillant parfois un peu trop leurs actes. On a un méchant, sorte de vilain garçon, concurrent de Rory en contrebande, mais on ne saura jamais le pourquoi du comment de leur contentieux. Je suis mitigée avec ce personnage et sa manière de quitter la scène.

Sans doute qu’avec quelques pages en moins, ce roman aurait acquis un peu plus de rythme. Bien que son charme soit aussi dans ce rythme assez lent. Tout dépend de ce que vous cherchez. J’avoue que j’ai eu un peu de mal avec les péripéties qui arrivaient entre deux moments trop calmes et qui n’avaient pas toujours leur raison d’être.

Un roman noir aux ambiances sombres, des vengeances, de la violence, de l’alcool, des mystères, de la contrebande, une touche d’amour, du sexe, de la religion, des croyances, une touche de sorcellerie, une rebouteuse, des coups bas, dans le dos,…

Le tout porté par une plume descriptive (trop ?) et des personnages intrigants, peu bavards, qui en disent peu, tout étant dit dans leurs silences, leurs secrets.

Bref, un roman noir où l’on pourrait penser qu’il n’y a plus d’espoir. En fouinant un peu, on pourra le retrouver, bien caché… Une sacrée tranche de vie de la Caroline du Nord, dans les pas des contrebandiers d’alcool. Qui pourraient se reconvertir dans un autre produit, pas encore interdit…

PS : de cet auteur, j’avais déjà lu « Le fleuve des rois« , où j’avais navigué à contre-courant, aucun des personnage n’ayant réussi à m’émouvoir.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°043] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Juillet de sang : Joe R. Lansdale

Titre : Juillet de sang

Auteur : Joe R. Lansdale
Édition : Folio Policier (2007)
Édition Originale : Cold in July (1989)
Traduction : Christophe Claro

Résumé :
Parce que Richard Dane a dû se défendre, il a fait un énorme trou dans la tête d’un homme qui se trouvait dans son salon. Le cambrioleur lui a tiré dessus sans une hésitation. Richard a pour lui la légitime défense, la pénombre de la nuit et la protection de son fils qui dormait dans une pièce mitoyenne.

Les flics comprennent très bien. Ce que ne sait pas encore Richard c’est que s’ils sont à ce point « sympas », ce n’est pas simplement pour soigner leur image auprès du contribuable. Derrière le fait divers se cache une tout autre histoire totalement invraisemblable.

Qui était ce type venu de nulle part ? Que cache la mansuétude des enquêteurs et pourquoi le FBI s’en mêle-t-il ?

Richard, bouleversé par sa propre vulnérabilité, sidéré par ses instincts révélés, va devenir à son tour une cible, car s’il a défendu son enfant, le cambrioleur aussi était le fils de quelqu’un…

Critique :
Je veux bien qu’aux États-Unis, ils soient assez cool avec le concept de légitime défense lorsque quelqu’un s’introduit chez vous et vous menace d’une arme, mais tout comme Richard Dane, j’avais trouvé les flics vachement sympas lorsqu’ils sont venus récupérer le cadavre du cambrioleur et qu’ils lui ont annoncé le connaître : Freddy Russel.

Si l’entourage de Richard le félicite pour le carton réalisé, lui est mal à l’aise, il a tout de même tué un homme et cet homme, il avait un père. Son daron, c’est Ben Russel et il vient de sortir de prison. Il n’est pas content du tout.

Dans ce roman policier, rien n’est comme on pourrait le penser de prime abord et le lecteur/lectrice ira de surprises en surprises. Tout comme les personnages principaux, qui n’ont pas fini d’être étonnés.

Ce roman policier de 300 pages se lit très vite. Il possède du rythme, de l’adrénaline et la touche d’humour qui est celle de Lansdale, même s’il a écrit ce roman avant la série des Hap Collins & Leonard Pine, que j’adore.

On ne va pas se mentir, il n’y a rien d’exceptionnellement profond dans ce roman, mais il fait le job de divertir et d’étonner, de nous emmener là où l’on ne s’y attendait pas du tout, au départ. Même si parfois, l’auteur usera de ficelles et que son final manquera un peu de finesse, de travail.

Mais bon, je ne vais pas bouder mon plaisir non plus, parce que oui, avec ce polar noir, j’ai pris mon pied niveau action, adrénaline, mystères, suspense et personnages, parce que Jim Bob Luke vaut son pesant de cacahuètes !

