ASPIC : Détectives de l’étrange – Tomes 07 & 08 : Thierry Gloris et Emmanuel Despujol

Titres : ASPIC : Détectives de l’étrange – 07 – Le mystère de la momie blette / 08 – Trois petits tours et puis s’en vont

Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Emmanuel Despujol

Édition : Soleil Quadrants (2019 / 2021)

Résumé :
Cette nouvelle enquête prend un ton résolument familial : que sait-on vraiment de notre famille ? On se côtoie, on partage des dîners et des célébrations, et les lourds secrets, eux qui transpirent peu à peu.

Flora Vernet comprendra que son instinct pour le surnaturel puise sa source inattendue dans le creuset familial.

Et dans ce milieu très conservateur, les idées libertaires d’Hugo pourraient bien créer quelques étincelles !

Critique :
Ces deux derniers tomes sont d’une facture classique, mais fonctionnent très bien, notamment parce qu’ils dévoileront un secret bien gardé sur la famille de Flora… Il y a des squelettes dans les placards et pas qu’au sens figuré ! Au sens propre aussi…

Pour cette enquête, notre duo d’enquêteurs vont aller chez la tante de Flora, une vieille dame qui vit entournée d’une multitude de chats (mais je n’ai vu aucune litière), qu’elle soigne avec amour, même si elle est pingre au possible.

Le problème, chez elle, ce sont des esprits qui foutent la trouille à son personnel de maison, qui fout le camp, bien entendu. Ma bonne dame, de nos jours, le petit personnel n’est plus ce qu’il était…

Le duo marche toujours du tonnerre, l’humour est bien présent aussi, les mystères tout pareil et dans le dernier tome, nous croiserons à nouveau la route d’un méchant bien connu et d’un truc horrible qui, pour moi, ne devrait se retrouver que dans une salade… Non, je ne dirai rien de plus, je vous laisse deviner !

Les dessins de Lamontagne, premier dessinateur, me manquent quand même, je préférais les personnages sous son coup de crayon…

On termine la série en fanfare, on résout tous les mystères, notamment celui d’un assassinat, important à résoudre pour Flora et après sorti du placard le secret puant de sa famille, après avoir affronté un truc tentaculaire qui est délicieux à la plancha, notre duo pourra souffler un coup, satisfait du devoir accompli.

Ce diptyque termine correctement la série et ce fut un plaisir de la lire.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°142] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°34).

ASPIC : Détectives de l’étrange – Tomes 05 & 06 : Thierry Gloris et Emmanuel Despujol

Titre : ASPIC : Détectives de l’étrange – 05 – Whodunnit à l’opéra / 06 – Rhapsodie Fantomatique

Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Emmanuel Despujol

Éditions : Quadrants (2016 / 2017)

Résumé :
Tome 05 : La deuxième enquête de l’agence n’aura pas épargné Flora : chassée du domicile familial par son père, elle a presque succombé aux fétides attentions d’un monstre assoiffé de sang. C’en était trop. À Hugo de déployer des trésors d’astuces pour réveiller son humour et son énergie. En vain. Un meurtre terrible dans les ors de l’Opéra de Paris pourra-t-il réveiller son instinct pour les étranges défis ?

Tome 06 : L’Opéra Garnier n’abrite pas que les egos surdimensionnées des divas ou les passions dévorantes de riches mécènes. Ses coulisses renferment également les sanglants desseins d’un ténébreux criminel.

Qui se cache sous le masque de Méphistophélès ? Serait-ce la costumière ? Le directeur ? Ou ce journaliste à l’imagination débordante, nommé Gaston Leroux, un original que Flora et Hugo croisent bien trop souvent durant leur enquête ?

Toutes les tentatives pour débusquer le fantôme ont échoué. Qui donc invoquer aujourd’hui pour les aider : le spectre de la mère de Flora, récemment disparue ? Ou bien la science avant-gardiste (et légèrement instable) du professeur Le Tendre ?

Critique :
Nouvelle affaire pour notre duo d’enquêteurs, version « Chapeau melon et bottes de cuir », dans le Paris de la belle époque et au milieu d’entités appartenant au monde des esprits.

Qui envoie des menaces de mort à la cantatrice Olympe de Fiortakas ? Qui a intérêt à lui faire fermer son bec, alors qu’elle chante bien ?

Qui se cache derrière le masque de Méphistophélès ? Les suspects ne manquent pas… Flora et Hugo ont de quoi faire fumer leurs méninges.

Une fois de plus, je me suis bien amusée lors de cette enquête à l’Opéra Garnier, où un journaliste, un certain journaliste Gaston Leroux, va les aider lors de leur descente dans les sous-sols, à la recherche de ce que l’on pourrait nommer « le fantôme de l’opéra ».

