La vengeance de Zaroff – Zaroff 02 : Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes

Titre : La vengeance de Zaroff – Zaroff 02

Scénariste : Sylvain Runberg
Dessinateur : François Miville-Deschênes

Édition : Le Lombard – Signé (19/05/2023)

Résumé :
Depuis dix ans qu’il y a élu domicile, les États-Unis n’ont pas été à la hauteur des attentes de Zaroff. Quelques criminels, des vagabonds… menu gibier, bien indigne du plus grand chasseur du monde.

Mais l’oncle Sam lui offre un nouveau terrain de chasse : sa Russie natale, envahie par les nazis. Zaroff devra y retrouver une physicienne perdue au beau milieu de ces prédateurs du IIIe Reich, dont la sauvagerie n’a d’égale que la sienne.

Car plus le jeu est dangereux, plus Zaroff le devient…

Critique :
Zaroff, c’est un aristocrate russe, mais aussi un salopard, un assassin, un chasseur (de bêtes et d’humains), c’est un type qui est sans cœur, froid…

Mais c’est aussi un salopard magnifique, un homme dont on ne voudrait pas croiser la route, mais malgré tout, on ne peut s’empêcher de l’apprécier et de l’admirer. Oui, je sais, ce n’est pas bien !

C’est un peu par hasard que j’ai sélectionné cette bédé. La couverture était superbe, elle était un appel à la lecture et je n’ai pas regretté mon choix. Hum, si ce n’est que c’était le second tome de la série Zaroff… Zut, j’ai commencé à l’envers.

Pas de panique, ce tome peut aussi se lire indépendamment du premier, même si, avec le tome précédent, vous ferez connaissance avec ce chasseur qui n’aime que la chasse, mais la chasse où le gibier a aussi ses chances, qu’il soit animal ou humain !

Dans ce récit d’aventure, de survie en milieu hostile, notre Zaroff va devoir aider des militaires américains à exfiltrer, pardon, à enlever, une scientifique russe, qui travaille sur une bombé révolutionnaire et nucléaire. Ce que les États-Unis veulent, ils l’auront et quel qu’en soit le prix. Bien entendu, ils n’ont pas demandé son avis à la scientifique.

Cet album ne manque pas de rythme et si je n’avais pas compris ce que la première page voulait dire (n’ayant pas lu le premier tome), la pièce est tombée ensuite, dans le final, quand notre salopard brillant nous donnera quelques explications.

Oui, Zaroff est un assassin, un type abject, mais sans lui, les américains auraient trépassés dans la Russie enneigée, froide, glaciale et inhospitalière. Notre aristocrate a de l’allure, un visage attirant, malgré ses cicatrices et oui, je l’ai apprécié (mais je ne vais pas le crier trop fort). Salaud peut-être, mais logique dans ses horreurs, pour assurer la survie du groupe. Maintenant, si c’est vous que l’on abat parce que vous êtes blessé, vous la trouverez saumâtre… Mais ça ne durera pas.

Un album où les dessins vous donneront envie de vous attarder sur les différentes cases, des visages expressifs, un scénario bien rythmé et dérangeant au possible, qui nous fait osciller entre l’admiration pour Zaroff et la haine, le dégoût.

Pourtant, dans cet album, j’ai trouvé un homme encore pire que lui : un nazi… Lui ne laissait aucune porte de sortie à ses victimes… Par contre, je n’ai pas compris pourquoi la jeune fille qu’il venait de violer a eu peur et s’est suicidée en voyant Zaroff arriver, alors qu’il allait la sauver… Le plus cruel des deux hommes était le nazi, pas le Zaroff.

Un album dynamique, rempli de suspense, d’action, de morts, de neige, de froid et de violence. Oui, j’ai aimé cette lecture qui était dérangeante au possible.

Maintenant, j’ai lu le premier tome et j’en sais un peu plus sur Zaroff, ce chasseur de gibier, même humain.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°135] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°27).

L’arbre aux fées – Taylor Bridges 01 : B. Michael Radburn

Titre : L’arbre aux fées – Taylor Bridges 01

Auteur : B. Michael Radburn
Édition : Seuil – Cadre noir (2019) / Points (2021)
Édition Originale : The Crossing (2011)
Traduction : Isabelle Troin

Résumé :
Taylor Bridges, un ranger australien, est hanté par la disparition de sa fille Claire, huit ans. Son couple a volé en éclats et pour cesser de ruminer son chagrin, il demande sa mutation en Tasmanie. Dès son arrivée dans la petite bourgade de Glorys Crossing, Drew, une fillette du même âge que Claire, disparaît également.

Taylor y voit une coïncidence avec son propre malheur et mène une enquête au sein d’une population pour le moins hostile. Une initiative qui déplaît à O’Brien, le chef de la police locale.

Taylor, convaincu que Drew est vivante, poursuit ses investigations et apprend que d’autres petites filles ont disparu avant elle.

Avec l’aide de Grady, un inspecteur du continent envoyé sur place, Taylor découvre une île aux secrets bien gardés…

Critique :
Ranger en Australie, Taylor Bridges est parti bosser en Tasmanie, après la disparition de sa fille de 8 ans. Séparé de son épouse, ils vivent chacun à leur manière leur deuil.

Taylor est meurtri par le fait que l’on n’ait jamais retrouvé le corps de sa fille. Il a du mal à faire son deuil et on peut le comprendre.

