Les fantômes de Manhattan : R. J. Ellory

Titre : Les fantômes de Manhattan

Auteur : R. J. Ellory
Édition : Sonatine (07/06/2018)
Édition Originale : Ghostheart (2004)
Traducteurs : Claude et Jean Demanuelli

Résumé :
Annie O’Neill, 31 ans, est une jeune fille discrète. Elle tient une petite librairie en plein cœur de Manhattan, fréquentée par quelques clients aussi solitaires et marginaux qu’elle.

Son existence est bouleversée par la visite d’un nommé Forrester, qui se présente comme un très bon ami de ses parents, qu’elle n’a pratiquement pas connus. L’homme est venu lui remettre un manuscrit.

Celui-ci raconte l’histoire d’un certain Haim Kruszwica, adopté par un soldat américain lors de la libération de Dachau, devenu ensuite une des grandes figures du banditisme new-yorkais.

Quel rapport avec l’histoire intime d’Annie ? Et pourquoi le dénommé Forrester est-il si réticent à lui avouer la vérité ?

Lorsqu’elle lui sera enfin dévoilée, celle-ci sera plus inattendue et incroyable que tout ce qu’elle a pu imaginer.

Critique :
Annie O’Neill n’est pas parente avec Jack O’Neill, fondateur de la marque de vêtements pour surfeurs du même nom…

Pourtant, on peut dire que cette libraire effacée va se prendre une sacrée vague dans sa vie qui était aussi calme et paisible qu’un lac et que ce ne sera pas toujours facile pour elle de garder l’équilibre afin de ne pas boire la tasse.

Étrange… C’est le premier mot qui est venu à mon esprit en commençant la lecture du dernier Ellory car je ne savais absolument pas où il allait m’emmener, vu que je n’avais pas relu le résumé et que les chroniques des copinautes avaient été consultées en diagonale.

De plus, le récit commençait doucement et j’ai eu un peu de mal à m’installer dans le roman de cet auteur que j’apprécie pourtant grandement. Ce n’est qu’au moment où l’histoire dans l’histoire a commencé que ma lecture est devenue addictive, intéressante et captivante.

Moi qui pensait que Ellory aurait pu nous raconter l’annuaire téléphonique et nous passionner tout de même, et bien, je révise en partie mon jugement suite à ce livre. Sans rancune parce que ce début soporifique était nécessaire pour lancer l’intrigue avant de nous hameçonner et puis nous harponner.

À la décharge de l’auteur, je viens d’apprendre que c’était en fait son deuxième roman et qu’on venait seulement de l’éditer dans la langue de Molière, 14 ans plus tard…

Ceci explique sans doute cela dans le fait que j’ai ressenti moins d’émotions dans cette histoire que dans certains autres romans de l’auteur (Papillon de Nuit, Les Neufs Cercles, Mauvaises Étoile), sauf lors du récit que le vieux Forrester apporte, chapitre par chapitre, à Annie, pour qu’elle le lise. Là, émotions fortes. Violentes.

Personnage intéressant que cette Annie qui vivait une vie pépère, qui ne sait plus quoi penser de ce récit qu’on lui donne à lire, sans compter tout ce qui va lui arriver et chambouler sa vie en profondeur, la faisant passer de femme effacée en dragon prêt à tout, limite Agatha Raisin en colère (ou en chaleur), même si elle geint un peu trop à certains moments et qu’on aurait bien envie de la secouer énergiquement.

Il y a une belle évolution dans ce personnage, et dans les autres aussi, notamment le « chat » (vous comprendrez si vous l’avez lu) qui va faire un gros travail sur lui même, ainsi que chez les personnages secondaires qui vont, eux aussi, se révéler au fil des pages, prenant plus de place, évoluant, changeant, nous donnant ensuite une autre donne que celle du départ.

Si je devais résumer ce livre, je dirais que « La connaissance des livres enrichi les gens » ou « Lire est excellent pour votre santé, quelle qu’elle soit (mangez, bougez) » car le salut viendra des livres et ceux qui ne les aiment pas comme Annie les aime ne comprendront jamais quelle richesse culturelle ils ont eu dans leurs mains.

Un roman en demi-teinte pour certains passages, hautement émotionnel pour d’autres, une histoire dans l’histoire qui mériterait, à elle seule, de faire l’objet d’un roman car elle a un potentiel explosif et nous parle de l’Amérique sombre, des personnages auxquels on s’attache, même si on rêve parfois de les secouer.

Un roman où l’auteur fera preuve de talent de couturier pour rassembler tous les bouts épars de son récit et en faire une belle redingote, un roman qui, après quelques errements dans les premiers chapitres (qui sont longs et soporifiques), va tout doucement s’imposer à nous au point que, une fois passé la moitié du récit, on n’ait plus envie de le lâcher.

Un final extraordinaire, magnifique, génialissime qui m’a fait sourire jusqu’aux oreilles et même si je m’étais douté d’une chose, je n’avais pas vu les autres. Pan dans ma gueule.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et Le challenge British Mysteries (Janvier 2018 – décembre 2018) chez My Lou Book.

63 réflexions au sujet de « Les fantômes de Manhattan : R. J. Ellory »

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          • C’est une partie de l’Histoire que j’aime aussi mais par contre, je ne lis pas beaucoup de romans sur cette période. Le côté Far West ne m’attire pas, je serais plus encline à lire des histoires sur la guerre de sécession ou la période de prohibition.

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                • Les Indiens qu’on a décimé sans soucis…. ben oui, ces vilains emplumés ne voulaient pas de laisser virer de là ! Pfff, le monde est fou…. j’ai vu un beau dessin avec une belle phrase et il faudrait que je le retrouve pour te l’envoyer !

