Amère Russie – T01 – Les Amazones de Bassaïev / T02 – Les colombes de Grozny : Aurélien Ducoudray et Anlor

Titre : Amère Russie – T01 – Les Amazones de Bassaïev / T02 – Les colombes de Grozny

Scénariste : Aurélien Ducoudray
Dessinateur : Anlor

Édition : Bamboo (2014/2015)

Résumé :
Une épopée rude et touchante à travers la Tchétchénie dévastée par la guerre. Milieu des années 90, une mère russe tente de survivre en vendant des DVD pirates dans le métro de Moscou. Elle est sans nouvelles de son fils, militaire en opération en Tchétchénie. Un jour, elle lit son nom sur une liste de prisonniers.

Volodia est aux mains des Tchétchènes. Au même moment, Bassaiev, le général ennemi, annonce par voie de presse, qu’il relâchera ses prisonniers si leurs mères russes viennent les chercher.

Sans moyens, n’écoutant que son courage, son petit chien fantasque sous le bras, elle prend la route vers cette région en guerre pour aller chercher son fils…

Critique :
Quelle a du courage, Ekaterina, petite mère qui n’a plus eu de nouvelles de Volodia, son fils, parti faire la guerre en Tchétchénie. Ce n’est qu’un militaire en opération, mais voilà qu’elle apprend, par son soulard de mari, qu’il est prisonnier en Tchétchénie.

Paraît que le chef de guerre rendra les militaires aux mères qui viendront les chercher, alors, notre petite mère laisse tomber son commerce de DVD pirates qu’elle vendait dans le métro de Moscou et, prenant avec elle sa petite chienne fantasque, la voilà partie sur les routes dangereuses pour aller récupérer son fils.

J’ai aimé cette bédé qui nous montre un pan de la guerre en Tchétchénie, celle qui semble lointaine, puisqu’elle date des années 90 et dont nous avons tout oublié, un clou chassant l’autre (on le voit bien maintenant, on ne parle quasi plus de la guerre en Ukraine).

Les auteurs ont évité le manichéisme et nous ont montré tout un tas de facettes dans leurs personnages, chacun réagissant différemment en temps de guerre, quel que soit son camp, son pays.

Durant son road-trip, notre petite mère courage rencontrera quelques personnages hauts en couleurs et pas toujours bien disposés à son égard, comme le chef Bassaiev.

Les portraits les plus surprenants, seront ceux des Amazones de Bassaïev, ces femmes tireuses d’élites, un soldat Russe devenu aveugle et un jeune gamin, nommé Volodia comme son fils aussi.

Les auteurs ont réussi à jongler entre l’ombre et la lumière, entre l’humour et la gravité, et jamais ne sont tombés dans le lourd ou le voyeurisme.

L’équilibre était délicat et ils nous ont baladés du côté Russe et du côté Tchétchène, nous faisant comprendre, ainsi qu’à Ekaterina, que les guerres font leur lot de malheurs, de morts, de misère, des deux côtés et que ceux que l’on attaque ne sont pas toujours les coupables désignés par le pouvoir en place (suivez mon regard discret).

Dans les dernières pages, les auteurs nous ont réservé quelques surprises, assez inattendues, violentes, mais qui ont démontrées, une fois encore, toute l’absurdité d’un conflit, d’une guerre, transformant des gens normaux en créatures violentes, se contentant d’exécuter les ordres, sans se poser plus de questions quant aux actes qu’ils commettent.

Une sacré bédé à découvrir et un magnifique portrait d’une mère courage, rejointe par d’autres cherchant leurs fils, le tout tiré d’histoires vraies.

PS : ceux deux bédés existent aussi en intégrale (il n’y a que deux tomes).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°064].

13 réflexions au sujet de « Amère Russie – T01 – Les Amazones de Bassaïev / T02 – Les colombes de Grozny : Aurélien Ducoudray et Anlor »

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  3. j’ai lu Maidan Love et Les chiens de Pripyat qu eje n’ai jamais chroniqués. j’ai apprécié ces lectures, mais je leur ai trouvé un léger manque de profondeur dans les personnages. Je lirai celui-ci si je le trouve en bibli. par parenthèse, je regarde la typo du titre, et je déteste quand les éditeurs utilisent les lettre cyrilliques pour faire genre…comme ce Я qu’on fait passer pour un R a l’envers. Ca me hérisse le poil. c’est tellement convenu. Et idiot en plus.

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    • Lu aussi « Les chiens de Pripyat » et pas de chronique non plus, pas assez de temps.

      De mon côté, les « R » ou les « N » à l’envers ne me dérangent pas, ça donne un petit truc en plus…

      Dans les bédés, pas toujours facile de donner de la profondeur aux personnages, souvent, ils survolent, en donnent juste assez.

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