Les enfants du serpent – Inspecteur Karel Jacobs 03 : Clarence Pitz

Titre : Les enfants du serpent

Auteur : Clarence Pitz
Édition : IFS Phénix noir (09/10/2023)

Résumé :
Tout le monde est capable d’aimer. Même les pires ordures. 2012. La brutalité des hommes s’abat sur le village de Bumia, à l’est de la République Démocratique du Congo.

Un groupe armé surnommé « les arracheurs » y commet les pires atrocités. Parmi les victimes, Gloria et sa fille Phionah. Seules survivantes, elles parviennent à prendre la fuite, l’âme blessée et le corps ravagé…

2017. Au cœur de Bruxelles, dans le quartier populaire de Matongé, un homme défiguré et énucléé est retrouvé dans un caniveau. L’inspecteur Karel Jacobs reconnaît la signature des « arracheurs ». À l’approche du procès d’un des miliciens, il craint que les témoins du massacre de Bumia ne soient à nouveau en danger.

Engagé dans une course contre la montre, il va devoir se plonger dans ses souvenirs pour sauver la vie des deux rescapées. Mais aussi de ses proches…

Critique :
Ce polar commence gentiment, avec une comptine enfantine, c’est tout doux, avant que le récit ne vous propulse, en quelques lignes, en enfer ! Gloria et sa fille Phionah seront les rescapées des tortures commises par des soldats d’une milice.

Ensuite, après l’horreur qui s’est déchaînée à Bumia, un petit village de RDC, je me suis retrouvée à Bruxelles, dans le quartier de Matongé (quartier africain). Un quartier animé, coloré, où il fait bon se promener, sauf quand on retrouve un cadavre sur le trottoir, baignant dans son sang, énuclée !

Âmes sensibles, foutez-le camp et tenez-vous éloignées de ce roman noir qui n’épargne personne, ni son lectorat, ni ses personnages. Oubliez les Bisounours, nous allons nous retrouver au coeur de la RDC, où les milices armées assassinent, violent, torturent… Le coltan est un minerai fort convoité et donc, toutes les atrocités sont permises pour s’approprier ce minerai. Pensez-y en prenant votre smartphone ou votre PC…

Le récit se fera en alternance entre celui qui se déroule dans la région du Kivu, quelques années auparavant (2012) et celui se déroulant à Bruxelles, dans le quartier de Matongé, de nos jours (2017). Chaque chapitre se terminant, bien entendu, de manière abrupte, ce qui fait monter votre tension.

C’est même démoniaque. Le suspense est à son comble durant tout le récit, on a le cœur qui bat à cent à l’heure et si la plongée en apnée est une discipline olympique, je peux gagner une médaille d’or aux prochains JO, car j’ai lu ces quelques 450 pages en apnée totale (et je suis descendue très bas dans l’âme humaine, dans ce qu’elle a de plus sombre) !

Les personnages sont intéressants aussi et certains, hyper attachants, notamment le docteur Jonas Mutombo, celui qui répare les femmes et les gamines brisées de l’intérieur par des viols ultra-brutaux. L’inspecteur Karel Jacobs aussi, est un personnage fort, un flic qui ne lâche rien. Quant à Gloria et Phionah, j’ai tremblé pour elles durant tout le récit, tant elles étaient maltraitée par le récit et les hommes.

Les enfants du serpent (enfants soldats) est un roman noir qui parle de misère, de corruption, de l’exploitation des mines de coltan, des droits des travailleurs qui n’existent pas, des droits humains qui sont aux abonnés absents aussi, de la violence qui règne dans certains pays d’Afrique, mais aussi du génocide du Rwanda, des bourreaux qui peuvent trouver une rédemption et des victimes qui peuvent devenir des bourreaux, eux aussi.

Si certains passages sont à la limite de l’insoutenable, ils ne sont pas là gratuitement, juste pour ajouter du glauque, mais pour dénoncer des pratiques qui ont eu lieu et qui existent toujours (et partout dans le monde), dès que des hommes ont des armes, du pouvoir, de l’impunité et la sensation d’être des dieux tout puissants, détruisant tout sur leur passage (détruisant des êtres humains, des femmes et des filles, surtout).

Un roman fort, poignant, violent, qui ne vous laissera pas indemne et qui va au fond de la noirceur humaine, là où personne n’a envie de s’aventurer… Une descente dans les enfers sur terre et dans les méandres de la psyché humaine. Pas dans ce qu’elle a de plus joli, évidemment (hormis pour quelques personnages, lumineux, eux).

Un coup de cœur et un putain de coup de poing !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°125] Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°17).

La traversée : Patrick de Saint-Exupéry

Titre : La traversée

Auteur : Patrick de Saint-Exupéry
Édition : Les Arènes (04/03/2021)

Résumé :
La traversée : un périple à travers l’immense forêt congolaise, de Kigali au Rwanda à Kinshasa en République démocratique du Congo.

Un invraisemblable voyage, en moto, en camion, en barge, malgré les trafiquants, la fièvre Ébola, les groupes armés. Une traversée dans une nature dantesque où les hommes et les femmes vivent coupés du monde.

L’enjeu ? Vérifier les accusations des autorités françaises, répétées inlassablement depuis plus de vingt ans : un génocide se serait déroulé au cœur de la forêt équatoriale congolaise, des centaines de milliers d’hommes et de femmes auraient été massacrés dans l’indifférence.

Au fil des étapes, émouvantes, savoureuses ou romanesques, les témoins parlent. La vérité émerge, et avec elle le rôle de la France au Rwanda puis au Congo.

Un engrenage qui a conduit Paris à s’enfoncer toujours plus avant dans la compromission. Un reportage fascinant. Une odyssée au cœur de l’Afrique.

Critique :
Cela aurait pu être un livre sur la difficulté de voyager au Congo, un reportage sur leurs différents moyens de transports, sur les pistes impraticables, le chemin de fer à voie unique et les retards incessants…

Cela aurait pu être aussi un roman sur l’état de la République démocratique du Congo.

En fait, ce livre, c’est tout ça, mais plus encore, puisque c’est aussi une enquête journalistique sur un fait de vérifier les accusations que les autorités françaises, ont répétées inlassablement depuis plus de vingt ans : un génocide se serait déroulé au cœur de la forêt équatoriale congolaise, des centaines de milliers d’hommes et de femmes auraient été massacrés dans l’indifférence.

Mitterrand, à l’époque, a fait du négationnisme, disant que les victimes étaient peut-être coupables et que les coupables étaient les victimes. Bref, du déni à tous les étages, sans compter que les Hutus, instigateurs du génocide, ont eu aussi brouillé les cartes, signifiant qu’ils tuaient pour ne pas être tués.

Le problème au Rwanda remonte à loin, à ce moment précis où les Allemands puis les Belges ont exacerbé la différence entre Tutsi et Hutu, permettant de diviser pour mieux régner. En donnant du pouvoir à la « minorité » tutsi, les colons belges s’assuraient des fidélités.

