Les Fils de Shifty : Chris Offutt

Titre : Les Fils de Shifty

Auteur : Chris Offutt
Édition : Gallmeister (04/01/2024)
Édition Originale : Shifty’s Boys (2022)
Traduction : Anatole Pons-Reumaux

Résumé :
Mick Hardin se remet d’une blessure de guerre chez sa sœur Linda, shérif de Rocksalt dans le Kentucky, lorsque le cadavre d’un dealer local est découvert. Il s’agit de l’un des fils de Shifty Kissick, une veuve que Mick connaît depuis longtemps.

La police refusant d’enquêter, Shifty demande à Mick de découvrir le coupable. Se débattant entre un divorce difficile et son addiction aux antidouleurs, ce dernier commence à fouiner dans les collines, avec la ferme consigne de ne pas gêner la réélection de sa sœur.

Il comprend vite que le meurtre a été mis en scène, et bientôt un deuxième fils de Shifty est abattu. Pourquoi le sort s’acharne-t-il ainsi sur la famille Kissick ? Le temps presse et Mick le sait car dans cette communauté basée sur un code moral intransigeant, la violence appelle la violence.

Critique :
Retour pour moi à Rocksalt dans le Kentucky, dans les collines, là où les gens vivent dans leur monde, où l’on se présente en donnant le nom de son père et où les gens que vous visitez ajoutent le nom de votre grand-père et de toute votre lignée…

Dans « Les gens des collines », j’avais fait la connaissance de Mick Hardin, un enquêteur du CID (Division des enquêtes criminelles au sein de l’armée américaine), en congé maladie (revalidation de sa jambe). C’est un taiseux, mais pour enquêter, il est excellent.

Le voici mandaté par la vieille Shifty Kissick pour enquêter sur l’assassinat de son fils cadet, Fukin’Barney, dealer de drogue. Et Mika va accepter, pendant que sa sœur, Linda, fait campagne pour un second mandat de shérif.

Comme pour le premier opus, le récit est assez ramassé, en 280 pages, tout est dit, plié, réglé. L’auteur ne fait pas des pages juste pour le plaisir d’en faire. Sans être écrit à l’os, son roman noir va à l’essentiel, nous présentant les protagonistes en peu de mots et en nous plongeant dans la petite ville des Appalaches d’une manière directe. Pas besoin d’en lire plus pour comprendre où nous sommes et l’importance de la famille pour ces gens.

En commençant cette enquête, Mick n’aurait jamais pensé qu’elle l’entraînerait aussi loin, et moi non plus. C’était totalement insoupçonnable, loin d’une résolution classique et cela donnera un final rempli d’action, d’adrénaline et un petit côté western, mais version contemporaine (on oublie le Colt de l’arrière grand-père).

Les ambiances de ce roman noir rural sont brutes de décoffrage, réalistes, naturelles. Le reflet de ce que sont les gens des Appalaches : taiseux, armés, assez rudes, peu démonstratifs en câlins et avec une mémoire de l’arbre généalogique de tout le monde.

Bizarrement, on s’attache à ces gens-là, on comprend leur rudesse, leur méfiance, leur attachement à la famille et c’est parce que l’on sent que auteur aime ses personnages, même les secondaires, qu’il y a mis ses tripes et toute son affection.

Un véritable rural noir, un polar différent des whodunit classiques, un vrai roman noir avec de la rudesse, de la testostérone, mais aussi de la tendresse (sans en faire trop, ce n’est pas le genre des personnages) et un final qui fera entrer certains dans un vortex de violences sanglantes.

Un parfait équilibre de violences, de sang, d’enquête et de personnages touchants, même dans les plus rudes.

Une suite encore meilleure que le premier opus !
An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°157]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°44.

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