Retiaire(s) : DOA

Titre : Retiaire(s)

Auteur : DOA
Édition : Gallimard – Série noire (12/01/2023)

Résumé :
Une enquêtrice de l’Office anti-stupéfiants, l’élite de la lutte anti-drogue, qui a tout à prouver. Un policier des Stups borderline qui n’a plus rien à perdre. Un clan manouche qui lutte pour son honneur et sa survie.

Avec la rigueur qu’on lui connaît, DOA immerge son lecteur dans le quotidien des acteurs du trafic de came; son indiscutable talent de romancier nous arrime à la destinée de ses personnages, à leurs relations complexes et fragiles; son style, d’une précision presque brutale, colle au plus près de cet univers de violence et de solitude.

Critique :
♪ Un peu renard, un peu loup ♪ Il sort le jour ou bien la nuit ♫ Ce qu´on dit de lui il s´en fout ♫ Le Gitan, le Gitan, que tu ne connais pas! ♪ (*)

Le dernier roman de DOA aurait pu se nommer comme le film avec Alain Delon : flics ou voyous, avec un petit changement, car c’est « flics contre voyous ».

Theo, le policier aux stups, est un ripou. Doublé d’un assassin, même si on aurait tendance à lui pardonner son crime. De l’autre, on a des gitans, des yéniches, trafiquants de drogue, transporteurs de fonds pour d’autres voyous, assassins… Bref, leurs C.V sont bien remplis.

Le dernier roman de DOA est complexe, il ne se lit pas avec le cerveau en vacances, il faut être concentré dans sa lecture, car le scénario est constitué de multiples couches et sous-couches, de personnages (non manichéens), d’actions distinctes et de lieux différents.

C’est vertigineux, addictif, hyper intéressant et d’un réalisme qui fait froid dans le dos. La case prison est à éviter, sauf au Monopoly, car on ne risque rien. À la prison de La Santé, qui porte bien mal son nom, y entrer comme keuf n’est pas conseillé pour la garder, sa santé (ou sa vie).

Au départ, j’ai un peu râlé que l’auteur inclue le/la COVID dans son récit et puis, petit à petit, j’ai compris son utilité, à cette maudite pandémie et à ces foutus confinements. Ils avaient un rôle à jouer, on le comprend après.

Ce roman choral, ultra réaliste, nous plongera dans un bureau de police, dans une prison, dans un camp de manouches, dans un cargo rempli de drogue, dans des trafics en tout genre et dans des morts violentes.

Le récit est sans concession, la plume de DOA aussi. Nette et sans bavures. Ultra documentée, mais sans que cela vienne alourdir le texte.

D’ailleurs, j’ai trouvé que son écriture était très cinématographique, fort descriptive, à tel point que j’ai lu son roman comme si je regardais une série. J’ai aimé l’expérience et l’utilisation de mots argotiques ou en verlan. Mon vocabulaire s’est enrichi !

Pas de manichéisme dans les personnages, qu’ils soient flics ou voyous, ils sont complexes, travaillés. On a des ripoux des deux côtés et des sympas chez les voyous, même s’ils ne sont jamais vraiment des gens à fréquenter, malgré tout, je me suis attachée à l’un d’eux.

Le nouveau roman de DOA est plus noir que mon café, plus corsé, aussi. Comme si nous étions plongés dans une arène où des gladiateurs se livrent des combats à mort, où le public interviendra aussi, comme dans la scène à la Courneuve (putain, sa mère).

Ceci est donc un véritable roman noir, brut de décoffrage et pas un feel good pour se détendre ! Il peut aussi vous rendre addict, dépendant de ce genre de récit ultra réaliste et super documenté. Ma foi, c’est un risque qui vaut la peine d’être pris…

(*) Le gitan : Daniel Guichard

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°174].

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