Le match de la mort – Kiev, 1942 – Rien ne se passera comme prévu : Guillem Escriche et Pepe Galvez

Titre : Le match de la mort

Scénariste : Pepe Galvez 🇪🇸
Dessinateur : Guillem Escriche 🇪🇸

Édition : Les Arènes (20/10/2022)
Édition Originale : The death match (2022)
Traduction : Alexandra Carrasco

Résumé :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans l’Ukraine occupée par les nazis, quatre joueurs du Dynamo Kiev se retrouvent. Pris dans la tourmente, ils survivent entre camps de concentration et travail dans une boulangerie.

À l’été 1942, ils sont sollicités par l’Occupant pour participer à une compétition de football opposant les différentes armées en présence
à Kiev : allemande, roumaine, hongroise.

Ils acceptent, à condition de jouer sous les couleurs (rouges) de l’Ukraine. Avec un nouveau nom qu’ils espèrent prometteur : START.

Critique :
Si j’aime le foot ? Non, pas du tout, mais j’aime l’Histoire et les petites histoires dans la grande.

Et cette histoire, elle se passe durant la Seconde Guerre Mondiale, lors du début de l’opération Barbarossa et de l’invasion de l’Ukraine et de la Russie.

Mais ce sera en Ukraine que nous allons aller voir ces joueurs de foot qui possédaient une autre étoffe que les crésus en short de maintenant.

Une partie des membres du club de foot du Dynamo Kiev se sont retrouvés emprisonnés dans des camps de détention, puis libéré, affamé, amaigri, sans un sous. Ils sont quatre à se retrouver à bosser dans la boulangerie N°1, tenue par un fan de leur équipe et qui tente d’aider le plus de gens possible.

De l’autre côté, le moustachu assassin et mégalo, a envie de transformer les riches plaines fertiles d’Ukraine en terres pour son peuple, qui apparemment, est trop à l’étroit dans l’Allemagne. Pourquoi ne pas faire comme les colons au far-west et passer tout le monde par les armes ?

Pour lui et ses sbires, tout ce qui n’est pas allemand est inférieur et dont, les ukrainiens sont des êtres barbares, sans culture, juste bon à… Bref, pour les nazis, il faut les éradiquer et surtout, ne pas leur donner de quoi être fier d’eux.

Alors, quand les anciens du Dynamo et du Lokomotiv, jouent au foot avec leur maillot d’équipe nationale, rouge, sous le nom de START et mettent une branlée aux autres équipes, dont des allemandes, ça passe mal chez les nazillons.

Ils auraient pu s’incliner devant les allemands, nos ukrainiens qui jouaient comme des dieux, c’était le match retour et ils leur avaient déjà mis la pâtée à l’aller, alors, pourquoi ne pas se coucher ?

Parce que cela faisait trop longtemps qu’ils courbaient l’échine, qu’ils baissaient les yeux, qu’ils subissaient le joug de l’oppresseur, les fusillades, les assassinats, les emprisonnements, les privations, alors, basta, ils y sont allés à fond, ne leur ont pas laissé la victoire, n’ont pas baissé les yeux et ils ont même redonné de la fierté au peuple ukrainien.

Hélas, les allemands sont mauvais perdants…

Une bédé dont je n’ai pas aimé les dessins, mais où j’ai vibré avec le scénario et les match de foot, parce que les enjeux n’étaient pas de l’argent, mais une forme de liberté, l’occasion de montrer que les ukrainiens ne sont pas des êtres inférieurs. Ils l’ont payés chers, trop cher.

Une petite histoire dans la grande que j’ai été contente d’apprendre. Celle de l’histoire de l’équipe qui a défié les nazis.

Le serpent et la lance – 03 – Cinq fleurs : Hub

Titre : Le serpent et la lance – 03 – Cinq fleurs 🇲🇽

Scénariste : Hub
Dessinateur : Hub

Édition : Delcourt -Terres de légendes (15/11/2023)

Résumé :
Empire aztèque (🇲🇽), 1454. Sur son lit de mort, le conseiller du souverain informe son fils qu’il doit reprendre cette fonction honorifique.

Cependant, ce dernier cherche sa fille disparue.

Plus de quarante momies ont été retrouvées dans le royaume, le tueur de jeunes filles court toujours.

