Titre : Malgré toute ma rage
Auteur : Jérémy Fel
Édition : Rivages (23/08/2023)
Résumé :
C’est enfin la liberté et l’insouciance pour Juliette, Chloé, Manon et Thaïs : les premières vacances entre amies, à l’autre bout du monde – l’Afrique du Sud.
Mais celles-ci vont être de courte durée : l’une d’entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée.
Alors que l’enquête commence au Cap, les proches de la victime, évoluant dans le milieu feutré et trompeur de l’édition parisienne, tentent douloureusement de faire leur deuil.
Véritable déflagration familiale, la mort de la jeune fille encourage les protagonistes à se dévoiler peu à peu, et souvent pour le pire.
Tandis que ses personnages se débattent avec leurs pulsions, de lourds secrets en révélations inattendues, Jérémy Fel pousse ses lecteurs dans leurs retranchements et les invite à s’interroger sur l’origine du mal et ses effets sur l’âme humaine.
Critique :
L’introduction donne déjà le ton : une jeune fille se fait torturer et assassiner d’une manière abjecte, horrible… Esprits sensibles, il est encore temps de foutre le camp. L’auteur donne le ton.
Ce roman choral donnera la voix à plusieurs personnages de ce récit, que ce soit les jeunes filles parties en vacances au Cap, en Afrique du Sud, à un des inspecteur chargé de l’enquête, à leurs parents…
Ce qui donnera l’occasion aux lecteurs de se plonger dans la psychologie tourmentée des personnages et de les suivre dans leur cheminement de vie, nous faisant passer d’un inspecteur du Cap, alcoolique à un éditeur qui trompe sa femme à tous les coins de rue, puis de passer à son fils et ensuite aux jeunes filles parties en vacances au Cap.
Là où le bât a blessé, c’est avec le récit de Raphaël (quatre consonnes et trois voyelles), le père de la jeune fille assassinée. Jusque là, tout allait bien, mais ce chapitre, je l’ai trouvé laborieux. Le gâteau était déjà copieux, mais avec le Raphaël, l’auteur en a rajouté une couche…
Ce type, imbu de sa personne, ne pense qu’à ketter, niquer, baiser, fourrer, profiter des femmes (et de son statut d’éditeur). Mais comment un père, qui vient de perdre sa fille de manière si épouvantable, pense encore à reluquer les décolletés des femmes, à se faire chauffer par une mineure d’âge et à de nouveau baiser, niquer, fourrer, ketter ??
Alors que nous sommes dans un chapitre qui aurait pu être fort en émotions (des parents ont perdu leur fille), je me suis trouvée face à un chapitre dont j’avais envie de passer des pages, tant ce type était abject et me donnait envie de vomir.
Sucrant le sucre, l’auteur a encore rajouté des couches d’abject (alors qu’on était limite en overdose), avec des révélations à gerber et une scène qui, si elle passait bien dans G.O.T, frôle le trop c’est trop, dans ce roman.
Heureusement qu’ensuite, c’était la voix d’Arthur qui est venue et qui a fait baisser un peu la pression. Son chapitre aurait pu être un peu plus long, d’ailleurs. Avec lui, des émotions et de la bienveillance, ce qui fait du bien, après un Raphaël qui murmure des horreurs à notre oreille (et son paternel qui est tout pareil).
Lorsque viendra le tour des deux filles, on entrera à nouveau dans le glauque et l’abject et allez hop, l’auteur empilera des couches de plus au gâteau, le noyant sous les horreurs, à tel point que je me suis un peu détachée du récit. La surenchère, très peu pour moi.
Trop, c’était trop et là, j’ai eu l’impression qu’on en rajoutait tant qu’on pouvait, même si, d’un autre côté, ces couches de glaçages écœurant expliquaient comment nous en étions arrivé là et nous faisait comprendre le cheminement abominable d’un personnage, particulièrement cruel et insensible. Bah, toute sa famille est perverse, psychopathe, froide, cruelle…
Il n’y a pas eu de surprises de mon côté, j’avais déjà compris, au Cap, ce qui s’était passé, mais je n’aurais jamais imaginé qu’une couche de crasse aussi épaisse se cachait sous les tapis… Esprits sensibles, tenez-vous éloignés de ce roman.
L’autre bémol, c’est qu’il n’y a pas de dialogues ! Les différents récits sont fait par les personnages, comme s’ils nous les racontaient tels quels, un peu brut de décoffrage et cette absence de dialogues était pesante. Le style d’écriture est assez plat, même lorsqu’il décrit des événements assez crus.
Malgré tout, cela reste un thriller qui fait le job, si on n’est pas réfractaire à l’excès de violences et d’horreur humaine.
Peut-être que si l’auteur en avait fait moins, en évitant la surenchère, cela aurait donné un roman plus percutant, plus sombre, au lieu d’un roman où on a empilé toutes les tares humaines possibles et imaginables.
