‭Les vagabonds : ‬Richard Lange

Titre : ‭Les vagabonds

Auteur : Richard Lange
Édition : Rivages (10/01/2024)
Édition Originale : Rovers (2021)
Traduction : David Fauquemberg

Résumé :
Été 1976. Jesse et son frère Edgar, handicapé mental, sont sur la route à la recherche de victimes. Ce sont des « vagabonds », des êtres nocturnes obligés de consommer du sang humain pour survivre.

Depuis 70 ans, ils se cachent en marge de la société, errant de ville en ville, traquant les laissés-pour-compte dont ils se nourrissent.

Une nuit, les 2 frères rencontrent une jeune femme qui bouleverse leur sinistre routine et plonge leur existence dans le chaos.

Au cours de leur cavale, ils croiseront le chemin d’un gang de motards et d’un père aux trousses du meurtrier de son fils, pour aboutir à Las Vegas à la veille du bicentenaire des États-Unis.

Critique :
♪ Toute ma vie, je resterai je crois♫ Un vagabond qui égorge et s’abreuve ♪ Et qu’il vaut mieux ne jamais rencontrer ♪ Un vagabond suceur de sang ♫ Et qu’il vaut mieux ne jamais aimer ♫ (1)

Vous aimez les vampires ? Les vrais vampires ? Ceux qui sucent le sang de leur victime, humaine et non animale ? Eh bien, avec ce roman, vous allez partager la route avec deux vampires, deux frères (Jesse & Edgard), dont l’un est simple d’esprit. Ce sont des Vagabonds, c’est ainsi que se nomment les buveurs de sang.

Tout en gardant les codes des vampires, l’auteur a changé quelques trucs : ils ne doivent se nourrir qu’une seule fois par mois et ils égorgent leurs victimes avant de s’abreuver au geyser qui sort de leur cou. Pour faire muer une personne en vagabond (en vampire, donc), il faut qu’il boive votre sang.

Ah oui, laissez votre panoplie de crucifix, gousses d’ail et balles en argent dans les placards, tout cela ne servira à rien. Ils sont quasi immortels, guérissent vite de leurs blessures, n’ont pas une force prodigieuse et doivent éviter la lumière du jour. Pour qu’ils redeviennent poussière (les tuer), faut juste leur couper la tête… Et surtout, être au courant de leur existence…

La narration est chorale et va s’intéresser à notre duo de frangins, à une bande de bikers (Les Démons) et à Charles, un père qui cherche désespérément ce qui est arrivé à son fils Benny, disparu et qui a constitué un dossier sur toutes les disparitions ou meurtres non élucidés.

Le fil de la narration fera parfois des retour en arrière, pour nous proposer le point de vue d’un des personnages. Ce qui nous donnera la même histoire, mais d’un autre point de vue.

Nous sommes en 1976, dans l’Amérique et ce road-trip infernal ne laissera que peu de répit à nos protagonistes, ainsi qu’aux lecteurs. Sans pour autant être survitaminé, le récit avance d’un bon pas et il est difficile de ressentir de l’ennui. Ce que l’on attend, bien entendu, c’est la rencontre de tous les protagonistes.

J’avais imaginé plusieurs scénarios possibles, mais l’auteur a pris une direction inattendue et il a eu bien raison, cela a donné plus de suspense et d’action à son récit, sans compter une mini touche d’humanité. Et un final à la Tarentino ! Waw, ça, c’était de l’action !

Ce roman fantastique a aussi des airs de roman noir, parce que l’auteur, au travers de ces hobboes (vagabonds), va nous parler de la guerre civile, du racisme, de la ségrégation, de l’homophobie, des motels crasseux et miteux, dans lesquels dorment (le jour), nos vagabonds.

C’est l’Amérique des marges, celle qui est invisible, celle qui ne se retrouve pas sur les cartes postales. Même à Vegas, nous ne côtoierons pas le luxe des casinos. Nos vagabonds vivent de larcins, de vols, de pickpocket, ils n’ont pas de travail fixe. Nous sommes loin de la fortune d’un comte Dracula.

Un roman fantastique qui parle de vampirisme sans jamais dire le mot, qui dépoussière le mythe sans le dénaturer et qui a tout d’un roman noir, puisqu’il explore aussi l’Amérique d’en bas, celle des laissés-pour-compte.

Une lecture intéressante, notamment pour la palettes des émotions des différents personnages !

(1) « Le vagabond », de Claude François (paroliers : Eddy Marnay / Cyril Assous), dont j’ai quelque peu changé les paroles. Toutes mes excuses pour cette chanson qui va trottiner dans votre tête…

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°154]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°41.

19 réflexions au sujet de « ‭Les vagabonds : ‬Richard Lange »

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  3. Pas pour moi car le thème des vampires n’est pas ma tasse de thé. Je n’aime que le Dracula de Bram Stoker, et encore, c’est plus pour la description de ses paysages et son écriture que pour l’histoire en elle-même.

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  4. oui j’avais déjà vu des chroniques qui en disaient beaucoup de bien. J’ai aimé ta présentation et puis j’avoue que j’aime les vampires, je reste marquée par Buffy et les vampires and co ! 😉 merci pour ta chronique, il remonte un peu dans ma PAL !

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  5. Oui le mythe des vampires a été maintes fois revisité. Dans les Prédateurs (un roman adapté en film avec Deneuve et Bowie) ils supportent la lumière du jour et peuvent mourir si on essaie de les tuer mais sans mourir vraiment (ils reprennent leur âge réel rapidement et deviennent des cadavres encore conscients pourrissant pour l’éternité !😱) et ne se nourrissent que toutes les semaines de sang mais doivent dormir 6h d’un sommeil très profond semblable à la mort etc… Dans certains films on doit consommer leur sang, dans d’autres il suffit d’être mordu… Dans Twillight ils brillent au soleil et ne dorment jamais… Bref autant d’adaptations du mythe que d’auteurs.

    J’hésite à aller chez la libraire exprès pour ça. Là le mythe semble assez banalisé dans quelque chose d’un peu trivial… On a deux pauvres qui font la route dans une bagnole des seventees… loin d’un comte en cape de soie et smoking dormant dans un cercueil d’acajou doublé de satin… bouffant de préférence les cous de jeunes femmes bien fichues… ou des vampires distingués et à la psychologie tarabiscotée voire torturée et tortueuse d’Anne Rice (qui m’ont bien fatiguée en fait!) ou des zados têtaclack de Touaille light!

    Ça peu changer des clichés à la con qui m’ont bien pompée ces dernières années justement… Épi tu le vends bien ! Allez… je le mettrai dans ma PAL à l’occasion si je le trouve en passant chez ma libraire qui ne vends pas de temps en plus ! 😉

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  6. Oh je l’avais repere…mais j’etais pas vraiment enthousiaste…cela me rappelait la serie jenesaisplussontitre avec freres dedans….mais lala tu sembles vraiment adorer alors pourquoi pas…

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