Critique :
Enfer et damnation, ce n’est pas encore dans ce tome-ci que nous aurons le fin mot de cette enquête sur les momies de jeunes filles retrouvées…

Il y a un serial-killer dans l’empire Aztèque et Serpent et Oeil-Lance sont toujours en train de tenter de retrouver qui assassine et momifie des jeunes filles.

Peut-être que la solution est dans les souvenirs de jeunesse d’Oeil-Lance ? Lorsqu’il était à l’école avec Serpent et d’autres jeunes garçons issus de classes sociales différentes…

Si au départ, j’avais détesté le personnage de Serpent, au fil des trois tomes, l’auteur nous l’a montré sous un autre jour et j’en suis arrivée à moins de détester, pire, à commencer à l’apprécier, même. La profondeur des personnages est soignée et on s’attache même à des personnages qui n’ont pas de parole ou si peu.

Les rivalités qui opposent le Serpent et la Lance datent de leur scolarité, mais on n’en est plus là, il faut retrouver le coupable et depuis que Cinq-Fleurs, la nièce préférée de Serpent, a disparu, ce dernier flippe grave sa race.

C’est presque un tome de transition, même si l’enquête avance un peu et que l’action est présente à certains moments, comme une course-poursuite contre un assassin, mais ce n’est pas avec ce troisième tome que nous pourrons nous faire une idée sur l’identité du serial-killer (même si j’ai un soupçon).

En tout cas, nos deux hommes utilisent toutes les données pour trouver le coupable, comme reproduire, avec de la terre, la carte de la région et de répertorier, avec des ficelles et des plumes, tous les lieux où des momies furent retrouvées et selon leur ancienneté. Et s’il faut consommer des drogues pour se remémorer son passé, la Lance n’hésitera pas à le faire…

Les dessins font toujours mouche et les couleurs sont chaudes et chatoyantes. Bref, c’est un bel album.

Une excellente série, même si j’avais eu un peu de mal avec les premières pages du tome 1, mais ensuite, malgré le côté qui pourrait paraître alambiqué, c’est clair et limpide, une fois qu’on est bien dans le récit.

Les résumés des deux premiers tomes évitent aussi de laisser les lecteurs avec une mémoire défaillante au moment d’entamer ce nouvel album.

Je suis au taquet et j’ai hâte de lire le quatrième tome, de tout savoir et de relire cette série, juste pour le plaisir, comme le chantait un chanteur bien connu.

Guerres d’Arran – 03 – La bataille de Torunn : Nicolas Jarry, Alina Yerofieieva et Kyko Duarte

Titre : Guerres d’Arran – 03 – La bataille de Torunn

Scénaristes : Nicolas Jarry & Kyko Duarte 🇪🇸
Dessinateur : Alina Yerofieieva

Édition : Soleil (07/02/2024)

Résumé :
Face à l’immense horde assanide, Kronan hésite entre l’honneur ou la raison, le combat ou la fuite.

Tandis que les elfes Bleus de Port-Vogue, jusqu’alors préservés, se retrouvent assiégés par une immense flotte de navires yrlanais, à l’Ouest, une nouvelle légion d’hommes et de Golems assiègent les Elfes de la forêt de Torunn, repoussant toujours plus loin les Sylvains menés par la reine Ora…

Critique :
Voilà un nouveau tome que ne manque ni de dynamisme, ni d’action, ni de scènes d’escarmouche ou de batailles !

Plusieurs arcs narratifs vont se rejoindre, dans cet album et c’est le gobelin Myth, un voleur bien connu (Orcs, tome 2), qui va nous raconter tout cela, tout en ayant envie de foutre son camp.

Myth est avec le chef de guerre Kronan, un Orc bien connu, lui aussi (orcs, tome 11). Recevant un message énigmatique, toute la troupe va se mettre en route pour arriver au point d’un rendez-vous mystérieux.

La résistance s’organise, les Humains ont décidé de s’associer pour éradiquer les vieilles races et lorsqu’on les entend parler, on se dit que bien des génocidaires ont pensé comme eux : déshumaniser celles et ceux que l’on veut exterminer, mais aussi les faire bosser comme des bêtes.

