[SÉRIES] Brexit – The Uncivil War de Toby Haynes (2019) : La série où Benedict n’est pas exit…ant !

Un unitaire au coeur de l’actualité. Alors que les parlementaires britanniques sont actuellement divisés sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, décision qui fait suite au référendum de 2016, une fiction britannique propose de revenir sur la campagne controversée en faveur du Brexit.

Le credo de « Brexit » : « Tout le monde sait qui a gagné, mais tout le monde ne sait pas comment ».

Écrit par James Graham (« Privacy », « This House », « Tory Boyz ») et réalisé par Toby Haynes (« Sherlock », « Cinq Jours », « Doctor Who »), cet unitaire propose de suivre le directeur déterminé de la campagne en faveur du Brexit, Dominic Cummings, un conservateur.

C’est à lui par exemple que les Britanniques doivent le slogan aussi simple qu’efficace de la campagne officielle en faveur de la sortie de l’Europe, « Take back control » (« Reprenez le contrôle »).

Un rôle interprété par Benedict Cumberbatch.

Ce que j’en ai pensé :
Il n’y a que les Anglais pour s’analyser de la sorte. Ils sont les mieux placés et les meilleurs dans ce rôle là.

Brexit, c’est l’histoire de Benedict Cumberbatch qui  n’est pas so exitant comme dans la série Sherlock…

Brexit, c’est avant tout l’histoire d’une manipulation. D’un baisage de la population à grande échelle.

Et ce n’est pas facile de baiser sur une grand échelle ! Mais faisons confiance à certains pour y arriver.

Et les responsables ne sont pas toujours les politiciens, même si, c’est à cause de leur immobilisme depuis des décennies que nous en arrivons à ces extrêmes, que ce soit les votes pour des partis fascistes ou pour sortir de l’Union Européenne.

— Leur campagne a commencé il y a 20 ans. Un long goutte à goutte de peur et de haine. Combien, dans notre camp, ont blâmé l’Europe ou “l’étranger” quand ça les arrangeait ?

C’était le 23 juin 2016, durant le Mois Anglais, que les habitants du Royaume Uni ont voté le Brexit, soit le retrait de l’Union Européenne, pour les cancres qui ne suivraient pas, dans le fond de la classe.

Brexit, c’est la série qui te braque les projecteurs sur les coulisses de la campagne, car si on connaît l’issue (le suspense, à ce niveau là, est nul), on ne sait pas comment on en est arrivé là.

Et la réalité dépasse très largement la fiction, comme toujours !

C’est le pas du tout sexy Benedict Cumberbatch qui interprète le rôle de Dominic Cummings, ZE grand manitou derrière la campagne en faveur du Brexit.

Un stratège hors pair que si Napo l’avait eu à Waterloo, elle ne serait pas devenue une morne plaine.

Oubliez le physique avantageux de Sherlock avec la touffe de cheveux sur le front, ici, nous sommes face à un dégarni, ce qui est plus réaliste pour interpréter un personnage qui existe vraiment (Dominic Cummings) et qui est l’homme de l’ombre derrière la campagne pro-Brexit.

L’argent, c’est une chose mais les données, c’est le pouvoir.

Dominic Cummings est un homme extrêmement intelligent, clairvoyant, presque supérieur dans sa façon de comprendre le monde et d’imposer ses idées. Il est hautain, insolent et arrogant. Sherlock, sors de cet esprit !

Justement, je reproche souvent à Hugh Grant de faire du Hugh Grant, et bien, Benedict fait du Sherlock à certains moments. Comme s’il ne savait pas faire un autre rôle !

Les 10 premières minutes sont rythmées à une allure folle car on nous bombarde d’informations, passant d’un personnage à l’autre, sans que les dialogues soient discordants. C’est bien fait mais un peu trop rapide.

Pour Dominic, la cause est d’avantage un challenge même si, au fond de lui-même, il rêve de changer la politique, de faire un back-up, de recommencer à zéro et de changer tout puisque ce que l’on applique maintenant ne fonctionne pas.

Notre homme possède tout de même un côté anarchiste. Ses premiers sondages s’effectuent dans les pubs, avec une volonté manifeste de comprendre ce qui se joue dans le milieu prolétaires parce que c’est là que se situent les clés du futur Brexit.

