Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02 : Ray Celestin

Titre : Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02

Auteur : Ray Celestin
Édition : 10/18 (2018) – 624 pages
Édition Originale : Dead Man’s Blues (2016)
Traduction : Jean Szlamowicz

Résumé :
1928. Chicago est la cité de tous les contrastes. Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, la ville vit au rythme du jazz, de la prohibition et surtout du crime, que la police a du mal à endiguer.

C’est dans ce contexte trouble qu’une femme appartenant à l’une des plus riches dynasties de la ville fait appel à l’agence Pinkerton. Sa fille et le fiancé de celle-ci ont mystérieusement disparu la veille de leur mariage.

Les détectives Michael Talbot et Ida Davies, aidés par un jeune jazzman, Louis Armstrong, vont se charger des investigations.

Au même moment, le corps d’un homme blanc est retrouvé dans une ruelle du quartier noir. Le meurtre en rappelle un autre à Jacob Russo, photographe de scènes de crime, qui décide de mener son enquête.

Quel est le lien entre ces deux affaires ? Y a-t-il un rapport avec le crime organisé ? Car la vieille école d’Al Capone et de la contrebande d’alcool est menacée par de jeunes loups aux dents longues qui, tels Lucky Luciano ou Meyer Lansky, n’hésitent pas à se lancer dans le trafic de drogue.

Jazz, mafia, tensions raciales et meurtres inexpliqués, après Carnaval, nous retrouvons dans ce thriller passionnant, inspiré de faits réels, le cocktail explosif qui fait la signature de Ray Celestin.

Critique :
Bien que je n’aime pas le jazz, lire un roman noir qui en parle n’est pas un problème pour moi, puisque je n’entendrai pas la musique (désolée pour celles et ceux qui adorent le jazz).

Et quand un roman noir se passe en 1928, à Chicago, durant le prohibition, une partie du récit dans l’organisation d’Al Capone et l’autre en compagnie d’un duo de détective de la Pinkerton, je suis pour.

Comme j’avais bien aimé le premier tome, il était plus que temps de lire la suite ! J’ai mis 8 ans avant de le sortir, je sais, c’est long (trop à lire dans mes biblios).

Nos deux détectives ont quitté La Nouvelle-Orléans pour Chicago. Une décennie est passée aussi. Les voilà chargé par une mère très riche de retrouver sa fille qui a disparu mystérieusement, en même temps que son fiancé.

Ce roman est polyphonique, parce qu’à côté de notre duo d’enquêteurs, nous auront aussi un certain Dante qui sera chargé par Al Capone de retrouver ceux qui ont tenté d’empoisonner une réception, réussissant à tuer des invités et à en envoyer d’autres à l’hosto et de l’autre, Jacob, un photographe, qui tente d’aider la police pour un crime sordide.

Ce roman noir est truffé d’anecdotes, qui vous plongeront dans le Chicago de ces années-là, comme si vous y étiez. C’est fort documenté et j’ai aimé ces extraits de journaux qui parlaient des événements qui avaient lieu à ce moment-là. L’auteur a parfois changé des faits historiques, mais il explique ses choix à la fin, expliquant le pourquoi du comment.

Les ambiances sont d’époque, chaudes, violentes, saturées d’alcool de contrebande et de mafiosi qui arrosent policiers, douaniers et politiciens. Le tout sur des airs de jazz puisque nous suivrons aussi le jeune Louis Armstrong (non, il n’a pas aussi marché sur la lune, ni gagné 7 fois le Tour de France) dans son ascension, le tour sur fond de ségrégation raciale (même si elle n’existe pas à Chicago, contrairement aux villes sudistes, elle est souvent appliquée).

Contrairement à ce qu’annonce le 4è de couverture, Armstrong n’enquêtera pas aux côtés de notre duo, même s’il donnera quelques renseignements à Ida. Dommage, j’aurais aimé le voir vraiment investiguer avec nos deux enquêteurs. Au moins, je l’ai suivi durant des enregistrements. Bien que je n’aime pas le jazz…

Les personnages sont bien travaillés et si leurs investigations ne se déroulent pas au pas de course, le rythme était là et le pavé s’est lu tout seul. L’intrigue n’est en rien simpliste et elle réservera des surprises à tout le monde. Et puis, avec la ville de Chicago dans les personnages et en décor, cela ajoute du piquant à l’enquête. Du poisseux aussi, nous sommes tout de même dans la ville du crime.

Si pendant la prohibition, il y avait du danger d’avoir de l’alcool frelaté et de finir à l’hôpital, avec des blessures graves (y’a des clients qui devenaient aveugles), vous ne prendrez aucun risque à lire ce roman noir aux accents de jazz. Que du contraire, vous pourriez même apprécier le voyage… Comme moi.

Et avoir envie de chanter : ♪ Armstrong, je ne suis pas noir ♫ Je suis blanc de peau ♪ Quand on veut chanter l’espoir ♫ Quel manque de pot… ♪ (Nougaro – Armstrong ©).

