World War Wolves – Tomes 01 – 02 : Jean-Luc Istin et Kyko Duarte

Titres : World War Wolves – Tomes 01 – Dieu a de l’humour / 02 – Autrefois un homme, aujourd’hui un loup

Scénariste : Jean-Luc Istin
Dessinateur : Kyko Duarte 🇪🇸

Édition : Soleil – French Comics (2014 / 2016)

Résumé :
Frappée par un mal extrêmement contagieux d’une nature indéfinie, une grande partie de la population américaine (🇺🇸) s’est progressivement transformée en hordes de lycanthropes.

Les survivants, fuyant les grandes villes infestées, se sont regroupés en communautés autonomes. Se déplacer en dehors de ces refuges c’est flirter avec sa propre mort…

Au fil du temps, les loups aussi s’organisent et une nation se met en place. Une nation dont la nourriture est l’Homme.

Critique :
Un virus pire que le covid est en train de se répandre aux États-Unis, transformant les humains en loups-garous.

Le confinement en 2020 vous a fait chier grave ? Alors, imaginez la vie dans une ville entourée de remparts, afin de se protéger de ces grosses bêbêtes à poils qui vous considèrent comme leur repas.

Une ville fortifiée, ce serait comme un garde-manger, en monde open bar et vous finiriez dans leurs estomacs, avant d’être déféqué dans un coin. Ou, si vous êtes juste griffé, vous finiriez à poil (autrement dit, en lycanthrope).

Ah, contrairement aux zombies, les loups-garous gardent leur intelligence et sont donc capables de stratégies, de tendre des pièges, de vous mentir… Bref, ils sont plus dangereux que les zombies, parce que sous leur forme humaine, rien ne les distingue des gens non infectés.

Pour le moment, seul le continent Américain est infecté… Et on ne sait pas encore d’où est venu le virus (j’espère qu’on le saura, parce que si dans la vie réelle, on ne nous dit pas tout, dans la littérature, j’aime savoir tout !).

Habituellement, je ne suis pas fan du genre, mais ici, j’ai vraiment pris plaisir à lire ces deux premiers albums, à découvrir la famille Marshall, réfugiée dans la ville de Las Cruces (sa femme est enceinte jusqu’aux dents), ainsi que suivre les aventures de Jeremy Lester, joueur de blues à Philadelphie et aveugle, qui sauve une gamine et les déboires de Malcom Spolding, prisonnier à Riker Island (transformée en garde manger), qui ne doit la vie sauve qu’à son don de réparer toutes les machines.

J’ai aimé les dessins, les nuances de noir et blanc, le fait que l’univers ne soit pas encore tout à fait post-apocalyptique, que les personnages non infectés que nous suivons ne soient pas des types badass, des leader nés, mais plutôt des gens normaux, qui ne savent pas se battre, mais font ce qu’ils peuvent pour sauver leur peau et celles de leurs proches.

De plus, ce comics n’est pas américain, mais français ! Et si je n’avais pas eu connaissance du noms des auteurs, j’aurais parié ma chemise que c’étaient des auteurs du pays du perruqué orange ! Les dessins sont très réalistes, mais j’ai l’habitude de la qualité proposée par Kyko Duarte, que l’on retrouve dans la saga énorme qu’est le monde d’Aquilon.

Reprenant les codes classiques du genre, ces deux premiers albums se démarquent grâce à leurs personnages et au côté thriller, puisqu’il y a une couille dans le pâté, à Las Cruces et que John Marshall, auteur de romans, va mener une petite enquête, afin de trouver qui est infiltré dans la ville fortifiée.

Un bon moment de lecture, pour peu que l’on apprécie les lycanthropes, les épidémies, la violence, le sang, les tripes (on en voit peu) et que l’on ait envie d’avoir quelques frissons… Je poursuivrai avec les deux suivants, ça, c’est sûr !

An American Year

 

Les chefs-d’oeuvre de Lovecraft (manga) – L’abomination de Dunwich – Tomes 01/02 : Gou Tanabe et Howard Phillips Lovecraft

Titre : Les chefs-d’oeuvre de Lovecraft (manga) – L’abomination de Dunwich – Tomes 01 & 02

Scénariste : Gou Tanabe
Dessinateur : Howard Phillips Lovecraft

Édition : Ki-oon – Les chefs-d’œuvres de Lovecraft (2023/2024)
Édition Originale : Dunwitch no Kai, book 1 (2021) / book 2 (2021)
Traduction : Sylvain Chollet

Résumé :
Dunwich, village en déliquescence aux confins de la Nouvelle-Angleterre, fait l’objet de nombreuses rumeurs. On dit que les cercles de monolithes au sommet de ses collines étaient jadis le théâtre de rites terrifiants…

En 1913, la naissance de Wilbur est un mystère de plus sur cette terre maudite. Sa mère est une albinos aux airs de sorcière, et l’identité du père est tenue secrète par le patriarche Whateley, qui assure qu’il s’agit d’un être supérieur, différent de tout ce qu’il connaît…

Les voisins le croient fou, néanmoins le faciès animal du jeune garçon semble appuyer ses dires. Sans compter qu’il grandit à une vitesse fulgurante…

À dix ans, il se met en quête d’un ouvrage ésotérique, le Necronomicon, dont il s’enquiert auprès de diverses bibliothèques. Le professeur Armitage de l’université Miskatonic, intrigué par cette demande, se rend sur place pour le rencontrer.