Dans les autres arcs narratifs, on retrouvera l’elfe Bleu Athé’non (Elfes, tome 26) et Ora, l’elfe des Sylvains (Elfes, tome 22) et leur difficultés pour que les autres peuples Elfes les suivent à la guerre, afin de défendre leurs terres et les vies de leurs semblables. Mais c’est difficile, peu se sentent concernés, pensent que tout va s’arranger, bref, comme dans la vie réelle à l’orée d’un conflit mondial.

Chaque personnage a son importance, dans ce tome et tout le monde jouera son rôle dans les batailles qui se dérouleront au cœur de ces pages. Le but étant toujours de rallier les forces de Redwin de la Forge, notre Nain iconique et mythique !

Mon seul bémol sera que, une fois encore, on se retrouve avec un arc narratif avec des guerres, comme celui avec les goules. Je sais que l’on est dans un monde d’heroïc fantasy, qu’il ne saurait y avoir de l’entente cordiale entre les différentes races (il n’y en a déjà presque pas dans celles des Elfes), mais j’espère que le prochain arc narratif ne sera pas encore une guerre totale…

Bouncer – Tome 12 – Hécatombe : Alejandro Jodorowsky et François Boucq

Titre : Bouncer – Tome 12 – Hécatombe

Scénaristes :  François Boucq & Alejandro Jodorowsky 🇨🇱
Dessinateur : François Boucq

Édition : Glénat (02/11/2023)

Résumé :
Une pluie diluvienne s’abat sur Barro-City depuis des jours. Les chemins qui mènent à la banque ne sont que boue.

C’est là que Bouncer et ses amis ont déposé l’or mexicain qu’ils ont ramené des confins du désert de Sonora. Mais les lingots entreposés là attisent la convoitise.

La ville est non seulement inondée, mais toutes sortes de malfrats et de crapules de la pire espèce déboulent de toutes parts, prêts à tout pour s’approprier cet or.

Parmi eux, un groupe de voleurs aussi malins qu’impitoyables, ont mis en place un ingénieux projet de cambriolage pour s’emparer du butin.

Quand le colonel Carter arrive avec ses hommes pour sécuriser l’or, le maire espère un retour au calme mais la situation dégénère lorsque les lingots se volatilisent comme par magie. Pourtant, le coffre-fort vidé est intact ! La tension est à son comble.

Critique :
Chouette, mon manchot préféré est de retour ! Pour un album de 140 pages, en plus… Et le retour d’Alejandro Jodorowsky au scénario.

Non, je ne pouvais pas laisser passer l’occasion de l’acheter (puisque je ne l’ai pas trouvé en prêt), surtout qu’il allait très bien pour le Mois Espagnol & Sud-Américain. Vamos !

L’avantage, avec 140 pages, c’est que l’on peut avoir le fin mot de cette aventure et que l’on ne doit pas attendre la publication du tome suivant.

Bouncer n’est pas une série western pour les enfants, elle est plus violente que Blueberry, en prime. Parce que dans Blueberry, j’avais l’assurance que ses deux compères, Jimmy Mc Clure et Red Neck, n’allaient pas trépasser dans un album. Ils en prenaient plein la gueule, mais ils s’en sortaient toujours.

Las, ce n’est pas le cas dans Bouncer et mon cœur a saigné lorsque des personnages que j’appréciais sont passés en pertes et profits. Le scénariste n’a jamais épargné aucun de ses personnages et le Bouncer en a pris plein la gueule aussi. Sadique scénariste.

Ce nouveau tome fait suite au trésor qui a été découvert et que Bouncer a rapporté et qui, pour le moment, est entreposé à la banque, sous bonne garde, des fois que vous voudriez le voler…

L’or attire toujours les voleurs, le tout est de savoir comment ils vont s’y prendre et s’il y arriveront. Pour le moment, avec le déluge qui s’abat sur Barro-City, ils sont tranquilles, les bandits sortent moins quand des rivières de boue coulent dans la ville et que les cercueils se font la male à cause de toute cette flotte qui tombe (oups).

Une nouvelle fois, c’est un récit qui n’est pas exempt de violences et de justice expéditive, les habitants de Barro-City n’étant jamais contre une bonne pendaison, se foutant de la justice comme de leur première chaussette.

