Les chefs-d’oeuvre de Lovecraft (manga) – L’abomination de Dunwich – Tomes 01/02 : Gou Tanabe et Howard Phillips Lovecraft

Titre : Les chefs-d’oeuvre de Lovecraft (manga) – L’abomination de Dunwich – Tomes 01 & 02

Scénariste : Gou Tanabe
Dessinateur : Howard Phillips Lovecraft

Édition : Ki-oon – Les chefs-d’œuvres de Lovecraft (2023/2024)
Édition Originale : Dunwitch no Kai, book 1 (2021) / book 2 (2021)
Traduction : Sylvain Chollet

Résumé :
Dunwich, village en déliquescence aux confins de la Nouvelle-Angleterre, fait l’objet de nombreuses rumeurs. On dit que les cercles de monolithes au sommet de ses collines étaient jadis le théâtre de rites terrifiants…

En 1913, la naissance de Wilbur est un mystère de plus sur cette terre maudite. Sa mère est une albinos aux airs de sorcière, et l’identité du père est tenue secrète par le patriarche Whateley, qui assure qu’il s’agit d’un être supérieur, différent de tout ce qu’il connaît…

Les voisins le croient fou, néanmoins le faciès animal du jeune garçon semble appuyer ses dires. Sans compter qu’il grandit à une vitesse fulgurante…

À dix ans, il se met en quête d’un ouvrage ésotérique, le Necronomicon, dont il s’enquiert auprès de diverses bibliothèques. Le professeur Armitage de l’université Miskatonic, intrigué par cette demande, se rend sur place pour le rencontrer.

L’intelligence de Wilbur l’impressionne, mais quand il voit les murs de l’étage se déformer sous l’effet d’une puissance inconnue, il repart la peur au ventre ! Quelles monstruosités se cachent chez les Whateley ?

Critique :
Lovecraft n’est pas mon auteur favori, mais de temps en temps, j’aime me faire peur autrement qu’en regardant les nouvelles du Monde à la télé…

Avec cette adaptation de roman en manga, j’ai été servie : j’ai eu peur, j’ai ressenti de l’angoisse, mes fesses se sont serrées et j’ai flippé grave ma race !

Au début, j’ai eu un peu de mal avec les illustrations de Gou Tanabe, trouvant que les visages qu’il dessinait étaient un peu trop figés, mais après, je n’y ai plus vraiment fait attention, me concentrant sur le récit qui faisait monter ma tension crescendo.

L’histoire se passe entre les années 1913 et 1930, dans un petit village situé dans le trou du cul des États-Unis. On dit de ces habitants, qu’à force de se reproduire entre eux, ils souffriraient de malformation congénitale. Bref, le village passe pour maudit et le mangaka a bien su retranscrire les ambiances poisseuses et rendre la campagne misérable.

Les ambiances sont lourdes, poisseuses, bien retranscrites et on dévore ce manga avec appétit, tant on a envie d’en savoir plus, de découvrir ce qui se cache dans cette petite ferme, habitée par le patriarche Whateley, sa fille célibataire (et albinos) et le fils de celle-ci, qui grandit de manière étrange et bien trop vite.

Nous sommes à la campagne, les ragots vont bon train, surtout que la fille a fait un bébé toute seule et qu’il a vraiment une drôle de tronche, une tête qui fait peur et un savoir immense, ce qui intrigue fortement le professeur Armitage de l’université Miskatonic. Le gamin, à peine âgé de dix ans, s’est mis en quête du Necronomicon, un ouvrage ésotérique, dont la biblio de l’université possède un exemplaire.

Si le premier tome sent le satanisme et les trucs pas très net que la famille Whateley fabrique entre les pierres levées, le deuxième tome est en deux actes : le premier continue le parcours de Wilbur, qui cherche à récupérer le Nécronomicon et l’autre partie est axée sur l’épouvante, l’horreur, le fantastique et l’action.

Impossible de le lâcher ! C’est glauque, c’est gore, c’est angoissant au possible ! Bref, de quoi se faire peur au soir… On sent tout de suite qu’un Ancien est en train de foutre le bordel et de perdre des fluides un peu partout. C’est en noir en blanc, mais à mon avis, ça devrait avoir soit la consistance de morve, soit de bave d’escargot…

Pas de répit, donc, dans ce deuxième tome et bordel de cul, la suite est prévue dans le troisième tome, pas encore sorti, comme de bien entendu ! Frustration intense, je voulais connaître le fin mot de l’histoire.

Non, vous ne voudriez pas aller passer vos vacances à Dunwich, sa réputation est foutue depuis longtemps en cause de toutes les rumeurs, ragots ou autres rites sataniques, en plus de la consanguinité, mais on a envie de connaître la suite de l’abomination de Dunwich !

Un manga magnifique, notamment à cause de sa couverture et du récit qui se trouve dedans, à condition d’aimer un peu d’épouvante, d’horreur, de mystères et de grands Anciens !

Vivement la suite !

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°158]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°45.

Tout est fatal : Stephen King

Titre : Tout est fatal

Auteur : Stephen King
Édition : Livre de Poche (2005) – 701 pages
Édition Originale : Everything’s eventual (2002)
Traduction : William Olivier Desmond

Résumé :
Ça vous dirait de vivre votre propre autopsie ? De rencontrer le Diable ? De vous suicider de désespoir dans les plaines enneigées du Minnesota ? De fuir la police en compagnie de Dillinger ? De devenir assassin via Internet ou de trouver la petite pièce porte-bonheur qui vous fera décrocher le jackpot ?

Critique :
S’il est un auteur de nouvelles que j’apprécie toujours autant, c’est Stephen King ! Il me le prouve, une fois encore, avec ce recueil de 14 nouvelles, toutes différentes les unes des autres. Bien que les frissons soient un peu leur fil rouge.

Le petit plus est que chaque nouvelle est accompagnée d’un petit mot de l’auteur qui explique la genèse de chacune de ses nouvelles. C’est vraiment appréciable, j’ai eu l’impression que l’auteur s’adressait à moi.

Bon, les 14 nouvelles ne sont pas du même niveau et si certaines sont excellentes, d’autres sont un peu en dessous. Attention, aucune n’est à jeter, aucune n’est merdique ou mal écrite. C’est aussi, avant tout, une question d’appréciation personnelle.

Salle d’autopsie quatre : magnifique et excellente ! Elle fait peur, parce qu’il est une peur tenace pour quasi tout le monde : se retrouver sur une table d’autopsie et de tout entendre, sans être capable de faire entendre que l’on est vivant. Ou pas ? Mystère.

L’Homme au costume noir : flippante à mort ! Une ambiance qui sentait bon la campagne, la jeunesse… Mais nous sommes dans une nouvelle du King, on ne va pas à la pêche sans qu’il ne se passe une rencontre dérangeante et horrifiante.

