Guerres d’Arran – 03 – La bataille de Torunn : Nicolas Jarry, Alina Yerofieieva et Kyko Duarte

Titre : Guerres d’Arran – 03 – La bataille de Torunn

Scénaristes : Nicolas Jarry & Kyko Duarte 🇪🇸
Dessinateur : Alina Yerofieieva

Édition : Soleil (07/02/2024)

Résumé :
Face à l’immense horde assanide, Kronan hésite entre l’honneur ou la raison, le combat ou la fuite.

Tandis que les elfes Bleus de Port-Vogue, jusqu’alors préservés, se retrouvent assiégés par une immense flotte de navires yrlanais, à l’Ouest, une nouvelle légion d’hommes et de Golems assiègent les Elfes de la forêt de Torunn, repoussant toujours plus loin les Sylvains menés par la reine Ora…

Critique :
Voilà un nouveau tome que ne manque ni de dynamisme, ni d’action, ni de scènes d’escarmouche ou de batailles !

Plusieurs arcs narratifs vont se rejoindre, dans cet album et c’est le gobelin Myth, un voleur bien connu (Orcs, tome 2), qui va nous raconter tout cela, tout en ayant envie de foutre son camp.

Myth est avec le chef de guerre Kronan, un Orc bien connu, lui aussi (orcs, tome 11). Recevant un message énigmatique, toute la troupe va se mettre en route pour arriver au point d’un rendez-vous mystérieux.

La résistance s’organise, les Humains ont décidé de s’associer pour éradiquer les vieilles races et lorsqu’on les entend parler, on se dit que bien des génocidaires ont pensé comme eux : déshumaniser celles et ceux que l’on veut exterminer, mais aussi les faire bosser comme des bêtes.

Dans les autres arcs narratifs, on retrouvera l’elfe Bleu Athé’non (Elfes, tome 26) et Ora, l’elfe des Sylvains (Elfes, tome 22) et leur difficultés pour que les autres peuples Elfes les suivent à la guerre, afin de défendre leurs terres et les vies de leurs semblables. Mais c’est difficile, peu se sentent concernés, pensent que tout va s’arranger, bref, comme dans la vie réelle à l’orée d’un conflit mondial.

Chaque personnage a son importance, dans ce tome et tout le monde jouera son rôle dans les batailles qui se dérouleront au cœur de ces pages. Le but étant toujours de rallier les forces de Redwin de la Forge, notre Nain iconique et mythique !

Mon seul bémol sera que, une fois encore, on se retrouve avec un arc narratif avec des guerres, comme celui avec les goules. Je sais que l’on est dans un monde d’heroïc fantasy, qu’il ne saurait y avoir de l’entente cordiale entre les différentes races (il n’y en a déjà presque pas dans celles des Elfes), mais j’espère que le prochain arc narratif ne sera pas encore une guerre totale…

Les archives des Collines-Chantantes – 02 – Quand la tigresse descendit de la montagne : Nghi Vo

Titre : Les archives des Collines-Chantantes – 02 – Quand la tigresse descendit de la montagne

Auteur : Nghi Vo
Édition : L’Atalante – La Dentelle du cygne (11/05/2023)
Édition Originale : The Singing Hills Cycle, book 2: When the Tiger Came Down the Mountain (2020)
Traduction : Mikael Cabon

Résumé :
Des tigresses métamorphes amatrices de poésie, des mammouths de guerre aussi impressionnants que placides, une jeune lettrée tiraillée entre son cœur et sa raison, fantômes, goules et esprits-renards à l’affût, aventures baroques et amours libres…

Critique :
Si j’avais eu quelques difficultés à entrer dans le premier tome, découvrant son univers et le personnage de l’adelphe Chih, pour le deuxième, ce fut un jeu d’enfant.

Nous retrouvons donc Chih de l’abbaye des Collines-Chantantes et iel est en voyage à dos de mammouth (qui n’écrase aucun prix).

Chih a dû demander de l’aide à Si-yu et son mammouth, Piluk afin de franchir un col enneigé. Bison Futé n’a pas annoncé de problèmes.

Et là, bardaf, nos deux personnages croisent le route de trois tigresses affamées, qui, tel Shere Khan, sont douées de paroles et même capable de prendre forme humaine ! Réfugiés dans une grange, sous la garde de Piluk, Chih va la jouer comme Shéhérazade et narrer le récit d’une tigresse chère au yeux de notre trio de félins affamés.

Quel suspense et quelle histoire ! Tout comme les tigresses, je me suis installée plus confortablement pour écouter le récit fait par Chih, sur la tigresse Ho Thi Thao et de sa rencontre avec une lettrée prénommée Dieu (on a le nom qu’on a).

Mais la version archivée dans la mémoire de Chih (qui est celle des Collines chantantes) comporte des fautes que les tigresses se feront un félin plaisir de mettre en évidence, ce qui donnera lui à des contre-récits bien différents. Chacun écrivant SA vérité, selon qu’il est tigre ou humain.