La France, sans qu’il existe aucun accord de défense entre elle et le Rwanda, va s’engager aux côtés de Kigali en déployant la panoplie de ses moyens : politiques, financiers, militaires, diplomatiques. C’est la France qui a fourni des troupes, des armes, des instructeurs, des conseillers et des spécialistes à son allié. Nous avons le nom des coupables de ce génocide : la France, la Belgique et l’Allemagne ne sont pas innocentes.

Mais quand les ordonnateurs du génocide ont fui au Congo, ce sera sous protection de l’Élysée, qui stoppera net toute velléité d’arrestation des tueurs et organisera leur exfiltration.

La question à laquelle va tenter de répondre l’auteur, c’est : y a-t-il eu un génocide se serait déroulé au cœur de la forêt équatoriale congolaise, des centaines de milliers d’hommes et de femmes auraient été massacrés dans l’indifférence ? Et ce ne sera pas facile de prouver que non, car le voyage sera des plus épiques et difficile.

Dans une note à l’attention de la presse, diffusée quatre mois après le génocide, l’Élysée expliqua sa position : « Il n’y avait donc pas les bons et les méchants, les massacreurs et les libérateurs, cette vision manichéenne au nom de laquelle on a indignement caricaturé l’action de la France1. » Ni victimes ni coupables donc. Ou tous victimes et tous coupables. C’était au choix. Le président François Mitterrand confirma peu après la doctrine officielle au sommet France-Afrique de Biarritz2. Oui, il venait de se produire au Rwanda « un génocide », concéda-t-il. Mais lequel : « Celui des Hutu contre les Tutsi ? Ou celui des Tutsi contre les Hutu ? […] Le génocide s’est-il arrêté après la victoire des Tutsi ? Je m’interroge… »

Quelques années plus tard, des informations contradictoires arrivèrent selon lesquelles un deuxième génocide aurait eu lieu, cette fois-ci contre les réfugiés hutu au Congo, l’immense voisin du petit Rwanda. Pour les promoteurs de l’action de la France au Rwanda, il n’y eut pas de doute possible. C’était la preuve – a posteriori – qu’il n’y avait eu en 1994 ni victimes ni coupables, ou que des victimes et des coupables. C’est selon. C’est ainsi que persiste le déni, vingt-cinq ans après.

Avant le génocide, les extrémistes hutu avaient annoncé leur projet d’extermination des Tutsi en le justifiant au nom d’une menace qui pèserait sur la communauté hutu. Pendant le génocide, alors que le crime s’accomplissait, ces mêmes extrémistes ont renforcé la boucle qu’ils avaient mise en place : nous tuons, disaient-ils, pour ne pas être tués par les Tutsi, dont nous pensons qu’ils veulent nous tuer. Après le génocide, les extrémistes défaits et réfugiés au Congo réfutèrent le crime qu’ils avaient commis : il ne s’est pas produit ce que vous croyez, il y eut bien un génocide mais c’était le nôtre, celui des Hutu, nous sommes les seules victimes, les vraies.

Quinze mois après leur fuite hors du Rwanda, les artisans du génocide furent attaqués dans leurs places fortes congolaises. Voilà la preuve, crièrent-ils en s’enfuyant. Le deuxième génocide, celui que nous vous annoncions depuis le premier jour, est arrivé. Enfin. L’effet Larsen, intense, brouille l’entendement.

Invité d’honneur à un colloque organisé en 2020 au Sénat, Hubert Védrine a – de nouveau et sans hésitation – réitéré sa caution à la fine fleur de ceux qui s’efforcent de transformer les victimes en assassins et les assassins en victimes.

Un roman historique qui se lit lentement, à son aise, afin de tout bien assimiler et qui donne tout de même des sueurs froides devant ce négationnisme des politiciens de nos pays dits civilisés.

Une enquête qui ne fut pas facile pour le journaliste, tant on lui a mis des bâtons dans les roues et que voyager au Congo est une sinécure. Mais le voyage en valait la peine, ne fut-ce que pour y apprendre la vérité.

Une lecture intéressante. Glaçante, aussi.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°058].

Je suis Pilgrim : Terry Hayes

Titre : Je suis Pilgrim

Auteur : Terry Hayes
Édition : Livre de Poche Thriller (2015) – 906 pages
Édition Originale : I am pilgrim (2013)
Traduction : Sophie Bastide-Foltz

Résumé :
Pilgrim est le nom de code d’un homme qui n’existe pas. Il a autrefois dirigé une unité spéciale du Renseignement américain.

Avant de prendre une retraite dans l’anonymat le plus total, il a écrit le livre de référence sur la criminologie et la médecine légale. Mais son passsé d’agent secret va bientôt le rattraper…

Une jeune femme assassinée dans un hôtel sinistre de Manhattan.
Un père décapité en public sous le soleil cuisant d’Arabie saoudite.
Un chercheur torturé devant un laboratoire de recherche syrien ultrasecret.
Des cadavres encore fumants trouvés dans les montagnes de l’Hindu Kush.
Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.

Et un fil rouge, reliant tous ces événements, qu’un homme est résolu à suivre jusqu’au bout.

Critique :
Pilgrim pourra se vanter d’avoir pris la poussière dans mes étagères… Voilà un thriller que je voulais déjà lire en 2017, pour le Mois Anglais (en Juin).

J’étais tellement sûre et certaine que j’allais le lire, que j’avais déjà monté sa fiche sur mon blog (couverture, étiquettes, références du livre, challenges,…).

Bravo ! Mais je ne l’ai pas lu, j’ai toujours reporté (procrastination, quand tu nous tiens) et cela faisait donc 6 ans que cette foutue pré-fiche brouillon était dans la mémoire de mon blog…

Il était dit, sur le quatrième de couverture, que ce thriller devait être le seul à lire de l’année. Effectivement, il est bon, il fait le job, il est addcitif et promène ses lecteurs dans plusieurs endroits du globe.

Le récit commence avec un crime étrange commis dans un petit hôtel de Manhattan et ensuite, un homme va nous raconter son passé, son parcours au Renseignement américain, son job qui ressemble à celui d’un espion, sorte de James Bond sans les gadgets, sans Miss Moneypenny, sans Q, sans M.

Notre homme est une sorte de croisement entre James Bond et Jason Bourne. Sa véritable identité ne doit pas être connue, il bosse sous couverture, avec une nouvelle légende à chaque fois.

Le narrateur, ce sera lui (en partie, avec un narrateur omniscient pour d’autres chapitres). Il va tout nous raconter et il fera de nombreuses digressions dans son récit, en nous expliquant, par les détails, des moments de son passé, ce qui pourrait, si l’on n’est pas attentif à cent pour cent, être déstabilisant.

Par exemple, dans un récit au passé, se déroulant dans une banque suisse à Genève, où il accomplissait une mission, il sautera à un autre récit qui parlera d’une exécution dans un restaurant à Santorin (toujours dans le cadre de sa mission), avant de nous rebalancer dans son hôtel suisse où il assistera à l’attaque sur le WTC : nous étions le 11/09/2001.