Tout ce que vous aimez sera emporté : j’ai eu un peu de mal avec celle-là, au départ, avant que le personnage ne m’emporte dans sa vie déprimante. J’ai aimé l’idée du carnet. Malgré tout, pour moi, c’est la moins bonne du recueil.

La Mort de Jack Hamilton : elle fait partie de mes préférées ! Vous serez en compagnie de John Dillinger et de deux de ses comparses. Jack, blessé et de Homer Van Meter, le narrateur. On s’y serait cru ! Il y avait de la sensibilité dans cette histoire.

Salle d’exécution : est une nouvelle qui se passe dans un pays d’Amérique du Sud, dans une salle d’interrogatoire. Sombre, violente, sans jamais aller dans l’excès. Bravo !

Les Petites Soeurs d’Eluria : une nouvelle un peu plus longue et qui m’a déstabilisée puisqu’elle se rattache à l’univers de La Tour Sombre, que je ne connais pas. Heureusement, pas besoin de connaître Roland Deschain de Gilead pour frémir devant son aventure pas banale du tout. Le rythme est lent, mais il est angoissant ! Yes !

Tout est fatal : dans cette nouvelle qui donne le titre au recueil, Dink Earnshaw, le narrateur, est énigmatique au possible. Il faut avoir bien progressé dans son histoire pour comprendre ce qu’il se passe et ce qu’il fait. J’ai adoré cette nouvelle aussi qui parle de prise de conscience de ses actes.

L.T. et sa théorie des A.F. : voilà une nouvelle qui parle d’animaux, qui n’est pas dénuée d’humour, qui met de bonne humeur, avant que le final ne vous propulse dans un tout autre état d’esprit. Après l’humour, le tragique. Le seul bémol est que la fin est trop ouverte et qu’il reste beaucoup de questions sans réponses. Comme dans I.R.L…

Quand l’auto-virus met cap au nord : est le genre de nouvelle à vous faire dresser les poils sur les bras. Le tableau, acheté dans un vide-garage, semble avoir une vie propre, qui change chaque fois que son acheteur pose les yeux dessus. Frissons garantis ! Nouvelle palpitante.

Déjeuner au Gotham Café : semble n’être qu’une nouvelle qui parlera de la séparation d’un couple. Mais avec le King, il faut s’attendre à tout et le déjeuner ne se passera pas comme prévu. Adrénaline et suspense au menu. Plus de l’humour noir.

Cette impression qui n’a de nom qu’en français : est une nouvelle intrigante, dont on ne sait où elle va nous emmener, jusqu’à ce que l’on comprenne… Oh my god, les pauvres !

1408 : encore une histoire flippante à souhait. Là, j’ai trouillé grave, dans cette chambre d’hôtel. Excellente nouvelle aussi.

Un tour sur le Bolid’ : allez, on commence gentiment et ensuite, on flippe, on angoisse et on sent les sueurs froides couler dans le dos.

Petite Chansseuse : elle termine le recueil de façon un peu plus douce, plus gentille, même si, dans le fond, on a la misère sociale, celle d’une femme qui élève seule ses deux gosses et qui malgré qu’elle travaille, n’a pas assez d’argent pour joindre les deux bouts et offrir à ses enfants des soins de santé. Jolie petite histoire.

Ce recueil de nouvelles est une belle découverte, puisqu’il regroupe des nouvelles différentes, qui ne surfent pas toutes sur l’élément fantastique, ni sur l’horreur. C’est sombre, angoissant, divertissant, addictif et on se surprend à les enchaîner.

Si certaines manquaient de détails pour être mieux finies, dans l’ensemble, c’est tout de même un bon recueil, puisque les nouvelles sont d’un bon niveau, certaines étant meilleures que d’autres.

Il me reste encore des oeuvres du King que je n’ai pas lues et tout doucement, je me mets à jour, sachant que maintenant, j’ai lu les plus emblématiques !

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°018] et « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et chez La Petite Liste.

 

Un clown dans un champ de maïs : Adam Cesare

Titre : Un clown dans un champ de maïs

Auteur : Adam Cesare
Édition : Sonatine Thriller/Policier (11/05/2023)
Édition Originale : Clown in a Cornfield (2020)
Traduction : Justine Richard

Résumé :
Vous aimez Scream ? Vous aimez IT (ÇA) ? Vous êtes au bon endroit.

Kettle Springs, patelin du Missouri perdu au milieu des champs de maïs, est en proie à un véritable conflit de générations. D’un côté, des adultes qui ne supportent pas de voir bafouer leur ville et ses traditions. De l’autre, des teenagers qui ne pensent qu’à dénigrer ce trou paumé.

C’est alors que Frendo, un mystérieux clown, décide de se joindre à l’affrontement en séparant leurs têtes de leurs troncs. Ce qui est très mal. Mais très agréable.

Critique :
Mais qu’est-ce qu’un clown fout dans un champs de maïs ? Si on avait eu deux pastèques dans ce champs de maïs, j’aurais dit de suite que c’étaient les couilles du Géant vert… Mais un clown ?

Serait-ce Grippe-Sou, le clown maléfique du roman ÇA, de Stephen King, qui serait revenu à la vie ?

Ce roman, qui se veut être aussi une ode aux films d’épouvante façon « Scream » commence gentiment, avec des jeunes qui nagent dans un réservoir.

Puis, on se retrouve à Kettle Springs, (Missouri) version américaine de Trifouillis-les-Oies, donc, le trou du cul perdu au milieu de champs de maïs…

Peut-on ramer dans un champ de maïs ? Non, bien entendu, ce serait impossible… Et pourtant, je peux vous assurer que j’ai ramé durant presque la moitié de ce roman d’épouvante (150 pages au moins) qui m’a plus ennuyé que foutu les chocottes.

Désolée pour celles et ceux qui ont adoré ce roman (dont des copinautes blogueurs que j’adore), mais avec moi, ça n’a pas pris. C’est seulement quand les meurtres ont commencé que j’ai avancé plus rapidement dans ce roman et qu’il a commencé à me coller aux mains. L’action du sirop de maïs et de l’hémoglobine, sans aucun doute.

Qu’est-ce qui a foiré dans ce roman d’hommage aux films d’épouvante ? L’écriture… Je l’ai trouvée plate. Le scénario manquait de profondeur (alors que dans « Les maudits », dans le même genre d’hommage, on n’en manquait pas), sauf à un moment donné, comme si l’auteur, se rendant compte de la vacuité de son récit, avait ajouté un peu de profondeur et de réflexion. Trop tard.

Et la bande jeunes, celles des personnages principaux, manquait de corps (au sens figuré), d’épaisseur. Leurs dialogues étaient plats, inintéressants (tiens, comme dans la réalité) et je ne me suis attachée à aucun d’un, si ce n’est à celui que l’on disait bouseux. Un chasseur… c’est vous dire !

