Drenaï – 10 – Loup Blanc : David Gemmel

Titre : Drenaï – 10 – Loup Blanc

Auteur : David Gemmel
Édition : Milady Fantasy (21/01/2015) – 600 pages
Édition Originale : White Wolf (2004)
Traduction : Rosalie Guillaume

Résumé :
Skilgannon le Damné a disparu des pages de l’histoire. Il a quitté les terres de Naashan, emportant avec lui les légendaires Épées de la Nuit et du Jour. Les assassins envoyés à ses trousses par la Reine Sorcière furent incapables de le retrouver.

Trois ans plus tard, loin de là, une foule déchaînée se rassemble autour d’un monastère. Elle est accueillie par un prêtre désarmé. Mais en quelques terrifiantes secondes, la situation bascule, et la rumeur se répand à travers les terres de l’Est : Skilgannon est de retour.

Il doit maintenant voyager à travers un royaume hanté par les démons en direction d’un temple mystérieux et de la déesse sans âge qui y règne. Toujours poursuivi par des tueurs et une armée d’ennemis face à lui, le Damné se lance dans une quête pour ramener les morts à la vie.

Mais il ne voyage pas seul. L’homme qui marche à ses côtés est Druss la Légende.

Critique :
Dans ce roman, David Gemmel fait du Gemmel, comme d’habitude. Ce n’est pas une critique, juste une constatation.

Je veux dire par-là que la trame ressemble aux autres : un guerrier compétent, torturé par son passé, en rédemption, qui a du sang sur les mains, qui n’a peur de rien.

Olek Skilgannon, qui n’a pas hésité à massacrer tous les habitants d’une ville (femmes et enfants compris), sur les ordres de sa reine, est aussi un homme respectueux des femmes (il ne viole pas les femmes, est respectueux, pas de #metoo avec lui). Hé, il a des valeurs.

Il vivait tranquille, peinard, puis les gens du village ont commencé à accuser les prêtres de tous les maux : famine, maladies et autres trucs. L’effet de meute a commencé et on a assisté à des passages à tabac de prêtres qui avaient soignés les gens durant une épidémie. Même dans la fantasy, l’humain reste le même.

Alternant les récits au présent avec ceux du passé qui éclairent la vie de quelques protagonistes (Skilgannon en tête), on suit nos personnages, fuyant l’avancée des envahisseurs, le récit se portant sur plusieurs d’entre eux.

Outre le guerrier aux épées de légendes, on croisera aussi un vieux guerrier de 50 ans, armé d’une hache mythique, elle aussi : Druss la légende. Comme Skilgannon, il est sans pitié sur un champ de bataille, a du sang sur les mains, mais respecte les femmes. Druss, je l’adore.

Les personnages sont comme souvent dans les romans de Gemmel : des guerriers terribles avec des codes moraux. Uniquement chez les héros, bien entendu, les autres, ce sont des crapules finies.

Autre chose, dans l’univers de Gemmel, on a toujours une quête qui paraît impossible à réussir ou une citadelle à défendre… Ici, ce sera la quête impossible. Comme je vous le disais, Gemmel fait du Gemmel, il y a une marque de fabrique reconnaissable entre toutes. Bizarrement, cela ne m’a jamais dérangé.

La première moitié du récit est assez lente, l’auteur pose ses décors, installe ses héros, les figurants, déroule son récit, nous propose des combats épiques (sa marque de fabrique aussi) et raconte le passé (et le passif) des personnages principaux.

La marque reconnaissable de Gemmel, c’est qu’il est aussi capable de captiver ses lecteurs dès les premières lignes.

Son style d’écriture est sans fioritures, simple, sans être simpliste. Il sait décrire le monde qu’il a créé, les différents peuples qui l’habitent (on retrouve des inspirations du nôtre) et habiller ses personnages, faisant en sorte qu’on ait l’impression de déjà les connaître.

Mélangeant habilement l’action au présent, les escarmouches, les souvenirs du passé, les événements qui se déroulent ailleurs, mettant un brin d’humour, Gemmel nous balade dans son monde imaginaire sans que l’on souffre de l’ennui.

On marche aux côtés de grands hommes, et même si ce sont des guerriers sans pitié et que Skilgannon ait massacré, avec son armé, une ville entière, on sent la rédemption sous la cuirasse, les remords, l’envie de changer les choses.

Nos guerriers, surtout Druss, ne sont pas avares de petites pensées philosophiques. Pas de la grande philosophie, pas de celle de comptoir non plus. Juste des pensées claires, nettes, précises, véridiques, poussant même le vice à se livrer à des discussions plus poussées.

