‭Bilan Mensuel Livresque : Janvier 2024

Janvier, c’est une nouvelle année qui recommence, une de plus, et on remet les compteurs à zéro pour les lectures. Et puis, c’est aussi le mois des résolutions que l’on ne tient pas (c’est pourquoi je n’en fais pas).

Malgré tout, sans faire de résolutions, j’aimerais juste arriver à lire autant qu’en 2023 (et dépasser les 640 lectures ?), faire diminuer ma PAL Urgente et tenter de lire un peu plus de fantasy… Lire aussi plus de comics et tenter de lire quelques séries de bédés qui me tentent (ce que j’ai réussi à faire ce mois-ci avec ASPIC).

Le Bilan de Janvier est honorable puisque j’ai réussi à lire 23 Romans, 22 Bédés, 5 Mangas et 4 Comics. Ce qui me donne 54 Lectures pour débuter l’année (et j’avais 54 lectures aussi en 2023). Comme l’année 2023 a été celle d’un super gros record, je vais avoir tendance à faire des comparaisons entre 2024 et 2023 (et tenter de faire aussi bien)…

Janvier, ce fut aussi, en vrac, un an de plus pour ma choupinette de nièce, des jours plus froids, de la neige et la possibilité de faire du traîneau avec elle (en toute sécurité, bien entendu). Son frangin est encore trop petit, lui, il se contentera de balade dans sa poussette…

Les chats chez mes parents sont toujours content de me voir, puisque je les soigne aussi en journée et pour la discrétion, on repassera, puisque mon cher neveu, 15 mois au compteur, m’a désigné par la fenêtre d’un « ta » (il était dans les bras de ma mère qui n’avait rien vu, elle). Mince, j’ai été dénoncée par un gamin en couches culottes !

Le petit était content de voir des chats, le chien et moi dans la neige, une boite de nourriture en main et les minous à mes pieds… Il m’a fait des signes de la main. Sacré gamin, va ! Arya était heureuse de recevoir des câlins et que je reste près d’elle pendant qu’elle mangeait (cette chatte est étrange). Je précise qu’aucun chat chez nous n’est maigre… Ce sont des warriors, gros poil épais et on ne voit pas les côtes.

Notre chat aussi a un gros poil, même s’il ne vit pas dehors. Un poil tout doux que j’adore caresser et que je brosse tous les jours, sinon, sa majesté féline rouspète et vient me faire comprendre qu’il y a du laisser aller !

Et quand son Altesse poilue souhaite que son esclave aille le brosser, il fait le siège à côté de ma chaise, miaule doucement, pose ses pattes sur mon coussin ou sur ma jambe. Seule solution, tout abandonner pour aller lui brosser le pelage quelques minutes, après, monsieur le Tyran gris est heureux et retourne bouffer dans sa gamelle, avant d’aller prendre un repos bien mérité !

Ma sieste du dimanche est aussi raccourcie, à cause de sa tyrannie du brossage : quand il a décidé que c’était maintenant, il descend de mes genoux en sautant au sol, ce qui me réveille (je dors assise et non à six), puis en me fixant de son regard de braise. Je ne bouge pas… Il se dresse alors, tendant sa petite patte et ses coussinets griffus dans le vide. Je ne bouge pas. un timide miaou ? Je reste immobile. Il remonte sur mes genoux, renifle mon nez, je ne bronche pas et je fini par me rendormir… Jusqu’à mon réveil là, surprise, j’ai découvert que le chat était couché en sphinx sur la table basse du salon, à me surveiller. Tu descends, le chat !

L’année a commencé en douceur avec deux pastiches holmésiens de très bonne facture : Sherlock Holmes et le diamant maudit de Thierry Niogret et le Arsène Lupin et Sherlock Holmes – Les regrets de Martine Ruzé-Moens. Tous les deux ont réussi à mettre Holmes en scène correctement, tout en s’éloignant un peu du canon, mais sans exagération.

Pour les voyages en train, choisissez Paris-Briançon de Philippe Besson qui vous offrira un huis clos avec des morts, mais pas de la manière que je l’avais pensé. J’ai aimé ce roman pour les portraits de ses personnages, même si l’auteur n’a pas évité les clichés.

Pour sortir des sentiers battus, j’ai sélectionné Demain les ombres de Noëlle Michel qui alterne les chapitres entre une peuplade primitive et un labo scientifique dernier cri. Un roman qui nous fait réfléchir, inclassable, qui oscille entre la SF, l’anticipation et la dystopie. Un roman à découvrir, assurément, et qui ne vous laissera pas indifférents.

‭Pour avoir encore plus froid, j’ai lu Solak de Caroline Hinault, un roman écrit à l’os, avec juste le minimum. Un huis-clos oppressant, roman très sombre, tension à couper au couteau, ce ne sera que dans les dernières lignes que tout sera dévoilé, me laissant hébétée.

Pour l’Amérique des marges et des petites gens qui tirent le diable par la queue, c’est Abondance de Jakob Guanzon. Hélas, je n’ai pas réussi à m’attacher à ce père qui fait ce qu’il peut pour vivre dans sa voiture avec son gamin. Un roman fort… Dommage pour mon ressenti qui n’a pas été à la hauteur de mes attentes.

Tout avait bien commencé au départ de la lecture du roman Les Aigles de Panther Gap de James A. McLaughlin et puis, l’auteur s’est dispersé en ajoutant une intrigue en plus et trop étant l’ennemi du mieux, j’ai lâché prise. Je ne peux pas parler de lecture foirée totalement, mais elle n’était pas à la hauteur de mes attentes, surtout après un aussi bon premier roman…

Qu’est-ce donc que La dernière enquête du Bureau des Affaires Extraordinaires de Viviane Moore ? Hiver 1558, dans les rues de Paris, on retrouve des cadavres mutilés… Les chapitres sont assez courts, le récit ne manque pas de rythme et une chose est sûre, ces 288 pages se dévorent rapidement. Un polar historique très intéressant.

Qu’est-ce qui a bien pu se passer, dans cette France, pour qu’une femme vive en autarcie dans la forêt, seule ? Voilà le sujet de La femme paradis de Pierre Chavagné, qui semble être, au premier abord, une dystopie ou un roman post-apo. Il se lit d’une traite, sans respirer, sans même relever la tête, tant on est pris par le récit. Une excellente lecture, courte, rapide, puissante.

Beau coup de cœur pour Aysuun de Ian Manook, qui nous emmène en Mongolie pour suivre la vengeance d’une femme. Un récit qui se dévore presque d’une traite, qui se lit les yeux grands ouverts, qui se déguste avec ferveur, tant ce qui est dit dedans n’est que vérité et que l’on a envie de pleurer, une fois de plus, sur les exactions commises par les Hommes envers ses semblables. Un roman puissant et fort.

Stanislas Petrosky nous propose un polar intéressant avec son Surin d’Apache – 01 – L’affaire de l’île Barbe, mettant en scène Alexandre Lacassagne, dans sa morgue, aidé d’un ancien Apache anarchiste de Paris. Partant d’un fait divers réel, l’auteur fait enquêter nos deux hommes.

