Sherlock – Tome 2 – Les coquelicots du Penjab : Convard & Le Hir

sherlock-tome-2-les-coquelicots-du-penjab

Titre : Sherlock – Tome 2 – Les coquelicots du Penjab

Scénariste : Didier Convard & Éric Adam
Dessinateur : Le Hir (Jean-louis)

Édition : Glénat

Résumé :
Le jeune Sherlock Matthews, archéologue de formation devenu détective après le meurtre de sa mère, vient de décrocher sa première grosse affaire : retrouver le chat de la sœur de Mme Hudson, sa gouvernante.

Une enquête indigne de celui qui se fait désormais appeler Sherlock Holmes ! Mais qu’il mènera avec cet étonnant sens de la déduction et ce cynisme las qui feront vite sa réputation.

Sans se douter que cette affaire en apparence inintéressante le conduira bien vite vers un effroyable meurtre… ainsi que vers les plaisirs enivrants de l’opium…

sherlock-tome-2-les-coquelicots-du-penjab PlancheCritique :
Vu ce que j’avais vu dans le premier tome, on ne pouvait pas espérer mieux dans le second, sauf à changer de dessinateur.

Ma critique du premier tome « Sherlock : Révélations » était acerbe, ayant apprécié moyennement le livre à cause des petites erreurs et d’une grosse ficelle.

Je rectifie : le premier tome est magnifique comparé au second !

Oui, dit ainsi ça pourrait laisser induire que j’ai abusé de mojitos, mais non, je vous le jure, j’ai pas abusé de cette boisson et je vous jure qu’on pouvait trouver pire que le premier tome.

Comme quoi, on peut toujours tomber plus bas en lecture ! Certes, ici, c’est de la relecture, mais faut être sacrément maso pour se les refaire !

Je pense qu’ici, se sera la lame froide du scalpel de mon collègue Jack The Reader vous ouvrant le ventre à vif. On va trancher dans le lard !

Nous retrouvons notre jeune Holmes (et plus Matthews) qui s’ennuie et pour tromper son ennui, il flingue un verre de vin quand soudain, sa logeuse, madame Hudson – visage squelettique faisant peur – vient lui annoncer que sa sœur a un problème.

Moi aussi, Hudson j’ai un problème… Non, pas Hudson, Houston ! I have a groooot problem même.

La soeur de madame Hudson, visage très rond, a perdu son chat (♫ C’est la mère Michel ♫) et Holmes lui assure – avec force et conviction – qu’il va le lui ramener, vendant la peau du chat avant même de l’avoir récupéré.

Notre détective qui s’occupe d’une disparition de chat ? Et oui ! Quand je vous disait qu’on pouvait tomber plus bas…

Après une rapide enquête, il découvrira vite que le resto chinois du coin sert du félin au menu, à la place du lapin prévu.

Minute culturelle : c’était pour éviter qu’on ne vende des chats à la place des lapins qu’on obligea les marchands à laisser les pattes garnies de poils aux carcasses des lapins. Là, pas moyen de confondre l’un et l’autre !

Ayant récupéré le rôminet vivant, il fera comme l’inspecteur Columbo et boira une tasse de thé avec le coupable, qui a d’autres activités que la petite restauration et le blanchissage de vêtements.

Comme le gamin lui inspire confiance, le Chinois l’emmènera dans sa petite fumerie d’opium. Sûr que sa petite entreprise ne connaît pas la crise !

Et là, patatras, les scénaristes tombent dans le gros cliché de la mort qui pue en faisant fumer de l’opium à Holmes.

Je pense qu’ils n’ont pas lu « L’homme à la lèvre tordue » (TWIS). Ils auraient dû, cela leur aurait évité une erreur pareille. Vite, Toquéfada, un bûcher et des pieux pour les scénaristes.

Holmes appréciant les plaisirs de l’opium, il revient encore et encore à la fumerie ! Vas-y que je t’en rajoute.

Quel exemple pour la jeunesse et quelle idée les lecteurs qui découvriront la bédé auront du détective. Une bien piètre opinion, c’est sûr.

Alors qu’il fumait son calumet en paix, Holmes est appelé par son ami Chinois qui lui montre le corps d’un autre fumeur, transpercé d’un poignard. Fumer tue, c’est bien connu.

« Il n’y a pas de doute, cet homme est mort ! » s’exclame Holmes en lui tâtant le poignet. Comment ? Il ne l’a pas déduit en découvrant le poignard enfoncé dans le cœur ?

