La fille du batelier : Andy Davidson

Titre : La fille du batelier

Auteur : Andy Davidson
Édition : Gallmeister (02/02/2023)
Édition Originale : The Boatman’s Daughter (2020)
Traduction : Laure Manceau

Résumé :
Par une nuit noire, alors que la tempête se déchaîne, Hiram navigue au cœur du bayou. Il emmène la vieille sorcière Iskra et une petite chose difforme recouverte d’un tissu taché de sang.

Le bateau accoste au bord d’un lac, Iskra s’enfonce dans la forêt. Hiram l’accompagne, laissant seule sa fille de onze ans, Miranda.

Cette nuit de cauchemar, Miranda ne l’oubliera jamais. L’obscurité a englouti son père et a enfanté un bébé mutant qu’elle a pris sous son aile. Pour lui, elle trafique de la drogue sous les ordres d’un pasteur fou et vicieux.

L’enfant grandit sous la protection d’Iskra et de sa magie noire, attendant impatiemment les visites de “Sœur”. Mais des puissances aussi bien humaines que surnaturelles ont décidé de s’en prendre à eux.

La Fille du batelier est un thriller horrifique magnifique et brutal à l’atmosphère enivrante.

Critique :
Mélangeant le thriller, le roman noir, l’épouvante et le fantastique, ce roman est une sorte d’hybride qui lorgne du côté de la saga Blackwater, en raison de la créature des marais qui hante ces pages sombres et poisseuses, comme le bayou.

Si dans Blackwater, la créature des marais pouvait prendre apparence humaine, ce ne sera pas le cas ici.

Dans ce roman aux accents fantastiques assumés, il fait sombre : trafic de drogues, pasteur fou (cruel et assassin), prostitution, tentative de viol, alcool, armes à feu…

Bref, la petite ville retirée de Sabbat House n’est pas l’endroit idéal pour y passer ses vacances ou pour y vivre !

Miranda Crabtree, la fille du batelier (qui a disparu), vit retirée, transporte de la drogue pour vivre et rend visite à Isktra, mélange entre une sorcière, guérisseuse et sage-femme. C’est chez elle que vit l’enfant bizarre. Miranda n’est pas une fille fragile, elle possède des arcs, des flèches, elle chasse le gibier et elle pourrait aussi chasser un autre gibier, bien plus dangereux que des biches.

Ce que j’ai aimé dans ce roman, ce sont les ambiances, poisseuses à souhait, les descriptions du bayou, avec toutes ses petites bêtes qui y grouillent, ainsi que les références aux légendes russes des esprits de la maison (comme dans la saga « Trilogie d’une Nuit d’Hiver »).

C’est un roman qui n’est pas évident à appréhender au départ, j’avoue que j’ai eu un peu de mal à me retrouver dans tout ce fatras de personnages au début.

En persévérant un peu, j’ai senti que j’entrais dans ce bayou, dans les mystères des personnages, de ces lieux et ensuite, la lecture fut plus facile, même si parfois, je ne savais pas si le personnage rêvait, hallucinait ou si tout était vrai.

Si le début du roman est assez lent, ensuite, lorsqu’il y aura des distensions entre les participants au trafic de drogue, le rythme va devenir plus trépident, jusqu’au bouquet final où le fantastique se mêlera aux armes. Peu avant, on aura appris bien des choses sur certains mystères, disparitions, paternités…

Un roman noir qui ressemble aux autres, excepté pour la partie fantastique et qui pourrait dérouter plus d’un lecteur (lectrice). L’écriture de l’auteur n’est pas simple, elle est assez élevée et la manière de construire son récit pourrait aussi donner envie au lecteur d’abandonner le navire. Ce qui serait un tort.

Contrairement au précédent livre de l’auteur « Dans la vallée du soleil », j’ai grandement apprécié celui-ci, même si ce n’était pas une lecture facile.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°013].