John Tanner – Tome 1 – Le captif du peuple des Mille Lacs : Christian Perrissin et Boro Pavlovic

Titre : John Tanner – Tome 1 – Le captif du peuple des Mille Lacs

Scénariste : Christian Perrissin
Dessinateur : Boro Pavlovic

Édition : Glénat (11/09/2009)

Résumé :
1789, Nouveau Monde. John Tanner a 9 ans, il est le fils d’un pasteur fermier qui vit avec ses enfants, sa seconde épouse et deux esclaves noirs dans une petite ferme du Kentucky.

Un matin de printemps que son père est aux champs avec le frère aîné et les boys, John, qui a eu l’interdiction d’aller dehors, parvient à déjouer la surveillance de sa belle-mère et de ses sœurs, et filer en douce. Il est alors kidnappé par deux Indiens Ottawa…

Amené de force dans leur tribu, il est alors adopté par une vieille indienne qui voit en lui la réincarnation de son fils parti quelques mois plus tôt. Par la force des choses, John deviendra un membre à part entière de la tribu, puis un guerrier, et prendra part aux guerres contre les Blancs…

Critique :
La couverture avait attirée mon regard : le dessin de l’Amérindien étais superbe et je me suis laissée tenter. J’ai eu raison, d’ailleurs.

Cette bédé est le véritable récit de la vie du jeune John Tanner, sale gamin qui n’obéissait pas et qui s’est fait enlevé, à l’âge de 9 ans, par deux Indiens Ojibwe.

Le récit de sa captivité n’est pas un long fleuve tranquille.

Remplaçant un fils mort, l’épouse de Manitugeezik, son ravisseur, le considère comme son fils et l’aime, par contre, avec les autres fils, c’est compliqué, sans parler avec Manitugeezik qui, lorsqu’il a bu, a la main lourde.

Le récit prend son temps, notamment en nous montrant la vie dans cette tribu des Indiens Ojibwe : le travail des femmes, des enfants, les règles à suivre, la chasse, avant de basculer sur une autre tribu, celle des Ottawa, mais bien plus pauvre que la première.

Les dessins sont magnifiques, réalistes, détaillés et les couleurs, dans des tons assez doux, donne à l’ensemble un certain cachet, pour ne pas dire un cachet certain.

En 1789, les colons avaient déjà pris possession de beaucoup de terres, mais pas encore de toutes, comme ce fut le cas ensuite. Le scénariste nous retranscrit, au delà de ce récit de captivité horrible, tous les problèmes des Indiens, notamment l’alcool et la peur de perdre leurs terres face à l’avancée de l’Homme Blanc.

Le pauvre John ne trouve pas sa place parmi la tribu, il n’a pas été élevé comme leurs enfants, pleurniche, n’est pas aussi performant qu’eux, a du mal avec la langue.

On se dit que s’il venait, après quelques années, à retrouver les siens, il aurait à nouveau du mal à s’intégrer, étant perçu comme un étranger à la culture, après avoir séjourné dans la culture Indienne. Bref, le pauvre John serait le cul entre deux chaises, non accepté des deux côtés.

Un bel album, un superbe découverte et il me tarde de découvrir la suite.

Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 89 pages) et Le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

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Un profond sommeil : Tiffany Quay Tyson

Titre : Un profond sommeil

Auteur : Tiffany Quay Tyson
Édition : Sonatine (25/08/2022)
Édition Originale : The Past Is Never (2018)
Traduction : Héloïse Esquié

Résumé :
Cachée au milieu de la forêt, la carrière fascine autant qu’elle inquiète. On murmure que des esprits malveillants se dissimulent dans ses eaux profondes.

Par une chaude journée d’été, Roberta et Willet bravent toutes les superstitions pour aller s’y baigner avec leur petite sœur, Pansy. En quête de baies et à la faveur d’un orage, ils s’éloignent de la carrière.

Quand ils reviennent, Pansy a disparu. Quelques années plus tard, Roberta et Willet, qui n’ont jamais renoncé à retrouver leur sœur, suivent un indice qui les mène dans le sud de la Floride.

C’est là, dans les troubles profondeurs des Everglades, qu’ils espèrent trouver la réponse à toutes leurs questions.

Critique :
Les disparitions d’enfants sont des sujets que j’évite comme la peste, en littérature (et à la télé aussi), pourtant, j’ai sauté à pied joints dans ce roman noir, parce que le récit n’était pas QU’UNE histoire de disparition d’enfant.

En littérature, j’apprécie toujours d’aller dans l’Amérique profonde, dans le Sud, ségrégationniste au possible, haineux, pauvre…

Attention, je n’aime pas le racisme, la ségrégation me fait vomir, mais les atmosphères du vieux Sud me plaisent, en littérature. Cela donne souvent de grands romans.

Le récit s’écoule comme le Mississippi, lentement et il est aussi boueux que sombre. Sombre comme les eaux dans la carrière, celle que l’on dit maudite. Ne cherchez pas des fins de chapitres avec un suspense à couper au couteau, il n’y en a pas.