C’est dans l’album 5 que l’on change de dessinateur et j’avoue que je préférais les dessins de Jacques Lamontagne à ceux d’Emmanuel Despujol…

Mais malgré tout, j’ai apprécié cette nouvelle enquête qui ne manquait pas d’humour, de peps, d’action et de suspects en tout genre, à tel point que j’étais bien incapable de trouver son identité, au fameux Méphistophélès, l’insaisissable.

Le fait de prendre deux albums par enquête permet aux auteurs d’aller plus dans les détails, de ne pas aller trop vite et de prendre le temps de développer leur récit, d’étoffer les personnages et de faire durer les investigations, sans que cela ne devienne jamais trop long ou ennuyant.

Encore un bon album, qui met de la joie lors de sa lecture, tant le duo composé de Flora et de Hugo est sympathique (et au moins, pas d’histoire d’amour !).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°132] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°24).

ASPIC : Détectives de l’étrange – Tomes 03 & 04 : Thierry Gloris et Jacques Lamontagne

Titres : ASPIC : Détectives de l’étrange – 03 – Deux ch’tis Indiens / 04 – Vaudeville chez les vampires

Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Jacques Lamontagne

Éditions : Quadrants (2013 / 2015)

Résumé :
Pour leur première affaire en tant que détectives professionnels de la toute jeune Agence Aspic, Hugo Beyle et Flora Vernet n’ont rien trouvé d’autre qu’enquêter sur la disparition… d’un spectre.

Un premier dossier pas facile, mais les temps sont durs. Le client Ours-espiègle, un Indien attaché au cirque de Lille, a signalé la récente disparition de son frère jumeau, mort il y a plusieurs années, mais avec qui il entretenait de solides relations extralucides.

Préférant la difficulté à l’inaction ou la ruine, Flora et Hugo concluent leur premier contrat. Mais où diable se cache un fantôme quand il ne donne plus de nouvelle…?

Comment débusquer un ectoplasme qui fait le mort ?!

Critique :
Chose promise, chose due, je n’ai pas tardé pour lire la suite des enquêtes de ces détectives de l’étrange que forment hugo le dandy et Flora la femme qui se veut indépendante.

Nos deux enquêteurs de l’extraordinaire vont devoir enquêter dans le milieu du cirque, plus précisément dans le milieu des freaks (monstres de foire).

Le ton reste humoristique, le scénario un peu barré, tout en restant des plus correct, avec de l’action et des ectoplasmes, puisque nous sommes dans le registre du fantastique.

Flora Vernet a quitté Dupin et s’est associée avec Hugo Beyle, mais les finances de la société de détective sont aux plus basses. L’enquête dans le cirque tombe donc très bien.

Comme pour les deux précédents, cette enquête se fera sur deux tomes, même si, à la fin du premier, on aura le fin mot de la disparition d’un esprit, mais pas ce qu’il va advenir avec le redoutable serial killer qui laisse ses victimes exsangues. Qui est-il ? D’où vient-il ? (les anciens auront envie de chanter la chanson de Goldorak).

Les dessins sont toujours agréables, les décors bien détaillés et c’est un plaisir de suivre nos deux enquêteurs de Lille à l’Alsace, devenue Allemande depuis que la France a perdu une guerre. On ne s’ennuie pas durant leur investigations et les couleurs des planches sont toujours aussi colorées, sans abuser.

Dans le tome 3, les auteurs nous expliqueront les acteurs qui les ont inspirés pour quelques uns de leurs personnages (Marielle pour Dupin et Clovis Cornillac pour l’inspecteur Nimber).

Les deux tomes se lisent avec plaisir, un sourire aux lèvres face aux réparties de nos deux enquêteurs, de leur péripéties et on frissonne devant la menace qui guette notre Flora Vernet, cousine d’un personnage bien connu en Angleterre…

C’est amusant, c’est frais, c’est plaisant et ça se lit tout seul.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°128] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°18).

ASPIC Détectives de l’étrange – 01 & 02 : Thierry Gloris et Jacques Lamontagne

Titres : ASPIC Détectives de l’étrange – 01 – La naine aux ectoplasmes / 02 – L’Or du vice

Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Jacques Lamontagne

Éditions : Quadrants (2010) / Quadrants (2011)

Résumé :
De la plus célèbre médium que consultait le tout-Paris ne reste aujourd’hui que deux globes oculaires sanguinolents parmi les débris de poupées de porcelaines jonchant le sol… Ne se croirait-on pas dans un feuilleton à deux sous dont la population raffole… ?

Pour Auguste Dupin, fin limier et scientifique pointilleux, l’explication est logique, il suffit de la trouver. C’est sans compter sur son extravagante assistante, Flora Vernet qui, récemment diplômée de Polytechnique, voudrait bien voler de ses propres ailes.

Une femme diplômée, voyez-vous ça… La futilité féminine reprendra bientôt le dessus, Dupin en est certain. Flora est têtue, ambitieuse et audacieuse.

