Titre : Un profond sommeil
Auteur : Tiffany Quay Tyson
Édition : Sonatine (25/08/2022)
Édition Originale : The Past Is Never (2018)
Traduction : Héloïse Esquié
Résumé :
Cachée au milieu de la forêt, la carrière fascine autant qu’elle inquiète. On murmure que des esprits malveillants se dissimulent dans ses eaux profondes.
Par une chaude journée d’été, Roberta et Willet bravent toutes les superstitions pour aller s’y baigner avec leur petite sœur, Pansy. En quête de baies et à la faveur d’un orage, ils s’éloignent de la carrière.
Quand ils reviennent, Pansy a disparu. Quelques années plus tard, Roberta et Willet, qui n’ont jamais renoncé à retrouver leur sœur, suivent un indice qui les mène dans le sud de la Floride.
C’est là, dans les troubles profondeurs des Everglades, qu’ils espèrent trouver la réponse à toutes leurs questions.
Critique :
Les disparitions d’enfants sont des sujets que j’évite comme la peste, en littérature (et à la télé aussi), pourtant, j’ai sauté à pied joints dans ce roman noir, parce que le récit n’était pas QU’UNE histoire de disparition d’enfant.
En littérature, j’apprécie toujours d’aller dans l’Amérique profonde, dans le Sud, ségrégationniste au possible, haineux, pauvre…
Attention, je n’aime pas le racisme, la ségrégation me fait vomir, mais les atmosphères du vieux Sud me plaisent, en littérature. Cela donne souvent de grands romans.
Le récit s’écoule comme le Mississippi, lentement et il est aussi boueux que sombre. Sombre comme les eaux dans la carrière, celle que l’on dit maudite. Ne cherchez pas des fins de chapitres avec un suspense à couper au couteau, il n’y en a pas.
Ce roman noir, véritable drame, est surtout le récit de ce qu’il se passe dans une famille lorsque l’un des membres disparaît, surtout si cette personne est à l’orée de sa vie, trop jeune pour disparaître.
De plus, dans une disparition, les questions se posent, restent et empoisonnent la vie de tous les membres de cette famille, puisque nul ne sait si la disparue est vivante ou morte.
Roberta, dite Bert, notre narratrice, se retrouve coincée entre une mère qui ne vivait déjà que pour sa petite dernière et qui maintenant, vit comme un légume (lit, divan), un père absent (on ne sait où il est, ni quand il reviendra) et un frère aîné qui gère le ménage, mais qui souvent, oublie qu’elle est vivante, qu’elle existe.
La disparue, tel un trou noir, aspire tout ce qui est vivant, reléguant les autres dans un coin, les enfonçant dans l’oubli.
Les débuts de chapitre sont consacrés à une période de l’Histoire, un passé dont les pièces du puzzle vont se mettre à former une image et nous éclairer sur bien des choses dans cette famille bizarre.
Le récit se déroule dans les années 70, les Blancs n’aiment pas se mélanger avec les Noirs et 20 ans auparavant, on tuait des Noirs sans que cela prête à conséquence. L’effet de meute était présent.
Un gamin Noir aurait fait un clin d’œil à une dame Blanche ? Horreur, malheur, punissons-le ! Une jeune Noire enceinte d’un Blanc ? La question d’un possible viol ne se posait même pas, elle l’avait séduit, donc, mise à mort ! Le shérif ne levait pas le petit doigt. Ça ne lui en touchait même pas une, alors, pour faire bouger l’autre, il aurait fallu shooter dedans.
Roberta est touchante, elle est humaine, elle est jeune, fait des erreurs, se regarde parfois le nombril, ne trouve pas sa place dans cette société où les superstitions sont nombreuses, où le racisme est omniprésent et où elle a l’impression que sa famille lui cache des choses sur le passé de leur paternel.
Justement, parlons de la famille, celle que, contrairement aux copains, on ne choisit pas, ou que parfois, on nous choisit… Roberta n’est pas gâtée avec sa famille et pourtant, c’est auprès de sa grand-mère (un sacré personnage, Clem), qu’elle trouvera réconfort et travail, mais pas les réponses à ses questions.
Cet excellent roman noir, aux atmosphères poisseuses comme les Everglades, commence dans le Mississippi pour se terminer dans les marais de Floride, où notre jeune Roberta va mener une enquête, afin de re retrouver son père.
Un roman noir qui, malgré qu’il traite d’un drame, n’est pas dénué de lumière, notamment grâce à ses personnages marquants, certains étant plein de secrets, mais aussi grâce à son scénario maîtrisé qui nous entraîne dans une certains Amérique, celle qui est profonde, le tout sans manichéisme aucun.
De plus, ce roman noir donne une place importante aux femmes, alors, raison de plus pour le lire, mesdames et messieurs !
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je crois que je l’apprécierais aussi!
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Alors plonge dedans 🙂
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J’aime beaucoup le titre anglais ❤️
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Oui, plus éclairant que le titre en VF… même si Bert se réveille à la fin et comprend…
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Il sera bientôt mien, et je sens que je vais adorer…
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Je l’espère ! 🙂
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L’atmosphères poisseuse des Everglades… Fait chaud et humide… Pffff… C’est pas pour moi. Moi je suis une fille du froid! Et pis j’aime pas qu’on s’en prenne aux enfants non plus… Et pis les flics injustes j’aime pas non plus… ça me fait monter ma tension… et mon docteur il est pas content… Et pis ça creuse le trou de la sécurité sociale et après c’est le ministère des solidarités qui fait la tronche parce que Brigitte aura moins de robes de chez Vuitton à porter et sera obligée d’aller aux enterrements en baskets au risque de choquer les gens et comme tout ça, ça serait ta faute, la France déclarerait la guerre à la Belgique et l’Union Européenne éclaterait et les Anglais en profiteraient pour débarquer à l’ouest tandis que les Russes arriveraient par l’est !
Non mais t’imagines ? Alors… Non… Faut pas que je lise ce livre. Non… Vraiment pas.
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Oh mon dieu, non, faut surtout pas que tu le lises, alors !!! mdr
On ne se rend pas toujours compte de l’impact qu’une simple lecture pourrait avoir sur le monde 🙂
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Et bin..une autre merveille….des fois c’est bien de sortir de sa zone…;)
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J’étais tout de même dans ma zone, avec un roman noir, sombre, l’Amérique profonde…. 🙂
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Mdr…okidou…a la limite…lol
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Pas de quoi 😆 Par contre, ce n’est pas ta zone de confort à toi…
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hahah non pas ma zone…lol….en parlant de Ta hors zone de confort, Abdelaziz Baraka Sakin (le messie de Darfour et les jango) va sortir un nouveau roman: https://www.babelio.com/livres/Baraka-Sakin-La-princesse-de-Zanzibar/1422027
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Avec Les Jangos, j’avais foiré ! 😆 Bon, vu tout ce que j’ai à lire, je ne dois pas aller en rajouter 🙂
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mdr…mais tu avais bien aime le messie…lol
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Oui, sauf le final que je n’avais pas capté, je pense 😉
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ouiiiii….mais bon on etait dans l’absurde apres tant de meurtres…;)
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Oui, pas faux 😆
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Je l’avais repéré, celui-là, et ton avis me confirme que j’avais bien fait !
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Oui, ne l’oublie pas dans ta PAL 😉
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