Ayacucho : Alfredo Pita

Titre : Ayacucho

Auteur : Alfredo Pita
Édition : Métailié – Bibliothèque hispano-américaine (01/03/2018)
Édition Originale : El rincon de los muertos (2017)
Traducteur : René Solis

Résumé :
Dans l’air pur des montagnes d’Ayacucho règne une odeur de mort. Pourtant, quand Vicente Blanco, reporter espagnol, débarque dans la ville andine pour enquêter sur le Sentier lumineux, il ne voit rien.

Les militaires paradent, l’archevêque Crispin joue au basket, les habitants se taisent, les “subversifs” se cachent. Pas de scènes tragiques, pas de barricades, pas de combats.

Tout juste, parfois, quelques bruits de balles. Avec deux journalistes locaux qui deviennent vite des amis, Vicente découvre lentement l’horreur de cette guerre sourde et silencieuse, qui dans les campagnes alentour prend les populations en otage.

À force de courage et d’investigations, ils ont la preuve que l’armée a trouvé une méthode pour faire disparaître les corps.

Mais la vérité peut s’avérer dangereuse, et les journalistes sont des cibles à abattre.

Dans une prose visuelle et lyrique, avec un sens de la narration extraordinaire, Alfredo Pita raconte magistralement cette guerre sale, et rend un hommage vibrant à ses victimes, anonymes ou non. « Le » roman de la violence péruvienne des années 80 et 90.

Critique :
Caliméro le résumait bien : C’est trop injuste ! Voilà un roman qu’une copinaute m’avait donné envie de découvrir, je mets la main dessus (enfin !), je commence à le lire et là, bardaf, c’est l’embardée.

Pas moyen d’entrer dans l’histoire, ou du moins, pas assez longtemps que pour arriver à ma concentrer plus de 15 pages.

Impossible de m’attacher aux personnages, même au principal, Vicente Blanco, le reporter espagnol qui nous livre brut de décoffrage ce qui se passe devant ses yeux, ou les témoignages qu’on lui confie car devant ses yeux, il ne se passe pas grand-chose, tout est larvé, caché sous les tapis.

Qui se font la guerre ? D’un côté du ring, l’armée de l’état Péruvien et de l’autre côté, les combattants du Sentier Lumineux. Oui, dis ainsi, leur nom fait plus penser à une espèce de secte pour le bien-être qu’a des guérilleros !

Problème c’est que pour les combattre, on torture des gens, on les tue, puis on dit que de toute façon, c’était des vilains terroristes communistes du Sentier Lumineux.

Qui veut la paix prépare la guerre et les deux factions sont aussi dingues l’une que l’autre, aussi azimutées, aussi extrémistes, bref, il ne fait pas bon se trouver entre le marteau et l’enclume (à défaut de la faucille) et ceux qui se font taper dessus, ce sont les pauvres paysans qui n’ont rien demandé, ou presque.

Parfois, on souhaite une chose et ce qui arrive n’est pas toujours ce que l’on a désiré.

Ici, faut faire un choix : soit tu as avec l’armée, soit tu es avec les communistes maoïstes (et toutes les définitions en « istes), ne pas choisir est mauvais pour la santé et pour sa vie. Mais faire le mauvais choix l’est aussi et parfois on se demande ce qu’il faut faire puisque les bourreaux ne te veulent pas de leur côté.

Souffrir les assauts des bourreaux pervers qui ne veulent qu’une chose, éviter que tu t’allies avec leur ennemi. Mais que se passe-t-il si les bourreaux ne te veulent pas non plus à leur côté et te tuent ? 

Même jouer au trois singes, celui qui ne voit pas, n’entend pas, ne parle pas, n’est pas la garantie de la vie sauve.

Anybref, il ne fait pas bon se balader au Pérou. On est loin de ♪ Esteban, Zia, Tao, les cités d’or ♫ mais on a mis les pieds dans du racisme primaire, dans des disparitions à la pelle, des tueries, des assassinats politiques ou autre, dans la répression aveugle, qu’elle soit commise par le pouvoir politique en place ou par les zozos du Sentier Lumineux, quant à l’Église, on n’en parlera pas, elle regarde ailleurs, bien entendu.

Après tout ceci, vous vous demandez toujours où le truc a foiré, où la couille est apparue dans le potage.

Tout simplement à cause du style d’écriture que j’ai trouvé répétitif, mal fichu, un peu comme si nous relisions les notes écrites à la volée par la journaliste.