Ces récits incorporés dans le récit principal, sont importants, ils nous éclairent sur sa vie, sur son personnage, ses légendes et en effet, tout se tient. Mais il faudra 200 pages de papotages pour en revenir à cette chambre d’hôtel, au meurtre et comprendre ce qu’il foutait là. Pas de panique, on comprendra plus tard l’importance de tout cela.

Si durant une bonne moitié du roman, le récit est rapide, addictif, passé la page 500, le scénario, toujours très bavard, le devient un peu trop, notamment avec notre Pilgrim (on prononce son nom de code 3 fois dans le roman) qui revient encore et toujours avec les flash-back de ses missions antérieures et qui me donnera l’impression que l’auteur a brodé pour ajouter des pages. Impression vite disparue. Le bât qui blesse ne se trouvant pas là.

La chose que je reprocherai à ce thriller, c’est son manichéisme poussif. On pourrait synthétiser en chantant à la manière de Fugain : ♪ Qui c’est qui est très gentil ? Les z’États-Unis ♫ Qui c’est qui est très méchant ? L’Moyen-Orient ♪

Ou, à la manière de Pierre Brochand (Le diner de cons) : il est méchant l’Moyen-Orient, il est gentil, l’z’États-Unis. Oui, vous allez les avoir dans la tête durant quelques heures.

Certes, lorsque l’on se trouve en compagnie des moudjahid en Afghanistan ou en Arabie saoudite, avec sa police secrète (la Mabahith), il est un fait que l’on va côtoyer des salopards, des sadiques, des hypocrites, des liberticides, des phallocrates, des misogynes et autres joyeusetés (on décapite sur la place publique).

Oui, dans la réalité, il y a aussi de salopards aux États-Unis et des prisons où l’on torture, l’auteur en parlera, mais l’équilibre entre les deux axes (le Bien et le Mal) ne sera jamais présent et à lire l’auteur, on pourrait croire que les États-Unis sont blancs comme neige… Un peu d’équilibre n’aurait pas été du luxe.

À certains moments, j’avais l’impression d’être dans un vieux film de James Bond (ceux avec Sean Connery ou Roger Morre) où l’Angleterre serait remplacée par les États-Unis, mais, comme dans ces vieux films, avec des méchants tous en provenance du Moyen-Orient. Nous n’en sommes plus là.

Si l’auteur n’a pas tort sur toute la ligne, un peu de nuance aurait rendu le récit moins manichéen… Et le Sarrasin aussi (le méchant de l’histoire) ! Sa vengeance est un peu tarabiscotée et capillotractée.

Si l’on ne prend pas trop attention à ce manichéisme présent, suite aux enjeux en cours (le Bien contre le Mal) et au vu du C.V de certains gars du Moyen-Orient (qui ne sont pas des enfants de coeur), si on n’est pas trop regardant sur les bords pour certaines choses invraisemblables (fabrication dans un labo d’un truc de ouf, grâce au Net, la chance insolente de Pilgrim, un président des États-Unis intelligent et raisonnable, des partenaires fiables, le truc avec les miroirs) on se retrouve avec un bon gros thriller qui se lit assez vite (3 jours pour ma part) en raison de son rythme et de l’addiction qu’il entraîne.

Sans être le thriller de l’année, sans jamais atteindre la profondeur de certains romans (ceux qui vous marquent), tout en étant un peu trop orienté, avec un super espion qui a tout d’un un super héros (sans la cape et le slip sur les collants), il fait le job de vous divertir, de vous faire voyager, de vous foutre les chocottes (le terrorisme, le fanatisme religieux).

De plus, il comporte aussi une grosse dose de suspense, une super enquête policière (il a tout d’un Holmes, d’un Horatio Caine et de Gill Grissom, ce Pilgrim), un espion sympa qu’on apprécie assez vite et finalement, c’est un thriller parfait pour lire en vacances. Sans prise de tête. Dommage que tout soit si prévisible…

Une fois lu, il sera oublié. Dommage, parce qu’il y avait moyen de faire mieux, beaucoup mieux, surtout après un début aussi prometteur. Avec un peu plus de profondeur, moins de manichéisme et 200 pages de moins, ça aurait un roman plus percutant et moins voué à la case de l’oubli.

Malgré tout, restons positive, ce thriller m’a bien diverti ! Faut pas lui en demander plus.

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°015] et « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et chez La Petite Liste.

Donbass : Benoît Vitkine

Titre : Donbass

Auteur : Benoît Vitkine
Édition : Les Arènes (05/02/2020) / LP (24/03/2021)

Résumé :
Hiver 2018. Sur la ligne de front du Donbass, la guerre s’est installée depuis quatre ans. Plus grand monde ne se rappelle comment tout a commencé. L’héroïsme et les beaux principes ont depuis longtemps cédé la place à une certaine routine.

Et quand les enfants d’Avdiïvka sont assassinés sauvagement, même le colonel Henrik Kavadze, l’impassible chef de la police locale, perd son flegme. Il se lance à coeur perdu dans une enquête qui va vite réveiller les démons du passé…

Benoît Vitkine, lauréat du prix Albert-Londres 2019, aborde un angle mort de la géopolitique mondiale : le déchirement d’une région entre la Russie et l’Ukraine, volontairement ignoré et toujours d’actualité.

Critique :
Le Donbass n’est pas l’endroit idéal pour aller passer ses vacances, du moins, lorsqu’il y a la guerre.

Passez votre chemin pour vos prochaines vacances, mais restez et ouvrez ce roman si vous voulez en apprendre plus sur le conflit Russo- Ukrainien.

Ce polar prend son temps, si vous êtes à la recherche d’adrénaline, faudra prendre votre mal en patience car si nous avons un meurtre horrible d’un enfant, il faudra attendre les trois quart du roman pour en avoir un deuxième.

Non pas que je souhaitais que des enfants tombent comme des mouches sous les coups d’un assassin sadique, loin de là, mais je râle un peu sur le 4ème de couverture qui nous annonce « Et quand les enfants d’Avdiïvka sont assassinés sauvagement… ».

Ok, deux enfants, c’est du pluriel, cela correspond au « les enfants », mais dans ma tête, on montait à plus que deux. Fin de la parenthèse que je n’ai pas signalé que j’ouvrais.

Bref, revenons à nos moutons : la guerre qui sévit, depuis 2014, et dont personne ne nous parle. C’est loin de chez nous, donc, pas intéressant (ceci n’est pas ma pensée, bien entendu) pour les médias.

Pas besoin d’être calé en géopolitique ou sur la guerre dans le Donbass pour comprendre le fond du roman. Mieux, en lisant ce polar, vous irez vous coucher moins bête.

Au fond, ces crimes ne servent qu’à nous parler, au travers des personnages de ce roman policier, de la situation inhumaine qui se passe là-bas, loin de nos contrées, loin de nos jardins.

Dans les conflits, quels qu’ils soient, les gens changent, pour le meilleur ou pour le pire et celui-ci ne fait pas exception à la règle : soit on devient un loup, soit on reste une proie. Pas de juste milieu, pas de nuances.