PS : L’auteur a écrit 4 romans avec ce duo de personnages (3 traduits en V.F). Il s’agit en fait d’une série de quatre ouvrages qui retracent l’histoire du jazz et de la mafia pendant cinquante ans au XXe siècle. Selon un procédé inspiré par l’Oulipo, chacune des quatre parties présente une ville, une décennie, un morceau, une saison, un thème et des conditions météorologiques différentes. Le troisième roman sera situé dans les années 1940, à New York et à l’automne.

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°028], Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023, Le Challenge « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et « Pavés de l’été » chez La Petite Liste. 

Le boucher de Chicago : Robert Bloch [LC avec Bianca]

Titre : Le boucher de Chicago

Auteur : Robert Bloch
Édition : 10/18 (05/10/2017)
Édition Originale : American Gothic (1974)
Traduction : Jane Fillion

Résumé :
Le château : il surgit, menaçant, dans les rues d’un Chicago livré aux grands travaux de l’Expo Universelle, la fameuse « ville blanche ».

Les épais murs en pierre de cette bâtisse lugubre abritent un labyrinthe de passages secrets et de pièces cachées, d’un crématorium et d’une table de dissection, de pièges et de chausse-trappes.

Le château est la demeure de G. Gordon Gregg (nom du personnage incarnant H.H. Holmes, et en tout point conforme à la réalité), pharmacien et meurtrier à ses heures. Ses victimes sont jeunes et belles.

Ses méthodes rapides, scientifiques et sans douleur. Ses crimes parfaits et impunis.

Jusqu’au jour où une journaliste commence à avoir des doutes sur ce citoyen, en apparence bien sous tous rapports…

Critique :
— Allo, la boucherie Sanzot ?
— Absolument pas, madame, ici vous être à la pharmacie du docteur Gordon Gregg.
— Oh, pardon… On m’avait donné votre numéro en me disant que vous étiez un bon boucher…
— Effectivement, je suis le boucher de Chicago, mais personne ne le sait encore et vous n’aimerez pas la viande que je fais brûler.

G. Gordon Gregg est un personnage ambigu : il est élégant, gentleman, homme d’affaire avisé, séducteur, prometteur de monts et merveilles, intelligent…

Mais ne vous y trompez pas, mesdames, mesdemoiselles, car c’est un tueur. Et il le fait en série. Une facture d’un entrepreneur à payer ? Paf, on le tue. Une femme de chambre trop curieuse ? Paf, dégommée. Une secrétaire qui se voit déjà en madame Gordon Gregg et qui a du fric ? Paf !

Mais vous ne verrez rien, vous ne saurez pas avec exactitude si telle ou telle personne a bien été assassinée. Le doute vous habitera, vous supputerez qu’il y a des chances pour qu’elle soit passée de vie à trépas, mais vous ne connaîtrez pas tous les petits secrets du maître es crimes.

Le docteur Gordon Gregg qui est aussi docteur que moi, est un personnage retors, machiavélique, au sourire enjôleur pour mieux vous engeôler, mesdemoiselles. Tout son château est conçu pour cacher ses exactions coupables.

Ce polar historique est addictif car d’un côté, on a les manigances d’un séducteur style Landru (la beauté en plus) prêt à tuer pour de l’argent et de l’autre, une jeune journaliste qui rêve de faire un scoop et qui a des soupçons sur le G.G.

Même si je connaissais encore l’histoire du véritable H.H. Holmes pour avoir lu une bédé l’année dernière (Englewood), même si j’avais toujours les images dans la tête, le récit romancé de Bloch s’éloigne à certains moments de l’Histoire puisque le but n’est pas de raconter les meurtres de H.H. Holmes mais d’un avatar.

Le final est hautement angoissant et ma tension en a pris un coup car si je sais que le véritable H.H. Holmes (Herman Webster Mudgett, de son vrai nom) a été arrêté, je n’avais aucune idée du traitement que Bloch allait réserver à sa créature démoniaque, ni à la courageuse journaliste qui tente de lever le lièvre. Donc, suspense garantit.

Une fois de plus, Bloch a joué avec mes nerfs, les a mis à vifs et ces sueurs froides par temps de canicule n’étaient pas pour me déplaire. On peut dire que c’est, une fois de plus, une LC avec Bianca réussie.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°27].

 

Good-bye, Chicago : William Riley Burnett

Titre : Good-bye, Chicago

Auteur : William Riley Burnett
Édition : Gallimard Série noire (1997)
Édition Originale : Good Bye Chicago: 1928, End of an Era
Traducteur : Rosine Fitzgerald

Résumé :
Chicago 1928. Un flic mélancolique apprend que sa femme, depuis longtemps partie sans laisser d’adresse, a été retrouvée morte dans le lac, probablement à la suite d’une overdose.