Alors, être ranger dans la petite ville de Glorys Crossing, dans le trou du cul du monde, semblait être une bonne idée pour se perdre. C’est une bourgade un peu paumée et menacée d’être submergée par un lac artificiel. Le rêve !

En Tasmanie, il n’y pas de diable nommé Taz (celui qui parle par onomatopées) et il n’y a même plus de tigres (thylacine), pourtant, un homme semble les rechercher et Taylor a été témoin de silhouettes ressemblant à cet animal disparu. Et puis, une jeune gamine disparaît… Alors, il va tenter de la retrouver et ce ne sera pas facile !

Ceci n’est pas un polar trépidant qui va à cent à l’heure, que du contraire. Oui, il est lent, mais pas ennuyant (enfin, ceci n’est que mon avis). L’auteur a développé une galerie de personnages importantes, tous différents les uns des autres et a réussi à leur donner du réalisme, sans en faire trop. Dommage tout de même que certains personnages n’aient pas été plus approfondis, parce qu’ils l’auraient mérité.

J’ai aimé les ambiances que l’auteur a apporté dans son roman, le situant dans ce pays aux confins du monde, dernière porte avant les glaces de l’antarctique. En plus, nous étions en hiver, il y avait de la neige et on se caillait les miches !

Le plus intéressant, ce fut l’arbre aux fées, qui tient une place importante dans le récit, ainsi que le lac artificiel que l’on est en train de remplir et qui a poussé les gens de la ville à la quitter. Difficile de vous parler plus en détail des ambiances de ce roman, mais elles m’ont envoutées. À tel point que je l’ai lu assez vite.

Si l’arc narratif est assez simpliste et que la solution arrive un peu bizarrement (un rêve), j’ai passé un bon moment dans ce pays lointain, où tout est sauvage et le fait que Taylor, notre ranger torturé, évolue, a ajouté aussi du plaisir à la lecture.

Un bon polar, qui, sans être exceptionnel de par sa résolution, fait passer un agréable moment de lecture, au bout du monde, je dirais même plus : dans le trou du cul du monde, là où vous restez étranger même 30 ans après votre arrivée.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°122] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°14).

Batman (Renaissance) – 01 – La Cour des Hiboux / 02 – La Nuit des Hiboux : Scott Snyder et Greg Capullo

Titre : Batman (Renaissance) – 01 – La Cour des Hiboux / 02 – La Nuit des Hiboux

Scénariste : Scott Snyder
Dessinateur : Greg Capullo

Édition : Urban Comics DC Renaissance (2012)
Édition Originale : Batman, book 1: The court of Owls (2012/2013)
Traduction : Jérôme Wicky

Résumé :
Après une longue période d’absence, Bruce Wayne est de retour sous le masque de Batman, à la poursuite d’un mystérieux tueur en série aux allures de hibou, et dont la prochaine cible n’est autre que…

Bruce Wayne. Plus il progresse dans son enquête, plus le Chevalier Noir rassemble d’éléments sur les motivations de son ennemi. Il découvre alors une sombre vérité mêlant la famille Wayne aux fondations troubles de Gotham City.

Critique :
Lorsque Batman joue au détective, j’adore ! Direction Gotham, LA ville du justicier, SA ville, qu’il se targue de connaître sur le bout des doigts. T’en es bien sûr, Batman ?

Eh bien non, notre chauve-souris ne connait pas tout de sa ville, la preuve, il n’était pas au courant de l’existence de la Cour des Hiboux, celle de la comptine, mais qui, apparemment, existe aussi dans la réalité.

La première chose qui vous happe, dans ce comics, ce sont les dessins : sombres, précis, détaillés (sauf pour certains visages). Greg Capullo a un bon coup de crayon, il sait y faire et donner vie à la terrible ville de Gotham.

Quand au scénariste, Scott Snyder, ce n’est pas un branquignole non plus. Sa saga American Vampire était plus que terriblement géniale.

Dans ce diptyque, notre justicier masqué va en baver, souffrir, ne plus savoir à quel saint se vouer, revenir en lambeaux, en miettes, cassé, abattu,… Si vous aimez Batman, vous allez souffrir pour lui.

Bref, ce premier tome, c’est de la balle, Batman mène une enquête, s’en prend plein la tronche et le lecteur ne sait plus si la cour des hiboux est une légende ou une réalité.

Batman lui-même aura bien du mal dans cette aventure. Je pense à un passage en particulier, où l’on ne sait pas trop s’il fait un délire ou si tout est réel et où le dessinateur, afin de renforcer cette idée de confusion, nous offrira quelques pages à l’envers ou sur le côté.

Entre nous, il aurait pu s’en passer, cela a rendu la lecture difficile. Mais dans l’ensemble, le premier tome est un 4 étoiles, que ce soit pour le scénario ou pour les dessins, les décors, les couleurs. C’est un bel album !

Le tome 2 est donc la suite du premier, ce qui est logique, vous me direz et dans celui-ci, le voile va se lever sur la Cour des hiboux et sur celui qui en veut autant à Batman. Enfin, qui en veut autant à Bruce Wayne, avant qu’il ne se rende compte que Bruce et Batman ne font qu’un.

Scènes de batailles, de bagarres, de baston, Batman va devoir sortir le grand jeu et finira mal en point, avec plein de bobos (on aurait envie d’aller le soigner, le dessinateur lui a fait un beau visage).

