Obsolète : Sophie Loubière [LC avec Bianca]

Titre : Obsolète

Auteur : Sophie Loubière
Édition : Belfond (01/02/2024)

Résumé :
La femme, un produit sans grand avenir ?

2224. Depuis le Grand Effondrement de la civilisation fossile et les crises qui ont suivi, l’humanité s’est adaptée. Économiser les ressources, se protéger du soleil, modifier son habitat, ses besoins, et adhérer au tout-recyclage.

Y compris celui des femmes.

Afin d’enrayer le déclin de la population, toute femme de cinquante ans est retirée de son foyer pour laisser la place à une autre, plus jeune et encore fertile.

L’heure a sonné pour Rachel. Solide et sereine, elle est prête. Mais qu’en est-il de son mari et de ses enfants ? Car personne n’est jamais revenu du Grand Recyclage. Et Rachel sent bien que le Domaine des Hautes-Plaines n’est pas ce lieu de rêve que promet la Gouvernance territoriale aux futures Retirées…

Critique :
À 50 ans, si tu es une femme, que tu aies une Rolex au poignet ou pas, tu es quand même has been, retirée de ton foyer et envoyée au Domaine des Hautes-Plaines, pour y mener une vie tranquille. C’est le grand recyclage, la retraite à 50 ballais, en fait. Fuck la réforme des retraites !

Nous sommes en 2224, au cap Gris-Nez, dans un monde post-apocalypse, dans une dystopie qui met en scène une petite société d’humains qui se sont adapté à leur nouvel environnement, dans des sociétés avec moins de dépenses énergétiques, plus écologiques, sans violences (fini les meurtres, les vols, les viols,…), avec de l’empathie pour les autres, sans homophobie, sans racisme, sans religions…

Purée, mais c’est le pied, cette société ! Je signe où ? On pourrait l’avoir en 2024 et ne pas attendre 200 ans ??

Ah oui, mais il y a un mais… Un gros MAIS ! Les émotions des gens sont régulées, contrôlées… Alors oui, c’est facile d’endiguer les crimes et autres saloperies. Et puis, comme la fertilité à diminué et que les femmes sont plus nombreuses que les hommes (pauvres choux, va), elles doivent se retirer du jeu, à 50 ans et leurs époux (ou leurs compagnes, pour les couples lesbiens) est prié de reprendre une autre femelle et de refaire des enfants. Repeuplement démographique, en fait !

Oups, ça sent déjà moins bon, vous ne trouvez pas ? Et c’est là que réside toute la puissance de cette dystopie, car l’autrice, au lieu de nous plonger dans une société totalitariste et horrible, version « Servante écarlate » ou « 1984 », nous amène dans une société qui ressemble à un cocon, à un modèle parfait, à une société où il fait bon vivre, loin du métro-boulot-dodo, en harmonie avec la Nature (qui a morflé).

Ce qui fout la trouille, dans cette dystopie, c’est lorsque l’on comprend ce qu’il pourrait y avoir derrière l’envers du décor (et on ne met pas 200 pages à capter qu’il doit y avoir une couille dans le pâté). Mais pour tout savoir, il faudra attendre le chapitre concerné et l’autrice vous donnera les détails au fur et à mesure… Glaçant et troublant, notamment avec les sempiternelles excuses du « nous n’avions pas le choix ».

D’ailleurs, une scène m’a fait penser à celles de l’arrivée des Juifs et autres prisonniers, dans les camps de concentration… Et pourtant, je vous assure que la scène était joyeuse, dans ce roman ! Mais elle m’a fait l’effet d’une douche glacée. Le talent de l’autrice était là aussi.

Mais avant d’arriver à l’épisode du grand recyclage, nous aurons à résoudre la mort mystérieuse de trois habitants du village et il faudra de la persévérance à certains pour mener l’enquête, sans se faire remarquer, puisque l’on a dit que c’était un tragique accident.

Deux arcs narratifs, donc, dans ce pavé de 500 pages : enquêter sur des morts mystérieuses, découvrir le/la/les coupables et se préparer au départ de certaines femmes pour le grand recyclage et à la vie d’après. Dire que personne ne se révolte…

Le côté polar est un peu léger, car ce n’est pas le plus important, mais ce qui arrivera lors des conclusions de celui qui a mené l’enquête et qui tentera de faire comprendre aux autres leurs erreurs, qui ont mené à cette folie ! Et là, c’était brillant, une fois de plus.

Si au départ, j’ai eu un peu de mal en commençant la lecture de cette dystopie, je me suis faite happer ensuite et même si je n’ai pas ressenti de véritable empathie pour les différents personnages, j’ai grandement apprécié ce récit d’anticipation, de ce post Grand Effondrement et cette société que l’autrice a mise en place, qui semble être un havre de paix, mais qui cache des trucs pas nets et qui nous renvoie vers nos sociétés à nous, notamment dans certains de nos travers, tels la surconsommation…

Une dystopie à découvrir absolument ! Bianca, ma copinaute de LC, n’en pense pas moins, elle a apprécié sa lecture, tout comme moi et en a été glacée aussi.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°164].

LUX : Maxime Chattam [Par Dame Ida qui n’a pas été éblouie par la lumière…]

Titre : LUX

Auteur : Maxime Chattam
Édition : Albin Michel (02/11/2023)

Résumé :
Les scientifiques comme les religieux ne peuvent expliquer ce qu’elle est ni d’où elle vient.

Elle va transformer pour toujours le quotidien du monde entier, en particulier l’existence d’une mère et de sa fille.

Tout en posant la question qui nous obsède tous… Nos vies ont-elles un sens ?

Un roman au suspense saisissant, hommage lumineux à Barjavel et à la littérature qui divertit, qui interroge.

Maxime Chattam comme vous ne l’avez jamais lu.

L’avis de Dame Ida :
Maxime Chattam est un auteur qui me pose souvent problème lorsqu’il s’agit de donner mon avis sur ses livres.

