Des larmes de crocodiles – Úrsula López 02 : Mercedes Rosende

Titre : Des larmes de crocodiles – Úrsula López 02

Auteur : Mercedes Rosende (Uruguay) 🇺🇾
Édition : Quidam (01/03/2024)
Édition Originale : Miserere de los cocodrilos (2016)
Traduction : Marianne Millon

Résumé :
En proie à une boulimie depuis l’enfance, célibataire et prête à tout pour sortir des clous d’une vie solitaire, où son unique plaisir est d’épier ses voisins, Úrsula López accepte de s’allier avec Germán, un détenu qui sort de prison avec une commande de l’avocat véreux Antinucci : le braquage d’un transport de fonds blindé.

Plongeant dans la délinquance avec gourmandise, Úrsula tisse sa toile et s’affirme, car « Dieu vomit les tièdes ». Reste toutefois à affronter Antinucci et son tueur psychopathe…

Aussi acerbe qu’hilarant, Des larmes de crocodile donne libre cours à une magnifique antihéroïne pleine d’autodérision et à l’humour carnassier. Sous-estimer une femme qui verse dans la criminalité est toujours un tort.

Critique :
Voilà un roman noir qui n’est pas facile à appréhender, ni à résumer. Déjà, j’ai fait l’erreur de commencer par le tome 2, qui fait suite aux événements qui se sont déroulés dans le premier…

Pas encore trop grave, dans ce second tome, on a un résumé rapide du premier et on comprend assez vite ce qu’il en est.

Si j’ai décidé de lire cette autrice uruguayenne, c’est un peu à cause de la chronique de Actu du Noir et je ne le regrette pas, même si j’ai eu du mal au commencement, avec ce polar noir.

L’action se déroule à Montevideo, la capitale de l’Uruguay, le genre d’endroit où je n’irai qu’avec la littérature (moins cher, moins loin, moins polluant). Bon, je ne suis pas allée chez les calmes et les gentils, mais plutôt chez les tordus, les psychopathes, les truands et les anti-héros.

Úrsula López, le personnage centrale, n’a rien d’une héroïne belle, mince, élégante, sympa, mais elle est tout le contraire : boulimique, solitaire, avec la haine chevillée au corps (rancunière), imprévisible et avec des envies de vengeance.

Bref, Úrsula n’a rien à voir avec le corps splendide de sa frangine ou de Ursula Andress (James Bond contre Dr. No). Elle n’est même pas sympathique et dans ce roman noir, cela ne m’a pas dérangé, car vu les ambiances, Úrsula avait toute sa place dans ces pages sombres et violentes. Son personnage, tourmentée, en proie à une colère froide, était LE personnage qu’il fallait.

Les autres portraits qui gravitent dans ce roman noir n’étaient pas en reste et on aurait pu rebaptiser ce roman « L’avocat, le déserteur, le violent et le déprimé ». Oui, on a des bras cassé dans la troupe, mais il y avait aussi un fameux psychopathe et un personnage qui s’est révélé être plus machiavélique, plus meurtrier qu’on n’aurait pu le croire. J’en suis tombée de ma chaise, c’était un serial-killer que personne n’a vu.

Anybref, ce roman est violent, mais pas trop, à l’écriture assez cinématographique, comme si le narrateur s’adressait à nous, personnellement (en personne), nous présentant les personnages de manière séparée, avant que tout ce petit monde ne se rencontre pour un final qui était assez violent, chaud (explosifs) et bourré de suspense et de bons dialogues.

Le rythme général est assez lent, mais je ne me suis pas ennuyée durant ma lecture (250 pages), même si j’ai eu un peu de mal à y entrer, tant la trame de départ était complexe. Il vaut mieux être concentré sur sa lecture.

Un roman noir, serré comme un petit café, à l’humour assez grinçant dans les dialogues ou la narration. Le tout servi par une écriture que j’ai trouvée très belle. En tout cas, j »ai bien envie de lire le premier tome afin de découvrir comment tout à commencé.

Les Fils de Shifty : Chris Offutt

Titre : Les Fils de Shifty

Auteur : Chris Offutt
Édition : Gallmeister (04/01/2024)
Édition Originale : Shifty’s Boys (2022)
Traduction : Anatole Pons-Reumaux

Résumé :
Mick Hardin se remet d’une blessure de guerre chez sa sœur Linda, shérif de Rocksalt dans le Kentucky, lorsque le cadavre d’un dealer local est découvert. Il s’agit de l’un des fils de Shifty Kissick, une veuve que Mick connaît depuis longtemps.

La police refusant d’enquêter, Shifty demande à Mick de découvrir le coupable. Se débattant entre un divorce difficile et son addiction aux antidouleurs, ce dernier commence à fouiner dans les collines, avec la ferme consigne de ne pas gêner la réélection de sa sœur.