Et vous savez comme moi que quand la foule rugit, quand la foule réclame du sang, il faudrait être fou pour tenter d’intervenir et de faire entendre raison à la foule. Oui, nous sommes dans l’Ouest, sauvage, mais de nos jours, ça serait pareil, les réseaux sociaux servant de chambre d’amplification.

Anybref, dans ce magnifique tome aux dessins réalistes (comme toujours), j’ai senti venir la couille dans le potage, parce que ce n’est pas à un vieux singe que l’on apprend à faire des grimaces. Oui, j’étais contente d’avoir vu venir certaines choses, mais je n’avais pas tout vu, la preuve que je ne suis pas un vieux singe.

Par contre, il y a une chose qui me turlupine, qui est presque capillotractée, dans le truc qui se passe avec le coffre : impossible que ce truc n’ait pas fait du bruit, des lingots, c’est lourd, ce ne sont pas des plumes. Donc, il y aurait dû avoir du boucan et cela aurait dû attirer l’attention des gardiens. Un peu limite sur ce coup-là.

Par contre, aucun soucis avec le petit côté fantastique, non loin d’une sépulture indienne, ça passe crème dans le scénario. D’ailleurs, même le truc avec le coffre n’est pas vraiment un problème, tant ce scénario est abouti, profond, riche, sombre, violent, bref, du grand Bouncer !

An American Year

Six – 01 – Le massacre de Tanque Verde : Philippe Pelaez et Javier Sánchez Casado

Titre : Six – 01 – Le massacre de Tanque Verde

Scénariste : Philippe Pelaez
Dessinateur : Javier Sánchez Casado 🇪🇸

Édition : Dargaud (05/05/2023)

Résumé :
Quel point commun y a-t-il entre un garçon borgne, une jeune prostituée, un déserteur, un esclave en fuite, une nonne défroquée et un Indien renégat ? En apparence, aucun. Rien ne les rapproche.

C’est le hasard – et la chance – qui les ont amenés à se rencontrer, car rien ne les rapproche .Rien, sauf peut-être la quête de l’or, promesse d’une vie meilleure et d’un avenir digne de ce nom dans l’Ouest américain, violent et sauvage, des années 1850.

Kid, le jeune garçon éborgné durant une agression qui a décimé sa famille, leur a promis « une montagne d’or » s’ils l’accompagnent dans les Black Hills, où il doit récupérer un document de la plus haute importance.

Critique :
Le western doit surtout son mythe à Hollywood, parce que l’Ouest, ça n’a rien d’épique ou de romantique. Laissez les personnages joués par John Wayne là où ils sont, car ils ne sont pas vrais…

Cette bédé commence par démystifier le western, expliquant que c’est une jungle, peuplée d’ivrognes, d’escrocs, de voleurs et de types qui se flinguent en arrivant par derrière.

Et en effet, dans ce premier tome, on est dans l’Ouest sale, dégueulasse, peuplé de types que l’on n’a pas envie de croiser et qui pensent que toutes les femmes sont bonnes à baiser, qu’elles le veuillent ou non.

Les dessins sont agréables, dans des tons assez chauds, cinématographique et j’ai apprécié le petit côté « 7 mercenaires » avec la réunion, assez improbable, d’un déserteur, d’un Chiricahuas, d’un esclave en fuite, d’une nonne, d’une prostituée et d’un jeune garçon borgne…

Certes, le compte n’est pas bon, il en manque un (ou une) pour faire 7, mais on ne va pas chipoter. Et puis, le titre de la série, c’est Six et pas Sept.

Ce premier tome met les différents protagonistes en place, nous les montrant au moment X, avant que tous les chemins ne les mènent au même endroit et ne les fasse se rencontrer (bon, pas en même temps).

De l’autre côté, nous avons une jeune garçon qui a assisté au massacre de toute sa famille, qui a été éborgné et qui a sympathisé avec une prostituée…

Le récit m’a tout de même surprise, à un moment donné, parce que je n’avais rien suspecté. J’en suis tombée des nues. Mais c’était logique, nous sommes dans l’Ouest et il est impitoyable, cet univers !

