Les enquêtes d’Enola Holmes – 08 – Enola Holmes et l’élégante évasion : Nancy Springer

Titre : Les enquêtes d’Enola Holmes – 08 – Enola Holmes et l’élégante évasion 🇬🇧

Auteur : Nancy Springer 🇺🇸
Édition : Nathan (06/04/2023)
Édition Originale : An Enola Holmes Mystery, book 8: Enola Holmes and the Elegant Escapade (2022)
Traduction : Rose-Marie Vassallo

Résumé :
La jeune détective Enola Holmes est appelée à la rescousse de Lady Cecily, son amie de longue date, sous l’emprise d’un père abusif. Enola l’aide à s’évader, mais se confronte bien vite à un grave problème.

Gauchère contrariée, Cecily a développé deux personnalités imprévisibles : l’affranchie et la fille sage. Charge à Enola et à son frère Sherlock de remettre la main sur la jeune femme, ce dernier ayant été mandaté par le père de Cecily…

Critique :
Si l’Eustace trépassait, croyez-moi, toute sa famille se porterait mieux ! De qui je parle ? Quoi, vous ne connaissez pas ce triste sir(e) ?

Sir Eustace Alistair, baronnet de son état, petit, rond, souffrant du complexe de Napoléon (maintenant, on dirait de Sarko), qui se pousse du cou, qui se conduit en tyran avec son épouse et sa fille aînée, Lady Cecily, que l’on a souvent croisée dans les enquêtes d’Enola, et que l’on apprécie beaucoup.

Hé bien, ce baronnet de Mesdeux a encore sévit et il a enfermé Cecily, puisqu’elle n’avait pas épousé son crétin de cousin… Il veut la marier à tout prix et il se la joue en dictateur avec sa fille et son épouse. Quand je vous dit qu’il devrait se faire écarteler ! Ou mieux, dissoudre !

La série des enquêtes d’Enola Holmes, la petite sœur de Sherlock Holmes (pour celles qui n’écoutaient pas au fond de la classe) appartient à la littérature jeunesse, mais l’autrice ne prend pas ses lecteurs (lectrices) pour des cruches ou de décérébrés, loin de là.

Comment ? On a des verbes au passé simple, déjà et l’autrice, bien renseignée sur l’époque victorienne, en profite pour nous en parler durant son récit, les infos étant bien intégrées dans le texte, bien entendu. Que ce soit la mode, les conventions sociales, la place des femmes ou les lois iniques de cette époque.

Certes, elle ne transforme pas ses livres en romans noirs, mais elle ne nous décrit pas cette société comme si c’était le monde des Bisounours. Et quand nous allons dans l’East End, tout le monde comprend où l’on met les pieds, même si on ne sait rien de rien (sans que l’on arrive à un récit tel « Le peuple de l’abîme » de Jack London).

Et puis, Enola est une jeune fille forte, qui sait se débrouiller seule et je l’apprécie énormément. Dans cette enquête, elle va côtoyer un peu plus son frère Sherlock et j’ai apprécié voir évoluer leur relation. J’ai aimé aussi que Holmes ne déroge pas à une chose qu’il refuse de faire, même pour une bonne cause.

Une fois de plus, c’est une bonne enquête d’Enola, différente des autres, qui n’est pas exceptionnelle, mais très agréable à lire, tout en frémissant en voyant, une fois de plus, l’iniquité des lois anglaises envers les femmes, à cette époque (le Code Civil français n’était pas mieux, le Belge non plus, je vous rassure de suite !).

Une parenthèse littéraire qui s’est refermée trop vite…

An American Year
#lemoisanglais2024

18 réflexions au sujet de « Les enquêtes d’Enola Holmes – 08 – Enola Holmes et l’élégante évasion : Nancy Springer »

  1. Tu as parfaitement raison! L’autrice ne prend pas ses jeunes lectrices pour des cruches ! Elle est bien documentée voire pointue sur le contexte historique et la place des femmes dans la société victorienne (les femmes aristobourges hein… parce que les femmes pauvres elles devaient travailler comme les zhommes et crever de faim comme eux dans la plus parfaite égalité… heu sauf au niveau des salaires faut pas pousser ! Elles étaient payées moins évidemment ! Donc elles crevaient de faim plus vite quand elles survivaient aux accouchements !) elle est même très pointues sur certains sujets… c’est d’ailleurs pour ça que je suis la série de romans.

    Cela étant la gaucherie contrariée comme étiologie d’une double personnalité… là j’adhère moins… vas savoir pourquoi ! 😉

    Allez hop! Dans la PAL!

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    • Oui, c’est peut-être un peu poussé, mais nous n’avons jamais été des gauchères contrariées, nous… à l’époque, être gauchère était pire qu’une malédiction, d’ailleurs, « gauche », en italien, se dit « sinistra », c’est tout dire ! 😉

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  2. Merci pour ta participation ! J’en suis restée au tome 6 de ses enquêtes.

    Oui, c’est bien de montrer la société telle qu’elle était, de ne pas chercher à rendre les choses « roses » tout en montrant aussi (du moins, c’est mon sentiment en lisant ton avis) qu’il était des femmes pour ne pas trouver cela juste du tout et essayer de faire bouger les choses.

    Aimé par 1 personne

    • J’avais râlé d’avoir tout lu et qu’il n’y ait plus de suite au tome 6, alors, quand l’autrice a continué, je me suis ruée dessus. J’ai acheté le tome 9 durant mon séjour en vacances 🙂

      Oui, l’autrice nous montre que ce n’était pas rose, sans pour autant faire du Charles Dickens.

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