Auteur : Gilles Legardinier
Édition : Pocket (2014)
Résumé :
Arrivé à un âge où presque tous ceux qu’il aimait sont loin ou disparus, Andrew Blake n’a même plus le cœur à orchestrer ses blagues légendaires avec son vieux complice, Richard. Sur un coup de tête, il décide de quitter la direction de sa petite entreprise anglaise pour se faire engager comme majordome en France, pays où il avait rencontré sa femme. Là-bas, personne ne sait qui il est vraiment, et cela lui va très bien.
Mais en débarquant au domaine de Beauvillier, rien ne se passe comme prévu… Entre Nathalie, sa patronne veuve aux étranges emplois du temps ; Odile, la cuisinière et son caractère aussi explosif que ses petits secrets ; Manon, jeune femme de ménage perdue ; Philippe, le régisseur bien frappé qui vit au fond du parc, et même l’impressionnant Méphisto, Andrew ne va plus avoir le choix. Lui qui croyait sa vie derrière lui va être obligé de tout recommencer…
Critique :
Une petite dose de Legardinier, ça fait toujours du bien dans la morosité ambiante. Une sorte de remonte-moral – sans ordonnance – entre deux polars noirs.
De plus, j’inaugurais une nouveauté avec ce roman puisque je l’ai lu en alternance dans deux versions : la numérique (sur le PC à la maison) et sur papier dans le métro et au boulot.
Le pitch ? Andrew Blake a confié la direction de sa petite entreprise anglaise à sa secrétaire car il en a marre et a décidé de se faire engager comme majordome en France. Là-bas, personne ne sait qui il est vraiment, et cela lui va très bien. Oui, mais…
Je n’irai pas par quatre chemins : les personnages sont diablement sympathiques, attachants et les « méchants » sont de vrais peaux de vache sans rien pour les relever. Manichéen, sans doute, mais ça ne m’a pas dérangé pour autant.
On pourra me dire que c’est pétri de bons sentiments, que tous les soucis, problèmes, ennuis, s’arrangent tous comme par miracle, que le Andrew Blake trouve toujours les solutions à tout, que dans la vraie vie, ce genre de choses est impossible, que tout les événements ce qui se déroulent dans le roman sont « chiqués ». Je vous rétorquerai « Je le sais très bien et je m’en contre-fiche royalement ! ».
Si on lit les livres de cet auteur, c’est pour se détendre, rire un bon coup, passer du bon temps et se régénérer tout entier. Faut pas croire non plus qu’il a une écriture simpliste et bêbête, loin de là, il en profite souvent pour nous asséner quelques vérités qu’on aurait parfois tendance à oublier.
— Vous n’êtes sans doute pas un imbécile, Addinson, mais ce n’est pas l’intelligence qui fait la valeur d’un homme, c’est la façon dont il l’emploie.
— N’oublie jamais qu’un adulte n’est qu’un enfant qui a vieilli.
— Pour les gens comme vous, l’amour est de la guimauve, la gentillesse est une preuve de faiblesse, et dire des choses simples est un manque de culture.
— Je me souviens d’une phrase lue sur le fronton de catacombes que je visitais à Rome avec mes parents. Au-dessus de ces empilements d’os et de crânes, était écrit : »J’ai été ce que tu es. Tu seras ce que je suis. »
— On peut être violent sans insulter. Parfois, dire ce que l’on pense correctement peut s’avérer bien plus offensif que des mots qui n’ont plus aucun sens parce que tout le monde les emploie à tord et à travers.
Certes, j’ai eu moins d’éclats de rire que dans « Et soudain tout change », mais j’ai tout de même eu de nombreux sourires et quelques larmes aux coins des yeux (un truc dans l’œil, sans doute). Mais les bons mots sont légion.
A une allure d’escargot, le véhicule quitta la grange.
—Il va mettre huit jours pour aller jusqu’en ville…, commenta Magnier.
— S’il éclate un pneu, il pourra descendre et le réparer sans même s’arrêter tellement il traîne, renchérit Hakim.
Les deux hommes éclatèrent de rire. Blake leur lança :
— Vous êtes en train de vous moquer de moi, je vous vois !
Magnier répliqua :
— Attention, il y a un arbre à deux cent mètres devant toi. freine, tu vas le percuter demain soir !
— En France, vous faites moins cuire la viande qu’en Angleterre. Chez vous, tout est servi rouge, saignant à l’intérieur.
— Et chez vous, c’est de la semelle. C’est vous qui avez un problème avec la viande. Vous la faites toujours trop cuire. C’est un défaut historique. Regardez ce que vous avez fait à notre Jeanne d’Arc. Vous l’avez tellement cuite que vous l’avez brûlée !
Pour une fois, le chat de la couverture n’est pas fictif, il y en avait un beau angora dans les pages, Mephisto. Mais je n’ai pas été dupe sur l’embonpoint du chat, ni sur sa disparition. On ne me la fait pas à moi !