Tout en gardant les codes du western traditionnel, avec tous les ingrédients originaux, l’auteur arrive tout de même à nous proposer quelque chose de différent (cette association), tout en étant d’un classique absolu avec le reste (saloons, sales types, massacres, attaques d’Indiens, cupidité, violences, racisme,…).

Une très bonne bédé dont il me tarde de découvrir la suite (apparemment, ce serait en 4 volumes). L’attente va être longue…

An American Year

Wild West – 04 – La boue et le sang : Thierry Gloris et Jacques Lamontagne

Titre : Wild West – 04 – La boue et le sang

Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Jacques Lamontagne

Édition : Dupuis – Grand public (05/01/2024)

Résumé :
Toujours sur la piste du « tueur-scalpeur », Wild Bill, Calamity Jane et Charlie Utter découvrent que le mystérieux meurtrier, enfant, a probablement été lui-même scalpé par des Indiens qui ont en outre assassiné ses parents…

Pendant ce temps, Graham, employeur du trio et chef de l’Union Pacific, accueille les Buffalo Soldiers, soldats noirs qu’il a engagés pour protéger le chantier ferroviaire des raids indiens.

Une minorité opprimée pour mater des Natives spoliés ? L’Amérique, terre de toutes les libertés, ne traite pas tous ses enfants de la même manière…

Mais la situation va encore se complexifier lorsque les ouvriers du chemin de fer vont dynamiter un cimetière indien sacré…

Entre fiction, Histoire et exploration sans concession du mythe américain, la conclusion de l’incroyable nouveau diptyque de Wild West, porté par un trio de personnages de légende.

Critique :
Le western a le vent en poupe quand les séries sont de grande qualité, comme celle-ci, ce n’est que du bonheur.

Oui, bon, ne vous imaginez pas que l’on se balade au pays de Candy ou des Bisounours, loin de là ! Dans les bédés westerns réalistes, il y a du sang, de la violence, des morts, des attaques…

D’un côté, notre trio composé de Calamity Jane, Wild Bill et de Charlie Utter, sont toujours sur la piste d’un tueur en série particulièrement violent.

De l’autre, les Buffalo Soldiers, menés par Graham, sont chargés de protéger le chantier du chemin de fer, car les Indiens sont en colère après que les visages pâles aient profané un cimetière indien à coup de bâtons de dynamite.

Dans les Buffalo Soldiers, la plupart des hommes sont Noirs, ce qui fera dire à Bass (oui, le marshal Bass !) que les Blancs utilisent des Noirs pour régler leurs problèmes avec les Rouges…

— Faire combattre des noirs contre des rouges pour les intérêts d’une minorité de blancs. Brillante idée.

Entre nous, le Bass de cette série est bien plus sexy que celui de la série « Marshal Bass » de Igor Kordey & Darko Macan… On aurait envie d’aller se rouler dans la poussière avec lui.

Bref ! C’est bourré d’adrénaline, de suspense, d’Indiens pas contents, menés par Cheval Fou et tous les bons ingrédients pour faire un excellent western se trouvent réunis dans cet album, qui, comme les autres de la série, est de bonne facture.

Lamontagne, le dessinateur, a des dessins bien plus réalistes que lorsqu’il est au manettes des séries « ASPIC : Détectives de l’étrange » ou « Shelton & Felter », mais, dans les expressions de certains personnages, notamment dans ceux de Charlie Utter, j’ai retrouvé des similitudes avec deux autres personnages de ces autres séries.

Un tome 4 qui clôture l’enquête du serial killer scalpeur tueur, un tome tout en profondeur, ultra réaliste et qui nous montrera, une fois de plus, ce que l’Homme est capable d’infliger à d’autres Hommes, notamment en les considérant comme des sous-Hommes ou pire, comme n’appartenant pas au genre humain…

Non, la Conquête de l’Ouest n’est pas une aventure magnifique, belle et tranquille, mais plutôt un bain de sang, un génocide, des massacres, des vols, des appropriations, le tout pour obtenir toujours plus de fric, plus de pognon, de métal jaune, bref, le pouvoir et l’argent.

Une série à découvrir, si vous ne l’avez pas encore fait. À réserver aux adultes, tout de même et à celles et ceux qui aiment les western ! (si vous n’aimez que les licornes, oubliez cette série).

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°167]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°53.

