Mémoires de la forêt – 02 – Les carnets de Cornelius Renard : Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe

Titre : Mémoires de la forêt – 02 – Les carnets de Cornelius Renard

Auteur : Mickaël Brun-Arnaud
Illustrations : Sanoe
Édition : L’École des loisirs (15/03/2023)

Résumé :
Les festivités d’automne débuteront bientôt à Bellécorce. La forêt prend des airs de fête et tout le monde s’y prépare.

Mais, chez Archibald Renard, arrive soudain un visiteur qui risque bien de gâcher les réjouissances : Célestin Loup prétend, documents à l’appui, être le véritable propriétaire de la librairie, qui aurait appartenu à son grand-père.

Expulsé de ce lieu qui est toute sa vie, Archibald doit faire la vérité sur cette histoire. Accompagné de son neveu Bartholomé, il part en quête des carnets que son propre grand-père, Cornélius, désormais incapable de s’exprimer par lui-même, a confié à une mystérieuse société secrète.

Et celle-ci semble déterminée à s’assurer que le renard est digne des souvenirs de son ancêtre…

Critique :
Afin de m’accorder une petite pause tendresse au milieu de lectures sombres, j’ai décidé de retourner à Bellécorce, dans la libraire d’Archibald renard.

Qu’est-ce que j’étais bien, au milieu de toutes ces étagères remplies de livres, à déguster un chocolat chaud à la guimauve, quand tout à coup, j’ai vu entrer le loup… Oui, j’ai vu le loup…

Bardaf, le loup nous a foutu dehors, titre de propriété à l’appui, et c’est le cœur lourd, que Archibald est allé chez ses parents afin d’en apprendre un peu plus sur leur librairie qui avait commencée avec son grand-père Cornélius…

C’est presque une petite enquête que notre Archibald va mener, avec son neveu Bartholomé, afin de retrouver les carnets que Cornélius a semé, avant qu’un orage de la tête ne lui chamboule tout. La solution de l’énigme se trouverait-elle dans ces mystérieux carnets ? Allez hop, on est reparti sur les chemins de l’aventure.

La série « Mémoires de la forêt » a beau être classée en jeunesse, ce n’est pas une série qui prend ses lecteurs pour des demeurés et qui va cacher, à ses jeunes lecteurs, des problèmes bien de notre époque, comme la maladie de l’oublie-tout (Alzheimer, chez nous) ou d’autres sujets de société.

Alors oui, c’est amené de manière plus douce, pas trop brutale, mais malgré tout, l’auteur sait jouer avec nos émotions et j’en avais déjà ressenti assez bien dans le tome précédent, avec notre Ferdinand Taupe et son oublie-tout.

Non, je ne dévoilerai pas les sujets traités dans celui-ci, mais j’avoue que j’ai été surprise et que je ne m’attendais pas du tout à cela. L’auteur arrive à traiter ses sujets avec humanité, sans en faire trop, sans sombrer dans le pathos inutile.

Les énigmes que devront résoudre Archibald et son neveu, sont assez simples, on ne dira pas que leur quête a été semée de dangers ou d’embûches, mais ils ont fait un sacré voyage pour retrouver les carnets de Cornélius, tout en nous apprenant les récits qu’ils contenaient (les émotions sont présentes, là aussi).

Heureusement que pout nous remettre de nos émotions, nous avons des douceurs à dévorer au fil de l’histoire, même si, cela nous fera prendre du poids, à force de manger des biscuits, des tartes, des tourtes, de boire des chocolats chauds…

Mémoires de la forêt, c’est une fable animalière, qui n’est pas qu’une gentille fable pour les enfants. Non, elle va un peu plus loin que ça, cette fable, même si le fait avec douceur. On pourrait penser que c’est léger, mais en fait, non, le récit n’est jamais dénué de profondeur.

Une lecture pas si enfantine que l’on pourrait le croire et qui touchera autant les enfants que les adultes… Un vrai plaisir de lecture.

Paris-Briançon : Philippe Besson

Titre : Paris-Briançon

Auteur : Philippe Besson
Édition : Julliard (06/01/2022) / Pocket (05/01/2023)

Résumé :
Le temps d’une nuit à bord d’un train-couchettes, une dizaine de passagers, qui n’auraient jamais dû se rencontrer, font connaissance, sans se douter que certains n’arriveront jamais à destination. Un roman aussi captivant qu’émouvant, qui dit l’importance de l’instant et la fragilité de nos vies.

Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d’un huis clos imposé, tandis qu’ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l’intimité et la confiance naître, les mots s’échanger, et les secrets aussi.

Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l’époque, des voyageurs tentant d’échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l’ignorent encore, mais à l’aube, certains auront trouvé la mort.

Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire.

Critique :
Un train de nuit qui emporte ses voyageurs, un huis-clos où tout peut arriver et la promesse, dès les premières lignes, de savoir que certains vont mourir, puisque l’auteur annonce, sans gants, que tous les personnages n’arriveront pas vivant à destination..

Un train, des meurtres ? Hercule Poirot est monté dedans pour enquêter ? Il ne m’en fallait pas plus pour enfin ouvrir ce roman dont l’auteur m’avait mis l’eau à la bouche dans l’émission de La Grande Librairie.