Ce roman noir, véritable drame, est surtout le récit de ce qu’il se passe dans une famille lorsque l’un des membres disparaît, surtout si cette personne est à l’orée de sa vie, trop jeune pour disparaître.

De plus, dans une disparition, les questions se posent, restent et empoisonnent la vie de tous les membres de cette famille, puisque nul ne sait si la  disparue est vivante ou morte.

Roberta, dite Bert, notre narratrice, se retrouve coincée entre une mère qui ne vivait déjà que pour sa petite dernière et qui maintenant, vit comme un légume (lit, divan), un père absent (on ne sait où il est, ni quand il reviendra) et un frère aîné qui gère le ménage, mais qui souvent, oublie qu’elle est vivante, qu’elle existe.

La disparue, tel un trou noir, aspire tout ce qui est vivant, reléguant les autres dans un coin, les enfonçant dans l’oubli.

Les débuts de chapitre sont consacrés à une période de l’Histoire, un passé dont les pièces du puzzle vont se mettre à former une image et nous éclairer sur bien des choses dans cette famille bizarre.

Le récit se déroule dans les années 70, les Blancs n’aiment pas se mélanger avec les Noirs et 20 ans auparavant, on tuait des Noirs sans que cela prête à conséquence. L’effet de meute était présent.

Un gamin Noir aurait fait un clin d’œil à une dame Blanche ? Horreur, malheur, punissons-le ! Une jeune Noire enceinte d’un Blanc ? La question d’un possible viol ne se posait même pas, elle l’avait séduit, donc, mise à mort ! Le shérif ne levait pas le petit doigt. Ça ne lui en touchait même pas une, alors, pour faire bouger l’autre, il aurait fallu shooter dedans.

Roberta est touchante, elle est humaine, elle est jeune, fait des erreurs, se regarde parfois le nombril, ne trouve pas sa place dans cette société où les superstitions sont nombreuses, où le racisme est omniprésent et où elle a l’impression que sa famille lui cache des choses sur le passé de leur paternel.

Justement, parlons de la famille, celle que, contrairement aux copains, on ne choisit pas, ou que parfois, on nous choisit… Roberta n’est pas gâtée avec sa famille et pourtant, c’est auprès de sa grand-mère (un sacré personnage, Clem), qu’elle trouvera réconfort et travail, mais pas les réponses à ses questions.

Cet excellent roman noir, aux atmosphères poisseuses comme les Everglades, commence dans le Mississippi pour se terminer dans les marais de Floride, où notre jeune Roberta va mener une enquête, afin de re retrouver son père.

Un roman noir qui, malgré qu’il traite d’un drame, n’est pas dénué de lumière, notamment grâce à ses personnages marquants, certains étant plein de secrets, mais aussi grâce à son scénario maîtrisé qui nous entraîne dans une certains Amérique, celle qui est profonde, le tout sans manichéisme aucun.

De plus, ce roman noir donne une place importante aux femmes, alors, raison de plus pour le lire, mesdames et messieurs !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°46] et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

Rêver : Franck Thilliez

Titre : Rêver

Auteur : Franck Thilliez
Édition : Pocket Thriller (11/05/2017) – 630 pages

Résumé :
Psychologue réputée pour son expertise dans les affaires criminelles, Abigaël souffre d’une narcolepsie sévère qui lui fait confondre le rêve avec la réalité.

De nombreux mystères planent autour de la jeune femme, notamment concernant l’accident qui a coûté la vie à son père et à sa fille, et dont elle est miraculeusement sortie indemne.

L’affaire de disparition d’enfants sur laquelle elle travaille brouille ses derniers repères et fait bientôt basculer sa vie dans un cauchemar éveillé… Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.

Critique :
Abigaël… Encore un personnage de Thilliez qui pourrait aller porter plainte, vu comment son père littéraire l’a affligée de problèmes de santé : narcolepsie et cataplexie, sans oublier que lorsqu’elle rêve, elle a l’impression que c’est la réalité. 

Bon, moi aussi, lorsque je rêve, je pense que c’est réel, même si j’arrive à l’école en pyjama et en charentaises, juchée sur un vélo à trois roues. Alors que je ne vais plus à l’école depuis longtemps (ils m’ont donné mon diplôme), que je porte pas de pyjama, ni de charentaises et que je ne fais plus de tricycle. Pour moi, c’est réaliste.

Oui, mais moi, une fois réveillée, je sais que j’ai rêvé, Abigaël non ! Elle ne sait plus où est la réalité et où est le rêve ! La merde, tout de même, lorsqu’on est psychologue et que l’on aide les policiers dans des affaires sordides d’enlèvements d’enfants.

Hé oui, pas de petit assassin pèpère avec monsieur Thilliez ! Que des grandes poitures du crimes, du vice, du glauque, de l’horreur, de ceux qui se creusent la tête pour mettre en scène leurs saloperies et donner des cauchemars au parents des disparus et aux lecteurs.