N’en déplaise au rigoriste « enquêteur-phénoménologue », il devra compter avec son imaginative assistante pour faire toute la lumière sur cette cruelle affaire !

Critique :
C’était dans ce bon vieux mensuel de Lanfeust Mag que j’avais fait la connaissance des détectives de l’étrange de l’agence Aspic. Dans ma mémoire, il me semblait que la mèche de cheveux de Hugo Beyle était plus folle…

Le dessinateur ayant changé en cours de route, c’était peut-être un album avec lui aux dessins que j’avais lu… C’est flou et lointain dans ma mémoire.

Puisque je n’avais jamais lu cette série, j’ai eu envie de découvrir comment tout avait commencé pour l’agence ASPIC (il était temps, j’ai du retard).

Aspic est une bande dessinée avec une grosse louche de fantastique, en plus des investigations, donc, ne vous étonnez pas de tomber avec des ectoplasmes.

Aspic, c’est une sorte de Chapeau melon et bottes de cuir en version belle époque et fantastique, où l’enquêtrice Flora Vernet, assistante d’Auguste Dupin, n’a pas laissé son cerveau à une autre. Elle voudrait enquêter aux côtés de Dupin, mais ce dernier ne veut pas, lui interdisant de le suivre. Heureusement que Hugo Beyle va arriver avec un mystère pour elle : on lui a volé sa montre !

Ce que j’ai aimé, dans cette bédé, c’est l’humour, un peu pince-sans-rire, ainsi que les personnages, bien typés, pas crétins, sans oublier l’aura de mystère qui entoure Hugo et le vol de sa montre. Comme j’avais tout oublié de l’époque où j’avais découvert cette série, je suis tombée de haut en apprenant les détails sur le personnage.

C’est enlevé, c’est amusant, on ne s’ennuie pas, c’est rythmé, plein de surprises et les duos marchent du tonnerre, que ce soit entre Dupin le phallocrate et miss Vernet, la presque suffragette ou entre Dupin et l’inspecteur Nimber, ou entre Hugo et Beyle et miss Vernet.

Les dessins sont précis, notamment avec les décors d’un Paris de la belle époque (XIXème siècle) et les tons de l’album oscillent entre coloris sépias ou de couleurs plus vives. Quand au scénario, il n’a pas été oublié, il est bien conçu et on se laisse emporter par le récit et ses personnages.

Les dernières cases du deuxième album m’ont fait pousser un cri de surprise, pourtant, si j’avais été attentive, j’aurais dû capter… En fait, j’avais associé un nom avec un ancêtre bien connu d’une vieille connaissance, mais je n’avais pas poussé la réflexion plus loin, pensant à un hommage ou juste un truc comme ça… Bien vu de la part de l’auteur.

Une bédé ou le polar se mélange avec grâce avec le fantastique et qui vous offrira quelques surprises inattendues.

Attention, cette histoire se déroule sur deux albums, donc, pour éviter l’attente, il vaut mieux avoir les deux albums sous la main.

Maintenant, je ne reporte plus à la Saint Glinglin et je lis toute la série (8 albums).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°113] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°05).

L’Outsider : Stephen King

Titre : L’Outsider

Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (2019 / Livre de Poche (2020)
Édition Originale : The Outsider (2018)
Traduction : Jean Esch

Résumé :
PARFOIS, LE MAL PREND LE VISAGE DU BIEN.

Le corps martyrisé d’un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City.

Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l’un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l’équipe locale de baseball, professeur d’anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.

Pourtant, malgré l’évidence, Terry Maitland affirme qu’il est innocent.

Et si c’était vrai ?

Critique :
Au rayon de mes lectures super en retard, j’avais un King datant de 2019. Comme ils vieillissent très bien, je ne me suis pas inquiété…

Stephen King ne perd pas de temps et nous plonge de suite dans une enquête sur le meurtre épouvantable d’un garçon d’une dizaine d’années.

Les témoignages sont unanimes, les empreintes le seront aussi : le coupable est le coach de base-ball, le professeur d’anglais, le très estimé Terry Maitland.

Oui mais, il y a des preuves et des témoignages qui le disculpent, puisqu’il était ailleurs et jusqu’à ce jour, personne ne possède le don d’ubiquité, ce don qui permettrait d’être à deux endroits à la fois.

Stephen King nous plonge au cœur d’une famille où tout vient de s’écrouler. Non, pas celle de l’enfant assassiné de manière horrible et gore, mais dans celle de l’accusé, celui qui, maintenant, est vilipendé par toute la ville, par les amis qui l’appréciaient, par les gens dont il a entraîné les gamins, qu’il a invité à des barbecues. Les vestes se retournent très vite dans ce genre d’accusation.

La douleur d’une famille qui perd un enfant, même dans les conditions d’un meurtre, il est assez facile de s’y identifier, mais celle d’un accusé d’un meurtre pédophile, là, c’est plus complexe, cela va à l’envers de ce que nous sommes.

