Surin d’Apache – 01 – L’affaire de l’île Barbe : Stanislas Petrosky

Titre : Surin d’Apache – 01 – L’affaire de l’île Barbe

Auteur : Stanislas Petrosky
Édition : Afitt (08/09/2022)

Résumé :
Janvier 1881, on découvre sur les bords de la Saône, le cadavre d’une femme mutilée. Les restes sont transportés sur la morgue flottante de Lyon, où ils seront autopsiés.

C’est pour Ange-Clément Huin le début d’une grande aventure aux côtés de son maître, le professeur Alexandre Lacassagne.

Comment cette mauvaise graine, cet Apache, est devenu le fidèle auxiliaire d’un des plus grands pontes de la médecine légale, c’est ce que vous découvrirez dans ce premier carnet secret.

Critique :
Qui peut bien s’amuser à découper une femme juste au-dessus des genoux, pour ensuite déposer le haut du corps dans un sac, le lester, puis le jeter dans l’eau ?

En tout cas, il ne fait pas bon à Lyon ! Une fois de plus, j’ai encore choisi un roman qui se déroule en janvier (1881), sous un froid de canard, alors que dans la réalité, ça caille toujours en ce mois de janvier 2024 ! J’aurais dû le garder pour un jour de canicule…

Voilà un roman policier à l’ancienne, si je puis dire… Pas de précipitations, dans cette enquête, professeur Alexandre Lacassagne n’aimant pas affirmer ce dont il n’est pas sûr et préfère tout examiner pour en tirer des conclusions vraies et pas à la va-comme-je-te-pousse. Un légiste consciencieux, professionnel, pas pédant, ni avare d’explications.

Tout le sel de ce polar historique se trouve dans deux personnages : Lacassagne et son apprenti, Ange-Clément Huin, un ancien Apache (un voyou, pas un natif des États-Unis), qui nous livre le contenu de ses carnets. Ce sont deux personnages aux antipodes l’un de l’autre et pourtant, il y a du respect et de l’amitié entre eux.

Le contexte historique fait beaucoup aussi, dans ce polar, car sans abuser de l’histoire, l’auteur arrive tout de même à nous plonger dans cette époque où la police aimait bien, lorsqu’elle ne trouvait pas de coupable, mettre la main sur un marginal ou un étranger (un étranger marginal et c’était banco) à arrêter et à accuser… Délit de sale gueule, heureusement qu’il n’existe plus (hum).

Ne vous attendez pas à un thriller explosif, comme je vous l’ai dit, le polar prend son temps, la police est sur toutes les fausses pistes, sur tous les témoignages bancals, surtout lorsqu’ils accusent un type aux allures étrangères, gitane… Ce qui fait bondir notre Apache caché, tant de préjugés et autant de conneries.

Inspiré d’un fait divers réel, vous n’aurez pas l’identité de la victime à la fin, puisque l’on a jamais su qui elle était vraiment, cette pauvre découpée. Mais l’univers et les personnages sont intéressants et ce sont eux qui dynamisent cette enquête non résolue. J’ai eu du mal à lâcher le roman pour aller au lit.

Assez court (200 pages), le roman est complété à la fin par un cahier instructif qui nous apprendra un peu plus, notamment par l’entremise (non pas de la tante Artémise) du docteur Frappa, LE spécialiste du professeur Lacassagne, qui reprendra les grands points de l’affaire (plus des photos d’époque, dont le corps de la victime).

Un polar historique plus vrai que nature, puisque inspiré d’un fait réel et complété de quelques fictions pour le mettre en scène et nous le raconter. Une chouette lecture, qui change des habituels polars.

Mais pourquoi ai-je laissé traîner cet achat durant presque un an dans ma biblio ??

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°103].

24 réflexions au sujet de « Surin d’Apache – 01 – L’affaire de l’île Barbe : Stanislas Petrosky »

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  2. Faudra que je l’ajoute à la liste de courses que j’ai laissée à ma libraire. Avec un peu de chance débordée comme elle est, elle n’a pas encore préparé mon petit carton! 😁

    Parce que… quand même… un polar avec un tueur zinzin (j’estime qu’il fait être dérangé pour abîmer un corps quoi qu’il arrive)… dans un contexte historique interessant… forcément… c’est fait pour moi ! Bon d’accord… je suis contre le fait que ça se passe en hiver mais bon… c’est utile… dans ce genre de circonstances ça évite aux cadavres de s’abimer trop vite! 😉

    Aimé par 1 personne

    • Je pense qu’elle va avoir du mal, parce que… faudra sans doute qu’elle regarde bien au fonds du fond… :p Quant aux petits cartons, je pense qu’ils sont dans la valise, non ? 😆

      Lis-le en juillet :p

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