Une fois de plus, l’auteur est arrivé à construire un véritable page-turner, avec des chapitres se finissant sur des cliffhanger et dont l’ordre n’est pas chronologique. Pas de stress, il y a une ligne du temps au-dessus qui vous indiquera à quel moment nous nous trouvons (on joue sur une ligne du temps de 7 mois).

Attention, vu que Abigaël ne sait plus où est la réalité, ni quand elle rêve, vous risquez quelques surprises. Faudrait juste pas en abuser…

Si le scénario est addictif et que les mystères semblent insolubles, les problèmes sont venus d’ailleurs : Abigaël, justement ! Difficile de la trouver sympathique, difficile d’entrer en phase avec elle, car j’avais l’impression qu’elle manquait de réalisme, de profondeur, bref, qu’elle était fausse. Sa maladie l’handicape lorsque l’auteur en a besoin et lui fout une paix royale si cela n’est pas nécessaire. Un peu facile.

Abigaël est intelligente et pourtant, elle n’a pas vu ce qui m’a crevé les yeux (trois choses importantes qui m’ont sauté aux yeux). En même temps, si elle les avait remarqué plus tôt, le cours du récit en eut été changé. De toute façon, une fois que j’avais éliminé l’impossible, ce qui me restait, aussi improbable que ça, était la vérité et bingo !

Un autre écueil, ce fut les explications finales, qui m’ont semblées être un peu limite, trop vite expliquées, trop vite expédiées et ensuite, on n’en parle plus. Et cette arme sortie dans la panique, ce tir, cela m’a semblé être le truc en trop, celui qui fout en l’air tout le scénario.

Puis le final, qui se termine abruptement, comme ça, pouf. Le deus ex machina qui vient au secours de l’héroïne qui se trouve dans une situation inextricable ? C’est moyen. Les ficelles étaient plus grosses dans ce roman et je les ai aperçues un peu trop facilement.

Anybref, je ne dis pas que ce thriller est mauvais, juste que je l’ai moins apprécié que d’autres du même auteur, qu’il ne m’a pas emporté comme les autres et que la séduction habituelle n’a pas eu tout à fait lieu. Il est addictif, je l’ai dévoré sur deux jours, mais la vague ne m’a pas emportée comme je le pensais.

Pas grave, il me reste encore quelques romans de l’auteur à découvrir et pour vibrer, comme j’ai l’habitude avec lui.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°28] et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées).

Le convoyeur – Tome 3 – Ces ténèbres qui nous lient : Tristan Roulot et Dimitri Armand

Titre : Le convoyeur – Tome 3 – Ces ténèbres qui nous lient

Scénariste : Tristan Roulot
Dessinateur : Dimitri Armand

Édition : Le Lombard (20/05/202)

Résumé :
La « Rouille » a peut-être fait disparaître toute trace de fer, mais pas celui qui caractérise la volonté de Minerva. Scientifique devenue sorcière aux yeux du monde, elle a juré de retrouver l’homme qu’elle aime. L’homme qui l’aima avant de répondre à l’appel et devenir le Convoyeur. Ou plutôt… un Convoyeur !

Minerva s’est adjoint les services du Renifleur pour mener à bien sa mission. Mais une femme seule peut-elle faire face à l’inexorable destin de l’humanité, cette multitude au visage unique qu’est le Convoyeur ?

Critique :
Avec les deux premiers tomes aussi emballant, la barre avait été placée très haute et j’attendais donc beaucoup de ce troisième album. Il ne m’a pas déçu, que du contraire.

L’action est omniprésente et les surprises aussi. Déjà que le précédent en recelait déjà de nombreuses.

Le personnage féminin de Minerva la chasseresse est bien réalisé, sans être trop badass, même s’il ne faut pas aller la chercher. Elle a ses failles, ses faiblesses, notamment son amour pour Kivan, son époux disparu.

L’univers post-apo est toujours aussi riche, intéressant et les dessins de Dimitri Armand sont un régal pour les yeux du lecteur (et de la lectrice). Que ce soit les dessins des différents personnages, des décors de forêts, villages, ruines, des combats, des poursuites… Tout y est parfaitement bien esquissé. Les couleurs parachèvent le tout.

Mélangeant la SF, le post-apo, le western, le fantastique, la dystopie, cette série est bien fichue et pour le moment, ne m’a apporté que du plaisir de lecture, me donnant autre chose à lire que ce que je connais, même si l’Humain, mutant ou non, reste le même que sur notre Terre : cupide !

Bien entendu, avec un tel univers, c’est lugubre. Les champignons ne cachent pas les charmantes maisonnettes des Schtroumpfs. Le scénario reste intéressant, riche en découvertes, en surprises et nous ne savons pas encore tout, l’album se terminant, une fois de plus, sur une dernière case qui nous fait rager car il va falloir attendre pour savoir ce qu’il se passera ensuite.

Vivement la suite et j’espère qu’elle sera toujours à la hauteur du programme qu’on nous a offert jusqu’à présent !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°19] et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages).