Comme dans la vie réelle où la vérité est écrite par les vainqueurs, au détriment de la réalité. Propagande, mensonges… Quant on ne veut pas que la vérité exacte soit connue (et parfois, on ne la connait même pas), on change un peu le récit et on gomme ce qui nous gêne.

Cette lecture fut un réel plaisir, j’avais l’impression d’être au coin du feu (j’y étais, ce mois d’avril 2024 n’est pas chaud) et d’écouter une histoire, tranquillement, en sirotant une boisson chaude, le tout dans le calme absolu, alors qu’il y a trois tigresses prêtes à nous dévorer.

Alternant le conte et les dialogues entre nos protagonistes et les tigresses, l’autrice a réussi à nous donner un récit qui nous tient en haleine, dont on veut connaître la suite et à transformer une nuit oppressante en nuit tranquille, malgré les dents brillantes des tigresses métamorphes.

Un récit de fantasy asiatique qui m’a tenu en haleine, que j’ai lu d’une traite, savourant la plume de l’autrice, son univers, ses personnages et ses animaux qu’elle met très bien en scène.

Je poursuivrai avec les deux autres tomes prochainement.

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°168]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°54.

La Véritable histoire du Far-West – 05 – Chef Joseph : François Corteggiani, Gabriel Andrade Jr. et Farid Ameur

Titre : La Véritable histoire du Far-West – 05 – Chef Joseph

Scénariste : François Corteggiani
Dessinateur : Gabriel Andrade Jr.

Édition : Glénat (11/10/2023)

Résumé :
La longue marche des Nez-Percés… Vers la fin du XIXe siècle, la magnifique vallée de la Wallowa, territoire ancestral des Nez-Percés, est convoitée par les colons américains, appâtés par ces terres réputées aurifères et propices à l’élevage.

Après l’échec de longs pourparlers, la tribu doit se résoudre, la rage au cœur, à quitter ses terres situées dans l’est de l’Oregon pour échapper au joug des autorités fédérales et à l’enfer d’une vie dans les réserves.

Sous l’autorité de Chef Joseph, elle décide d’entreprendre le plus périlleux des exodes en tentant de rejoindre la frontière canadienne, avec près de 800 âmes, dont femmes, enfants et vieillards ainsi que des milliers de chevaux. Animés d’un courage à nul autre pareil, les Indiens se fondent dans le paysage et progressent à marches forcées à travers la chaîne vertigineuse des Bitteroot Mountains, telle une tribu fantôme.

C’est le début d’une traque acharnée à travers l’Idaho, le Wyoming et le Montana avec à leurs trousses l’armée américaine, marquée par le désastre de Little Big Horn.

Critique :
Une fois de plus, c’est un excellent album que nous propose la série « La Véritable histoire du Far-West » avec cet album consacré à la longue marche que firent les Nez-Percés pour tenter d’échapper aux Tuniques Bleues et éviter de se retrouver parqué dans la réserve de Lapwai, en Idaho.

Eux qui étaient si bien dans magnifique vallée de la Wallowa (nord-est de l’Oregon)… Mais voilà, faut dégager les Nez-Percés pour faire face à l’arrivée des colons qui voudraient bien s’installer sur ces terres luxuriantes, riches et fertiles, alors, comme toujours, c’est « bougez-vous, les peaux-rouges ». Le colon est comme un virus, il se déploie sans cesse.

Les dessins sont magnifiques, très réalistes et les dialogues sont riches. Autrement dit, dans les phylactères, vous aurez beaucoup de données, notamment les interrogations de chef Joseph, qui lui, voulait la paix et ne pas se battre, là où d’autres en avaient marre de se faire sans cesse dégager par les Hommes Blancs qui ne respectaient jamais leur parole.

À leur place, je l’aurais eu mauvaise si on avait voulu me faire quitter les terres de mes ancêtres. Surtout pour ensuite parquer les Indiens dans des endroits affreux, arides, sales, sans armes, voulant transformer des chasseurs-cueilleurs en agriculteurs, et ce, rapidement. Hé oh, faut pas pousser mémé dans les orties !

Un album remplit de courage, celui des Indiens, bien entendu, qui n’ont pas hésité à grimper sur des sentiers escarpés pour échapper aux Tuniques Bleues, qui ont perdu bien des braves, bien des femmes et des enfants, dans leur fuite en avant, les militaires possédant des canons et n’hésitant pas à s’en servir…

Un album tout en émotion, une page d’Histoire des États-Unis importante et une belle réhabilitation des peuples Amérindiens, eux qui ont souffert atrocement du virus Colon Blanc, qui dévasta tout sur son passage…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°163]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°50.