Dès les premières pages, l’auteur nous présente sa palette de personnages : un médecin, un sportif, un couple de retraité, des jeunes, un VRP et une mère avec ses deux enfants. Un vrai huis-clos pour quelques heures, puisque tout le monde dort dans ce train de nuit, qui n’est pas l’Orient-Express…

Le roman est court, il se lit très vite, car on est happé par l’histoire, par celle des différents personnages, qui, bien que n’échappant pas aux clichés sociétaux (homosexualité, femme battue, cancer, jeunes fumeurs de pétards, syndicaliste, mélenchoniste, beauf), sont tout de même sympathiques et donnent envie d’être dans le train avec eux. Ah ben non, certains ne survivront pas… Mais qui ? Comment ? Pourquoi ?

Je ne divulguerai rien, afin de garder la virginité de l’intrigue, mais j’ai tout de même été un peu déçue de ce qui avait été annoncé. J’ai trouvé le procédé un peu limite… Non pas qu’il m’ait dérangé, mais bon, j’avais pensé autre chose et bien entendu, je me suis sentie un peu grugée en arrivant à la fin.

Malgré tout, j’ai apprécié cette lecture, notamment dans les portraits des personnages et des rencontres qui se sont formées dans ce train de nuit.

Il m’est déjà arrivée de voyager avec des connards à mes côtés, des rouspéteurs de tout, des empêcheurs de lire en toute tranquillité, mais là, je les ai tous apprécié et mon petit cœur s’est serré en pensant que certains n’arriveraient pas à destination, car je ne voulais pas qu’ils meurent. J’ai aimé leurs discussions, les rencontres, les amitiés qui s’étaient formées.

Un roman sur des vies ordinaires, qui se sont télescopées, par les hasards de la vie et qui se souviendront longtemps de ce voyage qui devait être agréable et qui s’est terminé d’une autre manière…

Montagnes, petit renne et embrouilles pour Noël : Séverine Balavoine

Titre : Montagnes, petit renne et embrouilles pour Noël

Auteur : Séverine Balavoine
Édition : MxM Bookmark Romance d’hiver (18/10/2023)

Résumé :
Un an après s’être rencontrés, Florian et Thibault filent toujours le parfait amour. Et pour fêter comme il se doit Noël, cette période si importante pour eux, direction le Puy-de-Dôme d’où Thibault est originaire.

Mais malgré les guirlandes et les flocons de neige, Florian n’arrive pas à oublier sa première rencontre avec les amis de son compagnon. Notamment Guillaume (et ses critiques incessantes).

C’est au milieu des montagnes, de la neige jusqu’aux genoux, que Florian devra affronter sa peur de ne pas être aimé. Heureusement, la famille et les amis du couple ne sont jamais loin, et surtout Gisèle. Alors prêt à savourer Noël ?

Critique :
Non, non, pas de panique, je n’ai pas viré d’orientation littéraire ! Rassurez-vous, je ne vais pas abandonner mes polars et romans noirs pour des lectures de romances de Noël gay.

J’en ai lues deux en décembre et c’est terminé ensuite. J’avais juste envie d’une petite pause au calme après un roman noir à l’humour sanglant.

Voilà une lecture doudou, tant il ne se passe pas grand-chose d’important ou de violent. Le couple Florian et Thibault s’est formé dans le tome précédent (Un nouveau voisin pour Noël), que je n’ai pas lu et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu pour comprendre ce qu’il se passe dans le second tome.

Le scénario est basique, l’autrice a fait le minimum syndical, mais elle a chargé le côté festivité de Noël avec, comme d’habitude le cliché de celui qui n’aimait plus Noël et qui en redécouvre sa magie, décorant tout frénétiquement…

Franchement, c’est une lecture sans prise de tête, qu’il faut savourer comme un bon chocolat chaud, sans chercher à voir plus loin qu’une histoire d’amitié entre Thibault et ses potes et son histoire d’amour avec Florian.

Le seul point d’achoppement sera entre Florian, jeune homme intraverti, qui n’aime pas trop la foule, avoir trop de gens autour de lui, qui apprécie la solitude (je me suis retrouvée dans son personnage) et Guillaume, le meilleur pote de Thibault, qui n’arrête pas de lancer des piques à ce pauvre Florian qui encaisse sans broncher, ou si peu.

Piques à caractère homophobe ? Non, on se doute bien que le problème n’est pas là, puisqu’il n’a rien dit en apprenant que son meilleur ami était homo. Une des piques est méchante, très blessante, effectivement, mais est plus à ranger dans les conneries de gros beauf, dans ces clichés que l’on a souvent, vis-à-vis des couples homo : qui fait l’homme et qui fait la femme ?

La plupart des gens ont une image classique du couple : un homme, une femme (chabadabada) et on a tendance à reproduire ce schéma sur tous les couples, ce qui est une faute, puisque non, il n’y a pas un homme qui fait la femme et un autre le mec et pareil chez les couples lesbiens.