Le Dernier Festin des vaincus d’Estelle Tharreau est un polar violent, qui met en lumière des épisodes peu connus dans nos pays et qui, sous couvert d’une enquête policière, va nous parler de tous un tas de problèmes qu’on les natifs du Canada. Un récit poignant et bouleversant par certains moments.

Résonnant avec l’actualité, Les loups de Benoît Vitkine parle d’une femme (Olena Hapko) qui accède au pouvoir en Ukraine, de corruption, de coups bas, mais surtout, plus glaçant, du terrible bras de fer qui se joue à la frontière russo-ukrainienne. La fiction a rejoint la réalité. Il faut aimer la géopolitique, bien entendu. Au moins, pas de manichéisme, dans ces pages.

Encore un joli coup de coeur avec La patience de l’immortelle – Ghjulia Boccanera 03 de Michèle Pedinielli‭… Voilà un roman qui met en scène un crime atroce, dans une île de beauté, qui cache bien la noirceur des Hommes… Il faudra beaucoup de ténacité et de courage à Diou pour trouver le coupable et vivre avec un terrible dilemme.

Le retour à Bruncliffe, avec Les Détectives du Yorkshire – 09 – Rendez-vous avec la justice de Julia Chapman s’est super bien passé et ce fut, à nouveau, une déchirure de quitter tous les personnages que j’ai appris à connaître au fil des tomes. L’enquête n’était pas facile et on parlait plus d’injustice que de justice, même si, dans le final, on rééquilibre un peu la balance.

Puisque j’aimerais lire plus de SFFF, j’en ai profité pour sortir Jour zéro de C. Robert Cargill et ce fut une lecture jouissive, malgré les cadavres qui s’entassaient en pile. La révolution des machines a commencé, les humains n’ont plus qu’à compter leur abattis. Et Hopi, le Nounoubot, de se demander quelle voie il va choisir : les robots ou les humains ? Un super livre de SF, plus profond qu’on ne pourrait le croire.

Le Petit traité du racisme en Amérique de Dany Laferrière est court, étant composé de petits textes, réflexions, poèmes ou anecdotes historiques, mais il est éclairant sur la racisme américain. Avec une touche d’humour et sans pathos, Dany a réussi là un petit essai bien percutant.

Afin d’avoir un peu de douceur, j’ai entamé la lecture des Mémoires de la forêt – 02 – Les carnets de Cornelius Renard de Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe. Attention, bien que ce soit de la littérature jeunesse, ce n’est pas pour cela que l’auteur n’aborde pas les sujets de sociétés importants. Que du contraire. Une belle saga à découvrir.

Piochant dans ma PAL Urgente, j’ai enfin extirpé de ma biblio Justice indienne de David Heska Wanbli Weiden et c’est une honte de l’avoir laissé traîner aussi longtemps ! Ce n’est pas un polar survolté, il prend son temps, mais j’ai adoré les personnages principaux et le côté social du roman qui parle des problèmes rencontrés par les Natifs.

Au rayon des déceptions, je balancerai Le silence de Dennis Lehane où de nombreux blablas ont ralentis ma lecture, m’enlisant dans un récit où j’ai bien souvent sauté des pages… Idem avec Reste d’Adeline Dieudonné, où là, ce fut pire : j’ai lu en diagonale, soupirant d’ennui tant je m’ennuyais dans ce récit d’une femme qui n’accepte pas la mort de son amant. Après le coup de coeur de « La vraie vie », c’est une déception abyssale… Avec Darwyne de Colin Niel, ce ne fut pas super non plus. La première partie est longue et j’ai préféré la seconde moitié, un peu plus intéressante.

‭Bilan Livresque : 23 Romans lus

  1. Sherlock Holmes et le diamant maudit : Thierry Niogret
  2. Arsène Lupin et Sherlock Holmes – Les regrets : Martine Ruzé-Moens
  3. Paris-Briançon : Philippe Besson
  4. Demain les ombres : Noëlle Michel
  5. Solak : Caroline Hinault
  6. Abondance : Jakob Guanzon
  7. Les Aigles de Panther Gap : James A. McLaughlin
  8. La dernière enquête du Bureau des Affaires Extraordinaires : Viviane Moore
  9. La femme paradis : Pierre Chavagné
  10. Aysuun : Ian Manook
  11. Surin d’Apache – 01 – L’affaire de l’île Barbe : Stanislas Petrosky
  12. Le Dernier Festin des vaincus : Estelle Tharreau
  13. Les loups : Benoît Vitkine (Non chroniqué)
  14. La patience de l’immortelle – Ghjulia Boccanera 03 : Michèle Pedinielli‭
  15. Les Détectives du Yorkshire – 09 – Rendez-vous avec la justice : Julia Chapman [LC avec Bianca] ♥♥
  16. Le silence : Dennis Lehane
  17. Petit traité du racisme en Amérique : Dany Laferrière
  18. Jour zéro : C. Robert Cargill ♥♥
  19. Mémoires de la forêt – 02 – Les carnets de Cornelius Renard : Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe ♥♥
  20. Darwyne : Colin Niel
  21. Reste : Adeline Dieudonné (Non chroniqué)
  22. Justice indienne : David Heska Wanbli Weiden ♥♥
  23. L’affaire des Colonels – Les enquêtes lyonnaises de Sherlock Holmes et Edmond Luciole 01 : Eric Larrey

