Jeanne Du Barry : Maiwen [Par Dame Ida, Critique très Critique, Envoyée Spéciale en Direct du Passé, Licenciée de l’Université Stéphane Bern pour fautes graves d’orthographe]

Film de 2023, produit et dirigé par Maïwen dans le rôle titre.

Synopsis : 
Jeanne Gomard de Vaubernier, une jeune femme d’origine modeste, cherche à s’élever socialement en utilisant ses charmes.

Son mari, le comte Du Barry, qui s’enrichit largement grâce aux galanteries lucratives de Jeanne, la présente au Roi, avec l’aide du duc de Richelieu.

Le Roi s’éprend de sa nouvelle conquête et décide d’en faire sa favorite officielle.

Critique :
On en a fait une fracassante promotion sur les plateaux de télévision. On vous en a parlé en boucle pendant plusieurs semaines pour vous inciter à le voir…

Vantant la modernité du personnage de Jeanne Du Barry, son destin exceptionnel…

Et surtout la distribution avec la fameuse actrice-productrice-metteuse en scène Maïwen qui s’était fait là un rôle supposé à sa mesure… et la présence du sulfureux acteur Johnny Deep, qui sortait d’un procès retentissant contre son ex compagne dans un climat d’alcoolisme, de prises de drogues et de violences conjugales…

D’ailleurs Maïwen était poursuivie elle-même pour une agression contre le fondateur de Médiapart… Voilà une jolie promo pour un film… Et pourtant l’adage « qui se ressemble s’assemble » ne signifierait pas que Maïwen et Deep, se soient bien entendus pour autant sur le tournage à en lire les indiscrétion qui auraient fuité dans la presse.

Bref tout les arguments étaient réunis pour qu’on parle du film… Mais le film lui-même méritait il que l’on en parlât pour autant ?

Et bien… Oui. Mais pas pour en dire du bien.

Si Maïwen semble avoir aimé se mettre aux films en costume et attribuer à la du Barry son propre goût de l’impertinence, le fait est qu’elle s’arrange considérablement avec l’Histoire, ne s’étant que contenté de donner une substance historique à son scénario en grappillant quelques éléments isolés placés ça et là comme des cheveux dans la soupe, sans cohérence et décontextualisés.

On se référera au « Secret d’Histoire » de Stéphane Bern sur la du Barry pour comprendre à quel point on est ici loin du compte… Même si les documentaires de Bern sont souvent un peu trop hagiographiques, présentant le plus souvent une version très idéalisée de ses sujets et du temps jadis, ils ont le mérite de ne pas travestir la réalité historique.

Bref, inclure quelques bonnes phrases historiques dont certaines sont douteuses (« un instant monsieur le bourreau »… qui seraient ses derniers mots, ne sont pas attestés) ne suffit pas à faire un film historique qui raconte tout sauf l’histoire des personnages réels dont on prétend parler.

Une fois de plus je m’interroge sur l’abêtissement des foules par la production et de films soi-disant historiques qui racontent tout, sauf ce que les historiens attestent de la vérité historique. On a le droit de raconter n’importe quelle histoire, si on veut… Mais à condition de ne pas l’associer à des noms de personnages avec lesquels le scénario n’a qu’un faible et vague rapport.

Que dire des anachronismes fort nombreux, à commencer par les tenues et les coiffures (dont certaines totalement improbables), sachant que La du Barry réputée pour son élégance de chaque instant, ne se serait JAMAIS présentée cheveux lâchés à la cour, ni sans être savamment apprêtée.