Il en apprendra bien d’autres, par l’intermédiaire d’un ancien copain d’école devenu voyou, mais au cœur encore tendre : les policiers, les politiciens, les avocats corrompus, la réorganisation ultra-efficace des bordels de toutes catégories.

Tandis qu’une simple vendetta dégénère en véritable Saint-Barthélémy, pour couronner le tout.

Critique :
La rentrée Littéraire de Septembre 2019 bat son plein et moi, je me suis amusée dans un vieux roman de 1997… Un p’tit noir bien corsé, avec des truands de tous poils et des flics, corrompus ou non.

L’ombre de Al Pacino planait sur nous… Heu, Al Capone ! Pardon…

Oui, le milieu de la truande dans années 20-30, moi, j’adore ça, dans la littérature.

Dans la vraie vie, j’évite de me promener dans les travées des parlements… Oups.

Anybref, revenons à nos moutons noirs.

Ce roman noir nous emmène en 1928, à Chicago, dans ses bas-fonds, des ses gargotes, ses arrières-boutiques, ses locaux de la police. Une ambiance folle règne dans ces pages et l’atmosphère des années 20 se ressent bien.

Ce roman noir, on pourrait le résumer par des paroles extraites de la chanson « Rouge » de Fredericks, Goldman et Jones « C’est une nouvelle ère, révolutionnaire […] Rien ne sera plus jamais comme avant, C’est la fin de l’histoire ».

Ou comment passer de truand bien positionné, directeur des bordels pour le Grand Mec (Al Capone), qui possède son staff de gros bras, à cible à abattre pour l’un et has been pour les autres.

Il a suffit d’un oubli, un oubli oublié par un homme de main de Ted Beck et de là, tout vole en éclat et effectivement, on assiste à la fin d’une ère et le début d’une autre dans ce Chicago de 1928.

Le milieu de la truande ne fait jamais de cadeau, d’homme providentiel un jour, vous pouvez passer à l’homme à dézinguer le lendemain, ou même l’après-midi et rien ne dure dans le milieu des durs.

Certains devraient méditer dessus, on peut vite devenir un has been sans le sous alors que la minute d’avant, on était le King. Ou dans l’entourage bien vu du King.

L’histoire majeure possède des tas de petites autres qui viendront se greffer sur ce tronc central afin de donner un squelette (dans le placard ?) qui tiendra debout, mais il faut être vigilant, le nombre important de personnages pourrait venir déstabiliser le lecteur peu attentif.

Difficile de les confondre, chacun est bien défini, décrit, sans pour autant en faire trois tonnes. On est dans le court, dans l’expéditif ou tout est dit en 224 pages et on a pas besoin de plus pour se faire une idée des dates de péremption assez courtes du truand, même bien coté.

Sans être magistral, ce roman noir se lit tout seul, avec plaisir car le milieu de la prohibition et des villes américaines en ces temps-là sont toujours sources d’enchantement pour moi (non, je n’ai jamais consulté, pourquoi ?), d’émerveillement et puis, l’auteur ne se prive pas pour parler de la corruption qui gangrenait tout le système de l’époque.

Oui, la corruption gangrène toujours tous les systèmes même de nos jours, mais chut, faut pas le dire, personne ne le sait !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°70.

H.H.Holmes – Tome 1 – Englewood : Henri Fabuel & Fabrice Le Hénanff

Titre : H.H.Holmes – Tome 1 – Englewood

Scénariste : Henri Fabuel
Dessinateur : Fabrice Le Hénanff

Édition : Glénat (31/05/2006)

Résumé :
L’histoire vraie du premier serial killer américain ! Londres, 1888 : L’homme suspecté d’avoir commis une série de crimes atroces contre des prostituées a quitté la Grande-Bretagne pour les états-Unis.

On perd sa trace à Chicago, et il faudra du temps aux policiers pour mettre la main sur cet individu qui a le démon en lui, et qui n’a jamais pu réprimer ses pulsions meurtrières.

Cet album relate la carrière criminelle de H.H. Holmes, considéré comme le premier serial killer répertorié dans l’histoire de l’Amérique moderne.

Herman Webster Mudgett, plus connu sous le nom d’H.H. Holmes, pendu en mai 1896, était un vulgaire escroc devenu meurtrier, suspecté d’avoir commis entre cinquante et deux cents meurtres, mais dont un seul a été reconnu.

C’est l’histoire de ce personnage méconnu que conte cette série superbement illustrée par Fabrice Le Hénanff.

Critique :
Sabrez le champagne, voici venu ma chronique la plus courte de l’histoire de toutes mes chroniques !

Les dessins sont touffus, sombres, mal faits, les personnages se ressemblent tous, le scénario est confus, on ne sait pas trop où l’on va se diriger et les tons sépias ne rendent pas justice à l’album.

Bref, pas vraiment un plaisir pour les yeux ni pour la compréhension, toute cette anarchie.

