Titre : Entre deux mondes
Auteur : Olivier Norek
Édition : Michel Lafon (05/10/2017)
Résumé :
Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l’attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir.
Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu’il découvre, en revanche, c’est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n’ose mettre les pieds.
Un assassin va profiter de cette situation.
Dès le premier crime, Adam décide d’intervenir. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est flic, et que face à l’espoir qui s’amenuise de revoir un jour Nora et Maya, cette enquête est le seul moyen pour lui de ne pas devenir fou.
Bastien est un policier français. Il connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu’elle engendre. Mais lorsque Adam, ce flic étranger, lui demande son aide, le temps est venu pour lui d’ouvrir les yeux sur la réalité et de faire un choix, quitte à se mettre en danger.
Critique :
Olivier… Oui je me permets de t’appeler par ton prénom car tu m’as donné tellement d’émotions aux travers tes romans, que tu me donnes l’impression d’être une amourette de jeunesse, une de celle qui nous a fait souvent pleurer.
Et vu le nombre de fois où tu m’as ému, fait pleurer (et rire, aussi), où j’ai eu envie de rompre avec toi, où je me suis dit « Non, non, je vais arrêter avec lui, ça me fait trop mal au bide de le lire »… Je me permets d’interpeller via ton prénom.
Anybref, cher Olivier Norek, beau dieu grec, comme avec Lebel, je te garde depuis un certain roman un chat de ma chienne ! Et même sans l’affaire du chat, ce sera pour toutes les fois où vous m’avez poignardé en plein cœur, bande de vilains auteurs que vous êtes.
Mais revenons à toi, Olivier… Tes trois précédents romans poussaient déjà le réalisme au-delà du possible et les émotions ressenties durant la lecture avaient tout des coups de poings dans le plexus. Dans ton dernier roman, tu as réussi à faire exploser mon cœur dès le premier chapitre… Qui était très court mais super intense.
Le problème, avec tes romans, c’est qu’ils contiennent une large part de vérité, celle que l’on ne veut pas voir, entendre, celle que l’on ne suspecte pas toujours, celle que les médias ne nous racontent pas, celles sur lesquelles on aimerait tirer un voile pudique, ne plus en entendre parler, faire l’autruche – ce que nous faisons si bien, d’ailleurs.
— Remarque, ça fait presque deux ans qu’on ferme les yeux, c’est pas pour les ouvrir aujourd’hui.
— À la fin, il faudra regarder tout ce qu’on a accepté de faire, murmura-t-il. Et ce jour-là, j’ai peur de me dégoûter.
Certes, ton histoire avec les migrants est romancée, mais on sent bien qu’elle n’est pas si éloignée que ça de la réalité et qu’en plus, tu as dû l’écrire avec tes tripes et ton cœur pour arriver à nous donner autant d’émotions avec ces quelques personnages aux destinées si différentes.
Un vibrant appel du pied pour que nous ne fermions plus les yeux sur que l’on a appelé « la crise des migrants », pour que l’on s’intéresse à leurs histoires, à leurs vies, à leurs demandes et que l’on se comporte enfin comme des pays civilisés, ce que nous ne sommes pas, au regard de nos exactions ou de nos comportements.
— Vous croyez aux fantômes, Passaro ?
— Je ne me suis jamais posé la question. Vous parlez des esprits qui hantent les maisons ?
— Exact. Coincées entre la vie terrestre et la vie céleste. Comme bloqués entre deux mondes. Ils me font penser à eux, oui. Des âmes, entre deux mondes.
Oui, Olivier, je t’en veux de m’avoir tant ému (pourtant, c’est une sensation que je recherche dans mes lectures), je t’en veux aussi d’avoir mis autant d’humanisme et de profondeur dans ton scénario, dans ces nouveaux personnages qui évitent l’écueil du manichéisme et dans ces policiers qui ont tout des pauvres types désabusés et qui ne prennent pas plaisir à faire la chasse aux migrants.
— On tire tellement de grenades lacrymo qu’elles arrivent toutes les semaines par palettes. Il y en a plus à Calais qu’à la réserve nationale du RAID.
— Y a des indices dans la vie, lieutenant. Quand dans votre ville il y a une BAC en hélico, c’est qu’il y a un truc pourri au royaume.