 

Miss Endicott – Tome 2 : Jean-Christophe Derrien et Xavier Fourquemin

Titre : Miss Endicott – Tome 2

Scénariste : Jean-Christophe Derrien
Dessinateur : Xavier Fourquemin

Édition : Le Lombard – Signé (2007)

Résumé :
Prudence Endicott est officiellement une gouvernante tout ce qu’il y a de plus respectable. En réalité, elle est la Conciliatrice de Londres.

Sa mission : résoudre les problèmes des gens. Plus facile à dire qu’à faire, surtout quand il faut affronter le peuple des Oubliés qui règne sur les dessous de la ville…

Une ambiance très victorienne pour une histoire pleine de fantaisie, truffée de gnomes, de mutants des sous-sols et autres créatures qui mènent la vie dure aux habitants de la surface !

Critique :
La dernière case de Miss Endicott m’avait laissée la bouche ouverte et je ne voulais pas attendre trop longtemps avant de lire la suite et fin de ce diptyque.

La personne qui va aider Miss Endicott à endiguer le « Seigneur des Oubliés » le fera de manière assez violente, tirant d’abord, réfléchissant ensuite, tandis que notre Miss, elle, y va plus au feeeling, sans se presser, mais en sachant parfaitement ce qu’elle fait.

Ce nouveau personnage tirera même la couverture à elle, mettant Miss Prudence Endicott sur le côté, la pensant incapable de résoudre cette affaire épineuse. Ce n’est parce que notre Miss ne tire pas dans tous les sens qu’elle se fiche de l’affaire ou qu’elle ne sera pas capable de la prendre en charge.

Dans ce second album, vu l’action, il est difficile de s’ennuyer. On court sur les toits, on tire avec des gros flingues, Kevin a disparu, les portes des oubliés bientôt vont se fermer (♪)… Bref, ça bouge !

Les révélations seront importantes aussi et je suis tombée de haut, n’ayant pas vu venir l’identité de notre mystérieux Maître des Oubliés.

Comme tous les tyrans de la Terre, le Maître utilise les autres afin de s’arroger le pouvoir, se fichant pas mal ensuite du destin de ces pauvres gens qui vivent en bas, cachés à cause de leurs malformations, oubliés de tous.

Il leur a menti, leur a promis une vie heureuse, qu’ils auraient de meilleurs conditions de vie… En réalité, il les méprise, comme il méprise tout le monde. Comme certains politiciens méprisent aussi leurs électeurs…

L’album ne manque pas d’humour, tout comme le premier, même s’il y en a un peu moins.

Nous sommes au milieu des quartiers défavorisés de Londres, dans les bistrots rempli de types louches, sous terre, mais il ne faut pas oublier la bonne tenue british, of course. De la dignité.

Ce dernier album est un cran en-dessous du premier, je trouve. L’action prend trop le pas sur le reste, notamment avec notre va-t-en-guerre qui tire dans tous les sens, qui gueule, qui donne des ordres et qui dénigre Miss Endicott, lui répétant constamment qu’elle n’est pas capable.

Les mobiles du Méchant sont expliqués, mais je les ai trouvé un peu léger, même s’il n’est pas le premier à vouloir faire de sa ville, de son pays, un endroit pur, où le vice a été éradiqué, la violence aussi, oubliant que pour y arriver, il passe lui-même pas des actions des plus violentes.

Le final est assez nostalgique, triste…

Malgré mon petit bémol pour ce deuxième album, cela reste un diptyque que j’ai apprécié et que je suis contente d’avoir lu.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°004] et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 76 pages).

Orcs & Gobelins- Tome 16 – Morogg : Sylvain Cordurié et Stéphane Créty

Titre : Orcs & Gobelins- Tome 16 – Morogg

Scénariste : Sylvain Cordurié
Dessinateur : Stéphane Créty

Édition : Soleil (20/04/2022)

Résumé :
Arrachés à l’Est de la Birkanie par des marchands d’esclaves, Morogg et des dizaines d’Orcs sont conduits en Ourann. Avec un compagnon de cellule, il profite de l’étroitesse des lacets montagneux que le convoi emprunte pour provoquer la chute de son fourgon.

Les survivants doivent alors traverser des marais qu’on dit habités par une créature légendaire. Ils n’ont d’autre choix que s’y enfoncer.

Critique :
Dans les peuplades Orcs, toutes ne sont pas des tribus composées de guerriers assoiffés de batailles, de violences, de sang ou d’étripaillements en tout genre. Non, certaines vivent tranquillement leur petite vie d’Orcs.

Puis vinrent les esclavagistes… Ce n’étaient pas des Hommes, pas des Elfes, même pas des Nains non plus, juste des Orcs, mais des bagarreurs, cette fois.

Moroog n’est pas un guerrier, sa famille s’est faite assassiner par les esclavagistes et il a réussi à leur fausser compagnie, avec quatre compagnons d’infortune et leur fuite se déroulera au milieu d’un marais où, paraît-il, rôde une bête qui a réussi à foutre les chocottes à Ayraak, le redoutable capitaine de la compagnie du Croc de Fer (personnage du tome 6).

