Les mystères de soeur Juana – 02 – Sang d’encre : Oscar De Muriel

Titre : Les mystères de soeur Juana – 02 – Sang d’encre

Auteur : Oscar De Muriel 🇲🇽
Édition : Presses de la Cité (08/06/2023)
Édition Originale : La sangre es tinta (2019)
Traduction : Vanessa Canavesi

Résumé :
Ma plume rouge est sang. Prends garde, impie…

Don Carlos Sigüenza y Góngora a disparu. Il ne reste de lui qu’un chapeau couvert de sang retrouvé dans la cour du palais royal. Aidée de la novice Alina et de Matea, sa fidèle servante, soeur Juana mène à nouveau l’enquête. Retrouver Góngora lui permettra peut-être d’expier d’anciens péchés…

Mais quelqu’un semble décidé à ne pas laisser le génial astronome reparaître. Est-ce à cause de cette comète maléfique surgie dans le ciel il y a peu, et qui a causé une terreur sans nom dans les Amériques ? Ou des manuscrits hérétiques controversés que l’érudit était enfin parvenu à faire publier ?

À trop vouloir se mêler d’affaires qui les dépassent, les religieuses de San Jerónimo risquent de s’attirer les foudres des puissants… Qui a dit que la vie cléricale manquait de piquant ?

Critique :
C’est avec un grand plaisir que je suis retournée m’enfermer au couvent de San Jerónimo, chez les soeurs hiéronymites. Prenant une tasse de chocolat chaud, j’ai savouré mes retrouvailles avec soeur Juana.

Si dans le premier tome, il y avait des assassinats à la pelle (non, pas avec une pelle) et du sang à foison, dans ce deuxième tome, pas de corps, donc, pas de mort !

Hé oui, deux disparitions louches, mais sans corps retrouvé, on ne sait pas s’ils sont morts ou vivants, ils pourraient même être à la fois morts et vivants, tel le chat de Schrödinger…

Le mystère est donc entier et soeur Juana va enquêter comme elle peut, puisqu’elle est cloîtrée. Heureusement qu’il y a la servante de la novice Alina, une indienne (du Mexique, pas amérindienne) qui elle, peut aller un peu partout. D’ailleurs, son rôle sera plus important et c’est une bonne chose, car c’est un personnage sympathique que j’apprécie énormément.

Ce polar historique est la preuve qu’il y a moyen de tenir son lectorat en haleine sans avoir recours à de l’hémoglobine ou à des mises en scènes gores et innovantes des cadavres (même si je n’ai rien contre). L’auteur avait assez de matière que pour nous donner envie de tourner les pages et c’est ce que j’ai fait, sans voir le temps passer.

Comme dans le premier tome, le récit incorpore bien la vie à Mexico, en Nouvelle-Espagne, en 1690, que ce soit pour la place, importante, de la religion, mais aussi en ce qui concerne les droits que les femmes n’ont pas, que les Indiens n’ont pas (on dit même d’eux qu’ils n’ont pas d’âme) et sur les pleins pouvoirs des colons espagnols, mâles, bien entendu, riches, comme vous l’aviez deviné et nobles (ou religieux).

Sœur Juana entrelaça les doigts.
— Je vous l’accorde. Mais cette affaire est particulièrement épineuse pour deux raisons. Tout d’abord, parce que celle qui passe pour l’aguicheuse est doña Elvira, et son mari s’en lave les mains. C’est typique des aristocrates : ils versent tous dans le péché et la débauche, s’incitent même mutuellement au mal, mais ce sont toujours les femmes qui sont perfides et coupables…

— Mon frère aussi a disparu. Je ne vais pas commencer à écarter des hypothèses à cause du rang ou du titre de certains. Les pires crimes ont toujours été commis par des aristocrates. Ouvrez n’importe quel livre d’histoire, vous verrez.

Pas d’action comme dans un thriller, presque tout à huis clos, hormis quelques incursions dehors, mais deux disparitions, un message énigmatique et des femmes qui ont des cerveaux et qui savent s’en servir ! Et puis, il y a la langue acérée de soeur Juana, qui ne manque jamais de répliques piquantes. Son duel avec l’autre connard (je ne citerai pas de nom) était de toute beauté.

Un chouette polar historique à découvrir, si vous ne l’avez pas encore fait ! Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les ordres et de faire vœu de chasteté, obéissance, pauvreté et de réclusion pour passer un très bon moment de lecture.

3,8/5

Serviteur des Enfer – Chroniques Aztèques 01 : Aliette de Bodard

Titre : Serviteur des Enfer – Chroniques Aztèques 01

Auteur : Aliette de Bodard 🇺🇸/ 🇫🇷
Édition : Mnémos (13/03/2024)
Édition Originale : Servant of the Underworld (2010)
Traduction : Laurent Philibert-Caillat

Résumé :
Au cœur de la majestueuse Tenochtitlan (🇲🇽), capitale de l’empire aztèque, Acatl est un grand prêtre des morts respecté. Son rôle est de s’assurer que les défunts reçoivent les bons rituels et que les rites de passage soient observés pour pénétrer dans le monde des esprits.

Mais lorsqu’une ambitieuse prêtresse est retrouvée morte, Acatl va devoir trouver le coupable, pendant que les hauts dignitaires préparent la succession de l’empereur mourant.

Au fil de son enquête, Acatl découvre un complot bien plus vaste que la simple mort d’une prêtresse, susceptible de menacer l’avenir de l’empire tout entier.