Il comprend vite que le meurtre a été mis en scène, et bientôt un deuxième fils de Shifty est abattu. Pourquoi le sort s’acharne-t-il ainsi sur la famille Kissick ? Le temps presse et Mick le sait car dans cette communauté basée sur un code moral intransigeant, la violence appelle la violence.

Critique :
Retour pour moi à Rocksalt dans le Kentucky, dans les collines, là où les gens vivent dans leur monde, où l’on se présente en donnant le nom de son père et où les gens que vous visitez ajoutent le nom de votre grand-père et de toute votre lignée…

Dans « Les gens des collines », j’avais fait la connaissance de Mick Hardin, un enquêteur du CID (Division des enquêtes criminelles au sein de l’armée américaine), en congé maladie (revalidation de sa jambe). C’est un taiseux, mais pour enquêter, il est excellent.

Le voici mandaté par la vieille Shifty Kissick pour enquêter sur l’assassinat de son fils cadet, Fukin’Barney, dealer de drogue. Et Mika va accepter, pendant que sa sœur, Linda, fait campagne pour un second mandat de shérif.

Comme pour le premier opus, le récit est assez ramassé, en 280 pages, tout est dit, plié, réglé. L’auteur ne fait pas des pages juste pour le plaisir d’en faire. Sans être écrit à l’os, son roman noir va à l’essentiel, nous présentant les protagonistes en peu de mots et en nous plongeant dans la petite ville des Appalaches d’une manière directe. Pas besoin d’en lire plus pour comprendre où nous sommes et l’importance de la famille pour ces gens.

En commençant cette enquête, Mick n’aurait jamais pensé qu’elle l’entraînerait aussi loin, et moi non plus. C’était totalement insoupçonnable, loin d’une résolution classique et cela donnera un final rempli d’action, d’adrénaline et un petit côté western, mais version contemporaine (on oublie le Colt de l’arrière grand-père).

Les ambiances de ce roman noir rural sont brutes de décoffrage, réalistes, naturelles. Le reflet de ce que sont les gens des Appalaches : taiseux, armés, assez rudes, peu démonstratifs en câlins et avec une mémoire de l’arbre généalogique de tout le monde.

Bizarrement, on s’attache à ces gens-là, on comprend leur rudesse, leur méfiance, leur attachement à la famille et c’est parce que l’on sent que auteur aime ses personnages, même les secondaires, qu’il y a mis ses tripes et toute son affection.

Un véritable rural noir, un polar différent des whodunit classiques, un vrai roman noir avec de la rudesse, de la testostérone, mais aussi de la tendresse (sans en faire trop, ce n’est pas le genre des personnages) et un final qui fera entrer certains dans un vortex de violences sanglantes.

Un parfait équilibre de violences, de sang, d’enquête et de personnages touchants, même dans les plus rudes.

Une suite encore meilleure que le premier opus !
An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°157]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°44.

8 – Sept péchés et un acte d’amour : Lawren Schneider

Titre : 8 – Sept péchés et un acte d’amour

Auteur : Lawren Schneider
Édition : AFNIL (17/04/2020)

Résumé :
Un recueil de nouvelles noires inspirées des sept péchés capitaux !

Gourmandise – Colère – Envie – Luxure – Orgueil – Avarice – Acédie

Les sept péchés capitaux nourrissent toutes les formes possibles du crime… Cruels, noirs, mordants, ces sept récits s’en inspirent afin de vous mener sur des sentiers profanés, qui conduisent inexorablement en Enfer !

Un acte d’amour

Nous croyons parfois naïvement que l’amour nous sauvera de tous nos péchés. Et si c’était vrai ? Et si le tout dernier acte de l’humanité était un acte d’amour ?

Critique :
Les nouvelles sont un genre littéraire délaissé, boudé par les lecteurs (et lectrices), pourtant, le format de la nouvelle s’adapte bien à nos sociétés qui veulent que l’on aille toujours plus vite et il est un fait qu’une nouvelle, ça se lit très vite…

Non, ce recueil de nouvelles consacrées aux sept péchés capitaux ne ressemble en rien au film SEVEN. Nous en sommes loin, je dirais même que c’est moins glauque (pas moins violent pour certaines).

L’auteur est arrivé, en peu de pages, à nous immerger dans son histoire, dans ses personnages et je dois dire que je n’ai pas été déçue de ces petits récits et que je n’ai pas eu une sensation de trop peu.

Il y a juste une seule histoire que j’ai moins aimé, c’est celle consacrée à l’acédie (l’ennui). Les autres m’ont bien plus, certaines plus que d’autres, bien entendu. Notamment celles consacrées à l’avarie, la gourmandise, la luxure (pas pour ce que vous pensez) et l’envie.

Et je précise que j’ai lu le recueil dans l’ordre, afin de me faciliter la tâche. Dans sa préface, l’auteur nous conseille de les lire dans l’ordre, mais il n’est pas interdit de le faire dans le désordre. Au choix des lecteurs et lectrices.