Mais ce n’est pas tout !  Il va d’abord se concentrer sur un slogan facile « Reprenez le contrôle », comme si les gens l’avaient perdu et qu’il fallait le récupérer à tout prix et éviter les débats sur l’immigration. Les gens l’ont trop entendu.

Ce qu’il faut, c’est allez chercher les gens qui ne votent jamais, ceux qu’on ne drague jamais, ceux qui ne sont pas dans le système car c’est eux qu’il faut convaincre. Et ce sont ceux auquel le camp d’en face, les anti-brexit, ne pensent pas.

Puisque les données, c’est le pouvoir, notre gars va faire entrer un autre acteur dans la danse. AggregateIQ (on apprendra que Cambridge Analytica y participa également). Quésaco ? Ils font quoi ces mecs ? Du micro ciblage publicitaire.

Ils ont mis au point un logiciel conçu pour analyser les informations recueillies sur les réseaux sociaux (Facebook en tête) afin de créer un algorithme capable de créer des publicités évolutives en temps réel pour s’adapter à chaque personne individuellement.

C’est la fin des campagnes massives uniformes, place à la formule personnalisée.

L’équipe de Cummings aurait lancé un milliard de publicités ciblées via AggregateIQ. En 2018, on apprendra l’ingérence de Cambridge Analytica aussi bien dans le Brexit que dans la victoire de Donald Trump.

Car la société anglaise ne s’est pas contentée de produire des flux d’informations individuelles, elle est accusée d’avoir aspirer des données personnelles de plusieurs millions d’utilisateurs sans leur consentement (via un quizz).

Le vrai pouvoir se trouve désormais dans les « data » et autres algorithmes. Les gars, on est baisé ! Surtout ceux qui sont des gros consommateurs de réseaux sociaux et qui y content leur vie privée.

C’est grinçant et glaçant en même temps car nous ne sommes pas dans de la SF mais dans la réalité. On nous manipulait déjà avant, on continue de le faire mais là, c’est vraiment à l’insu et pas de notre plein gré !

Les promesses bancales, on les voit venir de loin, on sourit sarcastiquement, mais là, on pianote, on répond à des sondages et des logiciels nous analysent derrière (dans un divan ?) et dressent un profil de nous, de ce que nous aimerions entendre, vers quels groupes on pourrait aller… Pas pour notre bien, mais pour nous guider dans l’isoloir.

Ma chronique était un peu plus longue mais fallait que je nous mette en garde, même si contre ça, on ne sait pas faire grand-chose.

Les Anglais ont été entubés de manière magistrale, fallacieuse (les 350 millions sois-disant donné toutes les semaines à l’Europe), cynique, le tout avec des instruments qu’ils utilisent tous les jours puisque la plupart sont ultras connectés.

On est foutu on pianote trop…

Le mois anglais (Juin 2018 – Saison 8) chez Lou & Titine.

13 réflexions au sujet de « [SÉRIES] Brexit – The Uncivil War de Toby Haynes (2019) : La série où Benedict n’est pas exit…ant ! »

  1. Ping : Billet récapitulatif du mois anglais 2019 | Plaisirs à cultiver

  2. Oh ben j’ai pas envie de voir Benedict dans un tel rôle surtout que tout ça c’est des conneries! Ils ont fait le Brexit pour pouvoir à nouveau importer du VRAI lapsang souchong ! Je vous l’avais déjà dit dans un billet mais il ne fait plus partie du top 5 du blog… donc voilà ! Tout le monde se laisse embobiner et gobe n’importe quoi!

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  3. Oui au debut je les plaignais quand meme les anglais pour cette mascarade, de s’etre fait avoir…mais lala pour les elections europeennes, ils ont revote pour Nigel Farage….un menteur (qui a avoue avoir invente n’importe quoi pour le oui) et un lache (il a demissionne et s’est enfui apres sa victoire et laisse le cadeau empoissonne a Theresa May!)….Il a passe son temps a la traiter de tous les noms….alors non plus de pitie, ils ont en fin de compte ce qu’ils voulaient…ils ont vote 2 fois pour lui…..

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