Auteur : Michael Hardwick
Édition: Néo (1985)
Résumé :
A lire les aventures de Sherlock Holmes racontées par son ami le docteur Watson, ne prendrait-on pas l’illustre détective pour une froide machine à penser, tout en cerveau et sans cœur ?
Mais peut-être est-ce parce que Watson a laissé de côté certains épisodes, estimant que la vérité — comme le gibier — gagne parfois à ne pas être consommée sur l’heure.
Partant de cette hypothèse, Michael et Mollie Hardwick ont imaginé, avec l’autorisation des héritiers de Sir Arthur Conan Doyle, les présents textes qui font avec humour justice de cette réputation de froideur, voire de misogynie.
Certes, la singulière affaire de la ballerine russe nous montre un Sherlock Holmes peu enthousiasmé par l’ardeur d’une robuste danseuse, mais du stratagème dont il se sert pour lui échapper mieux vaut ne pas tirer les mêmes conclusions que l’imprésario de la dame si l’on ne veut pas encourir les foudres de l’honnête Watson.
Le cœur de Sherlock Holmes n’a-t-il donc jamais vibré ? Si — et à l’occasion de l’affaire, plus curieuse encore, où la recherche d’un mari disparu conduit les deux amis à la découverte d’un secret d’Etat sur les bords du Loch Ness dans une enquête qui, pour être apocryphe, n’en ravira pas moins les lecteurs fervents de Sir Arthur Conan Doyle.
Critique :
Imaginez ma tête lorsque je tombai sur ce pastiche, dans une bouquinerie, et lorsque mes yeux se posèrent sur la couverture des Éditions Néo avec la femme aux seins nus, aux seins lourds et aux seins blancs (Sardou, sors de ma tête)…
Nous n’étions pas encore en 1990 (si j’me souviens bien), j’étais toujours mineure et je n’avais jamais vu le film de Billy Wilder. (Internet n’existait pas pour le commun des mortels que nous étions, les enfants !). Ma question était : pouvais-je acheter ce livre ? Était-il porno ou juste pour moi ?
Une fois mon achat terminé, je rentrai à la maison toute guillerette – dans un dessin animé, j’aurais sautillé de bonheur et chantonné. Ce fut avec voracité que je me jetai sur le livre afin de découvrir ce que j’imaginais sur mon détective préféré.
Je manquai de m’étrangler quand Holmes avoua que lui et Watson étaient ensemble… juste pour éviter de devoir jouer à l’étalon reproducteur avec la danseuse russe. Déjà à l’époque, cela me crispait pareille relation. Cela énerva Watson aussi. Non mais !
Le livre me laissa tout de même un goût amer, l’auteur s’évertuant à arrêter le récit juste au moment où cela devenait intéressant dans la chambre de Holmes avec Gabrielle… « Tu brûle mon esprit, ton amour étrangle ma vie… » (désolée, Johnny Hallyday chante sa chanson dans ma tête).
J’aurais bien hurlé de frustration, tiens, quand le récit fut coupé, me laissant imaginer tout ce que je voulais, alors que mon plus désir était de lire noir sur blanc ! Je ne saurai jamais s’ils ont fait plus… Le genre de question existentielle qui me pourrit la vie.
Critique aussi pour notre Watson qui avait plus l’air d’un nigaud que d’un homme à l’intelligence normale. Mycroft en sorte de comploteur me fit bien rire, surtout pour les réparties entre l’aîné et le cadet, bien qu’à la fin, je mélange le film et le livre.
La petite révélation sur le mariage avorté de Holmes à cause de sa fiancée qui était morte, lui faisant dire de manière cynique que l’on ne pouvait pas faire confiance aux femmes, me fit hésiter entre le rire jaune et le rire franc.
Vingt ans après, j’hésite toujours et je passe successivement de l’un à l’autre.
La fin de l’enquête me laissa sur la partie charnue de mon anatomie : révélations ! Mince alors, je ne l’avais pas vue venir, celle là. Himmel gott !!
Même si ce n’était pas « mourir d’amour enchaîné », les chaînes des menottes restant dans les poches de Mycroft, cela y ressemblait très fort. Auf wiedersehen, Gabrielle…
La fin me laissa la larme à l’oeil, Watson lisant les nouvelles et Holmes lui demandant son flacon de cocaïne. Snif.
Quelques temps après avoir lu le livre, le film passait à la télévision, me remplissant de bonheur. Le septième ciel, rien de moins ! En y repensant, je me dis que ma folie n’est pas guérie et c’est tant mieux.
Comme je suis accro, j’ai encore regardé l’adaptation cinématographique en février 2012. Watson est toujours aussi nigaud, mais je ne regrette pas d’avoir lu le livre.