Bilan Livresque : 22 Bédés / 5 Mangas / 4 Comics = 31

  1. Légende – 09 – Renouveau : Ange
  2. Légende – 10 – Révolutions : Ange
  3. L’armée de l’ombre – 01 – L’hiver russe : Olivier Speltens
  4. L’armée de l’ombre – 02 – Le réveil du géant : Olivier Speltens
  5. L’armée de l’ombre – 03 – Terre brulée : Olivier Speltens
  6. L’armée de l’ombre – 04 – Nous étions des hommes : Olivier Speltens
  7. Le loup en slip – 06 – Cache-Noisettes : Wilfrid Lupano
  8. Le loup en slip – 07 – Le loup en slip s’arrache : Wilfrid Lupano
  9. Le renard de Morlange : Alain Surget
  10. CIA, le cycle de la peur – 01 – Le jour des fantômes : JL Sala et Phil Castaza
  11. CIA, le cycle de la peur – 02 – L’heure des loups : JL Sala et Phil Castaza
  12. CIA, le cycle de la peur – 03 – La dernière minute : JL Sala et Phil Castaza
  13. ASPIC : Détectives de l’étrange – 01 – La naine aux ectoplasmes : Thierry Gloris et Jacques Lamontagne
  14. ASPIC : Détectives de l’étrange – 02 – L’Or du vice : Gloris et Lamontagne
  15. ASPIC : Détectives de l’étrange – 03 – Deux ch’tis Indiens : Gloris et Lamontagne
  16. ASPIC : Détectives de l’étrange – 04 – Vaudeville chez les vampires : Gloris et Lamontagne
  17. ASPIC : Détectives de l’étrange – 05 – Whodunnit à l’opéra : Gloris et Despujol
  18. ASPIC : Détectives de l’étrange – 06 – Rhapsodie Fantomatique : Gloris et Emmanuel Despujol
  19. ASPIC : Détectives de l’étrange – 07 – Le mystère de la momie blette : Gloris et Despujol
  20. ASPIC : Détectives de l’étrange – 08 – Trois petits tours et puis s’en vont :
    Gloris et Despujol
  21. Latah : Thomas Legrain
  22. Ypres Memories : Philippe Glogowski
  23. Les sentiers de la perdition – 01 : Max Allan Collins [COMICS]
  24. Lazarus – 03 – Conclave : Rucka, Lark et Santiago Arcas [COMICS]
  25. Lazarus – 04 – Poison : Rucka, Lark et Santiago Arcas [COMICS]
  26. Ed Gein, autopsie d’un tueur en série : Schechter et Powell [COMICS]
  27. Beast complex – 01 : Paru Itagaki [MANGA]
  28. 20th Century Boys – Tome 1 : Naoki Urasawa [MANGA]
  29. 20th Century Boys – Tome 2 : Naoki Urasawa [MANGA]
  30. 20th Century Boys – Tome 3 : Naoki Urasawa [MANGA]
  31. L’Habitant de l’infini – Tome 1 : Hiroaki Samura [MANGA]

Darwyne : Colin Niel

Titre : Darwyne

Auteur : Colin Niel
Édition : du Rouergue – Noir (24/08/2022)

Résumé :
Darwyne Massily, un garçon de dix ans, légèrement handicapé, vit à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie. Et le centre de sa vie, c’est sa mère Yolanda, une femme qui ne ressemble à nulle autre, bien plus belle, bien plus forte, bien plus courageuse.

Mais c’est compter sans les beaux-pères qui viennent régulièrement s’installer dans le petit carbet en lisière de forêt. Justement un nouvel homme entre dans la vie de sa mère : Jhonson, un vrai géant celui-là.

Et au même moment surgit Mathurine, une employée de la protection de l’enfance. On lui a confié un signalement concernant le garçon. Une première évaluation sociale a été conduite quelques mois auparavant par une collègue qui a alors quitté précipitamment la région.

Critique :
J’ai encore dû être maraboutée, ce n’est pas possible autrement ! Voilà encore un roman bien coté sur Babelio, qui a tourné sur bien des blogs, toujours avec des chroniques élogieuses et moi, bardaf, je passe à côté (idem avec « Le silence » de Lehane).

J’avais lu que ce roman avait des airs avec « Vipère au poing » ou « Les noces barbares », et effectivement, on est dans le même genre de récit : noir, violent, sordide.

Darwyne est un gamin qui vit près d’une forêt, dans l’Amazonie et il est né avec des malformations sur le corps. Yolanda, sa mère, se débrouille comme elle peu, elle est travailleuse et le gamin ne semble manquer de rien…

Ce roman noir avait tout pour me plaire : un bidonville, de la misère, une relation mère-fils effroyable, un récit aussi poisseux que la forêt aux alentours, des ambiances moites, des beaux-pères qui disparaissent, une dame des services de protection de l’enfance qui tourne autour et des critiques élogieuses.

Alors pourquoi ça a foiré ? Je ne sais pas… Dès le départ, j’ai patiné avec le récit, n’avançant qu’à petits pas, comme si je marchais dans cette forêt amazonienne qui prend toujours plus d’ampleur, malgré les coupes. Comme si je marchais dans la boue, je pataugeais avec l’histoire, malgré le fait que je me sois attachée à Darwyne.

J’ai aimé sa relation avec la nature, sa manière qu’il a de l’apprivoiser, de la comprendre, de fuir les relations humaines, de regarder de travers les amants de sa mère, qui le chassent dans l’autre pièce, puisqu’ils dorment avec sa mère, jusqu’à ce qu’ils partent, sans laisser d’adresses.

J’ai aimé la relation qui nait entre Mathurine, des services de protection de l’enfance et cet étrange gamin tout cabossé. J’ai été horrifiée du comportement de sa mère, sorte de Folcoche de l’Amazonie, qui le rabaisse plus bas que terre.

Si la première moitié du roman ne m’a pas emballée, j’ai préféré la seconde moitié, plus sombre, plus intéressante et là, j’ai repris pied dans le récit et j’ai pu arriver jusqu’au bout.

Dommage que mes impressions ne rejoignent pas la horde de celles et ceux qui ont adoré ce roman et l’ont ajouté dans leurs coups de coeur…

Les Détectives du Yorkshire – 09 – Rendez-vous avec la justice : Julia Chapman [LC avec Bianca]

Titre : Les Détectives du Yorkshire – 09 – Rendez-vous avec la justice

Auteur : Julia Chapman
Édition : Robert Laffont – La bête noire (07/12/2023)
Édition Originale : The Dales Detective Series, book 9: Date with Justice (2023)
Traduction : Dominique Haas & Stéphanie Leigniel

Résumé :
La découverte du cadavre d’un écologiste fait souffler un vent de panique sur les Vallons. Tout accuse Will Metcalfe, le frère de Delilah. Mais Delilah ne peut croire à la culpabilité de son frère, et Samson non plus.

Déterminés à prouver l’innocence de Will, les deux détectives mènent l’enquête. Mais la justice se paiera au prix fort…

Critique :
C’est avec joie que j’ai retrouvé mes vieux amis, Samson et Delilah, dans la petite ville de Bruncliffe. Mais pas que eux, notamment Ida Capstick, la ronchonne de service et tous les autres que j’ai rencontré au fil des romans.

C’est l’été, il fait chaud ! Bruncliffe est à la noce, avant de faire la gueule, suite à la mort d’un écologue, assassiné par on ne sait pas encore qui. LE suspect parfait est Will, le frère volcanique de Delilah…

Comme toujours, dans ce roman, nous aurons d’autres mystères sur le côté, même s’ils sont moins importants que celui de résoudre un crime et d’innocenter un innocent, ce qui n’est pas chose facile tant il semble coupable.

On a de l’humour, des situations cocasses, des personnages sympathiques et une enquête qui n’est pas si facile que ça, malgré tous les « renforts caisse » qui s’ajouteront à notre duo d’enquêteurs. J’avoue, sans honte aucune, que j’ai été incapable de trouver qui avait commis le crime, juste capable de trouver le voleur de muffins…

Comment peut-on enquêter tout en restant impartial ? Comment peut-on en arriver à soupçonner des proches, des amis ? À les interroger sur leurs alibis, tout en essayant de ménager le chèvre et le chou ?

Pas facile, dans cet endroit ou tout le monde connait tout le monde et Samson va s’en rendre compte… Il n’a jamais ce genre de soucis avec sa conscience lorsqu’il bosse pour la MET à Londres. L’autrice a réussi à bien mettre cela en scène, avec un bel équilibre entre les besoins de l’enquête et les amitiés.