Pourtant, le pitch de départ était bon : qu’est devenu Jack The Ripper après le meurtre de Mary Jane Kelly ? Il serait parti en Amérique…

Oui, d’après le scénario, mais on se retrouve avec celui qui serait le véritable Jack (et pourvu d’un cocher nommé Netley, comme dans « From Hell » d’Allan Moore) et le tristement célèbre H.H. Holmes à tel point qu’on ne sait plus qui est quoi, ni comment ils se connaissent.

C’est touffu, on ne s’y retrouve pas, on s’y perd, pire, on n’est même pas tenté de lire la suite pour savoir comment cela va tourner.

Je l’ai lu parce que j’avais la bédé sous la main, mais à mon avis, elle va servir de cale à la prochaine escabelle qui sera rendue bancale par un sol inégal.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°44 et Le Mois Américain – Septembre 2019 – chez Titine.

Sécessions : Olivier Sebban

Sécessions - Sebban

Titre : Sécessions

Auteur : Olivier Sebban
Édition : Payot et Rivages (2016)

Résumé :
Savannah (Géorgie), un soir d’été 1840. Elijah fuit après avoir assassiné son frère David. Amos, son père, se jette alors à sa poursuite à travers la nature sauvage du Vieux Sud des États-Unis, comprenant qu’il n’est pas étranger à la rivalité tragique entre ses deux enfants.

On apprendra bientôt que de la liaison adultère qu’Elijah a eue avec la femme de son frère, un fils, Isaac, est né. Il sera élevé par ses grands-parents dans le culte de celui qu’il pense être son père, avant de s’engager au début de la guerre de Sécession du côté des Confédérés.

Mû par un désir de vengeance, il partira sur les traces de l’homme qu’il prend pour son oncle.

Dans cette fresque romanesque couvrant trente ans d’une période décisive de l’histoire des États-Unis, qui nous mène des plaines du Vieux Sud au Chicago et au New York modernes, dont on assiste à la naissance, l’auteur retrace dans une prose vivante et imagée le destin singulier d’une famille juive américaine.

secession12Critique :
Direction le vieux Sud profond de 1840, quand l’Amérique était encore toute jeune après sa guerre d’Indépendance (1775-1783) et où les esclaves avaient juste le droit de ne pas en avoir (de droits).

Savannah, ville de Géorgie où la famille Delmar vient de vivre un drame à la Caïn et Abel puisque Elijah, l’aîné, vient d’assassiner son cadet, David, après avoir fait un enfant à la femme de son frère.

Un fratricide doublé d’un adultère, si ce ne sont pas les ingrédients d’un bon drame familial, je ne m’y connais plus. Sans oublier que l’auteur en rajoute une couche avec les grands-parents qui retirent le jeune enfant à la mère adultérine…

La sécession est double, dans ce roman : celle qu’un père mit en place entre ses deux fils en les élevant dans la rivalité et celle qui déchira les États-Unis entre 1861 et 1865.

Les conséquences seront catastrophiques des deux côtés puisque cela se soldera par du sang coulant en abondance (mais plus dans le cadre de la guerre que du fratricide).

Roman choral passant en revue presque 30 ans de l’Histoire agitée des États-Unis en pleine construction ou en pleine guerre fratricide, qui, dans sa narration, se permettra même des sauts dans le temps, vous faisant passer de 1862 avec Isaac en pleine guerre de Sécession à Elijah, en 1842, qui arrive du côté de Manhattan.

Cela peut-être déconcertant si on n’est pas attentif aux dates signalées en début de chapitre.

Ce que j’ai apprécié dans ce roman, c’est le réalisme saisissant des champs de bataille et des conséquences des razzias menées par des groupes de soldats indépendants, mais j’ai trouvé la narration assez froide et assez empesée même.

J’aurais aimé en savoir plus sur l’enfance des deux frères et ce que leur père, Amos, avait pu bien pu poser comme comportement pour faire naître cette rivalité, j’aurais aimé un Elijah moins « distant » car cela le rend difficile à apprécier et ma foi, plus de dialogues auraient rendu le récit plus facile à ingurgiter.

Ils sont peu nombreux et une grosse partie des dialogues sont présentés de la sorte « Je lui demandais bla-bla-bla et il me répondit que bla-bla-bla » et cela alourdit le récit déjà ponctué d’assez bien de mots qu’on utilise peu dans son vocabulaire courant.

De plus, j’ai sursauté sur deux coquilles énormes. L’auteur parle du cheval d’Elijah, un de race morgan (une race chevaline de selle originaire des États-Unis et qui a la particularité d’être issue d’un seul étalon) et qu’est-ce que je lis ? « Il scellait le morgan » au lieu de « Il sellait le morgan » parce que je pense qu’il n’allait pas le marquer d’un sceau.

Autre horreur pour les yeux, « […] et tira sur les reines de son cheval » parce que c’est bien connu, on dirige son cheval avec la femme du roi… Pourtant, quelques lignes plus loin, c’était bien orthographié « rênes ».

