Commissaire Montalbano – 09 – La peur de Montalbano : Andrea Camilleri

Titre : Commissaire Montalbano – 10 – La peur de Montalbano

Auteur : Andrea Camilleri
Édition : Pocket Policier (2008)
Édition Originale : La paura di Montalbano (2002)
Traduction : Serge Quadruppani & Maruzza Loria

Résumé :
Alors que Montalbano se rend à la pharmacie, des coups de feu éclatent et c’est un vagabond de passage qui lui sauve la vie. Un mystère à éclaircir … Plus tard, on lui révèle le nom de l’auteur d’un meurtre commis vingt ans plus tôt, une affaire que tout le monde lui conseille d’oublier …

Dans ces six intrigues policières, entre humour noir et cocasserie méditerranéenne, le légendaire Montalbano, au flegme et au sang-froid sans égal, va encore devoir se frotter aux sombres abîmes de l’âme humaine.

Critique :
Quelle ne fut pas ma surprise, après avoir lu plusieurs pages, de voir le mot « Fin ». Zut alors, j’avais entre les mains un recueil de nouvelles de mon cher commissaire Montalbano, alors que je désirais une enquête au long cours.

Tant pis, j’allais faire avec.. Si la première, intitulée « Jour de fièvre » était plus une nouvelle amusante qu’une véritable enquête policière et que « Un chapeau plein de pluie » était dans la même veine, je n’ai pas été déçue par les deux plus longues qui composaient ce recueil : « Blessé à mort » (une enquête sur un crime) et la superbe « Le quatrième secret » (enquêtes sur des accidents de travail).

Ces deux-là oscillent entre des longues nouvelles ou des courts romans. Malgré leur longueur, les transformer en véritable roman auraient cassé leur rythme et les auraient rendue lente et laborieuse, avec l’impression que l’auteur rajoutait du texte pour arriver à 280 pages. Bref, tout ça pour dire qu’elles avaient la bonne longueur : ni trop longues, ni trop courtes.

Dans « Blessé à mort », la trame est classique : un meurtre, un suspect en fuite, sur lequel on a tiré. Pourtant, je n’ai pas trouvé que notre commissaire était perspicace sur cette affaire, alors que moi, j’avais senti la couille dans le potage. Montalbano, réveille-toi !

Au moins, dans « Le quatrième secret », notre commissaire, un peu bougon, qui passera même sa rage sur ses subordonnés, aura plus de flair, plus de longueur d’avance, plus de perspicacité que dans la précédente affaire. Dans cette longue nouvelle, Catarè est mis l’honneur. Oui, lui, pirsonellement en pirsonne ! Magnifique.

Celle qui concernera « La peur de Montalbano » est plus une nouvelle consacrée à la perspicacité du commissaire, capable de comprendre ce qu’il s’est passé en voyant les expressions et les gestes d’un couple, alors que lui est en vacances avec Livia. Anecdotique, on aurait pu s’en passer.

Quant à « Mieux vaut l’obscurité », elle fait la part belle au passé et notre commissaire aime fouiller dans le passé, même si, durant son enquête sur ce petit mystère, il passera par plusieurs stades, allant de je m’en occupe à non, j’arrête. Très bien pensée, cette petite affaire.

Bref, malgré deux nouvelles anecdotiques, les autres sont de bonnes qualités et ce fut, une fois encore, un plaisir de déposer mes valises à Vigata et d’aller manger des bons plats en compagnie du commissaire. mais chut, ne dites rien à sa Livia chérie, elle lui ferait une scène de tous les diable !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°136] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°19).

Publicité

‭Les détectives du Yorkshire – 08 – Rendez-vous avec le diable : Julia Chapman ‬[LC avec Bianca]

Titre : ‭Les détectives du Yorkshire – 08 – Rendez-vous avec le diable

Auteur : Julia Chapman
Édition : Robert Laffont – La bête noire (24/11/2022)
Édition Originale : The Dales Detective Series, book 8: Date with Evil (2022)
Traduction : Dominique Haas et Stéphanie Leignie

Résumé :
Dans le huitième roman des détectives du Yorkshire, Samson et Delilah sont sur le point de découvrir que toutes leurs nouvelles affaires pourraient être connectées à un réseau maléfique qui semble entourer Bruncliffe.

Résoudront ils leurs affaires avant que le danger ne vienne frapper directement à leur porte ?

Critique :
On peut dire que j’attendais cette lecture avec l’impatience d’un gosse un soir de Noël. Est-ce que me petits souliers ont été bien remplis ? Oh que oui ! Pour une fois, pas d’écart entre le plaisir ressenti durant l’attente et celui durant la lecture.

Les détectives du Yorkshire, ce sont des cosy mysteries qui ont un point commun avec Columbo : les lecteurs en savent toujours plus que les protagonistes !

Depuis le 1er tome, nous savons qui est le salopard d’enfoiré de sa mère, le criminel, le trafiquant, le type dont il faut se méfier… Et nous sommes les seuls à le savoir. Ce que nous ne savons pas, c’est quand et comment ils le découvriront.

Comme pour beaucoup de sales affaires qui se sont passées à Bruncliffe ou dans ses environs et que notre duo d’enquêteurs n’ont pas résolues, pensant à tort, qu’il s’agissait d’un suicide, d’un accident…

Non, ça ne diminue pas le suspense, d’en savoir plus que les protagonistes, que du contraire, ça frustre encore plus. Combien de fois n’ai-je pas hurlé à Samson ou à Delilah, que le criminel leur faisait de belles courbettes, qu’il était face à eux ? Que ce n’était pas un suicide, mais un crime ? Mauvais pour la tension, cette série !

