Il y a un robot dans le jardin : Deborah Install

Titre : Il y a un robot dans le jardin

Auteur : Deborah Install
Édition : Super 8 éditions (12/01/2017)

Résumé :
Dans un monde où acquérir un androïde fonctionnel est devenu tout à fait possible, Ben est peut-être en train de laisser passer le train de sa vie. Vivant sur l’héritage de ses parents, il regarde, impuissant, sa femme avocate s’éloigner de lui. Loser ?

Mais, un matin, Ben trouve un robot dans son jardin. Un adorable petit machin de ferraille qui, assis dans l’herbe, contemplant des chevaux, éprouve toutes les peines du monde à expliquer ce qu’il fabrique ici. « Débarrasse-nous de ce truc ! » exige sa femme en substance.

Contre toute attente, Ben s’embarque alors avec Tang dans une quête à travers tout le pays afin de ramener le robot à son propriétaire. Tendre et malicieux, drôle et manipulateur, Tang apprend vite. Et si, sous le vernis écaillé de l’intelligence artificielle, se cachait un vrai cœur ? Et si, au bout du chemin, Ben trouvait bien plus que ce qu’il pensait chercher ?

Critique :
Un peu de douceur dans ce monde de brute, ça ne fait pas de mal. Que du contraire. Et cette lecture, sous ses faux airs de littérature SF Feel-Good est un concentré d’énergie positive et se révèle être un récit plus profond que ce que l’on pourrait penser de prime abord.

À une époque où tout le monde possède son androïde dernier cri, se retrouver avec un robot « vintage » dans son jardin ne ferait plaisir à personne.

À personne, vous êtes sûrs ? Parce que Ben, le loser de service, lui, est intrigué par ce petit bout de ferraille d’un mètre trente.

Le robot était assis sous le saule, les jambes étendues devant lui et le dos tourné à notre fenêtre. Des gouttelettes causées par la rosée d’automne parsemaient son corps métallique, ce qui donnait un curieux mélange, entre estampe japonaise et tas de ferraille.

Si, si, Ben est un loser de première catégorie ! Sans-emploi, vivant de l’héritage laissé par ses parents, laissant à sa femme avocate le soin de sortir les poubelles, de préparer à manger et pire, il peut passer toute sa journée en pyjama peignoir. Moi, à la place d’Amy, son épouse, je lui aurais arraché les yeux !

Une publicité chez nous disait à propos du Lotto « Six croix qui peuvent changer une vie » et bien, pour ce roman, on pourrait dire « Ce petit robot peut changer ta vie » car à la fin du roman, notre Ben pourrait, la main sur le coeur, dire « J’ai changé »…

Comment ne pas s’attacher à Tang, ce robot qui donne l’impression d’avoir été fabriqué à la va-vite, avec sa tête carrée posée sur un corps carré et ses petites réflexions, ces « pourquoi » posé sans cesse, comme un enfant, ces bouderies, ses petits mensonges…

Mais enfin, êtes-vous en train de vous dire, ce n’est qu’un tas de ferraille, ça ne pense pas, ça n’a pas de sentiments !!

Détrompez-vous, gens de peu de foi et de coeur ! Notre Tang, vu la première fois, donnerait l’impression de n’être que de la ferraille, mais moi, je l’ai trouvé plus vivant que certains humains, plus touchant, plus amusant, plus émouvant.

Le grand voyage qu’il va accomplir avec Ben, loser de son état, va être le plus grand voyage jamais réalisé par un loser anglais et leurs péripéties pourraient donner lieu à un roman… Suis-je bête, ils viennent de l’écrire puisque je viens de le lire d’une traite.

Oh, ce n’était sans doute pas le prochain Goncourt, certains pourraient dire que c’est trop too much, trop de bons sentiments, trop gentillet, et pourtant, moi je ne l’ai pas vu de la sorte, y voyant plus un récit sur la différence, sur l’acceptation de l’autre, sur des populations qui voient dans les androïdes ou les robots des simples machines et d’autres des êtres doués de raison, d’empathie, des êtres qu’il faut traiter avec respect.

J’ai vu aussi le légume Ben devenir un autre homme, changer, évoluer, apprendre à se démerder seul, commencer à apprécier Tang, à lui apprendre des choses, tandis que Tang évoluait lui aussi de son côté, même si parfois on avait l’impression d’être face à un enfant souffrant d’autisme ou face à un enfant capricieux.