Oui, mais, et si l’homme n’était pas coupable ? Y a-t-on songé, dans ce déversement de haine ? Qu’en sera-t-il de sa vie après l’accusation ? Foutue, irrémédiablement, tout comme celle de la famille du jeune gamin assassiné…

Arrivé au tiers de ce roman fantastique, sans trop reprendre ma respiration, je savais que j’avais en main un très bon Stephen King. Mais allait-il virer en Excellent Roman du King par après ? Mystère et boule de gomme et je compte bien faire un peu durer le suspense, maintenant que j’ai ma réponse.

L’élément fantastique est présent, mais il n’est pas le plus important. Ne cherchez pas un monstre sous votre lit. D’ailleurs, ce qui m’a fait le plus peur, dans ce roman, c’est le côté rouleau compresseur de la Justice et de la police.

Être accusé d’un crime que l’on n’a pas commis, un crime pédophile en plus, c’est l’élément le plus glaçant. Vous savez que vous êtes innocent, mais personne ne vous écoute, même lorsque votre avocat prouve que vous n’étiez pas là le jour du meurtre.

La vindicte populaire, le lynchage public, ça fout la trouille aussi. Idem pour l’hystérie collective. Même innocenté ensuite, il restera toujours des traces sur vous et votre famille en souffrira, parce que le tribunal populaire, qui aime juger, qui aime crier fort, chuchotera qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Bref, vous êtes mort socialement, même en étant innocenté.

L’inspecteur Ralph Anderson fait partie des personnage principaux, Holly Gibney arrivera bien après. Une fois de plus, Stephen King n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour que ses personnages soient réalistes et attachants. On sait peut de choses d’eux, mais c’était suffisant, pas besoin de plus.

Les 800 pages de la version poche se lisent toutes seules, l’écriture du King fait toujours le job et jamais je ne me suis ennuyée. Quelques piques envers Trump m’ont fait sourire et les références à Holmes m’ont fait plaisir. Effectivement, dans cette histoire, lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.

Maintenant, je peux vous le dire, c’est un Très Bon Stephen King, mais pas du niveau de Son Excellentissime ÇA.

Malgré tout, son Outsider fait peur : il cible des enfants, se nourri de la tristesse des gens, prend l’apparence de gentilles personnes pour commettre ses forfaits et se repait ensuite de tout ce qui en découle. C’est un manipulateur terrible. Et les manipulateurs, ça me fout la trouille.

Pas un coup de coeur, mais il n’est pas passé loin… En attendant, cela reste un roman du King comme je les aime : de l’épouvante, du mystère, des personnages forts, réalistes, une créature parfaitement maîtrisée, qui fait peur, un récit où on ne s’ennuie jamais et un final bourré d’adrénaline.

Mais pourquoi ne l’ai-je pas lu plus tôt, moi ??

#Challenge Halloween 2022

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XX] et et Le Challenge Halloween 2022 chez Lou & Hilde (Du 26 septembre au 31 octobre) – Roman Épouvante.

 

Au service surnaturel de sa majesté – 02 – Agent double : Daniel O’Malley

Titre : Au service surnaturel de sa majesté – 02 – Agent double

Auteur : Daniel O’Malley
Édition : Pocket (2018) – 864 pages
Édition Originale : Stiletto (2016)
Traduction : Valérie Le Plouhinec

Résumé :
Quand, après des années de combats acharnés , deux organisations secrètes et rivales sont contraintes d’allier leurs forces, une seule personne semble en mesure de les aider à conclure cette paix nécessaire : Myfanwi Thomas, la très fantasque héroïne de The Rook.

D’un côté, la Checquy, organisation secrète chargée de combattre les forces surnaturelles qui menacent la Couronne britannique.

De l’autre, les Greffeurs, une société de peu recommandables alchimistes belges adeptes de manipulations génétiques en tous genres. Sans compter les mystérieux Antagonistes, qui tentent par tous les moyens de faire échouer les négociations.

Critique :
Imaginez un James Bond avec des pouvoirs surnaturels… Non, non, pas avec une baguette magique comme Harry Potter, oubliez la magie !

En Grande-Bretagne, des gens naissent avec des talents surnaturels, qui peuvent aller de dissoudre les os, ou d’avoir une ombre qui est un portail direct pour l’Espagne ou de voir au travers des choses…

Et tous ces talents sont discrètement escamotés à leur famille, sont formés et ensuite, ils travaillent pour le gouvernement et donc, pour Sa Majesté !

Le premier tome était étonnant, il m’avait bien plu, malheureusement, lorsqu’on a trop à lire, une majorité des romans croupissent dans les étagères, oubliés et il était plus que temps que je le dépoussière.

Ce thriller fantastique est un mélange de surnaturel, de SF, de fantastique (normal) et le tout est saupoudré d’humour british, de dialogues qui pulsent, de situations cocasses.