La Véritable histoire du Far-West – 05 – Chef Joseph : François Corteggiani, Gabriel Andrade Jr. et Farid Ameur

Titre : La Véritable histoire du Far-West – 05 – Chef Joseph

Scénariste : François Corteggiani
Dessinateur : Gabriel Andrade Jr.

Édition : Glénat (11/10/2023)

Résumé :
La longue marche des Nez-Percés… Vers la fin du XIXe siècle, la magnifique vallée de la Wallowa, territoire ancestral des Nez-Percés, est convoitée par les colons américains, appâtés par ces terres réputées aurifères et propices à l’élevage.

Après l’échec de longs pourparlers, la tribu doit se résoudre, la rage au cœur, à quitter ses terres situées dans l’est de l’Oregon pour échapper au joug des autorités fédérales et à l’enfer d’une vie dans les réserves.

Sous l’autorité de Chef Joseph, elle décide d’entreprendre le plus périlleux des exodes en tentant de rejoindre la frontière canadienne, avec près de 800 âmes, dont femmes, enfants et vieillards ainsi que des milliers de chevaux. Animés d’un courage à nul autre pareil, les Indiens se fondent dans le paysage et progressent à marches forcées à travers la chaîne vertigineuse des Bitteroot Mountains, telle une tribu fantôme.

C’est le début d’une traque acharnée à travers l’Idaho, le Wyoming et le Montana avec à leurs trousses l’armée américaine, marquée par le désastre de Little Big Horn.

Critique :
Une fois de plus, c’est un excellent album que nous propose la série « La Véritable histoire du Far-West » avec cet album consacré à la longue marche que firent les Nez-Percés pour tenter d’échapper aux Tuniques Bleues et éviter de se retrouver parqué dans la réserve de Lapwai, en Idaho.

Eux qui étaient si bien dans magnifique vallée de la Wallowa (nord-est de l’Oregon)… Mais voilà, faut dégager les Nez-Percés pour faire face à l’arrivée des colons qui voudraient bien s’installer sur ces terres luxuriantes, riches et fertiles, alors, comme toujours, c’est « bougez-vous, les peaux-rouges ». Le colon est comme un virus, il se déploie sans cesse.

Les dessins sont magnifiques, très réalistes et les dialogues sont riches. Autrement dit, dans les phylactères, vous aurez beaucoup de données, notamment les interrogations de chef Joseph, qui lui, voulait la paix et ne pas se battre, là où d’autres en avaient marre de se faire sans cesse dégager par les Hommes Blancs qui ne respectaient jamais leur parole.

À leur place, je l’aurais eu mauvaise si on avait voulu me faire quitter les terres de mes ancêtres. Surtout pour ensuite parquer les Indiens dans des endroits affreux, arides, sales, sans armes, voulant transformer des chasseurs-cueilleurs en agriculteurs, et ce, rapidement. Hé oh, faut pas pousser mémé dans les orties !

Un album remplit de courage, celui des Indiens, bien entendu, qui n’ont pas hésité à grimper sur des sentiers escarpés pour échapper aux Tuniques Bleues, qui ont perdu bien des braves, bien des femmes et des enfants, dans leur fuite en avant, les militaires possédant des canons et n’hésitant pas à s’en servir…

Un album tout en émotion, une page d’Histoire des États-Unis importante et une belle réhabilitation des peuples Amérindiens, eux qui ont souffert atrocement du virus Colon Blanc, qui dévasta tout sur son passage…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°163]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°50.

Lonesome – 04 – Le territoire du sorcier : Yves Swolfs

Titre : Lonesome – 04 – Le territoire du sorcier

Scénariste : Yves Swolfs
Dessinateur : Yves Swolfs

Édition : Le Lombard (23/02/2024)

Résumé :
Elijah était venu à New York pour régler ses comptes, il en est reparti avec une famille exhumée des sables du temps et de la mémoire.

Mais ni lui ni sa soeur, Miss Lyle, agente des Pinkerton, n’ont pu confronter le responsable de toutes leurs infortunes : leur père, le sénateur Dawson.

Et ce dernier a trouvé refuge au beau milieu des bois sur les terres de Cromley, un cultiste redouté. Pour avoir enfin droit à leur réunion de famille, il leur faudra défier le diable en personne !