Les portraits des différents personnages qui parsèment ce roman sont très bien réalisés et en peu de mots, l’auteur arrive très bien à nous offrir une situation très claire de leur psychologie. Les méchants n’étant pas toujours les pires (ou le contraire) et les plus gentils n’étant pas toujours les moins pires.

Tout est camouflé, tout le monde joue un rôle, se donne une nouvelle personnalité, afin de survivre dans ce chaos ambiant ou d’échapper à des traumatismes d’anciens conflits (Afghanistan) ou du nouveau.

Nous ne sommes pas au pays des Bisounours et le colonel Henrik Kavadze, chef de la police locale nous l’expliquera avec beaucoup de cynisme. Lors d’une guerre, les magouilles et la corruption sont reines. Certains s’enrichissent, d’autres s’appauvrissent pour arriver à manger.

Finalement, ce polar n’en est pas vraiment un : l’enquête est un peu décousue, vu que le colonel Henrik Kavadze n’a que peu de pistes et qu’il y va lentement sans trop savoir où tout cela va le mener.

Cela donne un récit qui manque un peu de fluidité, qui pourrait gêner la lecture de certains. Dans mon cas, cela ne m’a gêné en rien, j’ai dévoré ce roman car j’avais soif d’apprendre. La géopolitique ne me dérange pas et le fait que cela se déroule à l’Ouest était un plus pour moi qui aime ces contrées (sans les guerres, bien entendu).

Le fait que Benoît Vitkine soit correspondant au journal « Le Monde », il est le spécialiste des pays de l’Est et de l’ex -URSS, ce qui fait qu’il connaît son sujet. C’est un sérieux plus.

Ce polar ne devient jamais lourd, l’auteur restant très pédagogue, mélangeant habillement la géopolitique avec son récit et ses personnages. Ce qui fait que ce polar devient un témoignage sur ce qu’il se passe là-bas car le côté polar passe en second lieu.

Une belle découverte en tout cas.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°110] et Le Challenge « Le tour du monde en 80 livres » chez Bidb (France).

Le livre perdu de Léonard de Vinci : Francesco Fioretti [LC avec Bianca]

Titre : Le livre perdu de Léonard de Vinci

Auteur : Francesco Fioretti
Édition : HC (11/04/2019)
Édition Originale : La biblioteca segreta di Leonardo (2018)
Traducteur : Chantal Moiroud

Résumé :
Milan, 1496. Léonard de Vinci attend avec impatience de rencontrer le frère Luca Pacioli, célèbre mathématicien dont il espère apprendre beaucoup. Il découvre à cette occasion un portrait énigmatique et un code caché que son nouvel ami souhaite lui faire décrypter.

Mais suite à l’assassinat d’un moine et au vol d’anciens textes byzantins qui sont d’un intérêt inestimable pour les mathématiques, les deux hommes voient leurs projets perturbés.

De Milan à Venise, de Florence à Urbino, à travers une Italie où s’achève l’époque pacifique de Laurent de Médicis et des Sforza, ils se lancent sur les traces de l’assassin et des manuscrits volés.

Dans cette fresque de l’Italie de la Renaissance extraordinairement documentée, Francesco Fioretti nous guide à travers les années les plus prolifiques et intrigantes de la vie de Léonard – de la réalisation de La Cène à l’étude de L’Homme de Vitruve – nous plongeant une nouvelle fois dans une atmosphère riche de mystère.

Critique :
Roulement de tambour car je vous annonce ma chronique la plus courte de toute l’histoire de mes chroniques en la résumant en un gros « Pfffffffff » que j’ai poussé tout au long de ma pénible lecture, qui se diagonalisa très vite, pour arriver à poser ce livre sur l’étagère avant de le ranger au classement vertical, comme on dit chez nous.

Ah pour être documenté, il est documenté ! Trop documenté ? Sans doute… Nous avions déjà beaucoup de descriptions de l’atelier de Leonardo et sans vouloir être mauvaise, trop de descriptions tuent les descriptions ! On se lasse vite et le cerveau commence à donner des signes évidents de lassitude.

Ça casse le rythme du récit et je n’en étais qu’à la page 40 sur 256 que je soupirais déjà et que mon regard se tournait vers d’autres romans à lire qui me semblaient plus intéressants et moins ennuyeux que celui que je tenais en main.

Il plaira à un lectorat avide de ces détails descriptifs, aux amateurs de mathématiques, ou d’énigmes en tout genre (et plus denses que celle du Da Vinci Code).

Ce devait être un roman plus qu’intéressant mais hélas, toute cette profusion de détails a rendu ma lecture lente, un peu comme lorsque vous marchez dans des sentiers boueux en forêt, après des fortes pluies.

Le paysage a beau être intéressant, plaisant pour les yeux, vous ne voyez que vos bottes (ou bottines) qui s’enfoncent profondément dans la boue et vos pieds qui deviennent lourds, à force de patauger dedans.

Comme le firent mes paupières sur ce roman… Elles devinrent lourdes et finirent par se fermer. J’ai relevé la tête, j’ai tenté de poursuivre ma lecture mais pas moyen, je décrochais tout le temps, je pestais sur l’écriture, sur les personnages, sur la manière dont tout cela nous était présenté et comme je ne suis pas maso, j’ai arrêté ma lecture en cours de route.

Ma copinaute Bianca se retrouva dans la même situation que moi, même si elle est allée s’enliser plus loin que moi, qui rebroussa vite mon chemin. C’est donc une LC loupée dans toute sa splendeur et un roman que nous allons oublier au plus vite, nous concentrant sur le suivant qui sera le tome 5 de Harry Potter.

Cette chronique n’est pas là pour descendre le roman, il a sans doute trouvé son public mais il a perdu moult lecteurs/trices dans l’aventure.

Killarney 1976 : Joël Macron

Titre : Killarney 1976

Auteur : Joël Macron
Édition : AFNIL (20/07/2018)

Résumé :
Tu le sais, je dois repartir… mon pays est au bord de la révolution. Shariati a besoin de moi. Nos visiteurs ont certainement voulu nous avertir, nous mettre en garde contre la folie de notre civilisation…

Je ne sais quelles sont leurs intentions exactes, mais je pense qu’ils savent ce qu’ils font.

Tu es le dépositaire de tous ces secrets : je sais que cela t’a semblé impressionnant, et que tu te demandes toujours quoi faire de toutes ces informations : garde les précieusement, en toi.

Garde aussi ce cahier avec tes notes précieuses : il te servira un jour, dans très longtemps.Je devine ta question en écrivant : mais quand ?

Voici ma réponse, en persan :شما می توانید این جمله را ترجمه کنیدهنگامی که

Critique :
Il est dit qu’à cheval donné, tu ne regarderas pas les dents, mais bon sang, messieurs dames les éditeurs ou vous, auteurs auto-édités, si vous voulez que les lecteurs aient envie de lire vos livres, ne leur envoyez pas des formats PDF, par pitié !

Certes, je remercie les éditions AFNIL et NetGalley d’avoir donné de suite une réponse favorable à ma demande, mais si j’avais été plus attentive et vu que le format du livre était du PDF, j’aurais passé mon chemin car si transformer le PDF en Epub lui a donné une meilleure allure, c’était toujours une catastrophe niveau mise en page et horrible à lire.