Mais si on ne nous l’explique pas, nous ne le savons pas ! D’ailleurs, cela ne fait pas si longtemps que je l’ai appris (pour ma défense, je ne me suis jamais permise d’insulter un couple homo, de le juger ou de lancer des commentaires gras et malavisés).

Bref, le Guillaume, en fait, n’est pas un homophobe de bas étage, c’est juste un crétin et je l’ai trouvé bien plus méchant lorsqu’il gâche la surprise de Florian en lui annonçant son cadeau. Là, c’est mesquin !

J’ai aimé les différents personnages, notamment la vieille dame qui accompagne notre couple, Gisèle, dite Gigi et qui n’a pas sa langue en poche. Les dialogues sont parsemé de touches d’humour et ça rend la lecture encore plus douce. De plus, le couple formé par Thibault et Florian est sain, sans un qui se prend pour le dominant.

Notre coupe a aussi cette chance que les parents de Florian sont ouverts d’esprit et n’aient pas chassé leur fils en apprenant son orientation sexuelle (j’en connais tellement qui se sont retrouvés à la porte de chez eux), les amis sont cools aussi et durant tout leur séjour, jamais ils ne devront faire face à des commentaires homophobes en faisant leurs courses ou en allant au resto. Société exemplaire et tolérante… La réalité n’est pas ainsi, hélas !

Anybref, c’est une lecture sans prise de tête, une vrai lecture tranquille, amusante, plaisante, le roman parfait pour lire sous un plaid, quand dehors il fait moche, parce qu’il nous entraîne dans l’Aveyron, sous la neige, peu de temps avant Noël, pour dix jours de vacances dans un beau gîte, en compagnie de personnages dont on aurait envie qu’ils fussent nos amis, tant ce sont de belles personnes, qui se respectent.

Maintenant, je vais reprendre une vie normale et continuer mes lectures de polars, thrillers, romans noirs, bref, des lectures plus trash, moins douces, notamment avec une dystopie qui pourrait ne pas être si fictionnelle que ça, dans les années à venir.

Capitaine Albator, le Pirate de l’Espace – Intégrale : Leiji Matsumoto

Titre : Capitaine Albator, le Pirate de l’Espace – Intégrale

Scénariste : Leiji Matsumoto
Dessinateur : Leiji Matsumoto

Édition : Kana Sensei (2013) – 1083 pages !
Édition Originale : chu Kaizoku Captain Herlock (2013)
Traduction : Sylvain Chollet

Résumé :
An de grâce 2977…
 » Lorsque toutes les mers du globe eurent disparu, les hommes pensèrent que la fin du monde était arrivée. Ils s’apitoyèrent sur leur sort, sans même songer à l’espace infini qui s’étendait au-dessus de leur tête…

Seule une poignée d’hommes, croyant en l’avenir radieux du genre humain, eurent le courage d’aller explorer la « mer du dessus ».

Alors, les autres ricanèrent en disant : « Ce sont des fous qui courent après un rêve irréalisable. » Et nous avons été considérés comme des hors-la-loi… »

Critique :
Pour une fan d’Albator telle que moi, je jamais avoir lu le mange original était un oubli que je voulais réparer…

C’est chose faite avec cette intégrale de 1080 pages, reprenant les 5 mangas originaux du Captain Herlock, plus connu chez nous sous le nom d’Albator, le corsaire de l’espace.

Premières impressions ? C’est foutrement lourd, cette intégrale ! La deuxième est que les dessins ne sont pas égaux dans leur qualité…

Certains personnages semblent écrasés, comme s’ils avaient la tête trop grosse et les jambes trop courtes, notamment avec Tadashi Daiba.

Les visages manquent parfois de détails, de précisions, mais pour ce qui est des instruments de contrôle à bord de l’Arcadia (Atlantis dans l’anime), là, on est gâté en détails et en précision des dessins.

Le problème de la version manga, c’est qu’elle n’a pas de fin ! Ben oui, arrivé à la dernière page, on se retrouve avec notre corsaire qui poursuit son voyage à la recherche des Sylvidres, mais après, c’est tout, y’a plus rien, le manga n’a jamais eu de fin, lui ! Merde alors !

Comment cela se fesse-t-il ? Wiki a répondu à mes questions et je vous donne la réponse, parce que vous êtes sages…

Les cinq volumes font office de « première partie ». L’histoire n’a pas encore eu de conclusion en manga jusqu’à présent. Par contre, l’adaptation en anime, Albator, le corsaire de l’espace, a une fin. L’adaptation en série d’animation Albator, le corsaire de l’espace a été réalisée alors que le manga était toujours en cours de parution, prenant de vitesse Leiji Matsumoto dans l’écriture du manga. C’est ainsi que la série fut achevée alors que le manga n’en était qu’à la moitié de l’histoire. Alors très occupé sur différents projets, Leiji Matsumoto ne termina jamais le manga, qui reste suspendu en plein milieu de l’intrigue.