Un recueil de nouvelles réussi ! Après chaque nouvelle, j’avais envie de découvrir la suivante, jusqu’à ce que j’arrive à la fin, à cet acte d’amour, qui était fort… Bref, une belle découverte !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°123] Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°15).

Commissaire Montalbano – 13 – La lune de papier : Andrea Camilleri

Titre : Commissaire Montalbano – 13 – La lune de papier

Auteur : Andrea Camilleri
Édition : Pocket (2009)
Édition Originale : La luna di carta (2005)
Traduction : Serge Quadruppani et Maruzza Loria

Résumé :
Qui voulait la tête d’Angelo Pardo ? La question reste ouverte. D’autant qu’ainsi défiguré au gros calibre, ce visage qui plut tant aux femmes ne vaut plus grand-chose. Et cette posture, très équivoque, du cadavre…

Plus d’un policier de Vigàta en ricane. Pas Montalbano : les crimes passionnels ne sont pas vraiment sa tasse de thé. Entre la soeur du mort, exclusive et sensuelle, et sa maîtresse, féline et envoûtante, le commissaire joue son enquête à pile ou face : l’une et l’autre ont suffisamment aimé Pardo pour le détester, ont assez de nerfs pour l’avoir froidement abattu et sont loin de laisser Montalbano indifférent.

Entre les mains de ces deux femmes, le commissaire rechigne à accepter l’évidence : le plus fin limier de Sicile se fait bel et bien balader…

Critique :
Un homme a disparu et sa soeur s’inquiète, ce qui est bien normal. Oui, mais… Comme l’homme est majeur, vacciné et que rien ne semble avoir été dérangé dans son appartement, la police ne peut pas se lancer à sa recherche, tout le monde ayant le droit de foutre le camp de chez lui…

Par contre, lorsqu’on retrouve cet homme avec une balle dans la tronche et la tchole sortie de son pantalon, on a tout lieu de penser qu’il ne s’est pas suicidé parce que son petit oiseau ne montait plus. On l’a assassiné, c’est un crime crapuleux et notre commissaire Montalbano peut commencer à fouiller dans les vies des gens.

Rien ne change dans les romans de ce cher commissaire et c’est bien comme ça ! Il enquête à son aise, à la manière d’un Maigret qui ne courrait jamais, tel un Columbo qui s’intéresse aux gens, même si dans cette enquête, notre commissaire au fin palais va commettre des bourdes, des erreurs et des conneries qu’un jeunot ne commettrait pas. Mais s’il était parfait, ce ne serait pas lui.

Quoi de mieux que de terminer son année littéraire avec une valeur sûre ? Quoi de mieux que de saliver devant la gastronomie sicilienne que notre commissaire met si bien à l’honneur en la mangeant, en l’engloutissant avec ce bonheur qui est communicatif ?

Quoi de mieux que de finir l’année en riant de la manière de parler de Catarella, de ses expressions qui n’appartiennent qu’à lui ? Que de sourire devant un Mimì Augello qui maintenant qu’il est père, a peur chaque fois que son minot pète de travers ?

Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce Montalbano une excellente lecture et c’est ce qu’il s’est passé : cuit correctement, ni trop lourd, ni trop léger, frais, agréable, croustillant, fondant, avec quelques rebondissements et du suspense à la fin, juste avant que l’on découvre l’addition avec le nom du coupable.

Une lecture sans prise de tête, même si j’ai pédalé dans la semoule pour trouver le coupable et son mobile. Mais purée, qu’est-ce qu’on a bien bouffé, avec Montalbano !

Toujours un plaisir à lire…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°091].

Miss Cox et le Mystère du Ruban rayé – Une histoire paranormale de Sherlock Holmes : Sadie De Winter

Titre : Miss Cox et le Mystère du Ruban rayé – Une histoire paranormale de Sherlock Holmes

Auteur : Sadie De Winter
Édition : Auto édité (29/04/2023)
Édition Originale : Miss Cox und das Rätsel des gestreiften Bandes: Eine paranormale Sherlock Holmes Geschichte
Traduction : Gunda Plewe

Résumé :
Une cliente désespérée au 221B Baker Street ? Ce n’est pas un événement inhabituel.
Mais quand Sherlock Holmes demande de l’aide à son employée de maison, cela devient une situation peu commune.

Miss Drusilla Cox, n’étant pas contre une petite aventure policière, accepte d’accompagner Miss Helen Stoner à Stoke Moran. La sœur jumelle de cette dernière, Julia, y a trouvé la mort il y a deux ans dans des circonstances troublantes. Les nuits précédant sa mort, Julia avait été régulièrement réveillée par un étrange sifflement, mais elle n’avait pas accordé d’importance à ce bruit.