Entre nous, je m’ennuyais tellement dans la première moitié que j’ai failli arrête ma lecture. Mais comme je voulais voir ce qui allait se passer d’horrible dans ce champ de maïs, je suis restée et j’ai eu raison, car quand le carnage commence, le récit devient addictif, mais hélas, jamais il ne fait flipper.

L’auteur a voulu sans doute rendre trop hommage et a loupé le coche. Arbalète, tronçonneuse, fourche, machette… Trop c’est trop et cela a sucré le sirop de maïs. Si le motif de l’attaque est inédit, il semble tout de même un peu exagéré… Surréaliste, même. Bon, au moins, il est surprenant. Pas réaliste, mais surprenant.

Oui, la seconde moitié était addictive, oui il y avait du suspense, des rebondissements, du sang, de l’adrénaline, mais le tout est resté un peu fadasse, malgré l’abus de sirop !

Méfiez-vous tout de même des champs de maïs et des clowns, on ne le dira jamais assez…

Les avis sur Babelio sont en majorité positifs (on est peu à s’être emmerdée dans le début de ce roman), ce qui me fait dire qu’il faut donner sa chance à ce roman et vous faire votre propre avis sur le début : lent et ennuyeux ou intéressant dans sa manière de présenter cette petite ville où les adultes semblent regarder les jeunes de travers…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°017].

Salem : Stephen King

Titre : Salem

Auteur : Stephen King
Édition : Livre de Poche (2009/2015/2021) – 820 pages
Édition Originale : Salem’s Lot (1975)
Traduction : Christiane Thiollier, Joan Bernard et Dominique Defert

Résumé :
Comment une petite bourgade du Maine peut elle, du jour au lendemain, devenir une ville fantôme ? Jerusalem’s Lot – Salem – n’avait pourtant pas de caractéristiques particulières sinon, sur la colline, la présence de cette grande demeure – Marsten House – inhabitée depuis la mort tragique de ses propriétaires, vingt ans auparavant.

Et lorsque Ben mears y revient, c’est seulement pour y retrouver ses souvenirs d’enfance. Mais très vite, il devrait se rendre à l’évidence : il se passe des choses très étrange à Salem.

Un chien est immolé, un enfant disparaît et l’horreur s’infiltre, s’étend, se répand, aussi inéluctable que la nuit qui descend sur Salem …

Critique :
Salem fait partie des monuments du King et pourtant, je n’y avais jamais posé mes valises… Pourquoi ai-je laissé traîner ce roman monumental du King ? La trouille, sans doute…

Quant bien même, avec le King, j’ai visité un Simetierre, chassé le clown dans des égouts avec une bande de jeunes, vécu dans l’Overlock Hotel, affronté une voiture douée de vie, un fléau, un tueur à la Mercedes, un Outsider,…

Maintenant, mon erreur est réparée, j’ai enfin lu ce roman qui date d’une époque où je n’étais panée… Heu, pas née !

Qu’on ne s’y trompe pas, Salem ne parle pas des sorcières, mais de créatures horribles qui vous pomperont jusqu’à la dernière goutte de liquide… Rhôô, mais non, je ne parle pas du terrible FISC (lui, il en laisse un peu), mais des vampires !

Comme toujours, Stephen King ne nous balance pas dans un univers sans nous avoir préparé, c’est pourquoi, avant d’arriver aux premières horreurs, l’auteur prendra la peine de faire vivre ses personnages, de nous présenter la ville de Jerusalem’s Lot, dite Salem, de nous faire entrer au plus profond des secrets de ses habitants, comme si vous étiez omniscient. Big Brother, c’est vous !

Non, non, pas d’ennui durant la grosse centaine de pages qu’il lui faut pour faire monter le bouillon à température. Hé, c’est le King et en 1975, il était déjà un excellent conteur. Et ça marche, on s’attache à certains personnages, on tremble pour d’autres, l’horreur monte peu à peu et la peur s’installe.

Oui, à un moment donné, j’ai sursauté d’entendre le plancher craquer, oui, à un moment donné, je me suis demandée s’il y avait un crucifix dans cette foutue barraque (au pire, j’ai encore des médailles bénies) et mon visage s’est illuminé en pensant à la tresse d’ail ramenée des vacances dans le Sud. Alléluia, sauvée !

Oui, on peut dire que Salem vaut bien le Dracula de Bram Stoker, bien que différent, puisque celui du King n’est pas épistolaire (et sans carnet intime, sans enregistrements sur rouleaux de cire, sans coupures de journaux), comme l’était celui de Stoker et que les vampires sont dans les années 70 et non dans l’Angleterre victorienne.

Sans oublier d’incorporer des émotions en tout genre et une critique de l’Amérique post guerre du Vietnam et de Corée. Une société où les riches qui vivent dans de belles demeures seront toujours riches et où les pauvres gens continueront de vivre dans des caravanes. Avoir du pognon ou ne pas en avoir, cela change toute une vie.

C’est déjà l’Amérique fracturée, celle du grand écart entre les classes sociales, qui seront toutes représentées dans ces pages. Stephen King n’oublie pas d’autres ingrédients importants, que l’on retrouvera souvent dans ses romans : un écrivain qui cherche l’inspiration, qui la trouve, un enfant qui sera plus clairvoyant que les adultes, un lieu maudit depuis des années, le Bien qui s’oppose au Mal.

Après un aussi gros pavé, j’avais peur que le final soit bâclé (comme dans Le Fléau) et non, il ne l’est pas. Le Méchant est orgueilleux, il est réussi et oui, il fout les chocottes. C’est un vampire à l’ancienne, pas un qui sent bon et qui tombe amoureux. Le duel entre le prêtre et le vampire est une scène réussie, une scène forte, que ce soit celle du roman ou la scène coupée.

De plus, l’équipe qui va tenter d’éradiquer le Mal n’a rien d’une équipe de super-héros. Ils auront la trouille, douteront de leur foi, de leur force et comme toute personne normalement constituée, ils auront tous envie de prendre leur jambes à leur coup. Nous avons beau être dans du fantastique, le tout est hyper réaliste !

Les scènes coupées, rajoutées en fin d’ouvrage, enfonceront le pieu dans le cœur (si je puis me permettre cette métaphore), car elles rajoutent une touche d’épouvante au roman. Quant au chapitre « Un dernier verre pour la route » et ceux consacrés à l’origine du Mal dans la région de Salem, ils m’ont fait délicieusement frissonner d’effroi.

Bon, je vais vous laisser… Ma chronique est terminée, tout comme le roman monumental du King. En réfléchissant un peu, je me suis souvenue que je possédais le chapelet de ma grand-mère (il pend à mon cou) et j’ai retrouvé la chaîne avec le crucifix de ma belle-mère (bénies soient ces femmes).