Un petit polar qui se lit très vite, qui divertit bien, qui est violent et qui va vous faire sourire grâce à des bons mots dans les dialogues. L’intrigue est bien trouvée, mais effectivement, ce ne sera pas le polar de l’année.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°042] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Les Gens des collines : Chris Offutt

Titre : Les Gens des collines

Auteur : Chris Offutt
Édition : Gallmeister (07/04/2022)
Édition Originale : The Killing Hills (2021)
Traduction : Anatole Pons-Reumaux

Résumé :
Depuis quatorze ans dans l’armée, où il est devenu enquêteur, Mick Hardin revient dans ses collines natales du Kentucky pour constater que son mariage est brisé. Sous le choc, il s’enferme dans la cabane de son grand-père avec une solide provision de bourbon.

Mais sa soeur Linda, première femme shérif du comté et pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, vient solliciter son aide sur une affaire : le cadavre d’une jeune veuve vient d’être retrouvé dans les bois.

Or les gens des collines ont tendance à rendre justice eux-mêmes, d’où la nécessité de court-circuiter les rumeurs inopportunes, avant que les vendettas ne dégénèrent.

Peut-être Mick, enfant du pays et vétéran respecté, pourra-t-il apprendre la vérité et agir à temps ?

Critique :
Là-bas, au Kentucky, on sait tout le prix du silence…

Là-bas, dans les collines du Kentucky, lorsque vous arrivez devant une maison, on vient vous accueillir avec une carabine ou un révolver et vous êtes prié de balancer votre généalogie (je suis le fils de, le petit-fils de).

Bref, c’est hospitalier au possible. D’accord, les maisons sont isolées, mais tout de même.

Une femme a été retrouvée morte, assassinée et dans ces collines appalachiennes, on a tendance à rendre justice soi-même.

Le proverbe dit que celui qui veut se venger, doit creuser deux tombes : une pour sa victime et une pour lui-même, mais dans ces collines, il faudra en creuser dix, car chacun vengera la mort d’un de ses parents, même lointain. C’est pour cela que Linda, la nouvelle shérif, charge son frangin, Mick Hardin, enquêteur militaire à l’armée, de l’aider à faire toute la lumière, avant que les armes ne parlent et ne tuent des innocents.

Dans ce roman, l’enquête policière n’est qu’un prétexte, pour l’auteur, de parler de ces collines qu’il connait bien et surtout, des « petites gens » qui y vivent (je le dis sans insultes). Il nous parle d’eux, de leurs manies, de leurs pensées, de leur étroitesse d’esprit, de leur machisme, sexisme, des traditions, des loyautés, des liens familiaux, des rivalités qui se règlent dans la violence, de l’esprit du clan (pas le klan) et de leur côté rural (ils se sentent mal, perdu lorsqu’ils sont dans une grande ville).

De cet auteur, j’avais adoré « Nuis Appalaches » et je pensais retrouver ce qui m’avait donné ma dose d’émotions, avec ce roman. Ce ne fut pas le cas, sans pour autant que ce roman soit mauvais, que du contraire. Lorsque vous avez eu l’excellence, tout ce qui vient ensuite vous semblera fade.

Les dialogues sont des plus intéressants, notamment dans les silences des gens, dans leurs actions, ou non action, tout comme les personnages, taillés au cordeau, au plus simple, sans pour autant qu’ils manquassent de profondeur.

Mick Hardin est un enquêteur hors pair, mais il est miné par ses problèmes de couple. Quant à sa sœur, elle a un agent du FBI dans les pattes et le peu que nous saurons de lui, apportera de la nuance à son portrait de mec rigide.

L’avantage de ce roman noir, c’est qu’il est court et qu’il évite de tourner en rond ou de faire des pages juste pour avoir plus d’épaisseur. Tout est dit en 240 pages, l’auteur nous a parlé de ces petites gens des collines, on a appris à les connaître, on a désamorcé des situations épineuses, on a assisté à des morts stupides, des vengeances à la con, commises pas des mecs parce qu’il fallait le faire et on pousse un soupir de soulagement en se disant qu’on est bien où l’on est.