Et puis, cerise sur le gâteau, lorsque le fils retrouve son véritable père, rien, pas plus que « Il demanda à son fils de le suivre dans son bureau ». Cela fait 25 ans qu’Elijah a disparu en tant que fugitif, ils ne se sont jamais vu et on a droit à rien de plus ?? Dommage.

Un drame familial horrible, une belle fresque américaine qui couvre plus de 25 ans d’Histoire trouble, tourmentée, on voyage énormément puisque l’on passera des plaines du Vieux Sud aux villes de New-York et de Chicago, en passant par les champs de bataille de la guerre de Sécession. Hélas, j’ai trouvé le style un peu trop chargé, trop lourd à lire et à un moment donné, j’ai même décroché un peu.

Certes, on pourra me rétorquer que le style empesé va comme un gant à la solennité que l’auteur donne à l’intrigue, mais cela ne rend pas la lecture facile.

Un roman exigeant, une ambiance lourde qui sent le drame, la poudre des fusils, l’odeur métallique du sang, des cadavres en décomposition et qui plaira sans nul doute aux amateurs de littérature un peu pointue.

Étoile 3

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), Challenge « Polar Historique » de Sharon, Le « Challenge US » chez Noctembule, Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires et Challenge « Coupe d’Europe des Livres » chez Plume de cajou.

coupe europe livres 2016 bis

American Fays : Anne Fakhouri & Xavier Dollo [LC avec Stelphique]

Titre : American Fays

Auteurs : Anne Fakhouri & Xavier Dollo
Édition : Critic

Résumé :
Ce Chicago de 1925 a tout du chaudron prêt à exploser ! Entre les Leprechauns mouillés dans la fabrication de faux billets et les gangs qui s’activent en coulisses pour s’emparer des marchés de l’alcool et des speakeasies, autant dire qu’il y a de l’orage dans l’air.

Et tandis qu’Al Capone tente de retrouver son influence sur la ville, voilà que des Drys, farouches partisans de la Prohibition, sont atrocement assassinés.

Scarface devient, aux yeux des autorités, le suspect idéal. Furieux et persuadé que les Fays sont dans le coup, il charge une bande de chasseurs de Fays, les No Ears Four, de débusquer les véritables coupables.

Pour Old Odd et son équipe, les ennuis ne font que commencer. Contraints de plonger dans les entrailles d’une ville corrompue et en proie aux guerres des gangs, les quatre nettoyeurs ont intérêt à se serrer les coudes s’ils veulent survivre à la tempête qui s’annonce.

Car, quand la Fayrie est impliquée, mieux vaut ne pas trop traîner dans l’œil du cyclone !

Critique :
Chicago, 1925, époque de la prohibition et du truand Al Capone, le tout mis à la sauce fayrique… De qui appâter la lectrice que je suis.

En me proposant un univers connu mais décalé car rempli de fays, de Leprechauns, de vouivres, de pixies, de sirènes, de nymphes, de trolls, de faunes et autres créatures issues du même biotope, les auteurs ont réussi leur mission de me divertir.

En faisant évoluer le lecteur dans le monde des truands et plus particulièrement du quatuor chasseurs de fays travaillant pour Al Capone – les « No Ears Four » – les auteurs ont fait en sorte de nous présenter et de nous faire apprécier un groupe d’anti-héros.

Old Odd, le chef bourru et détecteur de Fays grâce à son allergie; Bulldog, le garde du corps obtus au cerveau aux abonnés absents; Jack The Crap, l’assassin sans peur et sans remords et le bellâtre Vincent Bixente Demons (Bix), spécialiste de la question fayrique, trompettiste de talent et doux rêveur. Bix sera mon chouchou…

Quant aux femmes, dans ce roman, elles ne sont pas en reste car elles ont soit le rôle de tenancière d’un café-bar-bordel, telle Jude ou bien de putes, ou bien de nièce de la tenancière en la personne de Rachel, la beauté fatale.

L’ambiance dans les pages est imbibée d’alcool de contrebande, de faux billets, de « mise au poing » par Bulldog envers ceux qui pourrait faire de l’ombre ou piquer du business à Capone, de morts violentes, de créatures fayriques  et d’une enquête de nos 4 gars afin de blanchir, non pas du fric, mais leur boss Capone !

Niveau action, on n’est pas volé, ça court, ça enquête, ça se cogne, c’est rempli de bourre-pifs, d’armes à feu, on se poignarde, on magouille, on truande, on trucide, on mitraille, « on liquide et on s’en va » (comme disait San-Antonio), il y a une belle dose de morts mystérieuses et une enquête afin de trouver qui les a tué, tous ces cadavres.

Point de vue des dialogues, ils sont passé à la poussière humoristique car il m’est arrivé de sourire devant des réactions ou des paroles d’un Bulldog ou les bons mots du chef de la bande, Old Odd. De plus, du jazz et de l’amûûr se glissent aussi entre les pages.