Dans chacun des romans, on a une affaire plus importante et d’autres, qui semblent banales, comme la disparition de choux, le vol d’œufs, de linge, de bisous manquant sur une carte postale… Bref, des petits faits dont on pense, à tort, qu’ils sont insignifiants. C’est une erreur !

Tels des petits ruisseaux se regroupant pour former un ruisseau, puis un fleuve, avant de rejoindre une mer ou un océan, toutes ces petits choses simples, ces détails, se rejoignent afin de former un tout, s’imbriquant dans l’immense toile d’araignée que l’autrice a tissé dans ses romans.

Tel un mécanisme d’horlogerie, tous les rouages tournent et les plus petits ont aussi leur importance, parce que sans eux, les plus grands tourneraient mal. Il serait amusant de les relire tous, l’un à la suite de l’autre, pour les revoir dans leur ensemble et se rendre compte que tout était bien huilé, bien préparé, bien pensé.

Chaque personnage aura son utilité, même la colporteuse de ragots, même un ne faisant pas partie des principaux, aura, un jour, son moment de gloire et je suis contente que dans celui-ci, l’autrice ait mis sous les lumières, George, le frère de Ida Capstick et que cette dernière ait pris de l’importance au fil des tomes.

Dans cette série, les personnages ne sont pas trop manichéens, même si, Samson, Delilah et bien d’autres, sont des gentils, des gens avec lesquels ont auraient envie d’aller boire une pinte, au pub du coin. Des gens normaux, des gens d’un village où la vie privée est un vain mot.

Oui, ils sont devenus des amis, même les plus bourrus, même les plus bourrins, ne sont pas des méchants, juste des gens des collines, un peu frustres, qui ne s’embarrassent pas du superflu, de diplomatie, d’hypocrisie. Cachant leurs sentiments sous des grognements.

Ce 8ème tome était, une fois de plus, une réussite à bien des égards : du rythme, de l’action, des moments plus calmes, au départ, le temps que tout le monde reprenne ses esprits après leur dernière enquête et ne commencent à mettre un peu d’ordre dans les affaires que les gens leurs ont confié.

Le suspense monte crescendo et sur le final, il est haletant, on court partout, on a peur, même si on se doute que tout se terminera bien… Du moins, on l’espère. Et puis, ce qui m’a fait plaisir, c’est que ce tome 8 clôture toutes les affaires, que tous les mystères levés dans les romans précédents, trouvent ici leur conclusion définitive.

Maintenant que les protagonistes du romans en savent autant que nous (mais sans avoir eu recours au narrateur omniscient, eux), j’espère que la série ne s’arrêtera pas là et que nous pourrons encore suivre leur pérégrinations durant quelques tomes… Juste pour le plaisir.

Ma première lecture de l’année est une réussite, tout comme notre première LC de 2023. Là, Bianca et moi, sommes sur la même longueur d’ondes. La preuve sur son billet !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°109] et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°1).

Soyeux Noël – Noyeux Joël – Joyeux Noël – Merry Christmas – Feliz Navidad !

Joyeux Noël – Merry Christmas – Feliz Navidad !

Oui, allez hop, je vous le souhaite dans plusieurs langues et en jeux de mots. Profitez-en, c’est mon jour de bonté et ça ne durera pas. Mdr

Je ne pense pas que le père Noël va mettre le tuyau dans les trous des réservoirs et vous faire le plein gratos, mais on peut espérer… Et puis, si vous avez de la peine devant les flambées des prix, votre président chéri viendra vous réconforter sur le terrain. Putain, quelle chance !!!

Allez, malgré mon côté Grinch, je vous souhaite néanmoins de passer de belles fêtes de Noël et de ne pas terminer comme les dindes… D’ailleurs, j’ai prévenu toutes les dindes que je connaissais de foutre le camp et d’aller se cacher…

Joyeux Noël, tu parles, Charles (pas le III). Cette fête païenne, devenue religieuse, puis commerciale où une grande partie de la population gaspille et bouffe pour 4 (hélas, 50 jours avant la date, on bouffe déjà de la pub spéciale Noël).

C’est la pire des choses : dès la mi-novembre, on commence à nous bassiner avec les pubs de Noël. Bon, je regarde peu la télé, je pensais donc être tranquille.

Pensez-vous ! Il me suffit de regarder un vieil épisode de CSI Las Vegas, de Tandem, de Columbo sur Tv Breizh pour se bouffer des pubs sur les parfums, la bouffe, la célèbre boisson gazeuse, les bijoux pas chers, les abonnements télé et, la totale : les célèbres œufs en chocolat contenant une surprise m’ont souhaité de joyeuses fêtes… sans salmonelle, j’espère ?

Pour les éviter, j’enregistre les séries et je les passe en mode accéléré, sinon, vous êtes bons pour les bouffer jusqu’à l’overdose. Surtout que certaines sont des recyclées et qu’on les a déjà vues l’année dernière (Ferrari cocher et caco-calo – no pub).

Allez, plus que quelques jours et on reprendra la cours normal de nos vies, les pubs ne passeront plus des familles à table, des rues remplies de fausse neige, de la bienveillance à tous les étages (alors que tout le monde est égoïste, hormis quelques exceptions) et autres bêtises des publicitaires qui veulent remplir le tiroir-caisse avec notre pognon.