Sans oublier des références à notre monde tout ce qu’il y a de plus normal puisque l’auteur aborde aussi la peur de l’autre, la haine que l’on cultive, que l’on inculque aux plus jeunes, au pardon impossible.

Nos amis de la Checquy (ceux qui bossent pour Sa Majesté) veulent enterrer la hache de guerre avec les Greffeurs (les alchimistes belges adeptes de manipulations génétiques) et que leur deux organisations fusionnent, au lieu de se tirer dans les pattes. Ce qui ne plait pas à tout le monde, des deux côtés, et l’on sent la haine transpirer chez certains membres de la Checquy.

Après autant d’années, j’avais même oublié que les Greffeurs étaient belges ! Des belges du Nord, bien entendu, surtout avec des titres comme « Graaf » (comte), grootvader (grand-père) et puis, j’ai vu passer une insulte bien flamande (Klootzak). Pas de panique, pas besoin d’avoir fait néerlandais deuxième langue pour comprendre.

C’est burlesque, bien entendu, sans pour autant devenir du n’importe quoi. À partir du moment où vous acceptez les phénomènes surnaturels, les gens qui possèdent des dons anormaux et des autres qui se greffent des tas de trucs en plus dans le corps, devenant parfois des superman, il n’y aura pas de problème.

On pourrait croire qu’avec une brique pavesque de 860 pages, l’ennui poindrait le bout de son nez : ben non !

Le scénario est bien pensé, le récit est bien mis en page, on alterne les passages avec de l’action, des combats, un éclaircissement sur la provenance de la haine entre les Greffeurs et la Checquy, des scènes de la vie quotidienne pour les Greffeurs présent sur le sol anglais,…

Bon, il n’aurait pas fallu plus de pages, sinon, le risque aurait été grand de tourner en rond. Heureusement, on l’évite !

Ce thriller fantastique, qui ne se prend pas au sérieux, sans pour autant virer au grand n’importe quoi, m’a apporté des instants de détente, une pause rafraichissante, des moments où je n’ai pas pu m’empêcher de sourire, bref, un moment de lecture détente dans le sens le plus agréable du terme.

Nous ne sommes pas dans de la grande littérature, loin de là, mais parfois, tout ce que les lecteurs demandent, c’est un peu d’humour dans ce monde de brute, une bulle de tranquillité et des instants dédiés au burlesque, au loufoque, à l’absurde, à l’irréel.

Ce n’était peut-être pas une mauvaise chose de l’avoir laissé prendre les poussières durant 4 ans, à ce pavé… Il est tombé à point nommé quand j’avais besoin de me détendre l’esprit, les zygomatiques et de m’évader avec du fantastique.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°259] et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées).

Le mystère du tramway hanté : Phenderson Djèli Clark

Titre : Le mystère du tramway hanté

Auteur : Phenderson Djèli Clark
Édition : L’Atalante – La Dentelle du cygne (10/06/2021)
Édition Originale : The Haunting of Tram Car 015 (2019)
Traduction : Mathilde Montier

Résumé :
Égypte, 1912. Après L’Étrange Affaire du djinn du Caire, nous revoici en compagnie des agents du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, aux prises cette fois avec un spectre mystérieux qui a élu domicile dans un tramway du service public.

Tandis que dans les rues du Caire les suffragettes revendiquent haut et fort le droit de vote, l’agent Hamed Nasr et son nouveau partenaire l’agent Onsi Youssef devront délaisser les méthodes conventionnelles et faire appel à des consultantes inattendues (ainsi qu’à une automate hors du commun) pour comprendre la nature du dangereux squatteur de la voiture 015 et pour le conjurer.

Critique :
Qu’est-ce que ça donne, un tramway hanté dans une Égypte de 1912, libérée du joug britannique ?

Un tram jamais en grève ? Toujours en grève ? Gratuit ? Deux fois plus cher ? Non, non, rien de tout ça, c’est encore plus terrible…

C’est dangereux pour les voyageurs, alors on a envoyé Fox Mulder et Dana Scully…

Oups, erreur d’aiguillage : le Ministère égyptien de l’alchimie, des enchantements et des entités surnaturelles y envoie l’agent Hamed Nasr et son aidant, le jeune Onsi Youssef.

Voilà une novella comme je les aime : courte, mais bonne ! En 128 pages, tout est dit et tout est expliqué en peu de mots : l’univers magique d’une Égypte peuplée de djinns, grâce à l’action de al-Jahiz qui a ouvert une brèche vers l’outre-royaume des djinns.

Le décor est planté petit à petit, l’auteur nous donnant quelques détails tout en faisant bouger ses deux agents. Sans trop en faire, il arrive à en dire assez pour que l’on se sente à l’aise avec ce nouveau monde qui se trouve décrit sous nos yeux. Une Égypte qui bouge, grâce aux djinns et où les femmes réclament le droit de vote.