L’intelligence de Wilbur l’impressionne, mais quand il voit les murs de l’étage se déformer sous l’effet d’une puissance inconnue, il repart la peur au ventre ! Quelles monstruosités se cachent chez les Whateley ?

Critique :
Lovecraft n’est pas mon auteur favori, mais de temps en temps, j’aime me faire peur autrement qu’en regardant les nouvelles du Monde à la télé…

Avec cette adaptation de roman en manga, j’ai été servie : j’ai eu peur, j’ai ressenti de l’angoisse, mes fesses se sont serrées et j’ai flippé grave ma race !

Au début, j’ai eu un peu de mal avec les illustrations de Gou Tanabe, trouvant que les visages qu’il dessinait étaient un peu trop figés, mais après, je n’y ai plus vraiment fait attention, me concentrant sur le récit qui faisait monter ma tension crescendo.

L’histoire se passe entre les années 1913 et 1930, dans un petit village situé dans le trou du cul des États-Unis. On dit de ces habitants, qu’à force de se reproduire entre eux, ils souffriraient de malformation congénitale. Bref, le village passe pour maudit et le mangaka a bien su retranscrire les ambiances poisseuses et rendre la campagne misérable.

Les ambiances sont lourdes, poisseuses, bien retranscrites et on dévore ce manga avec appétit, tant on a envie d’en savoir plus, de découvrir ce qui se cache dans cette petite ferme, habitée par le patriarche Whateley, sa fille célibataire (et albinos) et le fils de celle-ci, qui grandit de manière étrange et bien trop vite.

Nous sommes à la campagne, les ragots vont bon train, surtout que la fille a fait un bébé toute seule et qu’il a vraiment une drôle de tronche, une tête qui fait peur et un savoir immense, ce qui intrigue fortement le professeur Armitage de l’université Miskatonic. Le gamin, à peine âgé de dix ans, s’est mis en quête du Necronomicon, un ouvrage ésotérique, dont la biblio de l’université possède un exemplaire.

Si le premier tome sent le satanisme et les trucs pas très net que la famille Whateley fabrique entre les pierres levées, le deuxième tome est en deux actes : le premier continue le parcours de Wilbur, qui cherche à récupérer le Nécronomicon et l’autre partie est axée sur l’épouvante, l’horreur, le fantastique et l’action.

Impossible de le lâcher ! C’est glauque, c’est gore, c’est angoissant au possible ! Bref, de quoi se faire peur au soir… On sent tout de suite qu’un Ancien est en train de foutre le bordel et de perdre des fluides un peu partout. C’est en noir en blanc, mais à mon avis, ça devrait avoir soit la consistance de morve, soit de bave d’escargot…

Pas de répit, donc, dans ce deuxième tome et bordel de cul, la suite est prévue dans le troisième tome, pas encore sorti, comme de bien entendu ! Frustration intense, je voulais connaître le fin mot de l’histoire.

Non, vous ne voudriez pas aller passer vos vacances à Dunwich, sa réputation est foutue depuis longtemps en cause de toutes les rumeurs, ragots ou autres rites sataniques, en plus de la consanguinité, mais on a envie de connaître la suite de l’abomination de Dunwich !

Un manga magnifique, notamment à cause de sa couverture et du récit qui se trouve dedans, à condition d’aimer un peu d’épouvante, d’horreur, de mystères et de grands Anciens !

Vivement la suite !

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°158]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°45.

La Maison aux pattes de poulet : GennaRose Nethercott

Titre : La Maison aux pattes de poulet

Auteur : GennaRose Nethercott
Édition : Albin Michel (31/01/2024)
Édition Originale : Thistlefoot (2022)
Traduction : Anne-Sylvie Homassel

Résumé :
Bellatine Yaga et son frère Isaac sont séparés depuis l’enfance par la distance géographique et le ressentiment. Pour toucher leur héritage, ils acceptent de se revoir.

Ils reçoivent une maison intelligente juchée sur des pattes de poulet. Elle leur a été envoyée de Kiev, d’où est originaire la famille Yaga. L’Ombrelongue, entité maléfique, est à sa recherche pour la détruire.

Critique :
Moi qui adore le folklore Russe, je ne pouvais qu’être attirée par cette fameuse maison aux pattes de poulet qui est celle de Baba Yaga.

Alors oui, on parle bien de la maison de Baba Yaga, mais le conte est revisité, transposé dans notre monde, celui des nouvelles technologies et l’histoire se déroulera aux États-Unis.

