Titre : Hillbilly Elégie
Auteur : J. D. Vance
Édition : Globe (06/09/2017)
Résumé :
Dans ce récit à la fois personnel et politique, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, cette immense région des États-Unis qui a vu l’industrie du charbon et de la métallurgie péricliter.
Il décrit avec humanité et bienveillance la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest que l’on dit xénophobes et qui ont voté pour Donald Trump.
Roman autobiographique, roman d’un transfuge, Hillbilly Élégie nous fait entendre la voix d’une classe désillusionnée et pose des questions essentielles. Comment peut-on ne pas manger à sa faim dans le pays le plus riche du monde ?
Comment l’Amérique démocrate, ouvrière et digne est-elle devenue républicaine, pauvre et pleine de rancune ?
Critique :
Pourquoi les Hillbillies ont-ils voté pour Trump ? Vous ne le saurez pas (contrairement à l’annonce du 4ème de couverture), l’auteur ne l’expliquant pas, mais après ma lecture et mes déductions, sans doute ont-ils vu un sauveur dans la personnalité de Donald… Un mec, un vrai…
Enfin, tout ceci n’est que suppositions, je n’ai pas vu les bulletins de vote des Hillbillies.
Anybref, ce roman ne portera pas sur le pourquoi du comment un type tel que Donald est arrivé à la présidence, il ne sera même pas question de racisme, dans ces pages, ce sera juste un portrait ethnique d’une communauté précise, les Hillbillies, une sorte de photographie familiale, analysée sur plusieurs décennies.
Pour celui ou celle qui ne saurait pas ce qu’est un Hillbilly, on peut le traduire pas « péquenot ». Chez nous, en Belgique francophone, on dirait sans doute « barakis d’kermesse ».
Les Hillbillies (péquenot des collines), ce sont les descendants des Irlando-Écossais qui ont émigrés aux États-Unis.
Bref, un Hillbilly, c’est une sorte de Redneck, de White Trash, de plouc : ça fume, ça boit, ça se drogue, ça passe sa vie à s’engueuler avec sa femme ou son mari, ça glandouille, ça voudrait s’en sortir, mais sans faire un seul effort. Ça perd son job parce que ça ne fout rien et que ça arrive en retard, mais ça accuse le boss.
Dans des endroits comme Middletown, les gens parlent tout le temps de travail. Vous pouvez traverser un ville où 30% des hommes jeunes bossent moins de 20 heures par semaine sans trouver personne qui ait conscience de sa propre fainéantise.
J.D Vance est né dans cette communauté où les femmes se retrouvent en cloques à 15/16 ans et en loques à 40 ans, laminées par des compagnons brutaux, alcoolique ou tout simplement parce que tout le monde reproduit le schéma des parents : on s’engueule à tour de bras en gueulant pour tout le voisinage car on est perpétuellement sur le qui-vive. La vie privée n’existe pas, tout le monde rentre chez tout le monde sans frapper.
De par son récit largement autobiographique, l’auteur va nous présenter une tranche de cette communauté d’américains ruraux, ces paumés qui ont été s’installer dans la Rust Belt parce que toutes les usines de sidérurgies s’y trouvaient.
Je n’ai pas écrit ce livre parce que j’ai fait quoi que ce soit de remarquable. Au contraire, je l’ai fait après avoir réussi une chose assez commune qui, pourtant, n’arrive presque jamais à ceux qui ont grandi là où je suis né. Car, voyez-vous, je viens d’une famille pauvre de la Rust Belt, une ancienne région industrielle, ayant vécu dans une petite ville de l’Ohio où l’on produisait de l’acier et qui subit une récession et connaît une découragement croissant d’aussi loin que remontent mes souvenirs.
Parce qu’à l’époque, lorsque tout allait bien, des sociétés comme Armco engageait des types sans diplômes qui avaient quitté les bancs de l’école bien trop tôt. Puis ce fut la crise dans les années 80… Les pertes d’emplois, le chômage, la misère noire.
Il existait une véritable politique d’encouragement à l’émigration massive : les candidats qui avaient un parent chez Armco figuraient en tête de liste.