Pour une fois, nous sommes loin des clichés habituels avec les Orcs. Le scénario tourne autour du survivalisme, mais pas dans une arène avec des guerriers balèzes, juste dans un marais des plus inquiétant, donnant lieu à un huis-clos vaseux, qui ne s’enlisera jamais tant il est bien pensé.

C’est une chasse à l’Orc ou chasseurs et proies appartiennent au même peuple. Juste que les poursuivants sont des guerriers et les poursuivis des non-guerriers, épuisés, blessés… Chances de survie des fugitifs en cas d’affrontement avec les chasseurs ? Zéro !

Les dessins sont superbes, les couleurs tout autant et le tout donne une vie propre au marais, sans que l’on ait besoin d’en dire trop. Il est présent, on ne sait pas ce que cache ses eaux boueuses, mais on n’est pas pressé de le découvrir. D’ailleurs, qui a envie de croiser le truc horrible qui vit dans un marais ??

Moroog est un Orc comme je n’en ai pas encore croisé dans la saga : il est proche de la nature, il connaît les plantes qui soignent, il se dévoue pour ses compagnons qui se sont enfuis avec lui.

La saloperie qui hante les marais n’est pas un monstre ordinaire, ce que j’ai apprécié. Il y avait une véritable recherche dans le truc. Pas dans le côté horrible, mais dans le côté « nature ». Je n’en dirai pas plus.

Le scénario de la chasse à l’homme, même si ce sont des Orcs, semble convenu, trop vu, mais les auteurs ne se sont pas contentés de nous servir un truc réchauffé en copiant les recettes connues. Ils ont mis leur grain de sel à eux, le petit truc en plus, notamment dans les personnages, dont Moroog, Orc qui n’est pas guerrier, qui rêve d’une autre vie, de passer à autre chose.

Ils n’étaient pas des guerriers, mais leur union a fait leur force face à la Nature qui ne rigolait pas !

Un album qui nous propose autre chose que les Orcs habituels, un peuple de l’Est qui n’a pas la violence chevillée au corps, qui n’appartiennent pas à des compagnies de guerres, qui ont d’autre objectifs de vie.

C’est tout aussi appréciable que de mettre en scène des guerrières Orcs. Et comme les scénarios sont bien foutus, moi je signe pour en avoir encore d’autres ainsi !

Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages).

Dans les brumes de Capelans : Olivier Norek

Titre : Dans les brumes de Capelans

Auteur : Olivier Norek
Édition : Michel Lafon Thriller (07/04/2022)

Résumé :
Une île de l’Atlantique, battue par les vents, le brouillard et la neige…
Un flic qui a disparu depuis six ans et dont les nouvelles missions sont classées secret défense…
Sa résidence surveillée, forteresse imprenable protégée par des vitres pare-balles…
La jeune femme qu’il y garde enfermée…
Et le monstre qui les traque.

Dans les brumes de Capelans, la nouvelle aventure du capitaine Coste se fera à l’aveugle.

Critique :
Lorsque je lis un roman de Franck Thilliez, je sais d’office que je vais me faire avoir. C’est radical, garantit sur facture et malgré mon attention éveillée, je ne vois jamais venir le truc.

Avec un roman d’Olivier Norek, je reste méfiante durant ma lecture, plissant les yeux et prenant une moue intelligente, comme si je lisais attentivement un contrat d’assurance (ou de banque), me demandant où ils vont m’enfumer (pour rester polie).

L’arnaque de Norek, je l’ai sentie venir, sans en être tout à fait sûre, marchant sur des œufs, car je pouvais me tromper et me faire entuber ailleurs, pendant que l’auteur détournait mon attention avec des brumes épaisses. Comme les magiciens qui détournent votre attention afin que vous ne voyez pas le truc.

D’ailleurs, lorsque l’auteur a installé un refuge pour animaux, avec un plein étage de chats, mes sueurs froides ont commencées. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir réserver comme sort aux félins ?

Ouf, aucun animal n’a eu à souffrir de la haine de cet auteur, véritable serial-kat-killer. Il a sans doute eu peur de mes menaces dans mes précédentes chroniques… Il n’a pas osé (mdr).

La construction du thriller est intéressante, dès le départ, la curiosité est titillée avec cette intro en trois prénoms. Intrigante au possible. Je ne savais  pas trop sur quel pied il allait faire danser le lectorat, surtout que c’était le roman où le commandant Victor Coste revenait. Tout pouvait foirer.

Pas de foirade, pas de naufrage, un suspense maintenu, sans pour autant cavaler dans tous les sens, comme des poulets sans têtes (oups, pardon, messieurs les policiers).

Alternant les chapitres avec plusieurs personnages, dont le capitaine Russo, le commandant Coste sur l’île de Saint-Pierre, le prédateur tueur enleveur de gamines, une de ses victimes et les personnages situés en France, il était impossible de s’ennuyer ou de trouver le temps long.

