Titre : L’importance d’être constant
Auteur : Oscar Wilde
Édition : Grasset – Les Cahiers Rouges (2013) édition bilingue
Édition Originale : The Importance of Being Earnest (1895)
Traduction : Charles Dantzig (+ préface)
Résumé :
Dernière pièce d’Oscar Wilde, L’Importance d’être constant brille des feux d’un langage habité par la grâce : s’y manifestent la puissance et la modernité de la réflexion de l’auteur sur la fiction, mais aussi son inventivité subversive et satirique, son esprit généreux et étincelant d’élégance et de drôlerie.
Jack Worthing et Algernon Moncrieff, deux jeunes dandies du Londres de la fin du XIXe siècle, se sont inventé un parent et un ami fictif, bien commode pour échapper aux obligations sociales.
Pour Jack, c’est Constant, frère débauché qui lui permet de fuir la campagne ; pour Algernon, c’est Bunbury, ami toujours souffrant, qui lui permet de fuir Londres. Jusqu’à quand tiendra la supercherie ?
Un feu d’artifice d’humour, de finesse et de mots d’esprit. Satire de la société victorienne tout autant que féerie comique, L’Importance d’être Constant est le chef-d’œuvre d’Oscar Wilde.
Cette nouvelle traduction est celle de la pièce telle qu’elle a été représentée du vivant de Wilde. Elle est précédée d’un long essai de Charles Dantzig, « La premièrte Gay Pride ».
Critique :
Je n’ai jamais aimer lire des pièces de théâtre, les noms des protagonistes inscrits à côté ou au-dessus des dialogues m’ont toujours dérangés, importunée dans ma lecture. Ici, ce ne fut pas le cas !
Wilde disait de cette pièce qu’elle était une comédie frivole pour gens sérieux et si la lecture ne procure pas de grands éclats de rire, elle se laisse lire avec un sourire béat affiché sur les lèvres.
C’est léger, sans être dénué de profondeur ou sans cervelle, les dialogues sont fins, brillants, amausants, décalés et Algernon Moncrieff m’a semblé répondre comme Wilde l’aurait fait : avec de l’humour et de l’esprit, mais aussi en se moquant de tout.
Comédie à l’italienne, basée sur des quiproquos délicieux que l’on voit venir de loin et qui, au lieu de nous faire soupirer, nous donnent envie d’avancer pour voir comment ces messieurs vont s’en tirer de leur pitoyables mensonges et petites entourloupes.
Hé oui, Jack, sans famille, pour pouvoir quitter la campagne, s’est inventé un frère imaginaire, un débauché, nommé Constant (Ernest) dans la V.O, qu’il doit aller voir à la capitale.
De son côté, Algernon, un autre dandy, c’est inventé un ami, Bunbury, mourant, et qu’il doit aller visiter à la campagne.
Pratique lorsqu’on veut se dégager ou échapper à des obligations familiales ou autres. D’ailleurs, j’aurais dû m’en inventer un afin d’éviter certains dîners familiaux assommants, barbants et chiants, car il n’est pas toujours évident de tomber malade à chacun d’eux…
Les quiproquos étant l’essence même des pièces de théâtres (avec les portes qui claquent), Wilde s’est amusé à nous en mettre un beau en scène et on se délecte car c’est un plaisir de fin gourmet.
Pour que vous alliez vous coucher moins bête (et moi aussi), en allant sur Google translate, j’ai appris que « Earnest » signifiait « sérieux, sincère » et effectivement, ça sonne un peu comme le prénom « Ernest ». Pour la francophonie, il a fallu traduire ce jeu de mot et ce n’est pas toujours évident. Constant était un bon compromis.
Alors oui, il y a des choses qui sont plus grosses qu’un camion, aussi téléphonée que la défense d’un politicien pris la main dans le sac, mais nous sommes au théâtre, et dans cet endroit, tout est permis, même les grosses ficelles, même les fins merveilleuses ou tout se remet en ordre.
Ne hurlons pas au « pas crédible », le but est de faire rire, de faire sourire, de se moquer des gens biens, de se rire des dandys, pas de faire une étude sérieuse et réaliste de la société d’en haut.
À l’époque, elle a sans doute fait grincer des dents, mais à la nôtre, elle ne fera pas le buzz, les scandales n’étant plus les mêmes et l’homosexualité n’étant plus un crime (pourtant, il n’y a pas mort d’homme si tous les deux sont d’accord et majeurs).
Une pièce qui se lit avec plaisir, de manière agréable, les doigts de pieds en éventail, le sourire aux lèvres et qui, comble du bonheur, est en version bilingue (anglais à gauche, français à droite) et qui m’a permis de vérifier mon anglais. Il est toujours au top !
Ce qui sous-entend qu’il est du niveau d’un Chirac ou Sarko parlant anglais ou de celui de Ludovic Cruchot dans le gendarme à New-York !
Le Mois Anglais chez Lou, Titine et Lamousmé (Juin 2020 – Saison 9).