Il était une fois, un dépoussiérage de conte, une histoire toute nouvelle, réinventée et ce, de manière intelligente et addictive, portée par des personnages que l’on se prend à apprécier, à connaître et une maison qui ne m’a pas laissée indifférente.

Le fantastique est omniprésent, notamment avec Isaac Yaga, un vagabond du rail, un véritable roi caméléon, capable de prendre l’apparence qu’il veut, la copiant de personnes qu’il croise. Sa sœur, Bellatine, dite Belette, a, quant à elle, un pouvoir dans ses mains, pouvoir qu’elle déteste et dont elle aimerait se défaire.

Comment dépoussiérer un conte, comment le transposer au pays de l’Oncle Sam, comment le rendre attractif, comment faire en sorte que ça fonctionne et que rien ne vienne gripper la machine (ou les pattes de poulet) ?

Eh bien, ce devait être tout simple, puisque l’autrice y est parvenue avec brio (avec qui ?). Non, le travail n’était pas simple, il fallait que la sauce prenne et surtout, trouver la recette de la sauce pour que le plat ne soit pas indigeste, mal équilibré ou tout simplement fadasse !

Je n’ai rien à redire sur sa manière de nous présenter son récit, car c’était brillant, amusant, intéressant, intriguant, avec des tensions, des moments plus calmes, des mystères, un Méchant bien trouvé et des retours dans le passé, avec un narrateur mystérieux, lors de certains chapitres, dont nous comprendrons vite qui iel est.

Ah, j’allais oublier des personnages bien troussés, avec des failles et des qualités et une partie du contexte historique de la Russie en 1919. Guère brillant, le comportement des êtres humains et je n’oserais pas dire que ça n’arrivera plus jamais.

Le petit truc en plus, l’ancrage du conte dans nos sociétés, c’est au sujet du Méchant, qui, tels certaines personnes mal intentionnées, avides de pouvoir, de récupération, jouent sur les peurs des gens pour les pousser à commettre l’impensable, à faire naître une meute, dont le moteur est la haine, la recherche d’un bouc émissaire, bref, comme l’Homme a toujours fait et fait toujours.

Quelle sorte de bête transforme des citoyens ordinaires en meute enragée, en éveillant leurs peurs ? Dans le monde réel, ce ne sont pas des monstres. Ce sont des hommes en quête de pouvoir. Ce sont des guerres.

Alors oui, c’est un roman de fantastique réussi, avec de la profondeur dans son scénario et ses personnages. L’autrice n’a pas écrit un récit rempli d’adrénaline, mais un récit qu’on lit sans s’en rendre compte, transporté ailleurs, dans une maison qui se meut toute seule et dans un univers fantasmagorique des plus intéressants.

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°154]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°40.

Holly : Stephen King

Titre : Holly

Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (28/02/2024)
Édition Originale : Holly (2023)
Traduction : Jean Esch

Résumé :
Êtes-vous prêt à franchir la porte du 93 Ridge Road ?

Dans une jolie maison victorienne d’une petite ville du Midwest, Emily et Rodney Harris, anciens professeurs d’université, mènent une vie de retraités actifs. Malgré leur grand âge, les années semblent n’avoir pas avoir de prise sur eux.

À quelques pas de leur demeure, on a retrouvé le vélo de Bonnie Dahl, récemment disparue. Elle n’est pas la première à se volatiliser dans ce périmètre. Chose étrange : à chaque fois, il s’agit de jeunes gens.

Quels secrets inavouables cachent les murs tapissés de livres des époux Harris ?

Sur l’insistance de la mère de Bonnie, Holly Gibney accepte de reprendre du service. Elle est loin d’imaginer ce qui l’attend : une plongée dans la folie humaine, là où l’épouvante n’a pas de limite.

Avec ce nouveau chef-d’œuvre, on retrouve un Stephen King au sommet de l’horreur, et son enquêtrice Holly, célèbre héroïne de la trilogie Mr Mercedes et de L’Outsider.

Critique :
Ce nouveau roman du King ne comporte pas de monstres planqués sous le lit ou dans un caniveau, et pourtant, je me demande si les Méchants de ce thriller ne sont pas pires qu’un Grippe-Sou (le clown dans ÇA) !

Lorsqu’on a affaire à un monstre issu du monde fantastique, on peut se consoler en se disant qu’il ne fait pas partie des humains. Mais lorsque l’on a des assassins qui font partie de notre monde, font partie de l’élite, moi, ça me fout encore plus les chocottes !

Et ces deux-là sont gratinés ! Abjects, effroyables, sadiques, machiavéliques et brisant un des tabous de nos sociétés (que je peux comprendre dans certaines situations extrêmes, comme sur un radeau ou après un crash d’avion, mais pas ici). Sûr que ça vous coupera l’appétit !