Malgré le fait que ce roman SF ne fasse que 128 pages, je ne pourrais pas me plaindre que le combat final avec l’entité qui hante le tramway soit expédiée en quelques lignes, comme ce fut parfois la cas dans des pavés de 600 pages.

Là, l’auteur est arrivé au bon équilibre : ni trop long, ni trop court. Parfaitement à la bonne longueur. Ce ne devient pas jamais lourd, ni trop précipité. Nos deux agents ont le temps de mener leur enquête et de tenter plusieurs exorcismes pour se débarrasser de la saloperie du tram 015, tout en nous expliquant différents folklores venant d’autres pays.

L’univers a beau être tinté de magie, de fantastique, de djinns, d’automates et autres créatures, il n’en reste pas moins ancré dans la réalité. Sans oublier une petite dose d’humour et une réflexion sur le contexte historique.

Ce fut une belle découverte.

Pour ce Mois Américain bizarre, je voulais lire des romans de SF ou se passant ailleurs qu’aux États-Unis, voilà deux cases de cochées avec cette novella.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°33].

Sherlock Holmes – Enquêtes surnaturelles [La BD dont vous êtes le héros] : Boutanox et Jarvin

Titre : Sherlock Holmes – Enquêtes surnaturelles [La BD dont vous êtes le héros]

Scénariste : Jarvin
Dessinateur : Boutanox

Édition : Makaka (27/07/2020)

Résumé :
Des crimes surnaturels ont été commis à Londres. Si vous espérez les élucider, il vous faudra mettre votre intelligence et vos convictions à l’épreuve : les faits relèvent-ils de créatures infernales ou de simples mystificateurs…?

Incarnez le détective Holmes, le docteur Watson ou le chasseur de mystères, Thomas Carnacki. Gardez l’esprit clair, soyez méthodique, interrogez les témoins avec tact, fouillez les lieux, dénichez des indices et confrontez-vous aux énigmes, car le héros, c’est VOUS !

Critique :
Depuis le début, je suis fan du concept « La BD dont vous êtes le héros » que les éditions Makaka publient avec Sherlock Holmes, de manière totalement différente des romans jeux de rôles de mon adolescence.

Ici, au moins, pas besoin de dés et en plus, on a des images !

Habituellement, les dessins sont de Ced (et certains scénarios aussi). Cette fois-ci, Boutanox le remplace à la planche à dessins et ils sont tout aussi appréciables que ceux de Ced.

Dans ces trois enquêtes surnaturelles, vous devrez trouver le coupable parmi les suspects proposés, après les avoir interrogés et recueilli des indices, mais on ne vous demandera de vous déclarer sur l’existence ou non des loups-garous, des fantômes ou des momies qui se déplacent toutes seules. Le but du jeu n’est pas là.

Une fois de plus, je me suis amusée comme une petite folle, juste armée de mon crayon et d’une tasse de café fort afin de donner du carburant à mes petites cellules grises, qui auraient sans doute eu besoin d’un bon coup de WD-40 tant elles étaient rouillées !

Il est assez facile de repérer des indices dans un récit linéaire, mais lorsque l’on bouge dans tout un album, on a tendance à oublier des détails si on oublie de les noter. Sans être compliquées, dans ces énigmes, il n’est pas toujours évident de trouver le coupable du premier coup.

De plus, il faut être super attentif à tous les petits détails, notamment aux numéros qui sont parfois cachés dans les différentes cases et que l’on ne voit pas du premier coup d’œil.

Dans la première histoire avec le loup-garou, on me parlait d’un indice « carnet intime », j’avais vu ce dernier sur une commode mais n’ayant pas trouvé le chiffre renvoyant à la case de cet indice, je le pensais ailleurs. Mais non, il n’était que là… Alors, me penchant un peu plus, je distinguai en filigranes le numéro qui me permettrait d’aller lire son contenu. Bingo !

Pour une fois, je n’ai pas eu trop de mal à trouver le/les coupables de chacune des trois histoires, malgré tout, si vous n’êtes pas attentif ou que vous ne récupérez pas tous les indices, ce sera moins facile. Attention, n’allez pas croire qu’on trouve tout, les doigts dans le nez, faut tout de même mouiller le maillot en fouillant des manoirs, un parc,…

C’est toujours interactif sans avoir besoin d’une manette de jeu, c’est amusant, on peut incarner trois personnages différents, chacun ayant des dispositions qu’un autre n’a pas et il est toujours possible, plus tard, de reprendre le livre de jeu en incarnant un autre personnage ou de rejouer, si vous n’avez pas noté les réponses dans l’album mais sur une feuille volante qui s’autodétruira ensuite…

Une fois de plus, les énigmes sont intelligentes, brillantes, bien mises en scène, donnant assez d’indices si vous êtes observateur. Si, comme moi, vous avez lu beaucoup de romans policiers, vous pourrez aussi trouver quelques concordances et comprendre à qui profitait le crime.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°296], Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°49], Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 96 pages), Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°00], et Le Mois anglais (Juin 2021 – Season 10) chez Lou, Cryssilda et Titine.