Un roman noir composé de gens taiseux, qui ne parlent jamais pour ne rien dire, prompt à sortir les armes à feu, à se venger, qui aiment vivre dans leur petit coin, avec leurs propres codes claniques.

Un roman noir qui nous fait entrer dans un autre monde, que l’on pourrait croire révolu, tant il semble appartenir à l’ancien temps, celui de nos ancêtres. Un roman où la nature est omniprésente et où les gens savent encore attendre que pousse une racine de ginseng.

Un très bon roman noir, même s’il ne m’a pas apporté les émotions de « Nuis Appalaches ». Une belle approche sociologique.

— Partout ailleurs, les gens vivent un peu plus longtemps chaque année. Nous, nos vies raccourcissent. Ça arrive nulle part ailleurs dans le pays. Il y a vingt ans de ça, l’espérance de vie était plus élevée ici.
— Les collines nous tuent à petit feu.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°041] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Dernière saison dans les Rocheuses : Shannon Burke

Titre : Dernière saison dans les Rocheuses

Auteur : Shannon Burke
Édition : 10/18 (18/12/2018)
Édition Originale : Into the Savage Country (2015)
Traduction : Anne-Marie Carrière

Résumé :
En 1820, aux Amériques, le commerce des fourrures est un moyen périlleux de faire fortune.

À peine le jeune William Wyeth s’est-il engagé auprès de la compagnie de trappeurs la plus téméraire de l’État qu’il manque de se faire tuer. Il découvre alors la force des liens entre les hommes, dont la survie ne dépend que de leur solidarité.

Chasse au bison, nuits passées à dormir sur des peaux de bête, confrontations aux forces de la nature ou aux tribus indiennes, la vie de trappeur est rude, mais William a soif d’aventures.

Il a quitté sa famille pour le grand Ouest, sauvage et indompté. Il devra réunir plus de courage et d’habileté qu’il ait jamais cru avoir pour en sortir vivant.

Critique :
Ah, les Rocheuses, le grand Ouest sauvage, celui d’avant, où il y avait encore tout un tas d’animaux sauvages, à poils, à plumes, à écailles… Puis, l’Homme est arrivé et a tout pris, tout pillé.

Malgré tout, j’aime ces récits d’aventures de trappeurs, ces hommes rudes qui vivaient à la dure, qui écorchaient des peaux après avoir trappé leurs propriétaires.

Les chevauchées dans les bois, les récits autour d’un feu de camp, la bouteille d’alcool passant de main en main, le visage pas rasé, le corps puant, tel un fennec (ou un chacal) mort, le tout avec une haleine de poney. Non, ce n’est pas glamour, mais dans un récit, c’est génial.

Shannon Burke m’avait déjà happé une fois, avec des ambulanciers dans un quartier difficile de New-York et là, il m’a emporté avec un récit d’aventures, celle avec un grand A, celle de mecs qui sont prêts à tout pour vivre de grands frissons, s’enrichir et vivre en petite communauté.

La première partie de ce récit est assez sauvage, avec une chasse aux bisons. Nous avons fait connaissance avec le jeune William Wyeth, notre personnage principal, notre narrateur. Il vient de comprendre que dans un groupe de trappeurs, s’il n’y a pas de solidarité, tout partira en couilles. Là, il vient d’éprouver la solidarité qui règne entre les trappeurs et il a aimé dormir sur des peaux de bêtes.

La seconde partie est un peu plus calme, puisque notre William est en convalescence et en mode drague, pour la belle Alene (de poney ?), une jolie femme qu’il aimerait épouser. Dans cette partie, quelques aventures (pas conjugales) fortes, mais le souffle épique était un peu retombé et j’avais peur de ne plus le retrouver, comme dans la première partie.

Arrivé à la troisième partie (moitié du roman), le grand souffle épique est revenu, tel Mathilde et c’était reparti pour un tour dans les Rocheuses, avec la même équipe, plus un autre personnage, détestable au possible, celui-là : Henry Layton. Un fils de riche, trop gâté par sa mère, pas assez aimé par son père et qui sait passer, en un instant, de charmeur et charmant à détestable, limite esclavagiste, puisqu’il n’en fout pas une, mais donne des ordres aux autres.