Critique :
Un polar historique qui se déroule à l’époque des aztèques ? J’étais curieuse de le découvrir.

J’ai eu du mal avec les 80 premières pages du roman et j’avais l’impression de pédaler dans la semoule, ce qui m’a fait hésiter à poursuivre ma lecture.

Heureusement que je me suis accrochée, parce qu’ensuite, le récit est devenu plus facile à suivre, plus intéressant et là, je ne l’ai plus lâché.

Qu’est-ce qui a bloqué au départ ? Les noms à rallonge et imprononçables des divinités aztèques (Mictecacihuatl, Mictlantecuhtli, Tezcatlipoca, Huitzilopochtli, …) et de certains personnages, que j’ai parfois rebaptisé dans ma tête : Mihmatini (soeur d’Acatl) est devenue Mimimathy (ce qui a posé un problème de cohérence lorsque j’imaginais cette jeune fille avec la tête de Joséphine ange gardien, en train de claquer des doigts).

Le glossaire des personnages aurait dû se trouver au début du roman et non à la fin pour faciliter les lecteurs à s’y retrouver dans la multitude des personnages.

Ce polar historique est aussi un polar qui lorgne du côté de la fantasy et du fantastique, ce qui fait que les personnages peuvent parler avec leurs dieux, qui existent dans l’autre-monde, ce qui fait que certaines créatures sont, elles aussi, tout à fait réelles et non issues d’un esprit ayant trop fumé du peyolt ou la moquette.

Au départ, cela m’a un peu déstabilisé, mais ensuite, plus aucun souci avec la magie et cet univers particulier de la mythologie aztèque.

L’atout de ce roman, ce sont ses personnages, assez marquants, notamment Acatl, le grand prêtre des morts, qui enquête afin de disculper son frère (même s’ils sont en froid) et tous les autres qui vont graviter autour d’eux. Malgré leurs noms à se faire une torsion de la langue, on arrive à retrouver qui est qui, chacun ayant ses caractéristiques propres.

L’autre atout du roman, et non des moindres, c’est que l’autrice a parfaitement intégré les mœurs de vie de la société aztèque. Au lieu de nous servir des plâtrées de faits de la vie quotidienne des Aztèques, elle a incorporée le tout dans son récit, ce qui fait que, eu fur et à mesure de notre lecture, on en apprend plus, sans que cela soit lourd et indigeste. L’univers mis en place est riche, on est immergé au coeur de l’empire tout de suite.

Ce n’est pas un roman policier qui va trop vite non plus, Acatl n’aura pas une enquête facile et c’est petit à petit qu’il va remonter la piste et trouver qui est coupable, sans pour autant qu’un dieu lui ai soufflé la réponse.

Mais, vu que nous sommes dans un univers de fantasy et de magie, il faut plus s’attendre à un colonel Chimichurri avec le poignard d’obsidienne, dans le temple d’un dieu qu’une résolution traditionnelle d’enquête. Au moins, l’autrice a réussi son grand final, qui n’était ni trop rapide, ni trop long, ni trop facile. Il m’a tenu en haleine !

C’est un polar historique dans un univers de fantasy et de magie qui est réussi, même si j’ai eu du mal avec le début, ce qui m’a donné envie de tout arrêter, mais ma récompense est venue en m’accrochant et en poursuivant ma lecture, car ça en valait la peine, vu l’univers mis en place par l’autrice, qui est tout à fait réaliste et bien détaillé.

Un roman de fantasy que je suis contente d’avoir lu et d’avoir découvert cet univers riche, même s’il est déstabilisant au départ.

PS : ce roman est déjà paru, en 2011, sous le titre de « D’Obsidienne et de sang ».

Les enquêtes de Lady Hardcastle – 06 – Meurtres en bord de mer : T. E. Kinsey [LC avec Bianca]

Titre : Les enquêtes de Lady Hardcastle – 06 – Meurtres en bord de mer

Auteur : T. E. Kinsey
Édition : City (2022) / City Poche (2023)
Édition Originale : Death Beside the Seaside (2019)
Traduction : Karine Forestier

Résumé :
C’est l’été et lady Hardcastle et Florence, sa femme de chambre, ont bien mérité un peu de repos ! Elles s’offrent enfin une petite escapade balnéaire bienvenue sur la côte anglaise. Entre les glaces sur la plage et les promenades à dos d’âne, tout est pour le mieux. Le calme avant la tempête…

Car, horreur, les pensionnaires de l’hôtel où elles logent commencent à disparaître un à un. Le premier à s’évanouir dans la nature sans laisser de traces est un scientifique de renom qui travaille pour le gouvernement de Sa Majesté.

Fini les vacances : Lady Hardcastle et Flo prennent les choses en main, comme à leur habitude ! Et ça se complique lorsque leur suspect numéro Un est assassiné dans des circonstances macabres.

Avec un directeur d’hôtel hystérique, il y a urgence à résoudre le mystère avant que tous les pensionnaires ne ressortent de l’hôtel les pieds devant…

Critique :
Ayant besoin d’un peu de calme, de repos, bref, de vacances sous le soleil, je me suis dit que ce serait une excellente idée de partir au bord de la mère avec lady Hardcastle et sa dame de compagnie, femme de chambre, bonne à tout faire, miss Florence Armstrong.

Prenant mon maillot, ma pelle et mon seau, j’ai embarqué pour Weston-Super-Mare.