L’opium ralentirait-il ses brillantes facultés mentales, le faisant devenir débile ? À croire que oui.

Mauvais point aussi pour les scénaristes qui font soupirer le détective de bonheur lorsqu’il apprend que le Chinois va se débarrasser du corps dans le fleuve…

Du jamais vu ! Et Holmes laisse faire ça ? Oui, sans problèmes. Sinon, il restait la solution du resto…

Ce petit trait d’humour du Chinois fichera plus la trouille au détective que la perspective d’un cadavre balancé dans les eaux froide de la Tamise. Je n’en reviens toujours pas.

Tout le reste de l’album est affligeant, aussi : Holmes qui se promène en Inde, vêtu de sa cape et de sa deerstalker, sans que cela se remarque. Comme s’il ne savait pas qu’à Rome, il faut vivre comme les romains !

Le détective voyagera aussi à dos d’éléphant avec le même accoutrement, se déguisant juste sur le final. Il passe inaperçu, tout simplement. Ben voyons !

L’enquête avancera très vite, les scénaristes empruntant tous les raccourcis existants, pour finalement trouver le coupable et nous faire lire ses raisons.

Heu, oui, d’accord. Tout ça pour ça ?

Le meurtrier avait ses raisons, je peux comprendre (entre deux bâillements d’ennui) mais je doute de son stratagème pour faire empaler des chiens de garde sur des pieux.

C’est d’un pathos éhonté.

Et comme le disait James Bond lui même : « C’est une connerie ! ».

Pire : Holmes, après avoir été l’hôte du coupable et mangé à sa table, osera lui dire qu’il n’oublie pas qu’il est un assassin…

Un peu tard, jeune homme ! Trop facile de le lui rappeler au moment où tu vas quitter l’Inde et alors que tu connais le destin de cet homme. Les scénaristes s’en tirent par une pirouette.

Oh, tiens, une tête connue dans un lit d’hôpital sur la dernière case !

Si la suite est aussi pénible que ce deuxième opus, vous n’aurez pas besoin de pavot pour vous endormir. A conseiller aux insomniaques.

Heureusement, il n’y a pas de tome 3 ! Alléluia !

étoile 0

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « A year in England » chez Titine (Juillet 2016 – Mai 2017), le Challenge British Mysteries chez My Lou Book et le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

18 réflexions au sujet de « Sherlock – Tome 2 – Les coquelicots du Penjab : Convard & Le Hir »

  1. Ping : Bilan pour le challenge polar et thriller 2016-2017 | deslivresetsharon

  2. Ping : Bilan du challenge Polar et Thriller – février 2017 | deslivresetsharon

    • Non, désolée pour ta poire et ton barbec ! Mais j’ai des DVD en attente de publications. Enfin, les critiques de ces téléfilms à chier, avec un Holmes à chier et un Watson à envoyer à l’hospice. Ça allumera pas ton barbec, mais j’espère que tu te fendras la poire parce que je n’y vais pas avec le dos de la cuillère ! 😆

      Je vais militer et faire pétition pour que l’auteur nous en sorte encore une !!!

      Aimé par 1 personne

  3. Chère Canibale Lecteur

    Les sécheresses estivales nous obligeant à annuler tous les bûchers programmés cet été en raison des risques d’incendies… Il ne nous reste plus que la question extraordinaire avec estrapade, brodequins, fers rouges, tenailles, souffre brûlant… Entonnoir et eau croupie… Mais il nous faut une autorisation de la justice… On voudrait pas avoir de problème !

    Est-ce que cela vous convient? A moins qu’on ne se contente que d’envoyer ces bd au pilon pour en faire des confettis pour les festivités du prochain carnaval?

    Aimé par 1 personne

    • Bonjour cher Toqué Fada ! On m’a beaucoup parlé de vous. C’est quelqu’un qui m’a dit que vous torturiez encore… serait-ce possible alors ? Oui, j’aime me faire mal en relisant des bédés de merde et en chantant des chansons débiles (si on peut appeler ça chanson).

      Hélas, faut des autorisations pour tout, de nos jours ! Ça me rappelle Dieu qui, voulant détruire le genre humain en 2016, chargeait à nouveau Noé de construire une arche… Anybref, ça mérite le pilon, bien entendu (ce genre de bédé) mais hélas, elles ont leur utilité puisqu’elles bouchent les bons trous dans mes étagères. Et puis, si je les avais détruites, je n’aurais pas pu déclencher l’ire cette chère Ida et moi, cela m’aurait empêché de rire, jaune certes, mais quel plaisir ensuite en rédigeant la chronique !