Heureusement que j’ai un Superman dans mes contacts et qu’il m’a gentiment arrangé le brol afin que la mise en page soit digne de ce nom et que je puisse lire sans m’esquinter les yeux.

Heureusement d’ailleurs, parce que sans son travail de mise en page, je n’aurais pas dépassé la page 12 tant le début de l’histoire me semblait lourd, laborieux et insipide.

Cela aurait eut été une erreur de l’abandonner car après ce départ sous de mauvais auspices, le reste du récit s’est révélé bien plus intéressant et l’histoire d’amitié entre Joël, un jeune français faisant ses armes à Killarney, Irlande et Mano, un Iranien qui est un spécialiste de physique nucléaire, était instructive.

L’Iran et le nucléaire, une vieille histoire qui est toujours d’actualité et dont j’avais eu un petit aperçu dans « J’irai tuer pour vous »… L’Iran du Shah, que je n’ai pas connu, celle d’un certain Khomeiny, celle du conflit avec l’Irak, où j’étais trop jeune. Voilà de quoi réactiver un peu les souvenirs que j’ai de ces faits que je n’ai pas connu mais appris plus tard.

L’article revient sur les fastes du régime du Shah, notamment sur les fêtes de Persépolis, dont le spectacle grandiose avait été retransmis à la télévision en eurovision pour célébrer les 2500 ans de l’Empire Perse. Le coût de cette manifestation, alors qu’une bonne partie du peuple vivait dans des conditions matérielles difficiles, avait contribué à rendre le Shah impopulaire. Le journaliste s‘interroge sur les conséquences du déclin du régime, et sur la montée des groupes d’opposition au rang desquels figurent des religieux.

L’Iran, un pays qui fascine et que Mano va nous décrire avec peu de mots mais tellement d’émotions que bizarrement, on aurait envie d’aller arpenter ses montagnes. Dommage que ce pays si important, historiquement parlant, en soit réduit à ce qu’il est maintenant, quel qu’en ai été ses fossoyeurs.

Face à la majesté de l’Iran, nous avons celle de la verte Irlande, qui elle aussi s’est retrouvée tristement sous les feux des projecteurs et des balles, séparée en deux, déchirée.

L’auteur aurait pu placer son récit dans un pays paisible, mais il a eu raison de nous poser à Killarney et de nous rappeler quelques saloperies dont sont capables les êtres Humains, un certain dimanche matin de manifestation paisible.

— Tu vois, finalement, j’ai peur que mon pays ne plonge dans ce type de conflit… Je sens le radicalisme religieux prendre de l’ampleur, les laïcs sont trop souvent associés au régime corrompu dénoncé par les Ayatollahs. La religion n’est qu’un prétexte pour une lutte politique extrémiste. En Irlande du nord ce sont protestants contre catholiques, chez moi en Iran musulmans modérés ou laïques contre extrémistes. Et tout cela au nom de Dieu ou d’Allah… cela n’a pas de sens. Le non-sens l’emporte, la raison est balayée d’un revers de main : on préfère faire parler les armes et les canons.

Entre deux (ou plus) pintes au pub, nos deux amis vont faire connaissance et se lier d’amitié et c’est avec tristesse que j’ai vu arriver le mot « Fin » car ma foi, j’aurais encore bien fêté quelques Saint-Patrick avec eux et bu des hectolitres de Guiness dans le pub de Paddy, assise à leur table près du feu de tourbe.

Parlant de politique, de science et des phénomènes inexpliqués, nos deux amis auront des conversations intelligentes, des idées que je partage et que je fus contente de lire dans ses pages qui pourtant, partaient bien mal avec notre Joël, qui, 40 après, retrouvait ses vieux carnets de l’époque et remontait le fil du temps, tentant de retrouver ce que son ami lui avait confié.

On peut dire ce que l’on veut, on a quand même de la chance d’être dans un pays où l’on peut voter librement, et où on peut faire part de ses opinions sans craindre d’être emprisonné. Mais parfois on se comporte en enfants gâtés de la démocratie, et on se plaint de ne savoir quoi choisir. Il est vrai que s’il y avait un candidat unique, ce serait plus simple.

Je me demande ce que Mano dirait de tout cela, lui qui a connu le régime du Shah et le régime islamiste, sans doute me répondrait-il avec son sens de la dérision et son humour si bienveillant. C’est un fait, je ne l’ai jamais entendu critiquer ni le gouvernement du Shah, même s’il n’en partageait pas l’idéologie, ni les opposants religieux dont il savait qu’ils accéderaient au pouvoir : c’était un laïque, et surtout un homme de dialogue, ouvert d’esprit. Je ne devrais pas en parler au passé, d’ailleurs.

Un roman dont je n’attendais rien de bon au départ vu son format et qui, ensuite, m’a fait voyager dans deux pays magnifiques, me faisant réviser mon Histoire politique passée et présente, me parlant des énigmes que sont les phénomènes inexpliqués, tout en m’immergeant dans une belle amitié entre jeunes gens d’origines différentes.

J’en suis sortie un peu groggy, triste de quitter cette bande de joyeux amis et de reprendre le chemin vers mon pays, quittant la verte Erin où je ne serais pas contre l’idée d’aller me rincer le gosier avec Joël et Mano, sûr que la rencontre serait, une fois de plus, enrichissante.

Patiemment, posément, avec mille détails, il replaça l’action de de Gaulle sur le plan international et conclut en disant :
— Je comprends que vous le trouviez barbant et dépassé, mais pour comprendre l’action d’un homme, il faut en examiner toutes les facettes et connaître le sens de son action.
Nous fûmes bluffés encore une fois par sa culture, son sens de l’Histoire, et par son indulgence.

Je remercie encore une fois les éditions NetGalley et l’éditeur d’avoir fait suite à ma demande et je remercie encore plus mon Superman d’avoir joué les Damido & Co du PDF et de me l’avoir servi à bonne température avec ce qu’il fallait de mousse.

Mano a d’ailleurs eu cette phrase dune grande portée philosophique :
— Le problème avec la bière, c’est qu’il faut toujours pisser entre deux… en fait ta soirée se résume à ça : tu bois, tu pisses, et tu recommence.
Bien entendu, j’ai remercié Mano pour ce grand moment de poésie…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

J’irai tuer pour vous : Henri Loevenbruck

Titre : J’irai tuer pour vous

Auteur : Henri Loevenbruck
Édition : Flammarion (24/10/2018)

Résumé :
1985, Paris est frappé par des attentats comme le pays en a rarement connu. Dans ce contexte, Marc Masson, un déserteur parti à l’aventure en Amérique du Sud, est soudain rattrapé par la France.

Recruté par la DGSE, il est officiellement agent externe mais, officieusement, il va devenir assassin pour le compte de l’État.

Alors que tous les Services sont mobilisés sur le dossier libanais, les avancées les plus sensibles sont parfois entre les mains d’une seule personne…

Jusqu’à quel point ces serviteurs, qui endossent seuls la face obscure de la raison d’État, sont-ils prêts à se dévouer ?

