Fils d’homme : Augusto Roa Bastos

Titre : Fils d’homme

Auteur : Augusto Roa Bastos 🇵🇾
Édition : Points – Signatures (2018)
Édition Originale : Hijo de Hombre (1960)
Traduction : François Maspero

Résumé :
Les habitants d’Itapé et de Sapukai sont des êtres exsangues. Les premiers vénèrent un Christ de bois et de souffrance. Les seconds sont des révoltés.

À Itapé, la famille Jara tente l’impossible pour échapper à l’esclavage. À Sapukai, un mystérieux docteur guérit tous les maux.

Dans ces deux villages du Paraguay brûlés par le destin, les hommes vont résister durant un siècle à la folie et à la guerre.

Cette parabole, qui embrasse un siècle d’histoire du Paraguay autour de trois personnages messianiques – Gaspar Mora, Casiano Jara, Cristóbal Jara – et d’un narrateur ambigu et traître, Miguel Vera, a pour centre et pour raison d’être l’homme paraguayen, crucifié chaque jour par l’inclémence humaine et chaque jour ressuscité à l’espérance.

Bouleversant toute chronologie, les neuf parties, qui s’articulent selon un ordre non linéaire, sont autant de variations sur la résistance de l’homme à l’élimination physique et à la dégradation morale.

Fils d’homme, intense chef-d’œuvre de la littérature latino-américaine, valut à Roa Bastos 42 ans d’exil.

Critique :
En fouinant dans les bouquineries, je trouve souvent ce que je cherche et parfois aussi ce que je ne cherche pas vraiment, et ce fut le cas avec ce roman d’un auteur paraguyen.

Puisque le 4ème de couverture parlait d’un intense chef-d’œuvre et que je pouvais l’acquérir à petit prix, je n’ai pas hésité longtemps et hop, dans le panier d’achat.

Il tombait bien pour le Mois Espagnol et Sud-Américain et me permettrait de noircir un nouveau pays sur mon planisphère (le Paraguay).

Mais que dire sur cette lecture ? Ben, heu, en en fait, heu… Le plus important sera pour dire que je ne suis pas d’accord avec ce qui est dit sur le 4ème : intense chef-d’œuvre de la littérature latino-américaine. Bon, après, les goûts et les couleurs…

Ce roman est en fait constitué de plusieurs récits, comme des nouvelles (mais qui suivent un fil rouge), et qui nous racontent les us et coutumes des paysans paraguayens début du XXème siècle, vivant dans des villages retirés, ainsi que des souvenirs de l’époque, sous la dictature de Francia, bien avant.

J’ai apprécié le premier chapitre, avec un vieil homme qui raconte la mort tragique de son père, assassiné froidement par le dictateur Francia dont il était pourtant le serviteur fidèle. J’étais à fond dans l’histoire avec ce gringo, venu de nulle part et devenu un espèce de médecin. Les récits parlant de guerre, de combats, je les ai appréciés aussi.

Et puis, entre les deux, j’ai souvent décroché de ma lecture, passant des paragraphes, sautant des pages avant de perdre tout à faire le fil du récit, de mélanger les personnages et de finir par refermer ce bouquin sans avoir goûté au chef-d’œuvre annoncé.

Je retiendrai que ce roman offre 20 ans d’histoire du Paraguay, depuis la révolte paysanne (1912) jusqu’à la fin de la guerre du Chaco contre les Boliviens (de 1932 à 1935).

Ce roman montre aussi les souffrances et la misère que vécu la population paraguayenne au début des années 1900. Pour ne pas dire « un enfer »…

Hélas, entre lui et moi, le coup de foudre n’a pas eu lieu, dommage pour moi, parce que les critiques sur Babelio étaient plus qu’élogieuses.

Je voyais descendre du train ces hommes qui revenaient du bout du monde : il leur manquait un bras, une jambe, ils avaient le visage brûlé, couturé de cicatrices, certains étaient sans yeux, sans doigts, sans mains. Des déchets humains, c’est de ça qu’ils avaient l’air ! On devait se donner beaucoup de mal pour reconnaître ce qu’ils avaient été dans ce qui restait d’eux ? Des étrangers sous tous les rapports. Ces hommes qui avaient été autrefois jeunes et forts. Ils n’avaient pas pu mourir pour la gloire de la patrie, ils ne pouvaient plus mourir pour la gloire de Dieu… Miséricorde Seigneur, Dieu des Armées, Dieu Fort et Maître de la Mort !

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°38].

9 réflexions au sujet de « Fils d’homme : Augusto Roa Bastos »

  1. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Mai 2023 + Mois Espagnol & Sud-Américain | The Cannibal Lecteur

  2. Je l’ai énormément aimé, assez pour commander Moi, le suprême, du même auteur, qui s’est avéré être un énorme pavé à l’écriture labyrinthique. Suite à une première tentative, j’ai laissé tomber au bout de quelques pages, mais je retenterai malgré tout..

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