Dans les brumes de Capelans : Olivier Norek

Titre : Dans les brumes de Capelans

Auteur : Olivier Norek
Édition : Michel Lafon Thriller (07/04/2022)

Résumé :
Une île de l’Atlantique, battue par les vents, le brouillard et la neige…
Un flic qui a disparu depuis six ans et dont les nouvelles missions sont classées secret défense…
Sa résidence surveillée, forteresse imprenable protégée par des vitres pare-balles…
La jeune femme qu’il y garde enfermée…
Et le monstre qui les traque.

Dans les brumes de Capelans, la nouvelle aventure du capitaine Coste se fera à l’aveugle.

Critique :
Lorsque je lis un roman de Franck Thilliez, je sais d’office que je vais me faire avoir. C’est radical, garantit sur facture et malgré mon attention éveillée, je ne vois jamais venir le truc.

Avec un roman d’Olivier Norek, je reste méfiante durant ma lecture, plissant les yeux et prenant une moue intelligente, comme si je lisais attentivement un contrat d’assurance (ou de banque), me demandant où ils vont m’enfumer (pour rester polie).

L’arnaque de Norek, je l’ai sentie venir, sans en être tout à fait sûre, marchant sur des œufs, car je pouvais me tromper et me faire entuber ailleurs, pendant que l’auteur détournait mon attention avec des brumes épaisses. Comme les magiciens qui détournent votre attention afin que vous ne voyez pas le truc.

D’ailleurs, lorsque l’auteur a installé un refuge pour animaux, avec un plein étage de chats, mes sueurs froides ont commencées. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir réserver comme sort aux félins ?

Ouf, aucun animal n’a eu à souffrir de la haine de cet auteur, véritable serial-kat-killer. Il a sans doute eu peur de mes menaces dans mes précédentes chroniques… Il n’a pas osé (mdr).

La construction du thriller est intéressante, dès le départ, la curiosité est titillée avec cette intro en trois prénoms. Intrigante au possible. Je ne savais  pas trop sur quel pied il allait faire danser le lectorat, surtout que c’était le roman où le commandant Victor Coste revenait. Tout pouvait foirer.

Pas de foirade, pas de naufrage, un suspense maintenu, sans pour autant cavaler dans tous les sens, comme des poulets sans têtes (oups, pardon, messieurs les policiers).

Alternant les chapitres avec plusieurs personnages, dont le capitaine Russo, le commandant Coste sur l’île de Saint-Pierre, le prédateur tueur enleveur de gamines, une de ses victimes et les personnages situés en France, il était impossible de s’ennuyer ou de trouver le temps long.

Le récit n’est pas survolté : il est maîtrisé ! La nuance est importante. Courir partout dans un thriller ne m’intéresse plus, j’ai pris de l’âge. Là, Coste (facile je sais) n’est plus celui que nous avons connu dans la trilogie 9-3. Il est brisé, blessé, mutique, ce n’est plus le commandant d’avant, même si, sous la carapace, il reste de sa personnalité telle que nous l’avons connue.

Le suspense est maintenu, distillé au goutte-à-goutte, jusqu’à ce que ça nous pète à la gueule et que l’on se dise « Oh non ! ». Ben si…

Les personnages sont travaillés, sans pour autant que l’auteur se soit appesantit dessus. Avec peu de mots, il arrive à nous en esquisser les grandes lignes et à nous les faire apprécier, surtout Mercredi et son grand-père.

Les dialogues sont percutants, les décors décrits avec minuties pour certains et lors de ma lecture, j’ai été transportée au bout du monde, sur l’île de Saint-Pierre, où les brouillards n’ont rien à envier aux terribles smog du Londres holmésien.

L’ambiance sera pesante, dans le final, lorsqu’il faudra affronter cette purée de pois qui vous masque votre main au bout de votre bras. Terrible ! Prévoyez une corde pour revenir à votre habitation.

Le commandant Coste fait donc un retour réussi, ailleurs que dans le fameux 9-3, aux antipodes de la France, perdu au milieu de l’océan, dans un job différent que celui de flic, sans pour autant avoir quitté la maison poulaga.

Le récit est maîtrisé, le suspense est bien réparti, les mystères, telles des brumes, se lèveront petit à petit, après vous avoir baladé dans le roman. Lorsque l’on croit que tout est plié, il en avait gardé sous la pédale. Génial.

Hélas, l’auteur n’a pas réussi à me piéger, cette fois-ci, les assureurs restant les maîtres de l’entubage (avec banques et politiciens).

Malgré tout, le scénario était bien pensé et cela ne m’a pas empêché de frissonner, de m’accrocher au roman, de ressentir le suspense, les affres des mystères, cherchant le chaînon manquant (que je n’avais pas trouvé) qui relierait tous les fils ensemble.

C’est diabolique, tout en étant différent du diabolisme de la trilogie du 9-3. Un excellent thriller pour célébrer le retour du commandant Coste et qui peut se lire, indépendamment des autres.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°256].

21 réflexions au sujet de « Dans les brumes de Capelans : Olivier Norek »

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    • Le mieux est de commencer par la trilogie, le premier étant « code 93 ». « Surface est bon, mais certains l’ont trouvé moins profond que ceux de la trilogie, après, c’est toi qui vois 🙂

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