Titre : La disparition de Josef Mengele
Scénariste : Matz (d’après le roman d’Olivier Guez)
Dessinateur : Jörg Mailliet
Édition : Les Arènes (06/10/2022)
Résumé :
1949 : Josef Mengele débarque à Buenos Aires (🇦🇷). Caché sous divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie.
L’Argentine de Perón est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et il doit s’enfuir au Paraguay (🇵🇾) puis au Brésil (🇧🇷).
Critique :
Josef Mengele, de sinistre mémoire, s’est carapaté à la fin de la seconde Guerre Mondiale, fuyant en Amérique du Sud (Argentine tout d’abord), afin de ne pas se faire arrêter.
Pour rappel, Mengel fut l’un des médecins tortionnaires d’Auschwitz-Birkenau. Parce que non, il n’était pas le seul à pratiquer des horreurs médicales sur les déportés dans le camp de concentration.
Ils étaient plusieurs, mais les autres n’ont pas été inquiété, pourtant, ils avaient, eux aussi, pratiqué des expériences sordides. Mengele nous en fera un petit topo des plus glaçants…
Cet album est très bien fait, que ce soit pour les dessins, que j’ai apprécié, ou pour l’adaptation du roman d’Olivier Guez. Historiquement, c’est édifiant, glaçant et je suis allée me coucher un peu moins bête. Non, on ne dort pas sur ses deux oreilles après pareille lecture…
Mengele a une nouvelle identité, mais il est resté aussi arrogant qu’au départ, imbu de sa personne, de ses diplômes, des actes qu’il a commis dans le camp, persuadé qu’il est toujours d’avoir œuvré pour la grandeur de l’Allemagne, du nazisme, du moustachu, et gnagnagni et gnagnagna… Ben voyons ! Impossible d’avoir une once de compassion pour cet assassin !
Deux parties dans ce roman graphique : le pacha et le rat. Pas besoin de vous faire un dessin ! Dans la première partie, le Mengele vit comme un pacha, se lamentant de la décadence de l’Allemagne, critiquant les autochtones argentins, les américains, ne rêvant que de retrouver sa grandeur et de recevoir les honneurs pour ce qu’il a réalisé en tant que « médecin ».
Dans la seconde, Mengele vit comme un rat (bien fait, tiens !), se lamentant de vivre au milieu des métèques, dans un trou perdu et il commence à virer parano. J’ai aimé voir sa déchéance, je vous l’avoue. Après toutes ses fiestas, vient le temps de la vie de mierda et ce n’est que justice.
C’est une bédé choquante, notamment parce que l’on apprend que Mengele n’a jamais eu à répondre de ses crimes, des ses expériences horribles, tout comme bon nombre de tortionnaires et dignitaires nazis.
Non seulement ils ne furent pas poursuivis, mais certains retrouvèrent leur famille et des postes un peu partout. Comme si leurs crimes n’avaient pas existés ou comme s’il était plus important qu’ils bossent sur des projets scientifiques au lieu de les faire croupir en prison ou que de les pendre haut et court. Effarant !
Une bédé édifiante, une bédé coup de poing, une bédé qui se lit comme un thriller…
On nous dit qu’il ne faut pas oublier, mais vu que certains l’ont fait, on se demande dans combien de temps tout ça ne comptera plus et recommencera… Ah, ça a déjà recommencé, ailleurs, autrement, et tout le monde a fermé les yeux.
Une bédé à lire !
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