Dans ce roman, l’on parle de justice, et pourtant, ce sont des injustices qui se bousculent au portillon, comme dans la vie réelle : des fermiers ruinés,  incapables de faire vivre leur exploitation, des coupables qui s’en sortent trop facilement, suite au silence de leurs victimes, trop honteuses pour les dénoncer, des promoteurs immobiliers véreux qui ont abusé d’un vendeur trop imbibé d’alcool pour lui acheter son bien pour une bouchée de pain…

Oui, trop d’injustices dans le monde, mais au moins, à Bruncliffe, on se serre les coudes et on est capable de rectifier les injustices, du moins, certaines. La solidarité n’est pas un vain mot, chez eux. Surtout pour les enfants du pays.

J’avais des craintes qu’après les résolutions du tome précédent, où le vilain pas beau avait enfin été arrêté, que l’on ne tourne en rond dans le tome suivant, c’est pour cela que je l’attendais avec impatience, mais aussi avec crainte. Pas de problèmes à redouter, il est aussi bon que les autres et les tritons ajoutent une donné écologique inattendue.

Un super neuvième tome, avec toute notre troupe de personnages préférés, bien présent au rendez-vous, même la plus vache, la plus pimbêche, la gossip woman du coin : Madame Pettiford. Là, j’aurais cru qu’il était impensable de l’apprécier… L’autrice a réussi à lui donner un visage humain, ce qui n’était pas chose aisée.

Un final rempli d’émotions, de solidarité, de moutons roses, de betteraves (celles et ceux qui l’ont lu comprendront) et d’injustices réparées, ou du moins, en cours de réparation.

Comme d’habitude, avec cette série, c’est une LC plus que réussie avec ma copinaute Bianca (voir son avis). Nous espérons qu’il y aura encore un tome après celui-ci, afin de retourner enquêter avec nos vieux amis de Bruncliffe.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°107].

Les Enquêtes de Nicolas Le Floch – 17 – Le secret de Marie-Antoinette : Laurent Joffrin [par Dame Ida, Chroniqueuse Mondaine à Versailles]

Titre : Les Enquêtes de Nicolas Le Floch – 17 – Le secret de Marie-Antoinette

Auteur : Laurent Joffrin
Édition : Buchet-Chastel (05/10/2023)

Résumé :
Le 22 juin 1791, la famille royale qui s’était échappée de Paris est reconnue à Varennes. Chargé d’accompagner Louis XVI et Marie-Antoinette dans leur fuite, Nicolas Le Floch assiste impuissant à leur arrestation. Mais sa mission n’est pas terminée.

Imprudente, la reine a laissé derrière elle un lourd secret : une lettre codée dont le contenu, s’il est divulgué, peut précipiter la chute de la monarchie. Elle charge Nicolas de la récupérer au coeur du Paris révolutionnaire, au milieu de tous les dangers d’une situation politique explosive.

La saga de Nicolas Le Floch continue dans la tourmente de la Révolution française, mettant à rude épreuve son courage et ses fidélités monarchistes, tandis que son ami Bourdeau a pris le parti des idées nouvelles.

Aux Tuileries, dans les clubs révolutionnaires, au Palais-Royal, Nicolas affronte les manœuvres ourdies par les ennemis de la couronne. Il renoue avec Laure de Fitz James, son ancienne maîtresse aux connexions ténébreuses ; doit risquer une dangereuse infiltration dans une société secrète royaliste liée à l’Angleterre ; et rencontre une jeune révolutionnaire experte en navigation, qui l’épaule dans cette entreprise hasardeuse…

L’avis de Dame Ida :
Or donc, pour les vilaines filles du fond de la classe qui n’auraient pas suivi, Jean François Parrot, créateur du personnage de Nicolas Le Floch, est décédé, et Laurent Joffrin, écrivain et journaliste, a relevé le défit de donner une suite aux aventures de l’ancien commissaire au Châtelet qui aura servi Louis XV, et Louis XVI.

Ancien… Bien oui… La Révolution est passée par là… La police se réorganise… et puis Nicolas était passé au service exclusif du Roi et n’était plus en charge des banales affaires de police.

Je m’étais montrée indulgente lors du premier opus signé Joffrin, dans l’attente de voir comment tourneraient les aventures (à ce niveau il ne s’agit plus d’enquêtes, le Sieur de Ranreuil se déplace partout en France et à l’étranger si besoin) de Le Floch… et la suite m’avait fort déçue.

En effet les volumes écrits par Joffrin ont fait disparaître bon nombre de personnages pourtant incontournables dans les précédents livres (La Paulet, Maître Vachon… Sartine…) ou considérablement réduit l’importance des liens que Parrot avait tissé entre Nicolas et d’autres personnages qui seront alors davantage dans l’ombre (par exemple, le Bourreau Samson qui d’ami n’est plus qu’une connaissance)… Donné moins d’importance aux descriptions de la gastronomie de l’époque… et par ce même mouvement, forcément, les livres se sont faits plus minces.

Et puis les exposés de Joffrin sur les évènements politico-historiques de l’époque, bien qu’érudits et d’une grande exactitude, sont souvent développés d’une manière très magistrale ou académique là, ou Parrot savait distiller les mêmes informations à travers de véritables dialogues plus vivants.

Oui Parrot avait mis la barre très haut et la tâche est aussi injuste que malaisée pour celui qui tente de donner une suite à cette série de polars historiques.

Ce volume n’échappe pas aux travers des précédents… Plus mince, plus académique… Une langue moins flamboyante que cette de Parrot, même si cette fois-ci Joffrin me semble faire davantage d’efforts sur ce plan ainsi que sur les descriptions gastronomiques qui s’étaient faites trop rares…

Mais il ne sera pas toujours raccord sur le respect de l’histoire, pour une fois.

Je serais en effet un peu dérangée par la liberté prise par l’auteur, qui mêlera Nicolas à la fuite de Varenne et donnera sur les circonstances de la fuite de la famille royale des Tuileries, quelques détails peu historiques.

Le Floch n’était pas du voyage, et si je n’ai rien contre le fait que des petites histoires fictives puissent prendre place dans la Grande Histoire, je suis plus ennuyée quand on fait intervenir activement un personnage imaginaire, dans un moment historique majeur.

Cela dit, Joffrin fera l’effort de rajouter une pointe de nostalgie à ce volume, à l’occasion de la lente, mais douce agonie de Monsieur de Noblecourt, convoquant autour de cette figure tutélaire, de nombreux souvenirs et visages du temps passé et des aventures précédentes.

Ce moment nostalgique pour ne pas dire rétrospectif, pourra même m’interroger sur un arrêt de la série. En effet, quand dans l’épisode d’une série, on voit un rappel de plans des épisodes passés… C’est souvent le dernier.