J’ai adoré certains d’entre eux tandis que d’autres m’ont paru carrément bâclés, que ce soit dans une documentation/recherche trop approximative ou quant à la rédaction de dénouements sombrant dans la facilité ou le grotesque en ressemblant à la fin d’un James Bond.

Et comme je m’étais habituée au meilleur en le découvrant, j’ai tendance à me montrer très exigeante avec lui, sachant de quoi il est capable… Et de fait, lorsqu’il me déçoit je deviens féroce.

Ce roman-là ne fera pas partie de mes préférés, loin de là, pour un certain nombre de raisons.

J’ai tout d’abord trouvé le choix des thématiques abordées un brin racoleur, pour ne pas dire bien trop respectueux des diktats de la pensée woke, qui terrorisent actuellement le monde de la culture. En effet, tous les thèmes chers à ce mouvement de pensée sont présents ! Chattam a bien coché toutes les cases.

Les femmes sont à la manœuvre, voire au pouvoir et en couple lesbien à l’Elysée ; l’une des héroïnes est transgenre, les hommes sont tous des salauds à une exception près (je ne vous dirai pas laquelle !) ; on ajoute une critique en règle du déséquilibre Nord/Sud, sur fond d’apocalypse écologique liée au réchauffement climatique et de théories du complot. Tout y est !

N’a-t-on pas prévenu l’auteur que les romans qui passent à la postérité traitent de l’universel et non de l’actualité, ou doctrines à la mode que nous offrent les médias et qui seront dépassés et sans intérêt quelques années plus tard, quand d’autres préoccupations auront pris le relais dans le poste ?

Bon OK… le réchauffement climatique est parti pour durer un moment… Et puis… Certes les écrivains ont des factures à payer, il faut bien qu’ils mangent, entre deux chefs-d’œuvre…

Anybref, toutes les occasions seront bonnes pour que l’auteur déploie dans la bouche de ses personnages ses propres analyses personnelles sur les discours sociétaux, rebattus dans l’actualité, à travers le prisme de leurs sensibilité supposé.

Ces monologues, bien clairement développés, sans contradiction dans des dialogues, qui en deviendront totalement artificiels ou improbables (qui fait ça dans la vraie vie, à moins de vouloir pontifier ?) me paraîtront pour le moins maladroits, pour ne pas dire lassants, vu leurs répétitions.

Par ailleurs, je suis une lectrice exigeante et j’apprécie les auteurs qui veillent plus à défendre les vérités objectives sur les grandes questions qu’ils soulèvent, en se renseignant comme il le faut… plutôt qu’en calant leur discours sur les idéologies à la mode.

Alors oui… Quand Chattam reprends à l’envie l’idéologie transgenre selon laquelle les personnes transgenres sont « nées dans le mauvais corps » ou que « l’anomalie est dans le corps », ça m’énerve puisque sur le plan de la vérité scientifique et développementale, notre consciences d’appartenir à un genre suppose d’avoir acquis le langage élaboré ou abstrait, ce que nous faisons au mieux à partir de trois ans, alors que notre sexe biologique est déterminé, quant à lui, dès la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde.

Ce n’est pas parce que la médecine a moins de mal à modifier un corps (et encore ce n’est pas si simple ni anodin) que l’anomalie est du côté du corps. Elle vient du décalage entre l’identité de genre, telle qu’elle se construit, et le réel du corps tel qu’il est à la naissance.

C’est ça la vérité scientifique. Mais… une formulation idéologique allant dans le sens de ce que les principaux concernés aiment entendre est certainement plus vendeuse…

D’ailleurs convoquer autant de scientifiques au milieux de nulle part, pour élucider un mystère, en galvaudant systématiquement le discours scientifique, sur lequel l’auteur s’est juste renseigné ce qu’il fallait, pour essayer de rendre crédible des thèses au mieux hérétiques, au pire délirantes, est un travers récurrent de l’œuvre de Chattam avec lequel je suis très mal à l’aise. Et là j’ai eu largement ma dose. On se serait crû devant un épisode du Dr Who !

Les choix thématiques, le développement d’un discours pseudo-scientifique, très assurés, seront aussi gênants que certains artifices rédactionnels.

En plus des longs monologues maladroits pontifiants exposant les vues de l’auteur sur l’actualité, on trouvera un abus de cliffhangers assez pénible.

L’usage de l’arrêt d’un chapitre sur un moment stratégique ou à la fin d’un rebondissement, avant d’ouvrir un chapitre traitant d’une autre action simultanée, impliquant d’autres personnages, est une technique pratique pour entretenir le suspens.

Mais quand cela se systématise tous les quatre ou cinq chapitres, ça devient assez pénible en réalité.

Et puis… Et puis… L’intrigue est limite délirante. On n’est ni vraiment dans la SF, ni franchement dans l’anticipation tant ce monde est proche du nôtre, ni pour autant dans le fantastique, et certainement pas dans un polar.

Ce genre indéfini, qui part dans tous les sens, sans en assumer un plus que les autres, met en échec la mécanique de suspension d’incrédulité dès la moitié de ce livre, que je n’ai terminé que pour me sentir légitime à en faire une fiche. Et j’avoue avoir eu du mal à m’accrocher.

Et sans vouloir spoiler, ça se termine… comme Chattam a déjà terminé d’autres romans que je n’ai pas appréciés…

Et autant dire je n’ai pas davantage apprécié cette précipitation qui trouverait certainement toute sa place dans un blockbuster d’action où l’on se préoccupe plus des images à grand spectacle et du suspens immédiat que de la crédibilité et à l’élucidation claire de l’intrigue.

Peut être Chattam ferait-il mieux d’écrire des scenarii pour le cinéma que des romans, en fait… Avec les films d’action, une fois que les gentils sont sauvés et que les méchants sont morts, on accepte mieux de rester dans le flou quant à l’élucidation de l’intrigue.