Oui,  j’ai aimé leur voyage, leurs différentes rencontres, leurs relations, leur amitié.

Un roman qui fait du bien et qui se trouve être plus profond qu’on pourrait le croire. Une lecture rafraichissante et une bouffée d’oxygène bienvenue.

A ce stade, je dois avouer que je n’aurais jamais imaginer traverser les États-Unis a volant d’une Dodge Charger, en compagnie d’un robot vintage et d’un teckel radioactif. Mais la vie est pleine de surprises qu’il vaut mieux ne pas contester.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017),  « A year in England » chez Titine (Juillet 2016 – Mai 2017) et le Challenge British Mysteries chez My Lou Book.

37 réflexions au sujet de « Il y a un robot dans le jardin : Deborah Install »

  1. Ping : Bilan pour le challenge polar et thriller 2016-2017 | deslivresetsharon

  2. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Avril 2017 | The Cannibal Lecteur

  3. Ho que c’est mignon de te voir fondre ainsi !☺️ Notre Belette a un donc un grand cœur tout mou ét c’est rassurant !!! 😁 Bon, cela dit, il aurait pu s’agir d’un chien à la place du robot pour changer la vie de ce loser , mais nous interroger sur les éventuelles émotivités de l’intelligence artificielle, gentille façon E.T est une façon de donner du grain à moudre à ceux qui s’intéressent au sujet ! J’aime quand tu as des coups de cœur autres que pour des romans noirs ! 😋😉😉

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    • Chut, faut pas le dire ! Personne ne le sait… 🙂

      Un chien, ce n’aurait pas fait pareil, ça ne parle pas, et un robot qui fait preuve d’émotions, ça change. Une sorte de robot qui se comporte comme un enfant de 6 ans… une société qui les voit comme des esclaves, une autre pas et qui les respecte…

      Bon, mes prochains romans noirs lus ne seront pas des coups de coeur… 😦

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      • Faut pas dire que tu as AUSSI un p’tit coeur qui fond au soleil du printemps ? Mais si si si et c’est même rassurant je trouve !!! 😆 Dans ce que tu dis de ce robot et des différentes perceptions qu’en ont les humains, on retrouve l’Homme finalement dans ce qu’il a de bon et de mauvais ! 😉
        Désolée que tu n’aies pas eu de coups de coeur, on préfère quand c’est l’inverse ! 😉 Ça va revenir et ta prochaine pépite, tu l’apprécieras encore plus ! 😉 🙂

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        • oui, mais chut, c’est un secret ! Heureusement que personne ne nous lit, hormis le fbi et la cia… mdr

          Non, la publication du jour, « Julius Winsome », ne m’a pas emballé, et l’autre « Bienvenue à Oakland » est spécial, mais je m’y adapte ! 😉

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  4. Mouais… rien a dire sur ce roman… le thème ne me transporte pas… mais tu me connais c’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule… 😉

    Et une petite association d’idée me vient entre ce Ben qui semble traverser sa vie sans but comme anesthésié… et le Loto que tu évoques à un moment. Quel rapport ??? Et ben oui… ces jeux et l’espoir de gain sans effort à quelque chose d’anesthésiant chez certaines personnes que l’appât du gain facile fait passer à côté de leur vie… les addicts aux jeux, leurs proches pourront vous le dire… incapables d’avoir une vraie vie à force de rêver à celle qu’ils pourraient avoir s’ils gagnaient.

    Au fait… saviez vous que dans les aventures d’Ulysse, il rencontre une bande de gens drogués par l’effet soporiphique de la fleur de Loto??? Tiens donc ! Voilà un choix de mot
    (Appeler une loterie le « loto ») intéressant ! 🤓

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    • Puisque le slogan du Lotto de chez nous (avec deux « t » chez nous, comme dans quéquette) était que les 6 croix pouvaient changer ta vie et que ici, un robot a changé la vie de Ben, j’ai fait le rapprochement entre les slogans, mais je ne savais pas pour la fleur de Loto, décidément, je me « culture », moi, ici !

      Ben est passé de je fous rien de ma journée et je sais même pas comment les poubelles disparaissent de la maison à je bouge mon cul pour tenter de faire réparer le robot, mon pote.

      Une lecture qui fait du bien par où elle passe 😉

      Niveau Lotto, on m’a toujours dit que les plus gros joueurs se trouvaient dans les villes sinistrées, genre celles du Borinage, chez nous. Dingue ce que le rêve leur fait dépenser du fric !

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