En son temps, jusqu’à la mort du Louis XV, c’est elle qui fit la mode à Versailles ! Même la scène de présentation à la cour est grotesque, d’autant que les pièces montées capillaires, dont l’usage fut lancée par Marie Antoinette, n’arrivèrent que bien plus tard…

Vouloir faire de Jeanne du Barry une icône du féminisme est à mon sens une bêtise suprême, car notre vision moderne du féminisme peut difficilement être plaquée sur une femme qui a été le jouet soumis des hommes, que ce soit ses clients ou le frère de son mari, qui a été son proxénète (il l’a faite épousée par son comte de frère juste pour qu’elle puisse venir à la cour), jusqu’à ce que les fortunes dépensées pour elle par Louis XV lui permette de s’émanciper et d’être plus libre de ses amours une fois le souverain trépassé.

Une femme vendue comme un quartier de viande et qui dans la réalité historique attestée avait été beaucoup « brocantée » jusqu’à l’épuisement, avant qu’on ne la mette sur le chemin du roi, me semble tout d’abord une victime.

C’est l’amour réciproque, attesté par les historiens, entre Louis XV et la du Barry qui a pu la sauver…

Et contrairement à d’autres maîtresses royales, telles la Montespan, la Maintenon ou la Pompadour, jamais la du Barry n’a revendiqué un quelconque pouvoir sur le roi ou sur la politique, même si certains hommes ont de profité de son influence pour se placer à des postes importants.

Et que dire de la bonne entente entre la du Barry de ce film et le jeune futur Louis XVI (fils de Maïwen… vive le népotisme !) bien trop séduisant par rapport au modèle original, obèse et gauche ?

Le dauphin, tout comme la dauphine, méprisaient la du Barry !

Et puis, la du Barry était grande, d’une stupéfiante beauté, bien plus jeune que ne parvient à le paraître l’actrice principale, malgré les artifices, et d’une parfaite éducation, malgré sa modeste extraction.

Ne se prostituant pas à temps complet, et seulement dans l’aristocratie, en raison de sa beauté, elle avait travaillé dans sa jeunesse comme coiffeuse, puis dans une boutique de mode huppée et avait développé un sens aigu de l’élégance et une façon de parler suave et policée. Jamais on ne l’aurait vue attifée en souillon échevelée s’exprimant comme une fleur de trottoir, à la cour !

Jamais le modèle original n’aurait était aussi provocatrice que ce que nous en montre ce film.

Maïwen fait de cette femme une pathétique gourgandine effrontée… Alors que le seul aspect révolutionnaire du personnage est que, malgré ses origines modeste et son parcours prostitutionnel, elle était simplement parvenue à s’approprier tous les codes de l’aristocratie et de les sublimer mieux que les aristocrates n’en étaient capables !

C’est surtout cela qui lui était reproché ! Ancienne courtisane devenue maîtresse royale à la place des femmes de la cour qui lorgnaient la place, sans avoir les compétences pour retenir l’attention du monarque, elle était plus belle, plus élégante et d’un comportement plus charmant que les autres candidates de haut rang.

C’est pour cela qu’on la détestait. Pas parce qu’elle se comportait vulgairement comme elle l’aurait dû si elle était restée à sa place…

Mais justement parce qu’elle démontrait que savoir se comporter en personne éduquée, ou en aristocrate et être élégante n’était pas un privilège inné de naissance, mais celui de l’argent.

Elle était insupportable parce qu’elle avait démontré que les frontières des castes sont arbitraires et pouvaient être traversées par qui avait assez de talent pour le faire. Pas parce qu’elle importait réellement à la cour, la crasse plébéienne à laquelle on tentait de la renvoyer et à laquelle, justement, Maïwen la renvoie injustement, n’ayant visiblement rien compris à l’essence révolutionnaire de cette femme à qui la révolution fera le même reproche, la décapitant parce qu’elle n’était pas restée dans sa caste.

Maïwen en n’ayant pas compris où était le côté réellement iconoclaste de son sujet, la rabaisse pour le coup à une place de morue mal élevée et pouilleuse, qui aurait convaincu le roi lui-même de renoncer à la perruque en public ! N’importe quoi ! Combien de scènes nous les montrent comme un couple de crasseux, habillés à la va-vite et coiffés comme des dessous de bras, alors que l’un et l’autre étaient dans la réalité d’une élégance toujours soignée et apprêtée en public.

