Titre : Tijuana Straits đČđœ / đșđž
Auteur : Kem Nunn
Ădition : 10/18 Domaine policier (2014)
Ădition Originale : Tijuana Straits (2004)
Traduction : Natalie Zimmermann
Résumé :
Tijuana Straits, frontiĂšre de la Californie et du Mexique (đČđœ / đșđž). Repris de justice, Sam Fahey mĂšne lĂ une vie solitaire et recluse. Cet ex-surfer, en proie Ă de frĂ©quents accĂšs de panique, est bien dĂ©cidĂ© Ă ne plus se mĂȘler des affaires humaines.
Lorsqu’il recueille une jeune femme mexicaine, Magdalena, qu’on a essayĂ© d’assassiner prĂšs de chez lui, son existence paisible et solitaire vole en Ă©clats.
Activiste en lutte contre les injustices Ă©conomiques de la rĂ©gion, oĂč les grands groupes Ă©trangers n’hĂ©sitent pas Ă exploiter les travailleurs mexicains et Ă polluer sans vergogne l’air et les riviĂšres, Magdalena entraĂźne Sam Ă la recherche de ceux qui veulent sa mort.
Dans ce no-man’ s-land qu’est la frontiĂšre, patrie dĂ©solĂ©e de la corruption, de l’immigration clandestine, des trafiquants de drogue, oĂč toute apparence s’avĂšre trompeuse, Sam devra aller au bout de lui-mĂȘme pour, peut-ĂȘtre, trouver la rĂ©demption.
Critique :
Cela faisait trop longtemps que Tijuana Straits traĂźnait dans mes Ă©tagĂšres. Il Ă©tait plus que temps de le lire. Maintenant que c’est fait, je me demande pourquoi je ne l’ai pas lu plus tĂŽt…
Ce roman, c’est comme une vague pour le surf, on commence doucement, des trucs pas trop durs, mais pas trop gentils non plus, durant tout un temps, on pense que la mer est calme, que le tsunami n’arrivera pas et puis bardaf, ça vous tombe dessus et ça emporte tout.
Tout d’abord, nous ferons connaissance avec Sam Fahey, un ancien surfeur, un type qui avait tout pour rĂ©ussir dans la vie et qui en faisant les mauvais choix (pour gagner plus de fric, plus vite), s’est trop souvent retrouvĂ© dans la case prison, sans passer par la banque.
Magdalena est une activiste, qui vit au Mexique et qui, aprĂšs quelques pĂ©ripĂ©ties, va se retrouver du cĂŽtĂ© amĂ©ricain, Ă la frontiĂšre entre les deux pays, de l’autre cĂŽtĂ© du mur, des fils, des barriĂšres en fer. Et puis il y a un autre type, un de ceux dont on n’a pas envie de croiser la route…
L’auteur ne nous livre pas un thriller haletant oĂč tout le monde court comme des poulets sans tĂȘtes. Il prend le temps de poser son dĂ©cor (pas paradisiaque) et de prĂ©senter ses personnages principaux, remontant le fil du temps afin qu’on puisse mieux les apprĂ©hender. C’est aussi une bonne occasion pour nous parler de la misĂšre au Mexique, loin des cartes postales touristiques.
Armando avait un boulot, comme d’autres, mais dans une usine oĂč le comitĂ© sĂ©curitĂ© et hygiĂšne est aux abonnĂ©s absents, de mĂȘme que les syndicats, les droits des travailleurs et oĂč les femmes enceintes ne sont pas travailleuses protĂ©gĂ©es. Les gens bossent avec des solvants, des diluants, des colles fortes, sans protection, pour un salaire de misĂšre.
Il y a une grande part Ă©cologique aussi, dans ce rĂ©cit, puisque Magdalena a le rĂȘve un peu fou que les pollueurs soient les payeurs et surtout, qu’ils nettoient leurs merdes, leur pollution et qu’ils soient jugĂ©s (et punis) pour tous les torts qu’ils ont commis et dont les principales victimes sont les habitants qui respirent, boivent, vivent dans des pollutions hautement dangereuse.