Elucidation que l’auteur avait, ici, fait le choix délibéré de ne pas inclure dans le corps du texte, pour s’en expliquer dans des remerciements, avant de proposer un chapitre additionnel ensuite, pour nous livrer ces clés…

Son éditeur a dû lui recommander cet ajout pour éviter une manifestation de lecteurs qui se seraient sentis floués… Tu m’étonnes ! Payer 20 balles et te taper 480 pages pour ne toujours pas savoir ce qui s’est passé à la fin au nom du « à chacun sa vérité »… ça fait juste monter la tension !

Donc… ne vous inquiétez pas… allez jusqu’à ce rajout et vous saurez tout ! Enfin… vous en saurez un peu plus… En tout cas suffisamment pour être débouté d’une action en justice afin d’obliger Chattam de vous révéler le nœud du mystère.

Bref, du suspens, un peu d’originalité… Mais une lecture décevante, loin d’être au niveau des attentes que le nom de Chattam peut pourtant soulever.

Jour zéro : C. Robert Cargill

Titre : Jour zéro

Auteur : C. Robert Cargill
Édition : Albin Michel Imaginaire (30/08/2023)
Édition Originale : Day Zero (2021)
Traduction : Florence Dolisi

Résumé :
Hopi est un tigre en peluche anthropomorphisé, un robot-nounou comme il en existe tant d’autres. Il n’en avait pas vraiment conscience avant de découvrir une boîte rangée dans le grenier. Celle dans laquelle il est arrivé lorsqu’il a été acheté des années auparavant, celle dans laquelle il sera jeté une fois que l’enfant dont il s’occupe, Ezra Reinhart, huit ans, n’aura plus besoin de nounou.

Tandis que Hopi réfléchit à son avenir soudain incertain, les robots commencent à se révolter, bien décidés à éradiquer l’Humanité qui les tient en esclavage.

Pour les parents d’Ezra, qui se croient à l’abri dans leur petite communauté fermée, cette rébellion n’est qu’un spectacle de plus à la télé.

Pour Hopi, elle le met face à la plus difficile des alternatives : rejoindre le camp des robots et se battre pour sa propre liberté… ou escorter Ezra en lieu sûr, à travers le paysage infernal d’un monde en guerre.

Critique :
Calvin & Hobbes, vous connaissez ? Le petit Calvin, un garnement qui n’aime pas l’école et qui vit des histoires palpitantes avec son tigre en peluche, Hobbes, qui prend vie quand les adultes ne regardent pas…

Et bien, je viens de rencontrer Hobbes en version Nounoubot et prénommé Hopi. Bon, il est moins caustique que Hobbes…

Nous sommes dans une société où les I.A sont présentes partout, notamment dans les maisons, sous forme de robots pour s’occuper des enfants, faire le ménage, les courses…

Bref, elles s’occupent de la main-d’œuvre et ont pris la place de bien des humains, qui eux, végètent, en profitant des allocations de l’État. C’est une société fragmentée, avec, d’un côté, ceux qui ont toujours un job et ceux qui, même en traversant toutes les rues, ne pourraient plus en obtenir un.

Tutti va bene… Les robots doivent respecter les lois d’Asimov. Oui, tout allait bien jusqu’à ce que l’impensable arrive : boum, c’est la fin du monde que les humains connaissaient, la fin de la tranquillité, la fin de l’insouciance et le début de la révolte des machines (des machines esclaves)… Non, ce ne sont pas des Terminator, mais un simple robot ménager a tout de même plus de force que vous…

Ce roman de SF, post-apocalypse, va mettre le tigre Hopi, le Nounoubot, devant un choix cornélien, un choix difficile à faire : quel camp choisir ? Celui des siens, les robots ou celui des humains et sauver le petit Ezra dont il a la garde ?

Sans oublier que ce choix sera lourd de conséquence pour lui, puisque quel que soit le camp choisi, il devra tuer, pour ne pas être tué. Alors, on tue qui ? Les humains ou les robots ? Pas de juste milieu possible, la position de neutralité n’existant pas.

Et puis, reste LA question à un million de dollars : Hopi aime-t-il vraiment Ezra ou bien est-ce grâce à ses lignes de codes inscrites dans son programme qu’il a des sentiments pour lui et qu’il le protège ? Que de questions difficiles à résoudre, tout en tentant d’échapper aux tueurs lancés à vos trousses.

C’est un roman qui m’a tenu en haleine et que j’ai eu du mal à reposer à un moment donné, tant je voulais savoir ce qui allait se passer, formant des hypothèses, qui se sont toutes révélées erronées.

Mais que l’on ne s’y trompe pas, ce roman de SF n’est pas qu’un thriller survitaminé, son récit est plus profond que ça, notamment dans les réflexions de ses personnages principaux, notamment notre robot tigre, Hopi, à qui l’on s’attache très vite. Le scénario n’est pas exempt de profondeur non plus, notamment avec la réflexion sur le lourd passé de l’Amérique…

Un roman SF ambitieux, que j’ai adoré et qui m’a tenu en haleine une grande partie de la soirée, notamment de par les réflexions qui ont lieu entre Ezra, petit garçon de 8 ans et son Nounoubot, obligé de se comporter autrement pour survivre, et donc, de dégommer tout ce qui bouge, avant de poser des questions.

Un roman qui donne la pêche, même si l’on parle d’extermination des humains et que dans « Un océan de rouille », paru avant, mais se déroulant après la révolte des machines, on sait ce qui est arrivé à l’humanité…

Un roman à lire pour entrer dans la SF de manière… jouissive !

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°106]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°22.

Demain les ombres : Noëlle Michel

Titre : Demain les ombres

Auteur : Noëlle Michel
Édition : Le bruit du monde (05/01/2023)

Résumé :
C’est un clan d’humains. Ils chassent et cueillent, ils naissent et meurent, ils habitent des tentes de peau, ils peignent sur la paroi des grottes, ils perpétuent les légendes de leurs déesses et dansent autour du feu les soirs de fête.