Les archives des Collines-Chantantes- 01 – L’impératrice du sel et de la fortune : Nghi Vo

Titre : Les archives des Collines-Chantantes- 01 – L’impératrice du sel et de la fortune

Auteur : Nghi Vo
Édition : L’Atalante – La Dentelle du cygne (18/01/2023)
Édition Originale : The Empress of Salt and Fortune (2020)
Traduction : Mikael Cabon

Résumé :
Un mariage politique force In-yo, jeune femme de sang royal, à s’exiler au sud, dans l’empire Anh. Ses frères sont morts, ses armées et leurs mammouths de guerre vaincus de longue date restent reclus derrière leurs frontières.

Seule et humiliée, elle doit choisir ses alliés avec circonspection.

Lapin, une jeune servante vendue au palais par ses parents en réparation de l’absence de cinq paniers de pigments se prend d’amitié pour la nouvelle épouse esseulée de l’empereur et en voit son existence bouleversée.

Chih interroge la domestique au crépuscule de sa vie sur les divers objets peuplant sa maison. Leurs origines forment une histoire que les archives officielles ignorent et qui pourrait déstabiliser l’empire.

Critique :
Voici une novella fantasy qui m’a déstabilisée, du haut de ses 120 pages, tant l’autrice a maintenu le flou durant un bon moment.

L’univers est asiatique, sans hésitation possible, mais pour au départ, j’ai eu du mal à trouver mes marques dans ce récit dont la narration est inhabituelle…

C’est Lapin, une ancienne servante de l’impératrice In-yo, qui racontera son histoire à Chih, qui est un/une adelphe (le flou est maintenu sur son genre, c’est parfois il, parfois elle, alors, je ferai iel).

Les chapitres sont courts, chacun racontant dont un événement du passé, souvent sans liens entre eux. Lapin les racontera au fur et à mesure des choses dont Chih fera l’inventaire dans cette petite maison, où vécu l’impératrice en exil.

On ne s’en rend pas tout de suite compte, mais toutes ces petites histoires sont cruelles, sans pour autant qu’il y ait des détails glauque, mais on comprend très vite le sort réservé à certains membres du personnel qui était dans l’entourage de l’impératrice, ainsi que d’autres détails sur la méchanceté des gens et sur le fait que In-yo ait plus été une femme utilisée pour obtenir un enfant et sceller une union avec les peuples du Nord.

Bref, tout comme dans la vie réelle, on assistera à des mesquineries, des bassesses, de la méchanceté gratuite, mais aussi à des complots, des trahisons, à des stratégies, et si toutes ces petites histoires, de prime abord, n’ont pas l’air d’être narrées dans leur chronologie, on se rend compte, finalement, qu’on a eu droit à beaucoup de petits secrets d’alcôve, le tout raconté sans avoir l’air de les divulguer.

La narration se fait tout en finesse, c’est assez rapide, en 120 pages, difficile de nous ensevelir sous une montagne de détails, mais l’autrice en dit assez pour que l’on puisse se faire une représentation de son univers, de percevoir le tout de manière claire et limpide, et de comprendre le tout une fois arrivé au bout de ce premier tome.

C’est un récit très court, assez déstabilisant lorsqu’on entre dedans (enfin, pour moi), mais qui se met assez vite en place et en divulgue assez pour que l’on ait envie de poursuivre notre lecture du récit de Lapin, récit qui se fera tout en finesse, sans nous épargner les bassesses de la vie, mais sans s’appesantir dessus.

En tout cas, ce premier opus m’a donné envie de lire les quatre autres !

An American Year

Le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°48.

La Maison aux pattes de poulet : GennaRose Nethercott

Titre : La Maison aux pattes de poulet

Auteur : GennaRose Nethercott
Édition : Albin Michel (31/01/2024)
Édition Originale : Thistlefoot (2022)
Traduction : Anne-Sylvie Homassel

Résumé :
Bellatine Yaga et son frère Isaac sont séparés depuis l’enfance par la distance géographique et le ressentiment. Pour toucher leur héritage, ils acceptent de se revoir.

Ils reçoivent une maison intelligente juchée sur des pattes de poulet. Elle leur a été envoyée de Kiev, d’où est originaire la famille Yaga. L’Ombrelongue, entité maléfique, est à sa recherche pour la détruire.

Critique :
Moi qui adore le folklore Russe, je ne pouvais qu’être attirée par cette fameuse maison aux pattes de poulet qui est celle de Baba Yaga.

Alors oui, on parle bien de la maison de Baba Yaga, mais le conte est revisité, transposé dans notre monde, celui des nouvelles technologies et l’histoire se déroulera aux États-Unis.

Il était une fois, un dépoussiérage de conte, une histoire toute nouvelle, réinventée et ce, de manière intelligente et addictive, portée par des personnages que l’on se prend à apprécier, à connaître et une maison qui ne m’a pas laissée indifférente.