Maïwen n’a visiblement pas compris que les amateurs de « films en costumes » apprécient assez peu que des personnages réputés tous les deux pour leur élégance puissent être présentés comme des clochards. Surtout quand le prétexte historique à ces costumes se trouve autant malmené.

Anybref, si vous voulez réellement apprendre quelque chose sur ce personnage qui est bien plus dense et profond qu’on ne veut bien le dire et dont les charmes ne se résumaient certainement pas à ses savoir-faire sexuels, allez plutôt lire ce que nous en disent les biographies historiques publiées à son sujet, mais fuyez en courant cet insupportable navet qui n’est qu’un clou rouillé de plus dans le cercueil de sa mémoire.

75 réflexions au sujet de « Jeanne Du Barry : Maiwen [Par Dame Ida, Critique très Critique, Envoyée Spéciale en Direct du Passé, Licenciée de l’Université Stéphane Bern pour fautes graves d’orthographe] »

  1. Merci pour cet avis éclairé ! Vous mettez en lumière une fait social encore d’actualité aujourd’hui et qui est très bien résumé dans cette phrase que vous écrivez :
    « elle démontrait que savoir se comporter en personne éduquée, ou en aristocrate et être élégante n’était pas un privilège inné de naissance, mais celui de l’argent. »
    Le thème des codes sociaux est justement ce qui me pousse à écrire sur ce blog dont je vous mets le lien : https://ascensionsociale.fr

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  2. Ping : C’est le 1er, je balance tout ! # 82 – Octobre 2023 | L'ourse bibliophile

  3. Au fait ! Très bon choix de Belette pour la dernière photo illustrant le film. 😉

    Mme du Barry HABILLEE EN HOMME, à cheval et cheveux lâchés… Un bon résumé du non sens de ce film plaquant les clichés du féminisme du XXIe siècle (ah oui… si le féminisme et l’égalité des sexes se limitaient à piquer le pantalon des mecs ça serait trop simple!!!) sur le XVIIIe siècle. :-/

    Trois siècles de décalage, si ce n’est pas un grave anachronisme, je n’ai plus qu’à réaliser un film sur le quotidien d’une déménageuse internationale sous Saint Louis ! 😆

    NOOOOON ! A la cour on aurait JAMAIS toléré qu’une femme se travestisse en homme, même pour monter à cheval autrement qu’en amazone… Pour mardi gras à la rigueur… Et encore… Et il ne faut JAMAIS être montée à cheval pour savoir que les cheveux lâchés sont très gênants pour monter car on se les prend dans la tronche et on y voit plus rien dès qu’on va plus vite qu’au pas (et pour aller chasser c’est recommandé)… Et NOOOOON! Ce n’est certainement pas la du Barry qui aurait fait ça… Arrrgh !

    Merci Maïwen de prendre le public pour des cons en espérant que ça passe et en le faisant payer pour ça. Mince quand on voit ce que coûte une place de ciné aujourd’hui… on peut se demander si ce n’est pas une forme d’arnaque.

    Bref ce film est nul épicétou !

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    • oui, vaut mieux avoir soit les cheveux courts ou bien tenus, sinon, à cheval, c’est le bordel ! Toutes mes connaissances à longs cheveux les font tenir avec un chouchou au autre élastique. Maiwen voulait sans doute une image glamour de la femme, cheveux au vent… mais effectivement, le pantalon, ça ne va pas, je ne l’avais même pas repéré lorsque j’ai choisi cette image en fin d’article… j’ai vu des chevaux et je n’ai rien vu d’autre 😆

      Bon sang, c’est le film « découvrez les XX anachronismes de l’époque et gagnez 1.000€ » 😆

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  4. Je me méfie toujours des films qui se veulent historiques, ils sont souvent à jeter. Je ne comprends pas pourquoi les réalisateurs ne prennent pas les conseils d’historiens. Je ne pense pas que ça grèverait le budget. Rien qu’à voir le casting, j’aurais pris mes jambes à mon cou !

