Le défi Holmes contre Lupin et les brigades : Alain Bouchon et Jean-Paul Bouchon

Titre : Le défi Holmes contre Lupin et les brigades

Auteurs : Alain et Jean-Paul Bouchon
Édition : La geste – Moissons Noires (17/08/2021)

Résumé :
Août 1911.
À l’invitation de ses cousins Vernet qui ont loué une villa sur la côte, Sherlock Holmes remet le pied sur le sol français. Accompagné de son fidèle Watson et d’Harriett Cooper, amie et suffragette enragée, ils apprennent que Jenny Bradpick, la richissime héritière de l’empire Bradpick, portera, à sa prochaine sortie, une parure de diamants ayant appartenu à la Du Barry.

Holmes comprend rapidement la raison de la présence de Lupin à Royan : il va voler les bijoux ! Mais cette manœuvre ne serait-elle pas destinée à masquer l’enlèvement du chimiste Mainsemet ?

Au Grand-Hôtel, plusieurs personnages attirent particulièrement l’attention de Holmes : le chef de réception, Périer, un ancien de la marine marchande ; Nob, un nain faisant fonction de groom ; les Bradpick père et fille, magnats de l’industrie américaine, etc. Il ne manquait plus que l’arrivée des Brigades du Tigre pour réaliser un sommet de la cambriole.

Rien ne se passe décidément comme prévu sur la côte… Le cosy murder parfait à la Agatha Christie.

Critique :
Ayant apprécié le précédent roman des auteurs (Sherlock Holmes et le mystère des bonnes de Poitiers), j’ai décidé de sortir le volume suivant, afin de retrouver le duo Holmes/Watson qui m’avait enchanté.

Déjà, un grain de sable a grippé la machine bien huilée du tome précédent : Watson ! Mais qu’est-ce que les auteurs ont fait de ce personnage important ?

On passe d’un médecin posé à un type ridicule, qui ne sert pas à grand-chose dans cette enquête, si ce n’est regarder dans le décolleté des femmes, faire des siestes et se faire rabrouer par sa compagne, une suffragette un peu hystérique.

Mamma mia, le pauvre Watson ! À ce tarif-là, les auteurs auraient pu le laisser à Londres, au lieu de le transformer en une espèce de caricature qui n’apporte rien au récit, même pas de légèreté, puisqu’il est dans le registre qui frôle lourdement le burlesque. Juste un faire-valoir auquel les lecteurs ne peuvent s’identifier, comme c’est le cas dans les nouvelles de Conan Doyle.

Holmes, de son côté, reste égal à lui-même et il est plus proche du Holmes du canon holmésien. Mais bizarrement, il m’a semblé un cran en-dessous de celui que j’ai connu dans le mystère des bonnes de Poitiers. Effet d’optique ?

Dans ce pastiche holmésien, si vous êtes allergique aux descriptions des décors (paysages, habitations,…) et aux petits faits de société qui se déroulent dans l’époque (mœurs, bals,…), vous risquez de faire une poussé de boutons, parce que les auteurs ont mis le paquet sur l’authenticité de leur roman : vous aurez l’impression d’être à Royan en 1911.

L’irruption de Lupin dans le sac d’embrouille que semblent être les petites affaires que Holmes doit démêler (dont une qui est croquante) pourrait faire croire à de la chantilly inutile, mais non, il aura son rôle à jouer et son importance aussi. Lupin m’a semblé être assez conforme à l’original, bien que je le connaisse moins que Holmes.

Si le début du polar est un peu lent, que les descriptions prennent de la place, que les personnages principaux et secondaires prennent le temps de vivre leurs vacances et de participer à la vie royannaise, après, le rythme s’accélère et cela devient plus intéressant, les petites enquêtes prenant, à ce moment-là, une importance insoupçonnées.

Le final n’a pas lieu dans un salon cosy, ni dans une pièce où le détective a réuni tout les protagonistes… Non, pas de final à la Hercule Poirot, mais vu leurs péripéties, ce final à quelques airs d’Indiana Jones (le fouet en moins, bien entendu), mâtiné d’un vieux James Bond (sans les gonzesses sexy en maillot de bain rikiki).

Pas une mauvaise lecture, mais je lui ai préféré le tome précédent (attention aux spoliers si vous lisez celui-ci avant les bonnes de Poitiers, les auteurs sont un peu trop bavards et donnent le nom de la personne responsable des meurtres), qui était plus à l’image de Holmes, puisque sans espionnage, complots et autres.

Dame Ida avait lu et chroniqué ce pastiche holmésien avant moi et vous pourrez aller relire ce qu’elle en disait en cliquant ici. Son avis était plus ou moins le même que le mien, mais elle avait été plus généreuse en cotation.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°140]. et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°32).

20 réflexions au sujet de « Le défi Holmes contre Lupin et les brigades : Alain Bouchon et Jean-Paul Bouchon »

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    • Ah, les débuts sont toujours difficiles ! J’aurai du mal lorsque je devrai changer la mienne aussi… je n’aime pas les nouvelles Kobo avec les touches sur le côté… et j’aime les grandes liseuses, pas les petites (comme pour mon PC, me faut un grand écran = 17″).

      Les livres de la Geste ne sont pas toujours facile à trouver, sauf si ton libraire les a, mais moi, j’avais dû commander.

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  3. Pour une fois je l’ai lu avant toi celui-ci. Il m’a laissé un souvenir mitigé notamment au sujet du personnage de Watson. C’est presque insultant… En revanche l’auteur s’était bien documenté sur les moeurs des bourgeois en villégiature sur les bords de mer français au début du XXe…

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      • Oui je me suis souvenue ensuite que j’avais fait une fiche. Le livre a un certain nombre de défauts mais aussi de qualités et j’ai été bien prise par l’intrigue. Ça n’est pas le pastiche du siècle car Watson, les lieux, et le style ne sont pas raccord… mais malgré tout j’ai eu grand plaisir à le lire!

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