Mais quelle idée saugrenue j’ai eue ! On ne doit jamais partir en vacances avec des passionnés d’énigmes policières, puisque le crime les suit et qu’on va se retrouver, automatiquement, avec des cadavres et des meurtres à résoudre. Ça n’a pas manqué ! Même pas eu le temps de faire quelques pâtés de sable sur cette plage de boue où la mer recule à l’autre bout du monde.

Quelle hécatombe, mes amis ! Les cadavres se ramassent à la pelle (elle n’a servi qu’à ça, ma pelle de plage) et on se dit qu’à la fin du roman, on risque de se retrouver comme dans « Il était dix » d’Agatha Christie (« Dix petits nègres » rebaptisé) : tout le monde mort !

L’action se déroule en 1910 et si nos deux enquêtrices ne le savent pas encore, nous, nous savons ce qu’il va se passer dans 4 ans : la guerre ! Donc, ce n’est pas étonnant que cette enquête ait des airs de roman d’espionnage, puisque ça puait déjà le futur conflit à l’époque. Oui, ce tome 6 sent l’espionnage à plein nez, mais sans les gadgets de 007 !

Alors non, ce ne fut pas des vacances reposantes, il a fallu courir partout, monter ces foutus escaliers, ramasser des corps, fouiner, enquêter, éponger le sang, discuter avec les Laurel & Hardy envoyés par le frangin de lady Hardcastle pour tenter d’étouffer le scandale (ce n’étaient pas les couteaux les plus affutés du tiroir des services secrets), mener une enquête discrète, réanimer le directeur de l’hôtel évanoui et se demander comment faisaient les serveurs pour arriver et repartir dans qu’on ne les remarque.

Mais au moins, on ne s’est pas emmerdée sur la plage, à sucer des glaces à l’eau ou à regarder passer les bateaux (déjà que la mer était basse tout le temps, on a loupé toutes les marées hautes). On a bien bu, bien mangé, on s’est amusée à enquêter, on eu quelques bonnes réparties et on s’est pris une sacrée sur le dos. Que demander de plus ?

Une enquête qui sentait bon l’espionnage, les embrouilles, les magouilles, les mystères, le tout saupoudré d’humour, d’un brin de mauvaise foi (Lady Hardcastle), de quelques coups fourrés, de plans machiavélique et de vacances qui ne se sont pas vraiment déroulées sur l’air du repos. Du pain béni pour notre duo et pour nous, les lectrices et lecteurs.

Tout comme ma copinaute Bianca, je n’ai pas vu venir les explications finales et toutes les deux, nous nous sommes faites avoir, une fois de plus ! Même sans être fan d’espionnage, cette enquête était bien faite, amusante et distrayante ! Nous sommes d’accord.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°153].

Le défi Holmes contre Lupin et les brigades : Alain Bouchon et Jean-Paul Bouchon

Titre : Le défi Holmes contre Lupin et les brigades

Auteurs : Alain et Jean-Paul Bouchon
Édition : La geste – Moissons Noires (17/08/2021)

Résumé :
Août 1911.
À l’invitation de ses cousins Vernet qui ont loué une villa sur la côte, Sherlock Holmes remet le pied sur le sol français. Accompagné de son fidèle Watson et d’Harriett Cooper, amie et suffragette enragée, ils apprennent que Jenny Bradpick, la richissime héritière de l’empire Bradpick, portera, à sa prochaine sortie, une parure de diamants ayant appartenu à la Du Barry.

Holmes comprend rapidement la raison de la présence de Lupin à Royan : il va voler les bijoux ! Mais cette manœuvre ne serait-elle pas destinée à masquer l’enlèvement du chimiste Mainsemet ?

Au Grand-Hôtel, plusieurs personnages attirent particulièrement l’attention de Holmes : le chef de réception, Périer, un ancien de la marine marchande ; Nob, un nain faisant fonction de groom ; les Bradpick père et fille, magnats de l’industrie américaine, etc. Il ne manquait plus que l’arrivée des Brigades du Tigre pour réaliser un sommet de la cambriole.

Rien ne se passe décidément comme prévu sur la côte… Le cosy murder parfait à la Agatha Christie.

Critique :
Ayant apprécié le précédent roman des auteurs (Sherlock Holmes et le mystère des bonnes de Poitiers), j’ai décidé de sortir le volume suivant, afin de retrouver le duo Holmes/Watson qui m’avait enchanté.

Déjà, un grain de sable a grippé la machine bien huilée du tome précédent : Watson ! Mais qu’est-ce que les auteurs ont fait de ce personnage important ?

On passe d’un médecin posé à un type ridicule, qui ne sert pas à grand-chose dans cette enquête, si ce n’est regarder dans le décolleté des femmes, faire des siestes et se faire rabrouer par sa compagne, une suffragette un peu hystérique.

Mamma mia, le pauvre Watson ! À ce tarif-là, les auteurs auraient pu le laisser à Londres, au lieu de le transformer en une espèce de caricature qui n’apporte rien au récit, même pas de légèreté, puisqu’il est dans le registre qui frôle lourdement le burlesque. Juste un faire-valoir auquel les lecteurs ne peuvent s’identifier, comme c’est le cas dans les nouvelles de Conan Doyle.

Holmes, de son côté, reste égal à lui-même et il est plus proche du Holmes du canon holmésien. Mais bizarrement, il m’a semblé un cran en-dessous de celui que j’ai connu dans le mystère des bonnes de Poitiers. Effet d’optique ?