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  5. Merci pour cette savoureuse critique, que j’ai pris grand plaisir à lire. Je ne suis pas allée voir ce film, parce que je craignais le pire, j’ai bien fait ! On me le reprochait, du temps que j’écrivais des critiques de films, mais je déteste voir la réalité historique déformée.

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    • L’Histoire ça se respecte ! La travestir est un scandale d’autant quand on vise un grand public dont on sait qu’il lit de moins et moins et ne prend pas toujours la peine de vérifier ce qu’on lui raconte. Les faiseurs de films sont supposés savoir de quoi ils parlent ou avoir les moyens financiers de payer un cachet à des conseillers en histoire pour les aider à rester au plus près des faits.

      Mon premier coup de colère de ce genre m’a pris avec le film « Farinelli » qui enfilait les contre-vérités comme des perles et aurait pu s’intituler « Tortellini », « Fusilli » ou « Rigatoni » tant il racontait tout sauf SA vie (l’anecdote du duel avec un trompettiste mis à part et encore… dans un autre contexte)!!!

      Depuis… je suis toujours remontée comme une pendule quand je vois des âneries pareilles ! Et louée soit Belette de nous donner le droit de nous en agacer sur son blog !:lol:

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    • Oh… Si un jour tu ne trouves pas de navets chez le marchand de légumes, tu peux espérer le regarder à la télé! 😆 Cela dit… Ce n’est pas mon légume préféré non plus…

      Sérieusement, Maïwen… je la préférai dans le 5e élément… Son rôle était quasi muet (et… on ne vas pas se mentir… ce n’est pas elle qui chante!) jusqu’à ce que son personnage ne meure ! C’était son meilleur rôle selon moi ! 😆

      Rhhhô ! Là je deviens trop méchante ! Mais j’ai une excuse : elle a porté atteinte à la mémoire de la du Barry ! Sacrilège !

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    • 😂 Et pourquoi pas en effet! De temps en temps il m’arrive aussi de regarder des films que j’imagine nuls sur des sujets que je connais un peu pour pouvoir me sentir autorisée à en dire du mal après ! D’ailleurs… c’est rigoureusement ce que j’ai fait ici! 😉 Initialement ce que j’en avais vu dans les promos à la télé m’avait suffit pour me faire mon avis… Mais se fader l’intégralité (je n’avais pas d’autre idée ce jour là…) était une nécessité pour le critiquer en étant plus crédible que le film lui-même.😁

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  6. Merci pour cette chronique intéressante et éclairante. Je ne comptais pas voir ce film, ayant justement des craintes quant à l’aspect historique. Et après la lecture de votre avis, je vois que j’ai pris la bonne décision ! C’est assez malheureux de voir la réalité historique gommée/travestie de cette manière, juste pour faire du divertissement. Et merci de toutes ces précisions sur Jeanne du Barry 😊

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    • Merci! Franchement le Secret d’Histoire la concernant pouvait encore se retrouver sur YouTube il n’y a pas si longtemps… On y aura là une vision plus historique du personnage. Même si certains historiens ont une autre hypothèse sur l’identité de son père : un probable grand bourgeois qui aurait payé son éducation dans un couvent pour jeune filles fortunées ce que son père « officiel » n’aurait jamais pu faire… Car oui… elle avait été élevée dans un pensionnat pour « jeunes filles bien comme il faut »… 😉 On ne dirait pas vu comme t l’incarne Maïwen!🧐

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      • Finalement ce film a brossé un portrait de cette femme à l’opposé de ce qu’elle était réellement. Je ne comprends pas bien le but de l’opération ? si tant est qu’il y en ait eu un …
        Je vais tenter de visionner ce secret d’histoire 😉 Merci

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          • Au risque de donner dans le complotisme…

            Je dirais que certaines personnes ont saisi qu’il fallait donner au peuple ce qu’il imagine savoir sur un sujet, pour qu’il se sente intelligent et conforté dans son idée… C’est ainsi que l’an 2000 a été présenté abusivement dans les médias comme l’entrée dans le 3e millénaire alors qu’en réalité sur le plan historique, l’an 2000 clôturait le 20e siècle et le second millénaire.