Comme dans un bon vieil épisode de Columbo, nous saurons directement qui est responsable des enlèvements, puisque le roman commence avec cet épisode. Après ce retour dans le passé, le récit alternera ensuite entre l’année 2021 (et son putain de Covid) et des événements qui se sont produits quelques années auparavant.

Diabolique mise en scène, je trouve, parce que la tension a monté tout de suite, avant de redescendre et de jouer au yo-yo durant plus de 500 pages. Le King me tuera un jour, mais je ne lui en voudrai pas, j’aime qu’il joue avec mes nerfs.

Quel couple, les Harris ! Tiens, le King aurait-il voulu faire un clin d’œil à un autre auteur américain portant ce même nom et père littéraire d’un méchant phénoménal, qui m’avait foutu les chocottes aussi (mais en pire, il était infiniment plus cynique, lui) ? Lui seul le sait…

Il faut du talent, pour faire tenir une enquête sur la disparition d’une jeune fille durant plus de 500 pages, mais le King le possède, en plus du souffle pour tenir la distance et il a étoffé l’enquête d’Holly avec d’autres disparitions suspectes et des petites histoires qui arrivent à ses personnages principaux que sont Holly, Jérôme et sa sœur Barbara.

L’ami Stephen a, une fois de plus, inséré ses peurs (maladie, vieillesse, dégénérescence de la mémoire) et ses avis personnels, notamment sur le mec à la cravate rouge et perruque orange (encore un grand méchant qui me fait peur), sur les antivax et les complotistes qui ne croient pas à l’épidémie de covid-19, sans oublier les flics, tous racistes et assassins de pauvres types qui n’avaient rien fait qu’avoir un feu rouge de cassé.

Alors oui, je suis d’accord avec une partie (le racisme tue !), mais un peu plus de nuance n’aurait pas fait de mal, parce que non, je refuse de croire que TOUS les flics américains sont des salauds de racistes assassins et que toutes les personnes, qui ont refusé les vaccins, étaient des antivax ou des complotistes. On peut avoir peur des vaccins, on peut se poser des questions et ce manichéisme était un peu facile (et indigne d’un auteur tel que le King).

Et puis, il y a Holly… Personnage que j’avais adoré dans la trilogie de Mr Mercedes, dans Outsider et dans la nouvelle qui lui était consacrée dans « Si ça saigne ». Un personnage que j’adore. Dans ce roman, elle est au premier plan, et elle n’arrive pas après la fête, comme dans Outsider.

Elle méritait bien ça, même si le King ne va pas l’épargner et la laisser un peu se perdre dans des considérations, notamment, sur sa dépendance à la clope, sur les drogues, sur sa mère (qui a dépassé toutes les bornes, je suis d’accord). Holly est intelligente, mais elle mettra plus de temps que Columbo pour résoudre cette affaire, qui n’était pas simple, faut bien le dire. Les auteurs étaient insoupçonnables.

Anybref, j’ai adoré ce nouveau roman du King, même s’il est différent de son fond de commerce habituel : le fantastique. L’horreur est présente, mais ça va encore, j’ai connu des passages plus dégueu que ceux que j’ai lu dans son roman et ses méchants foutent moins les chocottes qu’un Gripe-Sou (ÇA) ou que le mec à la moumoute orange (lui, c’est le haut du panier, avec ses potes Vlad, Kim et consorts).

Un roman plus policier que fantastique, plus terre à terre et qui peut être lu indépendamment des autres romans, mettant en scène Holly, même si, entre nous, ne pas les lire serait une erreur, car vous louperiez du grand King (et dans le fantastique, là) !

Un roman qui m’a refait penser aux années Covid, aux comportements débiles de certains, aux peurs des uns et des autres, aux questionnements que j’avais et sur le fait que je ne savais plus toujours sur quel pied danser. Lisez-le, nom d’une pipe !

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°151]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°38.

ASPIC : Détectives de l’étrange – Tomes 07 & 08 : Thierry Gloris et Emmanuel Despujol

Titres : ASPIC : Détectives de l’étrange – 07 – Le mystère de la momie blette / 08 – Trois petits tours et puis s’en vont

Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Emmanuel Despujol

Édition : Soleil Quadrants (2019 / 2021)

Résumé :
Cette nouvelle enquête prend un ton résolument familial : que sait-on vraiment de notre famille ? On se côtoie, on partage des dîners et des célébrations, et les lourds secrets, eux qui transpirent peu à peu.

Flora Vernet comprendra que son instinct pour le surnaturel puise sa source inattendue dans le creuset familial.

Et dans ce milieu très conservateur, les idées libertaires d’Hugo pourraient bien créer quelques étincelles !

Critique :
Ces deux derniers tomes sont d’une facture classique, mais fonctionnent très bien, notamment parce qu’ils dévoileront un secret bien gardé sur la famille de Flora… Il y a des squelettes dans les placards et pas qu’au sens figuré ! Au sens propre aussi…

Pour cette enquête, notre duo d’enquêteurs vont aller chez la tante de Flora, une vieille dame qui vit entournée d’une multitude de chats (mais je n’ai vu aucune litière), qu’elle soigne avec amour, même si elle est pingre au possible.