Le récit n’est pas survolté : il est maîtrisé ! La nuance est importante. Courir partout dans un thriller ne m’intéresse plus, j’ai pris de l’âge. Là, Coste (facile je sais) n’est plus celui que nous avons connu dans la trilogie 9-3. Il est brisé, blessé, mutique, ce n’est plus le commandant d’avant, même si, sous la carapace, il reste de sa personnalité telle que nous l’avons connue.

Le suspense est maintenu, distillé au goutte-à-goutte, jusqu’à ce que ça nous pète à la gueule et que l’on se dise « Oh non ! ». Ben si…

Les personnages sont travaillés, sans pour autant que l’auteur se soit appesantit dessus. Avec peu de mots, il arrive à nous en esquisser les grandes lignes et à nous les faire apprécier, surtout Mercredi et son grand-père.

Les dialogues sont percutants, les décors décrits avec minuties pour certains et lors de ma lecture, j’ai été transportée au bout du monde, sur l’île de Saint-Pierre, où les brouillards n’ont rien à envier aux terribles smog du Londres holmésien.

L’ambiance sera pesante, dans le final, lorsqu’il faudra affronter cette purée de pois qui vous masque votre main au bout de votre bras. Terrible ! Prévoyez une corde pour revenir à votre habitation.

Le commandant Coste fait donc un retour réussi, ailleurs que dans le fameux 9-3, aux antipodes de la France, perdu au milieu de l’océan, dans un job différent que celui de flic, sans pour autant avoir quitté la maison poulaga.

Le récit est maîtrisé, le suspense est bien réparti, les mystères, telles des brumes, se lèveront petit à petit, après vous avoir baladé dans le roman. Lorsque l’on croit que tout est plié, il en avait gardé sous la pédale. Génial.

Hélas, l’auteur n’a pas réussi à me piéger, cette fois-ci, les assureurs restant les maîtres de l’entubage (avec banques et politiciens).

Malgré tout, le scénario était bien pensé et cela ne m’a pas empêché de frissonner, de m’accrocher au roman, de ressentir le suspense, les affres des mystères, cherchant le chaînon manquant (que je n’avais pas trouvé) qui relierait tous les fils ensemble.

C’est diabolique, tout en étant différent du diabolisme de la trilogie du 9-3. Un excellent thriller pour célébrer le retour du commandant Coste et qui peut se lire, indépendamment des autres.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°256].

Les dragons de la frontière – Tome 2 – Cuerno verde : Gregorio Muro Harriet et Iván Gil

Titre : Les dragons de la frontière – Tome 2 – Cuerno verde

Scénariste : Gregorio Muro Harriet 🇪🇸
Dessinateur : Iván Gil 🇪🇸

Édition : Glénat (13/10/2021)

Résumé :
Un Ouest mythique. Des cavaliers de légende. 1779. Les séries de raids meurtriers menés par le chef Tavibo Narigant, que les espagnols surnomment Cuerno Verde, ont fini de convaincre le gouverneur Juan Bautista de Anza de s’attaquer à ce dangereux chef de guerre comanche.

De Santa Fe au Nouveau-Mexique, il rassemble quelques 150 dragons accompagnés de 450 miliciens espagnols et indiens avant de pénétrer dans la comancheria.

En parallèle, dans le camp comanche, Madeline n’espère même plus être sauvée. Elle a embrassé son rôle de protectrice des femmes prisonnières du camp. Mais très bientôt, la guerre, le chaos et la mort viendront bouleverser le triste quotidien auquel elle s’était accoutumée.

Western espagnol plein de sang, de drames et d’héroïsme, Les Dragons de la Frontière réussit le tour de force de respecter les codes du genre tout en y apportant un nouveau souffle, et nous replonge dans les décors mythiques de la légende de l’Ouest américain.

Critique :
Suite et fin du premier tome… Il y aura peut-être une suite, mais en attendant, avec ces deux albums, on a une histoire qui est clôturée.

Le western qui n’en est pas un continue d’être agréable à lire, sans pour autant arriver à devenir exceptionnel. Il ne manquait pas grand-chose à cette bédé pour arriver à me conquérir tout à fait, hélas, elle n’y est pas arrivée vraiment.

Malgré tout, j’ai apprécié de découvrir ce pan méconnu de la colonisation de l’Amérique par les Espagnols et de voir que leurs actes, leurs pensées, n’étaient pas si différentes de celles des Européens qui sont venus ensuite.

Les Indiens avaient déjà dû subir bien des avanies avec les Espagnols, mais ce fut pire ensuite.

Dans ce second tome, le gouverneur Anza a réussi à intégrer les pacifiques Hopis dans ses troupes afin qu’ils l’aident à combattre les terribles guerriers Comanches dirigés par Cuerno Verde.

On ne s’ennuie pas durant sa lecture, le scénariste s’est documenté sur le sujet, on sent qu’il le maîtrise et que nous lisons une page d’Histoire, même si elle est romancée. Plusieurs personnages se détachent du lot, on en apprend un peu plus sur leur histoire, ce qui les rend plus attachants.