À la fin de l’ouvrage, les concepteurs expliquent avoir eu du mal à choisir ce qu’il fallait mettre dedans, puisque le manga était différent de l’anime, notamment dans les noms et le scénario. Ils ont essayé de faire de leur mieux afin de ne pas trop perturber les fans de l’anime…

Je ne l’ai pas été, je me suis habituée aux véritables noms des personnages et s’il est plus facile pour les francophones d’être face à un Alfred qu’un Yattaran (celui qui fait toujours ses maquettes), je me suis vite intégrée à l’équipage et retrouver tous ces visages familiers.

C’est tout de même une société fameusement blasée de tout, que Leiji Matsumoto décrit dans son manga, puisque personne, ou si peu, ne s’inquiète de l’arrivée de la boule noire sur terre et que le premier ministre est plus intéressé par ne rien foutre, par jouer au golf ou penser à sa réélection, qu’à se battre contre les envahisseuses, qui, ne sont peut-être pas si envahisseuses que ça…

Au fil du manga, on apprendra qui elles sont vraiment, ces Sylvidres et quels sont leurs liens avec les peuples des différentes planètes et galaxies.

Si l’équipage de l’Arcadia est misogyne et pense que la place des femmes est en cuisine, ils n’en restent pas moins correct avec les trois femmes de l’équipage (la cuisinière, faut pas la faire chier non plus), même quand ils sont imbibés d’alcool (boire est dangereux pour la santé).

Oui, c’est un peu vieillot pour certaines choses, mais c’était précurseur pour d’autres, notamment le côté anticapitaliste d’Albator, sa soif de liberté, son côté écolo, anticonformiste, sa colère contre ceux qui ne bougeaient par leur cul, qui étaient des moutons et les valeurs de fraternité qu’il voulait pour tout le monde.

À son époque, qui était la nôtre au moment de la diffusion de ce manga, ce n’était pas des thèmes à la mode comme maintenant. De plus, il connaissait la valeur des femmes de son équipage, femmes qui cachent leur talent pour ne pas froisser l’égo de certains hommes… Pas avec leur capitaine balafré et ultra sexy !

Oui, Albator a vieilli, il ne plairait sans doute pas aux jeunes générations, mais je m’en fous, moi, je l’aime depuis notre première rencontre (oui, ça date !) et le lire en manga m’a fait un bien fou. C’était comme manger une madeleine, celle de Proust, qui m’a fait replonger dans mon enfance et dans l’insouciance de cet âge.

À découvrir pour celles et ceux qui aiment le corsaire de l’espace !

Mémoires de la forêt – 01 – Les souvenirs de Ferdinand Taupe : Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe

Titre : Mémoires de la forêt – 01 – Les souvenirs de Ferdinand Taupe

Auteur : Mickaël Brun-Arnaud
Illustrateur : Sanoe

Édition : L’Ecole des loisirs (16/03/2022)

Résumé :
Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chêne où Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu’il a écrit et espérer qu’il soit un jour acheté.

Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l’ouvrage qu’il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu’il a faites et les gens qu’il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé à la librairie il y a des années.

Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec… À l’aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.

Critique :
Puisque j’avais déjà un pied dans le fantastique après « Contes de fées » de Stephen King, j’ai embrayé directement avec ce roman fantastique jeunesse qui traînait dans mes étagères, alors que je voulais le lire au plus vite…

Dans ce monde fantastique, les animaux parlent, sont habillés et ne se mangent pas entre eux. De plus, ils écrivent des livres (en un seul exemplaire) et le déposent à la librairie pour tenter de les vendre.

Archibald le renard est le libraire et il est bien embêté de ne pas savoir vendre à Ferdinand Taupe le manuscrit qu’il avait déposé il y a fort longtemps. Dedans, il y avait tout ses souvenirs.

Les voici donc parti dans la forêt, à la recherche du manuscrit perdu, avec le vieux Ferdinand qui souffre de la maladie de l’Oublie-Tout, l’Alzheimer des animaux.

Pour qui a connu des membres proches souffrant de cette maladie, le livre lui parlera, tant il est réaliste dans les attitudes des personnes en souffrant : pertes de mémoire, ne plus savoir où ils sont, qui sont les gens devant eux (même leurs enfants) et ce retour en arrière, dans l’enfance, comme ma grand-mère maternelle qui m’assurait que son père allait rentrer… Dur !

Les prendre de front n’est pas la solution, le Renard le sait et il a bien de la patience, car il n’est pas toujours facile de faire revenir à état normal une personne qui est perdue dans sa mémoire.

Ferdinand recherche Maude désespérément. C’est son épouse, elle a disparu et il ne sait plus où la chercher, si ce n’est remonter le fil du temps à l’aide de photos d’eux deux et grâce à la gentillesse de son libraire qui va l’épauler durant ce voyage éprouvant pour les deux.

Mais ce roman jeunesse ne parle pas que de ça. Il aborde aussi les thématiques du harcèlement scolaire et de la non acceptation de son genre. Oui, pas facile de s’accepter, ni d’accepter le temps que passe, les deuils qui peuvent nous frapper de plein fouet et de passer au-dessus (pas oublier, mais vivre avec la peine, l’absence).