Le problème, chez elle, ce sont des esprits qui foutent la trouille à son personnel de maison, qui fout le camp, bien entendu. Ma bonne dame, de nos jours, le petit personnel n’est plus ce qu’il était…

Le duo marche toujours du tonnerre, l’humour est bien présent aussi, les mystères tout pareil et dans le dernier tome, nous croiserons à nouveau la route d’un méchant bien connu et d’un truc horrible qui, pour moi, ne devrait se retrouver que dans une salade… Non, je ne dirai rien de plus, je vous laisse deviner !

Les dessins de Lamontagne, premier dessinateur, me manquent quand même, je préférais les personnages sous son coup de crayon…

On termine la série en fanfare, on résout tous les mystères, notamment celui d’un assassinat, important à résoudre pour Flora et après sorti du placard le secret puant de sa famille, après avoir affronté un truc tentaculaire qui est délicieux à la plancha, notre duo pourra souffler un coup, satisfait du devoir accompli.

Ce diptyque termine correctement la série et ce fut un plaisir de la lire.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°142] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°34).

ASPIC : Détectives de l’étrange – Tomes 05 & 06 : Thierry Gloris et Emmanuel Despujol

Titre : ASPIC : Détectives de l’étrange – 05 – Whodunnit à l’opéra / 06 – Rhapsodie Fantomatique

Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Emmanuel Despujol

Éditions : Quadrants (2016 / 2017)

Résumé :
Tome 05 : La deuxième enquête de l’agence n’aura pas épargné Flora : chassée du domicile familial par son père, elle a presque succombé aux fétides attentions d’un monstre assoiffé de sang. C’en était trop. À Hugo de déployer des trésors d’astuces pour réveiller son humour et son énergie. En vain. Un meurtre terrible dans les ors de l’Opéra de Paris pourra-t-il réveiller son instinct pour les étranges défis ?

Tome 06 : L’Opéra Garnier n’abrite pas que les egos surdimensionnées des divas ou les passions dévorantes de riches mécènes. Ses coulisses renferment également les sanglants desseins d’un ténébreux criminel.

Qui se cache sous le masque de Méphistophélès ? Serait-ce la costumière ? Le directeur ? Ou ce journaliste à l’imagination débordante, nommé Gaston Leroux, un original que Flora et Hugo croisent bien trop souvent durant leur enquête ?

Toutes les tentatives pour débusquer le fantôme ont échoué. Qui donc invoquer aujourd’hui pour les aider : le spectre de la mère de Flora, récemment disparue ? Ou bien la science avant-gardiste (et légèrement instable) du professeur Le Tendre ?

Critique :
Nouvelle affaire pour notre duo d’enquêteurs, version « Chapeau melon et bottes de cuir », dans le Paris de la belle époque et au milieu d’entités appartenant au monde des esprits.

Qui envoie des menaces de mort à la cantatrice Olympe de Fiortakas ? Qui a intérêt à lui faire fermer son bec, alors qu’elle chante bien ?

Qui se cache derrière le masque de Méphistophélès ? Les suspects ne manquent pas… Flora et Hugo ont de quoi faire fumer leurs méninges.

Une fois de plus, je me suis bien amusée lors de cette enquête à l’Opéra Garnier, où un journaliste, un certain journaliste Gaston Leroux, va les aider lors de leur descente dans les sous-sols, à la recherche de ce que l’on pourrait nommer « le fantôme de l’opéra ».

C’est dans l’album 5 que l’on change de dessinateur et j’avoue que je préférais les dessins de Jacques Lamontagne à ceux d’Emmanuel Despujol…

Mais malgré tout, j’ai apprécié cette nouvelle enquête qui ne manquait pas d’humour, de peps, d’action et de suspects en tout genre, à tel point que j’étais bien incapable de trouver son identité, au fameux Méphistophélès, l’insaisissable.

Le fait de prendre deux albums par enquête permet aux auteurs d’aller plus dans les détails, de ne pas aller trop vite et de prendre le temps de développer leur récit, d’étoffer les personnages et de faire durer les investigations, sans que cela ne devienne jamais trop long ou ennuyant.

Encore un bon album, qui met de la joie lors de sa lecture, tant le duo composé de Flora et de Hugo est sympathique (et au moins, pas d’histoire d’amour !).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°132] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°24).

La maison Usher (BD) : Jean Dufaux et Jaime Calderón

Titre : La maison Usher

Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jaime Calderón

Édition : Delcourt (22/11/2023)

Résumé :
Jean Dufaux invoque le conte fantastique d’Edgar Allan Poe, servi par les planches en couleur directe de Jaime Calderon. Spectaculaire !