Le chat a déserté mes genoux, sans doute incommodé par l’odeur d’ail écrasé qui émane de mes mains (sur sa fourrure, le goût d’ail, ça le fait moins, quand il se lèche) et mon mari m’a dit qu’il aimait mieux les sachets de lavande que ceux d’ail… Ils ne comprennent pas, ces mâles obtus !

Ou alors… Oh Mon Dieu, mon chat et mon homme sont des vampires ! Ce qui expliquerait que le chat dorme toute la journée et vive la nuit… ARGH !

Lecture commencée le 4 août au matin et terminée le 6 août au matin aussi… Oui, pour moi, cette lecture était addictive ! Un King qui va aller dans ma liste de mes King préférés ❤ Et j’en ai encore assez bien à découvrir… Chouette.

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°014] et « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et chez La Petite Liste.

Illusions : Maxime Chattam [Par Dame Ida]

Titre : Illusions

Auteur : Maxime Chattam
Édition :

Résumé :
Bienvenue à Val Quarios, petite station de ski familiale qui ferme ses portes l’été. Ne reste alors qu’une douzaine de saisonniers au milieu de bâtiments déserts. Hugo vient à peine d’arriver, mais, déjà, quelque chose l’inquiète. Ce sentiment d’être épié, ces « visions » qui le hantent, cette disparition soudaine…

Quels secrets terrifiants se cachent derrière ces murs ? Hugo va devoir affronter ses peurs et ses cauchemars jusqu’à douter de sa raison…

Bienvenue à Val Quarios, une « jolie petite station familiale » où la mort rôde avec la gourmandise d’une tempête d’été.

L’avis de Dame Ida :
Hugo vient de se faire larguer. Il n’y a pas a dire, son ex a bien eu raison ! Il est nul ! Un vrai raté ! Un foutu de la vie qui n’a rien fait de son existence et est condamné à végéter en tournant autour de son nombri l!

Acteur-romancier sans succès ! Et pourquoi pas influenchieur pendant qu’on y est !

Bref, réalisant la fatuité de son parcours, il décide de changer de vie… de prendre du recul… et au lieux de se retirer dans un monastère, il part travailler comme factotum sur une station de ski désertée et isolée du reste du monde pendant la saison d’été. Ça lui apprendra la vie de bosser pour de vrai!

Et comme il a des prétentions d’écrivain à ses heures et qu’il se retrouve loin de tout dans une station vide et presque fantomatique ça vient planter un décor à la Shining ! La référence est claire et même évoquée par l’auteur. D’ailleurs, moi aussi j’ai tendance à prendre mes jambes à mon cou quand je croise des jumelles dans un couloir…

Évidemment dans un tel contexte ça ne peut pas bien se passer et nous voilà partis pour un peu moins de 500 pages de mystères mystérieux.

Quand j’étais jeune, jadis, il y a fort fort longtemps, au siècle dernier pour ne pas dire au millénaire précédent, le Club Dorothée nous assommait de dessins animés japonais stéréotypés produits de manière industrielle et toujours écrits sur le même plan, comme le fameux Goldorak.

Serai-je méchante au point de trouver que Maxime Chattam écrive lui aussi toujours la même chose ?

Non ! Rassurez-vous ! Je serais objective et une fois de plus je louerai son parfait sens de l’intrigue, son art de noyer le poisson et surtout son imagination débordante et un brin perverse qui le conduit roman après roman à nous créer des histoires originales et bien terrifiantes.

Alors ? Pourquoi je parle de dessin animé japonais ? Et bien parce que le Sieur Chattam tend malgré tout à recycler certains éléments de construction dans ses romans.

À savoir celui du héros qui se perd en conjectures aussi multiples qu’erronées page après pages, revoie et amende ses théories en nous embarquant avec lui dans… l’erreur jusqu’au bout du roman, mais tout en arrivant au moment de la révélation finale de la vérité !

La marche n’est qu’une succession de chutes coordonnées diraient certains ? Avec Chattam c’est souvent ainsi. Le héros se trompe mais d’erreur en erreur il finit par arriver à la vérité !

Le personnage principal qui se plante et emmène avec lui le lecteur en courant dans tous les sens dans ses errements logiques, il n’y a rien de mieux pour nous empêcher de réfléchir et de comprendre ce qui se trame par nous mêmes. Artifice efficace, mais un brin lassant à force.

C’est un truc qu’il a déjà utilisé maintes fois dans certains de ses autres romans depuis les Arcanes du Chaos. Cela m’a frappée parce que roman après romans ses héros me semblent souvent particulièrement idiots vu qu’à la fin, on découvre qu’ils étaient totalement à côté de la plaque de bout en bout.

Et là le Hugo, il décroche la palme de la catégorie ! Je l’ai même trouvé carrément fatigant parce qu’il partait bille en tête dans des élucubrations et conjectures tout de mêmes loin d’être banales, pour ne pas dire abracadabrantes sur la base de… rien ! Ou presque. Des intuitions… des interprétations… pour ce que ça vaut!

Et mieux ! A un moment il trouve des éléments nouveaux presque par hasard en suivant une piste douteuse basée sur un raisonnement foireux et voilà qu’il change de théorie du tout au tout, sans s’expliquer en quoi que ce soit des raisons de ce changement radical de théorie.

Une telle progression logique laisse le lecteur attentif quelque peu perplexe.

En outre… Chattam évoque à certains moments des livres fictifs, issus de l’œuvre de Lovecraft, comme s’ils étaient réels, sans forcément en faire quelque chose et rendant assez obscur la limite entre ce qui relèverait d’une intrigue policière ou d’une intrigue fantastique. On retrouvera ainsi quelques autres pistes de ce genre laissées en plan, reprises plus tard sous un autre angle…

Encore une fois, je note aussi que Maxime Chattam est capable de faire un gros boulot de documentation mais… qu’il ne va pas jusqu’au bout de celui-ci, exploitant improprement certains éléments qu’il est allé pêcher, pour expliquer certains détails de son intrigue… je ne peux malheureusement en dire plus sans spoiler la fin.

Mais comme c’est un sujet que je connais bien forcément j’ai pu relever l’approximation fautive. C’est dommage. Bon… si on ne connaît pas on passe à côté évidemment et ça fonctionne… mais quand on est au courant on trouve ça un peu ballot.

L’ennui, c’est aussi que souvent le personnage principal qui porte sur ses épaules la responsabilité de conduire le lecteur à travers l’œuvre, se confond avec l’auteur lui- même…

D’ailleurs quelques détails personnels concernant l’auteur se retrouvent en Hugo, soulignant l’identification auteur/personnage principal (pas seulement les aspirations à l’écriture… ses références à ses origines Normandes).

Alors la question est de savoir si Chattam décrit précisément les élucubrations d’un esprit brouillon qui devine qu’un truc louche se passe, sans avoir grand chose pour étayer ses intuitions très personnelles et souvent fausses… ou s’il est lui-même parti d’un point de départ sans trop savoir comment il compte parvenir au but qu’il s’est fixé.