Et jusqu’à quel point la République est-elle prête à les défendre ? Des terrains d opérations jusqu’à l’Élysée, des cellules terroristes jusqu’aux bureaux de la DGSE, Henry Loevenbruck raconte un moment de l’histoire de France qui résonne particulièrement aujourd’hui dans un roman d’une tension à couper le souffle.

Pour écrire ce livre, il a conduit de longs entretiens avec « Marc Masson » et recueilli le récit de sa vie hors norme.

Critique :
♫ Got a licence to kill… Licence to kill ♪

Non, je ne vous parlerai pas de ce James Bond (Permis de tuer) que je n’ai d’ailleurs jamais vu pour cause de Timothy Dalton et en plus, je cite ce film juste pour le clin d’œil au fameux « permis de tuer », car c’est un peu ce qu’on a donné à Marc Masson, mais sans les gadgets de James.

Assassin pour l’État… Mais sans contrat. On te vire quand on veut et si tu tombes, tu tomberas seul. Personne ne te tendra la main puisque tu as le statut d’un mercenaire/barbouze/fantôme (biffer la mention inutile) et que tu n’apparais sur aucun organigramme d’entreprise, que ce soit à la DGSE ou à la DST.

Pôle Emploi ne sera pas pour toi en cas de licenciement.

Voilà un thriller qui aura fait son boulot du début à la fin tant il m’a époustouflé et tenu en haleine, mêlant habillement la politique, l’espionnage, le terrorisme et la diplomatie, qu’elle soit en costard/cravate ou en treillis/AK-47.

Marc Masson… On devrait intenter un procès à ses parents pour cette répétition de Ma/Ma mais bon sang, quel personnage hors-norme que ce type ayant déserté l’armée, s’étant fait mercenaire privé puis gardien pour des orpailleurs et assassin privé pour se venger avant de passer à assassin de la Cinquième (Ve) République.

Peu de temps mort dans ce roman ! D’ailleurs, tout en lisant, concentrée, je n’avais pas regardé le nombres de pages lues, quand mon regard est tombé en bas et que j’ai vu « 150 ». QUOI ?? Je n’étais même pas au quart du roman ?? Impossible, me suis-je dit, vu toutes les aventures que je venais déjà de vivre. Ben si !

On mélange des faits réels avec des fictifs, on nous fais voyager en Amérique Latine, en France, au Liban, on change un peu l’époque et on nous plonge dans les années 80, celles que j’adore parce que « Club Dorothée »… Oui, la politique, en ce temps-là, je m’en foutais royalement !

Le récit m’a entraîné dans les arcanes de la politique comme je me doutais qu’elles existaient, mais malgré tout, ça fait toujours froid dans le dos de les lire inscrites noir sur blanc.

C’était précis, vivant, réaliste, sans pour autant devenir gonflant. Durant tout son récit, l’auteur a su rester précis dans ses données sans pour autant nous gaver de politique. Captivée que j’étais par les chapitres rapides et aux divers intervenants, je n’ai pas vu le temps passer et ai terminé ce récit un peu sonnée, groggy, le cœur en vrac, mais pas au niveau des émotions de « Nous rêvions juste de liberté », ce qui est normal, les histoires ne sont pas la mêmes.

Malgré tout, le personnage de Marc Masson a su me toucher, m’émouvoir et c’est avec un sourire triste que j’ai refermé le roman, contente d’avoir lu cette histoire mais triste de le quitter, bien que la page tournée ne signifie pas qu’on oublie tout.

Un roman hautement addictif, un récit haletant, réaliste, basé sur des faits réels, avec des personnages ayant existé ou existant encore. Un thriller qui nous replonge dans les années 80 et croyez-moi, on est loin du Club Dorothée et de l’insouciance qui me caractérisait à l’époque.

Un thriller qu’on a du mal à lâcher et qui fait plus que de nous divertir : il nous instruit aussi !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

 

L’Ange de l’abîme – Les Prophéties II : Pierre Bordage [LC avec Stelphique]

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Titre : L’Ange de l’abîme

Auteur : Pierre Bordage
Édition : Le Livre de Poche (2006)

Résumé :
Dans une Europe d’apocalypse ruinée par la faillite des OGM, enlisée dans la guerre contre le Moyen-Orient, en proie au fanatisme religieux et au racisme, le voyage initiatique de Stef et Pibe, deux adolescents à la recherche de l’archange Michel, le dictateur tout puissant qui gouverne le vieux continent depuis sa forteresse roumaine.

warskullCritique du Cannibal (Stelphique en bas) :
Attention, cette dystopie, ce roman de SF pourrait vous retourner les sangs et vous donner des sueurs froides !

Moi, je serais d’avis qu’on lui colle ce bandeau-titre sur la couverture pour prévenir les gentilles petites âmes qu’elles peuvent en ressortir essorées et lessivées !

Pas « lavées », mais « lessivées » et la différence est énorme… Et cette petite précision linguistique est pour une personne de ma connaissance.

Ce qui fait peur dans les dystopies, c’est qu’un jour, elles pourraient se révéler juste et nous tomber sur le coin de la gueule…

Et dans le roman de Pierre Bordage, tout y est d’une justesse qui fiche la trouille, plus qu’avec les monstres de Stephen King planqués dans les placards de notre enfance.

Je m’attendais à trouver la suite du premier tome, mais il  n’en est rien : on fait table rase des personnages précédents, sans savoir à un seul moment ce qu’ils sont devenus, ni comment on se retrouve dans une France (et surtout une Europe) en guerre contre le Moyen-Orient.

La France en guerre a de furieux airs de la France en 39-44 :  les soldats de la Légion de l’Archange Michel sont habillés de noir (comme les SS), on manque de tout et la délation est devenu un sport national. Bien que ici, ce ne sont pas les Juifs que l’on dénonce et que l’on parque dans des camps de concentration avec fours derniers cris incorporés : mais des musulmans !

Oui, des camps de concentration sur les terres françaises, sur les terres de la Grande Europe démocrate d’après 2001, là où on avait juré, la main sur le cœur que « Non, non, plus jamais ça !! ». Et on s’en donne à cœur joie, dans ces camps, pour liquider les ousamas (c’est comme ça qu’on les nomme).

Roman de SF, dystopie plus que réaliste, roman choral alternant les récits de nos deux jeunes nouveaux personnages attachants – Pibe et Stef – et les autres chapitres décrivant, à travers différents personnages, la vie horrible sous le joug des fanatiques religieux catholiques qui nous ont tout supprimé : les journaux, la télé, le Net, la pilule…

Oui, les fanatiques religieux sont dans notre camp à nous, pas de bol les filles, on va bouffer notre pain noir sous le règne de celui qui s’est autoproclamé Archange Michel (et qu’on aimerait voir terrassé par le dragon, pour une fois) et pondre des gosses pour qu’ils aillent grossir les rang de l’armée et se faire dézinguer dans la boue et la merde.