      Avant de tout passer à la piloneuse (oh, que c’est sensuel), il me reste encore à vous faire découvrir 4 films de merde, des horreurs sur pellicule, mais que je vais me faire une plaisir de casser, casser, et encore casser ! Je jouis déjà… Bine à vous, chez Inquisiteur…

      Il était une fois, dans l’année 2005…

      Dieu visita Noé et lui dit :
      – « Une fois encore la Terre est devenue invivable et surpeuplée et je dois agir.
      Construis une arche et rassemble un couple de chaque être vivant, ainsi que quelques bons humains.
      Tu as six mois pour cela avant que je n’envoie la pluie pendant 40 jours et 40 nuits. »

      Six mois plus tard, Dieu regarda le monde d’en bas et vit Noé balayant sa cour, mais aucune arche.

      – « Noé » gronda t-il « Je vais bientôt envoyer la pluie, où est l’arche ? »
      – « Pardonne moi mon Dieu », implora Noé « mais les temps ont changé. J’avais besoin d’un Permis de Construire pour commencer l’arche.
      J’ai dû me battre plusieurs mois avec l’Inspecteur de la Direction de l’Équipement au sujet du système d’alarme pour l’incendie.

      Pendant ce temps, mes voisins se sont réunis en Association, parce que je violais les règles du lotissement en construisant une arche dans ma cour et que j’allais leur obstruer la vue. On a dû aller devant le Conciliateur pour avoir un accord.

      Ensuite les Services de l’Urbanisme ont déposé un mémoire sur les coûts des travaux nécessaires pour permettre à l’eau d’arriver dans la cour.
      Quand je leur ai dit que c’est la mer qui viendrait à l’arche, ils n’ont pas voulu me croire.

      Obtenir du bois en quantité suffisante fut un autre problème : les Associations pour la Protection de l’Environnement se sont liguées pour empêcher la coupe des arbres, sous prétexte qu’on allait détruire l’habitat de plusieurs espèces animales, et ainsi les mettre en danger.
      J’ai tenté d’expliquer qu’au contraire tout ce bois servirait à sauver ces espèces, rien n’y a fait.

      Quand j’ai commencé à rassembler les couples de différentes espèces animales, la SPA, le WWF et Brigitte Bardot me sont tombés sur le dos.
      Sous prétexte que j’enfermais des animaux sauvages contre leur gré dans des pièces trop petites pour eux.
      Qu’en agissant ainsi, je faisais acte de cruauté envers les animaux.

      Ensuite, l’Agence Gouvernementale pour le Développement Durable a lancé une étude. J’attends encore les résultats et conclusions de cette étude.

      Dans le même temps je me débattais avec l’Administration, concernant l’emploi de travailleurs bénévoles dans la construction de l’arche.
      Je les avais embauché, car les Syndicats m’avaient interdit d’employer mes propres fils, disant que je ne devais faire appel qu’à des travailleurs hautement qualifiés dans la construction.

      Pour arranger les choses, l’Administration Fiscale a saisi tous mes avoirs, prétendant que je tentais de fuir le pays illégalement, suivi en cela par l’Administration des Douanes qui a ajouté que je voulais faire passer les frontières à des espèces reconnues comme dangereuses.

      Aussi pardonne moi, mon Dieu, mais je ne sais même pas si 10 ans auraient suffit à la construction de cette arche. »

      Aussitôt les nuages se dissipèrent et un magnifique arc en ciel apparut.
      Noé leva la tête et dit : – « Tu ne vas pas détruire le monde ? »
      – « Pas la peine », répondit Dieu, « l’Administration s’en charge ».

      J’aime

      • Elle est rigolote tout plein ton histoire! Le pire… C’est que c’est vrai! Je connais quelqu’un qui bosse dans une administration… Et quand elle me raconte ce qu’elle y vit des fois je n’ose pas y croire… Mais chuttt!

        Aimé par 1 personne

        • Je te raconte même pas que je dois changer ma CI tous les 10 ans… faut prendre des heures ou y aller un jour au soir, dans leurs nocturnes… Si tu tombes sur un chef de service con comme un balai, des décisions à la con, tu vas en voir passer.

