‭L’île des âmes – Mara Rais et Eva Croce 01 : Piergiorgio Pulixi

Titre : ‭L’île des âmes – Mara Rais et Eva Croce 01

Auteur : Piergiorgio Pulixi
Édition : Gallmeister (2021) / Gallmeister Totem (2022) – 560 pages
Édition Originale : L’isola delle anime (2019)
Traduction : Anatole Pons-Reumaux

Résumé :
Depuis plusieurs décennies, la Sardaigne est le théâtre de meurtres rituels sauvages. Enveloppés de silence, les corps de jeunes filles retrouvés sur les sites ancestraux de l’île n’ont jamais été réclamés.

Lorsque les inspectrices Mara Rais et Eva Croce se trouvent mutées au département des “crimes non élucidés” de la police de Cagliari, l’ombre des disparues s’immisce dans leur quotidien.

Bientôt, la découverte d’une nouvelle victime les place au centre d’une enquête qui a tout d’une malédiction.

De fausses pistes en révélations, Eva et Mara sont confrontées aux pires atrocités, tandis que dans les montagnes de Barbagia, une étrange famille de paysans semble détenir la clé de l’énigme.

La première enquête de Mara Rais et Eva Croce nous plonge dans les somptueux décors de la Sardaigne, au cœur de ténèbres venus du fond des âges.

Critique :
La Sardaigne, je n’y suis jamais allée, ni en littérature, ni en vrai, mais vu le temps pluvieux, ça me semblait être une bonne idée de destination (le soleil, la mer).

Mauvaise idée… Je me suis retrouvée chez les flics, avec deux enquêtrices cassées, bourrues, punies par leur hiérarchie et affectées à une unité de cold case. Dans le lot, il y a une vieille affaire qui a pourri la vie d’un ancien enquêteur (Moreno) : meurtres rituels où les victimes non jamais été identifiées, ni réclamées.

Oubliez la playa et la costa del sol, vous allez être plongé dans la noirceur de deux anciens meurtres rituels et dans une famille de sardes qui vous donnera l’impression d’être dans une autre époque, une époque fort reculée (notamment avec une société agro-pastorale)…

J’ai eu un peu de mal en commençant ce polar aux accents un peu trop prononcés de sarde. Attention, je n’ai rien contre, ça donne un petit côté plus ilien au récit, on se sent plus en Sardaigne, mais une partie n’était pas traduit et j’ai dû deviner ou laisser pisser le mérinos. L’inconvénient, c’est que cela freine la lecture.

Comme j’avais envie de savoir ce qu’il s’était passé et qui était responsable des meurtres rituels qui avaient eu lieu, j’ai poursuivi ma lecture et une fois passé la page 150 (sur 540), j’ai trouvé mon rythme de croisière et la lecture a été plus facile. Une fois arrivé au-delà de la moitié, le rythme était plus intense et j’ai avancé à pas de géants.

L’atmosphère est assez sombre. L’auteur prend le temps de nous immerger dans les croyances et le folklore sarde, dans les rituels, dans leur psyché, leur manière de vivre et il n’hésitera pas nous plonger dans les secrets de ses personnages, afin de les étoffer.

Malheureusement, j’ai eu du mal avec l’enquêtrice Mara Rais qui savait être très lourde, limite bourrine, avec sa nouvelle collègue venant de Milan, Eva Croce.

D’ailleurs, nos deux enquêtrices font un peu clichés, parce qu’entre une tirée à quatre épingles, version couverture de mode et l’autre, déguisée en métalleuse, cachant ses souffrances, ça sentait les vieux trucs que l’on a déjà vu chez les flics mâles.

J’apprécierais que l’on sorte un peu des vieux schémas des blessures internes que l’on ressasse à longueur de pages…

Dans ce polar, il y a deux récits : le premier est axé sur l’enquête des policiers, qui y vont à reculons, sur ces anciens meurtres rituels (avant d’enquêter sur un nouveau).