La relecture du roman me fruste encore plus parce que je sais… et comme je suis un peu maso, je le relis encore et toujours !
« La Vie privée de Sherlock Holmes » (The Private Life of Sherlock Holmes) est un film britannique réalisé par Billy Wilder en 1970.
Titre participant aux challenges « La littérature fait son cinéma » de Kabaret Kulturel et à celui de « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict.
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Tu as une façon d’écrire tes chroniques excellente! J’adore la référence à Johnny Hallyday! Et oui je connais mes classiques…
La couvertures de ce livre est juste immonde… J’ai adoré le film que j’ai découvert dimanche mais bizarrement le livre ne me tente pas du tout…
Bises!
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Cover immonde, j’avoue et en plus, pas le reflet du contenu du livre ! Là, tu as l’impression que tu viens d’acheter un livre porno et bien non, rien de tout cela.
Johnny est trop connu que pour qu’on ne reconnaisse pas ♫ Gabrielle ♪.
Le livre est en fait tiré du film, donc, pile poil le film (ce qui est bizarre, hein, un livre tiré d’un film). J’adore le film parce que j’apprécie Stephens, qui joue Holmes, et qui a fini le film sur les rotules, parce que Holmes l’avait vidé. Le rôle… ce que Jeremy Brett remarqua aussi plus tard, le rôle de SH est lourd ! 😉
Merci du compliment 😳
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J’avoue que j’ai eu deux secondes d’arrêt en découvrant la couv’. Ca m’a l’air quand même très particulier comme histoire et je suis pas certaine d’adhérer, mais je note quand même, dans un soucis d’exhaustivité (même si l’exhaustivité semble bien atteignable quand on parle Sherlock Holmes). Je note aussi le film, tant que j’y suis.
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Comprend donc ma surprise quand je n’étais encore que mineure d’âge !!! Pourtant, j’espérais quelques scènes de sexe que je n’ai pas eu.
Par contre, le livre est bien et le film aussi. Robert Stephen s’est fait bouffer par le personnage de Holmes, mettant en garde son ami Jeremy Brett plus tard. Pourtant, Stephen joue un Holmes tout en finesse, sans que l’on sache s’il aime ou pas sa Gabrille.
Il faut attendre la fin du livre et du film pour comprendre. Tout est dans la finesse et son final vaut bien celui de son autre film « certains l’aiment chaud » avec le fameux « Nobody is perfect ».
Sérieux, le livre et le film valent le coup. C’est mon avis, et ça, ça ne vaut pas grand-chose ! *rires*
PS : la couv est un peu mensongère par rapport au contenu du livre.
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Bon, tu me donnes de plus en plus envie de m’y intéresser…
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Tes paupières sont lourdes, tu succombes à la tentation… et tu cours l’acheter avant de le lire !
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Héhé, bien tenté. Seul pb : en février ce sont les offres spéciales chez MX Publishing et comme 80% de leur catalogue est consacré à Sherlock, je sens que mon ‘budget livres’ du mois va y passer… A moins que je ne le trouve chez le bouquiniste… avec la même couverture si élégante bien sûr !
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Aie, aie, aie, le genre d’offres auxquelles nous ne pouvons résister très longtemps… Il existe deux couvertures, j’ai la plus… coquine !
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Je veux cette couverture, ne serait que pour profiter de la tête des gens quand je le lirais dans le métro !
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La provoc ! rien que la provoc ! Jamais je n’oserais lire un livre du Marquis dans le métro… là, je fais ma petite qui rougit.
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But « who cares about decent » ?
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Vu les tarés qui sont parfois dans les métros, vaut mieux pas attirer leur attention en lisant le Marquis.
Non, lui je me le réserve pour mon canapé, avec une tasse de thé et les pieds sur la table.
L’indécence, je ne la partage pas avec n’importe qui.
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Sincèrement, j’ai jamais rencontré de grands malades dans le métro… Peut-être parce que c’est souvent moi qui ai tenu le rôle de la grande malade, suis-je en train de réaliser… comme quand je rentrais de GN en costûme à toute heure du jour ou de la nuit…
Bref, ce que je comprends surtout, c’est que tu préfères garder le Marquis pour toi toute seule, en cachette. :p
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Nous en possédons quelques uns à Bruxelles ! Ils ne carburent pas au café de grand matin.
Mince, je suis démasqué ! Oui, je veux le lire pour moi toute seule. Et qui sait, lire le livre que Onfray a fait sur la Marquis et dans lequel il nous rappelle que ce n’était pas un homme fréquentable, quoi qu’on en ai dit.
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