Les Voleurs de curiosités : Jess Kidd [LC avec Bianca]

Titre : Les Voleurs de curiosités

Auteur : Jess Kidd
Édition : Presses de la cité (11/02/2021)
Édition Originale : Things in Jars (2019)
Traduction : Laurent Philibert-Caillat

Résumé :
Londres, 1863. Bridie Devine, détective spécialisée dans les cas délicats, fait face à l’affaire la plus complexe et la plus insolite de toute sa carrière. Christabel Berwick, l’héritière d’un baronet, a été kidnappée. Mais Christabel n’est pas une enfant ordinaire.

Son existence a été cachée aux yeux de tous et ses étranges talents semblent effrayer son entourage autant qu’ils attirent l’attention des collectionneurs de curiosités.

Ne ménageant pas ses efforts pour retrouver l’enfant, Bridie entre dans un monde de chirurgiens déments et de saltimbanques mercenaires.

Aidée dans sa quête par le fantôme tatoué d’un boxeur mélancolique qu’elle seule peut voir et par une femme de chambre à la carrure impressionnante, la jeune femme suit pas à pas les traces laissées par les ravisseurs, s’exposant ainsi à un passé qu’elle a tenté d’oublier.

Résurrectionniste, chimiste excentrique, créature aquatique légendaire : autant de personnages qui hantent les pages de ce roman lyrique et gothique où le spectacle est roi, mais qui fait la part belle à une enquête digne des plus grandes énigmes policières.

Critique :
Approchez Mesdames et Messieurs ! Bienvenue dans Londres la victorienne. Pour vous, ce sera Londres la sale, la puante, celle pleine de smog, de mendiants, de gens fouillant la vase de la Tamise…

Bref, la Londres d’en bas, celle de Dickens, celle de Jack London. Approchez, mesdames et messieurs, n’ayez pas peur et plongez dans cette histoire qui fait la part belle aux légendes.

Durant cette enquête, mesdames et messieurs, si vous croisez du beau linge, ceux de la haute, ce ne sera pas pour autant que ce sera moins glauque ou puant… La merde, ça peut se mettre dans un bas de soie…

1863, Londres. Le personnage central, Bridie Devine (veuve) est une sorte d’enquêtrice. Oui, une sorte de Sherlock Holmes au féminin, mais si elle s’en inspire, elle n’est pas sa copie en jupons. En fait, Bridie, c’est LA spécialiste des investigations domestiques et les affaires complexes, qui sortent de l’ordinaire, c’est pour elle.

Autrement dit, le cadavre d’une femme emmurée avec son bébé dans la crypte d’un presbytère, c’est pour elle, de même que la disparition d’une enfant qui n’a rien d’ordinaire…

Pour l’aider dans son enquête complexe, Bridie a sa femme de chambre immense (7 pieds de haut = 2,13m) et Ruby, le fantôme d’un boxeur qu’elle est la seule à voir.

L’univers de ce roman est le fantastique, sans pour autant que l’on vire dans la magie, mais la présence d’un fantôme aux côtés d’une enquêtrice n’est pas une chose courante, vous conviendrez.

L’autre univers est celui des freaks (monstres de foire), des gens qui sortent de la norme. Ainsi que celui des anatomistes, des chirurgiens, des scientifiques, des collectionneurs qui adorent découper les personnes qui sortent de l’ordinaire ou alors, les mettre en bocal (en bocaux, s’ils sont plusieurs).

L’écriture de l’auteure est fort descriptive, les paysages, les décors, sont très bien décrits. Il n’en aurait pas fallu plus, sinon, cela serait devenu l’indigestion.

Mais l’auteure ne se contente pas de nous brosser les décors divers, elle nous parlera aussi, au travers de Bridie, des droits de la femme en Angleterre et sa place est clairement: mariée, avec des enfants et aux fourneaux, sauf si elle vit dans une famille fortunée, alors, elle aura les larbins pour s’occuper du ménage. Bref, mesdames, c’est pas rose mais plutôt morose pour nous.

L’alternance du récit entre le présent et le passé permettra à l’auteure de nous conter la jeunesse de Bridie Devine, l’enquêtrice qui ne lâche rien. Pourtant, dans l’ensemble, il m’a semblé qu’il manquait des morceaux dans la trame du passé, comme si l’auteure avait laissé des non dits, des blancs. Nous ne saurons pas vraiment tout…

L’intrigue est étrange, mais la construction du roman l’est aussi et c’est sans doute cela qui m’a dérouté au départ, avant que je ne retombe sur mes pieds (assez vite) et que j’embraye à fond sur le récit qui joue avec plusieurs genres littéraires comme le roman fantastique, historique, social et qui met en scène des légendes, des mythes, le tout dans une ambiance sombre et gothique.