Critique :
♫ I’m a poor lonesome cow-boy ♪ Oups, pardon, ce n’est pas le bon générique ! Lonesome est un pauvre solitaire, mais il n’a rien du débonnaire Lucky Luke. Lui, il ne tire pas dans les armes, mais dans les gens, le sang coule et il les tue. Bref, c’est violent, mais c’est la triste réalité du far-west.

Ce quatrième album signe la fin du premier cycle. Avec celui-ci, vous saurez tout, vous savez tout et tout est accompli.

Mais j’espère qu’il y aura une suite, parce que si je fais la moyenne des quatre albums, on a tout de même une bonne série western, classique, certes, un cran en-dessous de la saga Durango, mais dans l’ensemble, les scénarios étaient bons, recherchés et comme l’action se situe avant la guerre de Sécession (que tout le monde sent venir), cela a permis de jouer avec les complots politiques et bancaires (on sait que des banques européenne ont financé autant le Nord que le Sud).

Si votre mémoire vous fait défaut, l’auteur, en début de récit, nous fait un rappel des faits les plus importants de sa nouvelle série, ce qui permet de repartir avec tout en tête (attention, il vaut mieux lire les albums précédents avant de commencer celui-ci !).

Le sénateur Dawson a vu son portrait s’adoucir, dans ce tome-ci, vu qu’il y avait encore pire que cette crapule, le sataniste Crowley, que vous n’avez pas envie de rencontrer, croyez-moi. Et sa troupe de manteaux noirs, vous n’avez pas envie de croiser leur route non plus, et si c’est le cas, planquez vous.

Un bon western, bien bourrin, bourré de violences, de morts, de scènes de tirs, d’embuscades, de gros salopards qui ne reculeront devant rien pour obtenir ce qu’ils veulent et un Lonesome, qui, tel un Durango, fait mouche à chaque tir, même s’il n’utilise pas le flingue mythique du fumeur de cigare.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°162]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°49.

Red Gun – 01 – La Voie du sang : Jean-Charles Gaudin et Giulia Francesca Massaglia

Titre : Red Gun – 01 – La Voie du sang

Scénariste : Jean-Charles Gaudin
Dessinateur : Giulia Francesca Massaglia

Édition : Soleil (06/03/2024)

Résumé :
1866, sur le chantier du Transcontinental, plus grand tracé ferroviaire des États-Unis, est à nouveau découvert le corps d’une prostituée.

Décision est prise de faire appel à Terence Nichols, surnommé Red Gun, pour la couleur de son colt, persuadé que ces meurtres sont liés à la guerre de Sécession.

Il va mener l’enquête et se confronter aux fantômes de son passé.

Critique :
Des rails sur la prairie… En version moins drôle et gentillette que celle de Morris, bien entendu. Nous sommes dans un western noir, sombre, violent, bref, dans la réalité de l’époque.

On a retrouvé des femmes éventrées et en 1866, même à Londres, Jack n’avait pas encore commencé à s’en prendre à des femmes.

Ici, ce ne sont pas des prostituées, du moins, pas des professionnelles, mais de temps en temps, elles monnaient leurs charmes à ceux qui construisent la ligne de chemin de fer.

C’est un western violent, aux couleurs assez sombres, mais lorsque je l’avais feuilleté en librairie, j’ai su qu’il était fait pour moi. Et je ne m’étais pas trompée !

Si on a surnommé le major Terence Nichols « Red Gun », c’est à cause de son révolver, qui a des tons rouges. Nichols a servi autrefois sous les ordres du général Dodge durant la Guerre de Sécession et en est revenu avec ses propres démons, ses traumatismes, ses voix qui crient dans sa tête.

Nichols est un enquêteur, un chasseur de primes et c’est lui qui va être chargé de faire toute la lumière sur ces crimes atroces, tout en séparant le bon grain de l’ivraie, notamment avec les trafics de marchandises ou les hommes violents, mais pas assassins.

Western ultra réaliste, mais ultra violent, il n’est pas fait pour tout le monde… La construction du premier chemin de fer transcontinental américain n’était pas un chantier de Bisounours, que du contraire. Les ouvriers étaient exploités, mal payés et ils cherchaient par tous les moyens à arrondir leurs fins de mois. La sanction était expéditive : pendu haut et court !

