Salem : Stephen King

Titre : Salem

Auteur : Stephen King
Édition : Livre de Poche (2009/2015/2021) – 820 pages
Édition Originale : Salem’s Lot (1975)
Traduction : Christiane Thiollier, Joan Bernard et Dominique Defert

Résumé :
Comment une petite bourgade du Maine peut elle, du jour au lendemain, devenir une ville fantôme ? Jerusalem’s Lot – Salem – n’avait pourtant pas de caractéristiques particulières sinon, sur la colline, la présence de cette grande demeure – Marsten House – inhabitée depuis la mort tragique de ses propriétaires, vingt ans auparavant.

Et lorsque Ben mears y revient, c’est seulement pour y retrouver ses souvenirs d’enfance. Mais très vite, il devrait se rendre à l’évidence : il se passe des choses très étrange à Salem.

Un chien est immolé, un enfant disparaît et l’horreur s’infiltre, s’étend, se répand, aussi inéluctable que la nuit qui descend sur Salem …

Critique :
Salem fait partie des monuments du King et pourtant, je n’y avais jamais posé mes valises… Pourquoi ai-je laissé traîner ce roman monumental du King ? La trouille, sans doute…

Quant bien même, avec le King, j’ai visité un Simetierre, chassé le clown dans des égouts avec une bande de jeunes, vécu dans l’Overlock Hotel, affronté une voiture douée de vie, un fléau, un tueur à la Mercedes, un Outsider,…

Maintenant, mon erreur est réparée, j’ai enfin lu ce roman qui date d’une époque où je n’étais panée… Heu, pas née !

Qu’on ne s’y trompe pas, Salem ne parle pas des sorcières, mais de créatures horribles qui vous pomperont jusqu’à la dernière goutte de liquide… Rhôô, mais non, je ne parle pas du terrible FISC (lui, il en laisse un peu), mais des vampires !

Comme toujours, Stephen King ne nous balance pas dans un univers sans nous avoir préparé, c’est pourquoi, avant d’arriver aux premières horreurs, l’auteur prendra la peine de faire vivre ses personnages, de nous présenter la ville de Jerusalem’s Lot, dite Salem, de nous faire entrer au plus profond des secrets de ses habitants, comme si vous étiez omniscient. Big Brother, c’est vous !

Non, non, pas d’ennui durant la grosse centaine de pages qu’il lui faut pour faire monter le bouillon à température. Hé, c’est le King et en 1975, il était déjà un excellent conteur. Et ça marche, on s’attache à certains personnages, on tremble pour d’autres, l’horreur monte peu à peu et la peur s’installe.

Oui, à un moment donné, j’ai sursauté d’entendre le plancher craquer, oui, à un moment donné, je me suis demandée s’il y avait un crucifix dans cette foutue barraque (au pire, j’ai encore des médailles bénies) et mon visage s’est illuminé en pensant à la tresse d’ail ramenée des vacances dans le Sud. Alléluia, sauvée !

Oui, on peut dire que Salem vaut bien le Dracula de Bram Stoker, bien que différent, puisque celui du King n’est pas épistolaire (et sans carnet intime, sans enregistrements sur rouleaux de cire, sans coupures de journaux), comme l’était celui de Stoker et que les vampires sont dans les années 70 et non dans l’Angleterre victorienne.

Sans oublier d’incorporer des émotions en tout genre et une critique de l’Amérique post guerre du Vietnam et de Corée. Une société où les riches qui vivent dans de belles demeures seront toujours riches et où les pauvres gens continueront de vivre dans des caravanes. Avoir du pognon ou ne pas en avoir, cela change toute une vie.

C’est déjà l’Amérique fracturée, celle du grand écart entre les classes sociales, qui seront toutes représentées dans ces pages. Stephen King n’oublie pas d’autres ingrédients importants, que l’on retrouvera souvent dans ses romans : un écrivain qui cherche l’inspiration, qui la trouve, un enfant qui sera plus clairvoyant que les adultes, un lieu maudit depuis des années, le Bien qui s’oppose au Mal.

Après un aussi gros pavé, j’avais peur que le final soit bâclé (comme dans Le Fléau) et non, il ne l’est pas. Le Méchant est orgueilleux, il est réussi et oui, il fout les chocottes. C’est un vampire à l’ancienne, pas un qui sent bon et qui tombe amoureux. Le duel entre le prêtre et le vampire est une scène réussie, une scène forte, que ce soit celle du roman ou la scène coupée.

De plus, l’équipe qui va tenter d’éradiquer le Mal n’a rien d’une équipe de super-héros. Ils auront la trouille, douteront de leur foi, de leur force et comme toute personne normalement constituée, ils auront tous envie de prendre leur jambes à leur coup. Nous avons beau être dans du fantastique, le tout est hyper réaliste !

Les scènes coupées, rajoutées en fin d’ouvrage, enfonceront le pieu dans le cœur (si je puis me permettre cette métaphore), car elles rajoutent une touche d’épouvante au roman. Quant au chapitre « Un dernier verre pour la route » et ceux consacrés à l’origine du Mal dans la région de Salem, ils m’ont fait délicieusement frissonner d’effroi.