Les révélations sont fortes, violentes, incroyables, même Bruce a du mal à y croire, tout comme nous, d’ailleurs. Mais au moins, elles étaient fracassantes. Ensuite, on dirait que l’auteur ne veut pas assumer ce pavé dans la mare et fait en sorte de semer le doute dans l’esprit des lecteurs et de Bruce Wayne.

Il restera un doute, à vous de décider si vous croyez à la version des auteurs ou que vous décider de penser que le criminel a fumé la moquette et c’est fait un film. Au moins, c’était inattendu et culotté au possible !

Ensuite, cet arc narratif est terminé et la suite du comics est faite de petites histoires, dont notamment Mister Freeze, que j’ai bien aimée (Premières neiges). Celle avec le père d’Alfred Pennyworth, majordome pour les Wayne, lui aussi (La Chute de la maison Wayne) n’était pas mal du tout. J’ai bien aimé ces deux histoires.

La dernière, avec le personnage d’Harper Row (L’Esprit dans la machine), je l’ai lue en diagonales parce que je n’ai pas accroché du tout.

Le changement de dessinateur y a été pour quelque chose, je préfère le style de Greg Capullo. Ceci est un détail, mais à cause de la dernière histoire que j’ai lue en diagonale, le deuxième tome perd des plumes à la cotation. J’aurais préféré que l’arc narratif avec la cour des hiboux soit plus long. Ben oui, je l’aimais bien.

Malgré ce petit bémol de fin de tome, j’ai passé un excellent moment (oserais-je dire un chouette moment alors qu’on parle de hiboux ?) avec cette cour des hiboux, qui n’avaient pas de poux, mais à qui on jetterait bien des cailloux, car avec le crime, ils font joujoux et ça, ce n’est pas chou ! Cet arc narratif est un petit bijou qui m’a laissé sur les genoux…

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°121],  le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°31 et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°13).

Ed Gein, autopsie d’un tueur en série : Harold Schechter et Eric Powell

Titre : Ed Gein, autopsie d’un tueur en série

Scénariste : Harold Schechter
Dessinateur : Eric Powell

Édition : Delcourt Contrebande (12/04/2022)
Édition Originale : Did you hear what Eddie Gein Done ? (2021)
Traduction : Lucille Calame

Résumé :
Ce récit révèle la véritable histoire d’un malade mental sous l’emprise d’une mère bigote et abusive. Cette biographie factuelle d’Ed Gein se focalise sur son enfance et sa vie de famille malheureuses, et sur la façon dont elles ont façonné sa psyché. Il explore aussi le choc collectif qui entoura l’affaire et la prise de conscience que les tueurs peuvent être des citoyens ordinaires.

Il a inspiré de nombreux personnages de cinéma comme Norman Bates dans Psychose. Harold Schechter et Eric Powell nous proposent cette BioBD d’Ed Gein, l’un des plus terrifiants tueurs en série américains.

Critique :
Je suppose que tout le monde a vu le film « Psychose » et connait le twist final… De toute façon, je ne le divulguerai pas, des fois que Alfred Hitchcock viendrait me tirer les doigts de pieds, la nuit…

D’ailleurs, c’est le romancier Robert Bloch qui, le premier, s’inspira de ce tueur pour son roman, du même titre que le film qu’Alfred en tira ensuite.

Alors, qui a inspiré le personnage de Norman Bates (et pas que lui : Hannibal et le mec de Massacre à la tronçonneuse,…) ? Edward Gein… Et je parie que comme moi, vous n’aviez aucune idée de qui il était ?

Un gamin au physique disgracieux, bizarre, le genre qui se fait harceler à l’école, qui pleure souvent, qui voit sa mère comme un Dieu, qui vit en solitaire, qui a l’air un peu demeuré et qui a une vie sexuelle plus pauvre que celle d’un pape (même s’il se branle de temps en temps).

Ce comics, tout en noir et blanc, est très bien dessiné, surtout les expressions, notamment celle de  la mère d’Edward Gein, une femme pieuse, bigote, qui pense que toutes les femmes sont des salopes, des sodomites, échappées de dieu sait où et qui mène tout le monde à la baguette (son mari alcoolo et ses deux gamins).

Il ne faut pas s’étonner, avec une génitrice pareille, que le petit Ed Gein ait été plus que perturbé et ait fini en tueur en série, nécrophile et pilleur de tombes. Je ne dis pas que tous les enfants élevés de la sorte finiront en mecs dépravés (heureusement) ou serial killer, mais pour ceux qui tourneront assassins en puissance, on saura d’où ça vient.

Ce comics assez épais (plus de 200 pages), est une autopsie d’un tueur en série, où les auteurs se sont attachés aux faits, rien qu’aux faits, même s’ils nous donneront un aperçu de toutes les sornettes que les gens de la ville de Plainfield (Wisconsin) balanceront sur Ed, une fois celui-ci arrêté (en 1957). Les rumeurs courent plus vite que la vérité et les horreurs font vendre plus de journaux…

Ce récit n’est pas pour les esprits sensibles ou les jeunes enfants… Les ambiances sont malsaines, angoissantes, flippantes, sans pour autant basculer dans le gore ou la surenchère inutile.

Les auteurs ont réussi le difficile équilibre entre montrer les horreurs commises par Ed Gein, sans s’appesantir dessus, afin de ne pas provoquer l’effet contraire. Ce qui aurait été contreproductif, alors que là, on imagine sans mal et on en tremble d’effroi.