Dans ce pastiche holmésien, si vous êtes allergique aux descriptions des décors (paysages, habitations,…) et aux petits faits de société qui se déroulent dans l’époque (mœurs, bals,…), vous risquez de faire une poussé de boutons, parce que les auteurs ont mis le paquet sur l’authenticité de leur roman : vous aurez l’impression d’être à Royan en 1911.

L’irruption de Lupin dans le sac d’embrouille que semblent être les petites affaires que Holmes doit démêler (dont une qui est croquante) pourrait faire croire à de la chantilly inutile, mais non, il aura son rôle à jouer et son importance aussi. Lupin m’a semblé être assez conforme à l’original, bien que je le connaisse moins que Holmes.

Si le début du polar est un peu lent, que les descriptions prennent de la place, que les personnages principaux et secondaires prennent le temps de vivre leurs vacances et de participer à la vie royannaise, après, le rythme s’accélère et cela devient plus intéressant, les petites enquêtes prenant, à ce moment-là, une importance insoupçonnées.

Le final n’a pas lieu dans un salon cosy, ni dans une pièce où le détective a réuni tout les protagonistes… Non, pas de final à la Hercule Poirot, mais vu leurs péripéties, ce final à quelques airs d’Indiana Jones (le fouet en moins, bien entendu), mâtiné d’un vieux James Bond (sans les gonzesses sexy en maillot de bain rikiki).

Pas une mauvaise lecture, mais je lui ai préféré le tome précédent (attention aux spoliers si vous lisez celui-ci avant les bonnes de Poitiers, les auteurs sont un peu trop bavards et donnent le nom de la personne responsable des meurtres), qui était plus à l’image de Holmes, puisque sans espionnage, complots et autres.

Dame Ida avait lu et chroniqué ce pastiche holmésien avant moi et vous pourrez aller relire ce qu’elle en disait en cliquant ici. Son avis était plus ou moins le même que le mien, mais elle avait été plus généreuse en cotation.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°140]. et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°32).

Comme si nous étions des fantômes : Philip Gray [LC avec Bianca]

Titre : Comme si nous étions des fantômes

Auteur : Philip Gray
Édition : Sonatine – Thriller/Policier (07/09/2023)
Édition Originale : Two Storm Wood (2021)
Traduction : Elodie Leplat

Résumé :
Vous avez aimé Au revoir là-haut ? Un long dimanche de fiançailles ? Vous allez adorer Comme si nous étions des fantômes.

Amiens, 1919. Les champs de bataille de la Somme sont désormais silencieux. Ne restent que quelques hommes qui rassemblent les dépouilles pour tenter de les identifier. Amy, une jeune femme arrivée d’Angleterre, cherche à retrouver l’homme qu’elle aime, Edward, porté disparu.

Dans la tranchée où celui-ci a été vu pour la dernière fois, treize cadavres ont été retrouvés. Il apparaît bien vite que leur mort n’a rien à voir avec les combats, ni avec l’armée allemande.

S’inspirant de l’expérience de son grand-père, combattant de la grande guerre, Philip Gray fait preuve d’un réalisme rarement égalé, que ce soit dans la description des champs de bataille ou dans certains aspects souvent passés sous silence de cette période, tels le racisme ou la drogue.

Outre une empathie rare pour ses personnages, il se révèle également un bâtisseur d’intrigue hors pair, qui parvient à maintenir le mystère jusqu’à la toute dernière page de son roman.

Critique :
Voilà ce que j’appelle une lecture montagnes russes, tant je suis passée de l’émerveillement à l’ennui profond…

1919… Dans les tranchées, les armes se sont tues et on recherche les morts afin de tenter de trouver leur identité et de les rendre à leur famille. Imaginez l’ampleur du travail…

Dans 100 ans, ils n’auront pas fini de déterrer tous les morts de la Première Guerre, qui mérite bien son nom de grande boucherie.

Dès le commencement, j’ai été ravie par ce récit, par Amy Vanneck qui quitte son Angleterre pour rechercher Edward, son fiancé disparu durant une bataille d’août 1918.

Et puis, il y avait un premier chapitre mystérieux au possible, des flash-back sur la rencontre entre Amy et Edward et la découverte, dans un abri de tranchée, de plusieurs cadavres mutilés, essentiellement des chinois du Chinese Labour Corps, et dont la mort ne pouvait être attribuée à la guerre ou à des allemands. Bref, ça commençait d’une manière des plus intéressantes et je sentais venir la super lecture.

Et puis bardaf, je suis tombée dans une tranchée et j’y ai erré, perdue dans le no man’s land qu’a traversé le récit, à un moment donné, et ce ne fut pas le seul grand moment de solitude que j’ai ressenti.

Ce fut une alternance de récits passionnants, que je dévorais (l’utilisation de cocaïne et laudanum, les chinois qui bossaient sur les lignes de chemin de fer durant le conflit et après, pour dégager les corps,…) et de période de vaches maigres ou je tournait en rond, comme l’histoire, comme l’enquête, qui n’avançait pas.

Avec cent pages de moins, on aurait eu un récit plus resserré et je n’aurais pas eu cette impression que l’auteur ajoutait du texte pour retarder au possible son twist final.

La solution finale, je l’avais déduite, ayant éliminé tout ce qui était improbable, mais j’avoue que je n’avais pas tout vu, tout analysé.

Un polar historique qui aurait été plus dynamique avec moins de pages, moins d’atermoiement, des personnages intéressants, attachants (certains plus que d’autres), une écriture agréable à suivre, mais une mauvaise gestion du rythme du récit.