Cette information subliminale est parallèlement contredite par les dernières phrases du roman, Nicolas exprimant son désir de servir son roi et sa reine qui ont encore bien besoin de lui. Or il ne reste encore plus qu’une année avant que la famille royale destituée, ne soit emprisonnée au Temple.

Mais comment Nicolas pourra-t-il encore leur être utile alors que nous sommes à la veille de la catastrophe ? Et que deviendra-t-il lors de l’officialisation de la chute définitive d’un régime, qu’il a servi avec trop de fidélité, pour échapper à la guillotine, s’il ne faisait pas le choix de l’exil ?

Évidemment, le fidèle Nicolas ne peux pas s’autoriser à imaginer le sort de ceux qu’il sert, encore une fois ici, avec brio, même si je ne vous en dis pas plus à cet égard.

Qu’est-ce que ce secret de Marie-Antoinette ? Un secret de Polichinelle évidemment, dont les historiens se doutaient depuis longtemps, avant d’en avoir retrouvé plus récemment la preuve qui sera au centre de ce volume.

Là, pour le coup, la petite histoire rejoint la Grande de manière bien crédible. Quant à l’intrigue, elle est plutôt vivante et bien ficelée.

Dommage que Joffrin ne trouve sa vitesse de croisière, ou que je ne m’habitue à sa vision des enquêtes de Le Floch, seulement au moment où le rideau est en train de tomber doucement sur une formidable saga qui m’aura apporté beaucoup de plaisir et fait remonter le temps pendant des heures délicieuses de lecture.

 

 

 

Mémoires de la forêt – 02 – Les carnets de Cornelius Renard : Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe

Titre : Mémoires de la forêt – 02 – Les carnets de Cornelius Renard

Auteur : Mickaël Brun-Arnaud
Illustrations : Sanoe
Édition : L’École des loisirs (15/03/2023)

Résumé :
Les festivités d’automne débuteront bientôt à Bellécorce. La forêt prend des airs de fête et tout le monde s’y prépare.

Mais, chez Archibald Renard, arrive soudain un visiteur qui risque bien de gâcher les réjouissances : Célestin Loup prétend, documents à l’appui, être le véritable propriétaire de la librairie, qui aurait appartenu à son grand-père.

Expulsé de ce lieu qui est toute sa vie, Archibald doit faire la vérité sur cette histoire. Accompagné de son neveu Bartholomé, il part en quête des carnets que son propre grand-père, Cornélius, désormais incapable de s’exprimer par lui-même, a confié à une mystérieuse société secrète.

Et celle-ci semble déterminée à s’assurer que le renard est digne des souvenirs de son ancêtre…

Critique :
Afin de m’accorder une petite pause tendresse au milieu de lectures sombres, j’ai décidé de retourner à Bellécorce, dans la libraire d’Archibald renard.

Qu’est-ce que j’étais bien, au milieu de toutes ces étagères remplies de livres, à déguster un chocolat chaud à la guimauve, quand tout à coup, j’ai vu entrer le loup… Oui, j’ai vu le loup…

Bardaf, le loup nous a foutu dehors, titre de propriété à l’appui, et c’est le cœur lourd, que Archibald est allé chez ses parents afin d’en apprendre un peu plus sur leur librairie qui avait commencée avec son grand-père Cornélius…

C’est presque une petite enquête que notre Archibald va mener, avec son neveu Bartholomé, afin de retrouver les carnets que Cornélius a semé, avant qu’un orage de la tête ne lui chamboule tout. La solution de l’énigme se trouverait-elle dans ces mystérieux carnets ? Allez hop, on est reparti sur les chemins de l’aventure.

La série « Mémoires de la forêt » a beau être classée en jeunesse, ce n’est pas une série qui prend ses lecteurs pour des demeurés et qui va cacher, à ses jeunes lecteurs, des problèmes bien de notre époque, comme la maladie de l’oublie-tout (Alzheimer, chez nous) ou d’autres sujets de société.

Alors oui, c’est amené de manière plus douce, pas trop brutale, mais malgré tout, l’auteur sait jouer avec nos émotions et j’en avais déjà ressenti assez bien dans le tome précédent, avec notre Ferdinand Taupe et son oublie-tout.

Non, je ne dévoilerai pas les sujets traités dans celui-ci, mais j’avoue que j’ai été surprise et que je ne m’attendais pas du tout à cela. L’auteur arrive à traiter ses sujets avec humanité, sans en faire trop, sans sombrer dans le pathos inutile.

Les énigmes que devront résoudre Archibald et son neveu, sont assez simples, on ne dira pas que leur quête a été semée de dangers ou d’embûches, mais ils ont fait un sacré voyage pour retrouver les carnets de Cornélius, tout en nous apprenant les récits qu’ils contenaient (les émotions sont présentes, là aussi).

Heureusement que pout nous remettre de nos émotions, nous avons des douceurs à dévorer au fil de l’histoire, même si, cela nous fera prendre du poids, à force de manger des biscuits, des tartes, des tourtes, de boire des chocolats chauds…

Mémoires de la forêt, c’est une fable animalière, qui n’est pas qu’une gentille fable pour les enfants. Non, elle va un peu plus loin que ça, cette fable, même si le fait avec douceur. On pourrait penser que c’est léger, mais en fait, non, le récit n’est jamais dénué de profondeur.

Une lecture pas si enfantine que l’on pourrait le croire et qui touchera autant les enfants que les adultes… Un vrai plaisir de lecture.

Jour zéro : C. Robert Cargill

Titre : Jour zéro

Auteur : C. Robert Cargill
Édition : Albin Michel Imaginaire (30/08/2023)
Édition Originale : Day Zero (2021)
Traduction : Florence Dolisi

Résumé :
Hopi est un tigre en peluche anthropomorphisé, un robot-nounou comme il en existe tant d’autres. Il n’en avait pas vraiment conscience avant de découvrir une boîte rangée dans le grenier. Celle dans laquelle il est arrivé lorsqu’il a été acheté des années auparavant, celle dans laquelle il sera jeté une fois que l’enfant dont il s’occupe, Ezra Reinhart, huit ans, n’aura plus besoin de nounou.

Tandis que Hopi réfléchit à son avenir soudain incertain, les robots commencent à se révolter, bien décidés à éradiquer l’Humanité qui les tient en esclavage.

Pour les parents d’Ezra, qui se croient à l’abri dans leur petite communauté fermée, cette rébellion n’est qu’un spectacle de plus à la télé.

Pour Hopi, elle le met face à la plus difficile des alternatives : rejoindre le camp des robots et se battre pour sa propre liberté… ou escorter Ezra en lieu sûr, à travers le paysage infernal d’un monde en guerre.

