Titre : Les grandes marées
Auteur : Jim Lynch
Édition : Gallmeister Totem (04/01/2018)
Édition Originale : The Highest Tide (2005)
Traducteur : Jean Esch
Résumé :
Le jeune Miles, qui n’a que treize ans, sort souvent de chez lui en secret pour explorer les eaux de la baie de Puget Sound, dans l’État de Washington.
Une nuit, à marée basse, il découvre une créature marine rarissime échouée dans la vase. Il devient alors la vedette locale, harcelée par des gens étranges, qui s’interrogent : est-il un observateur, un garçon intrépide ou encore un prophète ?
Mais Miles a bien d’autres préoccupations. Il doit prendre soin d’une vieille dame un peu médium et empêcher le divorce de ses parents, sans oublier son ancienne baby-sitter, qu’il tente maladroitement de séduire…
Au cours de cet été pas comme les autres, il va apprendre à décrypter les mystères de la vie et ceux de la mer.
Critique :
D’habitude, à 13 ans, les gamins jouent aux jeux vidéos, écoute de la musique ou font des activités de djeuns de 13 ans, mais pas Miles O’Malley.
Lui, il arpente les eaux de la baie de Puget Sound et il connaît le nom de tous les mollusques et autres bestioles qui grouillent sur le sable, sous le sable et dans l’eau.
♫ Il préfère la vie dans la mer ♪ C’est juste une question de credo ♪ Il rêve d’avoir son propre bateau ♪ Les scientifiques, de ses trouvailles sont fiers ♫
Voilà un livre bourré de poésie que j’ai failli abandonner car le début était un peu long et je n’y trouvais pas mon plaisir littéraire.
Pourquoi aie-je continué alors ? Parce que je me suis dit « Allez, je lis encore un chapitre et ensuite, je vais voir à la fin » et en fait, c’est à partir de ce chapitre là que j’ai été happée par l’histoire et Miles, gamin de 13 ans pas très grand en taille pour son âge.
Ces coquilles, aussi uniques et impérissables que des os, m’aidèrent à comprendre que nous mourons tous jeunes, que nous ne sommes que des mouches dans l’histoire de l’univers. Nous n’existons que le temps d’un éclair.
Le monde de Miles est fait de poissons, de mollusques de toutes sortes, de sorties sur l’eau, de jour comme de nuit, d’amitié avec une vieille dame, avec un garçon plus âgé qui voudrait l’initier à la zique et aux filles, de lectures concernant le monde du silence et d’autres qui ne devraient pas se trouver dans les mains d’un gamin de 13 ans (kama-sutra, tantra).
— T’es un gros naze. Pourquoi ne te sers-tu pas de toutes tes lectures de pédé pour étudier un truc qui nous serve à quelque chose ?
— Comme quoi ?
— Le point G, par exemple.
— Le quoi ?
— Le point G, Calamar Boy. (Il sortit une Kent, la coinça entre ses deux doigts les moins sales et l’alluma.) C’est le bouton qui se trouve à l’intérieur des femmes et qui les rend dingues. (Il marmonnait avec sa cigarette dans la bouche, à la manière des gangsters.) Quand on aura découvert où il se trouve, ce sera tout bon.
En découvrant un calamar géant, la vie de Miles va changer et nous allons observer tout cela en spectateurs impuissants devant la connerie humaine et celle des médias en mal d’événements intéressants durant les vacances scolaires, tout le monde n’ayant pas de barbouzes tabasseur dans son entourage direct…. (je sors).
Cela leur plut énormément. Un gamin sort un truc dans ce genre et tout le monde s’écrie : “Aah !” Offrez-leur une explication scientifique plausible et ils bâillent. Servez-leur une réponse mystique, surtout si vous donnez l’impression d’être un enfant lucide à la réputation sans tache, et ils voudront écrire une chanson sur vous.
Miles avait été épargné par la vie, il ne se préoccupait de rien d’autre que de l’eau et de la vie qui grouille dedans, mais là, force est de constater pour lui que son monde change, lentement mais sûrement, et qu’il va vers ses 14 ans et donc, vers un autre palier dans la vie.
— Que voudrais-tu qu’on fasse ?
— Que vous regardiez autour de vous le plus possible, je suppose. Rachel Carson a dit que la plupart d’entre nous traversent la vie en aveugle. Ça m’arrive certains jours, mais à d’autres moments je vois un tas de choses. Je pense que c’est plus facile d’ouvrir les yeux quand on est un enfant. On n’est jamais pressé d’aller quelque part, et on n’a pas ces longues listes de choses à faire, comme vous autres.
Si le départ était lent et pas intéressant pour moi, j’ai été conquise ensuite par la manière dont Lynch parlait des questionnements de Miles sur tout son entourage, mettant tout cela à hauteur du petit bonhomme et pas dans les yeux d’un adulte.
C’est bourré de poésie, de tendresse, de questionnements, d’interrogations, de nature maritime (j’ai découvert des tas de créatures marines via mon faux ami Gogole), de bêtise humaine, de frénésie médiatique et de parents qui découvrent leur enfant via un reportage télé !