Bref si l’intrigue imaginée est une fois de plus brillante, si Chattam fait ici en outre de réels efforts dans son style d’écriture, il peine malgré tout à se renouveler quant à sa méthode narrative que j’ai trouvée ici propice à rendre son personnage principal ridicule pour ne pas dire pathétique au point de faire douter de l’auteur lui-même.

Certains éléments du dénouement pourront expliciter ce côté pathétique… mais avant d’arriver au final il faut traverser le roman avec le personnage principal qui va d’hypothèse en théorie sur la base de pas grand chose avant la page 300… et qui surinterprète les faits dont il dispose ensuite. Aussi aurait il mieux valu ne pas le présenter autant comme à côté de la plaque d’un bout à l’autre.

Le dénouement mérite d’être évoqué. Pas dans son contenu évidemment ! On ne va pas spoiler et vous raconter la fin ici! Mais… on ne peut que lui reconnaître une originalité certaine dans son genre… je ne vous en dirais pas plus ! Mais Chattam a su éviter la banalité.

Bref, comme toujours avec Chattam, depuis les « Arcanes du Chaos », mon avis sera mitigé : une lecture de vacances distrayante partie d’une idée d’intrigue diabolique mais dont le développement souffre de quelques faiblesses entre une très bonne première centaine de pages plantant très bien le décor, et une dernière centaine de pages qui nous conduit vers un dénouement surprenant comme toujours.

 

L’Outsider : Stephen King

Titre : L’Outsider

Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (2019 / Livre de Poche (2020)
Édition Originale : The Outsider (2018)
Traduction : Jean Esch

Résumé :
PARFOIS, LE MAL PREND LE VISAGE DU BIEN.

Le corps martyrisé d’un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City.

Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l’un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l’équipe locale de baseball, professeur d’anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.

Pourtant, malgré l’évidence, Terry Maitland affirme qu’il est innocent.

Et si c’était vrai ?

Critique :
Au rayon de mes lectures super en retard, j’avais un King datant de 2019. Comme ils vieillissent très bien, je ne me suis pas inquiété…

Stephen King ne perd pas de temps et nous plonge de suite dans une enquête sur le meurtre épouvantable d’un garçon d’une dizaine d’années.

Les témoignages sont unanimes, les empreintes le seront aussi : le coupable est le coach de base-ball, le professeur d’anglais, le très estimé Terry Maitland.

Oui mais, il y a des preuves et des témoignages qui le disculpent, puisqu’il était ailleurs et jusqu’à ce jour, personne ne possède le don d’ubiquité, ce don qui permettrait d’être à deux endroits à la fois.

Stephen King nous plonge au cœur d’une famille où tout vient de s’écrouler. Non, pas celle de l’enfant assassiné de manière horrible et gore, mais dans celle de l’accusé, celui qui, maintenant, est vilipendé par toute la ville, par les amis qui l’appréciaient, par les gens dont il a entraîné les gamins, qu’il a invité à des barbecues. Les vestes se retournent très vite dans ce genre d’accusation.

La douleur d’une famille qui perd un enfant, même dans les conditions d’un meurtre, il est assez facile de s’y identifier, mais celle d’un accusé d’un meurtre pédophile, là, c’est plus complexe, cela va à l’envers de ce que nous sommes.

Oui, mais, et si l’homme n’était pas coupable ? Y a-t-on songé, dans ce déversement de haine ? Qu’en sera-t-il de sa vie après l’accusation ? Foutue, irrémédiablement, tout comme celle de la famille du jeune gamin assassiné…

Arrivé au tiers de ce roman fantastique, sans trop reprendre ma respiration, je savais que j’avais en main un très bon Stephen King. Mais allait-il virer en Excellent Roman du King par après ? Mystère et boule de gomme et je compte bien faire un peu durer le suspense, maintenant que j’ai ma réponse.

L’élément fantastique est présent, mais il n’est pas le plus important. Ne cherchez pas un monstre sous votre lit. D’ailleurs, ce qui m’a fait le plus peur, dans ce roman, c’est le côté rouleau compresseur de la Justice et de la police.

Être accusé d’un crime que l’on n’a pas commis, un crime pédophile en plus, c’est l’élément le plus glaçant. Vous savez que vous êtes innocent, mais personne ne vous écoute, même lorsque votre avocat prouve que vous n’étiez pas là le jour du meurtre.

La vindicte populaire, le lynchage public, ça fout la trouille aussi. Idem pour l’hystérie collective. Même innocenté ensuite, il restera toujours des traces sur vous et votre famille en souffrira, parce que le tribunal populaire, qui aime juger, qui aime crier fort, chuchotera qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Bref, vous êtes mort socialement, même en étant innocenté.

L’inspecteur Ralph Anderson fait partie des personnage principaux, Holly Gibney arrivera bien après. Une fois de plus, Stephen King n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour que ses personnages soient réalistes et attachants. On sait peut de choses d’eux, mais c’était suffisant, pas besoin de plus.

Les 800 pages de la version poche se lisent toutes seules, l’écriture du King fait toujours le job et jamais je ne me suis ennuyée. Quelques piques envers Trump m’ont fait sourire et les références à Holmes m’ont fait plaisir. Effectivement, dans cette histoire, lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.

Maintenant, je peux vous le dire, c’est un Très Bon Stephen King, mais pas du niveau de Son Excellentissime ÇA.

Malgré tout, son Outsider fait peur : il cible des enfants, se nourri de la tristesse des gens, prend l’apparence de gentilles personnes pour commettre ses forfaits et se repait ensuite de tout ce qui en découle. C’est un manipulateur terrible. Et les manipulateurs, ça me fout la trouille.

Pas un coup de coeur, mais il n’est pas passé loin… En attendant, cela reste un roman du King comme je les aime : de l’épouvante, du mystère, des personnages forts, réalistes, une créature parfaitement maîtrisée, qui fait peur, un récit où on ne s’ennuie jamais et un final bourré d’adrénaline.

Mais pourquoi ne l’ai-je pas lu plus tôt, moi ??

#Challenge Halloween 2022

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XX] et et Le Challenge Halloween 2022 chez Lou & Hilde (Du 26 septembre au 31 octobre) – Roman Épouvante.

 

Nuit noire, étoiles mortes : Stephen King

Titre : Nuit noire, étoiles mortes

Auteur : Stephen King
Édition : Livre de Poche Fantastique (2014) – 624 pages
Édition Originale : Full dark, no stars (2010)
Traduction : Nadine Gassie

Résumé :
1922
Un fermier du Nebraska assassine sa femme avec la complicité de leur fils pour l’empêcher de vendre sa propriété à un éleveur de porcs. Le début d’une véritable descente aux enfers dans un univers de violence et de paranoïa.