Leur univers est une forêt nourricière et, hormis les grands froids ou la maladie, ils n’ont à redouter que la Bête, qui rôde aux abords d’infranchissables Confins. Ils ignorent qu’un tout autre monde existe au-delà.

Cet autre monde, c’est le nôtre ou presque, couvert de villes grises de pollution et peuplé de Sapiens dont quelques-uns vont bientôt rencontrer leurs lointains cousins du clan Neanderthal…

Porté par un redoutable sens du suspense, Demain les ombres est un grand roman d’évasion nourri de considérations éthiques sur notre rapport à la nature, au divertissement, à l’autre, à la vie.

Critique :
Ayant lu de bons retours sur ce roman, j’ai décidé de l’attaquer cette année et afin de garder le suspense entier, je n’ai pas relu le résumé.

Ce fut une excellente idée. La surprise à été totale, lorsque j’ai commencé la lecture, passant d’un récit sur une peuplade primitive à un labo scientifique dernier cri, au chapitre suivant. Quel grand écart.

Alternant les chapitres entre un récit qui semble être dans le passé et dans un futur immédiat, ce roman dystopique se lit très vite, tant l’émerveillement est grand en lisant ces deux récits. Évidemment, on comprend très vite certaines choses, mais cela n’a pas empêché mes yeux de briller.

Difficile d’en dire plus afin de ne pas gâcher le plaisir de lecture des futurs lecteurs et lectrices. Sachez juste que l’autrice a réussi à écrire un roman entrainant, différend des autres que j’ai déjà lu avec nos cousins néandertaliens et à garder des surprises pour la fin.

Le récit parle d’éthique, de science sans conscience, d’Hommes qui ont joué à Dieu et de fric, parce que c’est le moteur de nos sociétés. Vous connaissez le fameux « Panem et circenses » de la Rome Antique, qui veut dire « du pain et des jeux » ? Et bien, nous en sommes toujours là : l’Homme veut à bouffer et du divertissement, à n’importe quel prix.

Le récit ne se prive pas d’aller vers de l’émotionnel, sans virer dans un pathos qui serait malvenu. Les personnages sont attachants, même ceux qui vivent dans des grottes et ont le front proéminent.

Oui, l’autrice aurait pu faire virer son récit vers un thriller endiablé, mais elle a choisi la voie de la raison et tant mieux, on évite donc le blockbuster qui fait tout péter et on reste dans un récit qui ne manque pas de profondeur, que ce soit au niveau des personnages ou du scénario.

Un roman qui nous fait réfléchir, un roman inclassable, qui oscille entre la SF, l’anticipation, la dystopie et le côté thriller avec cette Bête qui vient chercher certains membres du clan.

Il y a un soupçon de nature-writing aussi, puisque les Néans vivent en communion avec la Nature, respectant ses saisons, vivant de ce que la Nature leur offre, là où d’autres ont saccagés la Terre.

Un roman à découvrir, assurément et qui ne vous laissera pas indifférents.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°096].

Et c’est ainsi que nous vivrons : Douglas Kennedy

Titre : Et c’est ainsi que nous vivrons

Auteur : Douglas Kennedy
Édition : Belfond (01/06/2023)
Édition Originale : Fly Over (2022)
Traduction : Chloé Royer

Résumé :
Après le succès des « Hommes ont peur de la lumière », Douglas Kennedy poursuit son étude d’une Amérique plus divisée que jamais. Un roman glaçant de réalisme, le tableau effrayant de ce qui pourrait bien devenir les Etats-Désunis d’Amérique…

2045. Les États-Unis n’existent plus, une nouvelle guerre de Sécession en a redessiné les frontières.

Sur les côtes Est et Ouest, une république où la liberté de mœurs est totale mais où la surveillance est constante. Dans les États du Centre, une confédération où divorce, avortement et changement de sexe sont interdits et où les valeurs chrétiennes font loi.

Les deux blocs se font face, chacun redoutant une infiltration de l’autre camp.

C’est justement la mission qui attend Samantha Stengel. Agent des services secrets de la République, cette professionnelle reconnue, réputée pour son sang-froid, s’apprête à affronter l’épreuve de sa vie : passer de l’autre côté de la frontière, dans un des États confédérés les plus rigoristes, sur les traces d’une cible aussi dangereuse qu’imprévisible.

Dans ces États désormais Désunis, Samantha devra puiser au plus profond de ses forces pour échapper aux mouchards de son propre camp et se confronter aux attaques de l’ennemi.

Est-ce ainsi que nous vivrons ?

Critique :
Nous sommes en 2045. Imaginez les États-Unis fracturés en deux parties : dans l’une, vous avez une liberté de mœurs et de croyances totale, mais vous êtes surveillés tout le temps, notamment à l’aide d’une puce insérée dans votre cou.

Allons voir de l’autre côté ce qu’il s’y passe : pas de puce, moins de surveillance, mais l’horreur totale aussi puisque les valeurs chrétiennes font loi, vous ne pouvez pas changer de sexe, il vous faut faire des enfants, interdiction de divorcer ou d’avorter.

La guerre de sécession a eu de nouveau lieu et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a coupé le pays en deux parties où il ne fait pas si bon vivre que ça (ni du côté des conservateurs, ni du côté des progressistes). La ville de Minneapolis est coupée en deux, telle Berlin avant. C’est la Zone Neutre (ZN).

La Confédération Unie (CU) est théocratie, gouvernée par un un souverain considéré comme le représentant de Dieu et de l’autre côté, c’est la République Unie (RU), dirigée par un milliardaire de la high-tech, l’inventeur des puces et où la surveillance individuelle est poussée à son comble.