          Mais chuuuut, c’est un secret ! Un complot pour pas que Dieu y détruise la terre.

          J’aime

      • 😳

        Alors là! Je suis choquéééééééée!!!! Cela étant pour les sècheresse vaginales il y a quelques solutions qui dépendent du fait que ce soit physiologique (lubrifiants, traitements hormonaux) , ou que ça ait à voir avec des troubles affectifs touchant le désir (psychothérapie, sexologie)… Alors que la sécheresse estivale… Ben même l’hiver n’apporte pas forcément assez d’eau là où elle sévit… Et vu comment c’est parti le réchauffement climatique n’est pas près de se calmer…

        Arrrrrrg! C’est la fin du monde! Et nos petites pannes vulvaires seront bientôt le dernier de nos soucis!

        Enfin pas pour toutes… Je me souviens de Catherine Tramel dans Basic Instinc 2 parlant à la police qui lui reprochait son indifférence pour la mort de son passager lors d’un accident de voiture qu’elle avait eu en s’envoyant en l’air avec lui tout en conduisant à 90 miles/heures dans les rues de Londres (si ça avait été ailleurs j’eus donné la vitesse en Km/h) : « Mais si! Bien sur que je suis traumatisée! Qui sait si je pourrais jouir à nouveau! »

        On voit où sont ses priorités! 😀

        Aimé par 1 personne

        • Si je t’ai choquée, on voit que tu as potassé le sujet des sécheresses ailleurs qu’estivales ! 😆

          Bon, puisque de ce côté-là, nous n’avons pas de soucis psychologiques (on paie nos psys assez chers), ni « frigeologiques » (néologisme qui vient de sortir), on peut jouir en paix, mais pas en roulant, parce que baiser en conduisant, c’est interdit, comme le téléphone, mais je t’avoie que je croise plus de gens qui téléphonent en roulant que de ceux qui s’envoient en l’air.

          Sa priorité, si elle n’était pas de droite, était dans la culotte… Sacré bonnes femmes, celles de Basic Instinct…

          J’aime

  4. Arrg! Que le scénario soit indigent (putain! Après les chats perdus de lancer a-t-il dans les chiens écrasés?) et flirte dangereusement avec les clichés racistes (les Chinois qui cuisinent les chats! Pourquoi pas des africains à gros zizis qui dansent super bien dans le prochain tant qu’on y est!)… Que les dessins soient moches et enfoncent le clou du fait que les moches soient condamnés au larbinat ou que le larbinat rende moche… C’est une chose (en fait non… Deux en fait…).

    Mais mon âme de mère de famille bienpensante s’insurge! C’est quoi cette série ? Une incitation à la dépravation de la jeunesse?

    Après s’être sniffé de la cococaïne dans le premier volume, le jeune Sherlock se met à l’alcool et chevauche le dragon en fumant de l’opium, devant le pire des polytoxicomane de l’ère victorienne (après Dorian Gray… Mais Dorian Gray… Personne ne croit qu’il a existé !)…

    Ah ben c’est du propre! Ces auteurs veulent ils pervertire la jeunesse en faisant croire que la défonce rend cool??? Eux mêmes dessineraient-ils en taquinant le chichon (et pas le chicon – j’ai jamais aimé moi… Pourtant chuis de ch’nord où ces gens y porlent comme ço)? Vu la qualité du dessin et le choix des couleurs c’est pas impossible!

    Et c’est quoi au tome trois? Sherlock le défoncé enquêterait il dans les milieux des partouze echangistes zoophiles???

    Nan mais!

    Aimé par 1 personne

    • Heureusement, pas de tome 3 à l’horizon ! Pas de chevauchage de l’Irene (ça changerait du dragon) ou de chien écrasé à rendre à un grand noir qui fait du culturisme et qui a une grande chose qui pendouille devant.

      Oui, les clichés sont dignes d’un récit victorien où on te disait que si tu avais une grosse tête, c’est que tu étais intelligent et que le crime se lisait sur ton visage.

      Époque où la défonce était permise, les anglais ayant fait la guerre de l’opium (et ils disent des autres, après).

      Ma foi, si ton gnome lit ça, il voudra plus jamais lire Holmes ! Je sais pas non plus pourquoi ils ont pris ce dessinateur là, parce qu’avec un bon scénario et des chouettes dessins, on aurait pu faire bien mieux.

      J’aime quand la mère de famille qui est en toi s’insurge !

      J’aime

C'est à votre tour d'écrire !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.