« Comment deviner ce qu’elle recèle, cache, vit. Tout voyageur préfère passer son chemin devant la maison Usher… ». Ainsi débute ce récit d’horreur gothique revisité où Edgar Allan Poe lui-même s’invite chez la famille Usher au destin aussi funeste qu’inéluctable…

Critique :
Cette bédé est librement inspiré de la nouvelle de Edgar Allan Poe.

Qui dit adaptation libre dit non respect de la nouvelle initiale, mais comme je ne l’ai jamais lue, cela ne m’a posé aucun problème (le texte original est ajouté en fin d’album).

Ce que j’ai apprécié en premier, ce sont les illustrations de Jaime Calderón : superbes, autant dans les visages que les décors, rien d’autre à dire. Ambiances gothiques assurées. Une lecture qui aurait été parfaite pour Halloween…

Pour ce qui est du scénario, j’ai eu l’impression qu’il prenait son temps au départ avant de se précipiter sur la fin. L’inconvénient aussi des nouvelles, c’est qu’il faut aller vite et c’est encore plus le cas dans un album qui ne fait que 80 pages (et dont une partie des pages est consacrée à la nouvelle de Poe).

L’originalité, c’est la présence de l’auteur, Edgar Allan Poe, qui se balade dans la bédé, parle avec ses personnages (normal, il est leur créateur) et qui leur souffle leurs actions futures, notamment à Damon, notre joueur de cartes qui doit une somme folle à un homme qui n’a pas l’intention de laisser filer son fric.

Et puis, il y a la maison Usher, qui, à elle seule, peut foutre les chocottes, tant elle est horrible, lugubre, mystérieuse, presque vivante, angoissante…

Comment deviner ce qu’elle recèle, cache, vit. Tout voyageur préfère passer son chemin devant la maison Usher…

Et l’homme qui y habite l’est tout autant (angoissant). D’ailleurs, je n’ai pas mis longtemps à comprendre les relations qui l’unissait à sa sœur, décédée maintenant.

C’est donc une bande dessinée gothique, sombre, avec un passage digne d’un film d’épouvante zombiesque.

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°127],  Le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°32, Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°19).

ASPIC : Détectives de l’étrange – Tomes 03 & 04 : Thierry Gloris et Jacques Lamontagne

Titres : ASPIC : Détectives de l’étrange – 03 – Deux ch’tis Indiens / 04 – Vaudeville chez les vampires

Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Jacques Lamontagne

Éditions : Quadrants (2013 / 2015)

Résumé :
Pour leur première affaire en tant que détectives professionnels de la toute jeune Agence Aspic, Hugo Beyle et Flora Vernet n’ont rien trouvé d’autre qu’enquêter sur la disparition… d’un spectre.

Un premier dossier pas facile, mais les temps sont durs. Le client Ours-espiègle, un Indien attaché au cirque de Lille, a signalé la récente disparition de son frère jumeau, mort il y a plusieurs années, mais avec qui il entretenait de solides relations extralucides.

Préférant la difficulté à l’inaction ou la ruine, Flora et Hugo concluent leur premier contrat. Mais où diable se cache un fantôme quand il ne donne plus de nouvelle…?

Comment débusquer un ectoplasme qui fait le mort ?!

Critique :
Chose promise, chose due, je n’ai pas tardé pour lire la suite des enquêtes de ces détectives de l’étrange que forment hugo le dandy et Flora la femme qui se veut indépendante.

Nos deux enquêteurs de l’extraordinaire vont devoir enquêter dans le milieu du cirque, plus précisément dans le milieu des freaks (monstres de foire).

Le ton reste humoristique, le scénario un peu barré, tout en restant des plus correct, avec de l’action et des ectoplasmes, puisque nous sommes dans le registre du fantastique.

Flora Vernet a quitté Dupin et s’est associée avec Hugo Beyle, mais les finances de la société de détective sont aux plus basses. L’enquête dans le cirque tombe donc très bien.

Comme pour les deux précédents, cette enquête se fera sur deux tomes, même si, à la fin du premier, on aura le fin mot de la disparition d’un esprit, mais pas ce qu’il va advenir avec le redoutable serial killer qui laisse ses victimes exsangues. Qui est-il ? D’où vient-il ? (les anciens auront envie de chanter la chanson de Goldorak).

Les dessins sont toujours agréables, les décors bien détaillés et c’est un plaisir de suivre nos deux enquêteurs de Lille à l’Alsace, devenue Allemande depuis que la France a perdu une guerre. On ne s’ennuie pas durant leur investigations et les couleurs des planches sont toujours aussi colorées, sans abuser.

Dans le tome 3, les auteurs nous expliqueront les acteurs qui les ont inspirés pour quelques uns de leurs personnages (Marielle pour Dupin et Clovis Cornillac pour l’inspecteur Nimber).

Les deux tomes se lisent avec plaisir, un sourire aux lèvres face aux réparties de nos deux enquêteurs, de leur péripéties et on frissonne devant la menace qui guette notre Flora Vernet, cousine d’un personnage bien connu en Angleterre…

C’est amusant, c’est frais, c’est plaisant et ça se lit tout seul.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°128] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°18).