Sobriété qu’ils disaient… bon, ça n’aidera en rien à diminuer le réchauffement climatique, cette débauche de bouffe, de cadeaux inutiles, de voyages à l’étranger, de déplacement en bagnole. C’est peut-être déjà trop tard pour sauver les meubles (je ne suis pas une pessimiste, je suis juste une optimiste qui a du vécu)…

Non, malgré que mon chouchou et moi fêterons Noël dans ma famille (la sienne est toujours en deuil et je vous avoue que je n’ai pas trop envie de faire la fiesta), se sera assez sobre. Et quand il reste des restes, on les bouffe le lendemain.

Les cadeaux ? Peu et de ceux qui font plaisir (des livres et des bédés ou des chocolats). Pas de folie, jamais.

Bon, je râle, je râle, mais j’ai failli oublier de vous souhaiter de belles fêtes de Noël (ou de ce que vous voulez, suis pas sectaire) et j’espère que chez vous, en France, on ne vous coupera pas le courant…

Sinon, la Belgique a dit qu’elle vous en enverrai (je ricane, nos centrales sont vétustes aussi et on tire le diable par la queue). Le surréalisme à la belge, c’est aussi à ça qu’on le reconnaît !

Allez une fois, je vous la souhaite douce et agréable, sauf pour celles (ou ceux) qui l’aiment longue et dure et voici de quoi vous tenir chaud pour les longues soirées d’hiver….

N’oubliez pas, mesdames, de faire ramoner les cheminées pour que le Père Noël puisse passer dedans avec sa grosse hôte bien garnie ! Faut mettre le petit Jésus dans la crèche, dérouler la guirlandes et bien vérifier les boules….

Mais avant de vous rincer les yeux, j’ai aussi une blague d’un humoriste belge, Renaud Ruten, qui vous raconte une bien bonne avec une messe, un curé et une ostie… Elle me fait toujours marrer et sa manière de les raconter est géniale (j’adore son accent liégeois).

Attention, elle est longue…. Dommage qu’il nous manque sa gestuelle et ses mimiques. Moi, je l’avais vue à la télé, dans le spectacle de blagues qu’il avait fait avec Bigard (tant que Bigard ne raconte que des blagues, ça va). Une soirée de fous rire…

Les vieux fourneaux – Tome 7 – Chauds comme le climat : Wilfrid Lupano et Paul Cauuet

Titre : Les vieux fourneaux – Tome 7 – Chauds comme le climat

Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Paul Cauuet

Édition : Dargaud (04/11/2022)

Résumé :
C’est la fête à Montcoeur ! Le maire a décidé d’organiser un « pique-nique de l’amitié et du vivre-ensemble ». Hélas, le vivre-ensemble a du plomb dans l’aile, ou plutôt un pic à brochette dans les fesses. Celles du maire, en l’occurrence, victimes d’une agression de Berthe, l’ancienne amante de Mimile.

La fête est donc de courte durée, d’autant qu’on apprend bientôt la mort d’Armand Garan-Servier, le patron de l’entreprise qui porte son nom.

À son décès s’ajoutent d’ailleurs plusieurs incendies inexpliqués qui ne font qu’attiser les tensions déjà palpables dans le village…

Critique :
Super chouette, mes vieux préférés sont de retour pour mon anniversaire ! J’en ai donc profité pour me faire offrir leur dernier album et me marrer intelligemment.

Les Vieux Fourneaux sont des râleurs, des vieux ronchons, des anarchistes, des manifestants, des vieux qui mettent les pieds dans les plats (surtout Pierrot), qui se mêlent de tout et qui n’hésitent dénoncer des choses à voix haute, là où les autres se taisent (ou ne savent rien).

Dans ce nouvel album, avec humour, le scénariste nous parle de ces sociétés qui font du chiffre à donf, sans avoir fait des investissements, sans avoir créé de l’emploi,… Mais pas que ça !

Le récit, comme toujours, secoue les consciences, nous réveille en piquant là où il faut, nous parle de notre société de consommation, de la montée du racisme, de l’intolérance, de l’esclavage, avec les migrants qui bossent pour pas cher, afin que nous puissions acheter des choses bon marché, que les petits producteurs puisse récolter leurs fruits ou légumes sans se ruiner en salaires, ou que d’autres puissent faire de grosses marges bénéficiaires.

Non, les problèmes de nos sociétés ne viennent pas des étrangers, non ils ne sont pas coupables de tout, responsable de n’importe quoi (un barbu sur le toit de Notre-Dame le jour de l’incendie ? Porte nawak)…

Mais l’auteur ne se contente pas de tout balancer sans argumenter, sans dialoguer avec le coupable des exactions. Critiquer, balancer sur nos sociétés, c’est une chose, mais il faut aussi expliquer pourquoi des personnes basculent du côté obscur.

Bref, ce nouvel album est excellent et il fait du bien au moral. Nos petits vieux ont encore des choses à dénoncer, avec une virulence mâtinée de tendresse, qui nous fait rire et sourire.

Que ça fait du bien au zygomatiques et au cerveau.

Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages).

Les Enquêtes de Lady Hardcastle – 03 – La mort au tournant : T. E. Kinsey [LC avec Bianca]

Titre : Les Enquêtes de Lady Hardcastle – 03 – La mort au tournant

Auteur : T. E. Kinsey
Édition : City – Policier (01/09/2021)
Édition Originale : Death Around the Bend (2017)
Traduction : Karine Xaragai

Résumé :
Septembre 1909. Lady Hardcastle et sa femme de chambre, Florence, sont invitées au domaine de Lord Riddlethorpe pour une semaine de courses automobiles et de fêtes.

Des vacances tout à fait charmantes… Jusqu’au moment où l’un des pilotes meurt dans un accident lors de la toute première course.

Simple accident ? C’est ce que pense la police locale qui n’a aucune envie de se décarcasser à chercher la petite bête !