Un terrible fait divers mis en scène de manière remarquable par les deux auteurs dans cet album qui retrace l’enfance et la vie d’Ed Gein, son arrestation, l’enquête, son internement et les faits qui lui ont été reprochés.

En lisant ce comics, vous saurez tout sur celui que l’on a surnommé « le boucher de Plainfield »… Pour un public averti, tout de même !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°114],  Le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°25 et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°06).

‭L’île des âmes – Mara Rais et Eva Croce 01 : Piergiorgio Pulixi

Titre : ‭L’île des âmes – Mara Rais et Eva Croce 01

Auteur : Piergiorgio Pulixi
Édition : Gallmeister (2021) / Gallmeister Totem (2022) – 560 pages
Édition Originale : L’isola delle anime (2019)
Traduction : Anatole Pons-Reumaux

Résumé :
Depuis plusieurs décennies, la Sardaigne est le théâtre de meurtres rituels sauvages. Enveloppés de silence, les corps de jeunes filles retrouvés sur les sites ancestraux de l’île n’ont jamais été réclamés.

Lorsque les inspectrices Mara Rais et Eva Croce se trouvent mutées au département des “crimes non élucidés” de la police de Cagliari, l’ombre des disparues s’immisce dans leur quotidien.

Bientôt, la découverte d’une nouvelle victime les place au centre d’une enquête qui a tout d’une malédiction.

De fausses pistes en révélations, Eva et Mara sont confrontées aux pires atrocités, tandis que dans les montagnes de Barbagia, une étrange famille de paysans semble détenir la clé de l’énigme.

La première enquête de Mara Rais et Eva Croce nous plonge dans les somptueux décors de la Sardaigne, au cœur de ténèbres venus du fond des âges.

Critique :
La Sardaigne, je n’y suis jamais allée, ni en littérature, ni en vrai, mais vu le temps pluvieux, ça me semblait être une bonne idée de destination (le soleil, la mer).

Mauvaise idée… Je me suis retrouvée chez les flics, avec deux enquêtrices cassées, bourrues, punies par leur hiérarchie et affectées à une unité de cold case. Dans le lot, il y a une vieille affaire qui a pourri la vie d’un ancien enquêteur (Moreno) : meurtres rituels où les victimes non jamais été identifiées, ni réclamées.

Oubliez la playa et la costa del sol, vous allez être plongé dans la noirceur de deux anciens meurtres rituels et dans une famille de sardes qui vous donnera l’impression d’être dans une autre époque, une époque fort reculée (notamment avec une société agro-pastorale)…

J’ai eu un peu de mal en commençant ce polar aux accents un peu trop prononcés de sarde. Attention, je n’ai rien contre, ça donne un petit côté plus ilien au récit, on se sent plus en Sardaigne, mais une partie n’était pas traduit et j’ai dû deviner ou laisser pisser le mérinos. L’inconvénient, c’est que cela freine la lecture.

Comme j’avais envie de savoir ce qu’il s’était passé et qui était responsable des meurtres rituels qui avaient eu lieu, j’ai poursuivi ma lecture et une fois passé la page 150 (sur 540), j’ai trouvé mon rythme de croisière et la lecture a été plus facile. Une fois arrivé au-delà de la moitié, le rythme était plus intense et j’ai avancé à pas de géants.

L’atmosphère est assez sombre. L’auteur prend le temps de nous immerger dans les croyances et le folklore sarde, dans les rituels, dans leur psyché, leur manière de vivre et il n’hésitera pas nous plonger dans les secrets de ses personnages, afin de les étoffer.

Malheureusement, j’ai eu du mal avec l’enquêtrice Mara Rais qui savait être très lourde, limite bourrine, avec sa nouvelle collègue venant de Milan, Eva Croce.

D’ailleurs, nos deux enquêtrices font un peu clichés, parce qu’entre une tirée à quatre épingles, version couverture de mode et l’autre, déguisée en métalleuse, cachant ses souffrances, ça sentait les vieux trucs que l’on a déjà vu chez les flics mâles.

J’apprécierais que l’on sorte un peu des vieux schémas des blessures internes que l’on ressasse à longueur de pages…

Dans ce polar, il y a deux récits : le premier est axé sur l’enquête des policiers, qui y vont à reculons, sur ces anciens meurtres rituels (avant d’enquêter sur un nouveau).

Le second récit est consacrés à la famille des Ladu, une famille qui vit en quasi autarcie, loin de tout le monde, qui fout la trouille rien que par sa présence et où les membres de la famille vivent retirés, à fond dans leurs croyances d’un autre âge, d’un autre temps, sorte d’ancienne religion obscurantiste très violente.

Anybref, si après 150 pages, j’ai eu récupéré mon envie de lire, si le rythme est monté crescendo et que le suspense était au rendez-vous, avec des dialogues ciselés et des interrogatoires intéressants, j’ai tout même été étonnée de voir comment nos deux enquêtrices découvraient le meurtrier. Ça semblait un peu tordu.

Quand à la fameuse famille des Ladu, on est allé d’horreurs en horreurs, de folie furieuse en trucs de fous, dignes des Mayas, Incas et autres, et il vous faudra être attentif pour accrocher tous les wagons de cette affaire et comprendre son dénouement, notamment avec les meurtres rituels. Tordu, mais réaliste. Horrible, aussi.