Je t’en veux aussi, Olivier, d’avoir réussi, en peu de pages (413), à foutre le bordel dans ma vie peinarde de lectrice qui savait déjà que le monde n’était pas rose, que l’on nous ment tout le temps, qu’on nous manipule… Et maintenant que j’en sais plus, je me sens encore plus déprimée, au point d’avoir envie de lire un Tchoupi ou un Oui-Oui…
— Ce n’est pas le premier. La violence est partout puisque la pauvreté est immense. Tu ne peux pas mettre ensemble dix mille hommes, quasiment enfermés, tributaires de la générosité des Calaisiens et des humanitaires, sans autre espoir qu’une traversée illégale, et croire que tout va bien se passer.
Là où je t’en veux à mort, c’est que ton final, en plus de m’avoir ému au possible, me met dans cette situation horrible des lecteurs/lectrices qui savent tout de ce qu’il s’est vraiment passé dans ton scénario, alors que de tes personnages, eux, n’en savent rien et moi, je vais devoir vivre avec ÇA, avec cette injustice, avec cette erreur, avec cette boulette, avec cette séparation horrible…
Et ça, je ne vais pas te le pardonne, mon cher Olivier ! De plus, tu me dois un paquet de kleenex…
Je ne sais pas de quoi sera fait ton prochain roman, mais si son ramage et son plumage sont équivalent à celui-ci, tu seras le phénix des hôtes de ce blog car tes phrases font mouches, tapent là où ça fait mal – sans pour autant nous faire une leçon de morale – et en plus, last but not least, tu manies bien les petites phrases humoristiques.
Nous devenons tous des monstres quand l’Histoire nous le propose.
On a 208 fois plus de chance de gagner au loto que de naître en bonne santé, dans un pays démocratique et en paix, avec un toit sur la tête.
L’Angleterre s’est refermée, contractée même, comme tous les pays riches, qui n’ont qu’une seule trouille, c’est de voir l’autre partie du monde venir se décrotter les pompes sur leur paillasson.
— Si la France n’accueille plus les réfugiés de guerre, alors je crois qu’on peut abandonner tout espoir.
— Que craignez-vous, Paris ? Que le président s’en vante dans un livre ?
Le caissier fit biper les articles et s’étonna de cette collection de vêtements sombres.
— Il suit des cours de ninja votre gamin ?
— Non, on prépare un braquage en famille, répondit-elle.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Challenge « Les Irréguliers de Baker Street » repris par Belette [The Cannibal Lecteur] ou sur le forum de Livraddict (N°46 – La disparition de Lady Frances Carfax).
Ping : Entre deux mondes d’Olivier NOREK – Les Paravers de Millina
Ping : Surface : Olivier Norek | The Cannibal Lecteur
Ping : Bilan provisoire du challenge polar et thriller 2017-2018 | deslivresetsharon
Ping : Regards croisés sur mon Top 30 des romans lus en 2017 – 1ère place – EmOtionS – Blog littéraire et musical
Ping : Regards croisés sur mon Top 30 des romans lus en 2016 – 1ère place – EmOtionS – Blog littéraire et musical
Ping : Bilan du challenge polar et thriller | deslivresetsharon
Ping : Bilan du challenge polar et thriller – janvier 2018 | deslivresetsharon
Ping : Bilan de décembre du challenge Thriller et polar | deslivresetsharon
ce roman m’a bouleversée moi aussi….
J’aimeAimé par 1 personne
On devrait coller un procès à l’auteur, tiens ! Il nous bouleverse un peu trop !
J’aimeJ’aime
Ce serait dommage de l’enfermer celui là 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Il écrirait plus !!!
J’aimeJ’aime
Ping : Bilan Livresque Mensuel – Novembre 2017 | The Cannibal Lecteur
Bonjour belette cannibale… un livre pas facile à lire, j’avoue, mais pas facile à écrire non plus… tes mots, ton engouement, cette chronique qui déborde de sentiments… c’est une vraie bouillotte chaude pour le cœur, comme un câlin pour repartir en pleine forme. Une bise. Amicalement. Olivier Norek.
J’aimeAimé par 1 personne
Oh, je ne me sens plus là…
Non, pas facile d’écrire pareil roman tout en essayant de rester dans le juste équilibre et de ne pas charger l’un côté comme l’autre, aucun n’étant tout blanc ou tout noir.
Niveau câlin, je dois toujours t’étrangler pour le coup du chat… et je ne dois pas être la seule ! PTDR (vilain).
Que la bouillotte t’inspire pour ton roman suivant, car là, tu as mis la barre très haute.