Le fantastique est omniprésent, notamment avec Isaac Yaga, un vagabond du rail, un véritable roi caméléon, capable de prendre l’apparence qu’il veut, la copiant de personnes qu’il croise. Sa sœur, Bellatine, dite Belette, a, quant à elle, un pouvoir dans ses mains, pouvoir qu’elle déteste et dont elle aimerait se défaire.

Comment dépoussiérer un conte, comment le transposer au pays de l’Oncle Sam, comment le rendre attractif, comment faire en sorte que ça fonctionne et que rien ne vienne gripper la machine (ou les pattes de poulet) ?

Eh bien, ce devait être tout simple, puisque l’autrice y est parvenue avec brio (avec qui ?). Non, le travail n’était pas simple, il fallait que la sauce prenne et surtout, trouver la recette de la sauce pour que le plat ne soit pas indigeste, mal équilibré ou tout simplement fadasse !

Je n’ai rien à redire sur sa manière de nous présenter son récit, car c’était brillant, amusant, intéressant, intriguant, avec des tensions, des moments plus calmes, des mystères, un Méchant bien trouvé et des retours dans le passé, avec un narrateur mystérieux, lors de certains chapitres, dont nous comprendrons vite qui iel est.

Ah, j’allais oublier des personnages bien troussés, avec des failles et des qualités et une partie du contexte historique de la Russie en 1919. Guère brillant, le comportement des êtres humains et je n’oserais pas dire que ça n’arrivera plus jamais.

Le petit truc en plus, l’ancrage du conte dans nos sociétés, c’est au sujet du Méchant, qui, tels certaines personnes mal intentionnées, avides de pouvoir, de récupération, jouent sur les peurs des gens pour les pousser à commettre l’impensable, à faire naître une meute, dont le moteur est la haine, la recherche d’un bouc émissaire, bref, comme l’Homme a toujours fait et fait toujours.

Quelle sorte de bête transforme des citoyens ordinaires en meute enragée, en éveillant leurs peurs ? Dans le monde réel, ce ne sont pas des monstres. Ce sont des hommes en quête de pouvoir. Ce sont des guerres.

Alors oui, c’est un roman de fantastique réussi, avec de la profondeur dans son scénario et ses personnages. L’autrice n’a pas écrit un récit rempli d’adrénaline, mais un récit qu’on lit sans s’en rendre compte, transporté ailleurs, dans une maison qui se meut toute seule et dans un univers fantasmagorique des plus intéressants.

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°154]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°40.

Golden West : Christian Rossi

Titre : Golden West

Scénariste : Christian Rossi
Dessinateur : Christian Rossi

Édition : Casterman (04/10/2023)

Résumé :
Banni de son peuple pour conjurer une malédiction, le novice apache Woan doit apprendre à survivre.

Après avoir affronté, seul, à la frontière nord-ouest du Mexique, les épreuves des éléments naturels et des passions humaines, le jeune homme croise la route d’un guerrier dont les faits d’armes et la spiritualité ont marqué l’Histoire des Etats-Unis et la légende dorée de l’Ouest : Geronimo !

Critique :
Cette bédé western, c’est 170 pages de pur bonheur, de plaisir pour les yeux, notamment grâce aux dessins et aux couleurs, sans oublier du plaisir tout court grâce au scénario qui ne manque pas de profondeur.

La construction n’est pas linéaire, l’auteur faisant des bons sur la ligne du temps et en passant d’un personnage bien connu qui est Go Khla Yeh, connu ensuite sous le nom de Geronimo.

Après avoir expliqué pourquoi cet apache Bedonkohe a changé de nom, l’auteur passera à l’autre personnage de cette bédé, Woan.

Woan est un gamin Apache qui aime chasser avec son ami Chatto, jusqu’au jour où ils chasseront ce qu’ils ne pouvaient chasser et que Woan sera puni par le bannissement, puisqu’il portera la poisse à partir de ce jour, puisque les esprits le suivront.

Ce western n’est pas que le récit d’une vie d’errance d’un jeune gamin qui deviendra adulte. C’est bien plus que cela. C’est un récit de résistance, celle des Amérindiens face aux visages pâles à la langue fourchue, c’est une histoire de guerre, de spoliation des terres, sur l’amitié qui pouvait naître entre un Natif et un visage pâle quand le respect était là.

C’est aussi le récit d’une assimilation forcée, puisque les Amérindiens n’ont pas su résister à la vague de Blancs qui est arrivée sur le continent. Les Blancs arrivaient comme des volées de sauterelles, comment auraient-ils pu résister ? Pas le choix, certains se sont inclinés, d’autres ont continué de résister, jusqu’à ce qu’ils baissent les armes aussi et se laissent enfermer dans des réserves qui avaient tout de camps…

Une superbe bédé, à découvrir, si vous aimez les récits qui parlent de résistance, de lutte, d’injustices, d’Amérindiens, de courage, d’héroïsme, mais aussi de tueries… Une bédé avec de la profondeur et des dessins superbes.