Alors non, ce n’est pas un coup de coeur, c’est plutôt mitigé, notamment à cause du départ chaotique, lent, brouillon, ainsi qu’aux clichés des inspectrices, mais au moins, ensuite, le récit redresse la tête et devient plus intéressant.

Certaines surenchères n’étaient pas nécessaires, notamment avec les blessures secrètes de nos deux inspectrices (et des autres personnages) qui m’ont fait frôler l’overdose (trop de misères tue la misère) et avec l’escalade de la violence dans le récit, qui n’apporte rien, si ce n’est des lignes et des misères en plus.

Par contre, j’ai aimé le rythme et la résolution de cette enquête, même si une doit être comprise par les lecteurs et qu’elle est terrible, violente, horrible, d’un autre âge.

Néanmoins, j’ai bien envie de lire le second tome, afin de voir si l’on continue dans la même veine ou si nos deux héroïnes vont un peu arrêter de se vanner comme des bourrins (et changer un peu les vannes !!).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°072].

Santa Mondega – Bourbon Kid 09 : Anonyme

Titre : Santa Mondega – Bourbon Kid 09

Auteur : Anonyme
Éditions : Sonatine (2021) / Livre de Poche (2022) – 608 pages
Édition Originale : Showdown With the Devil (2021)
Traduction : Cindy Colin-Kapen

Résumé :
 » Je suis la Mort, personne ne peut me tuer.  »

L’heure est grave à Santa Mondega. Après avoir réglé son compte à Dracula, le Bourbon Kid est de retour, plus en colère que jamais. Sanchez, le patron du Tapioca, vient d’être nommé maire de la ville. Et une tempête de neige à l’intensité biblique s’apprête à s’abattre dans les rues.

Simple coïncidence, ou ruse du diable ? Justement, celui-ci a réuni les meilleurs tueurs à gages qui existent pour éliminer le Kid.

Parmi eux, un homme à la hache complètement cinglé, une sorcière, une tribu de cannibales et une armée de squelettes. Et pour couronner le tout, il a convoqué la Grande Faucheuse en personne…

Pour le Bourbon Kid et les Dead Hunters, l’heure de la traque a sonné.

Critique :
Le tome 10 des aventures déjantées du Bourbon Kid est sorti il y a peu et c’est là que je me suis rendue compte que je n’avais pas lu le 9…

Comme j’avais envie d’un peu de légèreté, d’une lecture sans prise de tête et de rire un brin, je me suis plongée dans cette nouvelle folle aventure.

Lorsque j’avais découvert le premier tome des aventures de Bourbon Kid,  le tueur le plus impitoyable que la Terre ait jamais portée, j’étais tombée de haut. Il faut dire que c’était déjanté à mort.

Plus de surprise lorsque l’on arrive au tome 9. Hélas, la lassitude m’a frappée de plein fouet, sans que je m’y attende…

Ou alors ce neuvième tome est moins bon que les autres, ou alors le truc ne marche plus, il est cassé. Mince, pourtant, j’ai toujours mon second degré et même d’autres plus élevés encore. Alors, que s’est-il passé, docteur, pour que je m’emmerdasse dans une aventure du Bourbon Kid et des Dead Hunters ?

Pour venir à bout des 608 pages, j’ai ramé, j’ai peiné, j’ai patiné et pour finir, j’ai même sauté des pages. Cette lecture m’a semblée plus longue que les travaux du tram à Liège (qui n’en finissent pas), plus chiante que les travaux perpétuels sur les autoroutes wallonnes et tout aussi inutile que les travaux pharaoniques de la gare de Mons (j’ai bien taclé mon monde, là).

L’humour scatologique ne m’a pas fait rire, ni même sourire, il m’a soulé, même. Les dialogues tombaient à plat, n’avaient rien de ce que j’avais l’habitude de lire dans les romans de cet auteur anonyme et les personnages m’ont semblés à bout de course, comme si leurs traits étaient forcés, comme si on avait sucré le sucre.

Bref, cette fois-ci, ils ne m’ont pas fait vibré, rire, emporté. Je suis restée de glace, même face au diable Scratch qui lancera sur Santa Mondega et ses habitants, des zombies, des squelettes, des cannibales… Mais tout cela m’a semblé lourd.

Le final est assez déjanté, totalement fou et assez long… Les cascades sont rocambolesques, mais là aussi, je me suis ennuyée et il a fallu arriver dans les dernières pages pour que mon intérêt se réveille et que je m’amuse un peu.

Alors oui, c’est toujours déjanté, fou, mais j’ai l’impression que dans ce tome, l’auteur en a fait trop. Il faudra que je vérifie avec le tome 10 si ma lecture pourrie vient d’une lassitude ou du fait que l’auteur a pondu un mauvais neuvième tome…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°048] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

‭A.B.C contre Poirot – Hercule Poirot 12 : Christie Agatha [LC avec Bianca]

Titre : A.B.C contre Poirot – Hercule Poirot 12

Auteur : Christie Agatha
Édition : Le Masque (2018)
Édition Originale : The A.B.C. Murders (1936)
Traduction : Françoise Bouillot

Résumé :
Bien sûr, la retraite a ses charmes… Cependant, Hercule Poirot ne peut s’empêcher, de temps à autre, de reprendre du service, à condition, bien sûr, qu’il s’agisse d’une affaire hors du commun.