Amicalement aussi
Bénédicte
J’aimeJ’aime
Ping : [Challenge] Les Irréguliers de Baker Street (Illimité) | The Cannibal Lecteur
Eh ben, il a l’air de déménager ce bouquin !
J’aimeAimé par 1 personne
Rhô oui !! Attends, je vais mettre le poulet au four… 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Ping : Bilan n°4 du challenge Thriller et polar | deslivresetsharon
Oulahhhhhhh, ça c’est du coup de cœur! Comme tu le sais, moi, je suis morte à la page 2, j’ai arrêté de respirer pour le finir…..Je partage chaque mot de ta chronique…Par contre, j’étais morte de rire pour le phénix, comme toujours, ton humour ❤
J’aimeAimé par 1 personne
Un peu d’humour pour récupérer les émotions horribles ressenties durant la lecture. Je suis morte à la page 2, je suis remorte ensuite plus loin, lors du délestage dans la flotte et je suis encore morte à la fin, quand on comprend qui était avec elles et que l’autre s’est planté en le croyant coupable… Horrible…
J’aimeAimé par 1 personne
Voilà, mais comme moi j’étais morte à la page 2…..Je pouvais pas surmourir….(Du verbe Surmourir, oui, oui 😉 )
J’aimeAimé par 1 personne
J’a mouru encore plus loin… (du verbe avoir mouru, oui, oui)
J’aimeAimé par 1 personne
Il n’y a que les fées qui surmeurent….PTDR Les cannibales, ils ont mouru….PTDR…
J’aimeAimé par 1 personne
poils au c** !! mdr
J’aimeAimé par 1 personne
Ca fait un moment que j’ai envie de le lire mais à chaque fois que je me le programme j’ai un invité surprise qui lui grille la priorité. Je prends sur moi de négliger Chattam pour privilégier Norek.
Bienheureux ceux et celles qui n’ont pas à se battre avec une PàL à croissance exponentielle !
J’aimeAimé par 1 personne
Je me battais aussi avec d’autres, et puis à un moment, j’ai sifflé la fin des folies et attrapé le roman. Il avait priorité, non mais !
Lis-le, tu ne le regretteras pas ! 😉
Une PAL à croissance exponentielle ?? Non, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles…. mdr
J’aimeJ’aime
Il n’y a que des avis dythirambiques sur ce roman, je n’ai toujours pas lu Norek, pas sûre que ça me plairait en fait
J’aimeAimé par 1 personne
C’est assez fort, réaliste, ça tape là où ça fait mal… Son Code 93 m’avait subjugué et terrifié. Mais putain, quel auteur ! J’adore ce côté réaliste. Mais ça fait peur…
J’aimeJ’aime
Dame belette, belle chronique pour ce roman d’Olivier (moi aussi je l’appelle par son prénom!), ancré dans une dramatique réalité, et plein d’humanité.
C’est à mon humble avis, son roman le plus abouti, le plus humain et je pense, le plus personnel.
La bise ma belette… 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Code 93 et territoires étaient déjà trèèès fort, très rempli d’émotions (je cause bien la Belgique, moi).
Ici, on change de registre, on monte dans les émotions et dans l’humain et nous n’en sortons pas grandi, l’Histoire nous jugera, et mal…
J’aimeAimé par 1 personne
Effectivement, l’humain nous est représenté dans ce qu’il a de meilleur, et aussi de pire.
J’aimeAimé par 1 personne
Et dans le pire, on est le meilleur !
J’aimeAimé par 1 personne
Champions du monde!
J’aimeAimé par 1 personne
mdr
J’aimeAimé par 1 personne
Bon ben rien à redire ! Na
J’aimeAimé par 1 personne
Je pense que j’ai tout dit, même si j’avais du mal à dire tout ce que je voulais dire…
J’aimeAimé par 1 personne
Ah là je te comprends, trop d’émotions sans doute dame Belette !
J’aimeAimé par 1 personne
Trop d’émotions d’un coup, au début et surtout à la fin. Je taperais bien l’auteur pour me venger, tiens !
J’aimeAimé par 1 personne
Je peux le taper avec toi !
Mais il y a un autre truc pour le faire flipper ! Je l’ai expérimenté il n’y a pas longtemps, mais je ne la dévoilerai pas sauf….