Une LC en demi-teinte avec ma copinaute Bianca et elle vous dira tout dans sa chronique qui se trouve !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°136] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°28).

Les Enquêtes de Nicolas Le Floch – 17 – Le secret de Marie-Antoinette : Laurent Joffrin [par Dame Ida, Chroniqueuse Mondaine à Versailles]

Titre : Les Enquêtes de Nicolas Le Floch – 17 – Le secret de Marie-Antoinette

Auteur : Laurent Joffrin
Édition : Buchet-Chastel (05/10/2023)

Résumé :
Le 22 juin 1791, la famille royale qui s’était échappée de Paris est reconnue à Varennes. Chargé d’accompagner Louis XVI et Marie-Antoinette dans leur fuite, Nicolas Le Floch assiste impuissant à leur arrestation. Mais sa mission n’est pas terminée.

Imprudente, la reine a laissé derrière elle un lourd secret : une lettre codée dont le contenu, s’il est divulgué, peut précipiter la chute de la monarchie. Elle charge Nicolas de la récupérer au coeur du Paris révolutionnaire, au milieu de tous les dangers d’une situation politique explosive.

La saga de Nicolas Le Floch continue dans la tourmente de la Révolution française, mettant à rude épreuve son courage et ses fidélités monarchistes, tandis que son ami Bourdeau a pris le parti des idées nouvelles.

Aux Tuileries, dans les clubs révolutionnaires, au Palais-Royal, Nicolas affronte les manœuvres ourdies par les ennemis de la couronne. Il renoue avec Laure de Fitz James, son ancienne maîtresse aux connexions ténébreuses ; doit risquer une dangereuse infiltration dans une société secrète royaliste liée à l’Angleterre ; et rencontre une jeune révolutionnaire experte en navigation, qui l’épaule dans cette entreprise hasardeuse…

L’avis de Dame Ida :
Or donc, pour les vilaines filles du fond de la classe qui n’auraient pas suivi, Jean François Parrot, créateur du personnage de Nicolas Le Floch, est décédé, et Laurent Joffrin, écrivain et journaliste, a relevé le défit de donner une suite aux aventures de l’ancien commissaire au Châtelet qui aura servi Louis XV, et Louis XVI.

Ancien… Bien oui… La Révolution est passée par là… La police se réorganise… et puis Nicolas était passé au service exclusif du Roi et n’était plus en charge des banales affaires de police.

Je m’étais montrée indulgente lors du premier opus signé Joffrin, dans l’attente de voir comment tourneraient les aventures (à ce niveau il ne s’agit plus d’enquêtes, le Sieur de Ranreuil se déplace partout en France et à l’étranger si besoin) de Le Floch… et la suite m’avait fort déçue.

En effet les volumes écrits par Joffrin ont fait disparaître bon nombre de personnages pourtant incontournables dans les précédents livres (La Paulet, Maître Vachon… Sartine…) ou considérablement réduit l’importance des liens que Parrot avait tissé entre Nicolas et d’autres personnages qui seront alors davantage dans l’ombre (par exemple, le Bourreau Samson qui d’ami n’est plus qu’une connaissance)… Donné moins d’importance aux descriptions de la gastronomie de l’époque… et par ce même mouvement, forcément, les livres se sont faits plus minces.

Et puis les exposés de Joffrin sur les évènements politico-historiques de l’époque, bien qu’érudits et d’une grande exactitude, sont souvent développés d’une manière très magistrale ou académique là, ou Parrot savait distiller les mêmes informations à travers de véritables dialogues plus vivants.

Oui Parrot avait mis la barre très haut et la tâche est aussi injuste que malaisée pour celui qui tente de donner une suite à cette série de polars historiques.

Ce volume n’échappe pas aux travers des précédents… Plus mince, plus académique… Une langue moins flamboyante que cette de Parrot, même si cette fois-ci Joffrin me semble faire davantage d’efforts sur ce plan ainsi que sur les descriptions gastronomiques qui s’étaient faites trop rares…

Mais il ne sera pas toujours raccord sur le respect de l’histoire, pour une fois.

Je serais en effet un peu dérangée par la liberté prise par l’auteur, qui mêlera Nicolas à la fuite de Varenne et donnera sur les circonstances de la fuite de la famille royale des Tuileries, quelques détails peu historiques.

Le Floch n’était pas du voyage, et si je n’ai rien contre le fait que des petites histoires fictives puissent prendre place dans la Grande Histoire, je suis plus ennuyée quand on fait intervenir activement un personnage imaginaire, dans un moment historique majeur.

Cela dit, Joffrin fera l’effort de rajouter une pointe de nostalgie à ce volume, à l’occasion de la lente, mais douce agonie de Monsieur de Noblecourt, convoquant autour de cette figure tutélaire, de nombreux souvenirs et visages du temps passé et des aventures précédentes.

Ce moment nostalgique pour ne pas dire rétrospectif, pourra même m’interroger sur un arrêt de la série. En effet, quand dans l’épisode d’une série, on voit un rappel de plans des épisodes passés… C’est souvent le dernier.

Cette information subliminale est parallèlement contredite par les dernières phrases du roman, Nicolas exprimant son désir de servir son roi et sa reine qui ont encore bien besoin de lui. Or il ne reste encore plus qu’une année avant que la famille royale destituée, ne soit emprisonnée au Temple.