Mais quand Lady Hardcastle découvre que la voiture a été sabotée, elle prend les choses en main et décide de mener l’enquête. Et entre les domestiques du domaine et les invités, il y a une belle brochette de suspects…

Même dans le calme de la campagne, une seule chose est certaine : la mort peut vous faucher au tournant sans prévenir…

Critique :
Le vilain adage dit « Femme au volant, mort au tournant », mais celui qui est mort dans le tournant, c’est un homme et un pilote de course, en plus ! Les femmes sont innocentes…

Lady Hardcastle était toute contente de partir passer quelques jours à la campagne, chez un ami de son frangin, en compagnie de Armstrong (pas le coureur cycliste), sa dame de compagnie et femme à tout faire. Quelle expédition ! Quel nombre impressionnants de malles a-t-il fallu prendre, vu qu’elle devait se changer trois fois par jour.

Comme toujours, dans ce cosy mystery, on commence doucement, on prend le temps de se plonger dans l’époque, dans les histoires de nos personnages principaux, qui prennent le train, qui discutent ensemble, se vannant gentiment, n’hésitant pas à se lancer quelques piques amusantes.

Il n’est pas conseillé de lire cette saga si l’on veut du trépidant, par contre, si le but est de passer un bon moment de lecture, sans se prendre la tête, tout en découvrant la vie en Angleterre dans les années 1900 (1908/1909), notamment les mœurs des riches et la vie dans les campagnes, alors, c’est parfait.

Le duo Lady Hardcastle et Armstrong (pas le chanteur) marche toujours du tonnerre et leur enquête autour de la mort durant la course du pilote, va leur causer quelques petits soucis. Difficile de trouver un coupable, ou alors, il faut suspecter le plus probant d’entre eux. Puis, tout va aller plus vite, on a un autre cadavre, un empoisonnement et une tentative de meurtre…

Dire que Lady Hardcastle et Armstrong (pas le type qui a marché sur la lune) voulaient passer des petites vacances tranquilles pénardes. Impossible, dès que vous aimer enquêter, les meurtriers et les cadavres vous collent aux basques. Hercule Poirot, Columbo et bien d’autres, le savent.

Voilà un cosy mystery qui prend le temps de vivre, de nous faire vivre, de nous amuser, de nous distraire, avec des personnages truculents, qui savent causer, répondre et mener l’enquête sans en avoir l’air. Les réparties font mouches et j’ai souri très souvent durant ma lecture.

Cette fois-ci, j’ai compris bien avant notre duo d’enquêtrices : un détail m’a fait lever la tête, j’ai réfléchi et j’étais sur la bonne piste bien avant elles. Mieux, j’avais déduit l’identité du coupable. Bien vu sur toute la ligne. Cela ne m’a pas ôté le plaisir, que du contraire !

Qu’est-ce que j’ai gagné en trouvant le coupable ? Le droit de lire le suivant !

Un cosy mystery qui ne se prend pas la tête, qui détend, qui apaise et qui n’est pas dénué d’intelligence non plus, puisque nos deux femmes ne sont pas des imbéciles et qu’en plus, elles essaient de vivre en avance sur leur temps.

Pour cette LC, Bianca et moi sommes du même avis ! Son avis est ici.

#Challenge Halloween 2022

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°64] et Le Challenge Halloween 2022 chez Lou & Hilde (Du 26 septembre au 31 octobre) – Pauses cosy Halloween.

 

Calvin et Hobbes – Tome 9 – On n’arrête pas le progrès ! : Bill Watterson

Titre : Calvin et Hobbes – Tome 9 – On n’arrête pas le progrès !

Scénariste : Bill Watterson
Dessinateur : Bill Watterson

Édition : Hors collection (2011)
Édition Originale :
Traduction : Laurent Duvault

Résumé :
Calvin est un petit garçon comme les autres qui adorent se raconter des histoires. Il imagine des aventures extraordinaires avec tigre en peluche, Hobbes, doué de parole.

Une création originale de Bill Watterson, qui a su séduire un large public par son inventivité, son humour et son intelligence.

Critique :
Qui c’est qui fout le bordel dans la maison ? Qui c’est qui ne veut jamais que ses parents passent une soirée tranquille au resto ? Qui c’est qui a fait monter le prix du baby-sitting ?

Ben c’est Calvin, bien entendu ! Et après avoir enfermé sa baby-sitter dehors, je pense que le prix va tripler !

Calvin & Hobbes, c’est un de mes duos préférés. Gamine, j’adorais Boule & Bill (je les aime toujours), mais ils étaient bien plus sage que le duo créé par Bill Watterson.

Non, Calvin n’est pas un gentil petit garçon, que du contraire, il est capable de rendre tout le monde chèvre par ses bêtises, ses réflexions et ses excuses pour ne pas faire ses devoirs. Son imagination est débordante, tantôt il se voit en T-Rex dans la cour de l’école, en géant, en Spiff le spationaute ou en Hyperman, un super-héros.

Bien que l’on n’ait pas envie de l’avoir comme petit frère ou comme fils, Calvin reste un personnage plus qu’attachant et ses réflexions ne sont jamais dénuées de vérité. Un philosophe en culottes courtes et au t-shirt rayé.

Quant à son tigre parlant (peluche ou pas ? Mystèèèèère), bien qu’il vendrait toute la famille pour une boîte de thon, bien qu’il s’amuse à sauter sur Calvin lorsque ce dernier rentre de l’école, il est encore plus sarcastique que son jeune ami.