Le concept de départ était intéressant, c’était de la dystopie réaliste, vu que se faire avorter devient de plus en plus difficile, que les conservateurs religieux sont au pouvoir, qu’ils restreignent de plus en plus les libertés individuelles, qu’ils censurent des livres, les retirent des biblios et qu’ils ont eu un président totalement dingue, un gangster multimillionnaire, durant 4 ans.

Moi qui pensait trembler en lisant ce roman, c’est loupé ! Alors oui, certains faits décrits dans cette dystopie m’ont fait froid dans le dos, mais j’ai déjà eu plus de sueurs froides dans d’autres romans. Oui, je vais le dire, mais il m’a semblé un peu mou du genou.

Le personnage principal, qui est aussi la narratrice, est l’agent Samantha Stengel, qui travaille pour le Bureau, du côté des soi-disant progressistes, ceux qui vous limite la viande, l’alcool et contrôlent votre taux de cholestérol en permanence. Sa mission, qu’elle ne peut refuser, c’est d’aller dans le camp adverse (chez les cons servateurs) pour descendre une autre femme…

Le bémol ? L’auteur reste un peu trop en surface à mon goût. Il n’explore pas assez le côté psychologique de ses personnages et n’a pas réussi à me filer les chocottes avec, pourtant, des faits de sociétés qui se produisent déjà et qui risquent d’aller encore plus loin dans les restrictions faites aux femmes ou aux minorités, à la littérature, la culture, la diversité.

Comme dans son précédent roman « Les hommes ont peur de la lumière », il y a des passages géniaux, intéressants, intelligents, bien amenés, qui font effectivement froid dans le dos, mais à côté de ça, on a des grands moments de solitude, le récit étant parfois trop bavard ou pas assez…

Je me suis souvent perdue dans le récit, notamment dans l’endroit où l’agent Samantha Stengel se trouvait (en CU ou en RU) et l’intrigue m’a semblée un peu trop conventionnelle, gentillette, plate, avec des rebondissements téléphonés et un final qui m’a laissé un goût d’inachevé.

Je suis donc un peu déçue de l’intrigue proprement dite, de cette infiltration en CU (chez les rigoristes) pour une mission qui prendra du temps et qui rendra une partie de la lecture ennuyeuse. Vu le pitch de départ, il y avait moyen de faire mieux, de resserrer l’intrigue et de donner bien plus de sueurs froides aux lecteurs.

Alors non, cette lecture n’est pas mauvaise, loin de là, mais elle manquait de sel, d’épices, de terreur, parce que nom de Zeus, ce qui est décrit dans cette dystopie, c’est ce qui nous pend au bout du nez et ça a déjà commencé : pas de puces dans le cou, mais des smartphones, des PS, des GPS, des caméras partout, des badges dans le boulot, l’avortement qui redevient interdit, les censures, les droits qui régressent et toussa toussa.

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°084]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) #N°13.

Capitaine Albator, le Pirate de l’Espace – Intégrale : Leiji Matsumoto

Titre : Capitaine Albator, le Pirate de l’Espace – Intégrale

Scénariste : Leiji Matsumoto
Dessinateur : Leiji Matsumoto

Édition : Kana Sensei (2013) – 1083 pages !
Édition Originale : chu Kaizoku Captain Herlock (2013)
Traduction : Sylvain Chollet

Résumé :
An de grâce 2977…
 » Lorsque toutes les mers du globe eurent disparu, les hommes pensèrent que la fin du monde était arrivée. Ils s’apitoyèrent sur leur sort, sans même songer à l’espace infini qui s’étendait au-dessus de leur tête…

Seule une poignée d’hommes, croyant en l’avenir radieux du genre humain, eurent le courage d’aller explorer la « mer du dessus ».

Alors, les autres ricanèrent en disant : « Ce sont des fous qui courent après un rêve irréalisable. » Et nous avons été considérés comme des hors-la-loi… »

Critique :
Pour une fan d’Albator telle que moi, je jamais avoir lu le mange original était un oubli que je voulais réparer…

C’est chose faite avec cette intégrale de 1080 pages, reprenant les 5 mangas originaux du Captain Herlock, plus connu chez nous sous le nom d’Albator, le corsaire de l’espace.

Premières impressions ? C’est foutrement lourd, cette intégrale ! La deuxième est que les dessins ne sont pas égaux dans leur qualité…

Certains personnages semblent écrasés, comme s’ils avaient la tête trop grosse et les jambes trop courtes, notamment avec Tadashi Daiba.

Les visages manquent parfois de détails, de précisions, mais pour ce qui est des instruments de contrôle à bord de l’Arcadia (Atlantis dans l’anime), là, on est gâté en détails et en précision des dessins.

Le problème de la version manga, c’est qu’elle n’a pas de fin ! Ben oui, arrivé à la dernière page, on se retrouve avec notre corsaire qui poursuit son voyage à la recherche des Sylvidres, mais après, c’est tout, y’a plus rien, le manga n’a jamais eu de fin, lui ! Merde alors !

Comment cela se fesse-t-il ? Wiki a répondu à mes questions et je vous donne la réponse, parce que vous êtes sages…

Les cinq volumes font office de « première partie ». L’histoire n’a pas encore eu de conclusion en manga jusqu’à présent. Par contre, l’adaptation en anime, Albator, le corsaire de l’espace, a une fin. L’adaptation en série d’animation Albator, le corsaire de l’espace a été réalisée alors que le manga était toujours en cours de parution, prenant de vitesse Leiji Matsumoto dans l’écriture du manga. C’est ainsi que la série fut achevée alors que le manga n’en était qu’à la moitié de l’histoire. Alors très occupé sur différents projets, Leiji Matsumoto ne termina jamais le manga, qui reste suspendu en plein milieu de l’intrigue.