Julia était alors sur le point de se marier, et maintenant Miss Helen Stoner a l’intention de se marier à son tour. Et comme sa sœur jumelle, elle est depuis peu tirée de son sommeil la nuit par un sifflement insistant…

Il s’agit d’une variation paranormale de l’histoire de Sherlock Holmes intitulée « Le Ruban moucheté ». L’histoire est racontée du point de vue féminin et se termine bien sûr différemment de la version édulcorée que le Dr Watson a écrite à l’époque.

Critique :
Rien à dire, le Sherlock Holmes de la couverture est à croquer, un vrai sexy lovely boy ! C’est ce qui a attiré mon œil en premier, puis, j’ai vu que c’était un pastiche holmésien, alors, j’ai foncé.

The Speckled Band (La bande mouchetée) fait partie de mes nouvelles préférées, chez Conan Doyle, malgré les erreurs effroyables qu’il y a dans cette histoire (cet animal est sourd, il n’entend donc pas le sifflement de son maître et en plus, il ne boit pas de lait).

Anybref, découvrir cette nouvelle en version fantastique, avec des métamorphes et un final différent de celui de l’original, cela m’a titillé la curiosité et comme cette nouvelle ne fait que 46 pages, ce fut vite dévoré !

Les points d’achoppements ont été avec quelques fautes de français, notamment dans l’accord d’un participe passé avec être qui n’a pas été accordé et un oubli de féminisation d’adjectifs (intelligent au lieu d’intelligente, puisque c’est de Miss Cox qu’il s’agissait et que, jusqu’à preuve du contraire, elle ne s’est pas définie comme non genrée). Bon, rien de rédhibitoire !

J’adorais les écouter discuter de leurs affaires, et je pouvais participer aux devinettes sans être vu. J’étais loin d’être aussi intelligent que le grand détective, mais j’étais généralement un peu plus rapide que Watson dans ce qu’ils appelaient la déduction.

Les points forts de cette nouvelle version, c’est qu’elle chamboule toute la résolution de l’affaire, telle que l’avait racontée Watson et je dois dire que cette nouvelle version est bien trouvée et en accord avec le côté fantastique et de la présence des métamorphes.

Alors oui, ma préférence sera toujours pour l’originale, il va sans dire, mais au moins, l’autrice nous a fait une réécriture originale et intelligente. J’ai été bluffée et je me suis surprise à rire.

Il va sans dire que l’héroïne étant Miss Cox, c’est elle qui part à Stoke Moran et c’est elle qui mènera l’enquête, tout en protégeant Miss Helen Stoner, la cliente de Holmes. Il faut donc vous attendre à ne pas avoir beaucoup de présence du détective de Baker Street et une quasi absence de Watson, qui sera cité, présent aussi, mais sans ligne de dialogue.

Une belle petite découverte, ce pastiche holmésien, qui s’éloigne de ce qu’on a l’habitude de lire, notamment par son côté fantastique totalement assumé (et pas expliqué logiquement comme dans le canon holmésien). Et ça lui va bien.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°055].

Sierra brûlante – Dylan Stark 21 : Pierre Pelot

Titre : Sierra brûlante – Dylan Stark 21

Auteur : Pierre Pelot
Édition : Folio Junior (1980) / Pocket Junior (1999)

Résumé :
Parce qu’ils décident de s’échapper de la réserve d’indiens où la famine et le désespoir condamnent à une mort lente, ce jeune couple Navajo et leur enfant deviennent des criminels.

Lorsqu’un homme est tué dans cette cavale, la vengeance, l’appât du gain deviennent les moteurs d’une chasse à l’homme où la pitié n’a aucune place. Les « chiens » sont lâchés sur leurs traces, et Dylan décide de se joindre à la meute pour sauver ce qui peut l’être.

S’engage une course contre la montre en plein désert, un combat entre l’inhumanité du décor et des hommes, et une liberté qui doit être payée à son prix le plus fort.

Pierre Pelot, dans un style incomparable, célèbre par l’épique de la lutte douloureuse que mène l’homme juste face à la haine et nous offre un roman à la fois bouleversant et exaltant.

Critique :
Ceci est un western jeunesse qui propose une histoire classique mais efficace, sans pour autant casser la baraque.

Ce court roman de 256 pages se lit facilement et très vite. Le pitch est simple : Dylan Stark était tranquille, pénard, il discute avec un mexicain, quand un homme arrive en beuglant qu’il veut des hommes pour l’aider dans une chasse à l’homme, celle d’un Indien qui lui a volé des chevaux et tué son père.

Classique, en effet, mais ce qui l’est moins, c’est le traitement de l’Histoire et les actions des personnages : les Indiens ne sont pas considérés comme des sauvages par l’auteur.  Ils sont mal considérés par les personnages du récit, oui, mais le contraire aurait été un anachronisme (ou une volonté de réécrire l’histoire).

Dylan Stark, je le connais depuis longtemps, ayant lu ses aventures lorsque j’étais plus jeune. Il est métis, du sang indien (cherokee) coule dans ses veines, il est donc plus à même de comprendre les Natifs que les Blancs haineux. La vie dans les réserves, il sait très bien ce que c’est : des mouroirs  ! Il comprend donc cet Indien qui a fuit la réserve en compagnie de sa femme et de leur jeune gamin.