C’était mon dernier coup de cœur bédés de l’année 2023. Ou comment terminer avec des émotions tout plein et des yeux qui brillent…

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°095], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°17.

Capitaine Albator, le Pirate de l’Espace – Intégrale : Leiji Matsumoto

Titre : Capitaine Albator, le Pirate de l’Espace – Intégrale

Scénariste : Leiji Matsumoto
Dessinateur : Leiji Matsumoto

Édition : Kana Sensei (2013) – 1083 pages !
Édition Originale : chu Kaizoku Captain Herlock (2013)
Traduction : Sylvain Chollet

Résumé :
An de grâce 2977…
 » Lorsque toutes les mers du globe eurent disparu, les hommes pensèrent que la fin du monde était arrivée. Ils s’apitoyèrent sur leur sort, sans même songer à l’espace infini qui s’étendait au-dessus de leur tête…

Seule une poignée d’hommes, croyant en l’avenir radieux du genre humain, eurent le courage d’aller explorer la « mer du dessus ».

Alors, les autres ricanèrent en disant : « Ce sont des fous qui courent après un rêve irréalisable. » Et nous avons été considérés comme des hors-la-loi… »

Critique :
Pour une fan d’Albator telle que moi, je jamais avoir lu le mange original était un oubli que je voulais réparer…

C’est chose faite avec cette intégrale de 1080 pages, reprenant les 5 mangas originaux du Captain Herlock, plus connu chez nous sous le nom d’Albator, le corsaire de l’espace.

Premières impressions ? C’est foutrement lourd, cette intégrale ! La deuxième est que les dessins ne sont pas égaux dans leur qualité…

Certains personnages semblent écrasés, comme s’ils avaient la tête trop grosse et les jambes trop courtes, notamment avec Tadashi Daiba.

Les visages manquent parfois de détails, de précisions, mais pour ce qui est des instruments de contrôle à bord de l’Arcadia (Atlantis dans l’anime), là, on est gâté en détails et en précision des dessins.

Le problème de la version manga, c’est qu’elle n’a pas de fin ! Ben oui, arrivé à la dernière page, on se retrouve avec notre corsaire qui poursuit son voyage à la recherche des Sylvidres, mais après, c’est tout, y’a plus rien, le manga n’a jamais eu de fin, lui ! Merde alors !

Comment cela se fesse-t-il ? Wiki a répondu à mes questions et je vous donne la réponse, parce que vous êtes sages…

Les cinq volumes font office de « première partie ». L’histoire n’a pas encore eu de conclusion en manga jusqu’à présent. Par contre, l’adaptation en anime, Albator, le corsaire de l’espace, a une fin. L’adaptation en série d’animation Albator, le corsaire de l’espace a été réalisée alors que le manga était toujours en cours de parution, prenant de vitesse Leiji Matsumoto dans l’écriture du manga. C’est ainsi que la série fut achevée alors que le manga n’en était qu’à la moitié de l’histoire. Alors très occupé sur différents projets, Leiji Matsumoto ne termina jamais le manga, qui reste suspendu en plein milieu de l’intrigue.

À la fin de l’ouvrage, les concepteurs expliquent avoir eu du mal à choisir ce qu’il fallait mettre dedans, puisque le manga était différent de l’anime, notamment dans les noms et le scénario. Ils ont essayé de faire de leur mieux afin de ne pas trop perturber les fans de l’anime…

Je ne l’ai pas été, je me suis habituée aux véritables noms des personnages et s’il est plus facile pour les francophones d’être face à un Alfred qu’un Yattaran (celui qui fait toujours ses maquettes), je me suis vite intégrée à l’équipage et retrouver tous ces visages familiers.

C’est tout de même une société fameusement blasée de tout, que Leiji Matsumoto décrit dans son manga, puisque personne, ou si peu, ne s’inquiète de l’arrivée de la boule noire sur terre et que le premier ministre est plus intéressé par ne rien foutre, par jouer au golf ou penser à sa réélection, qu’à se battre contre les envahisseuses, qui, ne sont peut-être pas si envahisseuses que ça…

Au fil du manga, on apprendra qui elles sont vraiment, ces Sylvidres et quels sont leurs liens avec les peuples des différentes planètes et galaxies.

Si l’équipage de l’Arcadia est misogyne et pense que la place des femmes est en cuisine, ils n’en restent pas moins correct avec les trois femmes de l’équipage (la cuisinière, faut pas la faire chier non plus), même quand ils sont imbibés d’alcool (boire est dangereux pour la santé).

Oui, c’est un peu vieillot pour certaines choses, mais c’était précurseur pour d’autres, notamment le côté anticapitaliste d’Albator, sa soif de liberté, son côté écolo, anticonformiste, sa colère contre ceux qui ne bougeaient par leur cul, qui étaient des moutons et les valeurs de fraternité qu’il voulait pour tout le monde.