Si l’Homme apprenait de ses erreurs du passé, ça se saurait, si l’Homme comprenait les mises en garde qu’on met en scène dans les dystopies, ça se saurait aussi…

Ici, bien entendu, on a rien retenu des leçons de passé et on reproduit 39-44 en oppressant notre propre peuple et on se refait la 14-18 en s’enlisant dans une guerre de tranchées et d’immobilisme.

L’auteur tire à boulets rouges sur nos sociétés, sur notre imbécilité à suivre des meneurs qui ne veulent pas notre bien, sur ces hommes toujours prêts à partir la fleur au bout du fusil avant de chier dans son froc une fois sur le front, sur les politiques qui nous divisent pour mieux régner et sur le Grand Satan Américain qui aime voir deux nations se battre pour mieux en profiter ensuite.

Ce qui est éprouvant dans ce roman, c’est son réalisme et le fait que ce genre de situation pourrait arriver en mettant au pouvoir les mauvaises personnes, en se laissant manipuler par les médias qui nous disent ce qu’elles veulent bien nous dire, en ne réfléchissant pas plus loin que le bout de notre nez, en ayant peur de l’autre, en ne voulant pas en savoir plus sur lui, en ne nous renseignant pas plus loin que ce que nous dit la télé, en répétant bêtement le dernier âne que l’on a entendu braire et en le diffusant massivement sur la Toile….

L’auteur tire aussi sur les religions, au travers de certains personnages, mais vient ensuite rectifier le tir en signalant que ce ne sont pas les religions ou Dieu les responsables, mais les Hommes qui préfèrent se faire la guerre pour prendre les richesses du voisin. Mais tout le monde ne l’a pas encore assimilé…

Il comprenait que le malheur n’était pas dû à l’islam ou au christianisme, mais à l’homme qui transformait les religions en d’implacables machines de guerre, à ce mal mystérieux qui rongeait l’humanité depuis la nuit des temps.

« Foutons la paix à Dieu, il n’est en rien responsable de la connerie humaine. »

Un roman qui m’a pris aux tripes, qui met un peu de temps à s’installer, mais une fois qu’il démarre, accroche-toi bien parce que tu vas t’en prendre plein la gueule et finir K.O dans ton divan, le livre étalé au sol car tu l’auras lâché, épuisé que tu seras du périple et des événements que l’auteur te fera vivre sans te laisser respirer.

D’ailleurs, moi, c’est décidé, je vais relire mes Petzi ou mes Picsou Magazine, ça me fera du bien.

Les hommes croient que le monde se réduit à leurs petites affaires, à leurs petites pulsions, à leurs petites colères. Est-ce que le désespoir d’un homme a empêché un jour le soleil de se lever ?

Étoile 4

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017).

BILAN - Minion Les bras m'en tombe - un putain de livre OK

Pourquoi je l’ai choisi (Par Stelphique) :
J’avais hâte de poursuivre cette trilogie de Pierre Bordage, avec ma chère binôme de lecture…

Synopsis :
Dans une Europe d’apocalypse ruinée par la faillite des OGM, enlisée dans la guerre contre le Moyen-Orient, en proie au fanatisme religieux et au racisme, l’auteur raconte le voyage initiatique de Stef et Pibe, deux adolescents à la recherche de l’archange Michel, le dictateur tout-puissant qui gouverne le vieux continent depuis sa forteresse roumaine. Dans une ambiance crépusculaire fascinante car terriblement proche et crédible, un grand roman épique d’une actualité brûlante.

Les personnages :
C’était drôle de voir mon diminutif mis en scène: Stef ,en plus, est un personnage lumineux, et j’ai adoré voir la douceur de ce duo qu’elle forme avec Pibe.

« Merde, voilà qu’il pensait comme Stef. »

C’était réjouissant de voir une bande de gamins, tenir le rôle de mini-héros, combattre les injustices dans l’ombre.

Tous ces personnages qu’on rencontre au détour d’un nouveau chapitre nous offre une vision plus large, plus intense d’un conflit gigantesque qui nous plonge dans les plus profond des abimes…

Adultes, enfants jouent sur la grande scène de ce nouveau monde ravagé, et si des fois, une lueur d’espoir est présente, elle apparait quand même, très faiblement…

Ce que j’ai ressenti : …
Voilà tout à fait le style de roman que je n’aime pas lire… Mais j’adore sortir de ma zone de confort, explorer d’autres sensations, voir d’autres univers, et surtout partager autour de la lecture.

Donc, sans cette Lecture Commune, j’aurai sans doute laissé tomber cette lecture.

Les hommes croient que le monde se réduit à leurs petites affaires, à leurs petites pulsions, à leurs petites colères. Est-ce que le désespoir d’un homme à empêcher un jour le soleil de se lever ?

Oui, ma sensibilité s’en est pris un bon coup ! Alors, c’est pour cela que j’évite à tout prix des livres parlant de Guerre : la Méchante, la Dévastatrice, l’Effroyable…

Je crains plus que tout, ses scènes qui raconte un enfer d’immondices, de violence et d’horreur de tous les instants. Je vomis toute cette cruauté humaine qui ressort dans ses tranchées, je meurs de voir les camps de concentration, je pleure de constater que, en l’Homme, il y est, tant de Mal.

« Foutons la paix à Dieu, il n’est en rien responsable de la connerie humaine. »

J’admire par contre, la vision presque prophétique, clairvoyante de cet auteur. Sa façon de dénoncer les pires actions du passé, de les remettre en scène pour prédire un avenir possible, palpable, monstrueusement réaliste.

Mais forcement, avec un tel livre, mon moral est tombé dans mes chaussettes, ce fut une lecture éprouvante, plus que ce que j’aurai pensé.

Je ne saurais dire si je l’ai aimé ou pas. Je suis au delà de cette appréciation subjective. J’ai été tourmentée, parce qu’elle me touche dans mon Intime et qu’elle est le trop fatal reflet de notre actualité.

J’ai vraiment du mal à poser mes mots, mes ressentis, c’est beaucoup trop brûlant, trop intense, trop horrible, trop déstabilisant…

Quoi que tu fasses, tu émets une note dans le chœur de la Création. Une note unique reconnaissable entre toutes. Il me suffit de rester à son écoute pour remonter ta piste.

L’ange de l’abime est une lecture effrayante aussi bien que palpitante, elle te ravage un peu plus dans tes croyances, te torture l’esprit autant que le cœur, il transpire de ses pages toute une horreur que tu préfères ne plus voir mais que l’auteur te fait revivre sous couvert de fiction, et là, quand tu reposes ce roman d’anticipation percutant, tu aimerais juste imaginer un avenir plus radieux avec des anges un peu moins noirs que ceux entrevus par Pierre Bordage.

Le vice, Monsieur l’auxiliaire de la légion , se tient toujours dans l’ombre de la vertu.

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 8/10

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L’Ange de l’abîme – Les Prophéties II : Pierre Bordage [LC – Impressions de lecture 2/2]

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Impressions de lecture du Cannibal Lecteur (page 1 à 200) : On fait table rase des anciens personnages et on rencontre les nouveaux.
Fort déroutée en commençant la lecture car on commence avec des nouveaux personnages, on fait table rase de ceux du précédent roman, on ne sait ce qu’ils sont devenus.