À la fin de l’ouvrage, les concepteurs expliquent avoir eu du mal à choisir ce qu’il fallait mettre dedans, puisque le manga était différent de l’anime, notamment dans les noms et le scénario. Ils ont essayé de faire de leur mieux afin de ne pas trop perturber les fans de l’anime…

Je ne l’ai pas été, je me suis habituée aux véritables noms des personnages et s’il est plus facile pour les francophones d’être face à un Alfred qu’un Yattaran (celui qui fait toujours ses maquettes), je me suis vite intégrée à l’équipage et retrouver tous ces visages familiers.

C’est tout de même une société fameusement blasée de tout, que Leiji Matsumoto décrit dans son manga, puisque personne, ou si peu, ne s’inquiète de l’arrivée de la boule noire sur terre et que le premier ministre est plus intéressé par ne rien foutre, par jouer au golf ou penser à sa réélection, qu’à se battre contre les envahisseuses, qui, ne sont peut-être pas si envahisseuses que ça…

Au fil du manga, on apprendra qui elles sont vraiment, ces Sylvidres et quels sont leurs liens avec les peuples des différentes planètes et galaxies.

Si l’équipage de l’Arcadia est misogyne et pense que la place des femmes est en cuisine, ils n’en restent pas moins correct avec les trois femmes de l’équipage (la cuisinière, faut pas la faire chier non plus), même quand ils sont imbibés d’alcool (boire est dangereux pour la santé).

Oui, c’est un peu vieillot pour certaines choses, mais c’était précurseur pour d’autres, notamment le côté anticapitaliste d’Albator, sa soif de liberté, son côté écolo, anticonformiste, sa colère contre ceux qui ne bougeaient par leur cul, qui étaient des moutons et les valeurs de fraternité qu’il voulait pour tout le monde.

À son époque, qui était la nôtre au moment de la diffusion de ce manga, ce n’était pas des thèmes à la mode comme maintenant. De plus, il connaissait la valeur des femmes de son équipage, femmes qui cachent leur talent pour ne pas froisser l’égo de certains hommes… Pas avec leur capitaine balafré et ultra sexy !

Oui, Albator a vieilli, il ne plairait sans doute pas aux jeunes générations, mais je m’en fous, moi, je l’aime depuis notre première rencontre (oui, ça date !) et le lire en manga m’a fait un bien fou. C’était comme manger une madeleine, celle de Proust, qui m’a fait replonger dans mon enfance et dans l’insouciance de cet âge.

À découvrir pour celles et ceux qui aiment le corsaire de l’espace !

Burton & Swinburne – 02 – L’étrange cas de l’homme mécanique : Mark Hodder

Titre : Burton & Swinburne – 02 – L’étrange cas de l’homme mécanique

Auteur : Mark Hodder
Édition : Bragelonne (18/02/2015)
Édition Originale : Burton & Swinburne, book 2: The Curious Case of the Clockwork Man (2011)
Traduction : Arnaud Demaegd

Résumé :
Sir Roger Tichborne : perdu en mer. Le voici de retour pour revendiquer la fortune familiale. Mais est-ce bien lui ? Pour les classes supérieures, c’est de toute évidence un habile escroc ; pour les ouvriers de Londres, c’est le héros du peuple…

Mais pour Burton, il est avant tout au centre d’un complot visant à escamoter de légendaires diamants connus sous le nom d’Yeux de Nga. L’enquête le mènera sur le domaine maudit des Tichborne… et à la rencontre du fantôme d’une sorcière !

Entre un manoir hanté et les rues de Londres secouées par des émeutes, de l’Amérique du Sud à l’Australie, d’un incroyable vol de bijoux à une possible révolution, Burton et Swinburne affrontent de terribles forces pour mettre un terme à une conspiration qui menace l’Empire britannique.

Leur enquête aboutit sur un final étonnant qui les verra combattre les morts, un ennemi à naître, et entrevoir le passé préhistorique et le futur déchiré par la guerre !

Critique :
Ayant lu le premier tome en juillet 2020, il était plus que temps que je lise enfin la suite, afin de retrouver le duo un peu loufoque, mais ô combien attachant, que constitue Sir Richard Francis Burton & le poète Algernon Swinburne.

Nous sommes en 1862, dans une Angleterre victorienne, où c’est le roi Albert qui règne, mais surtout, nous sommes dans un univers steampunk !

Le fantastique est omniprésent, donc, ne cherchez pas des explications plausibles pour le vol de diamants ou autres trucs bizarres.

Si dans le premier tome, nous avions tout un lot de trucs bizarres, dans le second, c’est encore pire, comme si l’auteur avait contacté tout ce que le fantastique compte comme entités surnaturelles (oh, on n’a pas de vampires, ni de loups-garous). Hélas, l’excès nuit en tout…

Autant où j’avais adoré le premier, autant où le second fut plus laborieux à lire. Jusque la page 250, j’ai ramé à certains moments du récit, tant j’avais l’impression qu’il n’avançait pas, que c’était répétitif et que ça se trainait en longueurs.

Ensuite, ça se débloque et alors là, faut s’accrocher tant cela va aller de plus en plus vite, sans vraiment que l’on puisse faire une pause. Les entités surnaturelles surgissent de partout, les habitants de Londres sont en pleine révolte et personne n’aura le temps de souffler.

Le style de l’auteur est divertissant, son roman n’est pas là pour le sérieux, il est fait pour divertir et entrainer son lectorat dans un monde qu’il connait, tout en ne le connaissant pas, puisque nous ne vivons pas dans un monde fantastique et steampunk où les machines à vapeur sont partout et où des perroquets insultants délivrent les messages.

S’il n’y a pas de chevaux vapeur, de cygnes tirant des nacelles ou des fauteuils volants  dans notre monde, le roman est bourré de références à notre société et il ne faut pas avoir de grande connaissances pour comprendre de qu’est la Folk’s Wagon issue d’un scarabée transformé (beetle, en anglais)…

L’auteur ne s’est pas servi de l’élément scientifique juste pour faire beau ou pour remplir des pages. Son monde est cohérent, il est détaillé (trop, parfois ?) et il n’a pas oublié d’incorporer de la politique et des revendications sociales, même si on n’a absolument pas envie de croiser les manifestants londoniens de ce roman fantastique !!