À son époque, qui était la nôtre au moment de la diffusion de ce manga, ce n’était pas des thèmes à la mode comme maintenant. De plus, il connaissait la valeur des femmes de son équipage, femmes qui cachent leur talent pour ne pas froisser l’égo de certains hommes… Pas avec leur capitaine balafré et ultra sexy !

Oui, Albator a vieilli, il ne plairait sans doute pas aux jeunes générations, mais je m’en fous, moi, je l’aime depuis notre première rencontre (oui, ça date !) et le lire en manga m’a fait un bien fou. C’était comme manger une madeleine, celle de Proust, qui m’a fait replonger dans mon enfance et dans l’insouciance de cet âge.

À découvrir pour celles et ceux qui aiment le corsaire de l’espace !

Pocahontas : Patrick Prugne

Titre : Pocahontas

Scénariste : Patrick Prugne
Dessinateur : Patrick Prugne

Édition : Daniel Maghen (13/10/2022)

Résumé :
1607 : Trois navires anglais accostent en Virginie. Une centaine de colons débarquent et construisent le premier fort anglais en Amérique qui deviendra Jamestown.

Les indiens Powhatan n’auront de cesse de vouloir rejeter à la mer ces nouveaux venus bien inquiétants. Dans ce conflit latent, seule Pocahontas, fille du chef Powhatan tentera de rapprocher les deux peuples.

La narration commence en 1621 par une tentative de traité de paix entre tribus indiennes et colons du fort et se poursuit par des flash-backs sous forme d’un dialogue entre Pamouic, le fils du chef Powhatan et le narrateur. Leurs interventions rappellent constamment la place centrale jouée par Pocahontas sur la destinée des colons.

Basée sur la légende, l’histoire souligne crescendo les rapports amoureux entre le capitaine Smith et la jeune indienne… D’eux dépendra l’avenir de la colonie.

Critique :
Non, je n’ai jamais vu le dessin animé éponyme de Disney, ça ne m’a jamais tenté. Oui, je savais que les studios avaient embellis l’histoire.

Non, je n’ai pas ri de la blague de Donald Trump qui avait annoncé, devant des Amérindiens vétérans de la Seconde Guerre, que la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, était surnommée Pocahontas, en référence à ses origines amérindiennes qu’elle revendiquait.

Par contre, je me souviens avoir ri devant le jeu de mots qu’un humoriste belge avait fait avec Pocahontas, le transformant en « Pourquoi on taxe ? ». Notre gouvernement devait encore être atteint de rage taxatoire à  l’époque de la sortie du dessin animé.

J’aime bien les bandes dessinées de Patrick Prugne, autant pour ses dessins, des aquarelles, aux couleurs magnifiques, et pour ses scénarios, qui collent plus à la réalité historique qu’à son embellissement.

Des colons ont installés un fort, le premier en Amérique.  Les colons sont anglais et ce fort deviendra celui de Jamestown. Nous sommes en Virginie en 1607 et la vie des natifs va basculer.

Les Powhatan, la tribu présente non loin du fort, veut repousser les blancs dans l’eau (ils auraient dû), mais une personne s’y oppose, c’est la fille du chef, la jeune rebelle Pocahontas, qui va ensuite se lier d’amitié avec John Smith et sans doute l’aimer (sans consommer). En tout cas, elle lui sauvera la peau plusieurs fois et elle aidera même les colons à ne pas mourir de faim durant le terrible hiver.

Les bonnes actions ne sont pas toujours bien récompensées et si les colons la surnomment princesse et la respecte, un trou du cul galonné n’en aura rien à foutre et là, on en viendrait presque à regretter les happy end à la Disney…

Cette jeune fille rebelle, ouverte d’esprit, remplie d’humanité, terminera sa vie, malade, chez les Blancs, bien loin des siens et de sa culture. Elle avait 22 ans, la vie devant elle, mais d’autres gens en avaient décidé autrement.

Les expressions faciales des personnages est bien rendue, les dessins les rendent vivants, rien n’est figé. Quant au scénario, il possède aussi de la profondeur, car il ne se contentera pas de parler de cet épisode historique, mais il abordera aussi d’autres sujets, tels que la nature, son respect, la condition humaine, l’ouverture d’esprit, les différences de culture, les tentatives de vivre en harmonie.

Une magnifique bande dessinée, remplie d’émotions, bien loin d’un dessin animé pour les petits enfants sages. Au moins, Disney aura permis qu’on ne l’oublie pas, même si sa vie ne fut pas celle de la fiction.

La réalité est toujours plus dure, plus violente, plus horrible. Surtout lorsque l’on sait, de nos jours, ce que fut la colonisation de l’Amérique et le sort réservé à ses autochtones…

Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

La prisonnière du désert : Alan Le May

Titre : La prisonnière du désert

Auteur : Alan Le May
Édition : Télémaque (2015) / Gallmeister Totem (2023)
Édition Originale : The Searchers (1954)
Traduction : Marc Boulet

Résumé :
Amos Edwards, vétéran de la guerre de Sécession, vit non loin de la famille de son frère, Henry Edwards, un éleveur qui a quatre enfants.