Si la série ne donne jamais de dates ou de références permettant de la situer dans le temps, on peut tout de même la situer dans les années 80/90, bien avant l’apparition des téléphones portables, des smartphones, de lecteurs DVD ou autres gadgets de notre époque.

Cela lui permet avant tout de rester intemporelle et de bien vieillir. De toute façon, la critique de la société américaine, faite par l’auteur, est elle-même intemporelle.

Anybref, les albums de Calvin & Hobbes, ce sont des petits bonbons acidulés, que l’on a envie de bouffer toute la journée, mais que l’on suçote avec parcimonie, pour ne pas arriver trop vite à la fin du paquet (bah, on recommencera à relire les 24 tomes), afin de faire durer le plaisir le plus longtemps possible.

Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 64 pages) et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette – 04 – Liège en eaux troubles : Nadine Monfils [LC avec Bianca]

Titre : Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette – 04 – Liège en eaux troubles

Auteur : Nadine Monfils
Édition :

Résumé :
Bienvenue dans la ville la plus déjantée de Belgique !

De passage à Liège pour une exposition de ses peintures, René Magritte se promène sur les quais avec son épouse Georgette et leur chienne Loulou. Soudain, ils reconnaissent un célèbre chanteur des rues, dans son habit de scène constellé de fleurs en plastique. L’artiste est en train de pêcher.

Attention, ça mord ! Mais voilà que sort de l’eau un pied de fillette dans un soulier doré ! Fini, les flâneries, René et Georgette partent percer ce mystère dans la Cité Ardente du grand Simenon.

Critique :
Qué n’affaire, à Lidje ! Il s’y est passé un truc horrible !

Non, personne n’a raté la sauce lapin qui va avec les boulets (une tuerie culinaire), personne n’a chanté « Liège je t’aime », assis sur une gauf’ de Bruxelles (un « scandale » qui a eu lieu dans l’autre sens, moi ça m’a juste fait pisser de rire). Non, on a juste repéché une jambe tout seule, une jambe d’une gamine, à ç’qu’on dirait.

Nom di djâle, i’s’passe des trucs louches dans la Cité Ardente ! Alleï, fieu, ça va d’aller ! Oups, mon bruxellois remonte à la surface alors que je devrais prendre l’accent de Liège. Mais je suis comme Magritte, moi, une wallonne exilée en terre bruxelloise et qui manipule les patois : celui de mes origines et celui de ma nouvelle vie. Hé, la bilinguisme c’est pas pour les chiens, bande de klet !

Oufti, donc, Magritte et Georgette (ainsi que leur p’tite chienne Loulou) sont à Lidje (Liège) et bardaf, v’la déjà qu’ils tombent sur un crime. Quelqu’un a perdu sa jambe, coupée… Péchée dans le canal…

D’ailleurs, des crimes, il va en pleuvoir, je ne savais pas que la Cité Ardente était aussi dangereuse. Une fois de plus, notre couple sympathique va se piquer d’enquêter, dans le monde du cirque et des freaks, plus précisément.

L’écriture de Nadine Monfils est pétillante, remplie de verve et de choses intéressantes que l’on apprend sur Magritte ou d’autres pointures belges. Simenon sera mis à l’honneur dans ce quatrième tome et je suis tombée des nues devant ce que j’ai appris sur l’auteur. Désolée, j’ai lu Simenon, mais je n’ai jamais lu sa biographie.

Récit émaillé de bons mots, de plaisanteries, ainsi que de patois liégeois ou bruxellois, ce policier se laisse lire avec plaisir, un sourire aux lèvres, pas tellement pour la résolution de l’enquête, qui tombera assez vite, une phrase dite par un personnage qui fera tilter notre Magritte, mais plus pour le côté gouailleur de l’autrice, qui fait dire bien des choses à ses personnages, jamais dénué de bon sens ou d’humour.

J’ai appris à connaître Magritte au travers des romans de Nadine Monfils et c’est un portrait inattendu qui m’a été donné de voir. Si vous le pensiez sérieux comme un pape, révisez votre jugement, c’est un garnement, un gamin dans un corps d’adulte. Il est d’un réalisme saisissant, comme tous les autres personnages qui sont brossés dans le romans, réels ou de fiction.

Un roman policier où la résolution sera réduite à sa portion congrue, sans que cela n’entrave le plaisir de lecture, puisqu’il est ailleurs. Je ne suis pas une habituée de la ville de Liège, même si j’ai déjà monté ses côtes faramineuses, y laissant mon souffle et mon cardio, mais l’autrice a su rendre le charme que possède cette ville dans son récit, ainsi que le côté chaleureux et déjanté de ses habitants.

Une LC réussie avec Bianca, qui avait trouvé l’identité du/de la coupable, une parenthèse agréable dans mes lectures, un moment de fraicheur dans la canicule, bref, une lecture faite avec le sourire aux lèvres.

PS : attention, il ne faut pas confondre la gauf’ de Bruxelles (longue, rectangulaire, légère, croquante et ouske tu peux mettre des fraises, de la chantilly et du suc’ impalpable, bref, 8 ans dans les cuisses) avec la gauf’ de Lièche (oui, l’accent est important si tu veux pas passer pour un français), qui est ronde, avec du sucre perlé à l’intérieur, collante, sucrée, bref, 12 ans dans les cuisses.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°23].