Pour moi, cette partie est la meilleure, la plus intéressante, car les personnages vont se révéler sous leur vrai jour, mais aussi évoluer, changer, devenir plus intéressant, moins imbu de sa personne. William et son ami Ferris ne changeront pas vraiment, mais leurs personnages étaient déjà des plus intéressants et sympathiques (et ils ont évolués avant).

Et puis, dans cette Amérique, plusieurs nations règnent en maître : américains, anglais et espagnols, ce qui rend les choses bien plus complexes. Ajoutons à cela les tribus Blackfeet et Crow, et vous obtiendrez une idée du fabuleux récit d’aventure que nous propose l’auteur, inspiré des carnets de souvenirs de W. A. Ferris, dont il a donné le nom à un personnage de l’expédition.

Un récit d’aventure où le danger est partout, où l’amitié et la solidarité sont importants, la confiance aussi.

Un récit d’apprentissage, dans l’ouest sauvage, dans les montagnes giboyeuses, les rivières poissonneuses, où les trappeurs étaient nombreux à piéger des animaux pour leurs fourrures et où américains, anglais et espagnols se regardaient en chiens de faïence, persuadés qu’ils étaient tout, de devenir les futurs propriétaires de ce nouveau continent.

Un roman d’aventure comme je les aime.

Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Les Dalton – Tomes 01 / 02 : Olivier Visonneau et Jesùs Alonso

Titre : Les Dalton – 01 – Le premier mort / 02 – Le dernier jour

Scénariste : Olivier Visonneau
Dessinateur : Jesùs Alonso

Édition : EP Media Wanted Collection (2016 / 2017)

Résumé :
Coffeyville, Kansas, est le théâtre du dernier braquage du gang des Dalton. Traqués par toutes les polices du pays, les trois frères décident de dévaliser simultanément les deux banques de la ville avant de fuir vers l’Argentine.

Le hold-up tourne court. Bob et Grattan sont cernés par les citoyens de Coffeyville armés jusqu’aux dents.

Emmet, le cadet, timide et introverti, assiste de loin au terrible guet-apens. Le poltron de la fratrie trouvera-t-il le courage de sauver ses frères du déluge de feu qui va s’abattre sur leur tête ?

Critique :
Tout le monde connaît les Dalton… Oui, mais, les connaissons-nous vraiment ?

Je veux dire, autrement que par Lucky Luke où les vrais Dalton (pas leurs cousins bêtes et méchants) avaient, eux aussi, les mêmes têtes  (voir l’album Hors-la-loi) ? Non, nous ne savons rien d’eux.

Les frères Dalton n’avaient pas la même tronche et de plus, ils ont commencé leur carrière au service de la loi : ils étaient marshall.

Le premier tome commence par l’attaque de la banque de Coffeyville, au Kansas (des fois que vous voudriez la braquer aussi) et nous retrouvons les frères Dalton en voleurs, des bandits de grands chemins. Après un cliffhanger, le récit fait un petit tour en arrière et nous présenter les frères, du temps où ils étaient d’honnêtes gens. Mal payés, payés au lance-pierre, mais honnêtes.

Problème, quand vous ne payez pas les gens correctement et qu’ils n’ont plus un sous vaillant en poche, il est tentant de se diriger du côté obscur de la Force afin de se remplir les poches.

Certes, cette bédé western s’est inspirée librement de la véritable histoire des frères Dalton, mais au moins, elle est plus réaliste que la version de Morris. Par contre, elle est moins drôle. Pas originale, parce que le scénario est ultra classique, mais elle est réaliste, sérieuse et bien loin de ce que nous pensions des frères Dalton.

Du côté des dessins, tout allait bien aussi, rien d’extraordinaire, mais de bons dessins, bien agréables à suivre.

Le second album est explosif, puisque l’on a des attaques, des coups de feu, des armes, des poursuites, des chevaux, bref, c’est un western tout ce qui a de plus classique et de plus conventionnel, et pourtant, ça marche toujours. Notamment grâce à l’ajout d’une femme qui va jouer les agent double, sans avoir froid aux yeux, ni même aux fesses.

Anybref, ces deux albums sont bons, pas exceptionnels, mais ils font leur job, divertir et cultiver, le tout avec des personnages ayant réellement existés. On pourrait même se surprendre à les apprécier, ces frères.

De plus, le final nous réservera quelque surprise. Alors, what’else ?

PS : ces deux albums existent aussi en intégrale.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°039] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.