Grand Chauffeur
Une auteure de polar se fait violer sauvagement au bord d’une route. Rendue à moitié folle par l’agression, elle décide de se venger elle-même de l’homme et de son effrayante complice…

Extension Claire
Un homme atteint d’un cancer, fait un pacte faustien avec un inconnu : en échange d’un peu de vie, il vend un ami d’enfance dont il a toujours été jaloux pour souffrir (ô combien !) à sa place…

Bon Ménage
Une femme découvre par hasard qu’elle vit depuis plus de vingt ans aux côtés d’un tueur en série. Que va-t-il se passer maintenant qu’il sait qu’elle sait…

Critique :
1922, l’épouse d’un fermier veut vendre les 100 acres de bonne terre (putain, des bonnes terres), afin qu’une société y installe son usine à abattre des cochons, ce qui apportera de la pollution dans la rivière.

Son époux, fermier de son état ne veut pas (comme je le comprend, quand on aime la terre, on ne la vend pas), alors, il tue sa femme…

— Oui, vas-y, étrangle-là, fout-la dans le puit !
— Rhô, ce n’est pas bien de penser ça, me souffle ma conscience. On ne tue pas pour des terres, fussent-elles bonnes.
— Oh, sa femme, la chieuse, veut les vendre, foutre le camp ailleurs et ne pense même pas à son gamin, qui n’aura plus de terres à hériter, plus tard. La terre, ça ne se vend pas. Hop, dans le puit, la chieuse !

Une écrivaine se fait violer sur le bord de la route.

— Vengeance ! Flingue ce salopard de violeur, je suis d’accord avec toi.
— On ne peut pas se faire justice soi-même ! me crie une fois de plus cette foutue conscience qui ne me laisse pas tranquille.
— La Justice, c’est comme la vierge Marie : à force de ne pas la voir, le doute s’est installé !
— Non, elle ne peut pas tuer son violeur, elle doit aller porter plainte à la police !
— Pfff, la police, elle ne la croira pas, elle lui demandera si elle ne l’a pas un peu cherché et si les flics interrogent l’enfoiré, il dira qu’ils sont eu des rapports sexuels un peu plus violents, mais qu’elle était d’accord. Alors, une balle entre les deux yeux et l’affaire est réglée !

La troisième histoire, assez courte, met mal à l’aise, en cause un personnage qui n’a aucun remords, même pas un soupçon… Quant à la quatrième et dernière, je l’ai moins aimé, elle m’a semblée fort longue dans son développement et je me suis un peu ennuyée, jusqu’au final.

Une fois de plus, le King m’a transformé en lectrice haineuse, appelant ou cautionnant les meurtres, sans que cela me pose problème. C’est grave ? Ce serait un effet King ?

Ne cherchez pas des étoiles dans ces pages, tout y est sombre, tout n’y est que noirceur de l’âme humaine. Pourtant, au départ, nous étions en présence de gens ordinaires, pas d’assassins. Oui mais voilà, les circonstances ont fait qu’ils ont basculés du côté obscur de la Force, à tort ou à raison.

La question que je me pose souvent : et moi, qu’aurais-je fait à leur place ? Pourrais-je tuer pour des terres ? Oups, oui. Pourrais-je tuer pour me venger ? Oui, absolument. Serais-je prête à passer un contrat avec le diable et transformer en enfer la vie d’une personne que je n’aime pas ? Oh oui, oh oui, oh oui. Survivre au fait d’apprendre que mon mari est un serial killer ? Là, plus compliqué, faut des épaules solides.

Mais aurais-je le courage (ou la folie) de tuer vraiment ? Là, j’en suis moins sûre. Le vouloir, c’est une chose, le faire, c’en est une autre.

L’art de la nouvelle n’est jamais facile, mais Stephen King a toujours su tirer son épingle du jeu et, une fois de plus, il nous offre des nouvelles sombres, sans lumière, sans rédemption, sans même une once de regret ou de prise de conscience dans les esprits de ceux et celles qui ont franchi la ligne rouge.

Malheureusement, si j’ai aimé cette lecture, je n’ai pas vibré comme il m’arrive de le faire, d’habitude, avec les récits du King. Attention, ces nouvelles sont bonnes, noires, sombres, mais elles manquaient parfois d’émotions brutes, comme l’auteur est capable d’en faire naître dans mon petit coeur.

Sans regretter cette découverte, ce roman ne me marquera pas au fer rouge comme d’autres ont pu le faire (ÇA, Misery, Shining, Simetierre, La ligne verte, Dolores Claiborne, Docteur Sleep).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°30], Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées) et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

Les croassements de la nuit – Inspecteur Pendergast 04 : Douglas Preston et Lincoln Child

Titre : Les croassements de la nuit – Inspecteur Pendergast 04

Auteurs : Douglas Preston et Lincoln Child
Édition : J’ai Lu Thriller (2016) – 604 pages
Édition Originale : Still life with crows (2003)
Traduction : Sebastian Danchin

Résumé :
Medicine Creek, un coin paisible du Kansas.
Aussi, quand le shérif Hazen découvre le cadavre dépecé d’une inconnue au milieu d’un champ de maïs, il se demande s’il ne rêve pas : le corps est entouré de flèches indiennes y sur lesquelles ont été empalés des corbeaux.

Œuvre d’un fou ? Rituel satanique ? Il faut le flair de Pendergast, l’agent du FBI, pour comprendre que cette sinistre mise en scène annonce une suite.

Qui sème parmi les habitants une épouvante d’autant plus vive qu’il ne fait pas l’ombre d’un doute, pour Pendergast, que le tueur est l’un d’eux…

Critique :
Ma première rencontre avec le personnage de Pendergast avait eu lieu il y a longtemps et entre lui et moi, le courant n’était pas du tout passé (La chambre des curiosités).

Et puis, un jour, ma copinaute Sharon a posté une chronique sur ce roman-ci et cela m’a donné l’envie de le lire (l’envie d’avoir envie ♫).

Grâce à elle, j’ai fouillé les bouquineries, trouvé le roman (acheté le roman) et sa lecture ne fut qu’une formalité de même pas deux jours, c’est dire s’il se lit tout seul.

Pourtant, les enquêtes de Pendergast ne sont pas de celles où l’on s’agite dans tous le sens, où notre homme en costume sombre court dans tous les sens. Que du contraire, Pendergast est un épicurien, il prend le temps de boire son thé vert, de mener son enquête à son aise, le tout avec l’estomac bien accroché.

Désolée pour ceux ou celles qui mangent, mais les crimes ne sont pas propres du tout, c’est même à la limite du dégueulasse, du gore, comme si un espèce de loup-garou leq avait commis.

Pas de panique, le coupable est bien de notre monde, même si, pour résoudre cette enquête, notre enquêteur du FBI, issu d’un croisement improbable entre Sherlock Holmes (pour son esprit de déduction), Columbo (pour son calme en toute circonstance), un vampire (qui n’aurait rien contre la lumière du jour) pour son élégance et un Indien pour sa science de se déplacer en silence, va remonter le temps dans son esprit afin d’en savoir plus sur un massacre datant du siècle dernier.

