Les mystères de soeur Juana – 02 – Sang d’encre : Oscar De Muriel

Titre : Les mystères de soeur Juana – 02 – Sang d’encre

Auteur : Oscar De Muriel 🇲🇽
Édition : Presses de la Cité (08/06/2023)
Édition Originale : La sangre es tinta (2019)
Traduction : Vanessa Canavesi

Résumé :
Ma plume rouge est sang. Prends garde, impie…

Don Carlos Sigüenza y Góngora a disparu. Il ne reste de lui qu’un chapeau couvert de sang retrouvé dans la cour du palais royal. Aidée de la novice Alina et de Matea, sa fidèle servante, soeur Juana mène à nouveau l’enquête. Retrouver Góngora lui permettra peut-être d’expier d’anciens péchés…

Mais quelqu’un semble décidé à ne pas laisser le génial astronome reparaître. Est-ce à cause de cette comète maléfique surgie dans le ciel il y a peu, et qui a causé une terreur sans nom dans les Amériques ? Ou des manuscrits hérétiques controversés que l’érudit était enfin parvenu à faire publier ?

À trop vouloir se mêler d’affaires qui les dépassent, les religieuses de San Jerónimo risquent de s’attirer les foudres des puissants… Qui a dit que la vie cléricale manquait de piquant ?

Critique :
C’est avec un grand plaisir que je suis retournée m’enfermer au couvent de San Jerónimo, chez les soeurs hiéronymites. Prenant une tasse de chocolat chaud, j’ai savouré mes retrouvailles avec soeur Juana.

Si dans le premier tome, il y avait des assassinats à la pelle (non, pas avec une pelle) et du sang à foison, dans ce deuxième tome, pas de corps, donc, pas de mort !

Hé oui, deux disparitions louches, mais sans corps retrouvé, on ne sait pas s’ils sont morts ou vivants, ils pourraient même être à la fois morts et vivants, tel le chat de Schrödinger…

Le mystère est donc entier et soeur Juana va enquêter comme elle peut, puisqu’elle est cloîtrée. Heureusement qu’il y a la servante de la novice Alina, une indienne (du Mexique, pas amérindienne) qui elle, peut aller un peu partout. D’ailleurs, son rôle sera plus important et c’est une bonne chose, car c’est un personnage sympathique que j’apprécie énormément.

Ce polar historique est la preuve qu’il y a moyen de tenir son lectorat en haleine sans avoir recours à de l’hémoglobine ou à des mises en scènes gores et innovantes des cadavres (même si je n’ai rien contre). L’auteur avait assez de matière que pour nous donner envie de tourner les pages et c’est ce que j’ai fait, sans voir le temps passer.

Comme dans le premier tome, le récit incorpore bien la vie à Mexico, en Nouvelle-Espagne, en 1690, que ce soit pour la place, importante, de la religion, mais aussi en ce qui concerne les droits que les femmes n’ont pas, que les Indiens n’ont pas (on dit même d’eux qu’ils n’ont pas d’âme) et sur les pleins pouvoirs des colons espagnols, mâles, bien entendu, riches, comme vous l’aviez deviné et nobles (ou religieux).

Sœur Juana entrelaça les doigts.
— Je vous l’accorde. Mais cette affaire est particulièrement épineuse pour deux raisons. Tout d’abord, parce que celle qui passe pour l’aguicheuse est doña Elvira, et son mari s’en lave les mains. C’est typique des aristocrates : ils versent tous dans le péché et la débauche, s’incitent même mutuellement au mal, mais ce sont toujours les femmes qui sont perfides et coupables…

— Mon frère aussi a disparu. Je ne vais pas commencer à écarter des hypothèses à cause du rang ou du titre de certains. Les pires crimes ont toujours été commis par des aristocrates. Ouvrez n’importe quel livre d’histoire, vous verrez.

Pas d’action comme dans un thriller, presque tout à huis clos, hormis quelques incursions dehors, mais deux disparitions, un message énigmatique et des femmes qui ont des cerveaux et qui savent s’en servir ! Et puis, il y a la langue acérée de soeur Juana, qui ne manque jamais de répliques piquantes. Son duel avec l’autre connard (je ne citerai pas de nom) était de toute beauté.

Un chouette polar historique à découvrir, si vous ne l’avez pas encore fait ! Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les ordres et de faire vœu de chasteté, obéissance, pauvreté et de réclusion pour passer un très bon moment de lecture.

3,8/5

28 réflexions au sujet de « Les mystères de soeur Juana – 02 – Sang d’encre : Oscar De Muriel »

  1. Ping : Dixième mois espagnol : c’est parti ! | deslivresetsharon

  2. J’avais commencé une réponse il y a quelques temps mais elle n’est visiblement pas partie… 🤔

    Or donc je disais que c’était déjà dans ma PAL! Visiblement il va falloir que je l’en sorte un jour… 😬

    Aimé par 1 personne

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