Maintenant, j’en sais un peu plus sur cette période de colonisation espagnole dans ce qui deviendra le Mexique et une partie des États-Unis.

Finalement, si ce diptyque ne m’a pas entièrement conquise, j’en ressors tout de même contente de l’avoir découvert, car il m’a éclairé sur une période méconnue de l’Histoire.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°209], Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages), Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°113] et Le Mois Espagnol (et Sud-Américain) chez Sharon – Mai 2022 (Fiche N°23).

Les dragons de la frontière – Tome 1 – La piste de Santa Fe : Gregorio Muro Harriet et Ivan Gil

Titre : Les dragons de la frontière – Tome 1 – La piste de Santa Fe

Scénariste : Gregorio Muro Harriet 🇪🇸
Dessinateur : Ivan Gil 🇪🇸

Édition : Glénat (17/02/2021)

Résumé :
Un Ouest mythique. Des cavaliers de légende. Mai 1774. Miguel, jeune vétérinaire, est membre d’un convoi de bétail mené par une troupe de dragons de Cuera, ces fameux cavaliers lanciers espagnols chargés de garder la frontière nord-américaine de l’empire espagnol.

Mais à l’issue d’une attaque de leur caravane par des Apaches, Miguel est capturé avec Madeleine, une religieuse. Adoptés par le chef de la tribu, les jeunes gens n’auront d’autre choix que de s’adapter à la rude vie de leur nouvelle  » famille « .

Malgré eux, ils seront pris au cœur d’une tourmente guerrière opposant Apaches, Comanches et dragons de Cuera…

Western espagnol plein de sang, de drames et d’héroïsme, Les Dragons de la frontière réussit le tour de force de respecter les codes du genre tout en y apportant un nouveau souffle, et nous replonge dans les décors mythiques où s’est écrite la légende de l’Ouest américain.

Critique :
Voilà un western comme j’en ai peu vu dans ma vie de lectrice ! Nou sommes en 1774, alors, exit les cow-boys, vive les Lanciers Espagnols des Dragons.

Enfin, on se comprend… Cela reste des colonisateurs et ils auront déjà bien massacrés les Amérindiens avant l’arrivée des suivants qui poursuivront les tueries commencées.

Attention, les Apaches Mescaleros ne sont pas des moutons que l’on envoie à l’abattoir sans qu’ils restent sans rien faire. Ce sont de terribles guerriers et les Comanches sont encore pires.

Les Apaches ont enlevés une jeune nonne, à la mission et Miguel, un jeune lancier, se lance à leur poursuite pour tenter de récupérer la jeune épouse du Christ (qu’on se demande s’il ne voudrait pas qu’elle divorce pour l’épouser lui).

Miguel, c’est une tête brûlée, il fonce sans réfléchir, il a des soucis avec les ordres, n’écoute pas la hiérarchie, mais c’est aussi un homme intelligent, sorte de MacGyver sans couteau suisse.

L’album est rythmé, composé aussi de cases sans paroles, notamment dans une attaque du camp des Apaches et dans la course-poursuite. Les dessins sont bien exécutés, les couleurs sont chaudes, agréables, elles reflètent bien les tons des plaines arides où règne la sécheresse.

Les Apaches sont décrits comme impitoyables et pourtant, le chef sera assez gentil avec Madeleine, la jeune nonne (bon, tout est relatif, il l’a enlevé pour en faire sa femme, sans lui demander son avis).

Les Dragons Espagnols ne sont pas des anges non plus, bien que, dans ce premier album, ils semblent être plus « gentils » que les Apaches. À voir l’évolution dans le deuxième tome.

Difficile de juger après un seul album, mais je garde en tête que les dessins sont bien exécutés, que le scénario ne manque pas de dynamisme, d’aventures, de rebondissements, mais, pour le moment, il manque un peu de profondeur.

En tout cas, cela change des westerns classiques se déroulant post 1850 puisque nous sommes en plein dans conquête espagnole du XVIe siècle et que c’est un sujet peu souvent traité dans les romans du genre.

Une bédé qui explore une autre époque de l’Ouest Mythique, qui se place à la frontière avec les États-Unis, côté Mexique et qui nous montre la dure vie des colons dans ces contrées hostiles, sous un soleil implacable.

Il me faudra lire la suite pour me faire une opinion tranchée, mais si je ne suis pas super conquise par ma lecture, j’ai tout de même passé un bon moment de détente et elle avait du bon.

Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages), Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°110] et Le Mois Espagnol (et Sud-Américain) chez Sharon – Mai 2022 (Fiche N°05). ).

 

L’Armée d’Edward : Christophe Agnus

Titre : L’Armée d’Edward

Auteur : Christophe Agnus
Édition : Robert Laffont (10/02/2022)

Résumé :
La plus grande chasse à l’homme de l’histoire commence… Elle pourrait changer le monde.

0 h 30 (heure de New York), localisation non renseignée
Au coeur d’une « war room », des jeunes gens, les yeux rivés sur leurs écrans, organisent une opération inimaginable.