Les auteurs nous font découvrir un autre trou du cul de l’Amérique : Medicine Creek, petite bourgade paisible du Kansas et petite bourgade qui se meurt lentement, dû à l’érosion démographique et au fait qu’il n’y ait rien dans le coin, si ce n’est une usine à transformer des dindes et qui ne donne envie à personne d’en manger !

Progressant dans un village où tout le monde se connait, où tout le monde connait tout le monde (l’esprit de clocher était présent), l’enquête de Pendergast va le mener dans une course poursuite des plus éprouvantes pour mon petit cœur et des plus épouvantable, pour les autres. Chocottes garanties !

Tout compte fait, renouer avec Pendergast m’a fait du bien, même s’il est too much puisqu’il cultive des tas de qualités (intelligent, riche, calme, cultivé, bien sapé, poli). Son duo avec Corrie Swanson était des plus intéressants, puisque tous les deux aux antipodes l’un de l’autre.

Un bon thriller, bien gore, bien violent, avec un final assez long, rempli de suspense, de sang, de peurs et de violences. Et un inspecteur même pas décoiffé, je parie !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°29], et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées) et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

[REC] 1,2,3 et 4 [Par Dame Ida, critique très critique qui n’a décidément peur de rien]

  • De/par Paco Plaza 🇪🇸 et Jaume Balagueró 🇪🇸, Manu Diez 🇪🇸
    Avec Manuela Velasco, Ferran Terraza, Jorge Yamam, Carlos Olalla, Jonathan D. Mellor, Leticia Dolera, Diego Martín, Ismael Martínez, Paco Manzanedo, Héctor Colomé

REC 1 (2007) : Résumé Allociné

Angéla est journaliste pour une télévision locale. Accompagnée de son caméraman, elle relate le quotidien de ceux qui travaillent la nuit. Ce soir, elle est dans une caserne de pompiers. La nuit est calme, aucune urgence. Jusqu’au coup de fil d’une vieille dame qui réclame du secours. Le tandem suit les pompiers et découvre en arrivant sur place des voisins très inquiets. D’horribles cris ont été entendus dans l’appartement de la vieille dame. Angéla perçoit la tension des habitants, son reportage devrait enfin sortir de la routine… Elle n’imagine pas à quel point !

REC 2 (2009) Résumé Allociné

Les autorités viennent de perdre le contact avec les occupants de l’immeuble mis en quarantaine. Personne ne sait vraiment ce qui se passe à l’intérieur. Dehors, le chaos règne…La brigade d’intervention spéciale, équipée de plusieurs caméras et envoyée sur place pour analyser la situation, va devoir affronter une menace bien réelle…

 

 

REC 3 (2012) Résumé Allociné

C’est le plus beau jour de leur vie : Koldo et Clara se marient !
Entourés de leur famille et de tous leurs amis, ils célèbrent l’événement dans une somptueuse propriété à la campagne. Mais tandis que la soirée bat son plein, certains invités commencent à montrer les signes d’une étrange maladie. En quelques instants, une terrifiante vague de violence s’abat sur la fête et le rêve vire au cauchemar… Séparés au milieu de ce chaos, les mariés se lancent alors, au péril de leur vie, dans une quête désespérée pour se retrouver…

REC 4 (2014) Résumé Allociné

Quelques heures après les terribles événements qui ont ravagé le vieil immeuble de Barcelone. Passé le chaos initial, l’armée décide d’intervenir et envoie un groupe d’élite dans l’immeuble pour poser des détonateurs et mettre un terme à ce cauchemar. Mais quelques instants avant l’explosion, les soldats découvrent une ultime survivante : Angela Vidal… Elle est amenée dans un quartier de haute-sécurité pour être mise en quarantaine et isolée du monde afin de subir une batterie de tests médicaux. Un endroit parfait pour la renaissance du Mal… L’Apocalypse peut commencer !

L’avis de Dame Ida :

Ne me demandez pas pourquoi, mais il y a des jours où je m’emmerde dans la vie.

Toqué un peu malade (rien de grave rassurez-vous), tous les plans d’une journée de congés qui tombent à l’eau, et me voici désœuvrée… Au point de préparer des crêpes pour le goûter dès la vaisselle du déjeune terminée…

Or donc, découvrant le billet de Dame Belette sur une bédé consacrée à cette série de films, et voyant un commentaire de Lydia qui avait apprécié le premier volet (elle peut voir le second que les réalisateurs auraient voulu initialement sortir ensemble – c’est dans la droite ligne du premier volet… elle ne sera pas déçue… par le [REC] 2… pour le reste je décline toute responsabilité!), et me souvenant qu’un de mes enfants s’est offert les DVD, j’étais bonne pour un visionnage intégral.

N’ayant que ça à faire, je me suis dit que je pouvais bien me sacrifier pour la communauté. J’ai donc regardé la série jusqu’à ce que mort s’en suive.

Et j’ai été servie ! Des morts j’en ai vu beaucoup !!! Enfin… des morts pas vraiment morts puisque [REC] c’est une histoire de zombie. Mais attention c’est du zombie made in XXIe siècle ! On ne se contente pas de fuir les morts vivants qui zonent en hordes dans les rue sans savoir pourquoi !

Ici nous avons une explication : C’est un virus dont il faut contenir la contamination…

Ah oui mais pas que ! Satan est aussi dans le coup figurez-vous ! Je ne vous en dis pas plus, ci se n’est que… Faudrait savoir si on veut faire du scientifique ou du paranormal à tendance mystique d’autant qu’ici ça n’apporte absolument rien !

On aurait même pu sortir une origine extra-terrestre au mal que ça n’aurait changé que quelques lignes de dialogues sans modifier la trame du scénario.

Personnellement le mélange de genres si différents j’accroche modérément notamment quand ce n’est pas très bien articulé et inutile tout compte fait… D’autant que les éventuelles pistes de compréhension sur l’origine du Mal lorsqu’elle sont abordées, ne le sont que superficiellement juste pour donner du ressors à ce qui n’est en réalité qu’un film d’action.

Ah oui… De l’action il y en a eu. C’est que ça court tout le temps… De préférence dans tous les sens. Et en permanence… Les zombies courent après les les humains qui courent après les zombies… Faut suivre, attention. Le rythme de cette cavalcade sera soutenue en permanence… Certainement pour empêcher le spectateur de trop réfléchir à ce qu’il est venu faire dans une telle galère !

Et ça hurle aussi ! Et ça gueule même ! Avec une mention spéciale pour la journaliste du premier volet dont j’espérais le trépas (hélas elle durera sur toute la série !) rapidement, sa voix éraillée et ses hurlements hystériques pour tout et pour rien étant rapidement totalement insupportables.