C’est étouffant, ténébreux à souhait, mais amusant aussi car il y aussi de l’humour grinçant dans ces pages et un fond d’humanité, mais je vous le dis de suite, ce ne sera pas dans les yeux des anatomistes, chirurgiens et autres collectionneurs prêts à tout pour agrandir leur collection. Ma foi, vous trouverez plus d’humanité dans l’œil d’un chien qui remue la queue.

Une LC réussie de plus avec Bianca et cette fois-ci, c’était une lecture aux ambiances fantastiques et gothique.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°251], Le Challenge « British Mysteries 2021 » chez MyLouBook, et Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°11].

Si ça saigne : Stephen King

Titre : Si ça saigne

Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (10/02/2021)
Édition Originale : If It Bleeds (2020)
Traduction : Jean Esch

Résumé :
« If It Bleeds », le nouveau livre de Stephen King. Un recueil de 4 longues nouvelles, dont une suite, indépendante à « L’outsider »

Les nouvelles sont :
– Mr. Harrigan’s Phone (Le téléphone de Mr Harrigan)
Au sujet d’un téléphone hors du commun…

– The Life of Chuck (La vie de Chuck)
Le monde est au bord du gouffre lorsque…

– If It Bleeds (Si ça saigne)
Une bombe explose dans un collège. Devant le flash info, Holly Gibney qui est perturbée par un détail…

– Rat
Un auteur n’arrivant pas à écrire un roman part dans un chalet en pleine forêt pour écrire un roman…

Critique :
Le King est de retour dans un format où il excelle (comme Conan Doyle) : celui de la nouvelle !

Jamais évident de faire une nouvelle équilibrée afin que les lecteurs n’aient pas l’impression qu’on les a amputé d’une partie de l’histoire.

Le King y arrive toujours sans mal, nous donnant assez à lire pour ne pas que l’on se sente floué.

La première nouvelle avait un délicieux air rétro, comme si nous étions dans les années 50/60 alors que nous étions dans les années 2000 avec l’arrivée du premier smartphone de la marque à la pomme mordue.

Je me suis attachée aux personnages, autant au jeune Craig qu’au vieux monsieur Harrigan et ses théories sur l’Internet qui étaient tout à fait justes. Le plaisir de lecture était bien présent et j’ai aimé cette histoire de téléphone qui… No spolier !

Le King aurait pu aller plus loin dans l’horreur, mais il est resté dans le registre du fantastique. Je n’ai pas frissonné de peur mais j’ai apprécié cette nouvelle qui avait un début, une fin et un beau développement. Je ne me suis pas sentie grugée.

La deuxième histoire m’a laissé perplexe avec un commencement apocalyptique où le monde semble s’écrouler et où l’on va ensuite rejoindre la jeunesse de Chuck, voir le jour où il dansa dans la rue et tout savoir sur le mystère de la chambre sous la coupole.

Cette nouvelle m’a donné l’impression de se finir abruptement, sans que j’aie vraiment compris le rapport entre le côté apocalypse du départ et une partie de la jeunesse de Chuck… Puis en réfléchissant j’ai compris que j’étais face à une métaphore et la nouvelle a alors pris tout son sens.

La troisième met en scène une ancienne copine, Holly Gibney de l’agence de détective Finders Keepers. Cette nouvelle fait suite au roman « L’outsider » que je n’ai pas encore lu et malheureusement, j’ai eu droit à quelques révélations… Cette longue nouvelle m’a emporté, j’ai frémi, j’ai eu peur, le suspense était maîtrisé et j’ai tellement serré les fesses que lorsque tout se calme, j’en avais encore les mains moites.

La quatrième nouvelle parle, une fois de plus, de l’écrivain et de l’angoisse de la page blanche. Un thème qui revient souvent chez le King car c’est une situation qu’il a connue.

Cette dernière nouvelle du recueil a des airs de pacte faustien et comme on le sait, il y a toujours un prix à payer, même si on n’y croit pas. J’ai apprécié les ambiances de tempêtes, les questionnements de l’auteur, son entêtement à écrire un roman et l’arrivée, une fois de plus, de ses vieux démons.

Par contre, j’aurais aimé en savoir un peu plus sur ses problèmes d’avant, sur le pourquoi du comment il a failli brûler sa maison en voulant foutre le feu à son roman…

Quatre nouvelles qui avaient un début, une fin et un développement, qui ne m’ont pas laissées sur ma faim, comme le font souvent les histoires sous forme de nouvelles. Par contre, n’ayant pas lu les anciens recueils de nouvelles du King, je ne puis dire si celles-ci sont mieux ou dans la lignée des anciennes, même si je me suis laissée dire que c’était un cran en-dessous.

Faudra que j’aille vérifier !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°232] et Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°45].