Le rythme n’est pas trĂ©pidant, mais le plaisir de lecture est ailleurs, notamment dans les portraits des personnages, ni tout blancs, ni tout noirs, dans la critique des sociĂ©tĂ©s mexicaines et amĂ©ricaines, dans le scĂ©nario qui ne manque pas de profondeur, dans la partie Ă©cologique (sans devenir indigeste), dans les conditions de travail dĂ©crites. Bref, tout ce qui fait d’un roman un grand roman noir, sombre, violent, mais pas que ça.
Parce que oui, dans toute cette boue polluĂ©e, il y a une lueur d’espoir, celle que l’on appelle la rĂ©demption et que certains cherchent afin de donner un sens Ă leur vie, afin de rĂ©parer les erreurs du passĂ©, afin de ne plus ĂȘtre lĂąche, afin d’avoir de la dignitĂ©, afin de se racheter Ă leurs propres yeux.
Tijuana Straits est un bon roman noir, avec tous les ingrĂ©dients qu’il faut, de qualitĂ©, le tout cuisinĂ© Ă l’ancienne, avec des vrais morceaux de hard-boiled dedans, sans pour autant que l’auteur ait forcĂ© sur les quantitĂ©s.
Mais pourquoi l’ai-je laissĂ© prendre si longtemps les poussiĂšres, moi ???
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Allo, ma PAL ? Je vous annonce un atterrissage imminent…
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Bien vu ! đ
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Quoi? Trump nâa pas eu le temps de finir son mur ? đ€ Et oui⊠lâhypocrisie dâun systĂšme oĂč les droites racistes fustigent lâimmigration illĂ©gale tandis que les grands capitalistes qui marchent avec cette droite rĂ©duisent leurs coĂ»ts de main dâoeuvre sur le dos des clandestins quâils disent officiellement vouloir renvoyer! On a les mĂȘmes chez nous!!! đ On a aboli lâesclavage? Vraiment ? đ€
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Le mur existait dĂ©jĂ sous Clinton et on le continuait, Trumette n’a pas le monopole des murs, les autres ont commencĂ© avant lui… lui voulait juste que les mexicains le financent, parce que plus c’est gros et plus ça passe.
L’esclavage existe toujours, il a juste changĂ© de nom, les gens touchent un peu de fric, mais dans l’absolu, ça reste le mĂȘme !
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Comment savoir toutes les pĂ©pites qu’il peut y avoir dans ta bibliothĂšque?
C’est plutĂŽt bien de ce dire qu’il y a encore pleins de surprises qui t’attendent.
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Sans doute certaines dont je n’aurai jamais connaissance, car je ne saurai jamais tout lire :p
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Oh toute une zone affreuse….avec les meilleurs polars ecrits…..en tout cas, il ne deroge pas a la regle
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Oui, la zone est affreuse ! Cela donne des romans noirs rĂ©ussis, si l’auteur fait bien son job, ce qu’il a fait ici.
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Ping : Tijuana Straits de Kem Nunn – Amicalement noir
J’aime quand un polar prend son temps pour nous plonger dans la psychĂ© humaine et dans le fonctionnement d’une sociĂ©tĂ©. Ce romain a donc tout pour me plaire!
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Oui, on te chauffe l’eau de cuisson doucement… mĂȘme si, de temps en temps, on augmente la chaleur d’un coup đ Une bonne idĂ©e de nous avoir aussi prĂ©sentĂ© le « mĂ©chant »…
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Il est dans ma PAL ! Je ne l’en ai pas encore sorti, je ne suis pas sĂ»re de pouvoir le faire cette annĂ©e, mais je crains de me poser rapidement les mĂȘmes questions que toi : pourquoi ai-je attendu ?
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Oui, j’ai eu la mĂȘme chose avec « la frontiĂšre » de Bard : purĂ©e, pourquoi ne l’ai-je pas lu plus tĂŽt ????
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