Verre cassé : Alain Mabanckou [LC avec Rachel]

Titre : Verre cassé

Auteur : Alain Mabanckou
Édition : Points (2017)

Résumé :
Ce roman baroque aux allures rabelaisiennes a pour décor un bar congolais où la crasse et la misère font bon ménage avec le rire et l’ivresse.

Le narrateur, Verre Cassé, n’est rien moins que le patriarche des lieux, vieil ivrogne désabusé qui vient y oublier au détour d’une énième bouteille les avanies de l’enfer conjugal. Il nous présente toute une galerie de personnages hauts en couleur dont les prouesses sont aussi truculentes que leurs surnoms.

Critique :
Ma copinaute Rachel a l’habitude de me sortir de mes sentiers littéraires habituels et je ne dis jamais non à ses propositions de lectures qui me sortent de mon confort habituel.

Là, on peut dire que j’ai été secouée et que j’ai fait du hors-piste comme il est difficile d’en faire. Dans le genre lecture qui dépote qui et qui n’est pas dans les habitudes, Verre Cassé se pose.

En tout cas, grâce à ce roman, nous sommes, une fois de plus, sur deux longueurs d’ondes différentes, ma copinaute et moi.

Moi, je me suis perdue dans ce roman. Déjà, j’ai perdu mon souffle à la première phrase, cherchant en vain le point qui terminerait la longue phrase.

Non l’ami, pas de majuscules (ça, je m’en fous un peu), mais que des virgules pour séparer les phrases et aucun point final pour reprendre son souffle. Faudra le faire aux virgules. Dès le départ, entre le roman et moi, c’était déjà l’enfer.

Effectivement, pour rendre l’oralité des histoires, c’est une bonne idée, sauf pour le lecteur qui passera du coq à l’âne dans toutes les élucubrations de ce bon Verre Cassé qui s’amuse à écrire l’histoire des clients du bar « Le Crédit a voyagé » (Brazzaville), que son patron garde ouvert 365 jours par an, quoi que ça lui en coûte.

Verre Cassé, il écrit comme il parle. Ce qui est horrible lorsque tout est retranscrit tel quel sur les pages d’un livre.

Au fil de ses rencontres, il va tout nous dire. Ou plutôt, tout écrire sur son cahier. Les gens qu’ils va croiser sont tous haut en couleur, des cas sociaux et il ne va rien nous épargner dans son récit, pas même le scatologique ou le sexe.

La scène du concours de celui qui pisse le plus longtemps ne m’a même pas fait rire. Au moins, je pourrai dire qu’avec ce roman, j’ai croisé tous les vices possibles de l’Humain.

Dans ses phrases qui semblent sortir d’un esprit enfiévré, l’auteur s’est amusé à glisser des références littéraires ou cinématographiques, qu’il est plaisant de croiser au détour d’un immense paragraphe, lorsque l’on commence à manquer d’air.

Alain Mabanckou a eu la bonne idée de décrire tous les vices des congolais, de nous immerger dans cette faune un peu glauque qui fréquente le bar, de nous parler de l’Histoire du Congo à travers les récits des clients. C’est féroce et sans concessions.

Ce roman ne manque pas d’originalité, mais la forme m’a rebuté, je me suis ennuyée au possible, j’ai sauté des pages, j’ai beaucoup soupiré, j’ai surtout suffoqué devant ces longues phrases et pour finir, j’ai tracé ma route jusqu’au final.

Une LC déroutante, un roman totalement burlesque, qui ne m’a pas fait rire et où je me suis perdue. Par contre, elle fut meilleure pour Rachel et je vous invite à aller lire son point de vue. Il vous donnera plus envie de découvrir ce roman que ma chronique.

30 réflexions au sujet de « Verre cassé : Alain Mabanckou [LC avec Rachel] »

  1. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Février 2022 [Mois du Polar] | The Cannibal Lecteur

  2. Si c’est du verre blanc il paraît que ça porte bonheur quand on le casse non ? 🥳 Et c’est comme le papier… ça se recycle!!! 😬

    Perso j’évite les comptoirs des bistros parce que les gens beurrés qui racontent leur vie m’emmerdent un peu… donc… pas certaine d’accrocher… A moins de me torcher! Tiens? As tu pensé à relire le livre après deux whiskys ? 🥴

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    • Oui, ça porte bonheur, comme de marcher dans une merde du pied gauche 😆

      Pas besoin d’aller dans les bars pour se faire emmerder par des gens qui te racontent leur vie de merde alors que tu n’en as rien à foutre !! Dans les trains, ça arrive aussi et parfois, dans des repas de famille, ou plusieurs familles sont réunies… tu as des boulets !! :/

      non, mais je pourrais le relire après l’abus de mojitos 😆

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  3. J’ai beaucoup aimé ce livre. Burlesque, original par son écriture et riche de rencontres avec les humains qui nous entourent. On entend et on voit de tout par l’intermédiaire de celui qui veut bien partager. Je ne me suis pas ennuyée, car toujours en haleine puisqu’il n’y a pas de point 😉 et il a toujours quelque chose à dire et nous faire remarquer. Simplement dire les différences qui font notre richesse. Merci d’avoir partagé ici 😉 je me souviens, je l’avais eu en cadeau pour avoir acheté plusieurs livres… et je l’ai gardé, je n’ai pas pu le déposer dans la boite à livres ❤

    Aimé par 1 personne

    • Comme quoi, tous les avis sont dans les lecteurs et lectrices 😉

      Je n’ai pas eu la chance de vivre la rencontre que tu as vécue avec ce roman burlesque, je suis passée à côté, dommage, tant pis… :/

      Il n’ira pas dans une boîte à livre, je vais le garder, même si je n’ai pas aimé ma lecture.

      Aimé par 1 personne

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