8 h 04, Ubatuba, Brésil
Fernando Pereira de Almeida, sénateur et businessman, disparaît mystérieusement alors qu’il prend son bain de mer matinal.

11 heures, Jupiter International Golf Course, Floride
Le président des États-Unis se volatilise sous les yeux de ses gardes du corps et d’une foule ébahie au départ du trou n°1, comme si le sol s’était ouvert sous ses pieds…

Le même jour, vingt personnalités de premier plan – politiciens, hommes et femmes d’affaires, stars du rap ou de la télé – disparaissent subitement et de manière inexpliquée.

Qui se cache derrière ces enlèvements ? Quelles sont les revendications de cette secrète « armée d’Edward » ? Et que va-t-il advenir des disparus ?

Critique :
♫ Oh, oh you’re in the army – now ♪ (*) Oui, maintenant, tu fais partie de l’armée, celle d’Edward. Et dans cette armée, faut être le meilleur, derrière un clavier ou être un ancien de l’armée, faut mouiller le maillot et bosser caché.

POTUS a disparu sous les yeux de ceux qui le surveillaient. Pour les cancres du fond de la classe, Potus, ce n’est pas le nom d’un hamster ou d’un chat, non, c’est simplement l’anagramme de « President of the United States of America ».

Non, ce n’est pas le Donald, mais une sorte de clone, un mec imbu de lui-même, qui ne lit aucun rapport, qui joue au golf et qui se fout du réchauffement climatique comme je me fous de sa première paire de chaussettes. Il ne sera pas le seul à disparaître de la surface de la Terre, enlevés par des mystérieux kidnappeurs qui ne laissent pas de traces. Non, Mulder peut rester au bureau, pas de E.T !

Ce techno-thriller est addictif, ne manque pas de ressource, ni de souffle, ni d’imagination. L’auteur a pensé à tout, à tout bien ficelé le paquet et nous l’a livré avec une sacrée dose d’adrénaline, de mystère et de suspense. Une sorte de 24h chrono, mais le tout étalé sur une vingtaine de jours, avec plein de personnages, sans que l’on ait de soucis pour les différencier.

Sincèrement, je ne savais pas du tout dans quoi je m’engageais lorsque j’ai ouvert ce thriller, me fiant à l’avis de l’ami Yvan. Je ne qualifierai pas ce thriller d’être l’un des meilleurs de ces dernières années, mais je dois dire qu’il a des couilles, qu’il met le paquet et qu’il m’a fait du bien par où il est passé (je parle du roman, bande d’obsédés !!!).

Mon bémols, puisqu’il y en a un minuscule, c’est que j’ai trouvé un poil de manichéisme dans les personnages, au sens que les vilains pollueurs, plein de fric, égoïstes, n’ont vraiment rien pour les rattraper (hormis le POTUS qui évoluera au fil des pages) et que les Gentils de l’armée d’Edward sont des gentils et réussissent tout.

Ok, c’est jubilatoire de voir les méchants se faire mettre à terre, c’est jouissif lorsque les gentils gagnent et font la nique aux gars du FBI, CIA, GAFFAM et autres sigles… Oui, je sais que, IRL, les salopards n’ont pas toujours quelque chose pour adoucir leurs portraits, mais… En littérature, j’apprécie que la balance ne penche pas exclusivement du même côté. Ceci n’est que mon avis…

Utilisant la fiction à bon escient, l’auteur a monté un scénario où tout se tient, ou tout se relie, ou rien n’est déductible à l’avance, comme si nous étions pris dans une énorme machinerie mais que nous ne sachions pas où elle va nous emporter.

Alors je me suis laissée porter par la vague, acceptant les technologies de pointe proposées par l’auteur, admirant cette profondeur cachés dans son récit, qui, de prime abord, n’a pas l’air d’être là.

Au fur et à mesure du récit, des réflexions vont apparaître, les messages vont passer et lorsque l’on regardera tout cela après avoir fermé le roman (faut aller bosser, dormir, manger), on comprendra que la profondeur est bien présente dans le scénario, que l’auteur est allé très loin dans son récit, sans jamais se prendre les pieds dans le tapis, qu’il nous a offert de belles surprises et a réussi à tenir son lecteur en haleine sur plus de 500 pages.

Pour connaître la vie des gens, il faut la vivre. Quoi de mieux que de le faire vraiment ? Que de se mettre dans leurs chaussures, de vivre avec eux, de souffrir avec eux ? Pour connaître ce roman, il faut l’ouvrir, le lire et alors, vous saurez…

Un excellent techno-thriller qui a le mérite de pousser à la réflexion, de faire passer des messages sans que cela soit moralisateur, de ne pas sacrifier le fond ou la forme, d’utiliser le suspense ou les rebondissements avec intelligence, bref, de proposer un thriller intelligent, avec de l’action et des réflexions.

Mon mini bémol, je vais m’asseoir dessus parce que là, l’auteur s’est cassé le cul pour nous pondre un thriller couillu, péchu et bien foutu. Moi, j’en redemande !

(*) « In The Army Now » : Status Quo

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°186].