Titre : Prendre les loups pour des chiens
Auteur : Hervé Le Corre
Édition : Payot et Rivages (11/01/2017)
Résumé :
Franck, environ 25 ans, sort de prison après un braquage commis en compagnie de son frère aîné. Il est accueilli par une famille toxique : le père, fourbe, retape des voitures volées pour des collectionneurs, la mère, hostile et pleine d’amertume, la fille Jessica, violente, névrosée, animée de pulsions sexuelles dévorantes et sa fille, la petite Rachel, mutique, solitaire et mystérieuse, qui se livre à ses jeux d’enfant.
Nous sommes dans le sud de la Gironde, dans un pays de forêts sombres et denses, avec des milliers de pins qui s’étendent à perte de vue, seulement ponctués par des palombières. Dans la moiteur, la méfiance et le silence, un drame va se jouer entre ces êtres désaxés.
Critique :
Il est dangereux de prendre des loups pour des chiens, tout comme de prendre des vessies pour des lanternes… Ou de prendre des remorqueurs pour des gondoles, comme le chantait Maurane.
Franck va en faire l’amère expérience, lui qui pensais retrouver son frangin à sa sortie de prison, le voici obligé d’attendre son retour en compagnie de la nouvelle copine de son frère et des parents de celle-ci.
Entre nous, un séjour dans une congrégation de moines bénédictins serait plus sympathique que de se retrouver à table avec ces deux vieux dont on ne sait trop ce qu’ils pensent, cachés derrière leurs regards torves et Jessica, la meuf de son frère, chaude comme une baraque à frites, que dis-je, c’est pas une chatte, mais un volcan en feu et qui aime que les hommes la prenne tel un pompier au prise avec un grand incendie.
Si le pitch de départ ressemble à une resucée (Jessica, calme-toi) réchauffée, la suite l’est moins. Je ne dirai rien de plus pour vous garder vierge de tout savoir.
Le point fort, ce sont les personnages, tout en aigreur, tout en secrets, tout en mystères, tout en noirceur, tout en magouilles…
Entre Jessica (qui a chaud partout) et son caractère bipolaire gémeaux qui passe de Jessica-qui-rit à Jessica-qui-grogne-et-frappe en moins de temps qu’il ne lui en faut pour ôter son string et les vieux dont la mère est mauvaise comme une teigne et dont le père est louche, le pauvre Franck fait figure d’agneau parmi toute cette meute.
Le départ du roman est assez lent, tout se met en place, tout le monde s’observe, tels des chiens de faïence, et s’ils étaient vraiment des chiens, on pourrait dire qu’il se renifleraient le trou du cul en attendant de voir.
C’est rempli de non-dits, de mystères, d’absences, de secrets, et on s’embourbe dedans, la violence est larvée, latente, suintant par tous les pores, le tout étant toujours sur le fil du rasoir, tendu comme la corde d’un string, ou du jeans de notre Franck qui ne peut s’empêcher d’avoir des afflux de sang bien placé en voyant la Jessica déhancher son petit cul.
Les descriptions de l’environnement sont criantes de réalisme, on sent la moiteur, la chaleur, le soleil implacable qui darde ses rayons dans cet espèce de OK Corral où Wyatt Earp brille par son absence.
La tension est toujours à son comble, on ne sait pas ce qu’il va se passer, on découvre, on frémit, on tremble pour la petite Rachel, cette gamine qui ne balance pas 20 lignes de dialogues mais à laquelle on s’attache instantanément.
Sa mère, Jessica, on aimerait lui balancer une masse de 20 tonnes sur la gueule tant elle est exaspérante avec ses sautes d’humeur et son caractère qui ne sait jamais de quel côté il va osciller.
Et cette attente que l’auteur sait si bien décrire, sait si bien nous faire vivre, ralentissant les gestes comme si la chaleur qui règne dans cette arène plaquait tout le monde au sol.
Pourtant, malgré tout ça, j’ai mis du temps à entrer dans le roman, à m’y immerger totalement, surnageant que je faisais au-dessus de toute ce foutoir, de ce terroir qui fleurait bon les magouilles et compagnie, avec ces gens que l’on n’aimerait pas fréquenter ou croiser au coin d’un bois, même à midi.
Oui, je suis passée à côté de quelques chose, sans doute, j’ai loupé la main qui aurait dû me happer directement et ce n’est qu’après la moitié du livre que je me suis laissée vraiment aller dedans.
Un roman noir sordide, violent, traitre, composés de gens à qui il ne faut pas tourner le dos car tout compte fait, qui peut dire où sont vraiment les chiens et les loups dans tout ce petit monde de la truande ?
Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017) et Le Mois du polar 2017 chez Sharon.
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Pas très tentée. Grippe oblige, je passe mon propre mois polar à lire des Anita Blake ou de la littérature jeunesse !
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C’est déjà ça ! Bon, je vais mettre le turbo si tu concoures, le challenge n’en est que plus mieux, déjà que nous ne sommes guère… 😦
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J’ai renoncé à mettre à jour par date, cela aurait été trop déprimant. Les vacances arrivent, je vais essayer de remonter mon niveau !
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Comme tu veux, sinon, je vais dans le fond de ma feuille de traitement de texte et je te balance tout ça !
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Je le ferai… si j’avais plus de participants. Mais là, je me sens totalement démotivée.
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Dommage que pas plus de monde ! Merde, le mois anglais attire les foules et pas celui du polar ?? Faut faire de la pub sur la télé ou quoi ??
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Je me pose sérieusement la question, surtout que le challenge polar attire moins de monde que les années précédentes. Certes, je ne fais pas de fréquents bilans, mais certains n’en font jamais, voire abandonnent le challenge en cours de route.
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Ben merde alors, les gens se lassent des challenges ou quoi ? Lorsque j’ai commencé chez Liliba, l’édition 2012-2013, on était assez bien ! Quoique qu’il se passe ?? Je me tâte…
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je passe mon tour aussi du coup ( ouf…. un de moins! 😉 )
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Attends, je vais essayer de te tenter, j’ai pas dit mon dernier mot 😉
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Je suis inflexible !
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Manque de souplesse ?? mdr
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Aussi. ..mdr
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Mon kiné me le dit souvent… pas mon mari, il en manque aussi… bien que il en ait plus que moi !
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Eh bien ma PAL saute de joie, enfin un livre qui ne lui fera pas prendre un gramme !
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Décidément, faut que je me rattrape, moi !! Je ne vous tente pas, ce n’est pas bien du tout ! 😉
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Ne te sens pas obligée non plus ! 😉
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Si, si, le professionnalisme à tout prix ! 😆
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Je suis en plein dedans… j’aime beaucoup l’ambiance (lourde et glauque) mais pour le moment je ne vois pas vraiment où l’auteur veut nous mener.
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Mouais. Visiblement l’auteur a bien travaillé… mais pfff… ils font pas envie ses personnages! T’as raison! Je préfère un bouquin sur un meurtre chez les bénédictins suite à un odieux trafic de cierges volés !
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Suis pas sure sur ce coup moi…..;) Mais ta chronique vaut encore une fois le détour!!!;)
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» chaude comme une baraque à frites, que dis-je, c’est pas une chatte, mais un volcan en feu » j’adore !!!! Je veux le lire rien que pour me marrer franchement !
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Bon bein vais réfléchir !
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Essaie, sinon, tu ne passeras peut-être pas à côté de ce que j’ai loupé… 😦
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oki 🙂
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Je l’ai dans ma PAL mais un petit quelque chose m’en a éloigné… et tu exprimes la crainte que j’en avais, de terroir glauque et lent! Je le lirai… mais pas de suite! 😉
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Pourtant, j’aime le terroir glauque ! J’attendais beaucoup de ce livre, et je suis passé à côté royalement (ou ruralement). Ça m’énerve !
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Je sais ce que tu veux dire! Mais en même temps, ça ne se commande pas! Je ne suis pas spécialement attirée par le terroir franchouillard… cela ne me dépayse pas assez! Mais ça ne m’empêche pas de les lire quand l’intrigue a l’air sympa… Bon, je verrai, mais pas maintenant! -_-
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J’avais adoré « rural noir » et « grossir le ciel » et j’aime les romans noirs ruraux parce que tout compte fait, je n’oublie pas d’où je viens 😉
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Je n’oublie pas non plus d’où je viens ma picardie chérieeee!) mais je n’ai pas envie de lire des horreurs sur des lieux qui me seraient trop familiers. C’est un blocage psy, je crois! :p
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♫ J’irai revoir ma Picardie ♪
Moi, ça va encore. Pas de blocage pour le moment, du moins, pas avec ça ! 😛
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😮
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ben mince… Je fais quoi maintenant, je lui tourne le dos ou je vais aller le voir aux QDP ?
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Ne lui tourne pas le dos, va le voir et lis le livre pour voir si avec toi ça passe. Il avait été super coté chez Actu du Noir et des autres. J’ai dû louper un truc moi !
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