Et quelque chose lui dit que cette curieuse lettre signée A.B.C. risque de stimuler ses petites cellules grises…

Critique :
Quel est l’intérêt de relire un livre déjà lu, dont on se souvient toujours du coupable et du « truc » ? Tout en sachant que ce récit, on l’a aussi vu en adaptation bédé et télé ? Aucun, vous me direz.

En effet, je n’avais aucun avantage à relire de Hercule Poirot, sauf pour faire plaisir à ma copinaute de Lecture Commune, Bianca, qui découvre les enquêtes de Poirot.

Et comme je lui avais dit que je voulais bien en relire quelques-unes avec elle, A.B.C tombait bien, parce que j’avais adoré cette enquête, qui, lors de ma première fois, m’avait laissée baba.

L’avantage de ce roman policier, c’est que l’on ne doit pas attendre longtemps avant le premier meurtre et que l’enquête a du rythme, notamment grâce à tous les meurtres commis par un certain A.B.C, qui a mis Poirot au défi.

Une fois de plus, Agatha Christie a mis les petits plats dans les grands pour que les lecteurs ne puissent pas deviner le truc avant la révélation finale, semant des indices pour son détective, afin qu’il trouve la solution, ainsi que pour son lectorat le plus perspicace.

La première fois, on ne voit rien venir, c’est lors d’une relecture que l’on comprend l’importance des indices semés par la reine du crime. Oui, il suffisait de les relever, de les lire, de les interpréter, mais, c’est plus facile à dire qu’à faire, tant notre Agatha a su tisser une toile pour nous dérouter.

Comme souvent, elle ne se prive pas non plus de tacler ses compatriotes, assez imbus de leur qualité d’insulaire et xénophobes.

On entendra des personnages se plaindre de l’arrivée d’étrangers sur leurs plages (des touristes ou des anglais venant d’ailleurs), Poirot sera dénigré en sa qualité d’étranger, lui aussi (les anglais le pensent toujours français, raté, il est du plat pays qui est le mien) et ce n’est pas la première fois que les anglais le méprisent et lui disent ouvertement.

Pourtant, voilà un homme qui travaille, qui paye ses impôts et qui consomme… Que demander de plus ? Les gens sont étranges, ils ne sont jamais contents et prompt à dénigrer les autres, comme si eux étaient les meilleurs du monde.

Anybref, je ne vais rien vous dire que l’intrigue, si ce n’est qu’elle est bien ficelée, bien amenée et que, comme toujours, elle vous surprendra.

Une LC plus que réussie avec Bianca et au plaisir de relire des enquêtes d’Hercule Poirot avec elle (bon, pas tous, hein). Nous avons repéré les mêmes choses (les discussions des hommes sur la perte de cheveux, la moustache de Poirot et le racisme ambiant dans le roman, encore plus à la fin).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°040].

 

Un clown dans un champ de maïs : Adam Cesare

Titre : Un clown dans un champ de maïs

Auteur : Adam Cesare
Édition : Sonatine Thriller/Policier (11/05/2023)
Édition Originale : Clown in a Cornfield (2020)
Traduction : Justine Richard

Résumé :
Vous aimez Scream ? Vous aimez IT (ÇA) ? Vous êtes au bon endroit.

Kettle Springs, patelin du Missouri perdu au milieu des champs de maïs, est en proie à un véritable conflit de générations. D’un côté, des adultes qui ne supportent pas de voir bafouer leur ville et ses traditions. De l’autre, des teenagers qui ne pensent qu’à dénigrer ce trou paumé.

C’est alors que Frendo, un mystérieux clown, décide de se joindre à l’affrontement en séparant leurs têtes de leurs troncs. Ce qui est très mal. Mais très agréable.

Critique :
Mais qu’est-ce qu’un clown fout dans un champs de maïs ? Si on avait eu deux pastèques dans ce champs de maïs, j’aurais dit de suite que c’étaient les couilles du Géant vert… Mais un clown ?

Serait-ce Grippe-Sou, le clown maléfique du roman ÇA, de Stephen King, qui serait revenu à la vie ?

Ce roman, qui se veut être aussi une ode aux films d’épouvante façon « Scream » commence gentiment, avec des jeunes qui nagent dans un réservoir.

Puis, on se retrouve à Kettle Springs, (Missouri) version américaine de Trifouillis-les-Oies, donc, le trou du cul perdu au milieu de champs de maïs…

Peut-on ramer dans un champ de maïs ? Non, bien entendu, ce serait impossible… Et pourtant, je peux vous assurer que j’ai ramé durant presque la moitié de ce roman d’épouvante (150 pages au moins) qui m’a plus ennuyé que foutu les chocottes.

Désolée pour celles et ceux qui ont adoré ce roman (dont des copinautes blogueurs que j’adore), mais avec moi, ça n’a pas pris. C’est seulement quand les meurtres ont commencé que j’ai avancé plus rapidement dans ce roman et qu’il a commencé à me coller aux mains. L’action du sirop de maïs et de l’hémoglobine, sans aucun doute.

Qu’est-ce qui a foiré dans ce roman d’hommage aux films d’épouvante ? L’écriture… Je l’ai trouvée plate. Le scénario manquait de profondeur (alors que dans « Les maudits », dans le même genre d’hommage, on n’en manquait pas), sauf à un moment donné, comme si l’auteur, se rendant compte de la vacuité de son récit, avait ajouté un peu de profondeur et de réflexion. Trop tard.