C’est pour tenter de sauver ce qui peut être sauvé que Dylan se joint au propriétaire du ranch et à son homme de main. S’ajouteront un chasseur de primes excité et le vaquero mexicain dont il venait de partager les repas et la nuitée (non, pas dans ce sens là, m’enfin).

On a beau être dans un roman publié en 1971 et à destination de la jeunesse, ce n’est pas pour autant qu’on les prendra pour des débiles. Pas de manichéisme poussé, si ce n’est que le propriétaire du ranch est vindicatif, en raison de son père assassiné et que le chasseur de prime voudrait être le seul à toucher la prime de 1.000$.

Les autres personnages ont leur zone d’ombre, sans être figés. Mon bémol sera pour l’Indien, avec lequel nous ne partagerons que de très bref moments. J’aurais aimé suivre sa cavale, qu’elle soit plus développée, plutôt que de s’attacher à ses poursuivants.

Un petit western sans prétention aucune, qui s’attachait déjà, à l’époque, à remettre les choses dans leur vérité historique, parlant de ségrégation, de racisme, d’injustice, de réserves indiennes,… Bref, pour l’époque, l’auteur remettait l’église au milieu du village et ne mettait pas les Natifs dans le sac étiqueté « sauvages » ou « méchants de western ».

Et ça, ça n’a pas de prix !

Ce roman western peut être lu indépendamment des autres, sans que cela nuise à la compréhension.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°046] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Les Dalton – Tomes 01 / 02 : Olivier Visonneau et Jesùs Alonso

Titre : Les Dalton – 01 – Le premier mort / 02 – Le dernier jour

Scénariste : Olivier Visonneau
Dessinateur : Jesùs Alonso

Édition : EP Media Wanted Collection (2016 / 2017)

Résumé :
Coffeyville, Kansas, est le théâtre du dernier braquage du gang des Dalton. Traqués par toutes les polices du pays, les trois frères décident de dévaliser simultanément les deux banques de la ville avant de fuir vers l’Argentine.

Le hold-up tourne court. Bob et Grattan sont cernés par les citoyens de Coffeyville armés jusqu’aux dents.

Emmet, le cadet, timide et introverti, assiste de loin au terrible guet-apens. Le poltron de la fratrie trouvera-t-il le courage de sauver ses frères du déluge de feu qui va s’abattre sur leur tête ?

Critique :
Tout le monde connaît les Dalton… Oui, mais, les connaissons-nous vraiment ?

Je veux dire, autrement que par Lucky Luke où les vrais Dalton (pas leurs cousins bêtes et méchants) avaient, eux aussi, les mêmes têtes  (voir l’album Hors-la-loi) ? Non, nous ne savons rien d’eux.

Les frères Dalton n’avaient pas la même tronche et de plus, ils ont commencé leur carrière au service de la loi : ils étaient marshall.

Le premier tome commence par l’attaque de la banque de Coffeyville, au Kansas (des fois que vous voudriez la braquer aussi) et nous retrouvons les frères Dalton en voleurs, des bandits de grands chemins. Après un cliffhanger, le récit fait un petit tour en arrière et nous présenter les frères, du temps où ils étaient d’honnêtes gens. Mal payés, payés au lance-pierre, mais honnêtes.

Problème, quand vous ne payez pas les gens correctement et qu’ils n’ont plus un sous vaillant en poche, il est tentant de se diriger du côté obscur de la Force afin de se remplir les poches.

Certes, cette bédé western s’est inspirée librement de la véritable histoire des frères Dalton, mais au moins, elle est plus réaliste que la version de Morris. Par contre, elle est moins drôle. Pas originale, parce que le scénario est ultra classique, mais elle est réaliste, sérieuse et bien loin de ce que nous pensions des frères Dalton.

Du côté des dessins, tout allait bien aussi, rien d’extraordinaire, mais de bons dessins, bien agréables à suivre.

Le second album est explosif, puisque l’on a des attaques, des coups de feu, des armes, des poursuites, des chevaux, bref, c’est un western tout ce qui a de plus classique et de plus conventionnel, et pourtant, ça marche toujours. Notamment grâce à l’ajout d’une femme qui va jouer les agent double, sans avoir froid aux yeux, ni même aux fesses.

Anybref, ces deux albums sont bons, pas exceptionnels, mais ils font leur job, divertir et cultiver, le tout avec des personnages ayant réellement existés. On pourrait même se surprendre à les apprécier, ces frères.

De plus, le final nous réservera quelque surprise. Alors, what’else ?