Là, vous vous dites qu’il doit y avoir un « mais » qui va suivre… Bravo mes petits Sherlock, il y a un, c’est vrai ! Belle déduction.

Le jazz et la condition des Noirs à cette époque, je suis preneuse dans un récit mais, pour la romance, ma foi, on aurait pu s’en passer afin de ne pas donner des airs d’Harlequin au final de ce roman d’urban fantasy. Un peu trop mielleux guimauve à mon goût, je trouve.

Si le final est animé, je l’ai trouvé un peu longuet, trop de rebondissements vaudevillesques : les gens qui arrivent par toutes les portes, ça va dans les comédies, mais pas ici.

Quant aux explications finales, je les ai trouvées un peu déplacées. Il y avait moyen de terminer autrement afin de ne pas donner des airs grand-guignolesques à ce roman dans son final. Non pas que je n’ai pas aimé, mais avec le recul, je me sens triste de ne pas m’être vue proposée une fin plus relevée. On avait du punch et on fini au jus d’orange !

De plus, malgré les créatures fayriques présentes dans le récit, il manquait d’un soupçon de magie, de merveilleux, je trouve. Dommage parce qu’on avait tous les ingrédients pour sortir un bouquin grandiose avec le mélange de ces deux univers.

Malgré ces quelques critiques, j’ai passé un moment divertissant dans ce récit et si on me propose une suite, je la lirai avec plaisir car il y avait, dans ces pages, de la richesse créative qui n’a pas livré tout son potentiel.

Le roman  n’est pas parfait mais j’ai adoré l’ambiance du Chicago des années 20 et ça mérite bien une suite pour développer tout ce que les auteurs auraient pu garder sous la pédale.

Étoile 3

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), Challenge « Polar Historique » de Sharon, Le « Challenge US » chez Noctembule et le « Challenge Printemps Elfique 2016″ chez Stelphique.

Pourquoi je l’ai choisi (par Stelphique) :
Je connaissais déjà l’écriture de Anne Fakhouri et j’avais adoré son univers… Donc au vu du thème et de mon challenge Printemps Elfique, je me suis laissée séduire par cette lecture, mais le lire en LC avec ma binômette, c’est forcement doubler le plaisir !

Synopsis :
Ce Chicago de 1925 a tout du chaudron prêt à exploser ! Entre les Leprechauns mouillés dans la fabrication de faux billets et les gangs qui s’activent en coulisses pour s’emparer des marchés de l’alcool et des speakeasies, autant dire qu’il y a de l’orage dans l’air. Et tandis qu’Al Capone tente de retrouver son influence sur la ville, voilà que des Drys, farouches partisans de la Prohibition, sont atrocement assassinés.

Scarface devient, aux yeux des autorités, le suspect idéal. Furieux et persuadé que les Fays sont dans le coup, il charge une bande de chasseurs de Fays, les No Ears Four, de débusquer les véritables coupables.

Pour Old Odd et son équipe, les ennuis ne font que commencer. Contraints de plonger dans les entrailles d’une ville corrompue et en proie aux guerres des gangs, les quatre nettoyeurs ont intérêt à se serrer les coudes s’ils veulent survivre à la tempête qui s’annonce. Car, quand la Fayrie est impliquée, mieux vaut ne pas trop traîner dans l’œil du cyclone !

Les personnages :
Le No Ears Fours est un quatuor à la solde de Al Capone (rien que ça !!!) et il est spécialiste dans le démantèlement des pratiques illégales fayriques. Ces quatre anti-héros sont tour à tour charmants autant qu’impitoyables, et on se plait à suivre cette équipe pas comme les autres.

Ce que j’ai ressenti :.. Un fayrique plaisir de lecture !!!
« La vie pulsait à Chicago, la vie bruissait. A la lumière comme dans l’ombre. »

Je ne crois pas avoir lu un roman de ce genre, aussi loufoque et féérique ! Il a vraiment quelque chose de particulier, il a une force, ce roman, la force de l’imaginaire ! Une fois, que le décor est posé, on est emporté entre douce folie et mafia infiltrée, et c’est ce mélange qui détonne, pour notre plus grand plaisir !

J’ai adoré retrouvé tout l’univers elfique, croiser au détour d’une rue, des Fays vengeresses, des Pixies en mode tendus, des Leprechauns en trafiquants de monnaie, des Faunes énervés et bien sur Mab,  Reine de ce Peuple, aux pouvoirs extraordinaires.

J’ai vraiment accrochée à cette touche de férie qui donne un coté décalé et magique à cette histoire mais, plus que tout, j’ai trouvé un vrai travail d’investissement,de vocabulaire et de champs lexicaux propres à cet univers, qui donne de jolis jeux de mots!

Les auteurs s’en sont donné à cœur joie pour intégrer le fantastique dans ce Chicago revisité, et la sauce prend, car ils y croient et nous le retransmette à merveille !