Mon bémol ira pour le Grand Méchant qui est méchant jusqu’au bout des ongles (oups, il aime couper des doigts) : il aime torturer les gens, les faire souffrir longtemps, les faire hurler, mutiler, assassiner, frapper, battre,… Bref, rien pour équilibrer le portrait, ce qui est dommage.

David Gemmel applique, une fois de plus, la recette qu’il a mis au point et qu’il reproduit dans tous ses romans. Comme d’autres… Et bizarrement, ça marche à tous les coups ! Ses univers et ses personnages sont riches, c’est ce qui fait toute la différence. Les femmes dans ses romans sont fortes, ce ne sont pas des petits choses fragiles et c’est toujours appréciable.

J’étais resté quelques années sans lire du Gemmel, je m’y étais remise dans le cadre du Mois Anglais en 2020 et à chaque mois de juin, j’ai sorti de ma biblio ses romans que je n’avais pas encore lus. Cela m’a fait un bien fou.

Ce n’est pas de la grande littérature, mais j’apprécie les héros torturés qu’il met en scène, j’aime certaines de leurs valeurs (pas les massacres), leurs pensées, leur philosophie, la psychologie de certains.

Et puis, avec Gemmel, c’est l’évasion et le souffle de la grande aventure assurées.

#MoisAnglais2022
Le Mois Anglais – Juin 2022 (Chez Titine et My Lou Book). Dernière fiche…  Et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées).

17 réflexions au sujet de « Drenaï – 10 – Loup Blanc : David Gemmel »

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  2. Le truc qui ne m’aide pas trop à accrocher à la fantasy c’est justement que c’est toujours un peu pareil depuis Conan le Barbare (à ne pas confondre avec Connard le Barbant – 🙄 troooop facile! J’ai honte!). Un héros guerrier ombrageux (ils ont tous leurs raisons pour l’être) qui se bat contre les méchants très méchants… c’est un peu comme tous les « ultimes secrets cachés du parchemin perdu de la Bible » depuis Da Vinci Code… 🤨 ou pareil avec les westerns pu le seul suspens est de savoir qui dégaine le plus vite et tire le plus loin 😴

    Ça m’ennuie les zhistoires de bonzhommes qui se battent en fait… C’est ça mon problème…

    Parce que quand j’y pense… les zhistoires de serials killers c’est toujours pareil aussi… et les cosy mysteries se ressemblent sur bien des points de vie… 🤔 Et pourtant je ne m’en lasse pas.

    Donc… ce livre est un livre « de genre » et sa qualité n’est en réalité évaluable que par les amateurs ou mateuses du dit genre épicétou. Et visiblement tu l’as bien aimé donc… c’est qu’il doit remplir les bonnes cases. 😁

    Ouaip… en ce moment je me pose des questions métaphysiques sur ce qui fait qu’un livre est bon ou pas et ce qui fait qu’il me plaît ou pas les deux variables n’étant pas nécessairement à confondre. Ce genre de cogitations me perturbe toujours quand par exemple je viens d’abandonner un livre prometteur en cours de route et en lui taillant un costard.😉

    Qu’on n’apprécie pas un livre alors qu’on est pas fan de son genre tombe sous le sens sans présager de sa qualité mais si on est déçue par un livre rentrant dans ses genres de prédilection là… c’est plus ennuyeux.

    Anybref là il fait le job, je te fais confiance mais… j’irai pas vérifier ! 😁

    Et la première gourgandine analphabète diarrhéique qui joue du pipeau à trois heure du matin dans sa cage d’escaliers qui me dit « tu l’as dit bouffie » s’expose à des représailles poutinesque! 🥳

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    • Oui, je te comprends, tu n’as pas tort, même si tu n’as pas tout à fait raison… Tous ne sont pas de la sorte, c’est spécifique à Gemmel. Chez d’autres, on a des gamins qui se demandent « pourquoi moi » ou des héros pas « fort », juste un peu roublard, malin, rusé… mais il y a toujours une quête (on va se croire dans du porno).

      Lire un Gemmel m’a fait du bien, c’est déjà ça, mais je ne suis pas impartiale, bien entendu. J’apprécie l’auteur depuis que je l’ai découvert, par hasard et c’est toujours un plaisir d’y revenir et de rebouffer ses plats qui se ressemblent. Je sais que je ne risque pas la déception, en principe.

      Il m’arrive aussi de foirer mes lectures, me demandant comment s’est possible et d’en apprécier d’autres, en ne comprenant pas pourquoi… il restera des mystères insondables, impénétrables… Oui, les voies de qui-tu-sais sont impénétrables et je ne ferai pas ma blague dégueu sur le sujet.

      J’éviterai les représailles, j’en chie déjà dans mon pauvre short :p

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