PS : ces deux albums existent aussi en intégrale.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°039] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Le bon, la brute, le truand : Joe Millard

Titre : Le bon, la brute, le truand

Auteur : Joe Millard
Édition : Gallimard Série noire (1969)
Édition Originale : The Good, the Bad, the Ugly (1967)
Traduction : Chantal Wourgaft

Résumé :
L’un connaissait le nom du cimetière où l’or avait été enterré. Le second connaissait le nom inscrit sur la tombe. Le troisième ne savait rien, mais il espérait bientôt tout savoir.

Autour d’eux des hommes mouraient par centaines, dans la plus implacable des guerres civiles.

L’or et tous ses démons assoupis savaient que personne ne voudrait partager.

Critique :
Hé oui, ce western spaghetti ultra connu existe aussi en roman, paru dans la mythique Série Noire ! Je signale que « Et pour quelques dollars de plus… » est du même auteur aussi.

Ces romans sont en fait les novélisations des films (ils n’existaient pas avant). Et je trouve que c’est une bonne idée, parce qu’un roman peut être plus détaillé qu’un film, plus explicite,…

Lors de mon premier visionnage de ce film western, je n’avais pas tout capté avec l’origine du trésor planqué dans le cimetière de Sad Hill.

Dans la novélisation, tout est bien plus clair, puisque l’histoire commence avec l’attaque du transport de fond des Confédérés par les Yankees. On assiste à la quasi extermination de l’escorte, des conducteurs du train de mules et c’est Jackson, un des garde, blessé mais vivant, qui arrive à stopper les mules après leur emballement, dans le cimetière et qu’il décide d’enterrer le magot dans une tombe…

Ben voilà, tout est clair ! On apprendra ensuite que le dénommé Jackson est lavé de tout soupçon dans la disparition du magot Confédérés (ces sales Yankees ont tout volé), les deux autres blessés n’ont rien vu et qu’il a changé ensuite son nom de Jackson en Bill Carson, afin de récupérer tranquillement son magot, sauf que le terrible Sentenza est sur sa piste…

Le roman est la copie conforme du film, hormis le premier chapitre, qui ouvre le roman et qui nous fait mieux comprendre tous les enjeux de ce trésor enterré (et qui devait servir à payer les soldats Confédérés).

L’avantage d’avoir vu le film, c’est que lors de la lecture, les images se forment sans devoir forcer sur l’imagination. Ce sont des pans entiers du film qui viennent dans notre esprit (pour peu qu’on l’ait vu et revu), les voix des acteurs jouent dans notre tête et le plaisir est décuplé.

Mais tout n’est pas exactement comme dans le film. Bon, il manque la musique, mais ça, on peut y remédier…

Dans la novélisation, il manque, lors de l’explosion du pont, le visage souriant de l’officier qui meurt en paix, sachant que ses hommes ne mourront plus pour ce maudit pont. Il manque aussi l’épisode où Blondin, à l’aide de son cigare, allume la mèche d’un canon pour envoyer un boulet sur Tuco, qui s’enfuyait au galop.

Mais les plus grosses différences sont dans le cimetière de Sad Hill où, dans le film, on voyait Tuco courir comme un poulet sans tête, dans le cimetière (et la musique magnifique  « The Ecstasy of Gold »), à la recherche de la tombe de Arch Stanton. Dans le roman, il cherche avec Blondin et Sentenza les surprend.

Et bien entendu, la scène du duel n’a rien à voir avec celle du film, qui est remplie de suspense, qui dure un bon moment, avec des gros plans sur les visages de nos trois tireurs, les mains qui se rapprochent des révolvers, et, bien entendu, la musique de Ennio Morricone derrière. Zut alors, dans le roman, la scène du duel est trop rapide et ne se joue qu’entre Blondin et Sentenza.

Par contre, Tuco est fidèle à lui-même dans le roman et le film ! Un peu crétin, prêt à vous jurer qu’il vous aime, que vous êtes son ami, après vous avoir agoni d’injures et avoir voulu vous planter le couteau dans le dos…

Anybref, ce western fait partie de mes films préférés, de ceux dont je ne me lasse jamais et le lire a été plus qu’un plaisir pour moi. Presque une jouissance !

Surtout quand on sait que ce roman est rare (comme l’autre du même auteur), qu’il peut atteindre des prix de fous sur le Net et qu’il faut une bonne dose de chance de pendu pour mettre la main dessus (le hasard fait souvent bien les choses). J’espère arriver à avoir la même chance pour « Et pour quelques dollars de plus… ».

— Le monde se divise en deux, fit Tuco en gloussant. Ceux qui ont une corde autour du cou, et ceux qui les en délivrent. (Il se frotta la gorge.) Mais n’oublie pas, señor, que ce cou est le mien. Les risques, c’est moi qui les prends ; toi, tu te contentes de tirer et de te tailler. La prochaine fois, il faudra augmenter ma part !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°036], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02 : Ray Celestin

Titre : Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02

Auteur : Ray Celestin
Édition : 10/18 (2018) – 624 pages
Édition Originale : Dead Man’s Blues (2016)
Traduction : Jean Szlamowicz

Résumé :
1928. Chicago est la cité de tous les contrastes. Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, la ville vit au rythme du jazz, de la prohibition et surtout du crime, que la police a du mal à endiguer.