Mais nous n’avons pas seulement, la douceur des contes de fays, dans ce roman, mais bien toute la violence des hommes, et ce qui se faisait de pire à cette époque dans un Chicago en pleine Prohibition : racisme, misogynie, meurtres, dessous de tables, stratégies politiques, corruption… Autant vous assurer, que l’ennui n’est pas de ses pages, ni pour le lecteur, ni pour la police !!!!

En bref, j’ai aimé ce mélange atypique, je me suis laissée séduire autant par la féérie que par cette ville riche en histoire.

Le petit coté cinématographique de certaines scènes et les différentes références qui lui rendent hommage, l’originalité de ce mix rend l’ensemble, complètement addictif! Un feu d’artifice d’émotions, de magie et de clins d’œil dosés avec soin, en font pour moi un coup de cœur !

Meilleurs moments du livre :

  • A un moment, nos quatre compères se retrouvent acteurs dans des contes ! J’ai adoré cette revisite! Elle est originale et plein de pep’s !
  • Avant même d’ouvrir ses pages, je crois que le voyage commence avec la couverture. Non seulement elle est magnifique, mais en fait, c’est le livre-objet qui est une véritable invitation à se caler, et à découvrir ses mystères. Bravo à la maison d’éditions Critic, qui nous offre un beau cadeau, un livre de qualité autant en intérieur que dans son apparence !
Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 10/10

index LC

 

American Fays : Anne Fakhouri & Xavier Dollo [LC – Impressions de lecture 2/2]

Impressions de lecture du Cannibal (page 1 à 200) : Fayerie et mystères…
Je suis entrée dans le monde mystérieux d’un Chicago fayrique et les Fays n’ont rien à voir avec la fée Clochette. Pas de héros mais 4 anti-héros, des hommes de main à la solde d’Al Capone qui enquêtent sur des morts mystérieuses et violentes.

Impressions de Stelphique (page 1 à 200) : Charmée…
Stelphique au milieu des Fays !!!^^ Mais c’est incroyable, c’est comme un poisson dans l’eau. Je suis dans mon élément coté amies, et accompagnée de la meilleure (Belette), mais que demande le Peuple ? Moi, rien de plus, je kiffe à fond la lecture et l’univers !!!!! Je voyage en Chicago que je ne connais que trop peu, à part 2/3 références, mais j’apprécie cette ville revisitée à la sauce féérique !

Impressions de lecture du Cannibal (page 201 à 400) : Amusant mais de sel manquant…
Étrange cette immersion de notre 4 gars dans les contes de fées au travers de rêves. Final un peu longuet et histoire traditionnelle dans son développement : enquêtes – indices – action – résolution – dénouement.

Impressions de Stelphique (page 201 à fin ) : …Et convaincue !
Je termine cette lecture sur un excellent sentiment. C’est une lecture divertissante et originale. J’ai été enchantée par cette lecture, il y avait du merveilleux, et du moins reluisant, un bon cocktail !!! Génial !!!!

American Fays : Anne Fakhouri & Xavier Dollo [LC avec Stelphique – Intro]

[Cannibal Lecteur découvrant la LC du mois d’avril]
— WHAAAAT ?? Un truc avec des fées ?? On veut ma mort, ici… STELPHIIIIIIQUE !!
— Gueule pas si fort, Cannibal ! Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu as reçu ton TAL sur la figure ?
— Nan, pire… C’est quoi cette lecture avec des fées ?? Non mais, tu m’as déjà bien vu ?? Les fées, c’est pas mon domaine ! Les petits trucs ailés qui sèment des paillettes derrières elles, non merci !
— Heu, nous l’avons choisie ensemble, si tu te souviens bien…
— Je devais être en manque de kawa ou en surdose de mojitos. Tu as dû proposer ce titre la semaine où j’ai pris congé et où je me suis faite des mojitos tous les soirs.
— Bheu, non, je pense pas… On a décidé en janvier. Tu étais d’accord pour American Fays. Même vachement partante, en fait.
— Stelphique, tu sais, moi, les fées, je n’aime que la fée Lation ou la fée Moipaschier. Des fées américaines en plus ! Elles sont obèses ? Luttent contre la malbouffe ?? PTDR
— Purée, Cannibal, lis le résumé ! Tu vas revoir ton opinion sur les tites fées toutes mignonnes ! On part à Chicago, en 1925 !
— Prohibition ?? Alcool ? Al Capone ??
— Voilà ! Bravo, la mémoire lui revient…
— Et les fées, elles font quoi là-dedans ? C’est Clochette qui joue au Jiminy Criket pour Capone ?
— Nan, pas du tout ! Tu vas avoir des Leprechauns qui fabriquent des faux billets… Je vois tes yeux qui s’alument, là. On a des gangs qui s’activent en coulisses pour s’emparer des marchés de l’alcool tandis que Capone essaie de retrouver son influence sur la ville.
— Continue, Stelphique, tu m’intéresses !!
— Voilà que des Drys, les farouches partisans de la Prohibition, sont atrocement assassinés.
— Je ne me sens plus… Capone doit être le suspect idéal pour les poulets !
— Tout à fait ! Capone est furax et persuadé que les Fays sont dans le coup. Remarques que je dis « fays » et pas « fées ». Scarface charge alors une bande de chasseurs de Fays, les « No Ears Four », de débusquer les véritables coupables.
— Cette lecture m’excite tout doucement !!
— Je m’en doutais. Donc, pour Old Odd et son équipe, les ennuis ne font que commencer. Les voilà contraints de plonger dans les entrailles d’une ville corrompue et en proie aux guerres des gangs. Nos quatre nettoyeurs ont intérêt à se serrer les coudes s’ils veulent survivre à la tempête qui s’annonce. Car, quand la Fayrie est impliquée, mieux vaut ne pas trop traîner dans l’œil du cyclone !
— COOL !! Voilà pourquoi on avait choisi ce roman !
— Bien sûr, Cannibal ! Et en plus, elle entre dans mon challenge féerique !
— La couverture est belle, en tout cas… À nous de voir si le ramage ressemble au plumage !