Les enfants du serpent – Inspecteur Karel Jacobs 03 : Clarence Pitz

Titre : Les enfants du serpent

Auteur : Clarence Pitz
Édition : IFS Phénix noir (09/10/2023)

Résumé :
Tout le monde est capable d’aimer. Même les pires ordures. 2012. La brutalité des hommes s’abat sur le village de Bumia, à l’est de la République Démocratique du Congo.

Un groupe armé surnommé « les arracheurs » y commet les pires atrocités. Parmi les victimes, Gloria et sa fille Phionah. Seules survivantes, elles parviennent à prendre la fuite, l’âme blessée et le corps ravagé…

2017. Au cœur de Bruxelles, dans le quartier populaire de Matongé, un homme défiguré et énucléé est retrouvé dans un caniveau. L’inspecteur Karel Jacobs reconnaît la signature des « arracheurs ». À l’approche du procès d’un des miliciens, il craint que les témoins du massacre de Bumia ne soient à nouveau en danger.

Engagé dans une course contre la montre, il va devoir se plonger dans ses souvenirs pour sauver la vie des deux rescapées. Mais aussi de ses proches…

Critique :
Ce polar commence gentiment, avec une comptine enfantine, c’est tout doux, avant que le récit ne vous propulse, en quelques lignes, en enfer ! Gloria et sa fille Phionah seront les rescapées des tortures commises par des soldats d’une milice.

Ensuite, après l’horreur qui s’est déchaînée à Bumia, un petit village de RDC, je me suis retrouvée à Bruxelles, dans le quartier de Matongé (quartier africain). Un quartier animé, coloré, où il fait bon se promener, sauf quand on retrouve un cadavre sur le trottoir, baignant dans son sang, énuclée !

Âmes sensibles, foutez-le camp et tenez-vous éloignées de ce roman noir qui n’épargne personne, ni son lectorat, ni ses personnages. Oubliez les Bisounours, nous allons nous retrouver au coeur de la RDC, où les milices armées assassinent, violent, torturent… Le coltan est un minerai fort convoité et donc, toutes les atrocités sont permises pour s’approprier ce minerai. Pensez-y en prenant votre smartphone ou votre PC…

Le récit se fera en alternance entre celui qui se déroule dans la région du Kivu, quelques années auparavant (2012) et celui se déroulant à Bruxelles, dans le quartier de Matongé, de nos jours (2017). Chaque chapitre se terminant, bien entendu, de manière abrupte, ce qui fait monter votre tension.

C’est même démoniaque. Le suspense est à son comble durant tout le récit, on a le cœur qui bat à cent à l’heure et si la plongée en apnée est une discipline olympique, je peux gagner une médaille d’or aux prochains JO, car j’ai lu ces quelques 450 pages en apnée totale (et je suis descendue très bas dans l’âme humaine, dans ce qu’elle a de plus sombre) !

Les personnages sont intéressants aussi et certains, hyper attachants, notamment le docteur Jonas Mutombo, celui qui répare les femmes et les gamines brisées de l’intérieur par des viols ultra-brutaux. L’inspecteur Karel Jacobs aussi, est un personnage fort, un flic qui ne lâche rien. Quant à Gloria et Phionah, j’ai tremblé pour elles durant tout le récit, tant elles étaient maltraitée par le récit et les hommes.

Les enfants du serpent (enfants soldats) est un roman noir qui parle de misère, de corruption, de l’exploitation des mines de coltan, des droits des travailleurs qui n’existent pas, des droits humains qui sont aux abonnés absents aussi, de la violence qui règne dans certains pays d’Afrique, mais aussi du génocide du Rwanda, des bourreaux qui peuvent trouver une rédemption et des victimes qui peuvent devenir des bourreaux, eux aussi.

Si certains passages sont à la limite de l’insoutenable, ils ne sont pas là gratuitement, juste pour ajouter du glauque, mais pour dénoncer des pratiques qui ont eu lieu et qui existent toujours (et partout dans le monde), dès que des hommes ont des armes, du pouvoir, de l’impunité et la sensation d’être des dieux tout puissants, détruisant tout sur leur passage (détruisant des êtres humains, des femmes et des filles, surtout).

Un roman fort, poignant, violent, qui ne vous laissera pas indemne et qui va au fond de la noirceur humaine, là où personne n’a envie de s’aventurer… Une descente dans les enfers sur terre et dans les méandres de la psyché humaine. Pas dans ce qu’elle a de plus joli, évidemment (hormis pour quelques personnages, lumineux, eux).

Un coup de cœur et un putain de coup de poing !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°125] Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°17).