C’est un joli roman fantastique, qui sera parfait pour parler de la maladie d’Alzheimer avec les plus jeunes qui ne la connaissent pas, pour aborder le deuil et les saloperies de méchancetés que certains élèves peuvent faire à d’autres à l’école.

Une lecture remplie d’amitié, de petits mets sucrés que nos amis dévorent au fil de leur aventure, le tout enroulé de beaucoup de tendresse et d’émotions diverses. Parce que oui, j’avais compris une partie, mon cher Ferdinand…

Une lecture cocooning, sans pour autant être neuneu, que du contraire !

 

Les chroniques de St Mary – 06 – En cas de problème : Jodi Taylor

Titre : Les chroniques de St Mary – 06 – En cas de problème

Auteur : Jodi Taylor
Édition : HC (01/10/2020)
Édition Originale : The chronicles of St Mary’s, book 06: What Could Possibly Go Wrong? (2015)
Traduction : Cindy Colin Kapen

Résumé :
À l’institut St Mary, les historiens n’étudient pas seulement le passé, ils le visitent.

Max est de retour ! Un nouveau mari, un nouveau job et cinq nouvelles recrues sous sa responsabilité…

En tant que nouvelle directrice de la formation de St Mary, la jeune historienne a prévu un programme de formation imparable.

Un bébé mammouth, Hérodote et son double, Jeanne d’Arc, des chasseurs de l’Âge de pierre et des policiers qui auraient sûrement mieux à faire ailleurs…

Les missions se succèdent et tout le monde se pose la même question : que faudra-t-il faire en cas de problème ?

Critique :
En cas de problème, brisez la vitre ? Non, mauvaise idée, à l’institut St Mary, des vitres sont trop souvent brisées.

On pourrait même dire que ces historiens sont pire qu’une une bande de casseurs, tant ils ont sketté (cassé) un peu tout. Même les pieds et les couilles de leurs collègues (au sens figuré, mais aussi au sens propre).

Dans ce sixième opus, on ne change pas vraiment de recette, si ce n’est que Maxwell est devenue formatrice (elle ?? Folie pure) et qu’il s’agit de ne pas envoyer les nouvelles recrues au casse-pipe (ou du moins, essayer de ne pas les tuer).

Ce qui ne change pas, c’est le pack « Voyages temporels + grosses emmerdes ». Ou comment arriver à être à deux doigts de se noyer dans un endroit où il tombe 2cm de flotte par an…

C’est une série drôle, amusante, divertissante, mais il est déconseillé de lire les romans en enfilade, sinon, les répétitions scénaristiques seront trop flagrantes. Non pas que ça me gêne, mais j’aimerais que de temps en temps, leurs voyages ne finissent pas tous en catastrophe.

Qu’ils aient des soucis, c’est tout à fait normal, mais au fil des tomes, tout le monde a frôlé la mort, mais s’en est sorti miraculeusement. Ou pas…

Ce qui ne change pas non plus, c’est l’humour présent dans la narration, notamment avec les pensées de Maxwell, ses petits apartés, ses réflexions, ses réparties avec les autres membres de l’institut, qui continuent, eux aussi, à faire des gaffes. Mention spéciale au petit mammouth (qui n’écrasera pas les prix).

Les voyages dans le temps étaient intéressants, amusants, tragiques, bourré de suspense, mais comme je le disais, une mission calme, sans danger, on apprécierait fortement. Ils en avaient une de programmée, mais elle aussi a tourné au désastre.

Si j’ai été surprise par l’identité de la personne qui avait trahi, j’ai par contre vu venir, de très loin, la personne qui allait leur causer des ennuis à un moment donné. Bingo, sur la fin, ça n’a pas raté.

Une série fantastique qui mêle habilement la science-fiction et l’Histoire, des romans toujours amusants et agréables à lire, les doigts de pieds en éventail (sauf dans les moments critiques), le sourire aux lèvres.

Malgré des redondances dans le squelette scénaristique, j’éprouve toujours du plaisir à suivre cette série, même si c’est à petite dose, un ou deux par année. On a de l’humour, savamment dosé, des trucs de fou, des bêtises, des erreurs, des coups de folie, le tout sans se prendre au sérieux, même si les membres de St Mary pensent être les gens les plus sérieux du monde.

Et puis, on révise son Histoire, de manière bien plus amusante qu’à l’école et plus immersive que dans Secrets D’Histoire. On ne se prend pas la tête, on sourit, un ricane, on a du suspense, de l’adrénaline et du thé, beaucoup de thé (oserais-je leur avouer que je suis plus café que thé ??).

Une série à découvrir, à lire, juste pour le plaisir. Ce que je fais depuis le début.

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°237] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°39].

Les Mahuzier chez les indiens Guaraos : Philippe Mahuzier

Titre : Les Mahuzier chez les indiens Guaraos 🇻🇪

Auteur : Philippe Mahuzier
Édition : G.P. Rouge et Or Dauphiné (1966)

Résumé :
C’est le Venezuela (🇻🇪), plus exactement le delta de l’Orénoque, qu’Albert Mahuzier s’est fixé comme but d’une prochaine expédition.

