Titre : La Conjuration de Dante
Auteur : Fabrice Papillon
Édition : Seuil (08/03/2024)
Résumé :
Les tombeaux des plus grands scientifiques profanés.
Des meurtres inexpliqués dans plusieurs capitales européennes.
Un complot d’une envergure sans précédent.
Une enquête de la commissaire Vernay, sous haute tension.
Fabrice Papillon, journaliste et producteur de documentaires, est l’auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique et de thrillers. Il revient avec un quatrième roman dantesque !
Critique :
J’avais fait connaissance de Louise Vernay, commandante de la brigade criminelle de Lyon, dans « Aliénés » et, entre elle et moi, le courant n’était pas passé.
Devenue commissaire au bastion à Paris, elle est toujours aussi bourrine, toujours aussi cash, grossière, n’écoutant personne, traînant une palanquée de casseroles et torturée au possible depuis l’enfance. Ce n’est pas avec ce roman que j’allais me réconcilier avec elle.
Je sais qu’il n’est pas évident de créer une héroïne équilibrée… Il ne faut pas qu’elle soit fleur bleue, ni trop badass, ni trop pleurnicheuse, ni trop torturée, ni trop effacée derrière les mecs, ni trop pieds dans le plat, bref, ce n’est pas simple. L’auteur ne doit pas aimer sa Louise non plus, vu tout ce qu’elle va encaisser comme blessures dans ce récit !
Le scénario, lui, était copieux, ne manquait pas de rythme, de mystères, de changement de pays, de lieux, et pourtant, j’ai trouvé le temps long… Notamment dans la première moitié du roman, ce qui est ballot, parce que ça ne manquait pas de rebondissements et de trucs de ouf.
Par contre, ce que j’ai apprécié, c’est le côté scientifique de ce thriller, parce que l’on apprend des choses, l’auteur sait de quoi il parle et il arrive à mélanger la science avec son récit survolté, sans que cela soit lourd, indigeste ou que cela nous donne l’impression que nous sommes des crétins.
L’auteur nous parle de matière grise, de cette chose importante qu’est notre cerveau, de tout ce que l’on sait (et qu’on ne sait pas encore), mais il parlera aussi de Nature, des arbres connectés entre eux, de la toile réalisée par les champignons, de l’être humain, des génies, du Mal, du Bien, du fait que nous allons droit dans le mur (je pense que nous avons déjà la gueule dedans)…
Oui, le roman possède beaucoup de sujets intéressants et heureusement, c’est ce qui a sauvé une partie de ma lecture, du fait que Louise Vernay me sortait par les trous de nez et que je ne ressentais aucune empathie pour les différents personnages de ce roman (si ce n’est pour deux rôles secondaires qui étaient tenu par des personnes existant réellement). Vraiment ballot !
L’erreur que j’ai faite, aussi, c’est de commencer ce pavé de 500 pages la veille d’un week-end chargé où il m’a été impossible de lire (j’ai perdu plus de 2 jours) et de devoir ensuite le mettre sur le côté pour cause de LC (j’avais vraiment mal calculé mon coup, moi). Lorsqu’une lecture met trop de temps, cela me fait perdre un peu le fil de l’histoire.
L’écriture de l’auteur est simple, sans être simpliste, il a fait en sorte que les lecteurs ne soient pas trop perdus dans son récit tortueux aux multiples rebondissements (et quelques sauts dans le temps) et il a fait aussi en sorte de nous apporter les explications de tout cela dans le final, avec un personnage qui va tout expliquer, comme de bien entendu.
Mais le final m’a fait perdre tout intérêt pour le roman, tant il manquait de finesse, notamment avec l’espèce de méchant qui avait tout du fou du labo 4 (vieux film de 1967) ! Qu’un groupe aussi intelligent que celui mis en scène dans le roman, ait laissé ce personnage manier les scalpels tout azimuts et faire autant de conneries, cela m’étonne… Peut-être pas si intelligente que ça, cette académie des neuf.
Anybref, ce thriller survolté a des défauts et des qualités, peut-être même les défauts de ses qualités… Il m’a donné l’impression d’être trop sucré, trop salé, trop gras et de manquer d’équilibre dans le scénario (ah, ces personnages qui vivent des trucs à la Bruce Willis en peu de temps).
Pas de doute qu’il y a 20 ans, il m’aurait tenu en haleine et que je l’aurais kiffé grave, mais maintenant, ça passe moins bien chez moi (ben oui, ceci n’est que mon avis personnel !), notamment parce que tout cela ne me semble pas réaliste (et entre nous, j’espère que j’ai raison, parce que sinon, portez des couches culottes, vous risquez de faire sur vous !), même si je sais aussi que la réalité dépassera toujours la fiction (un président pareil qu’un Trump, dans un roman et j’aurais crié au remboursement, à l’irréalité et pourtant, il est réel…).
Une lecture en demi-teinte, même si je retiendrai les points positifs de ce roman qui me permettront, à l’aide de ces petites anecdotes, de briller à la fin d’un repas de famille !
À noter que dans l’ensemble, les critiques pour ce roman sont positives et que je vais encore faire figure de minorité dans les mitigés…
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°161].