            Bref il y a toujours un opportunisme mercantiliste à faire des films faisant dire à Marie Antoinette « s’il n’ont pas de pain qu’ils mangent de la brioche » (ce qu’elle n’a jamais dit), ou ne présentant la du Barry que comme une roulure mal élevée, en oubliant que les prostituées de la haute société, les « courtisanes », nos call-girls de l’époque, étaient parfaitement capables de se comporter en femmes du monde à l’instar des filles de Madame Claude.

            Rester dans une présentation simpliste des personnages, c’est souvent plus vendeur que d’essayer de présenter une vérité plus complexe et difficile à comprendre. Quand on entend vendre du divertissement on ne cherche pas à donner dans l’intelligent !

            A mon avis… la raison est là : une du Barry « qui fait peuple » et reste « nature » et brut de décoffrage c’est plus vendeur, car plus dans l’air du temps de notre époque. Je ne cherche pas plus loin. Les vendeurs de films veulent faire des affaires rentables… Et aujourd’hui le rentable… C’est ce qu’on pense que les gens veulent voir sans se prendre la tête.

            L’alternative est là : soit c’est de l’inculture crasse soit c’est de l’opportunisme mercantile… Voire un peu des deux… Et dans les trois cas c’est du public qu’on se moque.

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  7. Merci pour cette chronique passionnante ! Je n’étais pas du tout intéressée par ce film et je vois que je ne rate rien. De toute évidence, il passe totalement à côté de son sujet et est un concentré de ce que je déteste dans les films « historiques ». Merci de nous faire découvrir un peu mieux qui était réellement Jeanne du Barry.

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    • Même dans le Marie Antoinette de Sofia Coppola elle passait pour la dernière des roulures… J’en aurais mangé les cerises de mon chapeau! Ce doit être de ce film que Maiwen s’est inspirée et pas d’une vraie biographie! Peut être que Netflix va nous en faire une version encore plus exotique, où on la verrait pratiquant la pole-danse sur les colonnes du grand Trianon ? Plus rien ne m’étonne maintenant ! 🙄

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        • Et bien curieusement le film de Coppola… ce n’était pas si pire ! 🙂

          Effectivement il y avait pas mal d’anachronismes dans pas mal de détails (une paire de baskets, des macarons parisiens inventés bien plus tard…), certes le Louis XVI était un nabot alors que le vrai mesurait plus d’1,90m était obèse et myope… La musique aussi était loin d’être XVIIIe siècle… Les couleurs étaient un peu flashy aussi…

          Sur le plan de l’esthétique il y avait en effet un parti pris décalé mais beaucoup d’anecdotes , citations, ou d’évènements était parfaitement raccord sur le plan historique : passage de la frontière, pesanteur de l’étiquette et de je ne sais plus qu’elle chaperon pénible que Marie Antoinette ne supportait plus, la découverte de qui est la du Barry et la façon dont elle finit par céder et lui adresser la parole (alors que dans le film de Maïwen on ne comprend pas trop comment ça se produit et ça vient presque comme un cheveu sur la soupe), sa passion pour le jeu, la mode, les bijoux pour s’occuper vu qu’elle n’arrivait pas à intéresser assez son mari pour être enceinte, pression qu’on lui fichait sur les épaules… les fugues au bal de l’opéra incognito, les fêtes avec les intimes à Trianon, son amitié avec la Polignac… son aventure très probable avec Fersen… les conditions dans lesquelles elle quitte Versailles…

          Sérieusement, ce film n’est pas franchement historique car il n’a rien d’une biographie filmée exhaustive mais ce qui y est dit est relativement exact et amené dans le bon ordre même si on se rend assez peu compte du temps qui passe (l’allure de Marie Antoinette change peu alors qu’elle n’est plus une frêle jeune fille une fois devenue mère de 4 enfants… et c’est à peine si on parle des deux derniers – bon la petite Sophie a à peine vécu).