Lorsque l’on chante « Bruxelles je t’aime », aux victoires de la musique, assise sur une gaufre de Liège, ça fait une scandale chez nous ! PTDR

Les Thés Meurtriers d’Oxford 03 – Flagrant Délice : H.Y. Hanna [Par Dame Ida, Critique d’Afternoon Tea]

Titre : Les Thés Meurtriers d’Oxford 03 – Flagrant Délice

Auteur : H.Y. Hanna
Édition : Autoédité (07/04/2022)
Édition Originale : Oxford Tearoom Mysteries, book 3: Two down, bun to go (2016)
Traduction : Diane Garo

Introduction BABELIO :
Un coup de fil sinistre au milieu de la nuit plonge la propriétaire de salon de thé Gemma Rose au cœur d’un nouveau mystère. Cette fois, son ami Seth est considéré comme le principal suspect d’un crime !

Un meurtre macabre commis dans le cloître d’un ancien collège d’Oxford révèle des rivalités amères au sein de l’université, mais Gemma découvre des indices inattendus dans son petit village des Cotswolds.

Pendant ce temps, sa vie amoureuse ne lui laisse pas de répit. Elle peine à choisir entre l’éminent médecin Lincoln Green et le séduisant inspecteur Devlin O’Connor… tandis que son salon de thé anglais pittoresque prend l’eau alors qu’elle se démène pour trouver un nouveau chef pâtissier.

Avec sa mère exaspérante et sa petite chatte tigrée espiègle, Muesli, qui la rend complètement folle – sans oublier les vieilles chouettes qui ne la lâchent pas d’une semelle -, Gemma doit résoudre son affaire la plus difficile à ce jour si elle veut empêcher la plus cruelle des injustices.

L’avis de Dame Ida :
Or donc voici le troisième volume des enquêtes de Gemma Rose, que j’attendais au tournant.

Gemma est réveillée en pleine nuit par un coup de fil d’un ami qui se voit accusé de meurtre et lui demande de lui rendre un petit service un peu en marge de la loi.

Dans cet opus, le moins qu’on puisse dire c’est qu’on se retrouve plongé en plein milieux de l’action d’emblée et sans attendre que le décor se pose, ce qui est le cas dans la majorité des romans.

Ici le meurtre a eu lieux avant même qu’on tourne la première page.

Cet élément scénaristique et le choix de l’auteure d’écrire ce roman à la première personne vient donner un véritable dynamisme au texte.

Elle nous embarque de manière active dans le cours de ses pensées, et nous transmets les informations à mesure qu’elle les reçoit, ce qui nous plonge de manière très active dans l’intrigue et nous donne le sentiment d’enquêter avec elle.

Elle y intègre également les petits cotés triviaux du quotidiens, et ses histoires de familles qui viennent s’ajouter à son emploi du temps, donnant quelque chose d’authentique à l’histoire…

Car oui, tout enquêtrice amatrice qu’on soit, on n’en a pas moins une vie ! Des parents, des amis, un chat, un job…

Et comme par ailleurs la prose est vivante, de bonne qualité, avec ce petit côté ironique et détaché propre à la « british upper-middle class » dont l’héroïne est supposée faire partie, la lecture du roman est particulièrement agréable.

Bonne surprise ! L’intrigue est honorable et gagne en complexité par rapport aux enquêtes précédentes. Le puzzle s’assemble pièces après pièces et finit par prendre tout son sens au moment de la révélation finale.

Toutefois, si la solution s’impose comme évidente, elle n’est jamais qu’une théorie possible au moment où mue par son intuition, Gemma fonce tête baissée contre l’ennemi, entraînant tous ses alliés dans son sillage, sans que quelqu’un ne lui demande l’once d’un début de preuve pouvant permettre à la théorie de tenir.

Cette petite facilité me semblera légèrement regrettable en ce sens qu’elle manque de crédibilité, même si on prend plaisir à suivre cette héroïne sympathique et ses amis au long des pages jusqu’à une scène de dénouement qui ne manque pas de comique.

Et puis… Voilà… J’attendais ce troisième roman au tournant pour voir si nous étions partis pour tourner en rond dans les histoires de cœur compliquées de l’héroïne hésitante entre deux hommes tel l’âne de Buridan mort de faim et de soif en hésitant entre commencer par boire son seau d’eau ou manger son seau d’avoine.

Alléluia !!!! Elle a fini par choisir !!! Qui ? Nan mais ça va pas ? Je ne vais quand même pas spoiler ça !!! Vous devrez lire ! Franchement, vous me prenez pour qui ?

Cela étant, même si ce mystère concernant ses inclinations pour la gente masculine est enfin élucidé et ne débouche pas sur un « coming out asexuel », ni sur un engagement à vie dans la frigidité et la névrose obsessionnelle, je dois avouer que cette question n’avait qu’un intérêt secondaire dans l’enquête même si les messieurs qui lui faisaient du charme ont pu prendre une part active à l’action. On est loin des obsessions d’Agatha Raisin.

Comme quoi, les anglais arrivent à séparer vie privée et vie professionnelle quand il le faut ?

Un petit bémol ? Oserai-je ?

Un truc me titille depuis le premier volume : le passé professionnel de Gemma dont on nous dit qu’elle vient de rentrer à Oxford après 8 ans passés à mener une brillante carrière dans une grosse boîte Australienne.

Sauf que tome deux, je réalise qu’elle a 29 ans, et que donc elle est partie à 21 ans. Et à 21 ans, à moins d’être une surdouée avec deux ans d’avance (et un tel détail s’annonce dans un background de personnage), tu ne sors au mieux qu’avec ta licence (bachelor en anglais). Et en outre, elle aurait étudié les lettres anglaises…

Or au tome trois on nous explique qu’elle aurait été compétente pour lancer une campagne marketing internationale…

Alors, OK, on nous dit qu’elle a gravi les échelons en Australie… OK, l’Australie fut un temps le nouvel El Dorado de celles et ceux qui avaient compris que le rêve Américain n’était plus qu’une grosse blague… Mais l’Australie n’est pas un pays sous-développé incapable de produire ses propres MBA ou autres Masters destinés aux futurs cadres du marketing !