— Au fait, merci pour ce midi. Votre terrine était succulente.
Odile se retourna :
— Ma terrine ?
— Celle que vous m’aviez préparée sur l’assiette.
Odile devint toute rouge.
— Vous avez mangé le repas de Méphisto ?
L’animal ouvrit les yeux brutalement. Blake en fut presque plus surpris que de la remarque de la cuisinière. Comment le chat avait-il compris ?
Point négatif : j’aurais bien aimé passer plus de temps en compagnie des personnages. Premièrement, j’étais en agréable compagnie et deuxièmement, j’aurais aimé en savoir plus sur les événements qui allaient se passer. Mais j’ai eu beau secouer la version papier comme la numérique, j’étais arrivée au bout de ce charmant petit roman qui m’a fait passer un super bon moment de lecture, sans me prendre la tête.
Maintenant, je peux retourner dans mes romans noirs.
Ping : Bilan Livresque Mai 2014 | The Cannibal Lecteur
Il est au programme de mes vacances dans une semaine 🙂
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J’espère que tu prendras autant de plaisir que moi durant ta lecture.
Léger, frais, amusant, que du bonheur !
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Il est sorti en poche. Je me laisserais surement tenter car j’avais beaucoup aimé Demain j’arrête! Une belle chronique qui donne envie!
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Ben voilà !! Grâce à moi… 😀
Oui, il est en poche, je l’avais emprunté et j’ai continué à lire en format numérique à la maison. Franchement, il est super !
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Lalalalal ♫♪♫♫ tu es encore des nôtres…tu as lu Gilles comme les autres…hihihi Je dois t’avouer que c’est bien le seul homme que j’accepterai d’épouser et cela malgré mon côté misandre, c’est pour te dire l’effet qu’il me fait quand je lis ses livres!! Je suis comblée…ahahahaha
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Hé, j’avais déjà lu Legardinier !! C’est ma troisième fois avec lui (une grande histoire d’amour, là !!).
Je ne voudrais pas l’épouser, je n’aurais plus le plaisir de découvrir ses livres parce que je lirais tout sur son épaule ! 😀
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Un orgasme littéraire Legardinier 🙂
Seuls ceux qui suivent comprendront !
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Oui, un orgasme littéraire et sur deux positions, en plus !
Quand à ceux qui ne suivent pas, tant pis pour eux ! 😉
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Mince… je ne suis pas là…
Pourtant, le mot orgasme me fait de l’œil…
Du coup, faut que je le lise, alors… Pourtant, ses couvertures ne m’attirent pas. J’aime pas trop les chats (au masculin)
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Ah mon Bison, je savais qu’un mot te ferait réagir !! Je sais que les couvertures sont pas top, mais sous la robe pas terrible, il y a un texte ! Enlève donc les oripeaux de ces romans et découvre les avec une âme vierge… écarte les pans de la couverture comme si c’était la première fois, mais avec délicatesse, je te prie, et pas en arrachant tout ! 😉
Tu n’aimes pas les chats au masculin ?? Bizarre, je ne comprends vraiment pas où tu veux en venir ! 🙄 😀
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Il faut que je lise « et soudain tout change » car j’aime vraiment l’écriture sympathique de l’auteur ( cela dit je ne connais pas son côté policier )
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J’ai lu ses deux côtés, policier et humour et le policier garde des traces de sa plume humoristique, même si pas d’éclat de rire, bon, on est dans un policier… 😀
Et soudain tout change m’avait fait hurler de rire et pleurer aussi ! 😉
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tu as pris ta bouffée d’oxygène et d’humanité, ça vaut tout l’or du monde, non ? 😉
Oui tu peux retourner lire des horreurs maintenant
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Chiennes de vies ! Non, ce n’est pas une exclamation exaspérée de ma poire, juste mon prochain titre 😉
Oui, putain, que ça fait du bien une dose de Legardinier !! Je me sens mieux, tout d’un coup. Je ne dis pas que je saurais lire toute ma vie ce genre de roman, il me faut aussi du « réel », mais un peu de douceur dans ce monde de brute, c’est orgasmique !
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je le dis toujours, ce mec fait davantage de bien que beaucoup de médecins charlatans
Chiennes de vies ! Il m’attend aussi (dédicacé par l’auteur, juste pour te rappeler que tu n’avais qu’à venir à Quais du Polar, na)
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SALAUD !!!!!! 😀 Ça, c’est mesquin comme tout, c’est petit, tout petit !!!
Bon, tout mon bénéfice pris avec Legardinier, toute cette gentillesse que j’avais en moi, tout ce que je pensais de bien de l’humanité vient de s’effondrer d’un coup… Snif, t’es méchant, na !! 😛
Médecin & charlatant, ça va pas ensemble… le charlatant, il n’a pas fait plus de 6 ans d’étude 😀
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