Mais comment Nicolas pourra-t-il encore leur être utile alors que nous sommes à la veille de la catastrophe ? Et que deviendra-t-il lors de l’officialisation de la chute définitive d’un régime, qu’il a servi avec trop de fidélité, pour échapper à la guillotine, s’il ne faisait pas le choix de l’exil ?

Évidemment, le fidèle Nicolas ne peux pas s’autoriser à imaginer le sort de ceux qu’il sert, encore une fois ici, avec brio, même si je ne vous en dis pas plus à cet égard.

Qu’est-ce que ce secret de Marie-Antoinette ? Un secret de Polichinelle évidemment, dont les historiens se doutaient depuis longtemps, avant d’en avoir retrouvé plus récemment la preuve qui sera au centre de ce volume.

Là, pour le coup, la petite histoire rejoint la Grande de manière bien crédible. Quant à l’intrigue, elle est plutôt vivante et bien ficelée.

Dommage que Joffrin ne trouve sa vitesse de croisière, ou que je ne m’habitue à sa vision des enquêtes de Le Floch, seulement au moment où le rideau est en train de tomber doucement sur une formidable saga qui m’aura apporté beaucoup de plaisir et fait remonter le temps pendant des heures délicieuses de lecture.

 

 

 

Surin d’Apache – 01 – L’affaire de l’île Barbe : Stanislas Petrosky

Titre : Surin d’Apache – 01 – L’affaire de l’île Barbe

Auteur : Stanislas Petrosky
Édition : Afitt (08/09/2022)

Résumé :
Janvier 1881, on découvre sur les bords de la Saône, le cadavre d’une femme mutilée. Les restes sont transportés sur la morgue flottante de Lyon, où ils seront autopsiés.

C’est pour Ange-Clément Huin le début d’une grande aventure aux côtés de son maître, le professeur Alexandre Lacassagne.

Comment cette mauvaise graine, cet Apache, est devenu le fidèle auxiliaire d’un des plus grands pontes de la médecine légale, c’est ce que vous découvrirez dans ce premier carnet secret.

Critique :
Qui peut bien s’amuser à découper une femme juste au-dessus des genoux, pour ensuite déposer le haut du corps dans un sac, le lester, puis le jeter dans l’eau ?

En tout cas, il ne fait pas bon à Lyon ! Une fois de plus, j’ai encore choisi un roman qui se déroule en janvier (1881), sous un froid de canard, alors que dans la réalité, ça caille toujours en ce mois de janvier 2024 ! J’aurais dû le garder pour un jour de canicule…

Voilà un roman policier à l’ancienne, si je puis dire… Pas de précipitations, dans cette enquête, professeur Alexandre Lacassagne n’aimant pas affirmer ce dont il n’est pas sûr et préfère tout examiner pour en tirer des conclusions vraies et pas à la va-comme-je-te-pousse. Un légiste consciencieux, professionnel, pas pédant, ni avare d’explications.

Tout le sel de ce polar historique se trouve dans deux personnages : Lacassagne et son apprenti, Ange-Clément Huin, un ancien Apache (un voyou, pas un natif des États-Unis), qui nous livre le contenu de ses carnets. Ce sont deux personnages aux antipodes l’un de l’autre et pourtant, il y a du respect et de l’amitié entre eux.

Le contexte historique fait beaucoup aussi, dans ce polar, car sans abuser de l’histoire, l’auteur arrive tout de même à nous plonger dans cette époque où la police aimait bien, lorsqu’elle ne trouvait pas de coupable, mettre la main sur un marginal ou un étranger (un étranger marginal et c’était banco) à arrêter et à accuser… Délit de sale gueule, heureusement qu’il n’existe plus (hum).

Ne vous attendez pas à un thriller explosif, comme je vous l’ai dit, le polar prend son temps, la police est sur toutes les fausses pistes, sur tous les témoignages bancals, surtout lorsqu’ils accusent un type aux allures étrangères, gitane… Ce qui fait bondir notre Apache caché, tant de préjugés et autant de conneries.

Inspiré d’un fait divers réel, vous n’aurez pas l’identité de la victime à la fin, puisque l’on a jamais su qui elle était vraiment, cette pauvre découpée. Mais l’univers et les personnages sont intéressants et ce sont eux qui dynamisent cette enquête non résolue. J’ai eu du mal à lâcher le roman pour aller au lit.

Assez court (200 pages), le roman est complété à la fin par un cahier instructif qui nous apprendra un peu plus, notamment par l’entremise (non pas de la tante Artémise) du docteur Frappa, LE spécialiste du professeur Lacassagne, qui reprendra les grands points de l’affaire (plus des photos d’époque, dont le corps de la victime).

Un polar historique plus vrai que nature, puisque inspiré d’un fait réel et complété de quelques fictions pour le mettre en scène et nous le raconter. Une chouette lecture, qui change des habituels polars.

Mais pourquoi ai-je laissé traîner cet achat durant presque un an dans ma biblio ??

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°103].

La dernière enquête du bureau des affaires extraordinaires : Viviane Moore [LC avec Bianca]

Titre : La dernière enquête du bureau des affaires extraordinaires – Alchemia 04

Auteur : Viviane Moore
Édition : 10/18 (19/10/2023)

Résumé :
Paris, 1588. Au cours d’un hiver particulièrement glacial, le cadavre mutilé d’une jeune lavandière est retrouvé. En à peine trois mois, trois assassinats déjà ont bouleversé les habitants de la ville. La rumeur court : un loup garou mutile les Parisiens. Et ce loup garou ne serait que le roi lui-même déguisé en bête immonde.