Pourtant, bizarrement, alors qu’on sent bien que l’auteur aimerait botter les fesses de certains de ses congénères, on sent aussi pour eux une sorte de tendresse, de compréhension, puisque tous ces paumés sont ses voisins, ses amis, sa famille.
Véritable petite étude sur une partie de l’Amérique, le roman se lit tout seul car les références à des études poussées et sérieuses sont peu nombreuses, ce qui me fait penser que pour certains faits, l’auteur a sans doute généralisé. À tort ou à raison…
Sans vouloir être un plaidoyer pour la communauté Hillbilly, on sent tout de même que la plume de Vance est plus celle d’un avocat que celle d’un péquenot mal dégrossi car ces gens ont, malgré tout, des circonstances atténuantes et tout le monde sait qu’il est très difficile de s’extraire de sa misère et de son milieu, surtout quand celui-ci se trouve fort bas dans l’échelle sociale.
Ce que j’ai apprécié, c’est que l’auteur ne se jette pas des fleurs parce qu’il a réussi à s’en extraire, mais remercie tout ceux qui ont, un jour, mis la main à la pâte pour l’aider et le pousser en avant afin qu’il fasse des études et s’en sorte.
À Middletown, 20% de ceux qui entrent au lycée n’obtiendront pas leur diplôme. La plupart des 80% restants n’auront aucun diplôme universitaire. Et quasiment personne n’ira dans une université située hors de l’Ohio. Les élèves n’attendent pas grand chose d’eux mêmes car autour d’eux les gens ne font rien ou presque.
Vance a eu beaucoup de chances, car toutes les cartes étaient réunies dans ses mains pour foirer et devenir, lui aussi, un de ces Hillbilly qui glande à longueur de journée, sans diplôme, s’enfonçant dans la drogue.
Ce qui donne des frissons dans le dos, c’est qu’ils durent être plusieurs à ses côtés, au bon moment, pour pousser le jeune J.D Vance dans la bonne direction, que ce soit ses grands-parents, sa soeur, des profs, et le système des bourses pour les universités américaines.
Ce qui donne froid dans le dos aussi, c’est le fait que ces gens ne s’en sortiront jamais, que leur situation ne fera qu’empirer, et qu’ils auraient bien tous besoin d’un petit coup de pouce, ne fut-ce que pour les aider à remplir des formulaires ou à chercher un bon travail. Pour leur machisme, on ne saura rien faire…
Sommes-nous assez durs pour nous [les hillbillies] regarder dans le miroir et admettre que nos comportements font du mal à nos enfants ? Les politiques publiques peuvent aider, mais aucun gouvernement ne peut résoudre ces problèmes à notre place.
Moi, j’ai pris mon pied à découvrir cette partie de l’Amérique, retrouvant aussi des travers qui sont bien propres à l’humain qui ne fout rien, qui vit des allocs, mais qui reproche à son voisin d’être un glandeur et un parasite de la société.
Un portrait d’une Amérique Blanche sans concession, froid, dur, sans édulcorants, les faits bruts de décoffrage, mais le tout avec une certaine tendresse à l’égard de certains membres de sa famille, qui, étant mal parti dans la vie (alcoolisme), se sont rattrapés après, accédant à une forme de rédemption.
Je note !
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Note ! mais pas de colis cadeau !
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Ça ne peut pas être Noël tous les jours !
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Mince alors !
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MDR !
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Ce récit donne une voix aux sans voix ayant perdu toute illusion. Il décrit de l’intérieur une communauté qui a complètement muté en deux générations passant d’une société démocrate et ouvrière à une société républicaine et pauvre. Comment des ouvriers appliqués et fiers sont-ils devenus des assistés permanents ?
J’ai beaucoup apprécié ce récit aussi.
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On fabrique les assistés ! C’est aussi le fond de commerce des socialistes, en tout cas, chez nous, en Belgique, ils n’aimeraient pas que certains bastions réputés « rouges » deviennent bleus ou autres, donc, on entretien ma misère.
Un super livre, oui ! Même si l’auteur aurait pu prendre plus d’exemples pour étayer certaines de ses théories.