Journaliste qui n’a pas oublié d’être professoral aussi, ajoutant de l’ennui à ma lecture. Le récit est lourd, lent et n’avance pas.

Manque de dynamisme, manque de rythme, le côté mon « reportage en direct » ou « notes pas corrigées » m’ont fait soupirer et ralenti ma lecteur, sans compter que tout cela manquait de séparations bien nettes des dialogues,… Aah, ces petits guillemets qui étaient parfois aux abonnés absents.

Tous ces petits détails qui ont alourdis le récit, l’empesant inutilement et le rendant aussi lourd à digérer qu’un porridge froid.

Dommage, j’en attendais beaucoup et ça me fait râler d’être passé à 20.000 lieues de ce roman. Je ne le coterai même pas, tiens.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et Le moi espagnol 2019 chez Sharon (Mai 2019).

18 réflexions au sujet de « Ayacucho : Alfredo Pita »

  1. Ping : Bilan du 5e mois espagnol | deslivresetsharon

  2. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Mai 2019 [Mois Espagnol chez Sharon] | The Cannibal Lecteur

  3. Ping : Retourner dans l’obscure vallée : Santiago Gamboa | The Cannibal Lecteur

  4. Ping : Le moi espagnol 2019 commence ! | deslivresetsharon

  5. Helas oui ces groupuscules sont devenus abjectes car on les a massacres…je peux te conseiller de decouvrir comment sont nes les FARCs…..des paysans massacres et tortures durant des annees…..comme disait l’autre…. »chaque effet a une cause »….et le sentier lumineux reste quand meme d’actualite avec le proces de Fushimori….bref dommage que cela soit si mal ecrit dommage, car le sujet est fascinant vraiment…..

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  6. Meuh non Belette! Ce livre révèle une vérité philosophique insupportable… c’est tout!

    Plus je fréquente le genre humain plus je crois que les « grandes causes » quelles qu’elles soient ne sont jamais que prétexte aux hommes pour exprimer de façon plus ou moins contrôlée (on ne dira pas civilisée ici) le sadisme, l’agressivité, la violence et la noirceur qui hante de façon atavique les tréfonds de leur âme. Bref… l’homme prend plaisir à détruire son semblable et tout est bon pour le justifier… argent, religion, pouvoir… le serial killer lui au moins ne se cache pas derrière son petit doigt. Il est pervers et il l’assume… les autres prétendent être civilisés mais… à la moindre « bonne » occasion…

    Enfin bref… le jour où l’espèce humaine disparaîtra, la Terre ne s’en portera que mieux!

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    • Punaise, la philosophie se cache partout, cette salope ! 😆

      Il est plus facile de détruire que de construire, plus facile de dire qu’on ne veut pas savoir plutôt que de chercher à comprendre (je sais être fainéante aussi parfois), plus facile d’être con/conne que de faire preuve d’intelligence.

      Sur ce, je vais me mettre au lit et rêver que la race humaine disparaisse ! Mais alors, qui s’occupera de mes loulouttes ??? OMG

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      • Pfff! T’inquiète! Les zanimaux ont plus longtemps survécu sans les zinhumains qu’avec! Elles font semblant d’avoir besoin de toi parce qu’elles savent que comme ça tu leurs serviras de bonniche! Quand je n’étais pas encore allergique j’avais bien capté la sinécure de nos chats… ils faisaient semblant de nous aimer parce que comme ça la bouffe tombait toute cuite et que ça les dispensait de chasser davantage! Les feignasses! Les manipulateurs! Ouais… y a aussi des pervers narcissiques chez les bestioles!

        Nan… j’ai pas bu! Enfin si mais juste de l’earlgrey…. ben quoi c’est juste l’heure du petit dej’… j’ai juste pas pris mes gouttes… 🙄

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        • Oui, chez nous les chats sont fainéants mais la bouffe, c’est une fois par jour, pour les faignasses de dehors, juste la Pupuce qui bouffe 10 fois par jour de petites quantités, quand je suis là parce que je suis faible avec elle… les autres, tu fais « minous minous » au soir et ça sort de tous les côtés.

          J’en connais un aussi qui te crache dessus mais qui ferme son clapet quand la croquette jaillit ! La fois où il avait craché sur ma mère qui lui montait du lait (il se terrait dans un ancien fenil), il s’était pris le lait sur la gueule, après, il ne disait plus rien. 😆

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