— Allons, Miles, renchérit papa. On se doutait pas que tu devenais aussi calé sur tout ça. On n’en avait vraiment aucune… Si tu as déjà découvert ta vocation, fiston, laisse-nous t’aider.
J’aurais sans doute dû me sentir flatté, mais au lieu de cela, ça faisait mal de penser qu’il fallait un mannequin dans une émission de télé merdique pour que mes parents s’aperçoivent que j’étais peut-être quelqu’un à part.
Quand ils prennent peur, les concombres de mer ont cette étrange faculté de vomir leurs organes, lesquels, étonnamment, repoussent très vite une fois le danger écarté.
Un roman qui fait un pont entre l’enfance et l’adolescence, avec toutes les questions qui vont avec ce changement de cap.
J’ai bien fait de persévérer car je serais passée à côté d’un roman intéressant qui me change un peu de mes lectures habituelles.
— […] Un pénis de bernacle peut mesurer quatre fois le diamètre de sa base. Eh oui, mon vieux. Ces bernacles géantes de dix centimètres qu’on voit le long de la côte se tapent des pénis de quarante centimètres.
Phelps montra un rondin à demi recouvert de petites bernacles.
— Ces bestioles, c’est les étalons de la plage ?
Ping : Bilan Livresque Mensuel : Juillet 2018 | The Cannibal Lecteur
Après une belle déclaration de coup de coeur de roman. D’ailleurs, la couverture du livre est sublime. Tu nous mets des petites photos très suggestives. Comment ces étranges coquillages sont abordés dans le roman?? un rapport avec le kama soutra?
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Juste un ado qui s’amuse à déterrer cet animal et à le brandir à hauteur de sa bite en hennissant comme un cheval en rut….. Miles est plus calme, lui, il les prend pour les revendre à un resto.
Mais ce truc fait aussi référence à la sexualité des deux garçons, à un de ces gamins qui ne rêve que de tremper son biscuit et l’autre qui se frotte dans ses draps en pensant à une fille.
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je suis rassurée que ce n’est pas une suggestion inutile. C’est pour apprendre des choses alors tout va bien:)
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Bien entendu 😉
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Merci pour ce conseil ! J’ai découvert la maison d’édition Gallmeister il y a quelques temps et j’aime bien ce qu’elle propose. Ah le Far West, le bon vieux temps avec la possibilité d’avoir plein d’armes déclarées ou pas (enfin, surtout pas).
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Le far-west où tout le monde descendait tout le monde…. J’aime le genre, mais bon dieu, quelle violence gratuite ! Ah pardon, on me signale dans l’oreillette que de nos jours aussi, certains sont violents gratuitement (ou presque)…. *air innocent*
Gallmeister a souvent des très bons titres !
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Au vue du sens de tes citations, j’ai le sentiment que ce bouquin est pour moi !!
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Oui, un roman pour les gens comme nous, amateurs de textes propres et non cochons !! 😆
J’en ai balancé quelques uns sur Babelio, pour dévergonder un peu la grenouille 😆
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et bin oui heureusement que tu as continue…de la poesie cela fait du bien ouiii, tout un chouette roman….punaise cela se mange ce truc ?
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Apparemment, oui, ça se mange !!! Pas trop envie pour ma part…
Faut toujours persévérer quand c’est possible 😉
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bin en petites lamelles sans savoir vraiment ce que c’est…..
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Incorporé dans une purée !!!! 😀
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hahah exactement…;)
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Je vais cuisiner ça !
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on va attendre le reportage alors…;)
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mdr
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Joli roman visiblement… et… jolies panopes! Au fait? On peut les trouver sur quelle plage les panopes? C’est bien gentil de nous les faire découvrir et de nous donner envie mais… tu pourrais aussi nous dire où on n’en ramasse avec ou sans barbouze avec des armes non enregistrées et les clés de ta maison dans la poche…🙄
Ok… je sors avant de finir suicidée avec 10 balles dans le dos… 😱
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Sur une plage dans l’état de Washington, près de Olympia, tu as le plan dans l’image 🙂
Mince, j’ai des armes non déclarées à la maison : tournevis, marteaux, poêle à frire en fonte…. mais pas de panique, tout va bien, ceci n’est pas une affaire d’état, bien sûr ! Honni soit qui mal y pense et s’il pense mal, qu’il vienne !! (Sarko, sors du corps de Mac !!!).
Mince, on sonne…. des barbouzes !!!!! 😆
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Un magnifique roman plein de poésie. J’ai découvert Jim Lynch avec cette histoire. Je peux te conseiller Face au vent qui est superbe aussi 😊
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Mon dieu, ma PAL va augmenter, alors ??? 😆
Heureusement que j’ai continué, sinon, je serais passée outre de ce joli roman 😉
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La persévérance est une vertue, je n’abandonne jamais un livre de peur de passer à côté…
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Je n’abandonne pas mes livres non plus avant mes vacances, mais vu mon TAL (tas à lire) de 1.4000 titres, je me demande si c’est raisonnable d’en ajouter ! 😆
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PS : si je notais tout ceux que je voudrais lire pour ne pas passer à côté, je serais à une PAL de 5.000 !! 😛
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