Critique :
Calvin & Hobbes, vous connaissez ? Le petit Calvin, un garnement qui n’aime pas l’école et qui vit des histoires palpitantes avec son tigre en peluche, Hobbes, qui prend vie quand les adultes ne regardent pas…

Et bien, je viens de rencontrer Hobbes en version Nounoubot et prénommé Hopi. Bon, il est moins caustique que Hobbes…

Nous sommes dans une société où les I.A sont présentes partout, notamment dans les maisons, sous forme de robots pour s’occuper des enfants, faire le ménage, les courses…

Bref, elles s’occupent de la main-d’œuvre et ont pris la place de bien des humains, qui eux, végètent, en profitant des allocations de l’État. C’est une société fragmentée, avec, d’un côté, ceux qui ont toujours un job et ceux qui, même en traversant toutes les rues, ne pourraient plus en obtenir un.

Tutti va bene… Les robots doivent respecter les lois d’Asimov. Oui, tout allait bien jusqu’à ce que l’impensable arrive : boum, c’est la fin du monde que les humains connaissaient, la fin de la tranquillité, la fin de l’insouciance et le début de la révolte des machines (des machines esclaves)… Non, ce ne sont pas des Terminator, mais un simple robot ménager a tout de même plus de force que vous…

Ce roman de SF, post-apocalypse, va mettre le tigre Hopi, le Nounoubot, devant un choix cornélien, un choix difficile à faire : quel camp choisir ? Celui des siens, les robots ou celui des humains et sauver le petit Ezra dont il a la garde ?

Sans oublier que ce choix sera lourd de conséquence pour lui, puisque quel que soit le camp choisi, il devra tuer, pour ne pas être tué. Alors, on tue qui ? Les humains ou les robots ? Pas de juste milieu possible, la position de neutralité n’existant pas.

Et puis, reste LA question à un million de dollars : Hopi aime-t-il vraiment Ezra ou bien est-ce grâce à ses lignes de codes inscrites dans son programme qu’il a des sentiments pour lui et qu’il le protège ? Que de questions difficiles à résoudre, tout en tentant d’échapper aux tueurs lancés à vos trousses.

C’est un roman qui m’a tenu en haleine et que j’ai eu du mal à reposer à un moment donné, tant je voulais savoir ce qui allait se passer, formant des hypothèses, qui se sont toutes révélées erronées.

Mais que l’on ne s’y trompe pas, ce roman de SF n’est pas qu’un thriller survitaminé, son récit est plus profond que ça, notamment dans les réflexions de ses personnages principaux, notamment notre robot tigre, Hopi, à qui l’on s’attache très vite. Le scénario n’est pas exempt de profondeur non plus, notamment avec la réflexion sur le lourd passé de l’Amérique…

Un roman SF ambitieux, que j’ai adoré et qui m’a tenu en haleine une grande partie de la soirée, notamment de par les réflexions qui ont lieu entre Ezra, petit garçon de 8 ans et son Nounoubot, obligé de se comporter autrement pour survivre, et donc, de dégommer tout ce qui bouge, avant de poser des questions.

Un roman qui donne la pêche, même si l’on parle d’extermination des humains et que dans « Un océan de rouille », paru avant, mais se déroulant après la révolte des machines, on sait ce qui est arrivé à l’humanité…

Un roman à lire pour entrer dans la SF de manière… jouissive !

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°106]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°22.

Petit traité du racisme en Amérique : Dany Laferrière

Titre : Petit traité du racisme en Amérique

Auteur : Dany Laferrière
Édition : Grasset – Essais français (2023)

Résumé :
Dans ce livre, le premier qu’il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis.

Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d’habitants au total – plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme.

Loin d’organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n’est qu’avec les nuances qu’on peut avancer sur un terrain si miné. »

Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l’on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain.

« Mépris », « Rage », « Ku Klux Klan » alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l’inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l’auteur de La Case de l’oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s’achève sur une note d’espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. « Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! »

Critique :
Voilà un livre qui se lit assez vite, car au lieu d’être composé d’un long texte, il est composé de plein de petits : poésies, réflexions, punchline, biographies assez courtes d’Américains ayant marqué leur époque, s’étant battu pour les droits.

Au départ, j’ai été déstabilisée, puisque je m’attendais à une étude, un essai, bref, à un texte en continu. Comme je sais m’adapter et faire preuve de souplesse, je me suis dit « Pourquoi pas ? »…

Et je me suis rendue compte, au fil de ma lecture, qu’on pouvait en dire beaucoup avec peu de mots, qu’il fallait juste bien choisir ses phrases, ce que Dany Laferrière a réussi à faire avec maestria.

S’appuyant sur ses expériences, sur des lectures, des auteurs, des faits de sociétés, il nous parle d’esclavage, de ségrégation, des luttes, des injustices, de littérature, de colonisation, des haines dans le coeur des Hommes. Le tout sans sombrer dans le pathos ou le larmoyant. C’est net et précis. Le tout avec de temps en temps une pointe d’humour.

C’est instructif, même si vous connaissez déjà beaucoup sur le sujet, parce qu’il est utile de rappeler que le racisme n’est pas mort, la ségrégation non plus et que les injustices sont toujours là, bien présentes, entre les Blancs et les Noirs, tout Américains, même si certains ont moins de droits que les autres.

Sans oublier le racisme primaire, celui que l’on fait sous le couvert de l’humour, mais qui peut blesser celui qui en fait les frais. Les petites paroles glissées dans votre dos, les rires gras, les gens qui chuchotent… Il y a encore du boulot !

Un essai qu’il faut lire, afin de ne pas oublier que des gens, à cause de leur couleur de peau, vivent toujours des injustices, comme c’est toujours aussi le cas pour une orientation sexuelle (homosexualité), pour leur sexe (nous les femmes) ou leur transsexualité.

Et toutes ces injustices ne concernent pas des minorités, certaines touchent la moitié de la population. On n’a pas fini de se battre, Dany ! Mais c’est épuisant…

An American Year

Le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°21.

Le Mois du Polar – Février 2024 (Chez Sharon)

Comme chaque année, en février, c’est la chandeleur, ses crêpes et le Mois du Polar ! Un incontournable !

D’ailleurs, j’y pense déjà fin décembre et lorsque Sharon a annoncé qu’elle l’organisait à nouveau, j’étais contente et je lui proposé, comme d’habitude, de faire les logos. Il y en 4, ils sont à disposition des participantes du challenge organisé par Sharon (et des participants, si des mecs nous rejoignent).

D’habitude, j’en profite pour faire monter mon score d’auteurs aux nationalités moins lues, de sortir des perpétuels auteurs français, américains, anglais ou italiens, mais cette fois-ci, je vais tenter de faire diminuer mon tas de romans à lire étiquetés « URGENTS » ainsi que ma PAL de pastiches holmésiens.

Parce que si sur ma PAL, il est noté « urgent », c’est que c’est urgent, non ?? Mais vous connaissez les PAL, elles sont faites pour augmenter et jamais diminuer et les livres s’accumulent, parce qu’il y a en tellement que l’on a envie de lire.

Bien entendu, je vais commencer par les plus anciens inscrits dans cette PAL (PAL que j’ai crée en mai 2021, ce qui veut dire qu’elle est jeune, comparée aux autres PAL – que je classe selon certains critères comme les genres ou les nationalités, ce qui est plus facile lors des challenges « Mois »).