C’est dans ce contexte trouble qu’une femme appartenant à l’une des plus riches dynasties de la ville fait appel à l’agence Pinkerton. Sa fille et le fiancé de celle-ci ont mystérieusement disparu la veille de leur mariage.

Les détectives Michael Talbot et Ida Davies, aidés par un jeune jazzman, Louis Armstrong, vont se charger des investigations.

Au même moment, le corps d’un homme blanc est retrouvé dans une ruelle du quartier noir. Le meurtre en rappelle un autre à Jacob Russo, photographe de scènes de crime, qui décide de mener son enquête.

Quel est le lien entre ces deux affaires ? Y a-t-il un rapport avec le crime organisé ? Car la vieille école d’Al Capone et de la contrebande d’alcool est menacée par de jeunes loups aux dents longues qui, tels Lucky Luciano ou Meyer Lansky, n’hésitent pas à se lancer dans le trafic de drogue.

Jazz, mafia, tensions raciales et meurtres inexpliqués, après Carnaval, nous retrouvons dans ce thriller passionnant, inspiré de faits réels, le cocktail explosif qui fait la signature de Ray Celestin.

Critique :
Bien que je n’aime pas le jazz, lire un roman noir qui en parle n’est pas un problème pour moi, puisque je n’entendrai pas la musique (désolée pour celles et ceux qui adorent le jazz).

Et quand un roman noir se passe en 1928, à Chicago, durant le prohibition, une partie du récit dans l’organisation d’Al Capone et l’autre en compagnie d’un duo de détective de la Pinkerton, je suis pour.

Comme j’avais bien aimé le premier tome, il était plus que temps de lire la suite ! J’ai mis 8 ans avant de le sortir, je sais, c’est long (trop à lire dans mes biblios).

Nos deux détectives ont quitté La Nouvelle-Orléans pour Chicago. Une décennie est passée aussi. Les voilà chargé par une mère très riche de retrouver sa fille qui a disparu mystérieusement, en même temps que son fiancé.

Ce roman est polyphonique, parce qu’à côté de notre duo d’enquêteurs, nous auront aussi un certain Dante qui sera chargé par Al Capone de retrouver ceux qui ont tenté d’empoisonner une réception, réussissant à tuer des invités et à en envoyer d’autres à l’hosto et de l’autre, Jacob, un photographe, qui tente d’aider la police pour un crime sordide.

Ce roman noir est truffé d’anecdotes, qui vous plongeront dans le Chicago de ces années-là, comme si vous y étiez. C’est fort documenté et j’ai aimé ces extraits de journaux qui parlaient des événements qui avaient lieu à ce moment-là. L’auteur a parfois changé des faits historiques, mais il explique ses choix à la fin, expliquant le pourquoi du comment.

Les ambiances sont d’époque, chaudes, violentes, saturées d’alcool de contrebande et de mafiosi qui arrosent policiers, douaniers et politiciens. Le tout sur des airs de jazz puisque nous suivrons aussi le jeune Louis Armstrong (non, il n’a pas aussi marché sur la lune, ni gagné 7 fois le Tour de France) dans son ascension, le tour sur fond de ségrégation raciale (même si elle n’existe pas à Chicago, contrairement aux villes sudistes, elle est souvent appliquée).

Contrairement à ce qu’annonce le 4è de couverture, Armstrong n’enquêtera pas aux côtés de notre duo, même s’il donnera quelques renseignements à Ida. Dommage, j’aurais aimé le voir vraiment investiguer avec nos deux enquêteurs. Au moins, je l’ai suivi durant des enregistrements. Bien que je n’aime pas le jazz…

Les personnages sont bien travaillés et si leurs investigations ne se déroulent pas au pas de course, le rythme était là et le pavé s’est lu tout seul. L’intrigue n’est en rien simpliste et elle réservera des surprises à tout le monde. Et puis, avec la ville de Chicago dans les personnages et en décor, cela ajoute du piquant à l’enquête. Du poisseux aussi, nous sommes tout de même dans la ville du crime.

Si pendant la prohibition, il y avait du danger d’avoir de l’alcool frelaté et de finir à l’hôpital, avec des blessures graves (y’a des clients qui devenaient aveugles), vous ne prendrez aucun risque à lire ce roman noir aux accents de jazz. Que du contraire, vous pourriez même apprécier le voyage… Comme moi.

Et avoir envie de chanter : ♪ Armstrong, je ne suis pas noir ♫ Je suis blanc de peau ♪ Quand on veut chanter l’espoir ♫ Quel manque de pot… ♪ (Nougaro – Armstrong ©).