Batman (Renaissance) – 01 – La Cour des Hiboux / 02 – La Nuit des Hiboux : Scott Snyder et Greg Capullo

Titre : Batman (Renaissance) – 01 – La Cour des Hiboux / 02 – La Nuit des Hiboux

Scénariste : Scott Snyder
Dessinateur : Greg Capullo

Édition : Urban Comics DC Renaissance (2012)
Édition Originale : Batman, book 1: The court of Owls (2012/2013)
Traduction : Jérôme Wicky

Résumé :
Après une longue période d’absence, Bruce Wayne est de retour sous le masque de Batman, à la poursuite d’un mystérieux tueur en série aux allures de hibou, et dont la prochaine cible n’est autre que…

Bruce Wayne. Plus il progresse dans son enquête, plus le Chevalier Noir rassemble d’éléments sur les motivations de son ennemi. Il découvre alors une sombre vérité mêlant la famille Wayne aux fondations troubles de Gotham City.

Critique :
Lorsque Batman joue au détective, j’adore ! Direction Gotham, LA ville du justicier, SA ville, qu’il se targue de connaître sur le bout des doigts. T’en es bien sûr, Batman ?

Eh bien non, notre chauve-souris ne connait pas tout de sa ville, la preuve, il n’était pas au courant de l’existence de la Cour des Hiboux, celle de la comptine, mais qui, apparemment, existe aussi dans la réalité.

La première chose qui vous happe, dans ce comics, ce sont les dessins : sombres, précis, détaillés (sauf pour certains visages). Greg Capullo a un bon coup de crayon, il sait y faire et donner vie à la terrible ville de Gotham.

Quand au scénariste, Scott Snyder, ce n’est pas un branquignole non plus. Sa saga American Vampire était plus que terriblement géniale.

Dans ce diptyque, notre justicier masqué va en baver, souffrir, ne plus savoir à quel saint se vouer, revenir en lambeaux, en miettes, cassé, abattu,… Si vous aimez Batman, vous allez souffrir pour lui.

Bref, ce premier tome, c’est de la balle, Batman mène une enquête, s’en prend plein la tronche et le lecteur ne sait plus si la cour des hiboux est une légende ou une réalité.

Batman lui-même aura bien du mal dans cette aventure. Je pense à un passage en particulier, où l’on ne sait pas trop s’il fait un délire ou si tout est réel et où le dessinateur, afin de renforcer cette idée de confusion, nous offrira quelques pages à l’envers ou sur le côté.

Entre nous, il aurait pu s’en passer, cela a rendu la lecture difficile. Mais dans l’ensemble, le premier tome est un 4 étoiles, que ce soit pour le scénario ou pour les dessins, les décors, les couleurs. C’est un bel album !

Le tome 2 est donc la suite du premier, ce qui est logique, vous me direz et dans celui-ci, le voile va se lever sur la Cour des hiboux et sur celui qui en veut autant à Batman. Enfin, qui en veut autant à Bruce Wayne, avant qu’il ne se rende compte que Bruce et Batman ne font qu’un.

Scènes de batailles, de bagarres, de baston, Batman va devoir sortir le grand jeu et finira mal en point, avec plein de bobos (on aurait envie d’aller le soigner, le dessinateur lui a fait un beau visage).

Les révélations sont fortes, violentes, incroyables, même Bruce a du mal à y croire, tout comme nous, d’ailleurs. Mais au moins, elles étaient fracassantes. Ensuite, on dirait que l’auteur ne veut pas assumer ce pavé dans la mare et fait en sorte de semer le doute dans l’esprit des lecteurs et de Bruce Wayne.

Il restera un doute, à vous de décider si vous croyez à la version des auteurs ou que vous décider de penser que le criminel a fumé la moquette et c’est fait un film. Au moins, c’était inattendu et culotté au possible !

Ensuite, cet arc narratif est terminé et la suite du comics est faite de petites histoires, dont notamment Mister Freeze, que j’ai bien aimée (Premières neiges). Celle avec le père d’Alfred Pennyworth, majordome pour les Wayne, lui aussi (La Chute de la maison Wayne) n’était pas mal du tout. J’ai bien aimé ces deux histoires.

La dernière, avec le personnage d’Harper Row (L’Esprit dans la machine), je l’ai lue en diagonales parce que je n’ai pas accroché du tout.

Le changement de dessinateur y a été pour quelque chose, je préfère le style de Greg Capullo. Ceci est un détail, mais à cause de la dernière histoire que j’ai lue en diagonale, le deuxième tome perd des plumes à la cotation. J’aurais préféré que l’arc narratif avec la cour des hiboux soit plus long. Ben oui, je l’aimais bien.

Malgré ce petit bémol de fin de tome, j’ai passé un excellent moment (oserais-je dire un chouette moment alors qu’on parle de hiboux ?) avec cette cour des hiboux, qui n’avaient pas de poux, mais à qui on jetterait bien des cailloux, car avec le crime, ils font joujoux et ça, ce n’est pas chou ! Cet arc narratif est un petit bijou qui m’a laissé sur les genoux…

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°121],  le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°31 et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°13).