Le major Nichols est un personnage que j’ai apprécié, torturé, traumatisé, taiseux, ne nous livrant ses petits secrets qu’au fur et à mesure de l’album. En plus, il a de beaux yeux…

Une bédé western qui valait la peine que je l’achète et que je la dévore, parce que même si c’est encore une bédé western, même si l’on n’échappe pas aux ingrédients habituels du genre, cet album se démarque tout de même par sa construction et son personnage d’enquêteur chasseur de primes.

Et puis, quand on aime le western, on est content de voir qu’il revient en force !

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°159]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°46X.

L’Elixir de Dieu – 01 – Spiritus sancti : Gihef et Christelle Galland

Titre : L’Elixir de Dieu – 01 – Spiritus sancti

Scénariste : Gihef
Dessinateur : Christelle Galland

Édition : Bamboo Édition (01/02/2023)

Résumé :
Armées de patience, de courage, d’ingéniosité et – qui sait – avec l’aide du Seigneur, elles élaborent un alcool unique en son genre !

En pleine prohibition, le couvent Saint-Patrick est en passe d’être exproprié par la banque. La découverte d’un vieil alambic servant autrefois à la fabrication du rhum change la donne.

Le trafic d’alcool est-il vraiment un péché quand il s’agit de sauver de la banqueroute la maison de Dieu ? Pour mère Agatha, sœur Holly et leurs comparses, la réponse ne fait aucun doute…

Mais face à un chef de la pègre prêt à tout pour maintenir son business et au Ku Klux Klan qui rôde, les bonnes sœurs au passé pas toujours très catholique vont avoir besoin de bien plus qu’une protection divine.

Critique :
Y’a pas à dire, la couverture attire l’œil tout de suite, à cause de la bonne sœur dans l’ombre, qui tient, d’un côté, ce qui semble être une bouteille de gnôle et de l’autre, une sulfateuse !

Le genre de truc qui m’a fait foncer vers cette bédé. Je me doutais que dans la bouteille, ce n’était pas du vin de messe et le résumé à achevé de me convaincre.

L’époque de la prohibition est une période que j’apprécie, en littérature (que ce soit en roman ou en bédé) et quand on mélange la mafia et les nonnes, moi, ça me fait pétiller les yeux.

Massachussets (pas la chanson de Bee Gees), dans un couvent, en 1930. Sœur Holly (pas la Holly de Stephen King) est une novice qui m’a semblé fort peu catholique et la suite confirmera qu’elle n’a rien d’une religieuse conventionnelle et je gage que les autres ne le sont pas non plus…

Dans les arbres, à cette époque, il y a des fruits étranges (strange fruits) : des personnes Noires lynchées par des mecs Blancs, portant des taies d’oreillers sur la tête et qui prêteraient vraiment à rire s’ils n’étaient pas des criminels en puissance (et des couillons, puisqu’ils n’attaquent qu’en bande).

De l’autre côté, il y a la mafia, le trafic d’alcool et un mafiosi pas content du tout et quand le mafiosi n’est pas content, il vaut mieux faire ce qu’il demande, sous peine de se voir offrir un aller-simple pour le boulevard des allongés… Voilà donc nos nonnes en train de distiller de l’alcool, de la goûter, d’endormir le prêtre et de voler des céréales… Bref, rien de catholique !

Les dessins sont très agréables à regarder et les personnages ont tous des petits secrets, même si nous ne les connaîtrons pas tous du premier coup. Le mélange de la prohibition, du racisme, du KKK, des lynchages et de la mafia est réussi et cela donne une petite gnôle pas piquée des hannetons.

D’ailleurs, j’ai connu une polonaise qui en buvait au petit-déjeuner ! Au moins, cette bédé là, elle ne vous rendra pas aveugle, mais elle vous fera sourire pour son côté Sister Act, vous fera frémir pour le racisme qui fait des ravages et le rythme, sans temps morts, vous fera passer un bon moment !

Vivement le tome 2, parce que ce premier tome est bien ficelé, bien distillé et qu’il se termine d’une manière qui ne donne envie que d’une chose : lire la suite, nom de Dieu !

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°152]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°39.