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Bref il cherche le sauveur qui leur donnera de l’argent sans rien faire ?…se sont trompes avec Trump…mais bon je sais pas….car pour les comprendre cela ne semble pas etre le bon livre…
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Non, je pense qu’on cherche un type qui dit tout haut ce que d’autre n’oseront pas, un mec avec des couilles, un type cash, une sorte de Berlusconi… je ne comprends pas les électeurs non plus, De Gaulle disait que nous étions des veaux et il avait raison.
Oui, Trump est une erreur, mais aussi le signe que les gens en ont plein le cul des politiciens mièvres.
Bcp aussi ne faisaient pas confiance à Obama, pensant qu’il n’était pas américain, qu’il était musulman. La désinformation, l’intox, les fake, ça fait du tort aussi.
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je me souviens deja pour Bush….un americain m’avait dit qu’avec lui on peut prendre une biere pas avec Al Gore, il est trop intellectuel, il ne peut pas nous comprendre…c fou quand meme d’en arriver la….on demande des competents pas un ami ? (bien qu’il existe des amis competents…lol)
pour moi l’erreur de casting est clinton…mais bon on ne pourra pas refaire les elections et subissons en esperant pas trop de degats…et le reve que les fakes news s’arretent….
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Les gens de la majorité n’aiment pas les mecs trop intellectuels, avec eux, on ne cause pas foot et bières, ou cul des filles.
On est des veaux !!!
Clinton ?? Dans quel sens ?
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la femme avait trop beaucoup trop de casseroles…et elle n’etait pas trop aimee des le depart…..
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On a vu le résultat !
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oh oui c’etait les deux pires candidats a des elections, du jamais vu…..
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Et pourtant… on l’a vu ! Je te jure que JAMAIS je n’aurais cru qu’un tel bouffon arrive aussi loin, ni qu’il gagne !! Je me suis royalement plantée… madame Irma, ce ne sera pas moi.
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bin sur papier, il a quand meme perdu…Clinton a 2 millions de voix de plus…mais bon c’est fait…c’est fait…meme lui etait surpris…bref….
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Oui, en nombre absolu de voix, la mère Clinton gagne, mais avec leur système à la noix de grands électeurs, ça a fait tout foirer le le kéké à la houppe est sur le trône. Et depuis son accession, hormis du détricotage ou de l’annulation de lois à Obama, il n’a rien fait de tangible !!
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bin si…changer les impots et se mettre des milliards dans les poches en baissant celles des entrepreneurs…magique….;)
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Je parlais de choses intelligentes pour le peuple, la majorité, pas pour la minorité des friquées ! 😆
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ha ca….le probleme est intelligent dans la phrase…;)
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Oui, en effet, le mot « intelligent » et « Trump », ça ne va pas ensemble, c’est un oxymore !
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exactement….il est juste intelligent pour lui-meme…et encore….;)
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À force de dire « j’ai raison et les autres torts », ça va finir par se retourner contre lui !
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m’en parle pas…il vient de passer le test d’intelligence…il a tout bon….mdr….;)
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Tu sais, avec du pognon, je pourrais faire passer un test d’intelligence au chien et le faire déclarer QI de 180 !!
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oui j’imagine le doc en train d’ecrire n’importe quoi pour le rendre intelligent….lol
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Ou on lui avait donné les questions et les réponses.
Ou pire, il se fait passer pour fou…
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bin c’est bien reussi….mais je doute de ces capacites cerebrales…..car au Chili, on a le meme…meme wikipedia a sa page speciale pour lui (et on est reparti pour 4 ans)
https://es.wikipedia.org/wiki/Pi%C3%B1ericosas
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Les cons accèdent à des hautes places, je ne comprends toujours pas pourquoi…
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bin ils sont souvent bien entoures par ceux qui veulent ce pouvoir sans se mettre en avant…..
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Comme d’habitude ♫
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Barakis… mouais, pas pour moi du coup, j’en vois assez partout qui me rendent totalement dingue…
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Oui, c’est vrai, étant Belge, tu connais le phénomène (de foire !!).
Ici, c’est bien parce qu’on étudie une partie de la population américaine, et pas le plus belle.
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