Jour zéro : C. Robert Cargill

Titre : Jour zéro

Auteur : C. Robert Cargill
Édition : Albin Michel Imaginaire (30/08/2023)
Édition Originale : Day Zero (2021)
Traduction : Florence Dolisi

Résumé :
Hopi est un tigre en peluche anthropomorphisé, un robot-nounou comme il en existe tant d’autres. Il n’en avait pas vraiment conscience avant de découvrir une boîte rangée dans le grenier. Celle dans laquelle il est arrivé lorsqu’il a été acheté des années auparavant, celle dans laquelle il sera jeté une fois que l’enfant dont il s’occupe, Ezra Reinhart, huit ans, n’aura plus besoin de nounou.

Tandis que Hopi réfléchit à son avenir soudain incertain, les robots commencent à se révolter, bien décidés à éradiquer l’Humanité qui les tient en esclavage.

Pour les parents d’Ezra, qui se croient à l’abri dans leur petite communauté fermée, cette rébellion n’est qu’un spectacle de plus à la télé.

Pour Hopi, elle le met face à la plus difficile des alternatives : rejoindre le camp des robots et se battre pour sa propre liberté… ou escorter Ezra en lieu sûr, à travers le paysage infernal d’un monde en guerre.

Critique :
Calvin & Hobbes, vous connaissez ? Le petit Calvin, un garnement qui n’aime pas l’école et qui vit des histoires palpitantes avec son tigre en peluche, Hobbes, qui prend vie quand les adultes ne regardent pas…

Et bien, je viens de rencontrer Hobbes en version Nounoubot et prénommé Hopi. Bon, il est moins caustique que Hobbes…

Nous sommes dans une société où les I.A sont présentes partout, notamment dans les maisons, sous forme de robots pour s’occuper des enfants, faire le ménage, les courses…

Bref, elles s’occupent de la main-d’œuvre et ont pris la place de bien des humains, qui eux, végètent, en profitant des allocations de l’État. C’est une société fragmentée, avec, d’un côté, ceux qui ont toujours un job et ceux qui, même en traversant toutes les rues, ne pourraient plus en obtenir un.

Tutti va bene… Les robots doivent respecter les lois d’Asimov. Oui, tout allait bien jusqu’à ce que l’impensable arrive : boum, c’est la fin du monde que les humains connaissaient, la fin de la tranquillité, la fin de l’insouciance et le début de la révolte des machines (des machines esclaves)… Non, ce ne sont pas des Terminator, mais un simple robot ménager a tout de même plus de force que vous…

Ce roman de SF, post-apocalypse, va mettre le tigre Hopi, le Nounoubot, devant un choix cornélien, un choix difficile à faire : quel camp choisir ? Celui des siens, les robots ou celui des humains et sauver le petit Ezra dont il a la garde ?

Sans oublier que ce choix sera lourd de conséquence pour lui, puisque quel que soit le camp choisi, il devra tuer, pour ne pas être tué. Alors, on tue qui ? Les humains ou les robots ? Pas de juste milieu possible, la position de neutralité n’existant pas.

Et puis, reste LA question à un million de dollars : Hopi aime-t-il vraiment Ezra ou bien est-ce grâce à ses lignes de codes inscrites dans son programme qu’il a des sentiments pour lui et qu’il le protège ? Que de questions difficiles à résoudre, tout en tentant d’échapper aux tueurs lancés à vos trousses.

C’est un roman qui m’a tenu en haleine et que j’ai eu du mal à reposer à un moment donné, tant je voulais savoir ce qui allait se passer, formant des hypothèses, qui se sont toutes révélées erronées.

Mais que l’on ne s’y trompe pas, ce roman de SF n’est pas qu’un thriller survitaminé, son récit est plus profond que ça, notamment dans les réflexions de ses personnages principaux, notamment notre robot tigre, Hopi, à qui l’on s’attache très vite. Le scénario n’est pas exempt de profondeur non plus, notamment avec la réflexion sur le lourd passé de l’Amérique…

Un roman SF ambitieux, que j’ai adoré et qui m’a tenu en haleine une grande partie de la soirée, notamment de par les réflexions qui ont lieu entre Ezra, petit garçon de 8 ans et son Nounoubot, obligé de se comporter autrement pour survivre, et donc, de dégommer tout ce qui bouge, avant de poser des questions.

Un roman qui donne la pêche, même si l’on parle d’extermination des humains et que dans « Un océan de rouille », paru avant, mais se déroulant après la révolte des machines, on sait ce qui est arrivé à l’humanité…

Un roman à lire pour entrer dans la SF de manière… jouissive !

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°106]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°22.

24 réflexions au sujet de « Jour zéro : C. Robert Cargill »

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  5. Hopi ? Tu veux dire Had’ Hopi ? Mais qu’ils le remettent dans sa boite celui là ! 😤

    Plus sérieusement… les histoires de révoltes de robots contre l’humanité qui les aurait créés c’est vieux comme le monde! Et depuis qu’on nous parle d’IA… on en remet une couche puisque l’IA va tous nous mettre au chômage et essayer de prendre le pouvoir pour faire de nous un troupeau de bêtes à viande… ou pour produire du méthane en pétant afin d’avoir l’énergie nécessaire pour faire fonctionner les machines… Bienvenue dans la Matrice malheureux! 😱

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  6. Meme Asimov parle de l’evolution des robots qui arrivent a arranger les 3 lois avec leur loi 0…oui des vrais IA pas comme aujourd’hui, comme le disait une grande specialiste il n’y a rien d’intelligent rien d’artificiel…;)…
    En tout cas vrai un tres bon roman SF…je le vois bien en film didonc….

    Aimé par 1 personne

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