Dois-je rappeler ce qu’une licenciée en lettre moderne de la Sorbonne peut espérer trouver comme job en France ? Même si elle a eu une mention très bien ? Même pas un job de secrétaire ! On a de très bons BTS d’assistantes de direction, trilingues, qui préparent mieux les candidates à l’utilisation des outils informatiques et au vocabulaire spécifique du commerce dans les langues étrangères…

J’ai d’ailleurs une copine qui a un tel BTS et qui rêve depuis 15 ans de passer cadre… mais nan… les nouvelles recrues sur ce niveau doivent toutes avoir un Master… On me dira que c’est très français cette obsession du diplôme… C’est vrai que chez nous avec une licence de lettres, soit tu poursuis ta formation pour espérer faire de l’enseignement (en primaire ou à la fac si tu décroches un doctorat et que tu as de bon appuis)… Soit tu passes les concours administratifs ou tu prends ce qu’on veut bien te donner à Pôle Emploi.

Oui la carrière de haut niveau dans le marketing juste avec une licence de lettres, fût-elle obtenue à Oxford, c’est extrêmement peu crédible. Mais pas seulement en France. En Angleterre aussi. D’autant que dans ce pays on ne rigole pas avec la conscience de classe.

Ou alors c’est qu’il s’est passé un truc… Un piston d’un tonton… Une intrigue à la « Working Girl »… Une histoire d’amour avec le fils du PDG… Ou alors peut-être qu’en Australie tout est encore possible, qu’on embauche un niveau de culture générale et pas un technicien maîtrisant déjà un sujet et immédiatement rentable…

Mais même si c’est vrai… il est de bon ton d’expliciter les choses pour ne pas laisser la lectrice dans une perplexité abyssale ! Parce que là ça laisse un goût de « pas crédible » et moi j’ai une vilaine obsession : je tiens à ce que le background des héroïnes soit crédible.

Mais… Je taquine le rectum des mouches ! Je l’avoue ! Car mis à part ce (gros… mais il appartiendra à chacun d’estimer à quel point c’est gros en fonction de sa sensibilité) détail, cette enquête m’a paru bien plus engageante que les deux précédentes et le plaisir était au rendez-vous.

Évidemment, je vais lire bientôt le tome 4 pour voir si l’auteure poursuit sur sa lancée !

 

Miss Endicott – Tome 2 : Jean-Christophe Derrien et Xavier Fourquemin

Titre : Miss Endicott – Tome 2

Scénariste : Jean-Christophe Derrien
Dessinateur : Xavier Fourquemin

Édition : Le Lombard – Signé (2007)

Résumé :
Prudence Endicott est officiellement une gouvernante tout ce qu’il y a de plus respectable. En réalité, elle est la Conciliatrice de Londres.

Sa mission : résoudre les problèmes des gens. Plus facile à dire qu’à faire, surtout quand il faut affronter le peuple des Oubliés qui règne sur les dessous de la ville…

Une ambiance très victorienne pour une histoire pleine de fantaisie, truffée de gnomes, de mutants des sous-sols et autres créatures qui mènent la vie dure aux habitants de la surface !

Critique :
La dernière case de Miss Endicott m’avait laissée la bouche ouverte et je ne voulais pas attendre trop longtemps avant de lire la suite et fin de ce diptyque.

La personne qui va aider Miss Endicott à endiguer le « Seigneur des Oubliés » le fera de manière assez violente, tirant d’abord, réfléchissant ensuite, tandis que notre Miss, elle, y va plus au feeeling, sans se presser, mais en sachant parfaitement ce qu’elle fait.

Ce nouveau personnage tirera même la couverture à elle, mettant Miss Prudence Endicott sur le côté, la pensant incapable de résoudre cette affaire épineuse. Ce n’est parce que notre Miss ne tire pas dans tous les sens qu’elle se fiche de l’affaire ou qu’elle ne sera pas capable de la prendre en charge.

Dans ce second album, vu l’action, il est difficile de s’ennuyer. On court sur les toits, on tire avec des gros flingues, Kevin a disparu, les portes des oubliés bientôt vont se fermer (♪)… Bref, ça bouge !

Les révélations seront importantes aussi et je suis tombée de haut, n’ayant pas vu venir l’identité de notre mystérieux Maître des Oubliés.

Comme tous les tyrans de la Terre, le Maître utilise les autres afin de s’arroger le pouvoir, se fichant pas mal ensuite du destin de ces pauvres gens qui vivent en bas, cachés à cause de leurs malformations, oubliés de tous.

Il leur a menti, leur a promis une vie heureuse, qu’ils auraient de meilleurs conditions de vie… En réalité, il les méprise, comme il méprise tout le monde. Comme certains politiciens méprisent aussi leurs électeurs…

L’album ne manque pas d’humour, tout comme le premier, même s’il y en a un peu moins.

Nous sommes au milieu des quartiers défavorisés de Londres, dans les bistrots rempli de types louches, sous terre, mais il ne faut pas oublier la bonne tenue british, of course. De la dignité.

Ce dernier album est un cran en-dessous du premier, je trouve. L’action prend trop le pas sur le reste, notamment avec notre va-t-en-guerre qui tire dans tous les sens, qui gueule, qui donne des ordres et qui dénigre Miss Endicott, lui répétant constamment qu’elle n’est pas capable.