J’aimeAimé par 1 personne
Chouette, un mec qui se fera taper par des bonnes femmes ! Tout le monde va penser qu’il nous a harcelé textuellement…
Je suis preneuse pour savoir, discrètement, comment le faire flipper !!!
J’aimeAimé par 1 personne
héhé, curieuse que tu es, non il y a des choses qui resteront secrètes
J’aimeAimé par 1 personne
Oh allez, je voulais faire mon côté poepelette !! 😛
J’aimeAimé par 1 personne
Non je garde ça sous le coude, j’ai besoin de billes pour le faire chanter ! mdr
J’aimeAimé par 1 personne
réclame beaucoup de sous alors !! 😆
J’aimeAimé par 1 personne
Oh ce sera sans plus en nature !
J’aimeAimé par 1 personne
Je veux les détails !!! 😀
J’aimeAimé par 1 personne
Gourmande va !
J’aimeAimé par 1 personne
Voyeuse serait plutôt le terme…
J’aimeAimé par 1 personne
Oui aussi ! Vicieuse, na !!!
J’aimeAimé par 1 personne
Rhôô, tu me flattes !
J’aimeAimé par 1 personne
Vi, ça te va si bien ! PTDR
J’aimeAimé par 1 personne
hihihihi
J’aimeAimé par 1 personne
mouarffff! 😛
J’aimeAimé par 1 personne
oh punaise je suis comme ton minion…oh punaise…le livre qui te mache et te recrache tout boule-versifier…..trop trop bon alors….je note…mais bon fais attention oui-oui peut etre bouleversifiant too….quand il perd un de ses ami(e)s…lol
J’aimeAimé par 1 personne
J’en ai encore pris plein ma gueule niveau émotions, pour pas un balle ! Enfin, juste le prix du livre, mais il le vaut bien 😉
J’aimeJ’aime
je vais essayer de le decouvrir en tout cas…;)
J’aimeAimé par 1 personne
Bonne chasse !
J’aimeJ’aime
Très convaincant , je l’adopte dés mon prochain passage en librairie .
J’aimeAimé par 1 personne
Qui ? Le bô Norek ou son dernier roman ?? 😆
Ces 3 précédents sont très forts aussi, mais différents.
J’aimeJ’aime
Ok… ajouter au panier…
J’aimeAimé par 1 personne
Une tuerie, ce roman !
J’aimeJ’aime
Ben… je vais plutôt aller relire Oui-Oui, Tchoupi et Tutti-Quanti (qui c’est celui-là déjà ?)! 😱 Trop dur pour moi! Et puis au boulot on est aussi déjà envahis par des jeunes migrants et leurs réalités… C’est dur en effet… j’ai besoin de décrocher un peu le soir pour remettre ça le lendemain!😰
J’aimeAimé par 1 personne
Fais-toi un Agatha Raisin, ou un « Sherlock, Lupin et moi » ! Ce que je viens de faire…
J’aimeJ’aime
Merci Docteur Cannibal pour cette prescription! Agatha prendra la place de Nicolas à mon chevet… probablement cette nuit… 🌙
Mais nan! Je ne parle pas de sexe! 🤣😂🤣
J’aimeJ’aime
Tu permets que je t’appelle par ton prénom, chère mustélidés ? Chère Belette donc, bienvenue au club de ceux qui ont été touché comme rarement par ce livre.
Tout y est parfait, tout y est juste, vrai, touchant, effrayant. Tu as raison d’avoir aimé ça à ce point (oui je lis entre tes lignes)
J’aimeAimé par 3 personnes
Mais je t’en prie, cher Yvan, nous avons gardé les vaches ensemble !
L’année dernière, c’était le Garçon qui me touchait, voilà celui de l’année 2017… sauf si un autre fait mieux d’ici le 31 décembre…
Il aurait pu faire encore plus long et plus dur avec les 6.000 km d’Adam !
J’aimeAimé par 1 personne
meuh ! oui, on est en phase deux ans de suite 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Et les phases, c’est important… dans un roman, ce sont les phrases…
J’aimeJ’aime
Trouver du temps pour le lire ce week-end….
J’aimeAimé par 1 personne
tu le commences, tu te prends un uppercut dans la gueule (pardon), tu le reposes, trop dur, tu le reprends et ensuite, tu veux plus le lâcher !
J’aimeAimé par 1 personne
Mais tellement d’accord avec tout !!! Je veux bien joindre ma signature au bas de la lettre, si tu le permets 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Viens signer, cousin !!
J’aimeAimé par 1 personne