Alors que la colère d’un peuple déjà trop affamé gronde, alors que le royaume est terrassé par la guerre qui fait rage entre Protestants et Catholiques, le jeune commissaire du Moncel va devoir faire vite : pour maintenir la paix, il doit absolument trouver l’assassin car la date du prochain meurtre est connue – il aura lieu lors de la prochaine pleine lune.

Croisant sur son tortueux chemin bourreaux, alchimistes, intrigants, médecins, Jean du Moncel va devoir parcourir la capitale du royaume jusque dans ses entrailles pour mener sa plus périlleuse enquête. Qui sera peut-être la dernière…

Critique :
Dehors, il fait froid, cette semaine de janvier 2024 est glaciale et voilà-ti pas que l’action de ce roman se déroule en janvier 1588 et on nous précise bien qu’un vent du nord souffle sur Paris, que la Seine charrie des blocs de glace, bref, il fait un froid de gueux !

Cette lecture était bien dans l’ambiance du froid qui régnait dehors… Un coup à monter le thermostat ou à serrer le plaid un peu plus fort sur ses épaules.

Dans les rues de Paris, on retrouve des cadavres mutilés… Il rôde dans les ruelles une grosse bête poilue, velue, qui pue et qui tue. Des témoins l’ont vu, c’est un loup-garou, donc, oui, cette bête elle est poilue et velue ! Et elle tue, assurément.

Pour l’odeur, on n’a pas de précision, mais on se doute qu’un loup-garou ne sent pas le parfum Acqua Di Giòu (© Armani un peu changé pour garder la rime).

Et tout cas, ce n’est pas celui de la chanson de Carlos ♫ le loup-garou joue le boogie-woogie bougalou ♪ (désolée de la foutre dans la tête pour toute la journée).

Une enquête en 1588, ça a une autre dimension. L’Histoire prend une grande part du récit, sans pour autant l’étouffer ou avoir des airs de Secrets d’Histoire. Nier la partie historique aurait été un hérésie, car elle a une importance capitale, notamment avec ce Henry III, fils du II et de Catherine de Médicis. Lui aussi aura une part importante dans ce récit.

Les personnages qui mènent l’enquête sont attachants, notamment le commissaire Jean du Moncel, le commissaire-enquêteur du Châtelet, Perrin Touraine et leur meilleur limier, Lorion, dit la Belette… Sans doute un de mes ancêtres…

Les chapitres sont assez courts, le récit ne manque pas de rythme, sans pour autant que l’on cavale dans tous les sens, mais une chose est sûre, ces 288 pages se dévorent rapidement (une grosse soirée et le roman est plié) et il est difficile de le lâcher.

Les enquêtes de nos deux personnages vont se croiser, se recouper, s’éloigner, tant il n’est pas aisé de trouver le coupable de ces meurtres horribles. Il me fut impossible de trouver le coupable avant les enquêteurs.

De plus, l’auteur en profite aussi pour dresser les décors et nous parler de ce Paris de 1588, des événements qui eurent lieu, de la misère des gens, du froid qui règne, de la famine, de la peste qui a fait son œuvre, du roi, de ses mignons et de ce peuple qui gronde et que roi, sorte de dieu Jupiter sur son trône, n’entend pas, n’écoute pas, s’en moque, ne se rendant pas compte qu’il scie la branche sur laquelle il est assis.

Un polar historique très intéressant, qui parle de croyance, d’ésotérisme, d’astres dans les cieux, des prédictions de Nostradamus, d’Histoire, de roi de France, de complots, des ducs de Guise, de morts sauvages, de misère sociale, de la position de paria des bourreaux, des exécutions publiques, le tout porté par des personnages qui sont attachants, qui n’en sont pas à leur première enquête (il existe trois autres tomes avant celui-ci) – on peut lire celui-ci sans avoir lu les autres.

Mon seul bémol sera que notre Jean du Moncel parlera de ses enquêtes précédentes, divulguant les noms des coupables et là, ce n’est pas bien, parce que si l’on n’a pas lu les précédents, le suspense est gâché. Mais bon, c’est minuscule, d’ici-là, on aura oublié les noms.

Une LC plus que réussie avec ma copinaute Bianca et qui nous a donné envie de lire les trois précédents romans de cette fin équipe.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°100 !].

 

Sherlock, Lupin & moi – 16 – Le masque de l’assassin : Irene Adler

Titre : Sherlock, Lupin & moi – 16 – Le masque de l’assassin

Auteur : Irene Adler
Édition : Albin Michel Jeunesse (30/08/2023)
Édition Originale : Sherlock, Lupin & io : La maschera dell’assassino
Traduction : Béatrice Didiot

Résumé :
En vacances dans la station balnéaire de Torquay avec sa mère Irene, Arsène Lupin et leur valet Billy, Mila rencontre le riche Harold Grayling et sa fiancée, Lady Hagbury-Winch. Tous deux baignent dans l’insouciance, enchaînant fêtes et grands dîners.

Lorsque la jeune fille découvre le cadavre de l’un de leurs invités sur une plage, les accidents se multiplient, fragilisant l’image parfaite du couple.

Il faudra toute la perspicacité de Sherlock Holmes et l’obstination de Mila pour mettre au jour le plus diabolique des plans…

Critique :
Toujours intéressant d’aller en librairie pour acheter les cadeaux de Noël, cela permet de fouiner un peu et de tomber sur une sortie que j’avais loupée !

Je me le suis offerte par la même occasion et je n’ai pas attendu le 25 décembre pour le lire, puisque les romans de cette série sont toujours achetés et lus dans la foulée.