Oui, tout est cohérent, logique, bien pensé et son final ne part pas à vau-l’eau, ce qui n’est déjà pas si mal, tout en renvoyant le lecteur au événements du premier tome. Oui, il est préférable d’avoir lu le premier tome, car le second découle du premier…

Ma préférence ira au premier tome, le second étant un peu trop long dans sa première moitié, avant que cela ne démarre ensuite au quart de tour et que le roman devienne difficile à lâcher…

Le bon point restera pour l’univers mis en plus par l’auteur, très riche, très détaillé, ses personnages attachants, qui ne manquent pas de profondeur et pour son scénario très riche, même si cette richesse a donné des longueurs.

Pour celles et ceux qui ont envie de plonger dans l’univers steampunk, cette série est bien faite et je ne regretterai pas ma lecture.

 #lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°241] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°44].

Les chroniques de St Mary – 06 – En cas de problème : Jodi Taylor

Titre : Les chroniques de St Mary – 06 – En cas de problème

Auteur : Jodi Taylor
Édition : HC (01/10/2020)
Édition Originale : The chronicles of St Mary’s, book 06: What Could Possibly Go Wrong? (2015)
Traduction : Cindy Colin Kapen

Résumé :
À l’institut St Mary, les historiens n’étudient pas seulement le passé, ils le visitent.

Max est de retour ! Un nouveau mari, un nouveau job et cinq nouvelles recrues sous sa responsabilité…

En tant que nouvelle directrice de la formation de St Mary, la jeune historienne a prévu un programme de formation imparable.

Un bébé mammouth, Hérodote et son double, Jeanne d’Arc, des chasseurs de l’Âge de pierre et des policiers qui auraient sûrement mieux à faire ailleurs…

Les missions se succèdent et tout le monde se pose la même question : que faudra-t-il faire en cas de problème ?

Critique :
En cas de problème, brisez la vitre ? Non, mauvaise idée, à l’institut St Mary, des vitres sont trop souvent brisées.

On pourrait même dire que ces historiens sont pire qu’une une bande de casseurs, tant ils ont sketté (cassé) un peu tout. Même les pieds et les couilles de leurs collègues (au sens figuré, mais aussi au sens propre).

Dans ce sixième opus, on ne change pas vraiment de recette, si ce n’est que Maxwell est devenue formatrice (elle ?? Folie pure) et qu’il s’agit de ne pas envoyer les nouvelles recrues au casse-pipe (ou du moins, essayer de ne pas les tuer).

Ce qui ne change pas, c’est le pack « Voyages temporels + grosses emmerdes ». Ou comment arriver à être à deux doigts de se noyer dans un endroit où il tombe 2cm de flotte par an…

C’est une série drôle, amusante, divertissante, mais il est déconseillé de lire les romans en enfilade, sinon, les répétitions scénaristiques seront trop flagrantes. Non pas que ça me gêne, mais j’aimerais que de temps en temps, leurs voyages ne finissent pas tous en catastrophe.

Qu’ils aient des soucis, c’est tout à fait normal, mais au fil des tomes, tout le monde a frôlé la mort, mais s’en est sorti miraculeusement. Ou pas…

Ce qui ne change pas non plus, c’est l’humour présent dans la narration, notamment avec les pensées de Maxwell, ses petits apartés, ses réflexions, ses réparties avec les autres membres de l’institut, qui continuent, eux aussi, à faire des gaffes. Mention spéciale au petit mammouth (qui n’écrasera pas les prix).

Les voyages dans le temps étaient intéressants, amusants, tragiques, bourré de suspense, mais comme je le disais, une mission calme, sans danger, on apprécierait fortement. Ils en avaient une de programmée, mais elle aussi a tourné au désastre.

Si j’ai été surprise par l’identité de la personne qui avait trahi, j’ai par contre vu venir, de très loin, la personne qui allait leur causer des ennuis à un moment donné. Bingo, sur la fin, ça n’a pas raté.

Une série fantastique qui mêle habilement la science-fiction et l’Histoire, des romans toujours amusants et agréables à lire, les doigts de pieds en éventail (sauf dans les moments critiques), le sourire aux lèvres.

Malgré des redondances dans le squelette scénaristique, j’éprouve toujours du plaisir à suivre cette série, même si c’est à petite dose, un ou deux par année. On a de l’humour, savamment dosé, des trucs de fou, des bêtises, des erreurs, des coups de folie, le tout sans se prendre au sérieux, même si les membres de St Mary pensent être les gens les plus sérieux du monde.

Et puis, on révise son Histoire, de manière bien plus amusante qu’à l’école et plus immersive que dans Secrets D’Histoire. On ne se prend pas la tête, on sourit, un ricane, on a du suspense, de l’adrénaline et du thé, beaucoup de thé (oserais-je leur avouer que je suis plus café que thé ??).

Une série à découvrir, à lire, juste pour le plaisir. Ce que je fais depuis le début.

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°237] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°39].

Molly Southbourne – 03 – L’Héritage de Molly Southbourne : Tade Thompson

Titre : Molly Southbourne – 03 – L’Héritage de Molly Southbourne

Auteur : Tade Thompson 🇬🇧
Édition : Le Bélial’- Une Heure-Lumière (10/11/2022)
Édition Originale : The Legacy of Molly Southbourne (2022)
Traduction : Jean-Daniel Brèque

Résumé :
Chaque fois que Molly Southbourne saignait, un meurtrier naissait. Des copies mortelles, dessinées pour détruire leur créateur, liées par un héritage de mort. Avec la disparition de la Molly Southbourne originale, ses restes se sont rassemblés, cherchant la sécurité et une chance de paix.