          Et dans toute cette exactitude relative des éléments du scénario et des personnages si l’on excepte les anachronismes esthétiques, il y a la verrue du Barry qu’on transforme encore en la renvoyant sans subtilité au fait qu’elle fut prostituée, en en faisant une mal élevée tapageuse, sans lui reconnaître la réalité de son élégance, de son éducation, de sa douceur de caractère et sa relative discrétion.

          Je crois que je vais finir pas créer l’Association de la Défense de la Mémoire de Madame du Barry, en fait ! 😆

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          • Ils n’avaient pas de baskets à l’époque ?? Mon dieu, mais comment faisaient-ils leur jogging ?? MDR

            Oui, je sors, piteusement, j’ai honte, mais au moins, je me sens moins bête après avoir lu ton commentaire. À replacer lors d’un repas 😆

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          • Wah. Merci pour toutes ces précisions, c’était super intéressant et bien plus précis que les vagues échos que je me souvenais avoir eu à l’époque de sa sortie (l’histoire des baskets effectivement).
            C’est d’autant plus dommage de ne pas avoir traité le sujet de Madame du Barry avec plus d’exactitude quand celui de M-A était assez juste.

            Ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée, ça semble être un personnage à réhabiliter !

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  8. Merci pour cet avis éclairé et éclairant ! Je ne suis pas fan des deux acteurs, je ne le regarderai donc pas. Je te rejoins sur le fait qu’à trop s’arranger avec l’Histoire on méprise certaines choses et on transmet aussi des fausses informations. Malheureusement, les connaissances historiques tendant à disparaître personne n’y trouve à redire…

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    • Ouaip! Comme je disais à l’Ours bibliophile, il faut s’attendre maintenant à ce que Netflix nous en fasse encore une autre version délirante… 😤 C’est vraiment un gros problème car les jeunes générations qui lisent peu font leur culture générale via les films et si sous couvert d’histoire on leur raconte des conneries on les rend stupides et incultes… et on peut en outre les manipuler en leur faisant passer pour vrai des choses inexactes… c’est ainsi sue fonctionne la propagande. D’ailleurs dans les dictature on a toujours travesti l’histoire enseignée au peuple… Aussi ce manque de respect de la vérité historique et la façon dont elle se banalise sous prétexte de divertir m’interroge sur la façon dont on essaie d’altérer les capacités critiques du plus grand nombre. C’est inquiétant je trouve… 🤓

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      • Bah la terre est ronde et dans les masques chirurgicaux, la barrette métallique servait à te surveiller, quant aux vaccins, c’étaient pour te contrôler… quand je lis autant de conneries sur les réseaux, alors qu’il y a le Net et même wiki pour t’apprendre plus, je me dis que l’on a touché le fond du fond… Moi, ça me démonte, me troue le cul et je m’insurge, mais le mensonge a fait 4 fois le tour de la terre le temps que la vérité lace ses chaussures… :/

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    • On dirait que les gens veulent que l’on édulcore l’Histoire, que l’on évite de regarder nos fautes, nos crimes (enfin, ceux de nos ancêtres, même si nous continuons d’en commettre pour la consommation). Bref, on lisse, on rend le tout glamour et tout va bien… c’est une minorité qui demande ça, mais on n’entend qu’elle, la majorité est silencieuse, comme souvent :/

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