Le second récit est consacrés à la famille des Ladu, une famille qui vit en quasi autarcie, loin de tout le monde, qui fout la trouille rien que par sa présence et où les membres de la famille vivent retirés, à fond dans leurs croyances d’un autre âge, d’un autre temps, sorte d’ancienne religion obscurantiste très violente.

Anybref, si après 150 pages, j’ai eu récupéré mon envie de lire, si le rythme est monté crescendo et que le suspense était au rendez-vous, avec des dialogues ciselés et des interrogatoires intéressants, j’ai tout même été étonnée de voir comment nos deux enquêtrices découvraient le meurtrier. Ça semblait un peu tordu.

Quand à la fameuse famille des Ladu, on est allé d’horreurs en horreurs, de folie furieuse en trucs de fous, dignes des Mayas, Incas et autres, et il vous faudra être attentif pour accrocher tous les wagons de cette affaire et comprendre son dénouement, notamment avec les meurtres rituels. Tordu, mais réaliste. Horrible, aussi.

Alors non, ce n’est pas un coup de coeur, c’est plutôt mitigé, notamment à cause du départ chaotique, lent, brouillon, ainsi qu’aux clichés des inspectrices, mais au moins, ensuite, le récit redresse la tête et devient plus intéressant.

Certaines surenchères n’étaient pas nécessaires, notamment avec les blessures secrètes de nos deux inspectrices (et des autres personnages) qui m’ont fait frôler l’overdose (trop de misères tue la misère) et avec l’escalade de la violence dans le récit, qui n’apporte rien, si ce n’est des lignes et des misères en plus.

Par contre, j’ai aimé le rythme et la résolution de cette enquête, même si une doit être comprise par les lecteurs et qu’elle est terrible, violente, horrible, d’un autre âge.

Néanmoins, j’ai bien envie de lire le second tome, afin de voir si l’on continue dans la même veine ou si nos deux héroïnes vont un peu arrêter de se vanner comme des bourrins (et changer un peu les vannes !!).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°072].

19 réflexions au sujet de « ‭L’île des âmes – Mara Rais et Eva Croce 01 : Piergiorgio Pulixi »

  1. Ping : Second bilan du challenge thriller et polar 2023-2024. | deslivresetsharon

  2. Merci pour la chronique. L’illusion du mal me faisait de l’œil mais si j’ai bien compris c’est la suite de L’île des âmes qui lui me disait moins : il était en balance « rejoindra – rejoindra pas ma PAL » on se dirige vers la deuxième option je pense 🤔

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  3. Ping : ‭Bilan Mensuel Livresque : Novembre 2023 | The Cannibal Lecteur

    • Mara est toujours avec les mêmes blagues envers Eva, qui s’habille en métalleuse. Elle ressort toujours les mêmes vannes et ça devient lourd pour tout le monde, même les lecteurs 😆 Et puis, Mara habillée en poupée barbie, super féminine en opposé avec Eva, toute de noire vêtue.

      Tu n’as peut-être pas été gênée, en effet…

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    • J’ai lu un autre thriller ensuite et bardaf, clichés aussi avec la policière gradée qui parle comme un charretier, tant elle met des « putain » dans ses phrases (nous étions en Corse). Clichés aussi à fond.

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  4. Alors moi, j’ai été accrochée tout de suite par ce roman. Je lui ai trouvé quelques défauts dont les personnages un peu clichés mais j’ai mis ça sur le compte de la mise en place (première enquête de cette série). Et je l’ai dévoré, me faisant bien surprendre par le dénouement. Cela dit je n’ai pas encore lu la suite et j’espère bien une évolution des personnages moins caricaturale.

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  5. Humm… en lisant l’entrée en matière je me disais « pourquoi pas » car les histoires de sectes ça m’intéresse… et puis… si tu n’es entrée dedans qu’après 150 pages… c’est un peu dissuasif étant donné mes capacités attentionnelles actuelles! Alors je passe !

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