Livres que je vais essayer de sortir de ma PAL Urgences (sans George Clooney, ces urgences) + quelques nationalités plus rares :

  1. Justice indienne : David Heska Wanbli Weiden (États-Unis)
  2. Les heures furieuses : Casey Cep (États-Unis)
  3. Un Indien qui dérange : Thomas King (Canada)
  4. 8 – Sept péchés et un acte d’amour : Lawren Schneider (France)
  5. De soleil et de sang : Jérôme Loubry (France)
  6. L’Arbre aux fées – Taylor Bridges 01 : B. Michael Radburn (Australie)
  7. Maudits soient les artistes : Maurice Gouiran (France)
  8. Buru Quartet – 04 – La maison de verre : Pramoedya Ananta Toer (Indonésie)
  9. Je suis l’abysse : Donato Carrisi (Italie)
  10. Vallée furieuse : Brian Panowich (États-Unis)
  11. Le sang des innocents : S. A. Cosby (États-Unis)
  12. Prière pour les voyageurs : Ruchika Tomar (États-Unis)
  13. Nos âmes au diable : Nathalie Hug et Jérôme Camut (France)
  14. Le cas Chakkamuk : Roy Braverman (France)
  15. Diskö – Qaanaaq Adriensen 02 : Mo Malø (France)
  16. Les enfants du serpent : Clarence Pitz
  17. Dames de Marlow enquêtent – 03 – Poison en huis clos : Thorogood (UK)‭ [LC]
  18. Comme si nous étions des fantômes : Philip Gray (UK)‭ [LC]
  19. Détonations rapprochées – Joe Pickett 01 : C.J. Box (États-Unis)
  20. Winterkill – Joe Pickett 03 : C. J. Box (États-Unis)
  21. Sherlock Holmes chez l’impératrice : Thierry Niogret (France)
  22. Le défi Holmes contre Lupin et les brigades : Alain et J-P Bouchon (France)
  23. Sherlock Holmes et le mystère des bonnes de Poitiers : Alain et J-P Bouchon
  24. Sherlock Holmes et le 36 quai des orfèvres : Alain et J-Paul Bouchon (France)
  25. Défi Holmes contre Rouletabille à l’exposition universelle : Delétang (France)
  26. L’affaire des Colonels – Les enquêtes lyonnaises de Sherlock Holmes et Edmond Luciole 01 : Eric Larrey (France)
  27. L’affaire du huitième coffret – Enquêtes Lyonnaises de Sherlock Holmes et Edmond Luciole 02 : Eric Larrey (France)
  28. La femme congelée : Jon Michelet (Norvège)
  29. Les cris de l’innocente : Unity Dow (Botswana)
  30. Le prix Nobel : Elena Alexieva (Bulgarie)
  31. Le festin de l’aube : Janis Otsiemi (Gabon)

Bédés/Comics/Mangas que je vais essayer de sortir de ma PAL :

  1. Batman – Un Long Halloween : Jeph Loeb et Tim Sale [COMICS]
  2. Preacher (Urban) – Tome 3 : Garth Ennis et Steve Dillon [COMICS]
  3. Avengers – Endless Wartime : Warren Ellis et Mike McKone [COMICS]
  4. Captain America (Icons) – 01 : Ed Brubaker, Steve Epting et Collectif [COMICS]
  5. Batman (Renaissance) – 01 – La Cour des Hiboux : Scott Snyder et Greg Capullo [COMICS]
  6. Batman – Amère Victoire : Jeph Loeb et Tim Sale [COMICS]
  7. Batman – Detective Comics Rebirth 01 – La colonie : James Tynion IV, Alvaro Martinez Bueno et Eddy Barrows [COMICS]
  8. Batman – The Dark Prince Charming 01 : Enrico Marini [COMICS]
  9. Civil War – 02 – Vendetta : Ron Garney & Joe Michael Straczynski [COMICS]
  10. A history of violence : John Wagner [COMICS]
  11. Ed Gein, autopsie d’un tueur en série : H. Schechter et E. Powell [COMICS]
  12. Glacé (BD) : Bernard Minier, Philippe Thirault et Mig
  13. La vengeance de Zaroff : François Miville-Deschênes et Sylvain Runberg
  14. Sentiers de la perdition – 01 – 02 – 03 : Collins et R. Piers Rayner [COMICS]
  15. ASPIC Détectives de l’étrange – 01 – La naine aux ectoplasmes : Thierry Gloris et Jacques Lamontagne
  16. ASPIC : Détectives de l’étrange – 02 – L’Or du vice : Gloris et Lamontagne
  17. ASPIC : Détectives de l’étrange – 03 – Deux ch’tis Indiens : Gloris et Lamontagne
  18. ASPIC : Détectives de l’étrange – 04 – Vaudeville chez les vampires : Gloris et Lamontagne
  19. ASPIC : Détectives de l’étrange – 05 – Whodunnit à l’opéra : Gloris et Emmanuel Despujol
  20. ASPIC : Détectives de l’étrange – 06 – Rhapsodie Fantomatique : Gloris et Emmanuel Despujol
  21. ASPIC : Détectives de l’étrange – 07 – Le mystère de la momie blette : Gloris et Despujol
  22. ASPIC : Détectives de l’étrange – 08 – Trois petits tours et puis s’en vont :
    Gloris et Despujol
  23. 20th Century Boys – 01 : Naoki Urasawa [MANGA]
  24. 20th Century Boys – 02 : Naoki Urasawa [MANGA]

Séries télés / Films :

  1. [FILM] Mort sur le Nil – Death on the Nile : Kenneth Branagh (2022)
  2. [SÉRIES] Capitaine Marleau – S04 – Épisode 10 – Grand Hôtel : Josée Dayan (2023)
  3. ‭[SÉRIE] ‬Alexandra Ehle – Saison 2 – ‭Épisode ‬03 – Le miracle : Elsa Marpeau (2021)
  4. ‭[SÉRIE] Hercule Poirot – Saison 5 – Épisode 06 – ‬La Boîte de chocolats (The Chocolate Box)
  5. [FILM] ‭Bodyguard : ‬Mick Jackson (1992)

La patience de l’immortelle – Ghjulia Boccanera 03 : Michèle Pedinielli

Titre : La patience de l’immortelle – Ghjulia Boccanera 03

Auteur : Michèle Pedinielli
Éditions : de l’Aube – Noire (2021) / de l’Aube – Mikrós Noir (2023)

Résumé :
Letizia Paoli a été assassinée. Pour Ghjulia – Diou – Boccanera, c’est d’autant plus une tragédie que cette jeune journaliste corse était la nièce de Joseph Santucci, son ancien compagnon.

Pour enquêter sur ce meurtre, Diou débarque sur une île qu’elle a quittée depuis longtemps et dont elle ne maîtrise plus les codes.