Et la bande jeunes, celles des personnages principaux, manquait de corps (au sens figuré), d’épaisseur. Leurs dialogues étaient plats, inintéressants (tiens, comme dans la réalité) et je ne me suis attachée à aucun d’un, si ce n’est à celui que l’on disait bouseux. Un chasseur… c’est vous dire !

Entre nous, je m’ennuyais tellement dans la première moitié que j’ai failli arrête ma lecture. Mais comme je voulais voir ce qui allait se passer d’horrible dans ce champ de maïs, je suis restée et j’ai eu raison, car quand le carnage commence, le récit devient addictif, mais hélas, jamais il ne fait flipper.

L’auteur a voulu sans doute rendre trop hommage et a loupé le coche. Arbalète, tronçonneuse, fourche, machette… Trop c’est trop et cela a sucré le sirop de maïs. Si le motif de l’attaque est inédit, il semble tout de même un peu exagéré… Surréaliste, même. Bon, au moins, il est surprenant. Pas réaliste, mais surprenant.

Oui, la seconde moitié était addictive, oui il y avait du suspense, des rebondissements, du sang, de l’adrénaline, mais le tout est resté un peu fadasse, malgré l’abus de sirop !

Méfiez-vous tout de même des champs de maïs et des clowns, on ne le dira jamais assez…

Les avis sur Babelio sont en majorité positifs (on est peu à s’être emmerdée dans le début de ce roman), ce qui me fait dire qu’il faut donner sa chance à ce roman et vous faire votre propre avis sur le début : lent et ennuyeux ou intéressant dans sa manière de présenter cette petite ville où les adultes semblent regarder les jeunes de travers…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°017].

Le bureau des affaires occultes – 03 – Les nuits de la peur bleue : Éric Fouassier [LC avec Bianca]

Titre : Le bureau des affaires occultes – 03 – Les nuits de la peur bleue

Auteur : Éric Fouassier
Édition : Albin Michel (31/05/2023)

Résumé :
Paris, 1832. Alors qu’une épidémie de choléra terrifie la population, un tueur décime le quartier de Saint-Merri, poignardant ses victimes avant de leur amputer un organe chaque fois différent.

L’affaire est confiée à Valentin Verne, secondé par sa fidèle Aglaé, désormais membre de son service, et deux nouvelles recrues.

Dans le même temps, Vidocq découvre le moyen de percer l’identité du Vicaire.

Critique :
Hé bien, j’avais oublié comment on se chopait le choléra, ni quels étaient ses symptômes !

Comme le choléra était un personnage important de ce roman, j’ai demandé à wiki d’éclairer ma lanterne qui s’était éteinte… Bon sang, mais c’est bien sur !

On se tape une chiasse de tous les diables, une vidange par les deux opposés, qui mène à la déshydratation et au décès. Le tout causé par de l’eau (ou des aliments) infectés par des déjections.

Dans ce dernier opus du bureau des affaires occultes, on ne perd pas de temps à se tourner les pouces. Des crimes sont commis, on prélève des organes des morts et des savants se font enlever. Valentin Verne et sa fine équipe, que j’ai adorée, vont avoir du pain sur la planche et cette enquête sera difficile.

Le choléra s’est invité, il s’est déjà bien installé dans Paris, faisant des ravages chez les plus démunis et la populace gronde. Les fake news et les rumeurs vont bon train et l’on accuse les bourgeois d’empoisonner l’eau des pauvres, afin de se débarrasser d’eux.

Puisque les bourgeois, comme les rats, quittent la capitale pour la campagne, cela n’aide pas les classes laborieuses à revenir à plus de sérénité. Oui, on se serait cru du temps du covid et des confinements… L’Histoire repasse toujours les plats.

Dans ce dernier opus, le meilleur, selon moi, l’auteur a fait bien mieux que dans les deux précédents. Au moins, il ne nous a plus répété, toutes les 10 pages, que Valentin Verne était beau, mais en plus, il lèvera totalement le voile sur l’identité du Vicaire et sur les petits trucs qu’il y avait derrière. Mes soupçons ont été confirmés.

Pour son enquête, Valentin va recevoir l’aide de Vidocq et sa présence rehausse le niveau du roman, tant j’ai adoré ce personnage historique. Les compères de Valentin ne seront pas en reste non plus et j’aime vraiment sa petite équipe d’enquêteurs.

Même si, dans ce dernier roman, on n’a rien d’occulte, il n’empêche que l’enquête était ardue, pas facile et j’ai eu l’impression que nous étions dans la nuit noire et obscure, tant je ne trouvais pas le mobile et la personne coupable d’assassinats. Valentin s’est cogné contre les murs (au sens figuré), dans cette affaire et moi aussi, je l’avoue.

Par contre, je suis fâchée sur l’auteur, un peu trop bavard, comme beaucoup, et qui annonce, après un rebondissement, qu’il y en aura aucun un autre. Merde, non, faut pas l’annoncer ! On perd le double effet Kiss Cool puisque à cause de cette phrase, j’ai été suspicieuse, sur mes gardes et l’effet voulu a été perdu. Je déteste ça, quand on m’annonce des surprises à l’avance. Dommage. Petit bémol.

Un final qui ne laisse que peu de répit, une lecture que je ne voulais pas arrêter avant d’arriver au truc final et qui m’a fait aller me coucher assez tard.