Mais la « tribu » Mahuzier a grandi – les deux aînés se sont mariés et totalisent déjà cinq enfants – de sorte que le cinéaste a jugé prudent de partir en avant-garde pour préparer le séjour familial.

Aussi, l’année suivante, en débarquant de l’île de la Trinité, ont-ils la surprise de s’installer dans une véritable maison guarao, bâtie sur pilotis, où ils vont vivre, durant quelques mois, des heures fertiles en surprises et émotions diverses.

Ils trouvent un concours précieux en la personne du Français Agosto, ancien forçat évadé devenu presque Indien, qui les aide à entrer dans l’amitié des indigènes et à découvrir les beautés d’une nature splendide et redoutable. Le retour de la « tribu » en pays civilisé sera assuré… par des contrebandiers !

Critique :
Petit retour en arrière, petite régression, avec de la littérature jeunesse de chez G.P : toute mon enfance, même si j’ai lu plus de livres jeunesses de la Bibliothèque Verte et Rose.

Je ne vais pas vous mentir, ça a vieilli… Publié en 1966, pour une jeunesse de l’époque, qui ne voyageait pas (ou peu) et qui n’avait pas Internet.

Alors oui, le style, la manière de décrire le voyage et les aventures que la famille Mahuzier va vivre dans la tribu des guaraos, un peuple pacifique qui vit dans le delta de l’Orénoque.

Ce qui est plus intéressant, c’est que ceci n’est pas un roman, une fiction, mais le récit d’un voyage réellement effectué par la famille Mahuzier, afin d’aller photographier, filmer, étudier, cette tribu au sein de laquelle vit Agosto, un évadé du bagne de Cayenne.

Alors, si le style est vieillot, on le met vite de côté pour se concentrer sur ce voyage un peu fou, dont une partie de fera à bord de canot gonflable pour rejoindre le village de cette tribu isolée. Cette partie prendra presque la moitié du récit (90 pages sur 187).

C’est tout de même intéressant de s’immiscer dans la vie d’une tribu qui vit aux antipodes des français moyens, même en 1966 (ou plus tôt, le roman ayant été publié après le voyage). Ils vivent dans la simplicité, dans des maisons qui ne tiennent pas plus de 5 ans (ensuite, faut les refaire), se moquant de la propriété, vivant de chasse et pêche, ou de confection de hamacs, pour certaines femmes.

Mon autre bémol sera pour les personnages : les parents Mahuzier s’embarquent dans l’aventure avec un bon nombre de leurs enfants (ils en ont 9, mais tous ne sont pas partis), mais on n’aura jamais l’occasion de mieux les connaître, tant leur rôle, dans ce récit, semble ténu.

En fait, personne n’est vraiment mis en avant, hormis le père, Philippe Mahuzier, qui est un homme assez confiant dans la vie. Tout va s’arranger, pas de panique. Hélas, même lui semble effacé dans le récit. Sans doute voulait-il mettre en avant l’aventure avec un grand A, le voyage, les guaraos, Agosto, les pères capucins et la faune.

Attention, dans ce livre, on tue des animaux, on pêche des poissons, des crabes et on tue des papillons pour les conserver et les étudier en France…

Une petite aventure agréable, sans se prendre la tête, dans un style un peu passé, fait pour la jeunesse des années 60, mais ce petit roman venait à point après un roman très sombre et ultra violent.

PS : un article sur le voyage d’un des fils Mahuzier, là-bas, précisément.

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°XX].

Voyage à motocyclette : Ernesto Che Guevara

Titre : Voyage à motocyclette

Auteur : Ernesto Che Guevara
Édition : Au diable Vauvert – Les poches du diable (2021)
Édition Originale : Diarios de motocicleta (1993)
Traduction : Martine Thomas

Résumé :
En 1951, à bientôt vingt-quatre ans, Ernesto Guevara, alors jeune étudiant en médecine et fils de bonne famille désireux de découvrir le monde, grimpe à l’arrière de la Norton 500 de son ami Alberto Granado pour une traversée de l’Amérique latine qui deviendra un véritable voyage initiatique, embarquant le lecteur dans la variété des paysages, architectures et populations du pays.

Mais face à la misère omniprésente, ce voyage est aussi celui d’une prise de conscience politique, d’un sentiment de révolte qui se convertit en nécessité révolutionnaire.

La naissance de celui qui deviendra bientôt le commandante Che Guevara.

Critique :
« En 1951, durant ses études de médecine, Ernesto Rafael Guevara entreprend avec Alberto Granado un premier voyage à moto en Amérique latine. Il en effectuera un deuxième en 1953.

Avec cette première expédition, le Che est au contact quotidien de la pauvreté. Ce terrible constat a fait naître en lui le sentiment que seule une révolution pourrait permettre d’abolir les inégalités ». Voilà ce qu’il en est dit de ces carnets de voyage de Guevara…

Partis de San Francisco, en Argentine, sur une Norton 500, Ernesto Rafael Guevara part avec son ami Granado pour un périple à la Easy Rider. Sauf que la moto rendra l’âme en court de route et qu’ils continueront à pied… Leur but était d’atteindre l’Amérique du Nord, alors, ils continueront à pied, à cheval, peu importe le moyen de transport.