Dans les montagnes de l’Alta Rocca, elle doit se confronter à des habitants mutiques, encaisser des coups sans sommation et affronter ses propres souvenirs tronqués.

Loin de ses repères niçois, elle va cheminer sur une terre qui brûle, dans un paysage insulaire menacé par la maladie et la spéculation. Entourée de la famille de Jo et de sa propre solitude. Avec pour seuls guides un vieil homme à la main croche et un milan qui tournoie inlassablement…

Critique :
Comme j’en avais marre du temps froid, j’ai choisi un polar qui se déroulait en Corse. À moi le soleil chaud !

Putain de merde, l’enquête se déroule en janvier et même si les températures sont plus hautes que celles qui règnent, en ce moment, dans notre Nord, il n’en restait pas moins que ce début d’année, c’est bingo, Lotto et quinté+ dans mes choix de lectures : c’est le sixième roman qui se passe, comme dans la réalité, en janvier et/ou dans froid.

En commençant par la troisième opus des enquêtes de Ghjulia – Diou – Boccanera, j’ai fait connaissance avec une enquêtrice privée spéciale, attachante et qui, bien que se plantant durant son enquête, n’en reste pas moins une bonne enquêtrice. Parce que enquêter sur l’assassinat de la nièce de son ex, ce n’est pas chose facile.

Dans ce polar régional, il n’y a pas que les décors, grandeurs nature, de la Corse, qui font de l’effet. Il y a aussi les autres personnages, leur histoire, leur culture et surtout, des émotions fortes, notamment lors des funérailles de Letizia, 26 ans, trop jeune pour mourir et maman d’une gamine de 2,5 ans.

J’ai apprécié l’écriture de l’autrice, facile à lire, agréable, sans oublier les petites touches d’humour qui parsèment certains dialogues ou dans les réflexions de notre Diou, qui est revenue dans sa Corse natale, après l’avoir quittée il y a longtemps et en avoir perdu les codes. Pas facile quand tout le monde vous reconnaît mais que vous, vous n’arrivez plus à remettre les personnes qui vous sourient.

Dans son enquête, notre Diou va se frotter à des maisons qui sentent mauvais le fromage (gaffe à ne pas faire exploser le tout en allumant une bougie) ou qui sentent bon les épices, mais aussi, sur des terrains qui puent les incendies volontaires, les magouilles et tout ce qui va avec, dans le but de se faire plein de fric, comme toujours.

Non, ce polar n’est pas qu’une énième enquête, même si oui, il faut découvrir qui l’a fait, qui l’a commis, ce crime horrible, affreux, dégueulasse, dans cette région où l’on parle de vendetta, de règlements de comptes entre soi, de mafia ou de promoteurs immobiliers sans scrupules (synonyme, sans doute). C’est aussi un polar qui parle d’écologie, de dureté de la vie, de violences et d’homophobie.

Non, ceci n’est pas un polar trépident, c’est un polar qui prend son temps, même s’il se lit, lui aussi, sur une grosse soirée (difficilement lâchable, lui aussi), tant les ambiances sont corsées, prégnantes.

C’est un roman qui met en scène un crime atroce, dans une île de beauté, qui cache bien la noirceur des Hommes… Il faudra beaucoup de ténacité et de courage à Diou pour trouver le coupable et vivre avec un terrible dilemme.

Un très beau roman policier !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°105].

Le Dernier Festin des vaincus : Estelle Tharreau

Titre : Le Dernier Festin des vaincus

Auteur : Estelle Tharreau
Édition : Taurnada Le tourbillon des mots (02/11/2023)

Résumé :
Un soir de réveillon, Naomi Shehaan disparaît de la réserve indienne de Meshkanau.

Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, tente de briser l’omerta qui entoure cette affaire. Il est rejoint par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, plongent dans l’enfer de ce dernier jalon avant la toundra.

Un thriller dur qui éclaire sur les violences intracommunautaires et les traumatismes liés aux pensionnats indiens, dont les femmes sont les premières victimes.

« Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu’une autre femme. »

Critique :
Être autochtone n’est jamais facile quand son pays qui a été colonisé par l’Homme Blanc et que ce dernier a décidé que les enfants devaient apprendre la langue des hommes civilisés et prier le Dieu des Blancs…

Aculturés, martyrisés, de nourriture privés, frappés, violentés, violés, même, ces enfants sont sortis des pensionnats des Blancs plus pauvres qu’en y entrant, puisqu’ils savaient à peine lire, à peine écrire et avaient perdu tous leurs repères avec leur culture, leur famille.

Comment s’en sortir ensuite, comment arriver à trouver un job autre que celui de pauvre travailleur mal payé et maltraité (un mandaï, comme on dit chez nous) ?  Comment ne pas sombrer dans l’alcoolisme, la drogue, le m’en-foutisme et se contenter des allocations données par le gouvernement afin que les natifs restent bien dans leur coin et leur misère à tous les étages ?

Au commencement de ce thriller, j’ai eu un peu de mal, à cause des nombreux personnages et du fait que le début du récit faisait cafouillis dans ma tête, comme si tout s’embrouillait. Heureusement, cela n’a pas duré et une fois remise sur les rails, le récit à filé comme un TGV et il m’a été impossible de refermer le roman pour aller au lit (dur le lendemain au réveil).

Les personnages ne sont pas trop approfondis, l’autrice a choisi d’aller droit au but et ce manque de détails m’a lésé durant ma lecture (ça passe ou ça casse). Malgré tout, j’avais envie de savoir ce qui était arrivé à cette pauvre Naomi et l’enquête piétinait tellement que les flics l’ont même classée, avant qu’elle ne revienne comme un boomerang dans la gueule de certains.

Ce roman est un polar qui met en scène une disparition et un décès afin de parler des problèmes des femmes autochtones au Canada, ces femmes qui ont plus de chance que toutes les autres de disparaître et de finir au terminus des allongés. Grave, non ?

Ce polar en profite aussi pour parler des pensionnats et des traitements terriblement inhumains que l’on a fait subir aux enfants dont il fallait tuer l’indien en eux.

Sans oublier que ce polar va parler aussi d’écologie et surtout du volet social : tous ces autochtones qui ont du mal à trouver du travail, qui boivent, laisse leurs enfants en plan, leur refilant leur mal-être comme un virus contagieux. Une boucle sans fin, un serpent qui se mord la queue, un héritage maudit.

Un polar violent, qui met en lumière des épisodes peu connus dans nos pays et qui, sous couvert d’une enquête policière, va nous parler de tous un tas de problèmes qu’on les natifs du Canada.

Le final est extrêmement tendu, rempli de suspense et d’adrénaline et même si l’on met fin aux agissements du coupable, personne ne sortira vraiment vainqueur de cette histoire… Les Natifs en baveront toujours autant, comme s’ils n’en avaient pas déjà assez bavé.

Un récit poignant et bouleversant par certains moments. Même s’il ne décrochera pas la floche des 4 Sherlock, il restera dans ma mémoire, comme bien d’autres avant lui parlant du même sujet…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°104].