Seizième aventure de notre trio, déjà… Comme depuis quelques tomes, notre trio de jeunes enquêteurs sont plus âgés, ont des cheveux gris et c’est surtout Mila, la fille adoptive d’Irène Adler, qui enquête dans les nouveaux tomes.

Direction la station balnéaire de Torquay, en Angleterre, afin de bénéficier d’un peu de soleil, puisqu’à Londres, il pleut comme vache qui pisse. Sauf Holmes, qui n’a pas envie de partir et préfère (l’amour en mer ?) s’occuper de ses chères abeilles.

Ce seizième tome commence doucement, comme souvent, l’auteur (oui, c’est un homme) prenant le temps de planter ses décors et de faire évoluer ses personnages, notamment Mila, qui vient de recevoir un petit mot étrange qui lui parle de Godfrey Norton (celles et ceux qui ont lu le canon holmésien sauront qui il est).

Mystère, car Mila ne sait pas qui il est… Moi, je le sais, je lui dirais bien tout, mais j’ai le pressentiment que ce ne sera pas tout à fait comme dans le canon, puisque cette série de pastiches holmésiens s’en écarte, tout en restant respectueuse des personnages de Conan Doyle.

La galerie de personnages secondaires n’est pas oubliée, l’auteur a pris soin de leur donner du corps et j’ai adoré le personnage d’Agatha Miller, la fille de Clarisa, elle-même amie d’Irene, qui voulait les inviter dans sa villa à Torquay, avant d’avoir un empêchement de dernière minute (accident).

En découvrant ce personnage, ça n’avait pas fait tilt dans mon esprit et c’est après un indice gros comme une maison que j’ai compris qui était cette jeune mère. Excellent de l’avoir fait intervenir et de lui avoir fait croiser la route de Holmes.

Une fois de plus, il m’a été impossible de trouver l’identité du coupable ou ses motivations. Là, j’ai été une parfaite Watson qui a tout sous ses yeux et qui s’il voit, n’observe pas ! Mais bon, tout le monde n’a pas les capacités de déduction de Holmes.

Ce tome se lit d’une traite, facilement, mais il m’a laissé un petit goût de trop peu.

Non, je vous rassure tout de suite, il n’est pas mauvais ou ennuyeux, mais j’ai regretté que Holmes n’intervienne que si peu, arrivant fort tard dans l’enquête et qu’en quelques pages, il résolve tout, me donnant l’impression que ses amis sur place n’ont servi à rien, si ce n’est à être nos/ses yeux durant leurs investigations.

Un bon tome, mais j’en ai déjà eu des meilleurs dans cette chouette saga jeunesse. Mais au moins, l’auteur ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des quiches et son écriture, bien que facile, s’adresse autant aux plus jeunes qu’aux adultes.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°087].

Shelton et Felter – T04 – L’héritage de Rockfellow : Jacques Lamontagne

Titre : Shelton et Felter – T04 – L’héritage de Rockfellow

Scénariste : Jacques Lamontagne
Dessinateur : Jacques Lamontagne

Édition : Kennes (02/11/2022)

Résumé :
Le corps sans vie d’un riche homme d’affaires est retrouvé à son domicile, un poignard fiché entre les deux omoplates.

En arrivant sur place, la police voit une ombre agile s’enfuir par la fenêtre : tout porte à croire qu’il s’agit du coupable.

Mais Shelton et Felter sont convaincus qu’il y a eu mise en scène. Ils décident de mener leur propre enquête pour identifier le véritable meurtrier.

Critique :
Quel plaisir de retrouver le duo d’enquêteurs de choc, composé d’Isaac Shelton, un ex-boxeur et de Thomas Felter, libraire misanthrope qui aime ses chats et qui possède un esprit analytique hors du commun.

L’histoire se passe à Boston, dans les années 20 (1924 ou 1925) et elle commence par un cambriolage qui se passe mal : le corps du propriétaire, le riche et célèbre Rockfellow, est sur le sol, poignardé.

Le cambrioleur prend peur, surtout que les flics arrivent déjà.

Cette nouvelle enquête va mettre, une fois de plus, notre duo sur des charbons ardents, car ils doivent prouver que le meurtre n’a pas été commis par Nicole, la cambrioleuse. Problème : tout accable cette jeune fille et il est si facile pour les policiers de l’inculper.

À qui profite le crime ? Aux enfants de l’assassiné et à sa veuve. Autre problème : ils ont tous et toutes des alibis ! Et puis, il y a tout de même des trucs bizarres, dans cette affaire et les morts vont se succéder. Mais qu’est-ce qui se passe, doudou dis donc ?

Le duo entre le costaud Shelton et le frêle Felter marche toujours aussi bien. Ils sont différents en tout point, mais tout aussi complémentaire.

Les dessins sont dans le style des bédés franco-belge et le côté gros nez va bien à cette série. On est dans du policier, certes, mais avec de l’humour.

Pourtant, il ne faut pas s’y tromper :ce n’est pas parce que nous sommes dans le registre de l’humour qu’il faut croire que son auteur va négliger le scénario !

Que du contraire, il est travaillé et son enquête est soigneuse, réfléchie et pas si facile à élucider que l’on pourrait le croire. Il faudra la sagacité de Felter pour venir à bout de cet imbroglio !

Une bédé policière qui fait le job et qui le fait correctement. Toujours un plaisir de lire ce duo qui détonne.

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°070] et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024).