Le Loup dans la Smala : E. Richard Johnson

Titre : Le Loup dans la Smala

Auteur : E. Richard Johnson
Édition : Gallimard (1972)

Résumé :
Son nom est Jericho Jones, mais on l’appelle Judas. Tueur au service de la Mafia, il travaille en solo. A peine sorti de taule, il est convoqué par Candoli, le chef Mafioso de Chicago.

Le vieux, à l’agonie, l’envoie régler quelques comptes à Kansas City et surtout y chercher son fils qui rue un peu trop dans les brancards.

Dès le début, Judas comprend que son contrat sent mauvais et se heurte à un mur de silence. Mais à coups de titine, on peut toujours causer.

Critique : 
Avant toute chose, ceux qui n’apprécieraient pas cette critique recevront la visite de Jericho Jones, tueur au service de la Mafia… Que cela soit bien clair entre vous et moi !

Jericho Jones, dit « Judas » est  un tueur à gages, travaillant en solo et offrant ses services à tous, Mafia ou pas. Sauf si vous voulez faire flinguer votre belle-mère ! Là, il déclinera le contrat. Dommage, hein ?

L’ami Jericho est un peu rouillé suite au 5 ans qu’il vient de passer à l’ombre pour un meurtre. Non, ce n’était pas un « contrat », les flics ne connaissent même pas sa profession particulière ! La raison, il nous l’expliquera plus tard.

À peine sorti de taule, avant même d’avoir pu manger un steak et d’avoir pu se taper une prostituée, on vient le chercher parce que Candoli, parrain de la Mafia de Chicago a besoin de ses services : son fils, qu’il avait envoyé mettre un peu d’ordre à Kansas City, n’a plus donné signe de vie.

La mission de Jericho, s’il l’accepte ? (peut pas refuser) Savoir ce qu’il est arrivé à l’unique héritier du parrain mourant de Chicago et s’il est mort, apprendre qui lui a remplacé son extrait de naissance par un avis de décès et lui régler son compte. Avec la Mafia, on ne rigole pas…

– Tu veux dire qu’il refuse de payer Bicek ?
– À ce qu’il paraît. S’il continue comme ça, je donne pas cher de sa peau. Des leggings en ciment qu’il aura, oui, quand il plongera dans le fleuve !

Notre tueur accepte surtout parce qu’il voudrait en profiter pour savoir ce qu’il est arrivé à son ami cambrioleur, Blanky Shaw, dit « Sanitary Blacky », retrouvé avec 4 balles dans le buffet et le portefeuille toujours dans la poche !

Dès le départ, les bâtons vont se mettre dans les roues du vélo de Jericho et… Tiens, quelqu’un aurait-il marché dans une déjection canine ? Non ? Mais alors, pourquoi a-t-il l’impression que ce contrat pue ?

Langage argotique, ambiance sombre, guerre de succession dans la mafia, volonté de renier les vieilles règles de la Famille, coups bas à tous les étages, une enquête qui piétine à cause du fait que personne ne moufte, mensonges à gogo et foutage de gueule, des personnages bien campés, tous plus glauques l’un que l’autre, des règlements de compte à O.K Kansas et du plomb qui vole…

Sans oublier une dose d’humour :

– Bicek est un con, il serait incapable de faire marcher un bordel pour militaires, rétorquai-je.

Notre surnommé Judas devra se méfier afin de ne pas tomber sur plus traître que lui ! Et tâcher de se secouer les méninges rouillées afin de comprendre ce qui pue dans cette affaire et la résoudre.

Ça puait plus qu’un putois et Jericho a trouvé… Une fin en partie inattendue (je ne peux pas tout déduire) et une lecture fraiche, bien que le livre soit de 1972.

Il est à noter que le titre original était « The Judas »… Plus que le renard dans le poulailler, Judas a vraiment été le loup dans la smala.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014).

Le clan des Siciliens de Ennio Morricone…