PS : L’auteur a écrit 4 romans avec ce duo de personnages (3 traduits en V.F). Il s’agit en fait d’une série de quatre ouvrages qui retracent l’histoire du jazz et de la mafia pendant cinquante ans au XXe siècle. Selon un procédé inspiré par l’Oulipo, chacune des quatre parties présente une ville, une décennie, un morceau, une saison, un thème et des conditions météorologiques différentes. Le troisième roman sera situé dans les années 1940, à New York et à l’automne.

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°028], Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023, Le Challenge « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et « Pavés de l’été » chez La Petite Liste. 

Le bureau des affaires occultes – 03 – Les nuits de la peur bleue : Éric Fouassier [LC avec Bianca]

Titre : Le bureau des affaires occultes – 03 – Les nuits de la peur bleue

Auteur : Éric Fouassier
Édition : Albin Michel (31/05/2023)

Résumé :
Paris, 1832. Alors qu’une épidémie de choléra terrifie la population, un tueur décime le quartier de Saint-Merri, poignardant ses victimes avant de leur amputer un organe chaque fois différent.

L’affaire est confiée à Valentin Verne, secondé par sa fidèle Aglaé, désormais membre de son service, et deux nouvelles recrues.

Dans le même temps, Vidocq découvre le moyen de percer l’identité du Vicaire.

Critique :
Hé bien, j’avais oublié comment on se chopait le choléra, ni quels étaient ses symptômes !

Comme le choléra était un personnage important de ce roman, j’ai demandé à wiki d’éclairer ma lanterne qui s’était éteinte… Bon sang, mais c’est bien sur !

On se tape une chiasse de tous les diables, une vidange par les deux opposés, qui mène à la déshydratation et au décès. Le tout causé par de l’eau (ou des aliments) infectés par des déjections.

Dans ce dernier opus du bureau des affaires occultes, on ne perd pas de temps à se tourner les pouces. Des crimes sont commis, on prélève des organes des morts et des savants se font enlever. Valentin Verne et sa fine équipe, que j’ai adorée, vont avoir du pain sur la planche et cette enquête sera difficile.

Le choléra s’est invité, il s’est déjà bien installé dans Paris, faisant des ravages chez les plus démunis et la populace gronde. Les fake news et les rumeurs vont bon train et l’on accuse les bourgeois d’empoisonner l’eau des pauvres, afin de se débarrasser d’eux.

Puisque les bourgeois, comme les rats, quittent la capitale pour la campagne, cela n’aide pas les classes laborieuses à revenir à plus de sérénité. Oui, on se serait cru du temps du covid et des confinements… L’Histoire repasse toujours les plats.

Dans ce dernier opus, le meilleur, selon moi, l’auteur a fait bien mieux que dans les deux précédents. Au moins, il ne nous a plus répété, toutes les 10 pages, que Valentin Verne était beau, mais en plus, il lèvera totalement le voile sur l’identité du Vicaire et sur les petits trucs qu’il y avait derrière. Mes soupçons ont été confirmés.

Pour son enquête, Valentin va recevoir l’aide de Vidocq et sa présence rehausse le niveau du roman, tant j’ai adoré ce personnage historique. Les compères de Valentin ne seront pas en reste non plus et j’aime vraiment sa petite équipe d’enquêteurs.

Même si, dans ce dernier roman, on n’a rien d’occulte, il n’empêche que l’enquête était ardue, pas facile et j’ai eu l’impression que nous étions dans la nuit noire et obscure, tant je ne trouvais pas le mobile et la personne coupable d’assassinats. Valentin s’est cogné contre les murs (au sens figuré), dans cette affaire et moi aussi, je l’avoue.

Par contre, je suis fâchée sur l’auteur, un peu trop bavard, comme beaucoup, et qui annonce, après un rebondissement, qu’il y en aura aucun un autre. Merde, non, faut pas l’annoncer ! On perd le double effet Kiss Cool puisque à cause de cette phrase, j’ai été suspicieuse, sur mes gardes et l’effet voulu a été perdu. Je déteste ça, quand on m’annonce des surprises à l’avance. Dommage. Petit bémol.

Un final qui ne laisse que peu de répit, une lecture que je ne voulais pas arrêter avant d’arriver au truc final et qui m’a fait aller me coucher assez tard.

Les décors sont réalistes, on se croit à Paris en 1832, le choléra et les conneries du pouvoir en place m’a fait penser à celles prises par certains dirigeants que je ne nommerai pas, du temps du covid. Idem avec les docteurs, chercheurs et autres personnes qui pensaient tout savoir, mais qui ne savaient rien. Oui, un roman réaliste et des personnages que je n’avais pas envie de quitter.

Bref, tout ce que j’aime.

Si jamais il y a un quatrième tome du bureau des affaires occultes, moi, je suis partante pour le lire et je pense que Bianca, ma copinaute de LC, ne dira pas non, puisqu’elle a kiffé ce dernier roman autant que moi. Et tout comme Valentin, les autres et moi, elle n’a rien vu venir…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°016].