Pas une mauvaise lecture, mais pas une qui entrera dans mes coups de cœur de l’année… Un thriller violent pour celles et ceux qui ont envie de descendre dans les tréfonds de l’âme humaine.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°063].
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Je prends note de ton avertissement et me tiendrsi loin de ce livre.
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Tu peux le lire, chacun y trouvera son compte, en tout cas, le final est bien trouvé, dommage qu’il y ait toute cette violence (qui est réaliste aussi, hélas), mais je n’en demandais pas autant
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Je pense qu’il y aura trop de violence pour moi. Et je ne manque pas de livres à lire 😉
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Aah, toi aussi tu as une énorme PAL ? 😆
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La dernière fois que je l’ai évalué, j’estimais en avoir facilement pour plus de deux ans de lectures sans addition à ma PAL. Mais je lis une moyenne de 15 livres par mois (avant, ça tournait autour de 20). 😉
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Oh, juste deux ans de lecture… je pense qu’avant, j’étais à 10 ans de lecture et que maintenant, c’est encore plus 😆
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Et ça, avec ton rythme de lecture très cadencé. J’imagine que tu as une pièce pour les livres non lus et une pour les livres lus, à moins que tu te débarrasses systématiquement des livres lus. 😁
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Non, mes livres non lus sont partout… sauf sur les quelques étagères réservées aux coups de coeur, là, il n’y a que des lus.
Je me débarrasse des livres que je n’ai pas aimé… Juste ceux-là. les autres, je garde et je range le trop plein dans des caisses à bananes 😉
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Je comprends, je me départis rarement d’un livre, sauf si c’est un doublon ou si je suis certaine de ne pas le relire.
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Le problème des doublons… mdr
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Personnellement, c’était une découverte de l’auteur. Je suis d’accord avec toi, c’est une descente dans le pire du pire de l’humain, mais de mon côté, j’ai quand même beaucoup aimé, notamment ce final… mais je comprends tes bémols !
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Là, pour le final, c’est génial ! C’est le mieux, même ! mais bon, on aurait pu avoir moins de détails gore pour les scènes de tortures et le père qui couche avec sa ….. et puis sa …… ! Là, on va trop loin.
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J’ai envie de lire l’auteur, mais pas forcément toute cette violence. Choix difficile.
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De lui, j’avais adoré « Les loups à leur porte », c’était des nouvelles, mais elles étaient bonnes.
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Bon, et bien grand merci pour cette chronique, je vais passer mon tour ! 😉
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Oui, je m’en doute…
bon, c’est du tout cuit pour les PAL !
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Pitié n’en jetez plus!
Déjà : Mais quelle idée d’aller en Afrique du Sud (Johannesburg est plus pire que le Cap il paraît) pour les vacances en étant que quatre femmes seules, sachant qu’en terme de criminalité c’est pas top… Attention je dis pas qu’on a pas le droit et que si on se fait trucider c’est bien fait… c’est juste que ne voulant pas prendre de risque, je n’irais pas moi-même et que je n’ai pas forcément envie de me voir confrontée à ce qui pourrait s’y passer même via un livre! 😱
Le fait est que le crime est déjà très glauque et traumatisant pour les autres femmes et… les proches… alors si l’auteur en fait des caisses et en rajoute… en rajoutant un chapitre sur un père tellement indigne que c’en est presque pas crédible tellement c’est un salaud… je crois que ç me ferait monter ma tension!!!😨
Je passe! Quelle surprise! 😮
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Et en étant mineures d’âge, en plus !! Non, pas ma destination de prédilection, mais la destination s’explique ensuite et on comprend pourquoi cet endroit précisément.
Trop de surenchère, mais ceci n’est que mon petit avis, après, chacun en pense ce qu’il veut 🙂 Je ne suis pas en sucre, mais bon, trop c’est toujours trop :p
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Oui bin non…je n’aime pas trop la surenchere….nop alors….
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Moi non plus, on peut aller dans l’horreur sans verser dans l’hémoglobine ou le trash…
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Ce roman déjà ne me tentait pas trop. Et ce que tu en dis m’en éloigne tout à fait. La representation du mal, de l’horreur demande un peu de pudeur aussi, des non dits pour porter vraiment et être autre chose qu’un spectacle, me semble-t-il.
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Il n’est pas facile d’arriver à un équilibre lorsque l’on entre dans des violences… certains y arrivent, ici, j’ai eu l’impression qu’on en rajoutait, mais je peux me tromper, je ne suis pas dans la tête de l’auteur.
Il y a des choses que j’ai aimées, d’autres moins, après, chacun ressent sa lecture à sa manière. Mais en effet, si ça ne te tentais déjà pas de trop au départ… je pense que tu ne seras pas tentée de le lire !
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