Mirror Bay : Catriona Ward

Titre : Mirror Bay

Auteur : Catriona Ward
Édition : Sonatine – Thriller/Policier (07/03/2024)
Édition Originale : Looking Glass Sound (2023)
Traduction : Pierre Szczeciner

Résumé :
Été 1989. Les parents de Wilder Harlow viennent d’hériter d’un cottage dominant les côtes du Maine. L’adolescent, plutôt mal dans sa peau, fait la connaissance sur la plage d’une jeune fille, Harper, et d’un garçon, Nathaniel. Très vite, le trio devient inséparable.

Mais malgré le tableau idyllique du bord de mer, des balades en bateau, des amitiés naissantes et des secrets partagés, des rumeurs courent à Whistler Bay. On parle d’une mystérieuse noyée dont le corps n’a jamais été retrouvé, d’un homme qui s’introduit la nuit dans les foyers pour prendre en photo les enfants pendant leur sommeil…

Bientôt, l’inquiétude est avivée par des événements beaucoup plus sombres.

Pour les trois adolescents, les portes de l’enfance se referment à jamais. Profondément marqué, Wilder entreprend de rédiger ses mémoires. Prenant un visage totalement inattendu, l’horreur frappe à nouveau…

Après « La Dernière Maison avant les bois », Catriona Ward joue une fois encore avec nos nerfs. Et de quelle façon !

Plus qu’un magistral roman de genre, d’une singularité confondante, elle nous propose ici une réflexion sur la mémoire, le passé, les traumatismes et les récits que l’on s’en fait. Un ouvrage qui hante le lecteur bien après avoir tourné la dernière page.

Critique :
On pourrait penser, en commençant à lire ce roman, que l’on se trouve face à un récit qui va se consacrer à trois ados devenus amis durant leur vacances passées à Whistler Bay, sur les côtes du Maine. Mais ce serait réducteur…

Oui, Wilder, ado mal dans sa peau, vient enfin de se faire deux amis, en les personnes de Harper, une jeune fille et de Nat, le jeune homme qui vit à Whistler Bay toute l’année, fils d’un pêcheur. Mais ce roman, c’est un peu plus que ça.

Oui, c’est aussi une histoire de passage à l’âge adulte, des premiers émois, des premiers amours, des serments que l’on se fait et dont on pense qu’ils dureront toute notre vie. Mais pas que.

Oui, dans ce joli coin du Maine, il y a des légendes urbaines qui courent, des histoires que l’on raconte pour se faire peur, sur des personnes qui ont disparu alors qu’elles nageaient, victimes des courant, sans aucun doute, mais cela fait plus frémir si l’on parle de sirènes. Et puis, il y aussi le Rôdeur, qui s’introduit dans les maisons et photographie les enfants.

Ce roman, c’est aussi des ambiances sombres, mystérieuses, intrigantes, pesantes, parfois à la limite de la malséance, notamment dans le comportement de certains personnages, dont je me suis demandée ce qu’ils cachaient vraiment (mais ils ne cachaient peut-être rien non plus, tout l’art du mystère est là).

Ce récit, c’est aussi une plongée dans l’inconnu, parce que l’autrice aime balader ses lecteurs et faire en sorte que son récit soit comme une toile d’araignée, comme les tentacules d’une pieuvre (saviez-vous qu’elle avait un cerveau dans chaque tentacules en plus d’un dans sa tête ?), qui, tels des serpents de mer, nous entraînent un peu partout, avant de nous figer sur place, telle Méduse ?

Alors oui, dans le registre « Pan sur ta gueule, tu ne l’as pas vue venir, celle-là », l’autrice avait frappé beaucoup plus fort dans son précédent roman (La dernière maison avant les bois) qui était bien plus nébuleux. Malgré tout, le final de celui-ci m’a tout de même fait sursauter.

Non, je n’avais rien vu venir. Ni le twist final, ni l’horreur que l’on découvrira à un moment donné, tel un lapin blanc surgissant de la grotte, heu, de son terrier, et entraînant nos trois amis dans un maelström inattendu qui fera tout valser.

Ce récit, c’est comme des poupées gigognes qui s’emboitent l’un dans l’autre, chaque partie cachant la suite, nous laissant dans le noir absolu, puisque l’on ne sait pas ce qu’il adviendra ensuite. Et des découvertes, il y en aura quelques unes !

Croyez-moi, nous sommes loin d’un romans consacré à des ados en vacances et qui vont grandir d’un coup. Les ingrédients dans le roman sont classiques, mais leur traitement ne l’est pas et finalement, on obtient un tout autre plat que celui que l’on pensait avoir à notre table.

Un roman à découvrir, tout comme le précédent de cette autrice, si vous ne l’avez pas encore fait…

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°166]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°52.

20 réflexions au sujet de « Mirror Bay : Catriona Ward »

  1. Merci pour ce partage Miss Belette. Je n’ai toujours pas lu cette auteure pas attirée par les résumés de ses romans, à tort certainement au regard de ton avis. Je le note dans un petit coin de mon carnet, au cas où 😉

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  2. Hummmm… ça m’a l’air bien engageant… mais comme je ne l’ai pas lu je ne sais pas si j’ai le droit de le dire trop fort… Anybref tu donnes bien envie de le lire et j’en parlerai à ma libraire! 😁

    Aimé par 1 personne

    • Mais oui, tu as le droit ! 😆 Les résumés nous attirent ou pas, c’est humain et moi aussi, j’ai parfois méjugé un roman sur son résumé ou trop bien jugé… Parfois, on a une belle surprise et parfois, on est déçue.

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