Un jour, pendant qu’Amos est à la recherche de voleurs de bétail, les Comanches attaquent le ranch familial. Seules les deux petites filles, Lucy et Debbie sont épargnées mais enlevées par la tribu.

Pour Amos, et son neveu Martin Pauley, commence une traque de plusieurs années pour retrouver les disparues.

L’un des plus grands westerns du XXè siècle, devenu un film culte de John Ford, avec John Wayne au sommet de sa gloire.

Critique :
La prisonnière du désert est un classique dans les romans western et dans les films.

Moi qui adore les westerns, je ne l’avais pas encore lu, ni même vu le film avec John Wayne.  Shame on me, une fois de plus…

Ce western vient d’être réédité par les éditions Gallmeister, avec une nouvelle traduction, c’est donc celle là que j’ai choisie.

L’autre édition, chez Télémaque, possède une longue préface qui parle du roman et surtout du film de John Ford, avec John Wayne. Préface qui divulgâche un décès, donc, il vaut mieux la lire après avoir fini la lecture du roman, si vous voulez garder votre virginité sur l’histoire (j’en ai fait les frais en la feuilletant).

Ce western ne perd pas de temps et il plante de suite le décor : le Texas, ses vastes plaines, son herbe, ses troupeaux et les colons qui y vivent depuis des années, la peur au ventre à cause des raids des Comanches et des Kiowas.

Une troupe d’homme est à la poursuite d’une bande qui a volé des bêtes et pendant ce temps là, de l’autre côté, c’est l’enfer et la mort qui vont s’inviter dans la petite famille d’Henry Edwards…

Nous ne saurons rien de ce qu’il s’est passé entre le moment où la famille est planquée dans la maison, face au danger des Indiens et celui où Amos Edwards retrouvera la famille massacrée. Mais ça a dû être terriblement violent. Les deux filles, Lucy et Debbie, ont été enlevées par les Indiens.

Ce western, c’est le récit d’une traque pour retrouver les deux gamines de Henry Edwards, le frère d’Amos, enlevées par la bande de razzieurs Comanches.

Aidé au départ par d’autres personnes, après une terrible confrontation, Amos continuera avec Martin Pauley, un jeune garçon, élevé par les Edwards après le massacre de sa propre famille.

Ceci n’est pas un western trépidant, la traque va s’étaler sur plusieurs années, les deux hommes vivant dehors, sillonnant le Texas et les états limitrophes, afin de retrouver la bande de Comanches qui a enlevé les deux gamines.

Ce sera une vie de privation, de froid, de chaleur, de chevaux que l’on perd, de difficultés. Avare de mots, Amos est tenaillé par la haine des Comanches, quant à Martin, il veut retrouver la petite Debbie parce qu’il ne lui a pas témoigné beaucoup d’attention avant et il s’en veut. Au point de tout laisser tomber, même la fille qu’il aime.

Le titre en français a été mal choisi, pour moi et celui en V.O est plus parlant : The Searchers = les chercheurs. La prisonnière ne vit pas dans le désert et le désert ne sera présent que sur le final, autrement dit, très peu.

Dans ce roman, plus psychologique qu’autre chose, nous n’auront que le point de vue des Blancs, jamais celui des Indiens. Le racisme envers les Indiens est prégnant dans tout le roman, ce qui est réaliste, parce qu’à cette époque, au Texas, on vivait la peur au ventre de se faire assassiner par des bandes d’Indiens.

Je ne jugerai ni l’un, ni l’autre. Les colons ont pris les terres, terres que le gouvernement leur disait qu’ils pouvaient prendre (puisque pas de propriétaires, de papiers…), puisque pour tout le monde, les Indiens étaient de la vermine qu’il fallait éliminer ou parquer dans des réserves. La politique fait souvent du tort partout où elle passe. Mais personne ne s’est jamais demandé pourquoi les Indiens réagissaient de la sorte ? Non ? Ils auraient dû…

Les personnages sont taiseux et pourtant, je n’ai pas ressenti d’ennui durant ma lecture, tant leurs portraits étaient intéressants, notamment celui de Martin, qui va changer, durant ces années de recherches, lancés sur des pistes qui font pchiiiittttt. Martin, lui a gardé espoir, lui n’a pas la haine et lui ne veut pas arriver à devoir faire ce que Amos veut faire, quand ils retrouveront Debbie… La colère ne l’a pas aveuglé, lui.