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                  • J’adore ces illustrations! Même si derrière se cache un des pires génocides qui soit! Et si ma mémoire ne me fait pas défaut, ce n’est pas sa grand-mère ou son arrière grand-mère qui est entrée illégalement aux US? 😮 Ce type me fait gerber! 😮

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                    • Ça se pourrait… mais eux, ils peuvent ! Sarko avait un ancêtre hongrois et hongrois ce qu’on veut, mais il avait eu de la chance d’être entré, avec leur politique de maintenant vis-à-vis des « immigrants », le p’tit Nicolas ne serait jamais devenu préz de France ! Jésus, s’il revenait, serait refoulé !!!

                      Et la meuf à Trump ??? Slovène…. :siffle innocemment:

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                    • Bon, écoute, à l’heure de la mondialisation, je propose qu’on efface toutes les frontières, qu’on ait tous qu’une seule et unique nationalité! Naaan?!? Voyons les ravages que cela causerait, ce serait marrant! -_-

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                    • J’aime ma nationalité belge, si je quittais mon pays, je ferais comme bon nombre d’italiens, je ne la changerais pas (si j’ai les mêmes droits, autant la garder). Mais si je la perdais, tant pis, qu’est ce que sont les frontières, après tout ?? On a piqué un morceau de pays à machin, obtenu un autre morceau en réparation de truc, acheté, échangé…. les frontières sont tracées par les hommes… niquons les frontières !

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                    • Je pense que l’identité nationale est très importante. Chacun le porte en soi, comme parfois nous portons en nous une identité régionale. Un sentiment d’appartenance à un clan, une nation a quelque chose de rassurant. Si je devais quitter mon pays, je m’adapterai au pays qui m’accueille mais je garderai toujours ma nationalité française. je suis fière de mon pays (mais pas de ce qu’il devient depuis une trentaine d’années), de son Histoire, de sa nature et de ses vieilles pierres. C’est mon héritage culturel. La mondialisation en tant qu’ouverture vers l’extérieur, je suis pour mais je pense que cela a mis à mal la protection de l’identité nationale de chacun et exacerbé la xénophobie de beaucoup en déstabilisant ce « cocon » national. Mais bon, cela n’engage que moi!
                      Et pour les frontières, il n’y a qu’à voir simplement l’Alsace-Lorraine qui a été ballotée au fil des siècles. Quelles que soient les frontières physiques, tu n’empêcheras pas un alsacien français de se sentir davantage allemand ou le contraire!

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                    • J’ai remarqué qu’une partie des immigrés voulaient à tout pris être plus XXXXX (nom de la nationalité) que ceux qui étaient resté au pays ! Pas tous, mais en majorité, oui. Mon mari qui vient de Sicile m’a dit un jour que lui et ses frères/soeurs pensaient qu’au village, c’étaient encore des arriérés, mais en fait, non, ils avaient évolués, les filles avaient plus de droit que les soeurs de mon mari, à l’époque. La mentalité avait évolué, dans le village de sicile, mais leur mère avait toujours gardé les normes en vigueur au moment de leur départ, ne les changeant pas, jamais ! Elle ne doit pas avoir été la seule…

                      On a vite peur de perdre des choses quand on possède des richesses, on voit le mal partout, on imagine que les autres vont nous piquer notre identité, alors, on se replie, on s’y accroche comme une moule à son rocher. Je vois plus de drapeaux belges au moment des mondiaux qu’au 21 juillet ou au 11 novembre !

                      Je connais un marocain qui connait mieux mon pays que moi, son histoire et toussa toussa ! 😆 La preuve !

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    • Ti ve, dji l’a balancé ben avant ki d’j’publie l’chronique !

      Allez, on chante en wallon l’hymne namurois !!!

      ♫ C’est d’mwin li djoû di m’ mariadje
      Aprèstez, aprèstez tos vos bouquèts
      Nos lès mètrans au cwârsadje
      Dès bauchèles di nosse banquèt
      Mins c’èst l’ mène li pus djolîye
      Ossi vraimint dji m’ rafîye
      Dè lî doner li bouquèt
      Êlle aurè li bia bouquèt. ♪

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      • Ben… j’ai pas tout compris tous les mots (il est question de préparer le bouquet de la mariée mais certains mots sont trop éloignés du français)! Mais c’est pas grave! C’est très joli quand même! Tu crois que j’comprends tout ce qu’elle chante Madonna? 🤣😂🤣

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        • Traduction du premier couplet :

          C’est demain le jour de mon mariage
          Apprêtez, apprêtez tous vos bouquets
          Vous les mettrez au corsage
          Des jeunes filles du banquet
          C’est la mienne la plus jolie
          Aussi, je me réjouis
          De lui donner le bouquet
          Elle aura le plus beau bouquet.

          On ne comprend pas les chansons anglaises, et heureusement !

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  10. J’ai retenu surtout de ce livres les fortes émotions et la fin magnifique. Même si, à l’image du premier chapitre, certains passages sont moins marquant, il en ressort pour moi beaucoup de belles ondes et d’émotions mémorables

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    • Il me marquera moins que les autres, mais son final, il est génial !! Beaucoup d’émotions pour les passages du livre dans le livre, mais à un moment donné, trop de souffrances tue la souffrance et on se détache, ça me touche moins parce que c’est trop, comme de la surenchère dans le gore. Même si je me doute que ce genre d’atrocité a eu lieu… putain d’être humains ! 👿

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