Les mobiles du Méchant sont expliqués, mais je les ai trouvé un peu léger, même s’il n’est pas le premier à vouloir faire de sa ville, de son pays, un endroit pur, où le vice a été éradiqué, la violence aussi, oubliant que pour y arriver, il passe lui-même pas des actions des plus violentes.

Le final est assez nostalgique, triste…

Malgré mon petit bémol pour ce deuxième album, cela reste un diptyque que j’ai apprécié et que je suis contente d’avoir lu.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°004] et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 76 pages).

Les chroniques de St Mary’s – 05 – Hier ou jamais : Jodi Taylor

Titre : Les chroniques de St Mary’s – 05 – Hier ou jamais

Auteur : Jodi Taylor
Édition : HC (20/02/2020)
Édition Originale : The chronicles of St Mary’s, book 05: No Time Like the Past (2015)
Traduction : Cindy Colin Kapen

Résumé :
À l’institut St Mary, les historiens n’étudient pas seulement le passé, ils le visitent.

La jeune historienne docteur Madeleine Maxwell et son équipe ont finalement récupéré de leurs blessures et la vie reprend tranquillement son cours à l’institut… jusqu’aux prochaines catastrophes.

Prise au piège dans le grand incendie de Londres, puis piégée aux Thermopyles, Max doit lutter pour remettre l’Histoire sur les rails. Et éviter de voir le monde occidental bouleversé.

Mais il va d’abord falloir passer la  » fête de St Mary « , qui promet de très mal finir pour tout le monde.

Une seule chose est certaine, rien n’est jamais « tranquille » à St Mary !

Critique :
Quand vais-je enfin comprendre qu’il est impossible de se la couler douce en allant passer du temps à l’institut St Mary ? Moi, je voulais juste déguster des Margarita, boire du thé, manger des biscuits et rigoler avec des potes.

Alors oui, j’ai bu des cocktails, j’ai mangé des biscuits, j’ai tellement bu du thé que je me suis vidée, j’ai ri, ricané, pouffé de rire, mais pour la tranquillité, faudra aller voir ailleurs !

J’ai assisté à une scène de ménage violente dans un manoir, avant de le voir brûler et d’y avoir risqué ma peau, j’ai eu des emmerdes à l’expo universelle de Londres, puis je n’ai rien trouvé de mieux que d’aller à la cathédrale Saint-Paul, à Londres, durant le grand incendie de 1666, j’ai ensuite organisé une journée portes ouvertes, je me suis pris une balle, des caillasses à Florence avant de finir avec les Spartes, aux Thermopyles.

C’est bien simple, j’ai utilisé tous les jours de congés maladies disponibles…  Mais bon, qu’est-ce qu’on se marre tout de même ! Faut bien rire, face à toutes les catastrophes qui nous tombent sur le paletot, à St Mary, là où même la plus banale enquête sur un événement historique majeur peut tourner en eau de boudin.

Après quelques thrillers, j’avais besoin d’un peu de calme et au lieu de prendre un cosy-mystery bien tranquille, je suis repartie volle gaz (ou volle Petrol, bref, très vite) à l’institut St Mary. Pourquoi ? Parce que c’était l’assurance de retrouver des personnages qui me sont chers, que j’apprécie et de me payer une tranche de bonne humeur.

L’écriture de l’autrice est jubilatoire, sans pour autant que cela tourne en farce ridicule ou en non sens. Le contexte historique des voyages dans le temps est bien respecté. Oh, pardon, je voulais bien sûr dire : des enquêtes sur les événements historiques majeurs depuis l’époque contemporaine. La dernière qui a parlé de voyages dans le temps à dévalé des escaliers sur son pet (son cul).

Tout en lisant, je révise mon Histoire, celle avec un grand H (et non un grand I), l’observant avec un autre regard, la vivant de l’intérieur.

On pourrait lui reprocher d’appliquer toujours la même recette : mettre ses personnages en danger durant un voyage temporel, quel qu’il soit, même le plus basique comme la visite de l’expo universelle de Londres en 1851, au Crystal Palace.

On pourrait aussi reprocher l’utilisation des mêmes méchants, encore et toujours… Méchants qu’on ne peut pas dézinguer sans risquer d’influencer sur son futur ou son passé.

Oui, effectivement, les tomes se suivent et se ressemblent, la même recette est appliquée, puisqu’elle fonctionne bien. L’autrice ne se renouvelle guère, sauf dans le précédent, avec la police du temps et les univers parallèles.

Pourtant, ça passe toujours facilement avec moi, car ce sont les personnages qui font tout, ainsi que l’écriture, pétillante, simple, agréable à suivre, de Jodi Taylor.

Les règles établies par nos historiens ou les membres de la sécurité ne sont pas toujours suivies à la lettre, comme nous-même le faisons, avec les règles de sécurité. Ne pas intervenir durant une mission est parfois difficile, il faut avoir un mental d’acier pour ne pas aider une personne et il est normal que nos amis succombent parfois au désir de sauver un autochtone croisé. Ils sont humains.

Une lecture qui fut agréable, ponctuée de sourire, de pouffements de rire, de ricanements bêtes de ma part.

La lecture qui me fallait au bon moment, sans trop de prises de tête (quoique, avec Izzie la harpie…), qui m’a instruite avec l’Histoire, sans pour autant que cela devienne lourd et qui, cerise sur le gâteau, m’a amené aux Thermopiles, pour une bataille mythique entre les Spartes et les soldats de Xerxès. Comme si j’y étais, les odeurs de sang et de sueur en moins.

Un cinquième tome qui continue dans les pas des premiers, après un changement de direction dans le 4 et qui est toujours aussi jubilatoire que les précédents.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°01].