Le final est énorme, rempli de suspense et de violences. Pas un happy end, vu tous les morts sur le champ de bataille. Mais au moins, il y a de l’espoir pour deux personnages. Ce ne sera pas facile, ce sera un combat de tous les jours, surtout quand le cerveau a été lavé et on termine le roman avec un sourire sur les lèvres.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°031], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

La véritable histoire du Far West – T04 – Little Big Horn : Luca Blengino et Antoine Giner-Belmonte

Titre : La véritable histoire du Far West – T04 – Little Big Horn

Scénaristes : Luca Blengino et David Goy
Dessinateur : Antoine Giner-Belmonte

Édition : Glénat (26/04/2023)

Résumé :
C’est un beau jour pour mourir !

Été 1874, Territoire du Dakota. De l’or est découvert dans les Black Hills, la terre sacrée des Sioux. En pleine période de récession, le gouvernement américain cherche un moyen pacifique d’acquérir cette contrée aux dépens des Indiens et de satisfaire les velléités d’expansion des colons.

Mais les négociations échouent. Au printemps 1876, la guerre est déclarée. Tandis que trois colonnes sont lancées simultanément à la recherche des bandes irréductibles, le chef Sitting Bull décrète l’union sacrée et prend la tête d’une vaste coalition de Sioux et de Cheyennes.

Les États-Unis s’apprêtent à fêter le centenaire de leur indépendance et personne ne peut imaginer le désastre qui va suivre…

À la tête du 7e régiment de cavalerie, le fer de lance de l’armée fédérale, le lieutenant-colonel George Armstrong Custer entend bien mener ses hommes à la victoire et entrer dans la légende.

Le dimanche 25 juin, après un combat d’une extrême violence, les tuniques bleues essuient leur plus cinglante défaite dans leurs affrontements contre les tribus amérindiennes. Il n’y a aucun survivant parmi les troupes placées sous les ordres directs de Custer.

À la stupéfaction générale s’ajoute l’humiliation d’une défaite qui ne cessera pas d’alimenter la controverse. Mais que s’est-il réellement passé à Little Big Horn ?

Critique :
Little Big Horn… Pour l’armée américaine, ce fut une défaite terrible. Une bataille mal préparée, un Custer qui était persuadé de gagner sur les sauvages et qui s’est tout pris dans les dents. Il est resté sur le carreau.

Les Black Hills regorgent d’or, de territoires de chasses, de terres à cultiver et comme d’habitude, le traité signé avec les Indiens et qui leur garantissait que ces lieux resteraient à eux.

La langue des Hommes Blancs est fourchue et les traités, ils les déchirent très vite, puisqu’ils n’ont aucune parole. Pour les Indiens, la terre est sacrée et ils vont se révolter.

Était-ce possible de synthétiser un pareil épisode historique en 46 pages ? En tout cas, les dessins me plaisaient bien, ils étaient réalistes, réalisés avec beaucoup de finesse, alors, j’ai craqué. Même si je connaissais la fin, cela n’a pas empêché le suspense de monter et entre nous, j’étais plutôt du côté des Indiens…

La réalité n’est pas celle que Hollywood nous a montré. Les Indiens n’ont rien à voir avec les guerriers qui se faisaient dézinguer par le beau héros habillé de bleu ou le cow-boy viril et solitaire (je ne parle pas de Lucky Luke, lui est dans le registre de l’humour).

Oh que non… Les guerriers Indiens sont impitoyables, organisés et n’ont pas, comme les Tuniques Bleues, fait la sourde oreille aux ordres ou à la stratégie, comme le fit Custer, qui, pressé de massacrer ses ennemis, est allé se foutre droit dans la gueule des loups.

L’auteur Farid Ameur (historien spécialiste de la Conquête de l’Ouest) a collaboré sur cette bédé et l’équipa a réussi, en une quarantaine de pages, à rendre possible cette synthétisation de cette grande bataille. Bon, il manque sans doute des détails, mais l’essentiel est là, c’est le plus important.

De toute façon, en fin de bédé, une dizaine de pages manuscrites, ainsi que des cartes, vous apporterons plus de lumière sur les mouvements des troupes, qu’elles soient de la cavalerie américaine, ou de l’union entre Sioux, Cheyennes, Blackfeet, Hunkpapas, Miniconjous,… Dans la bédé, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver, dans tous les mouvements des guerriers.

Une bédé réaliste, historique, qui parle des événements qui eurent lieu les 25 et 26 juin 1876, aux abords de la Little Big Horn River (située dans l’est du Montana) et qui virent s’affronter les guerriers Indiens et les Tuniques Bleues. Les dernières cases seront pour les répercussions de cette victoire des Indiens… On leur a fait bouffer cette victoire…

De nos jours, les Amérindiens demandent toujours la restitution de leurs terres (ben oui, les Blancs les leur ont prises, vous pensez bien !) et refusent toutes les indemnisations proposées par le gouvernement. Ils veulent juste leurs terres, pas le fric.

Une bédé choc, même si on connait cette bataille légendaire.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°000], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, Le Challenge Amérique du Nord anglophone chez ENNA LIT, ENNA VIT! et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.