On plonge dans une guerre de religion et dans une France que l’on ne reconnaît pas. Froid dans le dos de voir comment l’Homme peut régresser. Il ne m’a pas fallu longtemps pour m’attacher à Steph et à Pibe, je les ai adoré, je les ai suivi dans leur périple et tremblé pour eux, tremblé pour la France, pour l’Europe devant ce que des fanatiques pouvaient faire. Et les fanatiques étaient chez nous !

Impressions de Stelphique (page 1 à 200) : What’s ?
Mais ils sont où les personnages du premier tome ??? Il est où le petit Jésus ?!!! Un peu déstabilisée de pas retrouver l’ambiance de la première partie des Prophéties, mais contente de lire toujours une jolie plume, incisive et particulière. Oh une Stef, en personnage principal, si c’est pas une lecture formidable tout ça !!! 😉

Impressions de lecture du Cannibal Lecteur (page 201 à 477) : Quel périple mes amis !
Putain, quel voyage en enfer je viens de faire ! Quelle aventure, mes amis ! Je n’en suis pas ressortie indemne, j’ai aperçu des vieux spectres, des nouveaux, et, qui sait, des probables futurs et putain de merde, ça fout les chocottes et le trouillomètre à zéro. Bon, ils sont où déjà, mes Petzi ??

Impressions de Stelphique (page 201 à 477) : Déstabilisée…
Je ne m’attendais pas du tout à cette violence, et la direction de ce second opus… Très noir, il m’aura laissée un peu déstabilisée. C’était très dur, moralement, d’assister aux horreurs de ce monde de chaos, pour une petite fée trop émotive…. En même temps, j’ai hâte d’en connaitre la suite, car je suis addict à cet auteur et à son œil avisé sur notre monde.

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L’Ange de l’abîme – Les Prophéties II : Pierre Bordage [LC avec Stelphique – Intro]

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— « Le lyon jeune le vieux surmontera, En champ bellique par singulier duelle, Dans cage d’or les yeux luy creuera, Deux classes une, puis mourir, mort cruelle. (1) »
— Qu’est-ce que tu racontes, Cannibal ??
— Ils entreront dans les Tuileries où cinq cents le couronneront d’une mitre. Il sera trahi par quelqu’un doté d’un titre de noblesse du nom de Narbone, Et par un autre dénommé Saulce, Qui aura de l’huile en barils » (2).
— S’il te plaît, arrêtes de parler en Belge et utilises le français correct parce que là, je ne comprends rien !
— Mais je parle bien la France ! Je citais des quatrains extraits des prophéties de Nostradamus ! Celui avec la prédiction de la mort de Henri II et celui sur la Révolution française !
— Gné ? Le rapport avec la LC ??
— Il avait même prédit votre Napoléon !! « Un empereur naîtra près de l’Italie. De simple soldat, il deviendra Empereur. Il instaurera le contrôle absolu sur l’Église. Il se maintiendra quatorze ans au commandement. (3) »
— Ok, Cannibal, restes calme, tu sautilles partout et ça me donne le tournis ! Maintenant, explique-moi le rapport entre les prophéties de Nostradamus et notre LC ??
— Et bien, on avait dit qu’on lirait le tome 2 des Prophéties, non ???
— Alzheimer si jeune, si c’est pas malheureux ! Grande bête, les prophéties que l’on doit lire, ce ne sont pas celles de Nostradamus, mais la suite de « L’évangile du serpent »… Souviens-toi ! Yvan comparé au serpent Kaa et le fameux « Aie confianssssse »….
— Ah oui, merde…. Oublié ! Je me suis laissée emportée, une fois de plus… Ouf, tu me rassures, déjà que j’ai pas tout compris aux prophéties que j’ai déclamées…
— Tu liras tes propres explications en bas de page ! Les autres aussi, on dira que c’est la minute de culture… Bon, on se le fait, « L’ange de l’abîme », pour notre LC ???
— Heu, mais tu venais de me parler du tome 2 des Prophéties ?? Tu as changé d’avis ??
— Donnez-moi une bonne raison de ne pas la tuer, cette Belette Cannibal !!!
— Quelqu’un pourrait m’expliquer ce que je dois lire, pour finir ?? Stelphique, reviens ! Reviens, Stelphique, c’était pour rire !!! REVIENS !!!!!

La critique « Les prophéties 1 – L’Évangile du serpent »
L’intro de la LC sur « Les Prophéties 1 – L’Évangile du serpent »

Le pitch ? Dans une Europe d’apocalypse ruinée par la faillite des OGM, enlisée dans la guerre contre le Moyen-Orient, en proie au fanatisme religieux et au racisme, le voyage initiatique de Stef et Pibe, deux adolescents à la recherche de l’archange Michel, le dictateur tout puissant qui gouverne le vieux continent depuis sa forteresse roumaine.

Dans une ambiance crépusculaire, fascinante car terriblement proche et crédible, un grand roman épique d’une actualité brûlante.

Elle ne lui avait jamais fourni d’explication sur ses disparitions ni sur ses motivations.

Elle se contentait de répéter en riant qu’elle était son ange gardien, qu’elle lui ficherait la paix après avoir parcouru un bout de chemin en sa compagnie.

Il ne voulait pas qu’elle sorte de sa vie.

Un jour pourtant, elle se tirerait parce que « chacun doit descendre seul dans les abîmes de son âme, chacun doit apprendre à se dresser vers les cieux sans autre soutien que ses propres racines.

La trilogie des Prophéties

La trilogie des Prophéties

(1) En juin 1559, le roi Henri II affronta le Comte de Montgomery dans un tournoi de chevalerie. Ils portaient tout deux un lion comme insigne. Henry II reçut la lance de son adversaire dans un casque en or et a l’œil transpercé. Il mourut dix jours plus tard, en maudissant la prophétie de Nostradamus qu’il venait de comprendre.

(2) Le 20 juillet 1792, dans le palais des Tuileries, 500 marseillais obligent le roi Louis XVI à mettre, comme moquerie au roi déchu, un bonnet phrygien (mitre), symbole révolutionnaire. Le Comte de Narbone-Lara, ex-ministre de la guerre, avait démissionné, après n’avoir pu contrôler l’armée, pour trahir le roi. L’autre traître, dénommé Saulce, arrêta Louis XVI quand celui-ci essayait de fuir pour rejoindre des troupes loyales. Curieusement, comme l’indique Nostradamus, Saulce était vendeur d’huile, de graisse et de savon.

(3) Napoléon est né en Corse, en face du Golfe de Gênes, en Italie. Du grade de sous-lieutenant d’artillerie, il accéda à la fonction d’Empereur. Il contrôlait l’Église : en 1809, il donna l’ordre au Pape d’annuler son mariage avec Joséphine.

Source : http://www.touteslespropheties.net/nostradamus/

Jamais je ne ferais pareille chose, Ô Saigneur de la Jungle ! dit Yvan le Serpent à la ténébreuse tigresse Cannibal. « Mon cul », lui répondit-elle tout de go.

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