Et d’autant plus que son jeu surjoué en devient ridicule. Elle nous fait des vacances pendant le troisième volet, mais revient plus en forme que jamais sur le quatrième bien décidée à vous vriller les tympans après avoir repris son souffle ! Mais à sa décharge… même si sa voix est la plus désagréable de toute, tout le monde gueule dans ce film.

Sans rire, le niveau sonore des hurlements humains est franchement pénible. Les acteurs ne jouent pas : les dialogues sont justes écrits pour être aboyés comme si tout le monde était déjà sourd (ceux qui ne le sont pas encore le seront à la fin de la série) !

Déjà que 80 % de l’action se passe dans le noir et nécessiterait presque une voix off pour malvoyants pour qu’on comprenne les images… Si on est sourd et qu’on entend plus la voix off, on est mal parti !

Il y aura quelques pauses descendant de quelques dizaines de décibels pour éviter que les DVD ne soient vendus avec des casques anti bruits de techniciens d’aéroports.

Sans déconner, je plains sincèrement les acteurs et actrices qui ont dû doubler un tel film… Ainsi que les oreilles ceux qui ont regardé la série entièrement. C’est à se demander si les réalisateurs et producteurs n’ont pas investi tous leurs gains dans les actions de sociétés construisant et commercialisant des prothèses auditives, qui seront vendues dans quelques années aux spectateurs de leurs films !

Sans rire… je conseille de couper le son et de prendre la piste « sous-titres français » dès le troisième volet.

En général, qui dit films de zombies, dit films d’horreur… Et qui dit film d’horreur, dit frissons et sursauts… Pour ma part ça aura été surtout ennui et bâillements.

Il faut bien avouer qu’il n’y a jamais aucun suspens avec les films de zombies… Et ici aucune originalité en matière d’effets spéciaux (oui c’est gore… mais bon… sans plus) ou de rebondissements théâtraux. Tout est très attendu et cousu de fil blanc. On sait toujours quand un zombie va sortir de son coin sombre pour bouffer un humain encore sain…

En plus, j’ai dû perdre quelques points de Q.I en visionnant cette série car je n’ai absolument rien compris à une fin qui m’a laissée plongée dans un abîme de perplexité : tout ça pour… ça ? Ah ? Ah ben d’accord…

C’est du niveau de la devise d’un dépressif chronique genre « la vie c’est nul et après on meurt ».

Bref entre un nœud d’intrigue faiblard ne servant que de prétexte à une course effrénée de plus de cinq heures qui m’a laissée épuisée et sourde à force d’entendre les braillements hystériques de l’actrice principale, et des zombies sans grande originalité qui vous courront après jusqu’à un final d’une platitude monumentale, j’ai bien perdu ma journée et choppé une migraine. J’aurais mieux fait de m’occuper de mon repassage.

Ma seule arme de défense pour éviter que tout ceci ne se soit transformé en désastre, et éviter à cette journée d’avoir été totalement vaine, a été de rédiger ce billet pour vous dire : fuyez cette série triple Z.

Ah j’allais oublier ! Une excellent nouvelle : a priori il n’y aura pas de [REC] 5 ! Youpeeee !

Le Mois Espagnol (et Sud-Américain) chez Sharon – Mai 2022 (Fiche N°01) – Pour le compte de Dame Ida.

‭[‬REC‭] ‬Histoires inédites :‭ ‬Jaume Balaguero,‭ ‬Paco Plaza et Hernàn Migoya

Titre : [‬REC‭] ‬Histoires inédites

Scénaristes : Jaume Balaguero & Hernàn Migoya  🇪🇸
Dessinateur : ‬Paco Plaza 🇪🇸

Édition : Glénat Comics (2014)

Résumé :
[REC], le phénomène espagnol du film d’horreur a engendré une série de quatre films qui ont terrorisé le monde entier. Mais leurs concepteurs avaient encore bien d’autres idées, qu’ils n’ont pu inclure à l’écran, pour développer leur épouvantable série.

Ce volume rassemble donc cinq histoires originales effrayantes – dont le prologue inédit de [REC] 3 – écrites et réalisées par de jeunes talents de la bande dessinée hispanophone sous la direction des deux cinéastes.

Critique :
Bon, les histoire de zombies et moi, ça fait deux. Les films d’horreur aussi. Je déteste ce genre de film, ce qui fait que la saga [REC], je ne la connaissais même pas.

Le mix « Zombies qui puent / film d’horreur » était le combo idéal pour que jamais de ma vie je ne lise ce comics qui est une sorte d’extension de la saga, les auteurs l’ayant fait afin d’utiliser leurs bonnes histoires qu’ils avaient gardé dans leurs tiroirs.

Oui, mais… C’était sans compter la curiosité qui m’habite (le doute m’habite aussi).

Le dessin de la couverture était superbe, alors, puisque je pouvais l’emprunter, je ne me suis pas gênée. Ça ne devait pas faire aussi peur que dans un film…

On ne va pas se mentir, c’est glauque, dégueulasse, horrible, bref, le programme annoncé est respecté.

Les différents récits sont entrecoupés d’articles de journaux, parlant de cette affaire de disparition, de fantômes ou autres légendes urbaines, comme si nous suivions une véritable affaire.

Les dessins de la première histoire étaient agréables, en couleur et j’ai adoré ce récit qui m’a collé des frissons de dégoûts (pas au point de fuir ou de fermer le comics, je vous rassure). Chouette, ça commençait bien, cette lecture !

Le désenchantement à commencé au deuxième récit : j’ai moins aimé les dessins. Pas parce qu’ils étaient en noir et blanc, mais parce qu’ils semblaient plus enfantins.

Cette histoire concernera l’enfance de Medeiros (Tristana et non Glen), celle qui semble être la créature maléfique qui hante l’immeuble. Une gamine au milieu des prêtres, on se doutait que ça allait mal se terminer. Mais pas à ce point là tout de même. C’est glauque, mais ça ne fout pas la pétoche.

La troisième concerne un zoo. Elle est censée faire peur. Hélas, même moi qui ne suis pas fan du genre, je n’ai pas encore vraiment frémi. L’arrivée de la feuille d’imposition est plus effrayante, je trouve.

La quatrième nous montre une partie du comment et du pourquoi la créature qu’est devenue la petite Medeiros s’est retrouvée en liberté.

Je m’arrêterai là, pas de quoi avoir des sueurs froides ou flipper durant sa lecture. Ma foi, si c’était ça les trucs géniaux qui dormaient dans leurs tiroirs, pas de quoi pavoiser.

Une lecture qui avait bien commencé, qui m’avait plu et qui, rapidement, c’est changé en lecture insipide, qui m’a fait soupirer d’ennui et même pas avoir la trouille. Scream m’avait fait flipper, à l’époque. Là, rien, que dalle.

Au suivant !

Le Mois Espagnol (et Sud-Américain) chez Sharon – Mai 2022 (Fiche N°02) et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 96 pages).