Bon, je vais vous laisser… Ma chronique est terminée, tout comme le roman monumental du King. En réfléchissant un peu, je me suis souvenue que je possédais le chapelet de ma grand-mère (il pend à mon cou) et j’ai retrouvé la chaîne avec le crucifix de ma belle-mère (bénies soient ces femmes).

Le chat a déserté mes genoux, sans doute incommodé par l’odeur d’ail écrasé qui émane de mes mains (sur sa fourrure, le goût d’ail, ça le fait moins, quand il se lèche) et mon mari m’a dit qu’il aimait mieux les sachets de lavande que ceux d’ail… Ils ne comprennent pas, ces mâles obtus !

Ou alors… Oh Mon Dieu, mon chat et mon homme sont des vampires ! Ce qui expliquerait que le chat dorme toute la journée et vive la nuit… ARGH !

Lecture commencée le 4 août au matin et terminée le 6 août au matin aussi… Oui, pour moi, cette lecture était addictive ! Un King qui va aller dans ma liste de mes King préférés ❤ Et j’en ai encore assez bien à découvrir… Chouette.

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°014] et « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et chez La Petite Liste.

33 réflexions au sujet de « Salem : Stephen King »

  1. Ping : Bilan Livresque Annuel 2023 et Coups de Cœur selon les catégories ! [Épisode 2/3] | The Cannibal Lecteur

  2. Ping : Second bilan du challenge thriller et polar 2023-2024. | deslivresetsharon

  3. Ping : Bilan Mensuel Livresque : Août 2023 | The Cannibal Lecteur

  4. Ping : Premier bilan du huitième challenge polar et thriller | deslivresetsharon

  5. Ping : Salem : Stephen King – Amicalement noir

  6. Bonsoir Belette
    J’ai vérifié car j’avais un doute: Entretien avec un vampire d’Anne Rice semble avoir été publié en anglais en 1976 seulement (premier tome d’une longue saga). Buffy contre les vampires (je parle du feuilleton, ni du film ni des novelisations…), Twilight, c’est encore largement postérieur… Les voilà, mes références à moi! Je n’ai pas [encore] lu Salem, mais je note… Merci pour cette huitième participation c’est vrai que Mara a encore un peu d’avance… Ca se départagera au nombre de pages, au final! (niark!).
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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    • Oula, il date de si longtemps, cet entretien avec un vampire ?? Je l’avais lu dans les années 90, après le film 😉

      Buffy, ni lu, ni vu, malgré le matraquages de l’époque, quand à Twilight, non, je préfère les vrais vampires méchants à la Stoker 😆

      Mes références ne sont pas plus élevées que les tiennes, que du contraire ! 🙂 J’ai fréquenté moins de vampires que toi…

      Je ne cherche pas à gagner, juste à la talonner et à vider ma PAL 😉

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    • Les deux romans sont différents, on ne peut pas les comparer… mais j’ai aimé « conte de fée, malgré ses longueurs. Pour moi, les premières places sont pour Misery, ÇA, Simetierre, La ligne verte, Shining.

      Oui, il m’en reste encore assez bien à lire 🙂

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    • J’en ai vu une vieille (normal vu mon grand âge !) avec un gamin qui enquêtait sur un croquer mort récemment arrivé en ville qui servait de couverture à un vampire… c’est de celui-ci qu’il s’agit ? 🤔

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        • Ben en fait j’ai retrouvé trace de DEUX adaptations du roman. Un film de cinéma de la fin des années 70 ou début des années 80 (avec l’acteur qui jouais Hutch) et un téléfilm plus « contemporain » des années 90 ou 2000… Et ni l’un ni l’autre ne correspondent au souvenir que j’avais d’un film sur un « couple » de vieux messieurs qui achètent une grande maison dans un bled perdu et dont l’un sert de couverture aux agissements de son maître vampire qui va se nourrir des locaux… Celui dont je me souviens était limite comique tant il était grand-guignol… Mais je crois que leur couverture n’était pas un magasin d’antiquaire, mais un salon funéraire… Le scénariste de ce nanar s’était certainement inspiré du King !

          Le King… Souvent adapté… Souvent imité… Mais… Jamais égalé ! 😆

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  7. Alors contrairement à toi, je me suis ennuyée au possible… J’ai adoré Simetierre, marche ou crève, et Christine, mais alors Salem…. pas du tout… Je suis allée jusqu’au bout mais pas par plaisir. J’ai l’Institut dans ma PAL. Il faudrait que je tente Mercedes et l’outsider. Bonne journée 😉

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  8. Je vais également l’ajouter à ma PAL (car effectivement je ne l’ai pas lu non plus). Ce que j’adore chez Stephen King c’est la façon dont il campe une ambiance. Je commence un de ses romans (bon pas ceux qui sont écrits à la va-vite) et je vois le décor (la ville, les rues, les maisons, ses habitants).
    Et en plus j’ai une grosse prédilection pour l’Est des Etats-Unis et le Maine !

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    • Au départ, il y a longtemps, que pensais que ça parlais des sorcières de salem, mais non, vampires 😆

      J’ai encore quelques uns de ses vieux romans non lus, plus des autres et j’essaie de me mettre à jour au fur et à mesure. J’ai lu tous ses nouveaux aussi, sauf « sleeping beauties ».

      Le Main, C’EST le King 🙂

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