Normal de casser, lorsque l’on voyage sur une moto surchargée, où trop de choses tiennent grâce à des bouts de fil de fer… Au début, sur des routes encaissées, ils se taperont le cul sur la selle, auront des crevaisons de pneus, des casses, des pannes mécaniques… Mais ne dit-on pas que le plus important, dans un voyage, c’est le voyage lui-même ?

Argentine, Pérou, Chili, Colombie, Vénézuela, ça fait un sacré périple, des aventures à foisons et des rencontres de population. Bref, ça fait une lecture où il aurait été difficile de s’ennuyer et pourtant, c’est ce qui m’est arrivé !

J’ai sans doute dû descendre à la première crevaison, sans m’en rendre compte et les deux hommes sont parti sans moi. Durant tout le récit, j’ai passé mon temps à errer, sans jamais reprendre pied tout à fait dans leur voyage. Les seuls moments où je suis revenue dans le récit, c’est lorsque que Guevara a parlé de misère humaine, des vestiges Incas…

Là c’était intéressant, instructif et une fois ces passages terminés, je reprenais ma sieste. Le voyage de nos deux hommes a été plus long que prévu et il est à l’image de ma lecture : chaotique, long, pénible. Ils ont eux faim et moi j’avais faim d’un autre livre, de passer à autre chose.

Bref, ce livre, qui avait été recommandé par un (une) libraire sur l’émission « La grande librairie » n’a pas eu le même impact sur moi, puisque je suis passé à côté et que la lecture a été foirée sur toute la ligne, quasi.

Mais au moins, maintenant, je sais pourquoi on a surnommé Guevara « Che » ! En fait, « Che » est une sorte de tic de langage des Argentins, qui veut dire « Tiens » ou « hé ». S’il était de notre époque et jeune en pays francophone, on l’aurait surnommé « quoi » ou « du coup »…

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°26].

HMS Beagle, Aux origines de Darwin : Fabien Grolleau et Jérémie Royer

Titre : HMS Beagle, Aux origines de Darwin

Scénariste : Fabien Grolleau
Dessinateur : Jérémie Royer

Édition : Dargaud (31/08/2018)

Résumé :
Londres, 1831. Le jeune Charles Darwin, impatient d’embarquer pour le périple de sa vie, prend place sur le HMS Beagle. Le voyage vers des contrées lointaines pleines de promesses sera aussi fait de multiples épreuves.

Tandis que ses découvertes sur la faune et la flore le comblent d’admiration et de confusion, la fréquentation d’esclavagistes va le pousser à questionner les principes humanistes de ses contemporains.

Un voyage formateur pour l’homme et révolutionnaire pour la science.

Critique :
De Darwin, je connaissais peu de choses, si ce n’est sa théorie de l’évolution, qui a fait couler beaucoup d’encre (hérésie ! blasphème) et qui en fait encore couler de nos jours.

Ce que je ne savais pas, c’est qu’il avait fait un périple en Amérique du Sud, et ça, c’était parfait pour le Mois Espagnol et Sud Américain…

Partant de Plymouth et faisant une escale à Cape Verde, le HMS Beagle (qui va faire souvent vomir Darwin), va accomplir un périple de 5 années et ce que Darwin découvrira comme espèces et plantes, seront primordiales pour sa théorie de l’évolution.

De ses recherches et ses accumulations d’insectes et d’espèces animales, il va mettre au point ses théories.

Cette bédé, aux dessins spéciaux qui ne m’ont pas rebutés (ils lui allaient bien, je trouve), est un récit succinct du voyage de Darwin, malgré tout, je pense que le plus important s’y trouve. Les éléments clés, je veux dire.

Charles Darwin est un homme spécial, en cela qu’il est avide de découverte, mais surtout, qu’il était pour l’égalité des Hommes, ce qui, à cette époque, était plus que révolutionnaire !

Malgré tout, en découvrant le peuple habitant la Terre de Feu, il les trouvera sauvages et non civilisés… Je ne lui en voudrai pas, nous penserions sans doute la même chose, malgré notre plus grande ouverture d’esprit.

Une bande dessinée des plus intéressantes, un scénario qui entraîne les lecteurs (et lectrices) dans un voyage fabuleux, où Darwin va émettre des théories blasphématoires, comme le fait que la Terre ait bien plus que les 6.000 années qu’on lui donnait (bible).

Un scénario qui ne devient jamais indigeste, car les auteurs ont été assez intelligents que pour aller à l’essentiel. Un récit qui fait que l’on va se coucher moins bête, après avoir dévoré, d’une traite, cette bédé de 176 pages.

Encore une preuve que les bédés ne sont pas constituées QUE des p’tits Mickeys, ni QUE pour les enfants… Ceci est une bédé adulte, mais qu’un enfant de 10 ans pourrait lire sans problème.

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°10].