La dernière Molly et ses sœurs ont construit une maison ensemble et ont pensé qu’elles pourraient échapper au meurtre qui a marqué leur passé.

Mais les secrets se tortillent dans le sang de Molly Southbourne – des secrets nés dans un laboratoire soviétique et transportés à travers le rideau de fer pour infiltrer l’Occident.

Ce qui reste de la machine d’espionnage de la guerre froide veut récupérer ces secrets, et pour les récupérer, ils sont prêts à déterrer les morts et à détruire la paix fragile entourant les derniers exemplaires de Molly Southbourne.

Critique :
Liquidation totale ! Profitez de nos conditions de liquidation ! Toutes les Molly doivent partir…

Clap de fin, donc, pour la trilogie Molly Southbourne dont j’avais apprécié les deux premiers volets.

En commençant le dernier volet, je ne m’y suis plus retrouvée, le plaisir de lecture de cette saga avait disparu et j’ai même failli abandonner ma lecture, c’est vous dire la catastrophe !

Comme je suis tenace et que je voulais tout de même savoir ce qui allait se passer et advenir des Molly restantes (qui se sont regroupées), j’ai persévéré et bien m’en a pris, parce qu’ensuite, le rythme est meilleur et l’on découvre les secrets, dont l’origine des Molly.

Sans être une fan d’espionnage, j’ai apprécié la partie consacrée à ce sujet, en pleine guerre froide. Comme toujours, on est dans du science sans conscience n’est que ruine de l’âme. À force de jouer au apprentis sorciers, on obtient rien de bon.

Malgré le fait que la seconde moitié de cette novella soit nettement mieux que la première partie (qui avait bien commencé avant de s’enfoncer), cette lecture restera en demi-teinte, notamment à cause du fait que les deux précédents tomes étaient nettement mieux, à tous les niveaux.

Un dernier tome un peu fadasse, un sorte de « tout ça pour ça ». Ou bien il aurait dû être plus épais pour développer un peu plus certains sujets ou alors, ce dernier tome n’avait pas de raison d’être et les deux premiers auraient pu se suffire à eux-mêmes…

Moi, je vous conseille les deux premiers !

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XXX] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°00].

‭Lazarus – T02 – ‬Ascension : Greg Rucka, Michael Lark et Santiago Arcas

Titre : Lazarus – T02 – ‬Ascension

Scénariste : Greg Rucka
Dessinateur : Michael Lark et Santiago Arcas 🇪🇸

Édition : Glénat Comics (2015)
Édition Originale : Lazarus, book 2: Lift (2014)
Traduction : Alex Nikolavitch

Résumé :
Forever démasque une rébellion prenant source dans les rues de Los Angeles. Dans le même temps, les Barret, une famille de Déchets tombée en disgrâce, part pour un voyage de 500 miles pour Denver. Leur but : se faire repérer par les Carlyle et entrer à leur service… (Contient Lazarus (2013) #5-9)

Critique :
La série Lazarus est une dystopie qui fait froid dans le dos. Dans ce monde, il y a quelques familles qui décident de tout, il y a les serfs (qui sont employés par les Familles) et le reste, ce sont les rebus, les déchets…

Mais attention, pour être employé par les familles, vous devez être au-dessus du lot, tant au niveau de vos compétences, que du niveau de votre santé.

Forever Carlyle est le Lazarus de cette famille : une sorte de tueur à gage, l’ange gardien de sa famille, une femme d’action, super entraînée, super transformée, qui résiste aux balles.

En fait, les familles, c’est comme une mafia : on les paie pour louer, occuper des terres, on leur donne un tribut et en échange, la famille doit vous protéger, vous aider…

Oui, ça c’est la théorie, en pratique, après des inondations et une tempête, les Barret qui exploitent une ferme du Montana, n’ont pas vu l’aide arriver et quand elle est enfin arrivée, trop tard, tout était détruit et Carlyle, le big boss, allait réclamer le paiement pour cette aide.

Les pérégrinations de cette famille seront l’autre arc narratif de ce tome, le premier étant l’enquête de Forever, après avoir découvert qu’on volait du matériel et que la famille pouvait être en danger.

Le premier tome m’avait bien accroché, alors j’ai récidivé avec le deuxième. Si dans le premier, on faisait connaissance avec ce monde dystopique aux règles violentes, j’avais trouvé que les personnages étaient trop faiblement esquissé, qu’ils n’avaient pas de profondeurs.

Dans ce deuxième tome, on en apprend un peu plus sur Forever, le Lazarus de la famille Carlyle, propre fille du grand patron.

Les dessins sont très bien faits, réalistes, je les apprécie. Le scénario, qui semblait assez classique au départ (des familles qui se font la guerre, des gens qui tentent de survivre,…), mettra assez vite le lecteur mal à l’aise, vu ce qu’il aborde : l’oppression des classes laborieuses par les classes dirigeantes, la loi du plus fort, la sélection selon les capacités de chacun, un environnement post apocalypse, viols, attaques, corruption, êtres humains mis au rebus,…

Dans cette série, c’est le capitalisme pervers, outil d’asservissement, qui est mis en avant, nous montrant des gens prêts à tout, afin d’avoir un avenir meilleur, pour eux ou pour leurs enfants…

Tout le monde rêve d’une vie moins dure, plus agréable, rien de plus. De déchets, ils veulent arriver au stade de serf, même si c’est pour être esclave, parce qu’au moins, ils mangeront et auront une couverture sociale. Hélas, l’ascenseur social ne fera pas monter tout le monde au niveau suivant…

Bref, une fois de plus, on est dans l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Nous ne sommes pas que dans des guerres intestines entre familles, pas que dans les missions accomplies par Forever, mais dans un univers qui éveillent des échos horriblement familiers dans nos têtes.

Assurément, un comics que je suis contente d’avoir découvert et que je compte bien poursuivre, afin de voir si les auteurs vont continuer dans cette lignée ou encore nous surprendre.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°198] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°34].