Les décors sont réalistes, on se croit à Paris en 1832, le choléra et les conneries du pouvoir en place m’a fait penser à celles prises par certains dirigeants que je ne nommerai pas, du temps du covid. Idem avec les docteurs, chercheurs et autres personnes qui pensaient tout savoir, mais qui ne savaient rien. Oui, un roman réaliste et des personnages que je n’avais pas envie de quitter.

Bref, tout ce que j’aime.

Si jamais il y a un quatrième tome du bureau des affaires occultes, moi, je suis partante pour le lire et je pense que Bianca, ma copinaute de LC, ne dira pas non, puisqu’elle a kiffé ce dernier roman autant que moi. Et tout comme Valentin, les autres et moi, elle n’a rien vu venir…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°016].

‭The Corpse Queen : Heather M. Herrman ‬[LC avec Bianca]

Titre : The Corpse Queen

Auteur : Heather M. Herrman
Édition : Fibs (05/04/2023)
Édition Originale : The Corpse Queen (2021)
Traduction : Alison Jacquet-Robert

Résumé :
Un thriller historique sombre et résolument féministe

Alors que sa meilleure amie Kitty vient de mourir dans des circonstances mystérieuses, Molly Green, orpheline de dix-sept ans, découvre l’existence d’une tante dont elle ne savait rien.

Richissime, Ava est disposée à prendre la jeune fille sous son aile… à condition que celle-ci soit prête à en payer le prix. Car Ava a bâti sa fortune en pillant des tombes pour revendre les dépouilles à des étudiants en médecine avides d’apprendre la chirurgie. Et elle veut que Molly l’aide à se procurer les corps.

Or à Philadelphie dans les années 1850, une jeune fille non mariée n’a que peu de perspectives. De plus, Molly est bien décidée à remonter la trace de l’étudiant qu’elle pense être l’assassin de Kitty. Elle accepte donc et découvre son nouveau métier… mais surtout, les leçons d’anatomie du docteur LaValle, qui vont la fasciner.

Mais à cette époque, aucune femme n’est censée étudier pour devenir chirurgienne. Et alors qu’un meurtrier sévit en ville et que la mort de Kitty reste impunie, la poursuite du savoir devient pour Molly une danse… mortelle.

Critique :
Girls power ! Oui, mais c’est plus facile de le crier en 2023 qu’en 1850. Même si ce n’est pas toujours facile pour les femmes, en 2023, c’était encore plus difficile pour celles de 1850 qui devaient toujours appartenir à un homme (père, mari ou frère).

Alors, quand Molly Green, une jeune fille de 17 ans décide de devenir chirurgienne, dans un monde uniquement composé de mecs, on ne peut pas dire qu’elle va susciter l’engouement et les hourra de ceux qui possèdent des baloches.

Ce thriller historique qui sent bon le féminisme avant l’heure, est assez gore, délicieusement macabre (comme indiqué sur sa couverture) et une fois entamé, il se lit assez vite (trop vite ?). Même si j’ai sauté un passage, celui avec Molly Green qui va tenter de remettre un siège dans le bon sens (les lecteurs comprendront et les femmes aussi). Gloups…

Les personnages sont bien esquissés, sans que l’autrice ait eu besoin d’en rajouter pour les étoffer. Ce qu’elle nous donne est suffisant pour que l’on s’attache à eux et les chapitres avec une personne emprisonné rajoute du mystère aux corps démembrés de femmes que l’on retrouve semées un peu partout dans Philadelphie.

Molly Green va tenter de mener l’enquête et d’entrer dans le cercle des jeunes apprentis médecins qui bossent sur les corps que des « résurrectionnistes » leur apporte (je ne dirai pas plus).

Effectivement, pour avancer dans l’étude du corps humain, il faut pouvoir en explorer, même si on aimerait que la médecine, la science, la chirurgie, ne doivent pas s’avilir pour avancer (vœu pieu). Je ne vous ferai pas de dessins, l’Histoire parle pour moi.

Le personnage de Molly Green est assez fort, même si, durant un petit moment, elle aura des réactions d’ado puérile… Bon, à 17 ans, je ne pense pas que j’aurais eu les épaules assez solides pour faire tout ce qu’elle fait… Et je devais avoir les mêmes réactions débiles. Heureusement, elle arrive à se reprendre ensuite.

L’ambiance un peu gothique de ce thriller historique est bien rendue, on frissonne, on regarde derrière son épaule, espérant ne pas croiser un certain Dentiste ou le serial killer qui se balade avec un couteau aiguisé. Tueur en série qui ne deviendra jamais le fil conducteur du roman (n’espérez pas une enquête poussée ou une chasse au tueur).

Un thriller historique, sur fond de misère sociale et de classes aisées (la fracture est grande) où pour avancer dans la médecine, certains sont prêts à oublier leur conscience, à déshumaniser les corps, afin de réaliser des expériences (sur les gens morts), quitte à donner un coup de pouce au destin…

Un thriller historique qui m’a scotché sur la fin, me donnant l’impression qu’une boule de bowling m’a renversé. Je n’avais rien vu venir, ou du moins, j’étais à côté de mes pompes.

Une LC réussie de plus avec ma copinaute Bianca. C’était délicieusement macabre, un poil gore, avec des vrais morceaux de féminisme et foutrement bien réussi. (3,75/5)

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°007].