Palais des mille vents ‭– 0‬2 – Les nuits de Saint-Petersbourg : Kate McAlistair [LC avec Bianca]

Titre : Palais des mille vents ‭– 0‬2 – Les nuits de Saint-Petersbourg

Auteur : Kate McAlistair
Édition : L’Archipel (20/10/2022)

Résumé :
Un nourrisson épargné par la neige et les loups

Au XIXe siècle, une nuit en hiver près de Saint-Pétersbourg. John et Maura, un jeune couple de scientifiques anglais, sont à la recherche d’une relique de grande valeur ayant appartenu à Gengis Khan. Le père de Maura, un officier irlandais, poursuit le même but. Mais il n’a jamais accepté que sa fille se marie sans son consentement avec un Anglais.

Désireux de se débarrasser de ce gendre qu’il hait, il le dénonce au tsar comme espion lors d’une soirée impériale. Le couple, menacé d’être arrêté par des cosaques, est contraint de fuir alors que s’annonce une violente tempête de neige.

Le lendemain à l’aube, la princesse Iéléna Vatchenko découvre sur ses terres un nourrisson épargné par la neige et les loups. Persuadée qu’il est envoyé par Dieu pour réincarner Alekseï, le jumeau nouveau-né qu’elle vient de perdre, elle le ramène au domaine.

Son époux, Vassili, n’ose la détromper. Craignant de la voir sombrer dans la folie, il accepte d’adopter le petit orphelin et de l’élever comme son fils en même temps que Viktor, leur enfant légitime.

Par amour, il va préserver ce secret coûte que coûte, quitte à défier son cousin le tsar, sa terrible police secrète, son propre frère et même cet inquiétant officier irlandais venu réclamer un mystérieux carnet à dessins convoité à la fois par la Russie et par l’empire britannique…

Critique :
Dans le premier tome, on avait chevauché par monts et par steppes, à tel point qu’on avait mal au cul…

Dans le deuxième tome, comme on ne bouge presque pas et que l’on voyage en troïka, pas de risque d’avoir mal son fessier.

Si j’avais apprécié les voyages dans le premier, je n’ai pas eu trop de mal à devenir casanière et à vivre dans un vaste domaine, entourée de personnel, des chevaux et de chiens. par contre, nous ne retrouverons pas les personnages du premier tome, si ce n’est deux d’entre eux, mais brièvement. On peut donc les lire indépendamment l’un de l’autre.

Dans cette Russie des années 1850, les femmes n’ont pas de droits, le personnel (les moujiks) est réduit en esclavage, peut recevoir des coups et seuls les premiers nés mâles héritent des domaines, terres, richesses. Effectivement, pour ne pas fractionner des possessions, il vaut mieux tout léguer à un seul, même si, dans le fond, c’est injuste.

Si j’ai apprécié ma lecture, j’aurai tout de même quelques reproches à faire, notamment en ce qui concerne, encore et toujours, le manichéisme des personnages. On retrouvera quelques fois le méchant, Edouard Fleming (du premier tome, père de Maura), toujours vénère sur les anglais et sur le fait que sa fille en ait épousé un. Les gentils, eux, sont très gentils…

L’autre méchant sera Vladislav, le frère cadet de Vassili Vatchenko, qui, même dans sa description, n’échappera pas aux clichés : petits yeux cruels et haleine fétide. Pas d’équilibre non plus dans ce personnage, qui est un jaloux, un profiteur et incapable de se satisfaire de ce qu’on lui donne. Cadet, il n’a hérité de rien, pourtant, son frère lui verse une importante pension, mais ça ne suffit pas à monsieur qui veut être calife à la place du calife. Il est cruel, envieux, bref, on a envie de lui coller une balle entre les deux yeux.

Ce qui m’a le plus intéressé, dans ce roman, c’est la partie historique : on entre de plain-pied dans la Russie des années 1850, dans ses coutumes, dans son climat rude (prévoyez des petites laines et des thermolactyl), dans les chasses, dans l’élevage des barzoïs (lévriers poilus), dans la politique, avec le Tsar Nicolas Ier, ses magouilles de salons, les secrets d’alcôve… Bref, tout ce que j’adore !

Ce roman, c’est un drame : celui d’une mère qui perd un nouveau-né, qui en recueille un autre et un vilain méchant qui tentera le tout pour le tout pour foutre en l’air la famille de son aîné, afin de tout posséder. Oubliez les Bisounours !

Bien qu’il n’y ait pas vraiment d’action dans ce roman, je ne me suis pas ennuyée durant une grande partie du récit. Par contre, j’ai patiné à un moment donné de ma lecture et avec 50 pages de moins, cela aurait donné plus de rythme à ce roman qui en possède peu, certes, mais qui est captivant tout de même (même si je lui préfère le premier tome).

Un roman historique qui se laisse lire, un beau voyage dans une Russie fractionnée entre les riches et les moujiks, obligés de travailler dur et sans relâche pour que les pétés de thunes puissent se prélasser dans leur petit confort… Des personnages manichéens, certes, malgré tout, j’ai éprouvé beaucoup de sympathies pour la famille de Vassili Vatchenko et de son épouse flamboyante, Iéléna.

Malgré mes quelques bémols, je peux dire que c’est une LC de réussie avec ma copinaute Bianca et que je serai présente pour lire le troisième tome.